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Modernité et prévalence du VIH/sida chez les femmes en République du Congo.

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par Pierre Rostin KINSAKIENO
Institut de formation et de recherche démographiques - Master professionnel en démographie 2011
  

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2.1.3.5. Approche genre

Cette approche met en évidence le genre, et est utilisée par le projet Santé Familiale et Prévention du SIDA (SFPS) par l'OMS. Elle distingue principalement l'homme et la femme par : le sexe et le genre. Dans la société, ils n'ont pas une même position sociale et un même pouvoir, ainsi pour Scott (2000 : 56) «le genre est un élément constitutif des rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes et le genre est une façon première de signifier des rapports de pouvoir». Le genre est donc une construction sociale10, et le sexe compte à lui est purement biologique. « Le concept de genre exprime le fait qu'au-delà des différences biologiques qui caractérisent chaque sexe, les différences de statut entre hommes et femmes et les rapports qui en découlent ont un caractère socialement construit. Ce concept recouvre donc les différences entre les rôles qui sont assignés aux hommes et aux femmes,

10 La construction sociale désigne l'ensemble des processus sociaux (interactions, rapports de force, etc.) à travers lesquels émergent une certaine institution, une catégorie, un groupe.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 45

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

aux garçons et aux filles, en fonction de la culture et la société dans lesquelles ils évoluent » (Rwenge, 2004 : 147).

En effet, les questions soulevées par l'approche genre liées à la sexualité et au VIH/SIDA portent sur les inégalités sociales existant entre l'homme et la femme. Les inégalités entre sexe sont très fortes en Afrique. La femme considérée comme être inférieur à l'homme et non son égal, se trouve assujetti par ce dernier. Cette situation de dominance le rend vulnérable au VIH/SIDA. Selon Locoh (2000), les inégalités qui existent entre hommes et femmes et les rapports qui en découlent sont socialement construits, prennent des formes spécifiques dans chaque société et méritent d'être analysées en tant que productions sociales et non pas comme des faits intangibles liés au destin de chaque sexe. Dans ce sens, l'on parlerait de « rapports de genre » désignant selon Kamdem (2006) l'ensemble des statuts conférés, selon certaines prescriptions sociales et/ou culturelles, aux hommes et aux femmes.

Concernant la sexualité, en raison de son faible pouvoir de décision, la femme ou la jeune fille n'a aucun contrôle ou n'a qu'un contrôle limité sur sa sexualité (Kombelembi, 2005). Selon lui l'adoption de comportements comme l'utilisation du condom devrait résulter du consentement des deux partenaires, mais hélas souvent les femmes n'ont pas le pouvoir de demander, encore moins d'exiger à leur partenaire que les rapports soient protégés ou non. Les femmes victimes des violences sexuelles sont vulnérables au virus. Celles-ci peuvent être dues parfois à un quiproquo entre elles et leurs conjoints ou non, en l'absence de soumission ou d'obéissance envers eux. D'une manière générale, la femme est plus faible que l'homme, partant de cette perception l'homme se veut toujours être dominant dans une vie de couple. Le plus souvent dominer ou assujettir la femme est une façon pour lui de manifester ou de prouver sa masculinité et sa supériorité envers elle. Ceci influe sur la vie sexuelle des femmes notamment sur les décisions liées à la sexualité (quand, où, avec qui pratiquer l'acte sexuel,...), et sur l'exposition au VIH/SIDA. Les jeunes femmes ont aussi souvent des partenaires sexuels plus âgés qu'elles et qui sont plus susceptibles d'être séropositifs que les hommes plus jeunes (ONUSIDA, 2010).

En Afrique, lorsqu'une fille ou une femme est séropositive, elle se trouve stigmatiser, et même rejeter par la société, ce qui n'est pas souvent le cas chez un homme séropositif. La stigmatisation est plus forte envers une femme qu'envers un homme. Selon l'expression utilisée par the Society of Women and AIDS in Africa (SWAA), les femmes encourent donc un « triple péril » face au SIDA : en tant que personnes infectées par le VIH, en tant que

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 46

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mères d'enfants infectés, et dans la responsabilité qui leur incombe de s'occuper de leurs partenaires, des membres de leur famille ou d'orphelins atteints du SIDA.

Cette approche vise l'amélioration du statut social de la femme afin de lui procurer une position sociale différente de ce qu'elle occupe dans certaines cultures africaines et lui faire participer à la prise de décision tant au niveau national que familial. « L'approche genre, pour être efficace, doit être généralisée à toutes les politiques et programmes d'action, qu'ils relèvent prioritairement de l'économie, de la culture, des législations ou de l'action sur les comportements démographiques » (Kamdem, 2006 : 16). Bien qu'elle s'appuie sur les inégalités sociales, économiques, sexuelles,... entre l'homme et la femme qui sont perçues aussi dans d'autres approches évoquées ci-dessus. L'approche institutionnelle/politique semble être importante à examiner à cet effet.

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