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Influence du propriétaire et rôle de la femme dans les mouvements saisonniers du bétail dans la plaine d'inondation du Logone (extrême-nord du Cameroun)

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par Abel CHIDANNE
Faculté d'agronomie et des sciences agricoles ( Université de Dschang- Cameroun ) - Ingénieur Agronome (Option: Economie et Sociologie) 2012
  

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4.3. Influence du propriétaire dans les mouvements saisonniers du bétail

Dans cette partie, il est question de décrire les prises de décision pour des déplacements saisonniers de bétails.

4.3.1. Localisation des troupeaux selon les saisons et les années

4.3.1.1. Localisation des bétails selon les années

Compte tenu du nombre élevé des campements dans lesquels séjournent les transhumants et leurs animaux, il a été juste question de dénombrer les campements tant chez les bergers, kaliifa que chez les propriétaires enquêtés dans le cadre de l'étude.

Ø Campements de ceedirde

Figure 9: Nombre de campements de ceedirde

La Figure 9 montre que le nombre de campements n'a pas véritablement varié durant les quatre dernières années pendant la saison de ceedirde (saison sèche). Ceci est dû au fait que le regroupement des nomades est beaucoup plus fonction de la disponibilité en pâturages, en eau et de l'origine ou de la provenance. Il convient de signaler que les aires de pâtures diminuent au fil des années à cause de la création de nouveaux canaux de pêche et des parcelles de cultures ( Khari, 2011). C'est ainsi que dès qu'un nouveau canal est créé, les pêcheurs ne laissent plus le bétail paître tout autour.

L'installation d'un campement doit éviter au maximum les conflits agropastoraux ou l'empiétement sur l'aire réservée au PNW. Un berger peut décider de ne plus camper dans une localité à cause de la fréquence des dégâts que ses animaux causent dans les champs. En plus, l'installation dans un campement de saison sèche cherche à limiter au maximum la déprédation des animaux sauvages du Parc National de Waza.

Ø Campements de dabbirde

Figure 10: Nombre de campements pendant le dabbirde

La Figure 10 révèle qu'entre 2007-2011, le nombre de campements a très peu évolué. Cette variation oscille entre un et trois campements en 2007-2008 et 2010-2011. Toutefois, il y a plus de campements pendant le dabbirde que le ceedirde. Les pasteurs sont plus dispersés pendant le dabbirde à cause des champs. Ils cherchent à éviter les champs pour limiter les conflits agropastoraux. Au même moment qu'ils veulent limiter les conflits éleveurs-agriculteurs, ils recherchent également de l'espace assez vaste pour les pâturages. On multiplie ainsi les campements en s'installant le plus loin possible des champs et en recherchant assez d'espace pour les pâturages.

Ø Campements de ruumirde

Le ruumirde ou duumol est la saison des pluies qui va de juin à octobre de chaque année. C'est également la période où la plaine d'inondation ou yaéré est encore inondée.

Figure 11: Nombre de campements de saison des pluies

La Figure 11 montre que le nombre de campements augmente chaque année pendant le ruumirde. Ce qui n'était pas le cas pendant la saison sèche chaude (ceedirde) et la saison sèche humide (dabbirde). En effet, une fois de plus, en saison des pluies on cherche à éviter non seulement les champs mais également à avoir de pâturages. L'augmentation du nombre de campements entre 2009 et 2011 s'expliquerait également par la présence des éléments du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR) qui combattent les prises d'otages. L'arrivée de ces forces de l'ordre aurait limité le phénomène de grand banditisme.

L'Encadré 1 décrit les différentes raisons qui orientent les déplacements et les stationnements dans un campement.

1-A l'exception de ruumirde où je demande à mon patron, pour les autres saisons, je ne lui demande pas.

2-Pour le ruumirde (retour de la plaine), c'est le patron qui décide du stationnement. Par contre pour le dabbirde et le ceedirde, c'est moi [berger] qui décide car à partir du dabbirde, nous divisons le troupeau en deux parties. Je vais en lucci avec une partie et l'autre partie c'est lui [patron] qui reste sur place avec elle.

3-Dès que le kaliifa nous dit là où aller, nous-nous déplaçons seulement. Pour cette année (2010-20011), nous irons au ruumirde vers Mindif car vers Makilingaï (Tokombéré) où nous allions souvent, il y a trop de dégâts des champs. Et en plus, nos gens sont partis cette année au Nigéria. En fait, le berger suit le kaliifa à qui le propriétaire a confié. Quant au berger proprement dit, il veut aller et stationner là où il y a le pâturage.

4- C'est mon patron qui m'impose le stationnement dans tel ou tel campement. Et c'est également lui qui me dit de nous déplacer car je suis un nouveau berger. Nous ne changeons pas de lieux de campements par habitude et à cause des prises d'otages.

Encadré 1: Avis des enquêtés sur les raisons qui orientent les déplacements et les stationnements

De ces propos recueillis, il se dégage quatre raisons fondamentales qui orientent le déplacement et le stationnement des bergers. Pendant le ruumirde, à cause des cultures, le stationnement est souvent imposé par le propriétaire afin de limiter au maximum les dégâts que causeraient les animaux. Lorsque le berger est nouveau, il est moins libre pour décider des mouvements saisonniers. Cette idée corrobore avec celle de Requier (2011), selon laquelle la création d'un lien de confiance fait partie des contrats de transhumance et de confiage. Le berger serait moins autonome pour décider d'un déplacement ou du stationnement du bétail à cause de la malhonnêteté de certains d'entre eux. Les prises d'otages peuvent également faire changer de campement. En plus, parmi les personnes enquêtées, un aurait quitté le Tchad où il passait la saison du ruumirde pour venir s'installer au Cameroun à cause des prises d'otages dont il a été victime au Tchad.

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