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Décentralisation et croissance économique: le cas de 6 pays d'Afrique subsaharienne

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par Mathieu Rosin ALEMBE AYIMA
Université de Yaoundé II Cameroun - Master II en économie du territoire et de la décentralisation 2013
  

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II. LES FONDEMENTS THEORIQUES :

L'organisation publique de la gestion des finances aura fait l'objet de nombreuses études bien avant la montée en puissance de la décentralisation dans les années 80. Elle sera intégrée dans cette mouvance sous le vocable de « décentralisation financière », qui est bel et bien un des aspects du concept général de « décentralisation » mais dont on doit distinguer des autres aspects (politique, administratif, fonctionnel). La théorie du Fédéralisme financier (1) demeure le cadre théorique approprié pour l'analyse des fondements de la « décentralisation financière » avant d'en présenter les principaux obstacles (2) à la mise en oeuvre de cette dimension de la décentralisation.

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Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études supérieures en sciences économiques
Option : gouvernance et développement économique

Mémoire de Master II : Décentralisation et croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique

subsaharienne

1. La théorie du Fédéralisme financier :

Il conviendrait de comprendre au travers de cette analyse, la réalité du lien entre la « décentralisation financière » et le « fédéralisme budgétaire » qui ne sont ni des synonymes encore moins des antonymes.

L'analyse du point de vue du droit constitutionnel permet de distinguer trois formes de d'Etat : les Etats unitaires dont la souveraineté réside dans le gouvernement central qui peut céder une partie de celle-ci aux unités constituantes (c'est là qu'intervient la décentralisation). Les Etats fédérés dont le gouvernement central ainsi que les gouvernements constituants peuvent décider ensemble d'un transfert de certaines compétences à exercer en toute autonomie (ce sont des pays naturellement décentralisés car ayant un système politico administratif à plusieurs gouvernements, le pouvoir central assurant la coordination). Les Etats confédérés qui résultent d'une union de plusieurs Etats (DAFFLON et MADIES, 2008).

En termes de relations financière entre gouvernement centraux et gouvernement locaux l'on parle de « décentralisation financière » dans lequel le gouvernement central définit les règles opérationnelles et financières, et contrôle les Etats (BIRD et VAILLANCOURT, 1998).

OATES (1972) fut l'un des premiers auteurs à avoir mis en exergue, de manière explicite, la nécessité d'un partage de pouvoirs en matière de dépenses. Il va formuler le théorème de la décentralisation qui stipule que : « chaque service public devrait être fourni par la juridiction exerçant un contrôle sur le territoire géographique minimum permettant d'internaliser les avantages et les coûts d'une telle prestation ». Ce théorème est la conséquence de la conviction d'après laquelle le gouvernement central ne peut que fournir des services uniformes pour toutes les échelles territoriales du pays. La « décentralisation financière » permettrait donc de contourner cette limite et pourrait même générer des gains d'efficacité tant au niveau de l'allocation que de la gestion des ressources financières (EBEL et YILMAZ, 2001).

MUSGRAVE (1959) aura également abattu un travail remarquable sur la théorie des finances publiques. S'intéressant au fédéralisme financier, il repartit les fonctions de l'Etat en trois catégories :

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Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études supérieures en sciences économiques
Option : gouvernance et développement économique

Mémoire de Master II : Décentralisation et croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique

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- La « stabilisation macroéconomique » à l'aide des différentes politiques dont dispose les gouvernements : la politique budgétaire, la politique monétaire ou la politique fiscale.

- La « redistribution des revenus » qui doit tenir compte de l'équité. La théorie économique sur le bien-être, l'économie publique et sa théorie des biens publics ont largement développé cet aspect.

- L' « affectation des ressources ». C'est justement cette dernière fonction qui est en étroite liaison avec la théorie du fédéralisme financier. MUSGRAVE (1984) va développer encore plus cet aspect dont il en définira les éléments économiques standard de la politique financière publique : l'efficacité, la stabilité macroéconomique et l'équité.

? En ce qui concerne l' « efficacité », elle peut s'analyser suivant l'axe de la répartition efficace des ressources (EBEL et YILMAZ, 2001). la proximité des gouvernements locaux avec les populations leur permet de mieux cerner leurs besoins. Ainsi, les décisions en matière de dépenses publiques prises par les gouvernements locaux ont plus de chance de rencontrer la fonction de préférence des populations.

? La « stabilité macroéconomique » : cet argument est beaucoup plus d'ordre empirique car ce sont les pays fédéraux hautement décentralisés (comme la suisse, l'Allemagne, l'Autriche...etc) qui présentent une stabilité macroéconomique nettement plus élevées et des taux d'inflation moins fluctuants et souvent bas (SHAH, 1997 cité par EBEL et YILMAZ, 2001).

? L' « équité » : cet aspect de la politique financière publique consiste à redistribuer le revenu afin d'arriver à une situation sociale plus juste. Cette redistribution privilégie toujours les ménages les plus faibles.

Si les fondements théoriques de la théorie du fédéralisme financier tendent tous à justifier la nécessité d'une mise en oeuvre de la « décentralisation financière », il existe nécessairement les obstacles à cette volonté, notamment dans les PVD.

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