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Décentralisation et croissance économique: le cas de 6 pays d'Afrique subsaharienne

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par Mathieu Rosin ALEMBE AYIMA
Université de Yaoundé II Cameroun - Master II en économie du territoire et de la décentralisation 2013
  

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2. Résultats économétriques :

Avant d'effectuer les analyses économétriques il faut se rassurer que les données sont stationnaires, ce que nous vérifierons à l'aide du test de Levin-Lin-Chu. L'hypothèse H0 : toutes les séries sont non stationnaires contre l'hypothèse alternative H1 : toutes les séries sont stationnaires. Une probabilité du test inférieur à 10% conduit au rejet de H0.

Ces tests ont été réalisés lors de l'estimation du modèle [A] sauf le test de stationnarité pour la variable d'intérêt décentralisation financière dont le résultat indique qu'elle est stationnaire1.

· Présentation des résultats :

Le tableau des résultats d'estimation à l'aide de la méthode des moindres carrées ordinaires (M.C.O.) se présente comme suit :

Tableau 11 : Résultats du modèle [B] par la méthode des M.C.O.

. xtreg gdp exp fbcf gpi reg df, re

Random-effects GLS regression Number of obs = 60

Group variable: i Number of groups = 6

R-sq: within = 0.0080 Obs per group: min = 10

between = 0.6854 avg = 10.0

overall = 0.2171 max = 10

Random effects u_i ~ Gaussian Wald chi2(5) = 14.97

gdp Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

.0122137 .0273231 0.45 0.655 -.0413386 .0657659 .1965846 .0921357 2.13 0.033 .0160019 .3771672 -.4587277 .1857366 -2.47 0.014 -.8227646 -.0946907 -1.609427 .8115487 -1.98 0.047 -3.200033 -.0188203 1.726178 .6054343 2.85 0.004 .5395488 2.912808 -2.021762 2.075456 -0.97 0.330 -6.089581 2.046057

sigma_u

sigma_e

0

1.6416095

0 (fraction of variance due to u_i)

rho

exp

fbcf

gpi

reg

df

_cons

corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0105

· Analyse critique des résultats :

D'après les résultats des estimations présentés ci-dessus, l'influence des variables explicatives sur le taux de croissance est globalement significative ; la probabilité de Fisher (Prob> F = 0,0105) étant statistiquement inférieure à 5%.

Les valeurs du R2 Between (0,6854) montre que l'ensemble des variables explicatives choisies de la théorie économique, a bien une influence sur la variable expliquée. Le modèle

1 Résultat du test de Levin-Lin-Chu pour la variable décentralisation financière disponible en annexe.

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Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études supérieures en sciences économiques
Option : gouvernance et développement économique

Mémoire de Master II : Décentralisation et croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique

subsaharienne

étant à effets aléatoires c'est le R2 Between qui est pris en compte. Les coefficients des variables explicatives FBCF, GPI, REG sont tous significatifs à 10% sauf la variable d'intérêt DF qui est significative à 5%.La constante et la variable EXP ne sont pas significatifs quant à elles.

Les résultats de notre modèle pour la variable d'intérêt confirment l'hypothèse émise à partir du tableau de corrélation (voir tableau 10) selon laquelle la « décentralisation financière » entretient une relation positive avec le taux de croissance économique. Plus on décentralise les finances, plus la croissance économique est importante.

Ce résultat est similaire aux conclusions générales auxquelles ont abouti LIN et LIU (2000), AKAI et SAKATA (2002), THIESSEN (2003). Résultat également identique à celui trouvé par la BAK Basel Economics (2009) dans le contexte des pays Européens.

L'on peut justifier ces résultats par plusieurs arguments :

Tout d'abord, dans les pays qui font l'objet de cette étude, l'Afrique du sud influe énormément sur ce résultat puisqu'en Afrique subsaharienne, il demeure le pays qui décentralise le plus les finances publiques. DEMANTE et TYMINSKY (2008) le rappelaient encore dans un article intitulé « Décentralisation et gestion locale en Afrique : des processus, des expériences ». En 2005, on estimait le volume total des ressources annuelles des collectivités Africaines à environ 8,5 milliards d'euro dont 7,5 milliards pour l'Afrique du Sud (82%). De même, les collectivités locales Ougandaises administraient en 2008 environ 30% du budget national (source : Banque Mondiale, 2008) ce qui atteste de l'ampleur de la décentralisation financière dans ce pays qui ira jusqu'à obtenir un prêt de 55 Millions de dollars en Décembre 2007 pour la gestion et les services des collectivités locales. Plus de la moitié (environ 32 millions de dollars) sera consacrée au financement d'infrastructures des collectivités locales faisant l'objet d'aides au développement local attribuées par le gouvernement ougandais sous formes de transfert.

On note donc ainsi une certaine évolution dans la mise en place de la décentralisation financière même si ce résultat global ne devrait pas nous faire oublier la différence qui existe entre pays francophones et pays anglophones.

A la différence, les pays francophones de notre échantillon ont une culture centraliste beaucoup plus forte. L'Etat peine à transférer véritablement les compétences et surtout les moyens. Le processus reste à parfaire. Le cas du Cameroun est très symbolique : ce n'est que

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subsaharienne

depuis l'année 2010 que s'opère un véritable transfert de moyens même si le FEICOM redistribuait déjà bien avant les CAC aux collectivités locales au rang de la fiscalité partagée. Aujourd'hui encore ces transferts demeurent annuellement inférieurs à 10% du budget national d'où l'on peut comprendre l'objectif affiché par gouvernement (notamment le MINATD1) d'atteindre les 10% à l'échéance 2015. En Afrique francophone les transferts aux collectivités locales demeurent faibles même si ces dernières années, l'on a pu noter une certaine évolution.

Pour ce qui est du Sénégal, l'un des tous premiers pays à connaitre la communalisation en Afrique francophone, si l'on a connu des retards de versements de fonds aux collectivités locales, il n'en demeure pas moins que l'on notait une remarquable capacité à mobiliser les ressources locales propres. Sur la période 1996-2005 le ratio recettes locales propres sur recettes publiques totales est de 3,6 (source : VERGNE, 2009).

En Guinée, le système de transfert essentiellement axée sur la fiscalité partagée, la dotation générale de fonctionnement et la subvention d'investissement, s'avère aléatoires et irréguliers avec une politique opaque et pas souvent effective. Ce qui est bien dommage puisque les collectivités locales de ce pays présentent en 2007 une excellente capacité à mobiliser les ressources locales propres : le ratio recettes locales propres sur recettes publiques totales est de 7,0 (VERGNE, 2009). L'Afrique francophone essaye donc tant bien que mal de se mettre à jour en ce qui concerne la politique de décentralisation financière mais d'énormes avancées majeures restent à effectuer. C'est la raison pour laquelle des propositions de politiques économiques seront faites pour davantage renforcer cet impact positif sur la croissance économique.

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