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Evolution du couvert végétal dans la province du Boulkiemdé: cas de la commune de Poa au Burkina Faso

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par Youssouf TIENDREBEOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise option géographie physique 2013
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS
SECONDAIRE ET SUPERIEUR
(MESS)
-----------------

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
(UO)
-----------------

UNITE DE FORMATION ET DE
RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES
(UFR/SH)
-----------------

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
-----------------

BURKINA- FASO

Unité - Progrès - Justice

 

MEMOIRE DE MAITRISE

Option Géographie Physique

EVOLUTION DU COUVERT VEGETAL DANS
LA PROVINCE DU BOULKIEMDE : CAS DE LA
COMMUNE DE POA (BURKINA FASO)

Présenté et soutenu par :

TIENDREBEOGO Youssouf
Sous la Direction de :

DA Dapola Évariste Constant
Maître de Conférences, HDR

Année académique 2012-2013

DEDICACE

II

A feu mon grand-père GOAMYANDE, paix à son âme ;

A mon père RABOUDGSAMA ADAMA ;

A ma mère ZONGO Abibou ;

A mes frères et soeurs ;

A la famille TIENDREBEOGO à Divo (RCI) et à Bazan (Poa / Loaga).

III

REMERCIEMENTS

La réussite de ce mémoire a été possible grâce à l'appui de bon nombre de personnes. Nous voulons, dans ce document, témoigner à tous notre profonde gratitude.

Nous exprimons toute notre reconnaissance à l'ensemble des professeurs du département de Géographie pour les sacrifices consentis à notre formation.

Nous remercions particulièrement Professeur Dapola Évariste Constant Da, notre directeur de mémoire, qui a bien voulu assurer la direction de ce travail, malgré ses multiples occupations. Que ce travail lu donne satisfaction.

Nos remerciements vont à Monsieur OUEDRAOGO François, cartographe à la Direction Générale de la Conservation de la Nature (DGCN), dont l'appui technique en S.I.G a été utile pour l'élaboration de ce travail.

Nous disons également merci à Monsieur ROUAMBA Songanaba, Géographe à l'Université de Ouagadougou, qui a bien voulu nous accompagner dans la réalisation de ce travail.

Au personnel de la direction départementale des eaux et forêts de Poa, particulièrement à Monsieur DAO Seydou, qui a accepté nous porter main forte.

Nous remercions Monsieur KARFO Ludovic Yves, Monsieur SERE Issouf, qui ont apporté leurs observations au document.

Nous témoignons nos gratitudes à sa majesté le Naaba Saaga de Poa et ses notables, ainsi qu'à toute la population de la commune de Poa pour leur disponibilité et leur esprit d'ouverture face à nos multiples sollicitations.

Enfin, nous témoignons notre reconnaissance à tous ceux dont les noms n'ont pu être cités mais qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à la réalisation de ce document.

IV

SOMMAIRE

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

SOMMAIRE IV

LISTE DES ABREVIATIONS V

RESUME VI

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMERE PARTIE : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE, LE MILIEU PHYSIQUE

ET HUMAIN 3

CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 4

CHAPITRE II : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 13

CONCLUSION PARTIELLE 32

DEUXIEME PARTIE : LA DYNAMIQUE DU COUVERT VEGETAL, LES CAUSES, LES

CONSEQUENCES ET LES PERSPECTIVES. 33
CHAPITRE III : LA DYNAMIQUE DU COUVERT VEGETAL DE 1976 A 2011 ET LES

CAUSES DE L'EVOLUTION REGRESSIVE 34
CHAPITRE IV : LES CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL

ET LES PERSPECTIVES 62

CONCLUSION PARTIELLE 75

CONCLUSION GENERALE 76

BIBLIOGRAPHIE 78

ANNEXES VII

V

LISTE DES ABREVIATIONS

ASDI : Agence Suédoise d'aide au Développement International

BUC : Bibliothèque Universitaire Centrale

BUMIGEB : Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina

BUNASOLS : Bureau National des Sols

CCF : Centre Culturel Français

CERLESHS : Cahier du Centre d'Étude et de la Recherche en Lettres Sciences Humaines et Sociales

CGCT : Code Général des Collectivités Territoriales

CIRD : Centre d'Information et de Recherche pour le Développement

DEA : Diplôme d'Études Approfondies

DGCN : Direction Générale de la Conservation de la Nature

DMN : Direction de la Météorologie Nationale

DPRA : Direction Provinciale des Ressources Animales

ETP

: Évapotranspiration Potentielle

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

IGB : Institut Géographique du Burkina

INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie

MEE : Ministère de l'Environnement et de l'Eau (actuel MEDD)

MECV : Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie (actuel MEDD)

MEDD : Ministère de l'Environnement et du Développement Durable

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitation

S.I.G : Système d'Information Géographique

VI

RÉSUMÉ

La dégradation de l'environnement, plus précisément celle du couvert végétal demeure une préoccupation majeure dans nos différents États. La politique nationale en matière de l'environnement, adoptée en janvier 2007 témoigne de la volonté manifeste du gouvernement en matière de l'environnement. Cependant, la majeure partie de la population ne connaît pas le contenu de ces textes, une chose qui laisse libre choix aux populations dans leur pratique sur le milieu naturel.

En plus l'agriculture extensive sur brûlis utilisant les moyens rudimentaires, un accroissement démographique élevée, suivie d'une forte occupation des sols, auxquelles s'ajoutent les variabilités climatiques sont des facteurs qui conduits à la régression du couvert végétal.

L'analyse diachronique du couvert végétal de la commune de Poa sur la période de 1976 à 2011 montre une régression des savanes arborées, des savanes herbeuses, des forêts galeries, des plans d'eau et des sols nus au profit des champs qui sont aujourd'hui sous savane parc à Vitellaria paradoxa dont les superficies sont passées de 5,82 % à 50,50 % entre 1976 et 2011. La forte emprise de l'homme sur le milieu est réelle. L'étude diachronique de la couverture végétale dans la commune de Poa vient prouver ce triste constat qui est la dégradation du couvert végétal.

Les méfaits de cette dégradation sur le milieu physique et sur les activités humaines sont nombreux. Face à cette situation les paysans entreprennent des mesures pour endiguer le problème. Malheureusement, ces interventions restent insuffisantes et nécessitent véritablement des soutiens financiers, matériels et techniques. La lutte contre la dégradation des ressources naturelles dans la commune de Poa doit nécessairement passer par la gestion participative et intégrée.

Mots clés :

Burkina-Faso, Boulkiemdé, Poa, Dégradation, Domaine Soudanien, Gestion participative et intégrée, Ressources naturelles.

1

INTRODUCTION GENERALE

Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé qui s'étend sur une superficie de 274 000 km2. Il est classé parmi les pays les moins avancés du monde avec un indicateur de développement humain de 0,305 (PNUD, 2010). Par ailleurs, le pays est soumis depuis plusieurs décennies à une forte dégradation de ses ressources naturelles, limitant ainsi le développement de ses productions agro-sylvo-pastorales (PONTANIER et al. 1995 ; THIOMBIANO, 2000) cité par TRAORE K. et al., (2008). Le pays connaît des conditions climatiques précaires, une croissance démographique relativement élevée et une baisse continue de la fertilité des sols.

Avec un taux moyen de croissance démographique de 3,1 % par an, sa population était de 14 017 262 habitants en 2006 (INSD, RGPH : 2006). De 1975 à 2006, la densité de la population est passée de 20,8 à 51,8 habitants au Km2. Cette densité au niveau de la région du centre ouest est de 54,54 habitants au km2. La plus forte densité est observée dans la province du Boulkiemdé (122,09 habitants au km2). Elle est encore plus élevée dans la commune de Poa avec 131,25 habitants au km2.

Le climat est caractérisé par des sécheresses récurrentes et les moyennes pluviométriques annuelles connaissent une diminution globale (LAMACHERE et SERPANTIE, 1992)1. En effet, depuis la décade 1960-1969, le Burkina Faso a connu le début de la régression de sa pluviométrie. Cette crise climatique a abouti à la disparition de l'isohyète 1200 mm du pays. La pluviosité du pays est caractérisée non seulement par une irrégularité des quantités tombées, mais aussi par une mauvaise répartition dans l'espace et dans le temps. Cela a conduit à des sécheresses récurrentes et à des productions agricoles aléatoires. Malgré leur durée particulièrement brève et leur quantité faible, ces pluies sont de fortes intensités et développent une énergie cinétique suffisante pour causer des dommages. L'intensité des pluies est le principal facteur du phénomène de ruissellement, entraînant une dégradation rapide de la structure des sols en surface (NICOU et al. 1990 ; GUILLOBEZ et ZOUGMORE, 1991)2. Les sécheresses répétées et l'inadaptation des pratiques d'exploitation des ressources naturelles ont eu pour conséquence une destruction du couvert végétal et une exposition des sols au vent et à la pluie. L'équilibre écologique est rompus, les seuils de tolérance sont atteints et parfois franchis dans certaines zones.

Les sols, généralement pauvres en matières organiques et mal protégés par une végétation peu dense, ont tendance sous l'effet des orages à subir des réorganisations superficielles importantes

1- TRAORE K. et al., 2008. Capitalisation des initiatives sur les bonnes pratiques agricoles au Burkina Faso. 80 p, http://doc.agriculture-elevage.info/BonnesPratiquesAgricoles_Burkina.PDF (consulté le 25 Septembre 2011)

2- TRAORE K. et al., 2008 idem

limitant l'infiltration (CASENAVE et VALENTIN, 1989)3. Ils deviennent davantage pauvres, fragiles, en proie à une érosion éolienne et à un ruissellement intense. Une étude récente (SP CONEDD, 2006)4 estime qu'environ 11 % des terres du pays sont considérées comme très dégradées et 34 %, comme moyennement dégradées.

Les besoins de plus en plus importants en bois de chauffe et de service, les coupes anarchiques d'arbres, d'arbustes et les ébranchages entraînent la disparition progressive du couvert végétal et la perte de la biodiversité. Par ailleurs, les feux de brousse non contrôlés ont des effets dévastateurs sur le milieu. L'élevage bien que constituant une activité importante pour les ménages dans le pays, représente aussi un danger pour l'environnement.

Dans la province du Boulkiemdé précisément dans la commune de Poa, le couvert végétal subit une évolution qui a besoin d'être connu et trouver des solutions pour freiner la régression. L'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa est surtout liée aux aléas climatiques, à la démographie élevée et à l'exploitation des terres pour l'agriculture.

Notre travail s'articule autour de deux parties à savoir :

- le cadre théorique de l'étude, le milieu physique et humain ;

- la dynamique du couvert végétal, les causes, les conséquences et les perspectives.

3-

2

TRAORE K et al., 2008. Capitalisation des initiatives sur les bonnes pratiques agricoles au Burkina Faso. 80 p http://doc.agriculture-elevage.info/BonnesPratiquesAgricoles_Burkina.PDF (consulté le 25 Septembre 2011)

4- http://www.cilss.bf/IMG/pdf/etudesahelrapportBF.pdf (consulté le 25 Septembre 2011)

3

 

PREMERE PARTIE :
LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE, LE MILIEU
PHYSIQUE ET HUMAIN

 
 

4

CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

I. 1. LA PROBLÉMATIQUE

A l'instar des pays subsahariens, le Burkina Faso est confronté à une crise agricole profonde caractérisée par une inadéquation du système de production, un déséquilibre entre les ressources naturelles et les besoins de la population. Des activités comme l'agriculture, l'élevage et la foresterie occupent plus de 85 % de la population et fournissent presque 70 % des recettes d'exportation (GENIE P. et al., 1992). Force est de constater que ces formes d'exploitation des ressources naturelles ne s'effectuent pas toujours dans les conditions d'équité et de rationalité requises pour une gestion durable. C'est ainsi qu'il ressort de l'étude préliminaire de l'Initiative Pauvreté-Environnement (IPE-Burkina)5, l'existence d'un lien étroit entre l'action des hommes sur leur cadre de vie et leurs conditions de vie. La nécessité de créer un équilibre entre l'environnement et le développement en vue d'améliorer le niveau de vie des populations s'impose.

La lutte contre la pauvreté n'a jamais cessé d'être une préoccupation majeure des gouvernants. À cet effet, des projets, programmes et stratégies sont élaborés et mis en oeuvre pour sortir les communautés de cet état (MEE, 2001). Cependant, ces actions ne couvrent pas toutes les attentes des populations qui sont obligées de se prendre en charge en se lançant dans des activités connexes qui vont leur procurer des bénéfices immédiats. Parmi ces activités, nous pouvons citer la coupe de bois, l'exploitation extensive du couvert végétal, les feux de brousses, etc. La population de la province du Boulkiemdé en particulier celle de Poa n'est pas en marge de ces réalités. En effet, depuis plusieurs décennies le couvert végétal subit une exploitation excessive, à telle point qu'il n'arrive plus à satisfaire les besoins de la population sans cesse croissante. C'est ainsi que les ressources naturelles, en particulier les végétaux sont devenus des champs d'activités pour ces populations. Le déboisement sans reboisement de ces forêts présente beaucoup d'inconvénients qui agissent aussi bien sur la nature que sur les hommes (OUEDRAOGO H. 2009 et OUEDRAOGO T. L. 2008). Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), les pays africains sont affectés par la croissance démographique dont les effets sur l'environnement se traduisent par une exploitation accélérée des ressources en sols, en eau et en végétation, (GENIE P. et al., 1992)6.

5- Génie P. et al., (1992), Environnement et développement rural, guide de gestion des ressources naturelles, Frison-Roche, Saint Etienne, 418p ( www.fao.org/forestry) site consulté le 21-05-2011.

6- Génie P. et al, (1992), Environnement et développement rural, guide de gestion des ressources naturelles, Frison-Roche, Saint Etienne, 418p ( www.fao.org/forestry) consulté le 21-05-2011.

5

Par ailleurs, la commune de Poa fait face à de nombreuses actions dus à l'évolution du couvert végétal. Cela s'explique par la coupe du bois pour des besoins des ménages, l'exploitation incontrôlée des terres, les feux de brousses permanents, la divagation des animaux, etc. Tout cela engendre des conséquences telles que l'érosion des sols, la modification des conditions physiques, chimiques et biologiques du milieu, l'érosion éolienne surtout l'ensablement des retenues d'eau, etc. Dans l'ensemble, le couvert végétal de la commune de Poa ont plus souffert que les autres ressources, car leur importance a été la plus méconnue, leur destruction étant perçue comme un inconvénient mineur au regard des avantages attendus de leur conversion.

Pour certains « l'évolution du couvert végétal ou la dégradation de l'environnement est liée à l'augmentation du nombre des habitants de la planète » (FRANCIS G. et al., 1996). En effet, le nombre de la population mondiale augmente au détriment de l'espace, des relations fortes, de nature dynamique unissent l'homme et les sociétés à l'environnement. Pourtant la population a souvent été au centre des débats, voir même des polémiques sans que son rôle dans l'évolution du couvert végétal ne soit véritablement précisé. Nos populations exploitent le couvert végétal dans la majeure partie des cas, pour des besoins agricoles. Ils exploitent des superficies à grande échelle sur des terres peu fertiles. Ce qui conduit véritablement à une surexploitation du milieu.

Par ailleurs, l'homme entretient des relations de production et de consommation avec son milieu qui, avec l'effet conjugué de facteurs climatiques peuvent remettre en cause l'équilibre écologique. C'est ainsi que GENY P. et al., cité par YELEMOU C. (2008), pensent que les systèmes de production agricole traditionnels n'ont pu répondre à la croissance des besoins, eux-mêmes générés par la croissance de la population, que par une consommation accrue et incontrôlée d'espace et de ressources.

Sans doute que cela relèvent de la complexité des rapports entre l'homme et son environnement. Ainsi, il nous paraît plus pertinent de réduire le niveau de complexité du sujet en limitant son extension dans le temps et dans l'espace. Le choix de la commune de Poa intervient à ce niveau pour permettre de comprendre les différents processus d'évolution des couverts végétaux. Il offre l'avantage d'observer les éléments avec beaucoup plus de précision tout en prenant en compte ses différentes positions, leur interrelation et par conséquent de révéler leur spécificité.

En définitive, malgré des actions menées par l'État, les Associations (à travers des sensibilisations, des mobilisations par le reboisement) pour freiner l'évolution régressive du couvert végétal, (MECV, 2007). Ils n'ont permis ni d'inverser ni de stopper le processus de la régression des ressources forestières. Ce déséquilibre environnemental risque de s'aggraver avec la décentralisation et la communalisation intégrale du pays. En effet, la commune devient responsable des ressources de son territoire et doit les gérer de manière à garantir le bien-être de sa population. Cependant, elles ne disposent pas de moyens

6

matériels, financiers et techniques suffisants pour une gestion rationnelle et durable de leurs ressources naturelles. Pourtant, le bien-être des populations passe par une gestion intégrée de l'environnement pour un développement durable. Cette situation est inquiétante, parce que les mesures communes prisent pour freiner l'évolution régressive du couvert végétal n'ont pas véritablement d'impact sur le milieu. La connaissance de l'état des ressources naturelles et les facteurs de leur évolution permettent aux bénéficiaires d'envisager des actions de restaurations et de protections de ceux-ci. Ces réalités nous conduisent aux interrogations suivantes :

- Quelle est la dynamique actuelle du couvert végétal dans la commune de Poa ?

- Quelle est l'origine de cette dynamique, c'est-à-dire le contexte et les facteurs de l'évolution du couvert végétal ?

- Quelles sont les conséquences de cette évolution sur la population à long terme ?

Telles sont les questions principales que notre étude se propose d'aborder à travers le thème : Évolution du couvert végétal dans la province du Boulkiemdé : cas de la commune de Poa.

I.2. LES HYPOTHÈSES

L'hypothèse principale de l'étude est : la commune de Poa est confrontée à des aléas climatiques, à la réduction de l'espace cultivable et à la densité humaine élevée. De cette première hypothèse découle les hypothèses secondaires suivantes :

- le couvert végétal de la commune de Poa subit une modification dans le temps et dans l'espace.

- la croissance démographique accélérée, les actions de l'homme sur le milieu et les facteurs naturels constituent les causes de l'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa.

- S'il y a une régression du couvert végétal, la baisse de la biodiversité végétale, la dégradation des sols et la baisse des productions agricoles pourraient être les conséquences de l'évolution régressive du couvert végétal.

- une planification de la gestion des ressources naturelles peut contribuer à inverser la tendance de l'évolution si celle-ci est régressive.

I.3. LES OBJECTIFS

Toute étude vise un certain nombre de résultats qui en constituent les objectifs. Notre objectif principal est de savoir si les techniques culturales combinées aux facteurs naturels et l'accroissement démographique accéléré, favorisent l'évolution du couvert végétal. Plus spécifiquement dans cette étude nous proposons :

7

- d'appréhender l'évolution du couvert végétal à travers des variables bien définies telles que les facteurs climatiques et l'action anthropique ;

- d'analyser les causes de l'évolution du couvert végétal dans la commune ;

- d'analyser les conséquences de l'évolution régressive du couvert végétal dans la commune de ; - d'identifier des actions efficaces de lutte contre l'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa.

I. 4. LA MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Dans le souci de mener à bien notre recherche, nous avons adopté une approche sectorielle, dont les travaux ont été organisés suivant trois phases.

D'abord les travaux préliminaires: nous avons fait le point des travaux scientifiques afin de mieux orienter notre problématique de recherche. Des outils de travail ont été recherchés pour permettre les travaux de terrains. Des données météorologiques ont été collectées pour analyser le climat. Un questionnaire et deux guides d'entretien ont été élaborés et administrés à une population de 186 personnes (de plus de 40 ans) à travers un échantillonnage aléatoire.

Ensuite, les travaux de terrains se résument : à la collecte des données de l'enquête auprès de la population, à l'étude du milieu et à la réalisation de la toposéquence dont l'accent a été mis sur la végétation. Pour l'étude de la végétation deux approches ont été adoptées: l'approche physionomique qui est qualitative, a permis de qualifier physionomiquement la végétation. À travers cette démarche nous avons observé, décrit, analysé et/ou expliqué les phénomènes du milieu. Pour évaluer la végétation, sur chaque unité géomorphologique nous avons délimité une surface échantillon de 25 m/25, où des mesures et le comptage des espèces végétales ont été effectués. Cela nous amène à l'approche taxonomique qui est quantitative.

Enfin, dans le traitement des données : les bases de données météorologiques ont été utilisées pour la réalisation de graphiques (courbes, diagrammes et rose des vents), mais pour ce qui est de la courbe évènementielle de Franquin, nous avons eu seulement les données mensuelles, faute de celles décadaires. Nous avons procédé à la réalisation des cartes, à l'analyse diachronique des images satellitaires de 1976 et de 2011, à l'analyse et à l'interprétation des données collectés et à la rédaction du mémoire.

I. 4. 1. La revue de littérature

La recherche documentaire nous a conduit dans plusieurs centres de documentation notamment : la Bibliothèque Universitaire Centrale (BUC), celle du département de géographie, le Centre

8

d'Information et de Recherche pour le Développement (CIRD), le Centre Culturel Français (CCF), l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) et le Ministère de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD). Elle a concerné également l'utilisation des images satellitaires (1986 et 2006) de notre zone d'étude disponibles à l'IGB, quelques cartes thématiques telles qu'une carte de localisation de la commune de Poa dans la province, une carte topographique de Koudougou, une carte géologique de Koudougou, ont servi pour le choix des transects. On a également utilisé des données météorologiques (précipitation, température, évapotranspiration potentielle et vitesse des vents).

La documentation que nous y avons exploitée est constituée de thèses de doctorats, de mémoires, de Diplôme d'Études Approfondies (DEA), de masters, de maîtrises, de rapports, d'ouvrages généraux et des articles de presses.

L'examen des notes bibliographiques montre que plusieurs auteurs ont étudié la dégradation de l'environnement en intégrant les sols et le couvert végétal et quelques-uns se sont intéressés spécifiquement au couvert végétal. Dans la commune de Poa, nous n'avons pas trouvé d'étude spécifique sur le couvert végétal, c'est sans doute pour combler ce vide que nous nous sommes intéressé aux couverts végétaux dans cette partie du Burkina Faso. Ainsi, les documents de base utilisés dans le cadre de ce mémoire sont : « le manuel de foresterie villageoise (2001) » du Ministère de l'Environnement et de l'Eau (MEE) actuel MEDD; Plan communal de développement (2008), de la Mairie de Poa ; YELEMOU C. (2008) « contribution à l'étude des causes de l'évolution du couvert végétal et des sols dans le terroir de Kienekuy » ; BANDRE E. (1995) « Anthropisation du couvert végétal dans la province de Namentenga et ses conséquences socio-économiques » et autres. Ces documents abordent respectivement le phénomène de dégradation du couvert végétal et/ou des sols au Burkina Faso, l'ampleur de la dégradation, les causes et conséquences de cette dégradation.

Par ailleurs le document du MEDD ex MEE a été conçu dans le cadre de la diffusion de l'information technique en vue de l'accroissement des compétences des agents, pour soutenir et accompagner les efforts communautaires et individuels dans le cadre de la gestion des terroirs. A travers ces techniques, toutes les méthodes y sont détaillées pour parvenir à une bonne gestion de l'environnement.

Le plan communal de développement, dresse les grands axes du développement de la commune entre 2009 et 2013. À travers un diagnostic de l'état des ressources de la commune, le plan dégage les priorités communales pour le développement. Il nous a servi dans l'identification des grands maux dont souffre la commune en matière de gestion des ressources naturelles.

Quant à YELEMOU C. (2008) (opt. cit.), dans la première partie, après la présentation du site, il a utilisé des données météorologiques. Afin de construire des courbes, des diagrammes ombrothermiques, une rose des vents et des droites de tendances pour faire une étude du climat. Il a également utilisé des photographies aériennes pour faire une analyse diachronique. Ce qui lui a permis

9

de dire dans la deuxième partie, qu'il y a des variations importantes dans son évolution. Et montrer par ailleurs que ces variations ont eu un impact sur l'évolution des ressources par le biais des précipitations, de l'insolation, de l'ETP et des vents essentiellement. L'analyse des causes de l'évolution a fait ressortir outre les facteurs naturels que les facteurs anthropiques combinés entre eux sont également à la base de l'évolution du couvert végétal et des sols. Il a fait aussi ressortir l'irrationalité entre les modes de production et d'exploitation des ressources naturelles. Ce qui a occasionné des déséquilibres croissants entre les besoins considérables des populations et la disponibilité en ressources naturelles.

BANDRE E. (1995), montre que les déficits pluviométriques cumulés depuis quelques décennies sont à l'origine de la dégradation des écosystèmes. La surexploitation des terres entraîne également l'épuisement des sols et la diminution des ressources végétales. Il a étudié l'évolution du couvert végétal entre 1956 et 1983, ce qui lui a permis de dire que les conditions physiques dans la zone sont précaires : précipitations de moins en moins abondantes, sols peu profonds et pauvres, couvert végétal dominé par des formations arbustives. Et que la nette régression des formations "naturelles" au profit de formations anthropiques et de zones nues aboutit à la destruction des écosystèmes. Et sur le plan économique, la raréfaction ou la disparition de beaucoup d'espèces végétales contraint les populations à l'utilisation de certains succédanés d'origine industrielle.

En plus de ces documents cités, nous avons consulté d'autres documents, non moins intéressants (cf. bibliographie). Cette recherche nous a permis de savoir que la dégradation du milieu naturel préoccupe et suscite beaucoup d'intérêt de la part des chercheurs.

I. 4. 2. Les enquêtes de terrain

L'enquête par questionnaire permet de recueillir les informations auprès d'une population cible, en l'administrant un ensemble de questions ouvertes et/ou fermées, structurées et codifiées. Ainsi nous avons élaboré un questionnaire de type individuel qui prend en compte les volets suivants : les pratiques agricoles, le mode d'élevage, la coupe du bois, la perception de l'évolution des ressources et leurs techniques de conservation et de restauration.

Ensuite, deux guides d'entretien ont été élaborés ; le premier a été administré aux responsables coutumiers avec pour thèmes le régime foncier et l'historique du village, et, le second à un groupe de femmes et qui a pour thème principal « la coupe du bois ». Enfin, les observations directes sur le terrain nous ont permis de compléter les données recueillies.

10

I. 4. 3. L'échantillonnage démographique

Afin de cerner l'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa, nous nous sommes intéressés à l'ensemble des chefs de ménage soit 3 727 personnes selon le RGPH, 2006. Au sein de cette population nous avons effectué un tirage aléatoire de 186 personnes, sur qui nous avons administré nos questions. Le choix est porté sur les chefs de ménage d'au moins 40 ans (car il n'est pas évident qu'à moins de 40 ans la personne puisse nous donner des informations exactes sur une période d'au moins 20 ans) qui de façon générale pratique les deux activités (élevage et agriculture). Ce questionnaire renferme les différents types de questions (fermées, semi fermées et ouvertes). (cf. fiche de questionnaire en annexe).

I. 4. 4. Le traitement des données

La carte est l'outil privilégié dans les méthodes d'analyse spatiale. Elle permet de voir la distribution spatiale et l'évolution des phénomènes. L'interprétation des images satellitales a permis de voir l'évolution du couvert végétal de 1976 à 2011 à Poa. Ces cartes ont été digitalisées et géo référenciées grâce aux logiciels Arc Gis 9.3 et Erdas Imagine 9.1 (sous le couvert de la direction générale de la conservation de la nature du ministère de l'environnement et du développement durable). Nous avons ensuite fait une analyse diachronique. Cette technique a permis de répondre à l'objectif spécifique n°1 qui est d'appréhender l'évolution du couvert végétal.

Quelques cartes thématiques telles que la carte de localisation de la commune de Poa dans la province du Boulkiemdé, une carte topographique de Koudougou et une carte géologique de Koudougou, ont servi dans le choix des transects. Les cartes d'occupation des terres ont également servi à l'analyse spatiale (analyse diachronique). Ces cartes ont été réalisées avec les logiciels Arc Gis 9.3 et Erdas Imagine 9.1. Le logiciel Microsoft Excel a servi à la réalisation des graphiques permettant de cerner quelques phénomènes. Le logiciel Microsoft Word a servi à la saisie du texte.

Les données météorologiques (précipitation, température, évapotranspiration et vitesse des vents) ont servi à la construction des courbes, des diagrammes pluviothermiques, des histogrammes et une rose des vents pour faire l'étude du climat.

11

I. 4. 5. Le choix du site

Le choix de la commune de Poa comme cadre spatial de l'étude repose sur plusieurs raisons :

- La situation géographique de la commune de Poa sur l'axe Ouagadougou-Koudougou rend son accès facile et a facilité la collecte des données.

- Des avantages économiques : pour cette étude nous ne disposons pas de moyens financiers suffisants. La proximité de Poa (70 km de Ouagadougou) nous a permis de faire des économies par suppression des dépenses liées, aux transports, à l'hébergement et à la restauration.

- La représentativité de la commune de Poa comme échantillon des communes à forte densité de population (131,25 habitants au Km2 contre 51,8 au plan national) et/ou sévit la dégradation des ressources naturelles.

Enfin, la forte densité démographique, le taux élevé d'analphabétisme, la pauvreté de la population, ont conduit au défrichement d'une grande partie de l'espace. Tous ces constats ont fait de Poa, un site digne d'intérêt pour une étude de l'évolution du couvert végétal.

I. 4. 6. L'étude de terrain

Elle a consisté à parcourir la zone d'étude en observant attentivement les différents aspects du milieu (géomorphologie et le couvert végétal). L'observation de terrain s'impose par sa primauté sur les autres échelles d'analyse. Seule cette « vérité terrain » assure, en effet le fondement scientifique des études entreprises à partir de photographies aériennes ou de données satellitaires qui sans elles, se limiteraient à de simples interprétations (CASENAVE, 1989 citée par YELEMOU C. 2008). Nous l'avons effectuée le long d'un transect qui est tracé sur la carte en tenant compte des unités topographiques. Sur chaque unité nous avons réalisé un relevé floristique sur des surfaces échantillons de 25 m sur 25, dans lequel les paramètres suivants ont été mesurés : les strates, le recouvrement, l'inventaire floristique, le type de formation végétale. Cela nous a permis également d'établir une liste des espèces végétales permettant d'apprécier la diversité floristique de la zone. Pour ce qui concerne la géologie et les sols, nous avons utilisé les résultats des travaux réalisés dans la zone à l'échelle provinciale, par le Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB) et le Bureau National des Sols (BUNASOLS).

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I. 4. 7. Les analyses au laboratoire

L'analyse des échantillons de sols et de roches n'a pas pu se réaliser par manque de moyens financiers. Ainsi, les études pédologiques et géologiques s'appuient respectivement, sur des travaux effectués dans la région du centre ouest par le BUNASOLS (1968), dans la province du Boulkiemdé par le BUMIGEB (2003) et les travaux réalisés à l'échelle communale : le plan communal de développement (2009-2013).

Seule l'interprétation des images satellitaires de 1976 et de 2011 ont été réalisé au laboratoire. Par ailleurs, les échantillons de plantes ont été identifiés par les agents des eaux et forêts de la commune de Poa.

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CHAPITRE II : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN

Ce chapitre fait une description du cadre physique et humain de notre zone d'étude. Il situe la commune de Poa, fait ressortir les aspects climatiques, géologiques, géomorphologiques, les formations superficielles, les sols, les végétations, le réseau hydrologique et la présentation du milieu humain.

II. 1. LA SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE

Poa est l'une des 15 communes de la province du Boulkiemdé (chef-lieu : Koudougou). La commune de Poa couvre une superficie d'environ 231 km2. Elle est traversée par la route nationale n°14, reliant Ouagadougou à Dédougou via la commune de Koudougou. Situé à l'Est de Koudougou à 30 km et à 70 km de la capitale Ouagadougou, elle est limitée au Nord par les communes de Sourgoubila (province du Kourwéogo) et de Kindi, au Sud par la commune de Sabou, à l'Est par les communes de Kokologo et de Bingo, à l'Ouest par la commune de Ramongo et de Niandala (figure n°1). La commune est comprise entre 2°00'et 2°15' de longitude Ouest et entre 12°05' et 12°15' de latitude Nord.

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Carte n°1 : la localisation de la commune de Poa

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GHANA TOGO

Departem art de POA

0 20 40 r Province du BOULKIEMIDE

COTE D'IVOIRE J 1-1 Autres Provinces du BURKINA

Légende

· Localité

· Chef lieu de Departement

Piste

Route Départementale

Route Nationale

Chemin de fer

Cours d'eau secondaire

Cours d'eau principale

Plan d'eau

Limite du Departement de POA

 

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Source : BNDT (IGB) / 2002

 

DSES / DGCN / Octobre 2011

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II. 2. LE CLIMAT

À la lecture de l'atlas du Burkina Faso, 2005 de DANIELLE B.Y. la commune de Poa est située entre les isohyètes 800 et 700 mm. Elle jouit d'un climat de type nord-soudanien. Compte tenu d'un manque de données météorologiques à l'échelle communale, parce que ne disposant pas de postes de relevés, nous avons utilisé donc pour notre étude, les données de la station météorologique de Koudougou (située à 30 km de Poa) et de la station synoptique de Ouagadougou (située à 70 km de Poa). Le climat de type nord-soudanien est caractérisé par une saison des pluies s'étalant sur 5 mois (juin à octobre) avec des maxima en juillet et août, et une saison sèche allant d'octobre à mai. Tout comme l'ensemble du pays, les éléments de ce climat sont aussi influencés par le déplacement des deux masses d'air opposés :

- une masse d'air sec saharien de direction nord-est, sud-ouest ;

- une masse d'air humide sud qui progresse vers le nord, apportant humidité et précipitations, avec une durée de moins en moins grande au fur et à mesure que l'on progresse vers le nord.

Durant le mois d'août, le FIT (front intertropical) est à sa position la plus septentrionale. Une masse d'air maritime provenant de l'anticyclone de Sainte Hélène est commandé par un centre de hautes pressions. Le pays est dans son ensemble balayé par « la mousson d'Été » de direction SW-NE, vent apportant la pluie. Durant les mois frais, le FIT se situe à sa position la plus méridionale près du golfe de guinée. Le Sahara devient un centre de hautes pressions. Les basses pressions équatoriales provoquent un afflux d'air saharien, l'alizé continentale soufflant du NE vers le SW. En octobre le FIT commence à redescendre vers le sud, la mousson disparaît progressivement au profit du harmattan. Poa subit les différentes variations de ces masses d'air.

De ce fait, il n'y a pas que les êtres vivants qui subissent les effets du climat. Les changements climatiques interviennent dans la mise en place des formes géomorphologiques GUIRE M. (1997).

II. 3. LA GÉOLOGIE

Le territoire de la commune de Poa est essentiellement constitué de formations paléo protérozoïques appartenant au socle birimien, des formations mésozoïques à mésoprotérozoïques appartenant au post-birimien. Celui-ci comporte des terrains volcano-sédimentaires et des formations plutoniques. Ces dernières ont été mises en place il y a environ 2,1 milliards d'années.

II. 4. LA GÉOMORPHOLOGIE

La commune est caractérisée par une monotonie du relief avec des altitudes variant entre 348 et 299 m. c'est un relief plus ou moins inclinée qui favorise l'activité agricole. Cette immense pénéplaine

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correspondant au socle paléo protérozoïque birimien érodé qui couvre l'ensemble de la commune de Poa. A cet effet, on note la présence de quelques collines. Les facteurs climatiques et les formes du relief ont engendré des transformations morpho-dynamiques remarquables. En effet, l'érosion (auréolaire, éolienne) décape progressivement les parties élevées et favorise le dépôt des particules solides dans les cours d'eau.

Le socle birimien est essentiellement composé de granite porphyroïde à biotite (daté à 2099 #177; 10 Ma) et à grain moyen à biotite et rare muscovite (daté à 2108 #177; 3 Ma), des migmatites, des gneiss, et des schistes (cf. photo 1). Dans cette photo nous avons un granite qui s'est mis à nu suite à l'érosion. Dans cette partie de la commune l'affleurement du granite peut attendre trois (3) mètres de haut par endroit. Sur ces granites affleurés les cultures sont impossibles.

La topographie d'ensemble est d'altitude moyenne ne dépassant pas 310 m. Il existe des sommets cuirassés atteignant 348 m et des vallées, là où les cours d'eau coulent à fleur le sol.

La dynamique actuelle au niveau de cette unité géomorphologique est beaucoup le fait de facteurs exogènes dont le drainage joue un rôle prépondérant.

Photo 1 : l'affleurement de granite à Sougpélecé

TIENDREBEOGO Y. / POA,

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II. 5. LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE

Le réseau hydrographique de la commune de Poa appartient à deux bassins hydrographiques. Nous avons dans la partie Est de la commune le bassin du Nazinon et dans la partie Ouest le Mouhoun inférieur. Le réseau hydrographique est composé de nombreux cours d'eau intermittents drainant donc les eaux vers le Nazinon dans le côté Est et vers le Mouhoun inférieur dans le côté Ouest. Le tracé obéit au modelé de la région. Ils sont moins larges et peu profond allant de 1,5 à 2,5 m par endroit. On note la présence de quelques bas-fonds et deux barrages aménagés (Yaoghin et Gogo). Ces barrages sont utilisés pour les cultures maraichères et pour l'abreuvement des animaux. On note également la présence de quelques mares de faible profondeur (1 m) utilisés pour la confection des briques et pour l'abreuvement des animaux. L'activité humaine dans cette zone fait que tous ces points d'eau sont sous l'emprise d'un ensablement important ces dernières années.

Carte n° 2 : le réseau hydrographique de la commune de Poa

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II. 6. LES FORMATIONS SUPERFICIELLES ET LES SOLS

II. 6. 1. Les formations superficielles

II. 6. 1.1 Les cuirasses

Elles se sont formées à une profondeur plus ou moins importante de la surface topographique. La majeure partie des cuirasses visible serait ce qui reste de l'horizon B d'un paléosol. Le processus de cuirassement étant rendu possible par la fluctuation du niveau de la nappe phréatique, la précipitation, induration grâce à des apports multidirectionnels des sesquioxydes et au lessivage des parties non indurées, sous climat de type tropical à saison contrastées (précipitations annuelles généralement inférieures ou égales à 1000 mm) (SANOU D. C., 1993). Elles constituent un élément important du paysage de la commune de Poa, subsistant sous forme de petits lambeaux. Les affleurements de cuirasse obligent les paysans à abandonner ces zones, car elles ne sont pas favorables à l'agriculture (photo n° 2). Cette photo présente de la cuirasse qui affleure. Dans ces endroits où la cuirasse affleure, la culture est impossible. Les paysans sont obligés de les abandonner et chercher d'autres terres cultivables. Les paysans arrachent ces cuirasses pour en faire des cordons pierreux. Ce qui contribue à la réduction de l'espace cultivable.

Photo 2 : un affleurement de cuirasse à Loaga

TIENDREBEOGO Y. / POA,

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II. 6. 1. 2. Les dépôts alluvionnaires

Elles comprennent généralement le sable et les argiles d'inondation. Ce sont des dépôts plus ou moins important provenant de l'érosion et du transport des roches situées à quelques mètres ou kilomètres de lieu de dépôt. Ils sont généralement localisés le long des cours d'eau. Eu égard à cette géologie, le modelé d'ensemble est plat (<310 m), avec quelques collines sur roches plutoniques.

Par processus mécanique ou biochimique, l'action des agents climatiques auxquelles s'ajoutent les activités humaines et celle des animaux a conduit à la fragmentation ou à la décomposition minéralogique de ces roches. Cela constitue le point de départ d'une action pédogénique aboutissant à la mise en place de certains types de sols.

II. 6. 2. LES SOLS

Le sol est une formation naturelle de surface à structure meuble, d'épaisseur variable, résultant de la transformation de la roche mère sous-jacente, sous l'influence de divers processus physiques, chimiques et biologiques. Ils dépendent également du climat, du relief, de la végétation et de l'action anthropique. Le tapis végétal repose sur des sols gravillonnaires, sableux, argilo-sableux et hydromorphes dans les bas-fonds.

La carte pédologique de reconnaissance de la République de Haute Volta, réalisée au service cartographique de l'ORSTOM par ALBOUCO G. en 1968 fait ressortir deux grands groupes de sols dans la commune de Poa. Ce sont les lithosols sur cuirasses ferrugineuses et sols ferrugineux tropicaux remaniés sur matériaux argilo-sableux en profondeurs et des sols peu évolués hydromorphes sur matériau gravillonnaire et sols ferrugineux tropicaux remaniés sur matériau argilo-sableux en profondeurs.

II.6. 2. 1. Les lithosols sur cuirasses ferrugineuses et sols ferrugineux tropicaux remaniés sur matériau argilo-sableux en profondeur

Ce sont des sols qui correspondent aux affleurements rocheux (granites). Ils ont des profils en R (roche mère) et parfois en C-R. La lettre C correspond à la zone d'altération. Ce sont des sols peu profonds et la végétation n'arrive à exploiter que les diaclases et les fissures des dalles granitiques. Donc la végétation qui y pousse est maigre. Ce sont des sols incultes dont la valeur agronomique est nulle.

II.6. 2. 2. Les sols peu évolués hydromorphes sur matériau gravillonnaire et sols

ferrugineux tropicaux remaniés sur matériau argilo-sableux en profondeur

Ce sont des sols localisés dans les pentes et dans les plaines. Le haut de pente est constamment érodé ce qui empêche le sol de s'approfondir d'où un profil en C-R. L'horizon C est épais de quelques

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centimètres et très caillouteux ce qui empêche une végétation ligneuse d'y prendre pied. Seul un maigre tapis herbacé colonise ce haut de pente, d'où une faible imprégnation de l'horizon C par la matière organique. Les bas de pente subissent un phénomène d'accumulation de tout ce qui a été arraché sur le haut. Dans ces conditions le sol veut s'approfondir mais les apports nouveaux viennent freiner cet approfondissement. Au contraire du précédent sol, l'horizon C est plus meuble et un peu plus épais, il supporte une végétation arbustive parfois dense d'où une forte imprégnation de l'horizon C par la matière organique. Le profil devient alors A-C-R. Il y a plusieurs unités en fonction du drainage interne et du concrétionnement des horizons profonds ; seulement les moyens techniques ne nous ont pas permis de faire des analyses approfondies. Nous nous sommes seulement limités à l'appréciation des états de surface. Ainsi nous pouvons distinguer les catégories suivantes :

l Les sols gravillonnaires se sont développés sur matériau gravillonnaire. De texture grossière, ce sont des sols de haut glacis et correspondent généralement aux cuirasses affleurantes. Du point de vue agronomique ils sont médiocres. Cependant, de l'avis des paysans ces sols sont utilisés pour la production du sorgho blanc, du petit mil, du voandzou et du sésame.

l Les sols sablo-argileux ont des horizons superficiels à dominance sableuse, dont la capacité d'infiltration est moindre à cause de la présence d'argile. L'horizon de surface est grisâtre. Ce sont des sols très fragiles, lorsqu'on détruit la végétation qu'ils supportent, l'érosion hydrique décape les horizons A superficielle (à certains endroit) et met à nu l'horizon B fortement enrichit en argile et en fer. Cet horizon B durci et se transforme en cuirasse totalement inculte. Ils se développent sur matériau sablo-argileux gravillonnaire issu de granites ou sur matériau argilo-sableux parfois gravillonnaire issu des schistes. Ce type de sol est très répandu dans la commune.

l Les sols sableux sont des sols qu'on rencontre le plus souvent dans les plaines. Ils présentent une couleur gris et la texture des horizons superficiels est essentiellement sableuse, ce qui leurs confèrent une grande capacité d'infiltration. Avec sa valeur agronomique peu fertile, les paysans les utilisent pour la culture du petit mil, de l'arachide, du voandzou.

l Les sols argileux présentent un horizon de surface de couleur brun rouge. Sa capacité d'infiltration est très faible, ce qui explique l'intensité du ruissellement et la brièveté du temps d'humidification. Ils se reposent sur matériau argileux issu de roches basiques. On les rencontre aux abords des cours d'eau avec une végétation luxuriante. Ce sont des sols très lourds argileux depuis la surface donc difficiles à travailler. Cependant, la pression foncière contraint la population à les utiliser pour la culture du petit mil avec du sorgho rouge et blanc, du niébé et parfois de l'arachide.

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Les sols hydromorphes occupent les zones basses du transect (les bas-fonds, les vallées, les plaines alluviales...). Ce sont des sols profonds, argileux de couleur grise souvent gorgés d'eau du fait de leur texture. Ces sols sont utilisés pour la culture du riz, du sorgho.

Les sols ferrugineux tropicaux sont les plus représentés dans notre zone d'étude. Ils sont chimiquement pauvres, mais assez convenables aux cultures céréalières.

II. 7. LA VÉGÉTATION

D'après GUINKO S., (2002), la zone appartient au secteur soudanien septentrional caractérisée par la présence de savanes herbeuses, arbustives, et arborées. La savane herbeuse est dominée par des espèces telles que Andropogon pseudaprecus, Elionurus elegans, Loudetia togoensis, Pennisetum pedicellatum, Andropogon gayanus, Cymbogon proximum. La savane arbustive est composée de formations mixtes d'arbustes ne dépassant guère 7 mètres et la savane arborée constituée d'arbres de 7 à 14 mètres et de graminées. Les savanes présentes partout l'allure de paysages agrestes dominés par des espèces fruitières locales consommables (Vitellaria paradoxa, Sclerocarya birrea, Lannea microcarpa, Balanites aegyptiaca...). Elles sont devenues anthropiques avec l'installation des champs de culture réduisant considérablement la densité du couvert végétal. Dans l'ensemble la savane arbustive est dominante. A l'instar des autres communes de la région, la commune de Poa ne dispose pas de forêt classée. L'on rencontre des forêts protégées, des bois sacrés constituant les zones de mises en défens et les parcs agro-forestiers qui sont les jachères. La pression foncière est telle que les espaces sont en perpétuelles régressions, car ils n'occupent plus les limites qui leur étaient autrefois assignées. Compte tenu de sa situation dans le secteur soudanien septentrional, ils disposent d'un couvert végétal clairsemé et de formation galerie composée essentiellement de verger le long des cours d'eau.

Dans le but de caractériser les couverts végétaux sur le plan physionomique, nous avons choisi le tracé de transects comme moyens d'observation. Sur une bande continue d'environ 80 m de large et 9 km de long, un tracé reliant Zinguedgen à Niangado (sur la colline de 333 m), un inventaire floristique a été effectué (voir figure 1). À l'issu de l'inventaire, le type de formation, l'état de surface, la sociabilité, la vitalité, la taille moyenne des espèces, les espèces abondantes, dominantes et compagnes ont été déterminée en fonction des paramètres du support physique (sols, topographie et modelé).

l Le sommet des collines est dominé par la cuirasse. Lorsqu'elle est intacte, il pousse un maigre tapis herbacé temporel discontinu sur une surface gravillonnaire. Lorsque la cuirasse est démantelée, il se développe des arbrisseaux. Les espèces dominantes sont : Combretum paniculatum, Guiera senegalensis et des espèces compagnes telles que Ficus sur, Saba senegalensis, Anogeissus leiocarpus, Diospyros mespiliformis, Daniella oliveri, Pilostigma reticulatum. La taille des arbrisseaux rencontrés

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sur le sommet des collines varie entre 1 et 3 mètres. Les espèces rencontrées sont en touffe et ont presque toutes une mauvaise vitalité (photo 3), car elles ont été coupé et les souches sont encore visibles. Elle indique la formation végétale sur le sommet de la colline de Zingédagen, situé à 348 m d'altitude. Elle présente un maigre tapis herbacé. Sur le sommet la cuirasse est encore intacte. Les arbrisseaux qui y poussent ont en moyenne 1 m de hauteur. La strate herbeuse est discontinue avec une taille moyenne de 40 cm, mais, il est important sur les versants à pente douce. Tous ces ligneux exploitent les larges fissures de la dalle de la cuirasse.

l Sur les versants nous avons les mêmes caractéristiques que sur la surface précédente, la particularité de cette surface est que le couvert végétal à ce niveau est beaucoup plus dense qu'au sommet des collines. L'espèce dominante est : Guiera senegalensis, les espèces compagnes sont : Senna seamea, Combretum paniculatum... les espèces sont en touffe (avec des souches coupées), la vitalité est mauvaise et la taille moyenne est d'environ 1,5 m (photo 4). Elle présente une formation végétale sur le versant de la colline de Zingédagen. La formation est essentiellement dominée par le Guiera senegalensis. Ces arbrisseaux sont en touffe, la vitalité est mauvaise et la taille moyenne est d'environ 1,5 m de hauteur.

l Sur les glacis la végétation est marquée par une state arbustive espacée et par un tapis herbacé discontinu du fait de la présence des champs. Là où on pouvait voir réellement le tapis herbacé, celui-ci est constitué de Andropogon gayanus, Hyptis suaveolens. La strate arbustive est dominée par : Vitellaria paradoxa, Sclerocarya birrea, Lannea microcarpa, Balanites aegyptiaca, Ximenia americana. La strate arborée est quant à elle dominée par : Kaya senegalensis, Vitellaria paradoxa, Azadirachta indica, Parkia biglobosa.

Au niveau des plaines nous avons ces mêmes types de caractéristiques dominées par des savanes parcs à Vitellaria paradoxa.

l Dans les vallées se développent aux abords des cours d'eau une végétation de savane parc constituée essentiellement d'espèces fruitières consommables telles que Mangifera indica, Tamarindus indica, Psidium goyava et ligneuses telle que Mitragyna inermis. Le tapis herbacé est très dense et continu jusqu'au abord des berges, les cours d'eau sont peu encaissés et coule à fleur le sol. Ces vergers ont une bonne vitalité. En fonction de la nature du sol nous avons dénombré deux types de formations végétales que sont la savane arbustive et la savane arborée.

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II. 7. 1. La savane arbustive

Elle constitue la formation dominante dans la commune, les ligneux qui la compose ont une taille comprise entre 2 et 5 mètres. Elle associe herbacées, arbustes et quelque fois des buissons dans une organisation irrégulière et confuse. On note également la présence de non ligneux tels que Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa et des ligneux comme Azadirachta indica et Bombax costatum avec un taux de recouvrement moyen de 25,62 %. On les retrouve dans les glacis et les plaines sur matériau sablo-argileux ou sableux. La strate herbacée est dégradée à cause des activités humaines, du parcours du bétail et des feux de brousse (cf. photo 6). Elle présente une savane arbustive à Vitellaria paradoxa, situé dans le village de Yaoghin sur un sol sableux.

II. 7. 2. La savane parc

C'est une végétation qui porte la marque des pratiques agricoles de l'homme. La taille de ces espèces varie entre 7 et 14 m de haut. C'est un parc arboré constitué d'espèces comme Kaya senegalensis, Vitellaria paradoxa, Lannea microcarpa, Parkia biglobosa avec un taux de recouvrement moyens de 29,92%. L'écartement moyen des arbres varie de 25 à 50 m et le nombre moyen de pieds par hectare est estimé de 16 à 30. Le tapis Herbacé rencontré à cet endroit est discontinu dans son extension (ces surfaces constituent des champs de culture). Elle occupe les glacis et les plaines. Dans notre zone d'étude, la formation arborée est très clairsemée.

II. 7. 3. Les vergers

Ils se développent à proximité des cours d'eau. Ce sont des formations végétales mises en place par l'homme. Ces vergers sont essentiellement composés d'arbres fruitiers tels que Mangifera indica, Psidium goyava. On y rencontre des arbres dont le taux de recouvrement est d'environ 76,69 % (cf. photo 5). Sur cette photo, nous avons en arrière-plan un verger de Mangifera indica, situé à Poa le long du cours d'eau. Et en avant-garde, un maigre tapis herbacé car en saison hivernale l'eau inonde cette partie.

Les formations végétales qui caractérisent notre zone d'étude ont subi une évolution suite aux activités des hommes. Ainsi, les jachères sont presque inexistantes dans la commune de Poa et les formations naturelles ont cédé la place aux formations agraires.

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Photo 3 : des formations végétales sur le sommet d'une colline à Zingédagen

TIENDREBEOGO Y. / POA

Photo 4 : des formations végétales sur le versant d'une colline à Zingédagen

TIENDREBEOGO Y. / POA

Photo 5 : un verger de Mangifera indica

TIENDREBEOGO Y. / POA

Photo 6 : savane arbustive à Vitellaria paradoxa

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TIENDREBEOGO Y. / POA / 2011

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TIENDREBEOGO Y. / POA, 2011

Figure 1 : un transect à Poa (de Zingédagen à Niangado)

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II. 8. L'APERÇU HISTORIQUE

Poa serait fondé par les Sikomsé, venus de Manga en quête de terres cultivables. En effet, le site était une forêt de Acacia sp que le premier venu du nom de Toubou est arrivé à percer et à s'installer. Il dit avoir pénétrer ou percer la zone d'où « poogamê en langue local moré », ce qui devient par déformation Poa. D'aucuns affirment qu'à l'arrivée des Sikomsé, des Yarcé étaient déjà présents sur le site et s'occupaient de la gestion foncière. Les Sikomsé s'emparèrent alors des fétiches et se déclarèrent propriétaires terriens. Les Sikomsé (Tengsoaba), sont des groupes ethniques sans chefferie. L'aîné du clan, le Tengsoaba est le garant des fétiches et de la terre. Dans le village la peur et la crainte régnaient à cause d'un manque de pouvoir centralisé permettant les uns et les autres de se respecter et également faire peur aux voisins qui oseraient les attaquer. Le Tengsoaba demanda au Moogho Naaba de Ouagadougou de lui donner un prince afin que les gens puissent les respecter.

C'est ainsi qu'à la mort du fondateur, le Moogho Naaba de Ouagadougou désigna vers 1358 un prince intérimaire (kourita) en la personne de Tengazoodo pour gérer le village. Par la suite plusieurs vagues de migrants ont rejoint le site. Avec la colonisation et l'impôt de capitation Poa fut érigé en canton avec à sa tête un missionnaire spécial du Moogho Naaba pour la transmission et l'exécution des ordres de ce dernier dans le canton. Plus tard, Poa, devient une sous-préfecture rattachée à Koudougou. De nos jours, Poa est à son XIXème chef, et l'actuel chef du village et de canton est le Naaba Saaga qui règne depuis 2004. La succession se fait de père en fils (ainé) et l'intronisation est faite par le Moogho Naaba de Ouagadougou.

Depuis 2006, avec la communalisation intégrale du pays, le département de Poa fut érigé en commune qui porte le même nom et garde les mêmes limites.

II. 9. L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET COUTUMIERE

II.9.1 L'organisation administrative moderne

Conformément aux dispositions du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT), les limites de la commune de Poa coïncident avec celles du département du même nom. Poa est à la fois circonscription administrative et collectivité territoriale.

En tant que circonscription administrative, il est administré par le préfet, dépositaire de l'autorité de l'État et représentant du haut-commissaire dans le département. Le préfet a la charge des intérêts nationaux,

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du respect des lois et de l'ordre public. Il veille à l'exécution des règlements et décisions dans sa circonscription. Il assure également la coordination générale des services déconcentrés dans le département.

A la faveur des élections municipales d'avril 2006, le conseil municipal de Poa a été installé. Il est composé de 21 conseillers dont 10 femmes. Le conseil a été renouvelé lors des élections municipales de 2012, toujours composé de 21 membres dont 5 femmes. L'institution municipale fonctionne avec un conseil qui est l'organe délibérant et du maire qui est l'organe exécutif. Par ailleurs, les Conseils Villageois de Développement (CVD) mis en place depuis 2007 dans les villages, sont chargés de l'animation et de la mise en oeuvre du développement local au niveau du village.

II. 9. 2. L'organisation coutumière

L'organisation sociale dans le département est de type traditionnel Moaga basée sur l'autorité d'un chef qui est assisté d'un conseil de sages, de ministres et quelquefois de chefs de quartiers ou de lignages. Ils sont chargés de la gestion du territoire. À côté de ces responsables chargés de la gestion politique locale et traditionnelle, on note la présence de chefs de terres en charge de la gestion foncière et rituelle du territoire. Ainsi, on trouve à la tête de chacun des villages, un chef de village répondant du chef de canton, lui-même intronisé par un chef suprême qu'est le Moogho Naaba. La structuration politique des villages de la commune est partout la même : un chef de village qui est chargé de la gestion des affaires politiques, un chef de terre qui a la responsabilité de la gestion foncière et des fétiches.

Sur l'espace communal, le système d'exploitation des terres est lié à des règles coutumières qui déterminent l'accès et la gestion de celle-ci. Elle est un patrimoine commun appartenant aux vivants et aux morts et constitue de ce fait, un élément essentiel de l'identité du groupe. Ainsi, elle n'est pas vendue, mais prêtée. La transmission des droits et pouvoirs fonciers se font de père en fils.

Dans l'organisation sociale, on note la prédominance de la structure sociale communautaire caractérisée par un pouvoir centralisé dont le niveau le plus élevé est le chef de canton. Les responsables de quartier, les chefs de terre et de villages aident celui du canton à gérer la cité, en fonction de chaque niveau d'intervention.

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II. 10. LA GESTION FONCIERE ET DES RESSOURCES NATURELLES

II. 10. 1. La gestion foncière

Dans la commune rurale de Poa, l'accès à la terre et l'exploitation des ressources sont liés à des règles coutumières. En effet, les principaux modes d'accès à la terre sont l'héritage, l'emprunt, le tutorat et l'achat (spécialement réservé aux parcelles lotis). La gestion foncière appartient à l'aîné de chaque lignage. Ainsi, les chefs de terres ne possèdent plus de terre et leurs rôles se limitent à ceux d'un chef coutumier chargé de régler les conflits fonciers.

II. 10. 2 La gestion des ressources naturelles

Les ressources naturelles sont essentiellement composées des ressources forestières, des bois (de feu, de service et médicales), des produits de cueillettes (Vitellaria paradoxa, Tamarindus indica, Parkia biglobosa, Adansonia digitata), des ressources pastorales, fauniques, hydrauliques, halieutiques et les ressources en terre. Ces différentes ressources dans la commune ont des caractéristiques semblables à celles rencontrées dans la majorité des localités du pays. Elles sont d'usage commun à la population locale. Ce sont des ressources limitées car leur utilisation par un individu réduit la quantité restante pour les autres membres de la communauté. Ces ressources constituent la base de survie pour l'essentiel de la population communale. En effet, la plupart de ces ressources sont à la base de la production et entre dans l'alimentation des populations. De nos jours, la forte pression démographique conjuguée aux variabilités climatiques a des manifestations sur elles. Dans l'ensemble, l'on constate leur forte évolution, ainsi qu'une faible organisation des populations en vue de mieux conserver et restaurer ceux existants et actuellement exploités.

II. 11. LA POPULATION

Selon le Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2006 (RGPH), la commune de Poa avait 30 279 habitants, dont 17 750 femmes qui représentent 58,54 % de la population. Cette population se repartie entre 10 villages et 44 quartiers. La densité de population dans la commune de Poa est de 131,08 habitants au km2, ce qui fait de Poa, la troisième commune de la province de Boulkiemdé à avoir une densité élevée après respectivement celles de Koudougou 238,29 hbts/km2 et de Ramongo avec 139,10 hbts/km2. Les groupes ethniques se composent d'autochtones (majoritaires), de peuls et migrants (fonctionnaires de l'État). Comme partout au Burkina Faso, la commune est touchée par le phénomène de l'émigration de sa population à la recherche de bonnes terres vers les régions du sud et ouest du pays, et principalement vers la Côte d'Ivoire. Elle est également confrontée

30

aux problèmes de l'exode rural principalement vers Koudougou et Ouagadougou à la recherche d'un emploi non agricole et bénéficier des commodités qu'offre la ville. La population vit essentiellement de l'agriculture et de l'élevage.

II. 12. LES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES

II. 12. 1. L'agriculture

La majorité de la population (plus de 95 %) de la commune de Poa vit essentiellement de la culture de la terre, dans le cadre de très petites exploitations familiales tournées en priorité vers la production de céréales. C'est une activité qui reste encore traditionnelle avec un système d'exploitation extensive dans sa pratique, caractérisée par un faible niveau d'équipement et d'utilisation de moyens techniques. C'est une agriculture pluviale de subsistance qui est pratiquée dans les conditions agro climatiques et pédologiques difficiles. Les cultures sont assez variées (le sorgho blanc et rouge, le maïs, le petit mil, le voandzou, le riz, le sésame, le haricot, l'arachide). La production varie en fonction des villages. Les villages de Poa, de Loaga, de Yaoghin et de Niangdo restent les plus grands producteurs de la commune. Les techniques agricoles couramment observées sont : le billonnage ou le labour ; les semis ; le sarclage et le désherbage.

II. 12. 2. L'élevage

De type principalement extensif, l'élevage est la seconde activité génératrice de revenu de la commune. Il est de type sédentaire et est pratiqué par la majorité des agriculteurs, et est par endroit dominé par le groupe ethnique peuls qui en fait son activité principale.

Le cheptel est composé de bovins, d'ovins, de porcins, d'asins, d'équins et de la volaille. Son effectif est relativement faible, aucune zone ne se réclame zone d'élevage par excellence. La majorité des producteurs dispose de deux à quatre boeufs qui sont généralement des boeufs de trait. La commune de Poa est réputée être une zone d'élevage de volaille par excellence au Burkina Faso. C'est cette spécificité qui a conduit l'Association « Action Vitale » à initier une journée dite la journée de poulet½ qui se tient chaque année dans la dernière semaine avant la fête de noël. Il faut noter que l'élevage par transhumance est pratiqué dans la zone par de bouviers et des bergers qui viennent des autres contrées du Burkina Faso surtout en saison sèche.

31

II. 12. 3. L'artisanat et la pharmacopée traditionnelle

Tout comme l'élevage et l'agriculture, ce sont des secteurs qui procurent des revenus substantiels à certains paysans. Le secteur de l'artisanat demeure une activité peu organisé dans la commune. C'est une activité qui est assez diversifié. On retrouve l'artisanat d'art (la poterie, la sculpture et la peinture), l'artisanat utilitaire ou de production (la menuiserie, la soudure, la forge...) et l'artisanat de service (mécanique « moto et vélo », la plomberie, la maçonnerie...).

La pharmacopée traditionnelle également, occupe quelques tradipraticiens qui en tirent de nos jours un grand profit. Ces métiers sont toujours exercés dans le cadre traditionnel, la matière première est tirée directement et en grande partie de la végétation, du sol et des animaux.

II. 12. 4. Le commerce

La situation géographique de la commune de Poa a une grande influence sur l'activité commerciale. Traversée par la route nationale n°14, le chef-lieu de la commune est le point de convergence des petits et grands commerçants.

À partir de Poa, les commerçants accèdent facilement aux deux grandes villes que sont Ouagadougou et Koudougou. Le trafic entre ces deux localités est très fluide. En effet, plusieurs compagnies de transport telles que la Société de Transport Aoraima et Frère (STAF), Transport Sana Rasmane (TSR) et bien d'autres, relient les deux villes en marquant des arrêts à Poa. Les marchés de Poa, de Rallo et de Loaga sont les plus importants, ils ont lieux tous les trois jours.

On y découvre une diversité de produits, mais c'est surtout les céréales, la volaille et le bétail qui dominent dans les transactions. En effet, la plus grande part du revenu monétaire des paysans est tirée de la vente des céréales et des animaux.

32

CONCLUSION PARTIELLE

Le cadre général de notre zone d'étude se caractérise par :

- un milieu physique dont la particularité transparaît dans le paysage avec des champs dominant, des sols pauvres, un réseau hydrographique dispersé avec des cours d'eau particulièrement intermittent et un couvert végétal clairsemé dominé par Vitellaria paradoxa.

- un peuplement singulier dans son organisation socio-politique et culturelle. Une croissance démographique (plus de 500 nouveaux nés sont enregistrés chaque année dans la commune de Poa) accéléré a une forte influence dans leur milieu de vie. Car la population est à 95 % agricole et tire leurs revenus substantiels du travail de la terre avec des moyens traditionnels.

La projection spatiale de cette population sur le milieu, laisse entrevoir des indices et des facteurs d'évolution du milieu qui permettent de comprendre les rapports entre l'homme et son milieu. Nous chercherons à comprendre effectivement la dynamique du couvert végétal dans la commune de Poa et les aspects qui entourent cette dynamique, c'est-à-dire d'analyser la dynamique du couvert végétal, les causes, les conséquences et proposer des solutions pour la régénération de celui-ci, s'il y a dégradation. C'est l'axe d'étude de la deuxième partie de notre travail.

LA DYNAMIQUE DU COUVERT VÉGÉTAL, LES CAUSES, LES CONSEQUENCES ET LES PERSPECTIVES.

DEUXIEME PARTIE :

33

34

CHAPITRE III : LA DYNAMIQUE DU COUVERT VEGETAL DE 1976 A 2011 ET LES
CAUSES DE L'EVOLUTION REGRESSIVE

L'étude de l'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa est basée sur l'analyse diachronique des images satellitaires de 1976, 1986, 2006 et de 2011. Cette étude diachronique donne des informations qui nous permettront d'étudier l'évolution.

Pour le cas de notre zone d'étude, nous avons reçu des images qualitatives. Compte tenu de nos moyens d'investigation très limités, nous n'avons pas pu vérifier les différentes superficies décelées sur le terrain. À cet effet nous nous sommes contentés uniquement de l'interprétation fait au laboratoire. Certains éléments ont été vérifiés, observés visuellement sur le terrain.

Les différents facteurs qui entrainent la régression du couvert végétal dans la commune de Poa ont été également étudiés dans ce chapitre. L'évolution des formations végétales est influencée par les facteurs naturels et anthropiques.

III. 1. L'ÉTAT DU COUVERT VÉGÉTAL EN 1976, 1986, 2006 ET 2011

III. 1. 1. La situation en 1976

Sur une superficie totale de 231 km2 soit 23 100 ha explorée, la carte des formations végétales de 1976 (carte n°3) présente la situation suivante :

- les champs occupaient une petite superficie qui est de 5,82 % de la surface totale cartographiée, soit 1365,10 ha ;

- les forêts galeries occupaient 5226,12 ha, soit 22,26 % ;

- la surface des savanes arbustives représentaient 5287,68 ha, soit 22,53 % ;

- les savanes herbeuses étaient dominantes avec 11 575,08 ha, soit 49,32 % ;

- la surface des sols nus représentaient la plus petite unité avec 15,48 ha, soit 0,06 %.

35

III. 1. 2. La situation en 1986

- les champs occupaient plus d'un tiers de l'espace, avec une superficie de 8 334,48 ha, soit 36,08 % ; - les forêts galeries représentaient, 3 762,99 ha soit 16,29 % ;

- les savanes herbeuses occupaient également un tiers des surfaces, dont la superficie est de 7 233,37 ha soit 31,27 % ;

- les savanes arbustives occupaient 3 305,01 ha soit 14,31 % ;

- la superficie des plans d'eau était de 20,79 ha, ce représente 0,09 % ;

- les sols nus occupaient à leurs tours 452,76 ha, soit 1,96 %.

Les champs et les savanes herbeuses occupaient plus de 60 % de la surface totale cartographiée. Dans ce même temps les superficies des forêts galeries et des savanes arbustives sont aussi importantes.

III. 1. 3. La situation en 2006

En 2006 (carte n°3), nous constatons une régression des surface des forêts galerie, des savanes arbustives et herbeuses au profit des champs qui sont aujourd'hui sous savane parc à Vitellaria paradoxa, avec plus de détail :

- les champs dominants représentaient 12 591,81 ha soit 54,51 % ;

- les forêts galeries représentaient 2 067,45 ha soit 8,95 % ;

- les plans d'eau occupaient 46,20 ha soit 0,2 % ;

- les savanes arbustives occupaient 2 945,25 ha soit 12,83 % ;

- les savanes herbeuses occupaient 5 273,73 ha soit 22,83 % ;

- les sols nus représentaient 180,18 ha soit 0,78%.

36

III. 1. 4. La situation en 2011

L'interprétation de cette image montre que les superficies de certaines surfaces qui régressaient (champs, forêt galerie, savane herbeuse et sol nu) se reconstituent petit à petit. Avec plus de précision les unités de surfaces se présentent comme suit :

- la superficie des champs étaient toujours dominante avec 11 731 ha, soit 50,10 % ;

- la forêt galerie représentait 3229,10 ha, soit 13,36 % ;

- les plans d'eau occupaient 73,62 ha soit 0,31 % ;

- les savanes arbustives continuent de régresser, leur superficie est de 1549,79 ha, soit 6,61 % ;

- les savanes herbeuses tentent quant à eux de se reconstituer, leur superficie est de 6936,12 ha, soit 29,61 % ;

- les sols nus occupaient à leur tour 2,52 ha, soit 0,01 % de la surface totale cartographiée.

L'analyse des images nous a permis de déceler des limites, afin de nous permettre de calculer ses différentes superficies. Cependant, sur le terrain la réalité en est une autre. La zone présente, l'allure de paysage agreste, les champs occupent même les surfaces des savanes arbustives et les savanes herbeuses. C'est une zone à forte emprise de l'homme.

37

Carte n° 3 : l'occupation des sols 1976, 1986, 2006 et 2011

38

III. 2. L'ÉVOLUTION DU COUVERT VÉGÉTAL DE 1976 À 2011

L'histogramme d'évolution des superficies des formations végétales présentent la situation

suivante en 1976 et 2011 (fig. 2 p 39) :

- Les formations végétales représentées en 2011 existaient en 1976. Cependant, il y a eu une variation au niveau de leur superficie et de leur localisation.

- Les champs qui couvraient 5,82 % en 1976, occupaient plus de la moitié de la superficie de la commune en 2011 soit 50,10 %. L'augmentation des champs a certainement fait disparaître les jachères. En effet, les observations faites directement sur le terrain, permettent de constater une réelle disparition des jachères. Celles qui existent sont très récentes (2 à 3 ans) et donc ne permettent pas encore une reconstitution du couvert végétal. L'emprise de l'homme sur le milieu, sur le couvert végétal est donc très forte. En effet, selon TERRIBLE M. (1981), au Burkina Faso l'occupation du sol par les cultures ne doit pas excéder le seuil de 25 % de la surface de celui-ci et ceci pour maintenir un équilibre entre l'homme et le milieu naturel en tenant compte des méthodes culturales. Dans notre zone ce seuil est largement dépassé car les champs occupent plus de 50,10 % de la surface totale.

Lorsque nous établissons une relation entre la situation de 1976 et celle de 2011, il ressort que les champs occupent environ 1,27 % de la superficie de la commune par an. Entrainant une évolution régressive de la savane arbustive, herbeuse et les forêts galerie. Alors, si rien n'est fait pour stopper ou régénérer ces différentes formations, les champs occuperaient 62,80 % de la superficie totale en 2021 ou encore 75,50 % en 2031. Mais à ce niveau nous avons constaté que excepté les savanes arbustives qui n'ont pas pu se régénéré entre 1976 et 2011, les forêts galerie et les savanes herbeuses se régénèrent depuis 2006. Cette régénérescence est due aux efforts de plantations d'arbres initiés par les différents acteurs et à la reconstitution des bois sacrés.

- La savane arbustive a régressé également de 1976 à 2011. Le recul a été de 5287,68 ha à 1549,79 ha, soit une diminution de 3737,89 ha, ce qui représente 15,92 % de la surface totale cartographiée.

- La savane herbeuse a aussi régressé de 1976 à 2011. Elle est passée de 11 575,08 ha à 6936,12 ha, soit une diminution de 4638,96 ha ce qui équivaut 19,71 % de la surface totale cartographiées.

- La forêt galerie a perdu une partie de sa superficie de 1986 à 2006. Elle est passée de 5226,12 ha à 3129,10 ha, soit une régression de 2097,02 ha, ce qui représente 8,90 % de la surface totale cartographiée.

- Les plans d'eau ont gagné de l'espace, ils sont passés de 00 ha à 73,62 ha, soit une augmentation de 73,62 ha, ce qui équivaut à 0,31 % de la surface totale cartographiées. Cette situation pourrait s'expliquer

par l'aménagement des barrages de Yaoghin et de Gogo, qui permettent le stockage des eaux de ruissellement.

- Les sols nus ont à leur tour perdu une partie de leur surface, passant ainsi de 15,48 ha à 2,52 ha, soit une régénérescence de 0,05 % de la surface totale cartographiée. La diminution de ces espaces est due en premier lieu aux plantations d'arbre initiées par les particuliers et les différentes associations. Et compte tenu du manque d'espace cultivable les paysans exploitent les terres incultes tout en améliorant leur fertilité avec des engrais chimiques et de la fumure organique.

Au total dans la zone étudiée, on note une dynamique régressive des formations végétales. Les formations arbustives et herbeuses régressent de plus en plus au profit des savanes parcs (champ).

Sol nu

Savane

Champ Forêt galerie Plan d'eau Savane

60

50

40

30

20

10

0

arbustive herbeuse

Description des surfaces

Année 1976 Année 1986 Année 2006 Année 2011

TIENDREBEOGO Y. / POA, septembre 2011

39

Figure 2 : l'évolution de l'occupation du sol de 1976 à 2011

40

Tableau I : l'évolution du couvert végétal de 1976 à 2011

Description

des unités
de surface

Superficie en hectare (ha) sur une superficie totale de 23 100 ha.

Bilan en pourcentage (%)

 

1986

2006

2011

1976-

1986

1986-

2006

2006-

2011

1976-

2011

Champs

1365,10

8334,48

12591,81

11 731

30,26

18,43

-4,41

44,28

Forêt galerie

5226,12

3762,99

2067,45

3129,10

-5,97

-7,34

4,41

-8,90

Plan d'eau

00

20,79

46,20

73,62

0,09

0,11

0,11

0,31

Savane arbustive

5287,68

3305,61

2945,25

1549,79

-8,22

-1,56

-6,44

-15,92

Savane herbeuse

11 575,08

7223,37

5273,73

6936,12

-18,05

-8,44

6,78

-19,71

Sol nu

15,48

452,76

180,18

2,52

1,90

-1,18

-0,77

-0,05

 

Source : Traitements statistiques de l'étude diachronique, novembre 2011.

De façon générale, la dynamique spatiale est régressive et deux grands axes d'évolutions se dessinent : les formations dont les superficies ont augmenté (les champs, les plans d'eau) et les formations dont les superficies ont régressé (forêt galerie, savane arbustive et savane herbeuse).

L'évolution s'est faite aussi à un rythme différentiel. La superficie des forêts galerie a régressé de 8,90 % en espace de 35 ans. Cependant, cette régression n'est pas constante toutes les années, entre 19761986 elle a régressé de 5,97 % et de 7,34 % entre 1986 et 2006. Par contre, entre 2006 et 2011 elle a été reconstituée, soit une progression de 4,41 %. La superficie des savanes herbeuses ont aussi évolué de cette façon. Elle a régressé de 18,05 % entre 1976 et 1986 et de 8,44 % entre 1986 et 2006. Elle a progressé de 6,78 % entre 2006 et 2011, ce qui donne une régression totale de 19,71 % pour cette unité. Celle des savanes arbustives a quant à elle régressée de 15,92 % durant ces 35 années. Sur toutes ses séquences d'années elle a régressé même si elle a fluctué. Toutes ces surfaces ont été dégradées au profit des champs qui sont aujourd'hui sous savane parc à Vitellaria paradoxa au détriment des autres formations. En espace de 35 ans son évolution n'a pas été constante c'est ainsi que nous avons une progression des champs de 30,26 % entre 1976-1986 et 18,43 % entre 1986-2006. Par contre, entre 2006 et 2011 elle a perdu 4,41 % de sa surface totale cartographié. Entre 1976 et 1986, la superficie des champs a été multipliée par 6. C'est une période marquée par le grand défrichement des autres unités pour l'agriculture. Malgré les efforts consentis par les acteurs à préserver le couvert végétal, l'action de l'homme est toujours dominante et les champs occupent 44,28 % de la surface de la commune.

41

Tableau II : La dynamique spatiale de l'occupation des terres de 1976 à 1986 en (%)

1986

1976

Ch

Sa

Sh

Fg

Sn

Plan
d'eau

Champ (Ch)

96,35

0,03

2,36

1,19

0,03

00

Savane arbustive (Sa)

27,47

71,55

0,83

0,09

0,02

00

Savane herbeuse (Sh)

1,62

0,29

96,89

0,69

00

00

Forêt galerie (Fg)

2,82

0,09

0,51

95,71

0,01

0,09

Sol nu (Sn)

1,41

3,67

0,21

0,71

93,45

00

 

Source : Traitements statistiques de l'étude diachronique, novembre 2011.

NB : les surfaces qui portent les chiffres (00) ont subi une évolution, mais de petite valeur, c'est pour harmoniser les données du tableau à deux chiffres après la virgule que ces cases se sont retrouvées avec la valeur 00.

La matrice de transition des images satellitales de 1976 et de 1986 montre que les transformations des différentes unités se sont faites suivant un rythme différentiel. Les autres unités se sont transformées au profit des champs. En effet, entre 1976 et 1986, 96,35 % des surfaces des champs n'ont pas varié. Mais 27,47 % des savanes arbustives se sont transformés au profit des champs. 2,82 % des forêts galerie, 1,62 % des savanes herbeuses, et 1,41 % des sols nus se sont également transformés pour donner des champs. Seulement 2,36 % des champs se sont transformés pour donner des savanes herbeuses.

Tableau III : La dynamique spatiale de l'occupation des terres de 1986 à 2006 en (%)

2006

1986

Ch

Sa

Sh

Fg

Sn

Pe

Champ (Ch)

94,24

4,65

1,00

0,07

0,01

0,01

Savane arbustive (Sa)

3,34

96,52

0,05

00

0,03

00

Savane herbeuse (Sh)

2,31

0,18

97,40

00

00

0,05

Forêt galerie (Fg)

2,73

0,15

0,07

96,99

00

00

Sol nu (Sn)

1,70

1,6

0,054

00

96,63

00

Plan d'eau (Pe)

1,66

0,43

00

00

0,20

97,03

 

Source : Traitements statistiques de l'étude diachronique, novembre 2011.

NB : les surfaces qui portent les chiffres (00) ont subi une évolution, mais de petite valeur, c'est pour harmoniser les données du tableau à deux chiffres après la virgule que ces cases se sont retrouvées avec la valeur 00.

42

La dynamique des unités d'occupation du couvert végétale de la commune de Poa peut également s'expliqué par son évolution spatiale (tableau IV). L'analyse diachronique en tableau croisés met en exergue sur une période de 20 ans, l'évolution spatiale de chaque unité. Elle nous a permis de connaître le taux de régression et de dégradation des différentes unités de surface.

Les états d'occupation des terres montrent qu'en 2006, 94,24 % des champs de 1986 n'ont pas varié spatialement, seulement 4,65 % des champs se sont transformés en savane arborée à cause de différentes séances de reboisements initiés par la population et les efforts consentis par les paysans pour épargner les arbres. On constate également que ce sont les champs qui ont plus bénéficié de cette évolution. En effet, en 1986, 3,34 % de la savane arbustive, 2,31 % de la savane herbeuse, 2,73 % de la forêt galerie, 1,70 % des sols nus, ainsi que 1,66 % des plans d'eau se sont transformés pour donner des champs en 2006. Cela montre davantage que les paysans défrichent toutes les surfaces pour leurs différentes cultures et vont jusqu'à récupérer les sols nus pour l'agriculture. Tout ceci montre qu'il y a effectivement une emprise de l'homme sur le milieu.

Tableau IV : La dynamique spatiale de l'occupation des terres de 2006 à 2011 en (%)

2011

2006

Ch

Sa

Sh

Fg

Sn

Pe

Champ (Ch)

97,30

0,89

1,5

0,17

00

0,12

Savane arbustive (Sa)

3,94

95,68

0,18

0,10

00

0,10

Savane herbeuse (Sh)

10,94

0,01

89,01

0,03

00

00

Forêt galerie (Fg)

3,70

0,02

0,08

96,20

00

00

Sol nu (Sn)

1,91

0,04

00

00

98,05

00

Plan d'eau (Pe)

2,05

0,13

0,08

0,09

00

97,65

 

Source : Traitements statistiques de l'étude diachronique, novembre 2011.

NB : les surfaces qui portent les chiffres (00) ont subi une évolution, mais de petite valeur, c'est pour harmoniser les données du tableau à deux chiffres après la virgule que ces cases se sont retrouvées avec la valeur 00.

Il ressort de ce tableau que de 2006 à 2011, 1,5 % des champs ont régénéré pour donner des savanes herbeuses. À l'instar des deux premières matrices de transition les autres unités se dégradent au profit des champs. C'est ainsi que nous avons, 3,94 % des savanes arbustives, 10,94 % des savanes herbeuses, 3,70 % des forêts galerie se sont dégradés en faveur des champs. La régression des surfaces des sols nus est appréciable, car ce sont des zones autrefois dépourvues de végétation qui sont récupérés par les paysans pour l'agriculture. La remarque générale qu'on en fait est que presque 90 % des unités cartographiés se conservent. La régression des surfaces des plan d'eau est due aux cultures maraîchères

43

et du riz au abord des différents barrages aménagés. D'après cette étude, il y a véritablement une régression du couvert végétal. C'est ainsi que nous avons étudié les causes de cette évolution régressive.

III. 3. LES CAUSES DE L'EVOLUTION REGRESSIVE DU COUVERT

VEGETAL

III. 3. 1. Les causes naturelles

Ici nous attribuons les causes naturelles au climat. En effet, selon GEORGE P. (2006), le climat a longtemps été défini de façon statique comme l'état moyen de l'atmosphère en un lieu donné, défini par certain nombre de moyennes concernant surtout la température, les précipitations, et les vents. Le climat a été ensuite défini de façon dynamique comme étant « l'ambiance atmosphérique constituée par la série des états de l'atmosphère au-dessus d'un lieu dans leur succession habituelle » selon Max Sorre.

La reconnaissance et la classification des types de climat, reposent le plus souvent sur les études séparatives utilisant moyennes et sur des calculs d'indices nombreux et variés (d'aridité, de pluviothermique...). Des diagrammes pluvio-thermiques (superposition des courbes de températures et de précipitations mensuelles faisant ressortir les aires de sécheresse ou d'humidité) permettent de caractériser et de comparer facilement les climats.

III. 3. 2. Les précipitations

A Poa comme partout ailleurs dans la zone intertropicale, ce sont les précipitations qui déterminent la subdivision de l'année en différentes périodes climatiques. En effet, la commune de Poa est incluse dans la zone soudano-sahélienne ou secteur soudanien septentrional, avec comme l'indique la figure 4, une saison des pluies allant de mai à septembre, soit une période de 5 mois. Cependant, nous avons quatre mois pluvieux (juin, juillet, août, septembre), dont le mois le plus arrosé est celui d'août avec une moyenne de 240 mm d'eau par an. Par contre les plus faibles totaux pluviométriques sont enregistrés en début et en fin de saison des pluies, respectivement 17,25 mm d'eau en avril et 34,38 mm d'eau en octobre.

Vue la moyenne des précipitations sur les 30 dernières années (758,73 mm d'eau), on peut dire que la zone reçoit une quantité importante d'eau. Cependant, la figure 3 indique une variabilité inter-annuelle des totaux pluviométriques. En effet, durant la période 1981 à 2010. On a une alternance d'années sèches et d'années pluvieuses. Les années 1982 ; 1997 ; 2001 et 2005 ont été déficitaires par rapport à la moyenne, soit respectivement 555,90 mm ; 433,5 mm ; 321,70 mm et 205,90 mm. Par contre, les années 1986 ; 1991 ; 1999 ; 2003 ; 2008 et 2009 ont été excédentaires 899,20 mm ; 885,3

44

mm ; 1012,70 mm ; 847, 70 mm ; 904 mm et 1003,5 mm. Dans l'ensemble la pluviométrie est assez bonne, avec une tendance à la baisse. Cette baisse peut avoir un impact sur le couvert végétal. Car l'évolution de la pluviométrie liée aux variabilités climatiques accélère la dégradation du couvert végétal et favorise l'érosion.

1200

1000

400

800

600

200

0

Précipitations ( mm) droite de tendance

Années

Source : Direction Nationale de la Météorologie (DNM) 2011 TIENDREBEOGO Y.

Figure 3 : variation inter-annuelle des précipitations (1981-2010) : Station de Koudougou

250

200

150

100

50

0

Précipitations Températures

75

50

0

25

125

100

45

Source des données : DNM 2011 TIENDREBEOGO Y.

Figure 4 : diagramme pluvio-thermique de la station de Ouagadougou de 1981 à 2010

Mois

III. 3. 3. La température

La température est l'état énergique de l'air se traduisant par un échauffement plus ou moins grand. Elle influe sur la vie des êtres vivants et leur répartition par son rythme annuel et quotidien ou thermopériodisme et par son niveau. GEORGE P. (2006).

t

mpratre

D'après les données de la station de Ouagadougou (figure 5), les températures moyennes annuelles de la zone d'étude, pour la période 1981-2010, ont une variation faible avec une moyenne de 28,69°C. Les températures thermiques annuelles sont faibles (28,13°C et 29,47°C) soit une variation de + 1,75°C.

p

Les courbes des températures moyennes mensuelles présentent des périodes différentes : deux périodes fraîches et deux périodes chaudes. La première période fraîche varie de décembre à janvier (figure 6). Elle correspond au moment où la région est sous l'influence du harmattan. Les températures maximales et minimales moyennes du mois de janvier sont de l'ordre de 32,81°C et 16,77°C. La seconde période se situe en août au moment où l'alizé maritime prédomine. Les températures minimales et maximales moyennes de ce mois sont respectivement de l'ordre de 22,56°C et de 31,33°C. Quant aux périodes de fortes chaleurs, une période chaude précède la saison des pluies avec

des températures moyennes élevées de 26,95°C pour les moyennes minimales et 39,68°C pour les maximales. La moyenne du mois d'avril de 1981 à 2010 est de 26,95°C. L'autre période suit immédiatement la saison des pluies. Le mois le plus chaud est celui d'octobre de 29,63°C. Les moyennes minimales et maximales sont respectivement de 23,50°C, et de 35,77°C. D'après les courbes, les températures de notre zone d'étude sont relativement élevées (moyenne annuelles généralement à la hausse). Cela joue sur l'évolution et la vitalité des arbres, et favorise également l'apparition d'espèces xérophiles.

33

31

29

27

25

Années

Températures Droite de tendance

Source : DNM 2011 TIENDREBEOGO Y.

46

Figure 5 : variation des températures moyennes annuelles (1981-2010)

40

50

30

20

10

0

T° Max

T° Min

T° Moy

47

Source : DNM 2011 TIENDREBEOGO Y.

Figure 6 : variation des températures moyennes mensuelles de la station de Ouagadougou

(1981-2010)

III. 3. 4. L'évapotranspiration potentielle

Mois

Notre zone d'étude bénéficie d'une quantité suffisante d'eau, mais une grande partie est soumise à l'évapotranspiration. Ce phénomène est remarquable en pleine saison sèche. Dans l'ensemble les espèces qui composent la végétation peuvent succomber par stress hydrique. En effet, pendant les mois secs (novembre à mai), l'évapotranspiration est très forte avec une valeur maximale de 197,29 mm en mars, tandis que la pluviométrie de ce mois est de 7,14 mm d'eau. La figure 7 montre que seul les mois de juillet et d'août ont un bilan positif. En effet, le mois de mars perd 190,15 mm d'eau, tandis que les mois de juillet et d'août gagnent respectivement 27,77 mm et 96,52 mm d'eau. Plus il fait chaud, plus l'évapotranspiration est importante et plus il fait froid, moins il y a d'évapotranspiration.

La méthode de Franquin (qui consiste à représenter sur un même graphique les courbes d'évolution de la pluviométrie décadaire annuelle sur une période minimale de 10 ans et les courbes d'ETP et ETP/2) permet d'avoir trois grandes périodes (figure 7) : la période pré-humide, la période humide et la période post-humide.

Le graphique n°7 nous a permis de subdiviser la période utile (A1-C) en trois périodes qui correspondent aux trois grandes périodes indiquées ci-dessus.

- La période pré-humide correspond à l'intervalle A1 et A2 sur la figure. C'est la période au cours de laquelle les totaux pluviométriques sont en baisses par rapport à l'évapotranspiration potentielle

48

décadaire. Cependant, elle est progressivement supérieure à la moitié de l'évapotranspiration potentielle (ETP/2). Dans notre zone d'étude elle commence dans la première quinzaine du mois de juin et s'arrête à la fin de la dernière quinzaine du même mois. Cette période prépare l'entrée dans la période humide et constitue sur le plan agronomique la période propice pour le démarrage des semis.

- La période humide part de A2 à B, c'est la phase au cours de laquelle les précipitations sont supérieures à l'évapotranspiration potentielle (P > ETP). Cette période démarre au début de la dernière quinzaine du mois de juin et prend fin à la première quinzaine du mois de septembre, soit une durée maximale de deux mois quinze jours. Cette période connaît une croissance légèrement en hausse à la dernière quinzaine du mois de juin jusqu'au début du mois d'août, avant de chuter de façon brusque jusqu'à la première quinzaine du mois de septembre. C'est un moment propice au développement des plantes, notamment les cultures.

- La période post-humide (B-C) est comprise entre la courbe de l'ETP et celle de l'ETP/2, sur la période descendante de la courbe des précipitations, c'est la dernière partie de la période utile. Elle correspond à une diminution de la quantité de précipitation suivie de son arrêt. Au cours de cette période les précipitations sont inférieures à ETP. Elle coïncide avec la fin du cycle végétatif des cultures pluviales (mil, sorgho, riz, haricot). Cette période est la période de maturation.

Les cultures étant essentiellement pluviales, la grande variabilité spatio-temporelle de celles-ci est un principal facteur responsable de la variation des rendements agricoles. Dans l'ensemble, les 30 dernières années ont été marquées par une hausse de l'évapotranspiration (cf. figure 8), contre une baisse des précipitations (cf. figure 3).

250

200

150

100

50

0

ETP/2 ETP Précipitation

A1

Mois

A2

BC

Source : DNM 2011 TIENDREBEOGO Y.

Figure 7 : l'évapotranspiration potentielle et les précipitations moyennes mensuelles de 1981 à 2010 Station de Ouagadougou

185

180

175

170

165

160

155

150

145

Année

Evapo-transpiration Potentielle Droite de tendance

Source : DNM 2011 TIENDREBEOGO Y.

49

Figure 8 : la variation de l' évapotranspiration de 1981 à 2010, station de Ouagadougou

50

III. 3. 5. Les vents

Les vitesses maximum des vents sont enregistrées dans les mois de décembre, mai et juin (fig.9). Les vents du mois de décembre correspondent à l'harmattan et ceux du mois de mai et juin correspondent aux orages du début d'hivernage. Durant la période de l'harmattan, les vents qui soufflent peuvent atteindre 2,68 m/s. Par contre en début d'hivernage elles peuvent atteindre 2,83 m/s dans le mois de juin. C'est le facteur de l'érosion éolienne. Cette érosion intervient à un moment ou le sol est débarrassé des tiges de sorgho, de mil. Elle emporte une bonne partie de la litière et expose le sol à une forte température et diminue considérablement l'apport d'éléments minéraux. Son action est plus efficace lorsque la couverture végétale est faible. C'est ce qui oblige la population à apporter aux champs, la fumure organique et/ou l'engrais chimique afin d'améliorer la fertilité des sols.

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Août

vents (vitesse moyenne)

0,5

0,0

3,0

2,5

2,0

1,5

1,0

Janvier

Juillet

Juin

Février

Mars

Mai

Avril

Source : DNM 2011 TIENDREBEOGO Y.

Figure 9 : la vitesse moyenne des vents de 1981 à 2010, station de Ouagadougou

III. 4. LES CAUSES LIÉES AU SOL ET À LA TOPOGRAPHIE

Le type de végétation rencontré dépend non seulement du climat mais aussi de la nature des sols et de la topographie. En effet, le sol fournit à la plante les matières organiques et minérales dont elle a besoin pour sa croissance. De ce fait, la mauvaise qualité des sols a une influence sur le type de formation végétale rencontrée. C'est ainsi que sur les sols peu évolués (gravillonnaire, sur les sommets de colline), la couverture végétale est presque inexistante ou est composée de maigre tapis herbacé. Alors que la strate arborée se développe sur des sols profonds riches en humus. En plus de la qualité

51

des sols, la topographie intervient parfois dans la physionomie du couvert végétal. Les versants de certaines collines sont douces, ce qui permet une infiltration partielle des eaux de pluies et favorisent le développement des ligneux.

Le climat, les sols, la topographie ne donnent pas des raisons suffisantes pour expliquer l'évolution régressive de la végétation. L'homme à travers ses différentes activités, pratiques culturelles, mode d'élevage... joue un rôle essentiel dans l'évolution du couvert végétal.

III. 5. LES CAUSES ANTHROPIQUES

III. 5. 1. La croissance démographique

De 1996 à 2006, en espace de 10 ans la population de la commune a augmenté de 5 117 habitants. Chaque année environ 511 habitants sont accueillis dans la commune de Poa. L'accroissement naturel est responsable de cette situation. Étant donné que le système de culture est extensif utilisant des moyens traditionnels et que les besoins alimentaires s'accroissent d'année en année, les paysans sont obligés de défricher de grande étendu de surface pour subvenir aux besoins alimentaires de leur famille. En raison de sa forte densité de population, la commune connait de sérieux problèmes de dégradation de l'environnement et la surexploitation de ces faibles ressources. La pression démographique dans la zone est telle qu'il n'y a pratiquement plus de jachère. Le problème ici n'est pas l'augmentation de la population en tant que telle qui est responsable de la dégradation du couvert végétal. Mais, dans notre cas précis près de 95 % de la population cultivent la terre et utilisent les moyens traditionnels. Cela fait qu'il y a véritable une pression sur les ressources naturelles.

Le manque de capital et de protection sociale, obligent les paysans à répondre à leurs besoins immédiats et urgents souvent par une exploitation des ressources à court terme, et cela peut compromettre la stabilité et la viabilité à long terme. En effet, la pauvreté oblige les populations dont la subsistance dépende de la terre à surexploiter celle-ci pour s'alimenter, se loger et disposer de sources d'énergie et de revenus.

III. 5. 2. Le système de production

Il s'agit de toutes les formes d'utilisation du sol et la manière d'assurer cette utilisation, elle englobe aussi les formes d'élevage. Le système de culture dans la zone est de type traditionnel avec pour prédominance la culture de céréales. Le sorgho et le mil occupent les premières places, soit environ 80% des superficies, ensuite viennent l'arachide, le haricot, le riz...

52

III. 5. 2. 1. Les pratiques agricoles

L'agriculture de notre zone d'étude est essentiellement pluviale. Il s'agit d'une agriculture itinérante sur brûlis avec comme caractère principal l'instabilité des parcelles d'exploitation. La taille des champs varie de un à quatre hectares (toute spéculation confondue), avec une durée indéterminée, car la population ne dispose pas d'autre espace pour une éventuelle mise en jachère.

L'agriculture sur brûlis et le billonnage ont attiré notre attention dans la zone d'étude. Au moment de la préparation des champs c'est-à-dire avant les semis, les populations défrichent la végétation et la brûlent. Le système consiste à couper la végétation, à brûler les brindilles et les feuilles mortes, avant de cultiver sur les cendres. Le bois est ensuite ramené à la maison pour servir d'énergie domestique. Ce système a du mal à s'adapter à un espace cultivable réduit et insuffisant. Environ 95 % de la population ont recours à cette pratique pour préparer les champs. De plus les résidus sont brûlés sur les souches des arbustes. Selon YELEMOU C. (2008), cette méthode contribue à la détérioration de la structure du sol et anéantie la régénérescence végétative qui est très néfaste sur l'environnement. On assiste alors à un déboisement sans reboisement, même si certaines espèces comme Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Lannea microcarpa, Azadirachta indica, Bombax costatum ... sont le plus souvent épargnées ; car elles sont jugées utiles par la population. Les autres espèces tendent de plus en plus à disparaître. C'est le cas de Faidherbia albida, Acacia pennata, Borasuss aethiopum, Fucus iteophylla, Fucus platyphylla, Securidaca longepedunculata.

Par ailleurs, l'enquête fait auprès des paysans appuyer par l'étude terrain, c'est-à-dire l'observation et le comptage des espèces dans les champs révèlent qu'il y a en moyenne 10 à 30 arbres à l'hectare. Cette moyenne tient compte de la topographie et des sols. Selon YELEMOU C. opt. cit., l'arbre a un rôle protecteur et améliorant par :

- la diminution de la vitesse des vents (limitation de l'érosion éolienne) ;

- l'amélioration de la fertilité du sol (apport de biomasse) ;

- l'enracinement et la couverture du sol (limitation de l'érosion hydrique).

Le labour en billons consiste à retourner des bandes de terre les unes sur les autres de manière à

surélever des « planches » ou « billons » au-dessus de quelques sillons profonds. C'est une technique adaptée aux types de sols (gravillonnaires, sablo-argileux, sableux et argileux) en présence, mais quand elle est exécutée dans le sens des pentes aussi faibles soient-elles, favorisent des actions d'érosion importantes. Malheureusement, la non maîtrise de cette technique conduit certains paysans à faire le billonnage dans le sens de la pente. C'est une technique qui lorsqu'elle est bien maîtrisée permet une meilleure utilisation des réserves d'humus ; une moindre perte des éléments fertilisants et

53

une meilleur infiltration des eaux de pluies. Toutes ces techniques sont mises en oeuvre par l'utilisation d'équipements agricoles semi-modernes tels que la houe manga et la charrue à traction asine ou bovine.

Selon notre enquête, 100 % de la population sont convaincues de la dégradation du couvert végétal. En effet, pour l'amélioration de leur rendement, les paysans combinent plusieurs types d'intrants dans un même champ. Sur un total de 186 personnes enquêtées, 57,53 % de la population estimaient utiliser dans le même champ du compost, de la fumure organique et des engrais chimiques. Pendant ce temps 22,58 % combinent du compost et la fumure organique. La Photo 7 montre un compostage, une fosse creusée et aménagée à l'aide de cuirasses dans le but de fabriquer de l'humus à partir de la décomposition de débris végétaux et de déchets d'animaux. On ajoute certains produits enrichissants tels que : le phosphate, la cendre etc. Le reste de la population (19,89 %) utilisent seulement la fumure organique.

En dehors de l'agriculture traditionnelle, nous avons l'existence de cultures maraichères qui se développent essentiellement autour des barrages de Yaoghin et de Gogo. Ces cultures concernent les tomates ; les choux ; les aubergines, les pommes de terre, la patate, etc. Ces cultures suivent le rythme d'une demande de plus en plus croissante de la population de la commune et de la forte demande des villes de Koudougou et de Ouagadougou.

20 %

Compost,
fumure
organique
23 %

Fumure

organique

Compost,

fumure

organique,

engrais

chimique

57 %

Source : enquête terrain Poa TIENDREBEOGO Y. / septembre 2011

Figure 10 : les types d'intrants utilisés par la population III. 5. 3. Le mode d'élevage

Aux différentes actions négatives des agriculteurs sur le couvert végétal, s'ajoutent celles des éleveurs. La technique d'élevage dans la commune de Poa n'a pas évolué. Elle est encore pareille à celle de nos aïeux. C'est une technique qui consiste à faire paître les animaux dans la brousse pendant

54

l'hivernage. En début de saison sèche, c'est-à-dire après les récoltes une bonne partie du troupeau est envoyé sur les chaumes des récoltes. Les animaux élevés sont les bovins, les caprins, les ovins etc. et la volaille. Le manque d'espace cultivable oblige les éleveurs à trouver des guides (bergers et bouviers) pour leurs animaux pendant la saison des pluies. Ces derniers n'hésitent pas à couper les branches des arbres pour l'alimentation du troupeau. C'est un élevage de type extensif fortement dépendant des ressources forestières, dont le mode d'alimentation du bétail est indiqué dans le tableau VII (cf. annexe). Le bétail est parqué avec du bois. Ils construisent généralement des maisons en briques dont la toiture est en paille. La fréquence de renouvellement du bois est de 2 à 3 ans contre 1 à 2 ans pour la paille.

Comme dans les différentes techniques de fertilisations et de conservations, les paysans associent plusieurs modes d'élevage à la fois (cf. figure 12). En effet, l'utilisation des herbes fraîches et l'émondage des ligneux constituent le mode d'alimentation du bétail qui agit et/ou exposent directement le couvert végétal à la dégradation. Ce mode est plus important car il intervient dans tous les domaines.

Le stockage de foins, les herbes fraiches et les résidus de récoltes ont une part très importante dans la zone. Sur 186 personnes interrogées 45,70 % de la population combinent ces différents modes (cf. fig. 12). Ceux qui combinent les résidus de récoltes et les herbes fraîches occupent le deuxième rang avec 23,12 %. Les paysans qui utilisent les sous-produits agro-industriels ne sont pas nombreux, car cela nécessite des moyens financiers. 9,14 % de la population utilisent en même temps les résidus de récoltes, les herbes fraîches et les sous-produits agro-industriels. Les populations qui pratiquent l'émondage ne sont pas nombreuses, parce que les espèces appétées par les animaux sont en pleine diminution. 12,20 % de la population combinent quant à eux l'émondage, les herbes fraîches, le stockage de foin et de résidus de récoltes. 4,84 % de la population combinent le stockage de foin, de résidus de récoltes, des herbes fraîches et de sous-produit agro-industriels. En effet, il faut que les paysans produisent une quantité suffisante, pour qu'ils puissent avoir des résidus de récoltes et des foins suffisants pour le bétail. Vue que l'agriculture dans la commune de Poa est pluviale, extensive, avec des moyens traditionnels sur des sols médiocres, cela constitue une véritable dégradation du milieu.

Le système d'élevage de la commune qui est de type sédentaire, agit directement sur le sol (piétinement) et sur le couvert végétal. Plus de 98 % des paysans pratiquent ce type d'élevage.

9,14 %

4,84 %

23,12 %

12,20 %

45,70 %

Stockage de foin, résidus de

produit agro-industriels

Résidus de récoltes, herbes

industriels

Emondage, stockage de foin,

résidus de récoltes, herbes

fraîches

Stockage de foin, résidus de

récoltes, herbes fraîches

Résidus de récoltes, herbes

fraîches

55

Source : enquête terrain Poa TIENDREBEOGO.Y / septembre 2011

récoltes, herbes fraîches, sous-

Figure 11 : le mode utilisé pour l'alimentation des animaux

fraîches, sous-produit agro-

Pendant la saison sèche, les arbustes constituent la seule source d'alimentation des caprins et des ovins laissés en divagation. Ils broutent principalement les feuilles fraîches de ces arbustes et certains arbres sur lesquels ils peuvent grimper (YELEMOU C .2008). Cette pression ralentit considérablement la croissance de ces ligneux et entraine progressivement leur disparition.

L'émondage est généralement pratiqué pendant la période critique (mars à juin) et concerne les espèces appétées par les animaux telles que Faidherbia albida, Lannea microcarpa, Ficus ingens... Cette pratique entraine une dégradation continue de la strate arbustive et arborée.

La commune de Poa est également une zone de transhumance pour de nombreux troupeaux qui suivent le rythme des saisons à la recherche de pâturage. Ce passage des animaux à cette période, augmente une forte pression sur le couvert végétal et entraine par la suite des conditions favorables à l'érosion.

L'élevage de la volaille est une des activités les plus pratiquées dans la commune de Poa. C'est un type d'élevage ou la volaille se nourrit directement de produit de récoltes. Cela nécessite comme nous l'avons dit précédemment pour le cas d'élevage des ruminants une production conséquente. Ce mode d'alimentation contribue évidemment à la dégradation du couvert végétal.

56

Tableau V : le nombre de têtes d'animaux et de volailles dans la commune de Poa

Animaux

Années

Bovins

Ovins

Caprins

Asins

Équins

Porcins

Volailles

2007

4

400

16

881

31

513

3

246

7

9 601

142

577

2011

4

700

17

500

32

500

3

080

9

10 350

149

695

 

Source : DPRA/Boulkièmdé 2012

On constate qu'il y a une croissance du nombre de tête d'animaux dans la commune de Poa. Ce qui conduit évidement à une détérioration des ressources naturelles. Il faut toutefois relever que l'action de l'élevage n'est pas toujours néfaste. Par la fumure organique qu'il apporte et par la zoochorie, le bétail contribue à la propagation de nombreuses espèces et à la régénération des sols. Mais pour cela, il faut un équilibre entre les ressources pâturées et le nombre d'animaux (GUIRE M. 1997). L'élevage représente certes, un atout pour assurer une sécurité alimentaire équilibrée dans le cadre du développement durable, mais dans la forme d'exploitation actuelle des ressources, il constitue un facteur de dégradation du milieu.

III. 6. LES ACTIVITÉS NON AGRICOLES III. 6. 1. La coupe du bois

Dans la commune de Poa, le bois est la principale source d'énergie. Les enquêtes menées auprès des paysans surtout, auprès des femmes montrent qu'effectivement la coupe du bois est un phénomène réel. Ainsi, par ordre d'importance les sources d'utilisation du bois sont : bois de chauffe (ménage) 63,27 % ; bois d`oeuvre 23,15% ; préparation du dolo 9,30 % ; vente 2,96 % ; pharmacopée 1,74 %.

Ces pourcentages dressent les divers usages du bois dans la commune. Cependant, le mode d'approvisionnement est la coupe du bois et le ramassage du bois sec. Notons que dans cette partie du Burkina Faso la strate arborée est presque inexistante, donc on n'a pas assez de bois mort, ainsi la pratique dominante est la coupe du bois vert qui concerne directement les arbustes ligneux. Les espèces non ligneuses utilisées sont préférentiellement Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa. Ces arbres sont coupés, débités et séchés.

L'utilisation du bois pour la préparation du dolo ou bière de mil a attiré notre attention. Les femmes interrogées à ce sujet disent qu'elles préparent en moyenne 80 à 600 litres par séance. Chaque préparation consomme un demi (1/2) à une (1) charrette de bois. Les évènements qui suscitent la préparation du dolo sont : les fêtes coutumières, les funérailles, la vente dans les marchés et enfin pour la cuisine quotidienne.

57

La construction des maisons, des hangars sur lesquels les paysans gardent les résidus de récolte, est faite à partir de la coupe du bois vert. La photo 8 présente un hangar de stockage de résidus de récoltes (à Bazan) bâti uniquement avec du bois. On peut avoir 2 à 3 hangars de ce type dans une concession, c'est-à-dire que chaque chef de ménage en possède un. Le bois vert coupé et séché sert également dans le domaine de l'artisanat pour la fabrication de mortiers, daba, tabourets, tables, chaises. Les essences utilisées sont principalement : Kaya senegalensis, Balanites aegyptiaca, Vitellaria paradoxa. Les greniers sont construits également avec de la paille et du bois. Les espèces utilisées dans ce domaine sont généralement : Diospyros mespiliformis, Combretum paniculatum. En ce qui concerne les non ligneux et principalement Andropogon gayanus pour la paille. Ce type de grenier nécessite pour sa réalisation, énormément de bois et de paille (photo 9). Cette photo présente un grenier de stockage de céréales à Sougpélecé. Ce type de grenier est bâti avec du bois et de la paille. On peut avoir une dizaine de ce type de grenier dans chaque concession. Le nombre est fonction du nombre de personne possédant un champ et la taille dépend de la quantité de céréale récoltée. La fréquence de renouvellement de la paille est de 2 ans maximum, ce qui contribue à la dégradation du couvert végétal.

Que ce soit pour la cuisine, pour la construction des hangars, et des greniers... toutes les parties de l'arbre sont coupées, de façon anarchique sans règlement et utilisés par la population pour leurs besoins. L'arbre est donc très important dans la vie des populations de Poa. Cependant, la coupe anarchique et incontrôlée du bois constitue un facteur de dégradation progressive du couvert végétal.

TIENDREBEOGO Y. / POA

TIENDREBEOGO Y. / POA,

Photo 7 : un hangar de stockage de résidus de récoltes

Photo 8 : un grenier de conservation de céréales

58

59

III. 6. 2. Les feux de brousse

Les feux ont une part très importante dans l'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa. Nous avons distingué principalement les feux précoces et les feux tardifs. Les feux précoces sont généralement moins dévastateurs. Ils se situent entre novembre et décembre. Quant au deuxième type de feux, ils sont très dangereux et interviennent en pleine saison sèche (avril-mai). Pendant ces périodes le tapis graminées est desséché et l'ampleur du feu est grande, les herbes et certains arbustes et arbres sont réduis en cendre.

L'impact de ces feux sur la végétation est lié à la très forte chaleur et à la vitesse des vents qui accompagnent les flammes. C'est surtout Andropogon gayanus qui souffre de cette situation. En somme, les feux empêchent un développement normal des formations végétales et de la litière. Ils perturbent d'une manière très directe le cycle végétatif.

III. 7. LES TECHNIQUES DE CONSERVATION ET DE FERTILISATION DES SOLS

Le sol est le substratum sur lequel pousse la végétation. En effet, une bonne utilisation et une conservation de celui-ci permet de préserver la biodiversité. Les populations de notre zone d'étude ont initié quelques techniques de conservation et de fertilisation des sols afin d'améliorer leur rendement agricole. Dans la pratique, cette population est confrontée à d'énormes difficultés dans la lutte contre la dégradation des sols. Ils attribuent cela au manque de véritable politique leur permettant de mieux gérer la nature. Cela est également dû à l'insuffisance de moyens et à la méconnaissance des différentes techniques de luttes et de conservations. Cependant, les paysans combinent plusieurs techniques de conservations et de fertilisations des sols dont les principales utilisées sont : l'association de culture, la jachère, l'apport d'engrais chimiques, l'apport de compost, l'apport de fumure organique et d'ordure ménagère et également la construction d'ouvrages anti-érosifs (cordons pierreux et haies vives). « L'association de cultures »7 est la technique la plus utilisée. Les paysans utilisent de prime à bord cette technique et associent les autres en fonction des moyens de chacun. La figure 11 montre que 42,78 % de la population combinent dans la même parcelle l'association de culture, la fumure organique, les ordures ménagères, le compost et de l'engrais chimique. C'est la portion la plus importante. On a d'autres qui ajoutent à l'association de culture, le compost et l'engrais chimique, ils représentent 28,34 % de la population. 23,12 % de la population combinent à leur tour l'association de culture, le compost, la

7- C'est une technique qui consiste à cultiver sur la même parcelle des plantes à besoin agronomique différente. Les plantes ne tirant pas les mêmes aliments du sol. Cette technique permet au sol d'éviter un déséquilibre au niveau de ses nutritions.

fumure organique et les ordures ménagères. Ceux qui ajoutent le compost, la fumure organique, les ordures ménagères et les ouvrages anti-érosifs à l'association de culture sont de l'ordre de 4, 30 %. La dernière catégorie est ceux qui pratiquent la jachère, leur portion est de 1,60 %.

Dans notre zone d'étude les techniques utilisées sont très faibles par rapport à la dégradation constante du milieu. Les terres sont très sollicitées à cause de la pression humaine et également à cause du manque de jachère. Le recours aux ouvrages anti-érosifs est très faible. Cela s'explique par la méconnaissance des biens faits de cette technique et le manque de moyens financiers à s'approvisionner des moellons pour construire des ouvrages durables. Le compost et la fumure organique interviennent dans presque tous les cas à cause de l'importance du nombre d'animaux et de la volaille (217 834 têtes) dans la commune. Le déséquilibre entre la surexploitation des sols, de leur fertilisation et de conservation a considérablement contribué à la dégradation des sols.

43 %

association de culture,engrais

4 % 2 %

chimique,compost

28 %

23 %

Jachère

association de culture, fumure

organique, ordure ménagère,

compost

association de culture, engrais

chimique, compost, fumure

organique, ordure ménagère

association de culture, fumure

organique, ordure ménagère,

ouvrages anti-érosifs

Source : enquête terrain Poa TIENDREBEOGO.Y / septembre 2011

60

Figure 12 : proportion des techniques culturales dans la commune de Poa

61

Photo 9 : le compostage à Bazan (Poa)

TIENDREBEOGO.Y / POA,

En définitif, avec une agriculture extensive sur brûlis utilisant les moyens traditionnels, un accroissement démographique très élevée suivie d'une forte occupation des sols, auxquelles s'ajoutent les variabilités climatiques, l'équilibre semble être rompu entre l'homme et son milieu dans la commune de Poa. C'est ainsi, qu'on assiste sensiblement à la dégradation du couvert végétal. Sa régression est d'autant plus grave que le couvert végétal modifie le micro-climat. Nous pouvons dire que notre zone d'étude est instable, et il est nécessaire de relever les conséquences de cette évolution négative et en même temps proposer des solutions pour une meilleure conservation du peu qui reste et permettre une bonne régénération du milieu.

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CHAPITRE IV : LES CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DU
COUVERT VEGETAL ET LES PERSPECTIVES

L'étude de l'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa montre effectivement qu'il y a une dégradation de celui-ci. Cette dégradation causée par la baisse de la pluviométrie, les pratiques agropastorales, les feux de brousse et la coupe abusive du bois provoque un déséquilibre écologique. Alors, pour mieux lutter contre l'évolution régressive du couvert végétal, il convient de faire ressortir les conséquences de cette régression sur le milieu ainsi que sur la vie de la population.

IV. 1. LES CONSÉQUENCES DE L'ÉVOLUTION RÉGRESSIVE DU COUVERT VÉGÉTAL

IV. 1. 1. La diminution du potentiel végétal

La pratique agricole sur brûlis a une grande influence sur le couvert végétal. En effet, comme nous l'avons souligné précédemment, certains paysans coupent les espèces végétales, particulièrement les arbustes à la base et brulent les souches pour empêcher la régénération de ces plantes. Lors des sarclages des champs ils coupent les rejets. A force de répéter cette pratique toutes les saisons, les souches mutilées finissent par mourir. Avec l'absence des jachères, ces parcelles de cultures finissent par perdre leur potentiel nutritionnel pour les plantes. Dans ces champs, il ne reste plus que les espèces non ligneuses qui n'échappent pas à cette coupe, car pendant les périodes critiques ces espèces subissent l'émondage. C'est ainsi qu'on assiste à la disparition de certaine espèce. Les savanes arborées disparaissent au profit des savanes arbustives dégradées. Ce qui conduit aux savanes herbeuses, puis aux sols nus. A cela s'ajoute la coupe du bois pour la construction, la cuisine et pour la vente. Elle provoque aussi la réduction du potentiel végétal, surtout quand on constate que les paysans ne font aucun reboisement ou que le peu qu'ils font n'est pas entretenu.

L'élevage a une influence sur la végétation, lorsque les animaux sortent pour paître, ils broutent les herbes et empêchent ceux-ci à avoir des graines pour une éventuelle régénérescence du couvert végétal. En plus, l'action de leur sabot sur le sol contribue au tassement de celui-ci.

D'abord l'absence de piste pour bétail fait qu'ils agissent simultanément sur toute la surface. En effet, les jeunes plantes, les feuilles des arbustes (Faidherbia albida, Lannea microcarpa, Ficus ingens) et les herbes sont constamment broutés et piétinés. Cela entraine la disparition de certaines espèces.

Ensuite, au moment de la rareté des herbes, ce sont les feuilles qui servent de fourrage pour le bétail. Les coupes répétées des branches, stressent les arbres et entrainent leur disparition. C'est ainsi qu'on assiste de nos jours dans la commune de Poa à la disparition de quelques espèces telles que Faidherbia albida,

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Acacia pennata, Borassus aethiopum, Ficus iteophylla, Ficus platyphylla. L'établissement de pâturages et l'usage incontrôlé de ces pratiques peut mener à la surexploitation des terres, qui est une des causes de la dégradation du couvert végétal et des sols. Le surpâturage détruit le couvert végétal qui protège les sols contre l'érosion.

Enfin, l'action des feux de brousse dégrade considérablement le couvert végétal. Le passage répété des feux dans les formations végétales, consument non seulement les herbes, les arbustes et les arbres. Elle entraine la disparition de la biodiversité, mais aussi fait disparaitre la micro-faune. De plus, certaines espèces plus résistantes échappent à l'action répétée des feux, en développant des types de formes d'adaptation (Combretum micranthum, Guiera senegalensis...). Ainsi, cette sélection des espèces, entraine un éclaircissement du couvert végétal de la commune de Poa et progressivement on aboutit à une dénudation des sols.

IV. 1. 2. L'impact sur les sols

Le sol est une couche superficielle de la terre ferme plus ou moins tendre et friable résultant de la désagrégation et de l'altération de la roche mère sous-jacente sous l'effet des agents physico-chimico-biologiques. Il est formé par la rencontre du monde minéral et le monde vivant (AGOFONOFF, cité par SANOU D. C. dans ABC de la géomorphologie structurale). Les sols dépendent aussi de la végétation. Toutes les plantes apportent au sol une masse considérable de matière transformable en humus et participent à sa formation. Les résidus végétaux, les fumures organiques et les micro-organismes se transforment en humus, permettant la reconstitution des sols. Toutefois la dégradation des sols conduit à des problèmes environnementaux qui se traduisent par une perte de la biodiversité végétale, une diminution des terres cultivables au profit des zones nues. A cela, s'ajoute l'ensablement des cours d'eau. De même, la couverture végétale protège le sol contre l'effet « Splash » des gouttelettes d'eau de pluie. Lorsque la végétation protectrice est détruite, le sol nu est donc exposé à l'érosion hydrique et éolienne.

IV. 1. 2. 1. L'érosion hydrique

Si l'eau est reconnue par tous comme source de vie, elle est aussi un des puissants agents morphogéniques, surtout en zone intertropicale. En effet, une pluie entraine le plus souvent une action mécanique sur les sols, même si elle n'est pas suivie de ruissellement. La pluie est donc l'une des causes de l'érosion. Elle se manifeste sous deux formes visibles dans le paysage : le décapage pelliculaire et l'érosion ravinante.

l

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Le décapage pelliculaire : il y a d'abord l'action directe des gouttes de pluie sur le sol. En effet, une goutte de pluie arrivant au sol avec un certain nombre de caractéristiques (vitesse, grosseur, énergie unitaire...) provoque un départ de terre au contact de celui-ci : elle peut aussi entrainer le tassement du sol créant ainsi les conditions favorables à la formation de croute de battance : c'est l'effet splash8. Celui-ci provoque le colmatage des pores du sol. L'eau de pluie ne peut donc pas s'infiltrer, créant ainsi le ruissellement en nappe et le ruissellement diffus.

Le ruissellement en nappe est caractérisé par une ablation uniforme des fines à la surface du sol. On a un décapage pelliculaire généralisé : toutes les aspérités du sol sont atteintes par ce type d'érosion. On a alors l'impression, après le passage d'une pluie ruisselante que le sol a été balayé à l'aide d'un balai à brindille. Ce type de ruissellement est le plus fréquent dans notre zone d'étude et se produit surtout lors des premières pluies et sur la surface plane à pente faible (2 à 3°).

Les ruissellements diffus se manifestent par une ablation qui ne concerne pas toute la surface topographique du sol. On a un décapage pelliculaire localisé. En effet certaines aspérités du sol ne sont pas atteintes par ce type d'érosion dont la manifestation la plus forte se situe au niveau des zones de concentration des eaux9.

Lorsque les horizons superficiels meubles (riche en humus) ou horizons A, sont totalement déblayés, les horizons B sont mis à nus. Ils peuvent durcir, s'imperméabiliser (phénomène du cuirassement) : ce sont les sols érodés, appelés « zipéllé » au Burkina Faso. Ainsi ces sols durcis et encroutés ne permettent pas l'alimentation hydrique de la plante. Ce qui conduit sans doute à la disparition des formations végétales.

l L'érosion ravinante : il se rencontre sur les glacis, dans les sols ferrugineux tropicaux lessivés indurés peu profonds (colline de Zinguedgen et de Niangdo) et les sols bruns eutrophes. Lorsque les eaux de pluies se mettent à couler sur des pentes faibles, ils créent dans un premier temps des griffures d'érosion. Ceux-ci évoluent pour donner des rigoles (de l'ordre du centimètre). Ces derniers évoluent à leur tour pour devenir des ravineaux. Au fur et à mesure que les ruissellements s'accentuent, ces ravineaux grandissent pour devenir des ravines. Ces ravines installées s'allongent en reculant leurs têtes à l'amont par érosion régressive. Le recul de ses ravines finit par se rejoindre pour donner des « badlands » ou roubines. Les ravines naissent généralement soit : d'une forte intensité du ruissellement, d'un piétinement continuel du bétail rendant très fragile le sol, d'un déplacement

8 Cours de SANOU D. C., Maitre-Assistant : processus Géomorphologique actuel 2011.

9 Cours de SANOU D. C., Maitre-Assistant : processus Géomorphologique actuel 2011.

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permanent de la population sur les pistes inter village (à deux roues ou à quatre roues), soit également par convergence et jonction de ravineaux et rigoles (DA D. E. C., 1983). Les effets directs de l'érosion des sols est le transport d'énormes quantité de terre (surtout la partie arable). Ce phénomène est beaucoup plus visible sur les sols non protégés et non aménagés.

Nous avons étudié ces phénomènes le long d'un cours d'eau qui se situe entre Poa et Loaga. Ce cours d'eau est le lieu d'abreuvement des troupeaux. Il traverse la commune du Nord vers le Sud-Est. Le tronçon décrit ici mesure environ 800 m de long et 30 m de large. Le pourtour présente des séquences de zones dégradées comportant des poches nues. Nous avons une zone de transition comportant des espèces hydrophiles, une zone d'inondation permanente et une zone d'inondation temporaire. Le piétinement du bétail et les prélèvements de terres pour la confection des briques, aux abords du cours d'eau sont en partie responsable de la dégradation des berges. Ils entrainent l'élargissement des berges et le tassement du sol sur le pourtour et dans la zone d'inondation. Il y a apparition de signes de dégradation du milieu caractérisé par la présence de touffes de graminées, présence de ravineaux, le déchaussement de la végétation. En plus de l'érosion hydrique, les sols dénudés peuvent subir l'érosion éolienne.

IV. 1. 2. 2. La dynamique éolienne

L'évolution régressive du couvert végétal et la mise à nue du sol, favorisent l'action du vent dans ce milieu. Les périodes les plus fréquemment affectées par les grands vents se situent en saison sèche. Ceci aggrave les conditions de sécheresse et explique surtout la fragilité du couvert végétal face aux feux de brousse. L'action du vent se situe à deux niveaux. D'abord, elle arrache les particules fines du sol par vannage. Ce mode encore appelé déflation éolienne, contribue énormément à la destruction de la structure ou de la pellicule mince du sol lorsque ce dernier est mal protégé. Comme nous l'avons précisé au niveau de l'érosion hydrique c'est la partie arable du sol qui subit cette pression du vent. Ensuite, le vent transporte les particules fines arrachées et les amène loin de leur lieu de départ en faisant une sorte de tri avec un dépôt successif suivant les grains grossiers aux grains fins. Il est de plus en plus courant de voir ces particules de poussière, ou les sables fins en suspension. Mais lorsque le vent perd de sa vitesse ou quand il est trop chargé, on a une accumulation de poussières ou de sables dans les zones de bas-fonds ou les bas des versants.

En somme nous pouvons dire que le vent appauvrit le sol car il transporte les particules fines ou arables du sol, qui permettent aux plantes de se développer et laissent les grosses particules pauvres. Le vent de sable peut aussi entrainer progressivement le comblement des retenus d'eau.

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Ainsi, en plus d'avoir un impact sur les sols, l'évolution régressive du couvert végétal a certainement un impact sur le climat.

IV.1. 3. L'impact sur le climat

Les zones à végétation dense se localisent dans les parties arrosées tandis que dans les zones moins arrosées dominent les savanes arbustives, herbeuses ou la steppe. La commune de Poa à l'instar des autres communes de la zone nord soudanienne, subit une variation des paramètres climatiques. Les modifications de la végétation et la dégradation des sols auraient des effets sur le climat dans la mesure où un sol mis à nu accroît l'évapotranspiration, l'évaporation, réduit la pluviométrie et fait baisser l'humidité. On assiste alors à la réduction des eaux de surface avec un tarissement des rivières et partant une baisse de la nappe phréatique.

L'évolution régressive des paramètres climatiques, auxquelles s'ajoute la dégradation du couvert végétal puis des sols, va influencer les activités humaines de la zone.

IV. 1. 4. L'impact sur les activités humaines

IV. 1. 4. 1. Sur les activités agro-pastorales

L'agriculture pluviale et l'élevage, constituent les deux supports essentiels de la subsistance des populations vivant dans cette partie du Burkina Faso. Elles occupent presque la totalité des habitants. En effet, elles dépendent du climat mais surtout des sols qui constituent le support. Le rendement des champs dépend de la fertilité des sols.

Dans cette zone, la pluviométrie est observée à des échelles temporelles différenciées. « Les séries sur les quantités d'eau de pluie enregistrées chaque année montrent des pics d'abondance et des creux d'insuffisances que lors des périodes précédentes. Lors des évènements extrêmes (sécheresses ou inondations), les récoltes brûlent ou pourrissent sur pied, la durée globale de la saison pluvieuse tend à se réduire. Plusieurs études soulignent en effet la contraction de la période humide au cours des deux dernières décennies, d'une part, cette évolution a pour conséquence de limiter à une récolte au mieux le produit agricole d'une saison »10. D'autre part, la période de soudure, période la plus critique du point de vue de la sécurité alimentaire, est de ce fait plus longue. Les conséquences immédiates sont, la sous-alimentation et la malnutrition de la population. L'agriculture et l'élevage sont deux activités complémentaires. C'est pour cette raison que les multiples programmes de développement sur le plan agricole oeuvrent pour leur intégration. En effet, l'élevage se nourrit des sous-produits ou même parfois

10- www oss.online.org (consulté le 19-10-11)

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des produits agricoles. Toute activité freinant ainsi l'agriculture a évidemment une conséquence sur l'élevage. La disparition des plantes fourragères conduit à de grands déplacements et à l'amaigrissement des animaux. Cette situation constitue une source d'inquiétude pour les paysans de Poa. A côté de cette sous nutrition, il y a la carence phosphocalcique de la végétation liée aux sols. En saison sèche, les animaux sont maigres et assimilent leur propre graisse. Selon les services d'élevage, les carences alimentaires sont plus nuisibles à la reconstitution du cheptel que ne le sont les épizooties GUIRE M. (1997).

IV. 1. 4. 2. Sur les activités sylvicoles et piscicoles

Les formations végétales du Burkina Faso dépendent non seulement de la topographie, des sols mais également des facteurs climatiques, en particulier la pluviométrie et sa répartition. La régression du couvert végétal a des effets néfastes sur l'activité sylvicole dont la conséquence immédiate est la baisse du pouvoir d'achat des paysans. La coupe du bois peut porter un coup dur sur les sols, et partant de cela sur l'agriculture, car la vente du bois permet à la population de subvenir à leur besoin élémentaire (besoin domestiques), mais permet également l'achat des intrants agricoles (engrais).

La disparition des espèces végétales influence aussi la pharmacopée et l'artisanat. Pour la construction des cases et des greniers les paysans utilisaient, des espèces qui ont disparu de nos jours. Ils sont obligés d'utiliser les espèces qu'on trouve aujourd'hui dans le paysage. Au niveau de la pharmacopée, certaines espèces qui servaient à faire des médicaments ont disparu. Les tradipraticiens vont dans d'autres zones là où ils peuvent avoir les plantes. Cette situation compromet la recherche au niveau de la pharmacopée. Les tradipraticiens sont à leur tour obligés d'aller dans des endroits reculés à la recherche des espèces pour la fabrication de certains médicaments. La pêche est très peu pratiquée dans la commune de Poa, cela est dû au manque d'un grand nombre de retenus d'eau.

La régression du couvert végétal dans la commune de Poa, a des conséquences sur le potentiel végétal, les sols, le climat et les activités humaines. En effet, la crise des systèmes de production traditionnelle, la dégradation liée au cheptel, les pratiques des feux de brousse et la coupe du bois sont une menace pour la sécurité alimentaire déjà précaire. Pour une gestion durable de l'environnement, du couvert végétal en particulier, des actions ont été élaborées par les différents gouvernements de notre pays. Des perspectives de gestions et de lutte contre l'évolution régressive du couvert végétal sont indispensables.

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IV. 2. LES PERSPECTIVES DE LUTTE CONTRE L'ÉVOLUTION RÉGRESSIVE DU COUVERT VÉGÉTAL

IV. 2. 1. La protection et la sauvegarde du couvert végétal

IV. 2. 1. 1. Les stratégies paysannes

C'est sous diverses formes que la population de la commune de Poa décrit l'évolution du couvert végétal. Les expressions les plus courantes sont : la disparition des arbres et de la forêt, la baisse de la pluviométrie, les sols ne sont plus fertiles et on constate une baisse du rendement agricole. Ou encore : quand nous étions plus jeunes, la végétation empêchait de discerner les autres concessions ou quartiers du village. De plus, il y avait des lions et d'autres animaux sauvages qui venaient aux abords des cases pour attraper les chèvres et les moutons. Maintenant tout cela a disparu et il y a même plus d'animaux sauvages dans la commune de Poa, sauf quelques écureuils et lièvres. Ainsi, selon les enquêtes menées sur le terrain, tout le monde perçoit cette dégradation du milieu et chacun en fonction de ces connaissances et de ces moyens tente de lutter au mieux contre ce phénomène. C'est ainsi que les paysans épargnes quelques espèces telles que Vitellaria paradoxa (karité), Parkia biglobosa (néré), Azadirachta indica (neem), Mangifera indica (manguier), Lannea microcarpa (raisinier), Kaya senegalensis (cailcedrat), Adansonia digitata (baobab), Faidherbia albida (kade). A cela, s'ajoute les différentes techniques de conservation et d'amélioration de la fertilité des sols (Apport de compost, d'engrais chimique, de fumure organique, construction d'ouvrages anti-érosifs...).

Ces stratégies paysannes sont insuffisantes pour résoudre le problème de dégradation des ressources naturelles compte tenu de son ampleur. La protection des essences des « bois sacrés » ne sauvegarde pas l'ensemble du couvert végétal de la commune. La pression foncière due à la démographie élevée, entraine une demande accrue en bois de chauffe. L'action de cette population sur le milieu par la persistance des feux de brousse et le mode d'exploitation du couvert végétal à travers (l'agriculture et l'élevage), nécessite qu'on prenne des mesures de protection mieux élaborées.

IV. 2. 1. 2. Les stratégies de l'Etat

L'Etat burkinabè a tout mis en oeuvre pour la préservation de l'environnement et du patrimoine végétal. Pour ce faire, il s'est d'abord doté d'un Ministère de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD). Ensuite, avec l'appui d'autres ministères et des partenaires techniques au développement, ils ont ensemble élaboré des textes sur l'environnement notamment la politique nationale en matière de l'environnement adoptée en janvier 2007. Le MEDD agit dans les provinces par le biais de services locaux coiffant les départements. Ce ministère dispose d'agents ayant pour rôle primordial l'application de la

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politique du gouvernement en matière de l'environnement. Pour ce faire, ces agents oeuvrent à la protection de l'environnement, à travers les reboisements, la sensibilisation et la formation des paysans forestiers. La politique en matière d'environnement au Burkina Faso découle de l'état de notre environnement, des problèmes environnementaux, de la nécessaire intégration de la gestion des ressources naturelles à l'économie, de la volonté nationale de lutte contre la pauvreté et des perspectives de développement durable. Pour parvenir à une bonne gestion des ressources naturelles, l'Etat s'est fixé un certain nombre de défis à relever, qui sont entre autres :

- la lutte contre la dégradation des terres ;

- la maîtrise des ressources en eau ;

- l'amélioration de la contribution des ressources naturelles à l'économie nationale ;

- la préservation de la diversité végétale et animale ;

- l'approvisionnement durable en énergie ;

- l'atténuation et l'adaptation des effets des changements climatiques ;

- la maîtrise des biotechnologies ;

- la promotion des mécanismes de coopération internationale.

La mise en oeuvre de la politique environnementale interpelle la contribution de tous les acteurs, un partenariat dynamique. Ce partenariat met en présence, l'Etat, les collectivités territoriales, la société civile, le secteur privé, les acteurs spécifiques, les partenaires techniques et financiers.

Les collectivités territoriales, selon les textes de la décentralisation sont appelées à exercer davantage des prérogatives dans le domaine de la gestion de l'environnement. Elles ont la responsabilité de :

- Participer à l'élaboration et la mise en oeuvre des outils spécifiques de gestion environnementale au niveau régional et local (plans d'assainissement, d'aménagements paysagers, d'aménagement des ressources naturelles) ;

- exercer la maîtrise d'ouvrage des investissements d'aménagement et de gestion des ressources naturelles et d'amélioration du cadre de vie de leur ressort territorial ;

- créer un cadre institutionnel et réglementaire favorable à la mobilisation des ressources (financières, matérielles et humaines) locales comme externes et le co-financement des investissements de gestion des ressources naturelles et d'amélioration du cadre de vie.

Quant aux autorités coutumières et religieuses de par leur engagement auprès de leur communauté, ont toujours participé à la gestion de l'environnement. Ainsi, elles seront amenées entre autre à :

- sensibiliser et mobiliser les populations en vue de participer à des réalisations en faveur de l'environnement ;

- contribuer à la gestion des ressources naturelles (bois sacrés, forêts sacrés, gestion des terres).

70

En 1985, le Burkina Faso engage une bataille contre trois (3) grands fléaux à savoir : la coupe du bois, la divagation des animaux, les feux de brousses. Le 2 juin 1994, le chef de l'Etat lança le mot d'ordre « 8000 villages, 8000 forêts ».

La situation de notre zone d'étude ne semble pas bénéficier de ces textes misent en oeuvre par l'Etat. Les résultats des enquêtes de terrain montrent qu'environ 47,2% des personnes interrogées attribuent cela à la méconnaissance des textes, impliquant les populations locales dans la gestion de l'environnement, à l'insuffisance de moyens, et également à la méconnaissance des différentes techniques de luttes et de conservations. La gestion des ressources naturelles doit nécessairement passer par une ferme volonté politique, mais elle doit aussi permettre la participation consciente et active des populations pour une application effective des décisions politiques sur les actions intégrées et participatives de développement. Pour parvenir à la stabilité de notre zone et atteindre l'autosuffisance alimentaire, l'accent doit être mis sur l'application des techniques de conservation des eaux et des sols, de la restauration de la végétation et d'amélioration de la production agricole.

IV. 2. 2. Le reboisement

Les observations auxquelles s'ajoutent les enquêtes faites sur le terrain, nous ont permis de constater qu'il y a eu effectivement des reboisements dans la commune depuis 2000. Il s'agit entre autres de la plantation communale dénommée « coup de coeur » sur environ 10 hectares ; du bosquet de la journée panafricaine de la femme en 2006 avec des Acacias ; de la plantation de 2600 plants de flamboyants avec l'appui de la Direction des Forêts (DFOR) en 2005 et en 2007 une opération de plantation de 1800 plants dans les écoles ; de la plantation de 15 000 plants (dont 75 % d'arbres fruitiers et 25 % d'arbres ordinaires) dans les différents villages de la commune avec l'appui des amis français. En somme chaque année plus de 1000 plants sont mis sous terre. Cependant, le taux de réussite reste faible. Alors nous préconisons que dans les années à venir, le reboisement puisse tous les acteurs et surtout le suivi du reboisement est un élément indispensable. Pour cela nous préconisons :

- la gestion participative et intégrée des ressources naturelles. Le suivi des plants mis sous terre doit être effectif (arrosage de plants en saison sèche jusqu'à au moins 2 ans, protéger les plants contre les animaux et les feux) ;

- alphabétiser les paysans afin qu'ils puissent mieux comprendre les différentes techniques de restauration du couvert végétal et des sols ;

- sensibiliser la population, tout en leur montrant l'importance du couvert végétal ;

- encourager les populations à la technique de plantation d'arbre ;

- initier un programme de plantation d'arbre « un village, un bosquet ».

71

IV. 2. 3. La protection de la végétation et restauration des sols

La population de la commune de Poa, consciente de l'évolution régressive du couvert végétal, initie les méthodes de protection de la végétation et de restauration des sols.

IV. 2. 3. 1. La protection de la végétation

Diverses méthodes sont proposées à l'échelle nationale, mais nous retenons entre autres : la mise en défens, la lutte contre les feux de brousse, lutte contre la coupe abusive du bois et la lutte contre la divagation des animaux.

l La mise en défens est une méthode ou un ensemble de techniques mises en oeuvre dans un espace défini en vue de sa protection, de sa régénération et/ou de son enrichissement11. L'objectif de cette technique est de restaurer les sols ainsi que la végétation naturelle, de protéger la végétation existante, de favoriser la reconstitution des zones dégradées par la régénération naturelle, de fournir à long terme aux populations les produits forestiers et d'obtenir une meilleure production agro-sylvo-pastorale etc.

l La lutte contre les feux de brousse, il faudra mettre un bureau en place et enseigner la population sur les différentes méthodes et techniques de luttes préventives et curatives. Il s'agit d'abord de préparer les habitants à ne pas allumer du feu n'importe où. L'objectif de cette technique est de minimiser les effets des feux tardifs sur le couvert végétal, les sols et autres biens de l'homme. Cela dans l'optique d'une production agro-sylvo-pastorale soutenue. Cet objectif ne peut être atteint que si l'on s'y consacre réellement.

l La lutte contre la coupe abusive du bois passe d'abord par la sensibilisation de la population. Il faudra réduire la consommation de cette source d'énergie, par l'utilisation des foyers améliorés (le but étant la réduction de la consommation du bois). Un assouplissement des conditions d'accessibilité à l'utilisation du gaz butane serait souhaitable, afin que la population puisse substituer le bois en gaz butane.

l L'animal domestique occupe une place de choix dans la vie des populations. En effet, l'élevage joue un rôle très important dans la vie des communautés. Dans notre contexte l'animal est le produit qu'on peut rapidement vendre pour les dépenses surprises, où ils servent de sources de revenus pour les paysans. Il sert également à la production du lait et de la viande et sont utilisés dans les travaux champêtres (boeufs et ânes). La détermination de zone pastorale obéit aux préoccupations des

11 Ministère de l'environnement et de l'eau, 2001 : Manuel de foresterie villageoise. p 49.

72

populations qui leur permettraient de limiter les dégâts liées à la divagation des animaux. Pour ce faire un contrôle de la transhumance et la sédentarisation est souhaitable :

- la création de pistes à bétail ;

- la réglementation de la date d'arrivée des éleveurs. Cette réglementation passe par le choix d'une période propice à l'accueil des éleveurs dans le département. Certains arrivent avant même que tous les paysans aient fini de récolter, si bien qu'en plus des dommages causés sur la masse végétale, les animaux détruisent les récoltes ;

- la création de points d'abreuvement.

La mauvaise répartition géographique des points d'eau expose certains villages à des dégâts de bétail. De plus, l'effectif du cheptel connait une augmentation continue au niveau communal, tandis que la production fourragère devient insuffisante. Il est donc nécessaire de stabiliser les effectifs de bétail à un niveau compatible avec les ressources disponibles. Ces méthodes sont cependant variées. C'est ainsi que sur le terrain, nous avons pu distinguer des techniques mécaniques et des techniques biologiques.

VI. 2. 3. 2. Les techniques mécaniques de lutte anti-érosive

Les techniques mécaniques sont réalisées grâce à des matériaux locaux. Le cas le plus courant est la technique de l'alignement de blocs de cuirasse. Cette technique relativement simple, consiste en la construction dans les parcelles cultivées, d'édifices pierreux, parallèles aux courbes de niveau et ceci, à un rythme plus ou moins rapproché selon la pente, dans le but de lutter contre l'érosion hydrique des sols (SANOU D.C., 1993). La construction est simple, mais requiert une certaine maîtrise, des moyens financiers et matériels pour prélever et transporter ces blocs de pierre. Les photos 10 et 11 présentent des cordons pierreux placés dans un champ de sésame à Loaga. Cette technique est difficile à mettre en oeuvre, mais une fois réussie elle empêche l'érosion des sols (surtout la partie arable) et conserve les éléments minéraux essentiels au développement des plantes. Elle nécessite la mobilisation de force physique et de volonté de la part des populations. C'est ce qui explique d'ailleurs la faiblesse de cette technique dans la commune.

Outre la technique des cordons pierreux, il est important de noter la technique du travail du sol qui peut améliorer la composition de celui-ci et donner de meilleurs rendements. La technique de billonnage pratiquée par la population augmente la porosité du sol, donc crée une bonne infiltration des eaux de pluies. Cependant, si elle est faite perpendiculairement aux courbes de niveaux, elle favorise l'érosion hydrique du sol. En plus des techniques mécaniques, on a des mesures d'accompagnement qui sont entre autres les méthodes biologiques.

73

Photo 10 : des cordons pierreux

TIENDREBEOGO Y. / POA

IV. 2. 3. 3. Les méthodes biologiques

D'après nos enquêtes, ce sont les méthodes les plus utilisées. Sur 186 personnes enquêtées 100 % reconnaissent effectivement qu'il y a dégradation du couvert végétal. Les paysans combinent plusieurs méthodes pour lutter contre la dégradation du couvert végétal. 42,78 % de la population utilisent du compost, de la fumure organique, des ordures ménagères, des engrais biologiques, l'association de culture. C'est la combinaison dominante. 28,34 % utilisent l'association de culture, engrais chimique, et du compost. Ces méthodes sont d'un grand intérêt, car elles sont conservatrices de l'eau et du sol. Elles visent donc à intensifier la production sur les meilleures terres en augmentant le couvert végétal.

Nous avons identifié une vieille méthode qui est pratiquée par la totalité des paysans : c'est conservation des arbres dans les champs. En effet, les populations conservent les arbres déjà existant dans les champs. Cette technique a non seulement le but de préserver la biodiversité, mais elle permet à la population d'avoir des fruits de subsidence en période de soudure, car les espèces épargnées sont des arbres fruitiers. C'est une des techniques la plus ancienne, elle est pratiquée depuis l'époque de nos aïeux.

74

Il y a aussi l'utilisation du compost et de la fumure organique. La fumure organique et le compost sont produits à base de détritus et de fientes des animaux. Les champs de cases bénéficient de cet engrais, mais la grande partie est transportée par les paysans vers les champs de brousse.

Nous avons remarqué également que certains paysans utilisent la technique de haie vive (photo 12). En effet, la haie vive est un alignement d'arbustes épineux aux branches inextricables, permettant d'empêcher le passage d'animaux. La photo 12 présente ici, une haie vive défensive composée essentiellement de Acacia macrostachya (arbustes) et de Andropogon gayanus. Cette technique est utilisée contre l'érosion des sols (hydrique et éolienne) et dans une certaine mesure contre la divagation des animaux.

Photo 11 : des haies vives à Acacia macrostachya

TIENDREBEOGO. Y/ POA,

IV. 2. 3. 4. Le renforcement des actions du service forestier

Le service forestier local joue un grand rôle dans la commune à travers des sensibilisations de base, des patrouilles. Mais leur service exige une mobilisation de moyens et de ressources humaines dans ce domaine. Toutefois nous souhaitons que ces agents soient dotés en matériel de travail (motos et véhicules) pour faciliter les patrouilles, et augmenter si possible le nombre de son personnel, afin qu'il puisse jouer pleinement son rôle de gestionnaire et d'éducateur.

75

CONCLUSION PARTIELLE

La régression du couvert végétal, la baisse de la biodiversité, l'appauvrissement des sols, l'évolution des superficies cultivées, la variation de la pluviométrie, l'ensablement des retenues d'eau et l'accroissement de la population ont permis d'appréhender l'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa.

L'analyse des causes de cette évolution fait ressortir que plusieurs facteurs se sont associés dans ce milieu : les facteurs naturels et les facteurs anthropiques. L'exploitation extensive des ressources naturelles se fait au détriment des ressources existantes. Il y a une forte emprise de l'homme sur le milieu. Ce qui a occasionné des déséquilibres croissants entre les besoins insatiables des populations et la disponibilité des ressources naturelles. La pression de la pauvreté amène la population à se lancer dans des activités connexes telles que la vente du bois, de la bière de mil...Ce qui conduit également à la dégradation du couvert végétal. La baisse des rendements agricoles, la disparition des espèces végétales, l'accentuation de l'érosion, la modification du micro climat sont entre autres les conséquences de l'évolution régressive du couvert végétal. Alors, il est plus que nécessaire que tous les acteurs du monde rural y compris les leaders, s'associent unanimement pour faire face à cette situation.

76

CONCLUSION GENERALE

Notre zone d'étude fait partie des zones à forte densité humaine, où la population rurale vie essentiellement de la culture pluviale extensive de céréales. Les sorties de terrain, avec cartes à l'appui, nous ont permis d'observer, de décrire et d'analyser le milieu naturel. Nous avons ainsi étudié des unités géomorphologiques. Les sols en général, sont peu profonds et médiocres, excepté les sols hydromorphes qui sont riches, mais difficiles à mettre en valeur à cause de leur texture lourde.

Dans l'étude de l'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa l'accent a été mis sur l'occupation des sols. Nous avons cherché à montrer comment les facteurs climatiques (pluviométrie et évaporation surtout) influencent le couvert végétal. L'analyse des données météorologiques a montré que la commune de Poa reçoit une quantité d'eau suffisante. La tendance est cependant à la baisse au cours de ces trois dernières décennies. Le couvert végétal a un peu souffert du manque d'eau. L'étude a également permis de mettre en exergue l'emprise des populations de la commune de Poa sur les ressources naturelles disponibles.

En effet, le couvert végétal de la commune de Poa a subi une évolution régressive de 1976 à nos jours. Il a régressé en densité, en recouvrement et en richesse floristique. Les terres cultivées ont connu une extension remarquable, une destruction de leur structure physique et une baisse de leur valeur agronomique. Ce qui confirme et vérifie notre première hypothèse intitulée « l'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa est continue dans le temps et dans l'espace ». L'évolution est régressive.

Les transformations du couvert végétal, observées sur le terrain, sont surtout liées aux facteurs naturels et anthropiques. En effet, l'observation des cartes d'occupation des terres de 1976, 1986, 2006 et de 2011, montre une régression des formations végétales au profit des formations agrestes (champs). Cette régression est non seulement due à l'extension anarchique des champs, aux coupes du bois et aux feux de brousse, mais aussi à la croissance démographique accélérée utilisant le système de culture traditionnelle. Chaque année environ 511 nouveau-nés sont accueillis dans la commune de Poa. La dégradation du couvert végétal entraine de façon directe celle des sols. Les sols nus sont exposés à l'érosion hydrique et éolienne. Ces érosions appauvrissent les sols, qui perdent petit à petit leurs potentialités agronomiques. L'analyse de ces causes multiformes a permis de vérifier la deuxième hypothèse selon laquelle « la croissance démographique accélérée et les actions anthropiques, auxquelles s'ajoutent les facteurs naturels, constituent les facteurs d'évolution régressive du couvert végétal dans la commune de Poa », ce qui vient confirmer également cette hypothèse.

L'étude de l'évolution du couvert végétal dans la commune de Poa fait ressortir que la dégradation de ce couvert à des conséquences sur la biodiversité végétale, les sols et sur les productions agricoles. En

77

effet, la diminution du potentiel végétal lié à la coupe des espèces végétales et à l'exploitation extensive des surfaces culturales entraîne la baisse de la biodiversité. L'exposition des sols au vent et à la pluie entraîne l'érosion des sols ce qui conduit à la dégradation des sols et la baisse des productions agricole. L'analyse des conséquences de la régression du couvert végétal de la commune de Poa a permis de vérifier et de confirmer notre hypothèse n° 3 intitulé « S'il y a une régression du couvert végétal, la baisse de la biodiversité végétale, la dégradation des sols et la baisse des productions agricoles pourraient être les conséquences de l'évolution régressive du couvert végétal ».

La volonté manifeste des autorités à préserver le couvert végétal à travers la politique nationale en matière de l'environnement et les campagnes de sensibilisation à la préservation, auxquelles s'ajoutent les stratégies paysannes sont à encourager. Conscient qu'il y a effectivement des problèmes dans nos différents milieux de vie, une gestion rationnelle de ce patrimoine végétal à travers les différentes techniques misent en oeuvre devient nécessaire. Nous avons entre autres proposer :

- une gestion participative et intégrée des ressources ;

- l'amélioration des techniques mécaniques de lutte anti-érosive ;

- l'intégration des femmes dans la protection et la gestion de l'environnement ;

- le renforcement des services forestiers ;

- la création de bosquet dans chaque village dont la responsabilité sera confiée à toute la population ;

Cela vérifie la troisième hypothèse spécifique qui stipule qu' « une planification de la gestion des ressources naturelles pourra contribuer à inverser la tendance de l'évolution régressive », ceci vient alors la confirmer.

La pauvreté explique en partie la forte dépendance et la pression de la communauté sur le couvert végétal. L'étude a été menée dans un cadre de peuplement mossi, dans une zone à dominance mossi. Il sera plus intéressant de l'étendre dans le secteur soudanien septentrional pour apprécier l'évolution du couvert végétal dans ce milieu. Car cette zone recouvre des populations différentes, avec des modes de vie différents.

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27-

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OUEDRAOGO P., 1992 : Analyse sur transect d'une végétation soudano-sahélienne (bas du Bassin versant de Bidi Burkina Faso), mémoire de Master de Géographie, option physique Université de Ouagadougou, 87 p.

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33- SANOU D. C, 1993 : Connaissance des cuirasses au Burkina Faso. « Aspects des milieux naturels du Burkina Faso », CRET, collection « Pays enclavés » -n°7, p.115-127.

34- SANOU D. C, 2007 : ABC de la géomorphologie structurale, 100 p.

35- SANOU K., 2008 : Communication et gestion des ressources en eau à l'échelle du bassin du Nayarlé. Mémoire de maîtrise de Géographie, Université de Ouagadougou 117 p.

36- SAWADOGO C., 1992 : Quelques Aspects de la dynamique actuelle : la dégradation de l'environnement biophysique à la périphérie Est de Ouagadougou, mémoire de maîtrise de Géographie, option physique, Université de Ouagadougou, 117 p + annexes.

37- SEGUEDA P. P., 2010 : La problématique de la gestion des ressources forestières dans le contexte de la décentralisation : cas de la forêt classée de Tuy. Mémoire de maîtrise de Géographie option physique, Université de Ouagadougou, 87 p.

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40- TERRIBLE M., 1981 : Pour un développement rural en accord avec le milieu naturel et humain, Haute-Volta église et développement, Bobo Dioulasso, 77 p.

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43- Commune de Poa, 2009-2013 : Plan communal de développement 121 p.

44- Bulletin du réseau érosion 23, 2004 : Gestion de la biomasse, érosion et séquestration du carbone. Land use, erosion and carbon sequestration. 636 p.

45- Bulletin n°17 juin 1999 : Arbres, forêt et communautés rurales, 54 p.

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49- MECV, 2007 : Politique nationale en matière d'environnement (PNE) Burkina Faso, 60 p.

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82

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http://www.cilss.bf/IMG/pdf/etudesahelrapportBF.pdf (consulté le 25 Septembre 2011).

VII

ANNEXES

GUIDE D'ENTRETIEN N°1

THEME : HISTORIQUE DU VILLAGE ET REGLES D'ACCES A LA TERRE GROUPE CIBLE : RESPONSABLES COUTUMIERS ET ANCIENS DU VILLAGE

Lieu Date Enquêteur :
1-HISTORIQUE

Quelle est l'origine du nom de Poa ?

Quelles sont les ethnies qui composent la commune ?

D'où viennent-elles ?

Depuis quand êtes-vous installés ici ?

2-LES PRATIQUES FONCIERES

1- Quels sont les modes d'accès à la terre ?

2- Quelles sont les conditions d'accès à la terre ?

a- Pour un autochtone :

b- Pour un migrant :

3- Qui a le droit de donner la terre ou de le retirer ?

4- Quels sont les interdits liés à l'accès à la terre ?

5- Y-a-t-il une forte demande de la terre ?

Oui Non

Si oui arrivez-vous à les satisfaire ?

6- Ya-t-il des différences entre la gestion actuelle de la terre et celle d'avant ?
Oui

Non

Si oui lesquelles ?

VIII

GUIDE D'ENTRETIEN N°2

THEME : LA COUPE DU BOIS

PUBLIC CIBLE : LES FEMMES DU VILLAGE

Lieu Date Enquêteur

1- Quelles sont par ordre d'importance les sources d'utilisation du bois ?

a- Bois de chauffe

b- Bois d'oeuvre

c- Préparation du dolo

d- Vente

e- Pharmacopée

f- Autres :

2- Quels sont par ordre d'importance les sites d'approvisionnement ?

a- Sur le terroir :

b- Hors du terroir :

3- Quels sont par ordre d'importance les modes d'approvisionnement ?

a- Ramassage du bois :

b- Coupe du bois :

c- Autres :

4- Quelles sont les espèces soumises à cette coupe ?

Strates

Espèces

Arborée

 

Arbustive

 

5- Depuis combien d'année préparez-vous le dolo ?

6- A quelles occasions le préparez-vous et combien de cabarets peut-on enregistrer en moyenne

à chaque occasion ?

a- Fêtes coutumières nombre :

b- Marchés nombre :

c- Funérailles nombre :

d- Autres nombre :

7- Quel est le volume moyen de bois utilisé pour chaque préparation ?

a- charretée (s)

b- fagot (s)

QUESTIONNAIRE

FICHE D'ENQUETE N°1

THEME : PRATIQUE AGRICOLE ET MODE D'ELEVAGE PLUBLIC CIBLE : CHEFS DE MENAGE DE PLUS DE 40 ANS.

Lieu : Date Enquêteur

Nom de l'enquêté : Age

I- PRATIQUES AGRICOLES

1- Depuis combien de temps habitez-vous ce village ?

a- Depuis ma naissance : c- pas très longtemps :

b- Il y a de cela très longtemps : d- étranger :

2- Combien de champs possédez-vous et quelles en sont les superficies ?

3- Comment les avez-vous acquis ?

4- Quels types de cultures pratiquez-vous ?

a- Mil :

b- Sorgho :

c- Autres :

5- Quelle est la durée moyenne d'exploitation d'un champ ?

6- Quelles sont les arbres que vous épargnez dans vos champs ? .

7- Quel est le nombre moyen de pieds par hectare ?

8- Quels sont les équipements dont vous disposez?

9- Répartition des cultures selon le type de sol

Types de sols

Cultures pratiquées

Localisation

10-

IX

Quels types d'intrants utilisez-vous ?

11- Pratiquez-vous la jachère ?

X

Oui :

Non :

8- Si oui, quelle est sa durée ? Et au bout de combien d'années de mise en valeur ?

9- Si non pourquoi ?

10- Quels systèmes de cultures pratiquez-vous ?

Succession : Amendement : Association :

11- Cycle annuel des activités.

Activités

Période

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1- Quel type d'élevage pratiquez-vous ?

a- Ruminants

Types d'élevage

Type de bétail

Effectif

 

Petit

 
 
 
 

Nomade

 
 
 

Transhumant

 
 
 
 

b- Volaille - Divagation :

- Enclos :

2- Gardez-vous vos animaux ? Oui :

XI

Non :

Si oui à quelle période ?

Si non pourquoi ?

3- Quel est le mode d'alimentation du bétail ?

a- Emondage : à quelle période :

b- stockage de foin : à quelle période :

c- résidus de récoltes : à quelle période :

d- herbes fraîches : à quelle période :

e- sous-produits agro-industriels : quelle période :

4- Quel est le mode d'alimentation de la volaille ?

a- produits de récoltes :

b- sous-produits agro-industriels :

5- Parquez-vous votre bétail ?

-oui : -non :

6- Si oui avec quoi construisez-vous votre parque ?

7- Quelle est la fréquence de renouvellement du parc ?

XII

FICHE D'ENQUETE N°2

THEME : PERCEPTION DE LA DEGRADATION ET STRATIGIES DE CONSERVATION ET DE RESTAURATION

Lieu Date Enquêteur :

Nom de l'enquêté : Age :

I- LA VEGETATION

1- Constatez-vous une dégradation de la végétation ?

a- Oui :

b- Non :

Si oui comment se manifeste t- elle ?

2- Quelles sont les espèces qui ont disparu ou en cour de disparition ?

3- A quoi attribuez-vous cette dégradation ?

4- Depuis quand cela a-t-elle commencé ?

5- Luttez-vous contre cette dégradation ?

a- Oui :

b- Non :

Si oui quelles sont vos techniques de lutte et de conservation ?

Si non pourquoi ?

II- LES SOLS

1- Constatez-vous une dégradation des sols ?

a- Oui :

b- Non :

Si oui comment se manifeste t- elle ?

3-

2- Selon vous, quelles en sont les causes ?

XIII

Depuis quand cela a t- elle commencé ?

4- Luttez-vous contre cette dégradation ?

a- Oui :

b- Non :

Si oui quelles sont vos techniques de lutte et de conservation ?

a- La jachère : g- apport de compost :

Le paillage :

La pâture du bétail : L'assolement :

h- apport de fumure organique :

i- apport d'ordures ménagères :

j- la construction d'ouvrage anti-érosifs :

L'association de culture : k- autres :

Apport d'engrais chimique :

Si non pourquoi ?

LES FAITS CLIMATIQUES

Est-ce que de nos jours, il pleut suffisamment chez vous ?

Oui

Non

Avant comment était la pluviométrie ?

Excellente

Bonne

Mauvaise

Pourquoi selon vous il ne pleut plus bien ?

Qu'est ce qui d'après vous amène les pluies ? Dieu

Nos ancêtres

XIV

Les arbres Le vent

Autres

Pensez-vous que c'est à cause des arbres qu'il pleut ?

Oui

Non

N'aviez-vous pas de dieux capables de vous faire venir la pluie ?

Oui

Non

Pourquoi

Pensez-vous que les hommes peuvent faire venir la pluie ? Oui

Comment ?

Non

Pourquoi ?

Que faut-il faire maintenant pour qu'il pleuve bien ?

Pensez-vous qu'en plantant les arbres il va mieux pleuvoir ?

Oui Non

Pourquoi ?
Demandez-vous souvent qu'il pleuve ?

Oui

A qui ?

Comment le faites-vous ?

Vos voeux sont-ils exhaussés ?

XV

Souvent

Oui

Non

Non

Qu'est-ce qui a changé le plus dans les pluies au cours de ces 20 dernières années ?

La durée

La répartition

La quantité

L'intensité

La fréquence

La période

Quelle est la durée normale d'une bonne saison de pluie ?

Jusqu'à quel moi l'herbe restait vert ?

Et maintenant ?
Quel genre de pluies préférez-vous ?

Nocturnes diurnes

Pluies fortes

Pluies moyennes

Pluies fines

Connaissez-vous différentes sortes de vents ?

Oui

Lesquelles ?

Quand soufflent-ils ?

Non

Quel est le rôle du vent ? Positif

XVI

Négatif

Quelle est la période la plus longue de l'année ?

Chaleur

Froid

Fait-il :

Moins froid qu'avant ?

Plus froid qu'avent ?

Quels sont les éléments annonçant la saison pluvieuse ?

A combien de mois estimez-vous la durée de la saison pluvieuse ? D'avant :

De maintenant :

XVII

INVENTAIRE FLORISTIQUE DE LA COMMUNE DE POA

N°D'ORDRE

NOM SCIENTIFIQUE

1

Acacia macrostachya

2

Adansonia digitata

3

Afrormosia laxiflora

4

Afzelia africana

5

Anacardium occidentale

6

Annoma squamosa

7

Annona senegalensis

8

Anogeissus leiocarpus

9

Antada soudanica

10

Azadirachta indica

11

Balanites aegyptiaca

12

Bauhinia rufescens

13

Bombax costatum

14

Burkea africana

15

Carapa papaya

16

Cardenia termifolia

17

Cassia siamea

18

Cassia sieberiana

19

Ceiba pentandra

20

Combretum paniculatum

21

Crataeva religiosa

22

Crossopteyx febrifuga

23

Daniella oliveri

XVIII

24

 

Delonix reggia

25

Detarium microcarpum

26

Diospyros mespiliformis

27

Eucalyptus camaldulensis

28

Faidherbia albida

29

Ficus ingens

30

Gmelina arborea

31

Guiera senegalensis

32

Haeria ineeignu

33

Holarrhena africana

34

Jatropha crurcas

35

Kaya senegalensis

36

Lannea microcarpa

37

Mangifera indica

38

Mitragyna inermis

39

Moringa oleifera

40

Nauclea latifolia

41

Parkia biglobosa

42

Prosopis africana

43

Psidium goyava

44

Pterocarpus erinaceus

45

Saba senegalensis

46

Sclerocarya birrea

47

Securidaca longepedunculata

XIX

48

 

Tamarindus indica

49

Terminalia sp

50

Vitellaria paradoxa

51

Vitex doniana

52

Ximenia americana

53

Zizphus mauritiana

Source : étude terrain septembre 2011 TIENDREBEOGO Y.

Secteur d'activité

Activité

Période

Acteurs

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Agriculture

Mil et

sorgho

Apport de fumure

 
 

---

---

 
 
 
 
 
 
 
 

Hommes

Défrichement

 
 
 

---

---

 
 
 
 
 
 
 

Hommes femmes

Billonnage et semis

 
 
 
 
 

---

---

 
 
 
 
 

Hommes femmes

Sarclage

 
 
 
 
 
 

---

---

 
 
 
 

Hommes femmes

Buttage

 
 
 
 
 
 
 

---

--

 
 
 

Hommes

Récoltes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

---

---

 

Femmes

Arachide, sésame, haricot et voandzou

Défrichement

 
 
 
 

---

---

 
 
 
 
 
 

Hommes femmes

Labour

 
 
 
 
 
 

---

 
 
 
 
 

Hommes

Semis

 
 
 
 
 
 

---

---

 
 
 
 

Hommes femmes

Désherbage

 
 
 
 
 
 
 
 

---

 
 
 

Hommes femmes

Récoltes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

---

---

 

Hommes femmes

Riz

Cloisonnement et labour

 
 
 
 

---

---

 
 
 
 
 
 

Hommes femmes

Semis

 
 
 
 
 

---

---

 
 
 
 
 

Hommes femmes

Désherbage et piquetage

 
 
 
 
 
 
 

---

---

 
 
 

Hommes femmes

Récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

---

---

Hommes femmes

Elevage

Gardiennage des animaux

 
 
 
 
 

---

---

---

---

---

---

---

Enfants ou bergers

Transhumance

---

---

---

 
 
 
 
 
 
 
 

---

Bergers

Artisanat

Poterie, sculpture, menuiserie

---

---

---

---

---

 
 
 
 
 
 

---

Artisans

Pharmacopée

---

---

---

---

---

---

---

---

---

---

---

---

Tradipraticiens

Commerce

Préparation et vente de la bière de mil

---

---

---

---

---

---

---

---

---

---

---

---

Femmes

Préparation du beurre de karité

---

---

 
 
 
 
 
 
 
 

---

---

Femmes

Préparation du soumbala

---

---

 
 
 
 

---

---

---

---

---

---

Femmes

Commerce (bétail, volaille, céréales)

---

---

---

---

---

---

---

---

---

---

---

---

Hommes femmes

Source : Enquête terrain, Poa septembre 2011

XX

Tableau VI : cycle annuel d'activité

COORDONNEE

TAILLE

RECOUVREMENT

IDENTIFICATION

Densité

Vitalité

Tapis herbacé

UTILISATIONS

X

Y

H

h

Est

Ouest

Nord

Sud

Nom local

Nom

Scientifique

 
 

Hauteur moyenne

Espèce dominante

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : cours DA D. E. C., 201112

Tableau VII : levé de parcelle

XXI

12 Méthodologie de la recherche en géographie physique 4e année.

XXII

Tableau VIII : techniques culturales dans la commune de Poa

Techniques culturales

Pourcentage %

association de culture, engrais chimique, compost

28,34

association de culture, fumure organique, ordure ménagère, compost

23,12

association de culture, engrais chimique, compost, fumure organique, ordure ménagère

42,78

association de culture, fumure organique, ordure ménagère, ouvrage anti-érosifs

4,3

Jachère

1,6

Source : enquête terrain Poa, TIENDREBEOGO Y./septembre 2011

Tableau IX : mode d'alimentation du bétail

Mode d'alimentation

Pourcentage (%)

Emondage, stockage de foin, résidus de récoltes, herbes fraîches

12,20%

Stockage de foin, résidus de récoltes, herbes fraîches

45,70%

Stockage de foin, résidus de récoltes, herbes fraîches, sous-produit agro-industriels

4,84%

Résidus de récoltes, herbes fraîches, sous-produit agro-industriels

9,14%

Résidus de récoltes, herbes fraîches

23,12%

Source : enquête terrain Poa, TIENDREBEOGO Y./septembre 2011

XXIII

Liste des tableaux

Tableau I : l'évolution du couvert végétal de 1976 à 2011 40

Tableau II : La dynamique spatiale de l'occupation des terres de 1976 à 1986 en (%) 41

Tableau III : La dynamique spatiale de l'occupation des terres de 1986 à 2006 en (%) 41

Tableau IV : La dynamique spatiale de l'occupation des terres de 2006 à 2011 en (%) 42

Tableau V : le nombre de têtes d'animaux et de volailles dans la commune de Poa 56

Tableau VI : cycle annuel d'activité XX

Tableau VII : levé de parcelle XXI

Tableau VIII : techniques culturales dans la commune de Poa XXII

Tableau IX : mode d'alimentation du bétail XXII

Liste des photos

Photo 1 : l'affleurement de granite à Sougpélecé 16

Photo 2 : un affleurement de cuirasse à Loaga 18

Photos 3 : des formations végétales sur le sommet d'une colline à Zingédagen 24

Photos 4 : des formations végétales sur le versant d'une colline à Zingédagen 24

Photo 5 : un verger de Mangifera indica 25

Photo 6 : savane arbustive à Vitellaria paradoxa 25

Photo 7 : un hangar de stockage de résidus de récoltes 58

Photo 8 : un grenier de conservation de céréales 58

Photo 9 : le compostage à Bazan (Poa) 61

Photo 10 : des cordons pierreux 73

Photo 11 : des haies vives à Acacia macrostachya 74

Liste des figures

Figure 1 : un transect à Poa (de Zingédagen à Niangado) 26

Figure 2 : l'évolution de l'occupation du sol de 1976 à 2011 39

Figure 3 : variation inter-annuelle des précipitations (1981-2010) : Station de Koudougou 44

Figure 4 : diagramme pluvio-thermique de la station de Ouagadougou de 1981 à 2010 45

Figure 5 : variation des températures moyennes annuelles (1981-2010) 46

Figure 6 : variation des températures moyennes mensuelles de la station de Ouagadougou (1981-

2010) 47
Figure 7 : l'évapotranspiration potentielle et les précipitations moyennes mensuelles de 1981 à 2010 Station de

Ouagadougou 49

Figure 8 : la variation de l' évapotranspiration de 1981 à 2010, station de Ouagadougou 49

Figure 9 : la vitesse moyenne des vents de 1981 à 2010, station de Ouagadougou 50

Figure 10 : les types d'intrants utilisés par la population 53

Figure 11 : le mode utilisé pour l'alimentation des animaux 55

Figure 12 : proportion des techniques culturales dans la commune de Poa 60

Listes des cartes

Carte n°1 : la localisation de la commune de Poa 14

Carte n° 2 : le réseau hydrographique de la commune de Poa 17

Carte n° 3 : l'occupation des sols 1976, 1986, 2006 et 2011 37

XXIV

TABLE DES MATIERES

DEDICAOE II

REMERCIEMENTS III

SOMMAIRE IV

LISTE DES ABREVIATIONS V

RESUME VI

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMERE PARTIE : 3

LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE, LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 3

CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 4

I. 1. LA PROBLEMATIQUE 4

I. 2. LES HYPOTHESES 6

I. 3. LES OBJECTIFS 6

I. 4. LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 7

I. 4. 1. La revue de littérature 7

I. 4. 2. Les enquêtes de terrain 9

I. 4. 3. L'échantillonnage démographique 10

I. 4. 4. Le traitement des données 10

I. 4. 5. Le choix du site 11

I. 4. 6. L'étude de terrain 11

I. 4. 7. Les analyses au laboratoire 12

CHAPITRE II : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 13

II. 1. LA SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE 13

II. 2. LE CLIMAT 15

II. 3. LA GÉOLOGIE 15

II. 4. LA GÉOMORPHOLOGIE 15

II. 5. LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE 17

II. 6. LES FORMATIONS SUPERFICIELLES ET LES SOLS 18

II. 6. 1. Les formations superficielles 18

II. 6. 1.1 Les cuirasses 18

II. 6. 1. 2. Les dépôts alluvionnaires 19

II. 6. 2. LES SOLS 19

II.6. 2. 1. Les lithosols sur cuirasses ferrugineuses et sols ferrugineux tropicaux remaniés sur matériau argilo-

sableux en profondeur 19
II.6. 2. 2. Les sols peu évolués hydromorphes sur matériau gravillonnaire et sols ferrugineux tropicaux

remaniés sur matériau argilo-sableux en profondeur 19

II. 7. LA VÉGÉTATION 21

II. 7. 1. La savane arbustive 23

II. 7. 2. La savane parc 23

II. 8. L'APERÇU HISTORIQUE 27

II. 9. L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET COUTUMIERE 27

II.9.1 L'organisation administrative moderne 27

II. 9. 2. L'organisation coutumière 28

II. 10. LA GESTION FONCIERE ET DES RESSOURCES NATURELLES 29

II. 10. 1. La gestion foncière 29

XXV

II. 10. 2 La gestion des ressources naturelles 29

II. 11. LA POPULATION 29

II. 12. LES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES 30

II. 12. 1. L'agriculture 30

II. 12. 2. L'élevage 30

II. 12. 3. L'artisanat et la pharmacopée traditionnelle 31

II. 12. 4. Le commerce 31

CONCLUSION PARTIELLE 32

DEUXIEME PARTIE : 33

LA DYNAMIQUE DU COUVERT VEGETAL, LES CAUSES, LES CONSEQUENCES ET

LES PERSPECTIVES. 33
CHAPITRE III : LA DYNAMIQUE DU COUVERT VEGETAL DE 1976 A 2011 ET LES

CAUSES DE L'EVOLUTION REGRESSIVE 34

III. 1. L'ETAT DU COUVERT VEGETAL EN 1976, 1986, 2006 ET 2011 34

III. 1. 1. La situation en 1976 34

III. 1. 2. La situation en 1986 35

III. 1. 3. La situation en 2006 35

III. 1. 4. La situation en 2011 36

III. 2. L'EVOLUTION DU COUVERT VEGETAL DE 1976 A 2011 38

3. LES CAUSES DE L'EVOLUTION REGRESSIVE DU COUVERT

VEGETAL 43

III. 3. 1. LES CAUSES NATURELLES 43

III. 3. 2. Les précipitations 43

III. 3. 3. La température 45

III. 3. 4. L'évapotranspiration potentielle 47

III. 3. 5. Les vents 50

III. 4. LES CAUSES LIEES AU SOL ET A LA TOPOGRAPHIE 50

III. 5. LES CAUSES ANTHROPIQUES 51

III. 5. 1. La croissance démographique 51

III. 5. 2. Le système de production 51

III. 5. 2. 1. Les pratiques agricoles 52

III. 5. 3. Le mode d'élevage 53

III. 6. LES ACTIVITES NON AGRICOLES 56

III. 6. 1. La coupe du bois 56

III. 6. 2. Les feux de brousse 59

III. 7. LES TECHNIQUES DE CONSERVATION ET DE FERTILISATION

DES SOLS 59

CHAPITRE IV : LES CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL

ET LES PERSPECTIVES 62

XXVI

IV. 1. LES CONSEQUENCES DE L'EVOLUTION REGRESSIVE DU

COUVERT VEGETAL 62

IV. 1. 1. La diminution du potentiel végétal 62

IV. 1. 2. L'impact sur les sols 63

IV. 1. 2. 1. L'érosion hydrique 63

IV. 1. 2. 2. La dynamique éolienne 65

IV.1. 3. L'impact sur le climat 66

IV. 1. 4. L'impact sur les activités humaines 66

IV. 1. 4. 1. Sur les activités agro-pastorales 66

IV. 1. 4. 2. Sur les activités sylvicoles et piscicoles 67

IV. 2. LES PERSPECTIVES DE LUTTE CONTRE L'EVOLUTION

REGRESSIVE DU COUVERT VEGETAL 68

IV. 2. 1. La protection et la sauvegarde du couvert végétal 68

IV. 2. 1. 1. Les stratégies paysannes 68

IV. 2. 1. 2. Les stratégies de l'Etat 68

IV. 2. 3. La protection de la végétation et restauration des sols 71

IV. 2. 3. 1. La protection de la végétation 71

VI. 2. 3. 2. Les techniques mécaniques de lutte anti-érosive 72

IV. 2. 3. 3. Les méthodes biologiques 73

IV. 2. 3. 4. Le renforcement des actions du service forestier 74

CONCLUSION PARTIELLE 75

CONCLUSION GENERALE 76

BIBLIOGRAPHIE 78

ANNEXES VII






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault