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Structure de l'actif bancaire et croissance économique dans l'UEMOA

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par Madina Kabore
Université de Koudougou Burkina Faso - Maitrise 2013
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE KOUDOUGOU

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UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (UFR/SEG)

 

BURKINA FASO

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Unité-Progrès-Justice

DOCUMENT DE SYNTHESE

Thème :

Structure de l'actif bancaire et croissance économique dans l'UEMOA

KABORE Wendpouiré Madina

Option : Maitrise Analyse et Politiques Economiques

Encadreur : 2012/2013

Dr OUEDRAOGO Seydou

Dedicace

A papa et maman

REMERCIEMENTS

Au terme de cette étude, nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail.

Nous pensons particulièrement à :

- au Dr OUEDRAOGO qui a bien voulu diriger ce travail malgré son emploi du temps chargé ;

- à mes parents, et mes frères, cousins et cousines pour leur soutien

-a la famille BIHOUN et ZOMBRE pour leurs aides multiformes.

Nous ne saurions terminer ces propos sans témoigner notre reconnaissance à tout le personnel de l'UFR-SEG, pour leur franche collaboration pendant toute la durée de notre formation.

A nos amis particuliers Tony ASSAMOI Cte William N. COMBARY, Sten Lionnel KY et tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail, trouvez ici l'expression de notre profonde gratitude.

Table des matières

Listes des tableaux

Tableau1 : Présentation sommaire du Bilan Agrégé des banques de l'UEMOA

Tableau2 : matrice de variance covariance

Tableau3 : résultat du test de stationnarité

Tableau4 : résultat de l'estimation du modèle

Liste des graphiques

Figure1 : total actif

Figure2 : évolution comparée élément de l'actif

Sigle et abbréviations

UEMOA : Union Economique Ouest Africaine

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PMI : Petites et Moyennes Industries

PIB : Produit Intérieur Brut

UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine

Résumé

En observant de près les vingt dernières années de l'économie des pays de l'UEMOA nous constatons que le paysage bancaire s'est fortement densifié. Le nombre d'établissements bancaires a presque triplé,avec un volume croissant del'actif. Le taux de croissance économique s'est établi à 3,2% en moyenne sur la période. Son évolution est erratique, car tributaire des cours mondiaux. Bon nombre d'auteurs défendent, l'existence d'un lien positif entre développement financier et croissance économique. Pour eux, les banques de par les crédits qu'elles distribuent, financent l'investissement qui est un levier de la croissance économique. L'intérêt que les autorités ont de nos jours pour la question, nous a amené à analyser de façon empirique la relation actif bancaire et croissance économique dans l'UEMOA.

Introduction

Ayant hérité d'une union monétaire (UMOA est créée en 1962) au lendemain des indépendances, certains pays tels que : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, décidèrent le 10 janvier 1994 de l'unification de leurs économies (UEMOA).Par la suite la Guinée Bissau adhère à cette union le 02 mai 1997.

L'intégration des économies de ces huit pays disposant d'une population estimée à 82 millions d'habitants s'avère indispensable. La réalisation de cet objectif passe par l'usage d'une monnaie unique et une unification complète de leurs Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA dans un contexte d'intégration.

Sur la période 1980-1993, le taux moyen de croissance économique au sein de l'UMOA fut de 2% contre un taux de croissance démographique de 3%, soit un recul du PIB par habitant se traduisant concrètement par une hausse du chômage et de la pauvreté.

 L'après dévaluation du FCFA a connu une accélération de la croissance économique de l'UEMOA qui culmina à 5% en 1997. Cette croissance a connu des fluctuations fortes au cours de la période 1997-2000 avec une baisse du PIB réel en 2000. Au cours de la période, la croissance du PIB réel a été en moyenne de 3,2% avec une tendance baissière. Cette période a été notamment marquée par des croissances négatives enregistrées en Côte-d'Ivoire, en Guinée-Bissau et au Togo, pays qui ont connu des crises sociopolitiques majeures au début des années 2000.

La période 2006-2010 malgré une situation internationale incertaine, où le monde connaît une récession forte, l'Union a réalisé un taux de croissance annuel moyen du PIB réel de 3,4%, moyenne en hausse de 0,2 point par rapport à la période précédente. Néanmoins, la croissance n'a pas atteint le niveau de 1997. La croissance de la période a été plus stable et positive pour l'ensemble des pays de l'Union. Cependant, elle a été moins forte que l'ensemble des pays en développement, notamment ceux d'Asie. (NUBUKPO 2012)

Grosso modo l'examen de l'évolution du taux de croissance du PIB réel dans l'UEMOA révèle d'énorme disparité selon les périodes. Il oscille depuis 1990 à 2011 entre -1,6 et 6,4. Ce faible taux de croissance s'assimile au niveau de développement de l'UEMOA. Est-il par ailleurs imputable à l'inefficience de la mobilisation et de la réallocation du capital ?

La préoccupation de croissance est d'autant plus légitime que cette dernière semble reliée à l'investissement dans la zone UEMOA. En effet, les études empiriques ont généralement mis en évidence à court terme, outre les facteurs climatiques, le rôle majeur joué par l'investissement réel et l'évolution des termes de l'échange. A long terme, le capital humain, le taux d'investissement et la croissance des exportations, sont les variables qui influent significativement sur la croissance par tête dans les pays de l'UEMOA.

L'investissement est donc le principal moteur de court et de long terme de la croissance des économies de l'UEMOA. Ses principaux déterminants sont : la stabilité du cadre macroéconomique, la qualité de l'environnement juridique, judiciaire et fiscal, les perspectives de profit réel des entreprises, l'assainissement des finances publiques, la qualité de la dépense publique et l'efficacité de l'intermédiation financière.

On ne peut cependant passer sous silence le rôle crucial des crédits à l'économie comme moteur de l'investissement. Or, la croissance du crédit intérieur des banques de l'Union a connu un ralentissement après une croissance de plus de 16% en 2008 (rapport BCEAO 2009). Cette tendance baissière a atteint 7% en 2009. Depuis lors, une accélération du crédit à l'économie a été observée portée par un accroissement des concours à court terme qui ont contribué à la croissance de 10,6% en 2010. Cela traduit les difficultés de trésorerie des entreprises qui ont alors eu recours aux découverts et aux facilités de trésorerie. Les crédits sont généralement offerts à des taux d'intérêt élevés sur toute la période, dépassant 10% en moyenne pour les crédits de consommation et 8% pour les crédits d'équipement et d'habitation (BCEAO, 2011). En outre, la composante « court terme » de ces crédits est la plus offerte, réduisant ainsi les investissements des entreprises et des ménages qui ont besoin de crédits de long terme.

La sous-période 1986-1993 fut caractérisée par l'ampleur croissante des déséquilibres financiers, avec des conséquences désastreuses sur l'endettement des Etats, la croissance économique et plus globalement la viabilité économique et financière des Etats de l'Union. Cela s'est soldé par une contraction du crédit à l'économie du secteur financier due au niveau élevé de risque au profit de la constitution de réserve, de l'Etat et de l'extérieur ; ce qui n'est pas très favorable à l'économie. Après les politiques de restructuration faisant suite à la dévaluation, une grève des crédits en souffrance décontracte les banques et le crédit à l'économie passe de 43% de l'actif en 1993 pour atteindre 55% en 2006. C'est donc dire que selon l'environnement politico-économique l'allocation des ressources bancaires diffèrent.

C'est de là que provient tout notre intérêt pour le secteur bancaire dans sa fonction de mobilisation et de réallocation du capital dans le contexte des pays de l'UEMOA car il apparait assez clairement joué un rôle crucial dans nos économies. Comprendre la contribution du secteur bancaire dans la croissance nécessite d'étudier la structure des bilans bancaires, celle de l'actif en particulier. Notre étude est dédiée à cette question dont les objectifs suivent.

Objectif général: évaluer l'impact de la structure de l'actif bancaire sur la croissance économique de l'UEMOA

Objectifs spécifiques :

· analyser l'évolution de l'actif bancaire de l'UEMOA entre 1990 et 2011

· etudier l'impact des élement de l'actif bancaire sur la croissance économique de l'UEMOA

Hypothèses :

· La composition de l'actif bancaire connait des évolutions notables dans l'UEMOA depuis les années 90

· Les principales composantes de l'actif ont une contribution différente à la croissance économique.

METHODOLOGIE POUR VERIFIER LES HYPOTHESES

Notre démarche méthodologique consistera tout d'abord à faire un tour d'horizon sur la littérature existant ayant trait au lien entre le financement bancaire et la croissance économique pour ensuite vérifier empiriquement nos hypothèses de recherche. A cet effet, nous utiliserons une approche économétrique basée sur un modèle linéaire général mettant en relation d'une part le PIB (variable expliquée) avec des variables explicatives : crédit à l'économie (CE), les créances sur l'Etat (CET), les reserves bancaires (RE), les avoirs exterieurs (AE), les créances en souffrances (CS).

L'étude économétrique sera réalisée à l'aide des logiciels EVIEWS à partir de données de la BCEAO.

Cette étude se décompose en deux parties. Dans une première partie : une revue de la littérature théorique et empirique de la relation entre banque et croissance économique d'une part et d'autre part une présentation du bilan théorique des banques. Une analyse descriptive de la structure de l'actif bancaire dans l'UEMOA et son évolution depuis 1990 fera l'objet du premier point d'une deuxième partie consacrée à la validation empirique. Le second point entreprend une validation économétrique de l'effet de la structure de l'actif bancaire sur la croissance économique.

Partie I/ Cadre Théorique

Chapitre I/ Banque et Croissance

Introduction

Jusqu'aux années 90, le thème de la relation entre le système financier et la croissance économique était relativement négligé dans la réflexion économique dominante. Les liens entre l'économie réelle et l'économie financière étaient peu étudiés. Les théories de la croissance ne faisaient aucune place au rôle du secteur financier. (Jaquet & Pollin 2006) Il fallait remonter à Schumpeter pour trouver une analyse substantielle du rôle du crédit. Schumpeter considérait en effet que l'entrepreneur et le banquier représentaient les deux acteurs complémentaires du processus d'innovation. Après lui, les travaux se sont plutôt concentrés sur le rôle de l'entrepreneur. La littérature économique sur les systèmes financiers connaît un certain renouveau dans la seconde moitié du 20ème siècle, notamment avec les travaux de Gurley et Shaw [1955] qui identifient une relation significative entre les intermédiaires financiers et la croissance. Goldsmith [1969] consacre une étude importante au rôle de la structure financière dans le développement. Puis McKinnon [1973] et Shaw [1973] soulignent l'effet négatif de la répression financière (plafonnement des taux d'intérêt, politique d'allocation sélective du crédit, protectionnisme financier) qui réduit la formation de capital, biaise les choix techniques au détriment des activités intensives en main d'oeuvre et conduit à des investissements intensifs en capital et de piètre qualité.

Le renouveau théorique des années 80 et 90, nourri notamment par la modélisation de la croissance endogène, permet de préciser la relation entre le développement financier et la croissance et d'en approfondir la compréhension.

1-la relation banque-croissance

La présence d'un système bancaire développé permet tout d'abord de financer un montant d'investissement plus élevé en mobilisant davantage d'épargne. L'activité bancaire de diversification et de transformation des échéances permet de satisfaire les demandes, à la fois des agents déposants, et des agents à besoin de financement. L'intermédiaire transforme les actifs primaires émis par les entreprises en actifs financiers indirects désirés par les investisseurs finaux (Gurley et Shaw, 1960) dans un contexte où les besoins des agents emprunteurs et des agents prêteurs ne sont pas les mêmes, les premiers émettant des titres risqués au rendement incertain, alors que les seconds désirent des dépôts à la liquidité et au rendement garantis.

Convertir des actifs illiquides en actifs liquides (sous forme de dépôts disponibles à vue, sans coût de transformation, ni risque) est un service bancaire fondamental, au sens où il fonde l'action bancaire. Cette propriété de l'intermédiation mise en exergue par Diamond et Dybvig (1983) a été introduite par Bencivenga et Smith (1991) dans un modèle de croissance endogène, pour déterminer ses effets sur la croissance. Dans ce modèle, le comportement d'épargne des agents influence le taux de croissance d'équilibre, comportement que les intermédiaires financiers peuvent justement altérer dans un sens favorable à l'investissement à travers leur service de liquidité. Bencivenga et Smith développent un modèle à générations successives, dans lequel les agents vivent trois périodes. Ils ont accès à un investissement liquide non directement productif et à un investissement illiquide mais productif, dont le rendement dépend de sa date de liquidation. Si l'investissement productif est liquidé au bout d'une période, le rendement obtenu est inférieur à celui de l'actif liquide. On montre ainsi qu'il existe une incitation à l'apparition de banques fournissant un service de liquidité. Le système bancaire, en assurant la liquidité, permet aux épargnants par nature hostiles au risque, de détenir des dépôts bancaires plutôt que des actifs liquides mais improductifs, et fournit, via ce mécanisme, des fonds pour l'investissement productif à long terme. Avec une externalité dans la production du type considéré par Romer (1986) ou Boyd et Prescott (1986), un taux de croissance d'équilibre plus élevé sera observé dans des économies ayant un secteur intermédiaire actif.

La productivité marginale de l'investissement augmente avec le développement de la sphère financière car la firme bancaire, d'une part, sait mieux gérer les risques et, d'autre part, possède un avantage comparatif en terme de collecte d'information. Les banques, du fait de l'importance de leur portefeuille, en diversifiant les risques de leurs prêts, peuvent offrir des prêts risqués, sans augmenter pour autant le risque des déposants (Bernanke et Gertler, 1986). L'existence d'intermédiaires financiers réduit le risque économique, mais assure également un rendement plus élevé des investissements (Greenwood et Jovanovic, 1990), ce qui conduit à une croissance plus forte.

Une autre contribution de la firme bancaire à la croissance est liée à son activité informationnelle qui permet d'améliorer l'allocation des ressources collectées par rapport au marché. Face à l'existence d'une asymétrie d'information ex ante, la firme bancaire joue un rôle fondamental de sélection des emprunteurs potentiels. Etant donnés les coûts que chaque agent prêteur doit assumer pour disposer de l'information concernant la rentabilité des projets à financer, une centralisation des décisions de prêt-emprunt est préférable, car le coût de production de cette information décroît avec le volume des contrats (Boyd et Prescott, 1986). Les imperfections du marché dues à l'asymétrie d'information et à l'obligation de maîtriser les coûts de transaction justifient l'existence des banques.

Toutes ces considérations théoriques et empiriques sont pertinentes pour appréhender le cas du système financier de l'UEMOA d'autant plus que l'UEMOA applique des réformes bancaires et financières en vue d'améliorer son efficacité et d'attirer des capitaux pour assurer le financement de son développement. Cependant le système bancaire et plus particulièrement la structure de l'actif bancaire des pays de l'UEMOA fera l'objet de la suite de notre papier.

2 Rôle du système bancaire

Les banques jouent un rôle essentiel dans les économies modernes. Ce rôle passe par le passif ou par l'actif.

2-1 Le rôle des banques à partir de leur passif

Le principal poste du passif de l'activité bancaire concerne la relation entre les banques et les épargnants. Cette relation est d'ailleurs une des raisons évoquées par la théorie de l'intermédiation et la théorie de la croissance endogène pour justifier l'émergence et le rôle des banques dans une économie. En effet cette relation permet de résoudre le problème de liquidité auquel sont soumis les épargnants ; qui en cas force majeur voudrait disposer de leur liquidité. Cette contrainte de liquidité incite les ménages a préféré des investissements plus liquide de court terme et moins rentable. Dans ce cas les projets les plus rentable mais de long terme ne seront pas financés. D'où l'importance d'intermédiaires financiers tel la banque qui se spécialise dans la mise à disponibilité de la liquidité. D'ailleurs, fournir ce service de la liquidité est une des principales raisons évoquées souvent pour justifier l'existence des banques. Cependant la relation entre la contrainte de liquidité, l'épargne et la croissance, ne justifie pas à elle seule l'endogénéisation des banques et leur effet sur la croissance. Cette endogénéisation des banques par le passif doit être combinée avec leur endogénéisation par l'actif, permettant ainsi de mieux cerner leur rôle.

2-2 Analyse du rôle des banques à partir de leur actif

La relation banques-emprunteurs domine le côté actif du bilan bancaire et occupe une place primordiale dans le cadre d'une économie monétaire. Pour cette raison, un grand nombre d'études dans la théorie de l'intermédiation analysent cette relation qui va de pair avec le rôle informationnel des banques, rôle basé sur leur savoir spécifique et évoqué très souvent pour justifier leur existence et analyser leurs fonctions. En effet, les marchés financiers étant imparfaits et la relation entre prêteur et emprunteur étant entachée par de l'information asymétrique, des institutions financières se constituent pour fournir des services d'information dans le but de faciliter le processus de financement en réduisant les coûts d'information. Il est possible de distinguer trois situations pouvant engendrer de l'asymétrie d'information :

- avant la signature du contrat de prêt, dans la mesure où les prêteurs isolés peuvent difficilement sélectionner de manière efficiente parmi les différents projets de demande de financement, les projets les plus sûrs et les plus rentables. Ces asymétries d'informations ex-ante sont à l'origine du phénomène de sélection adverse.

-pendant le déroulement du contrat, l'emprunteur peut choisir parmi ses projets d'investissement un projet plus risqué que le projet présenté au prêteur, sur la base duquel il avait obtenu son crédit. En effet, si le prêteur observe uniquement le revenu réalisé par l'emprunteur, il ne connaît pas avec exactitude la nature du projet réalisé effectivement. Ces problèmes d'agence ont été qualifiés d'aléa moral.

-Ex-post, le prêteur dans ce cas ne peut évaluer avec exactitude le taux de rendement du projet réalisé par l'emprunteur qui peut être incité pour minimiser ses remboursements à déclarer un revenu inférieur au revenu effectivement réalisé, ce qui a été qualifié d'opportunisme.

Nous remarquons que ces asymétries d'information engendrent dans tous les cas une mauvaise utilisation du capital financier disponible, ce qui est nuisible à la croissance. Toutefois, les banques jouent un rôle clef dans la gestion de ces problèmes d'asymétrie d'information, en s'interposant entre les prêteurs et les emprunteurs.

2-3 Les canaux de transmission

Pagano [1993] identifie trois canaux de transmission entre le développement financier et la croissance à long terme :

· un accroissement de la proportion de l'épargne transmise au financement de l'investissement, par la baisse des coûts de transaction impliqués dans la collecte de l'épargne et dans son allocation à l'investissement, qui s'interprètent comme la perte d'une partie de l'épargne dans le processus d'intermédiation ;

· un accroissement de la productivité marginale sociale du capital, car un système financier performant alloue l'épargne vers les projets les plus rentables ;

· un effet ambigu, bien connu et documenté dans la littérature, sur le taux d'épargne privé. D'un côté, le développement d'instruments d'épargne fiables et efficace et la rémunération de l'épargne peuvent conduire à la hausse du taux d'épargne. Mais le développement financier peut aussi réduire l'épargne : des ménages mieux assurés, par exemple, peuvent réduire l'épargne de précaution. Le développement financier relâche aussi la contrainte de liquidité à laquelle les ménages font face et permet un lissage de la consommation, ce qui peut également conduire à une baisse du taux d'épargne.

Levine [2005] montre qu'ils mettent essentiellement en jeu le traitement de l'information et la baisse des coûts de transaction et identifie cinq fonctions majeures des systèmes financiers:

- La facilitation des échanges de biens et services

- La mobilisation et la collecte de l'épargne

- La production d'information sur les investissements envisageables et l'allocation de l'épargne

- La répartition, la diversification et la gestion du risque

- Le suivi des investissements en exécution et le contrôle de la gouvernance

L'une des fonctions essentielles de tout système financier consiste donc à apporter des solutions à ces problèmes. Cela passe par un cadre juridique qui préserve au mieux les apporteurs de capitaux par des règles qui garantissent la qualité et la bonne diffusion des informations utiles aux investisseurs. ( Jacquet & Pollin)

Conclusion

Au total, les travaux théoriques ont permis d'identifier et d'analyser les canaux par lesquels le développement financier est susceptible de contribuer à la croissance et les fonctions qu'il doit exercer pour cela. La présente étude se cantonne sur le rôle du secteur bancaire par l'actif.

Chapitre 2 / La structure théorique du bilan bancaire

Introduction

Le bilan est un document de synthèse dans lequel sont regroupés, à une date donnée, l'ensemble des ressources dont ont disposé l'entreprise et l'ensemble des emplois qu'elle en a fait. Il constitue un matériau pertinent pour la formulation d'un diagnostic orienté vers l'appréciation des conditions d'équilibre financier ou de solvabilité, et plus largement encore, vers l'étude de la structure financière, malgré les limites inhérente à une représentation instantanée de patrimoine.

1/Présentation du bilan d'une banque

Le bilan est un tableau de synthèse à deux parties : l'actif et le passif. Il permet de connaitre à la fois les opérations qu'il enregistre, mais également les agents économiques avec lesquels ces opérations ont été faites.

Les opérations interbancaires sont des opérations que la banque réalise avec d'autres institutions financières, dans le cadre de sa gestion de trésorerie. En effet, quand son exploitation lui permet de dégager des excédents de trésorerie, la banque se trouve en position de prêteur net sur le marché interbancaire. Les éléments d'actif excèdent les éléments correspondants du passif dans le cas inverse la banque doit avoir recours au marché pour assurer son refinancement. Les opérations interbancaires intègrent également les comptes dits de liaison: il s'agit des dépôts qu'une banque dans d'autres établissements et de ceux que ces derniers détiennent chez elle pour les besoins de la compensation interbancaire.

Les opérations avec la clientèle sont les opérations que la banque réalise avec sa clientèle. L'actif retrace les crédits accordés. Le passif inclut les dépôts collectés qu'il ventile selon leur degré d'exigibilité, leur forme (compte, bon, certificat) et leur nature au regard de la réglementation bancaire (compte d'épargne à régime spécial, comptes ordinaires). Le poids de ces comptes dans le bilan traduit l'intensité de l'activité de financement de la banque.

Les opérations sur titres. Elle retrace les interventions de la banque sur le marché des capitaux pour son propre compte. L'actif fait donc état de son portefeuille de titres, classés selon leur durée de conservation, dans l'ordre croissant de cette durée: les titres de transaction, de placement et d'investissement. Au passif, on retrouve ceux que la banque émet pour se refinancer, et qui sont à revenu fixe ou variable: les titres de créance négociables et hypothécaires. Le bilan, faisant prévaloir une logique patrimoniale, les opérations sur titres effectuées pour le compte de la clientèle n'y apparaissent pas.

Les valeurs immobilisées. Elles sont les biens et valeurs censés demeurer durablement dans le patrimoine de la banque. Le bilan bancaire ne présente donc, de ce point de vue, aucune originalité face à celui de l'entreprise industrielle et commerciale.

Les opérations extra-bilancielles. Enfin, l'importance des opérations extra-bilancielles, tant en termes qualitatifs que de volume, incite à les prendre en compte pour caractériser la position de la banque. Les comptes de hors-bilan comportent toutes les opérations qui ne sont pas neutres en termes de risque, non encore survenues en date de situation mais pour lesquelles des engagements contractuels ont été donnés ou reçus.

Hors -bilan

Le hors bilan des banques regroupe toutes les opérations dont la réalisation complète est reportée dans le futur et qui constituent ce que l'on appelle un passif éventuel.Celui-ci peut avoir pour origine soit un engagement de la banque, soit la réalisation d'une condition, incertaine par nature, et indépendante de la volonté de la banque.

Le hors-bilan constitue un poste important du fait du recours fréquent à des produits dérivés et à des produits financiers à terme. A la différence des entreprises industrielles et commerciales, qui n'ont aucune obligation en la matière (sauf en annexes), les banques et tous les établissements de crédit doivent dans la plupart de législations comptables et financières, tenir une comptabilité d'engagements. L'environnement concurrentiel a obligé les banques à rechercher de façon plus agressive des profits en s'engageant dans des activités hors-bilan, comme :

· La cession de prêts

· Les engagements de financement

· Les garanties données sur les prêts

· L'émission de titres adossés à des prêts hypothécaires

· Les opérations de marché du type swaps ou opérations à terme.

Le hors-bilan est un secteur sensible dans les institutions financières qui donnent des garanties à des tiers ou à des établissements de crédit pour le compte de ses clients mais qui reçoivent aussi de leur coté des engagements des établissements de crédit.

2/Présentation sommaire du Bilan Agrégé des banques de l'UEMOA

Tableau 1

Bilan agrégé d'une banque presenté par la BCEAO

Actif

Passif

Les réserves

Les dépôts des particuliers et entreprises

- Encaisses (billets et monnaies)

- Dépôts a vue

- Dépôts a la BCEAO

- Dépôts a terme

Les avoirs extérieurs bruts

Les dépôts de l'Etat

- Banques et correspondants

- A vue

- Effets a l'encaissement

- A terme

Les créances sur le Gouvernement

Les engagements extérieurs

- Comptes ordinaires

- A court terme

- Effets publics

- A moyen et long termes

- Prêts et avances

 

- Autres

 

Les crédits à l'économie

Les crédits de la Banque Centrale

- Court terme

- Marche monétaire

- Moyen terme

- Autres

- Long terme

 

- Credits en souffrance

 

Les autres postes de l'actif

Les autres postes du passif

3/ Définition

L'analyse de l'actif bancaire est l'objet de notre étude cependant le passif fera l'objet d'une présentation sommaire.

3-1 le passif

· Les dépôts des particuliers et entreprises privées, des sociétés d'Etat ou établissements publics à caractère industriel ou commercial et des établissements financiers inscrits sont recensés dans cette rubrique. Ces dépôts sont classés en deux catégories : dépôts à vue et dépôts à terme.

C'est le principal poste du passif en se sens qu'il fourni la plus grande part des ressources de la banque. L'épargne exerce une incidence sur l'économie par le canal des investissements dont elle favorise le financement.

· Les dépôts de l'Etat : Il s'agit des dépôts à vue et à terme du Gouvernement et de ceux des organismes publics à caractère administratif et social. Sont également recensés dans cette rubrique, les ressources mises à la disposition des banques par le Gouvernement en vue du financement d'emplois déterminés, ainsi que les dépôts en monnaie nationale des Gouvernements étrangers dont l'affectation est prévue par accord entre le Gouvernement du déclarant et le Gouvernement étranger. Ils ont une tendance constante en 9% et 15% du passif entre 1990 et 2011.

· Les engagements extérieurs : Ce sont les dettes envers les non-résidents, composées par les engagements vis-à-vis des banques et correspondants extérieurs, des institutions financières étrangères, des Gouvernements et institutions non financières étrangers, ainsi que les comptes exigibles après encaissement et les soldes créditeurs de comptes de clearing. L'ensemble de ces engagements extérieurs, aussi bien à court qu'à moyen et long terme, sont enregistrés dans cette rubrique. Ils évoluent à la baisse passant de 8% du passif en 1990 à 4% du passif en 2011.

· Les crédits de la Banque Centrale : Il s'agit principalement des concours au titre du marché monétaire et des refinancements sous forme de pension et de réescompte. Ils étaient de 22% du passif entre 1990 et 1993 et traduisaient les périodes difficiles que nos banques traversaient. En 1994 il passe à 4% et devient nulle de 2002 à 2005 pour s'établir à 4% en 2011 et matérialise la redynamisation du secteur bancaire de l'UEMOA après l'ajustement monétaire de 1994.

· les fonds propres : Les fonds propres sont des fonds appartenant et pourvu par la banque, ces fonds sont affranchis de toute obligation. Les fonds propres permettre de garantir la solvabilité du système bancaire, ils constituent la garantie ultime de la solvabilité de la banque. Selon nos calcules, pour les banques de l'UEMOA le ratio fond propre sur total du passif s'établie entre 8 et 10% conformément aux recommandations de Bâles I, II, et III.

3-2 l'actif

3-2-1 Les Réserves

Les réserves obligatoires sont les avoirs en monnaie centrale que les banques de second rang sont tenues de détenir sur un compte à la banque centrale. Le montant des réserves est calculé en multipliant les dépôts et/ou les crédits gérés par chaque banque de second rand, par le taux de réserves obligatoires fixé par la banque centrale. Elles comprennent les encaisses en billets et monnaies BCEAO et les dépôts de toute nature constitués auprès de la Banque Centrale (comptes courants ordinaires, dépôts au titre du marché monétaire, dépôts réglementés, etc.). Les réserves obligatoires avaient à l'origine une fonction prudentielle (garantir un certain degré de liquidité et de solvabilité des banques commerciales), elles sont aujourd'hui utilisées dans le cadre de la politique monétaire afin d'agir sur la liquidité des banque et, indirectement, sur leur comportement d'offre de monnaie.

Le système des réserves obligatoires vise à renforcer l'efficacité des taux d'intérêt au sein du dispositif de gestion monétaire de la Banque Centrale, en influençant la liquidité des banques et leur capacité à accorder des crédits. Il permet de différencier, par Etat, les coefficients de réserves requises des banques et établissements financiers.

L'Institut d'émission avait établie des coefficients de réserves obligatoires différent applicables aux banques de l'Union, fixés depuis le 16 juin 2005 à 15,0% au Bénin, 9,0% au Mali, au Niger et au Sénégal, 7,0% au Burkina, 5,0% en Côte d'Ivoire et 3,0% en Guinée-Bissau et au Togo. Mais à partir du 16 mars 2012 le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l'union à été uniformisé à 5%. L'assiette des réserves est demeurée constituée des dépôts à vue, des crédits à court terme y compris les crédits de campagne et les créances brutes sur l'extérieur.

3-2-2 Les créances sur les Etats

La créance sur les Etats est la contre parti des dettes contracté par les Etats de l'Union au niveau ses banques. L'Etat est constitué par l'ensemble des administrations publiques et produit des bien et services non marchands, c'est-à-dire fournis gratuitement ou à un prix inferieur à 50% du coût de production et il effectue des opérations de redistribution. Pour financer ces dépenses publiques l'Etat à recours aux prélèvements obligatoires. Lorsque la part des dépenses publiques dans le PIB, c'est qu'il y a un déficit public qui conduit à recourir à l'emprunt c'est-à-dire l'endettement public. La dette publique est constituée de l'encours total des titres d'emprunt publics (titres d'emprunt d'état, bons de trésor, dette des entreprises publique...). Lorsque la banque acquiert ces titres d'emprunt publics elle devient créancier au près de l'Etat.

Les créances sur le Gouvernement comprennent notamment les effets publics souscrits par les banques (bons du Trésor, titres d'Etat, etc.), les prêts et avances consentis au Trésor, les obligations cautionnées escomptées par les banques et les avoirs des banques dans les Centres de Chèques Postaux.

Cependant elle a un intérêt économique en ce qu'elles permettent aux Etats de prélever plus facilement des fonds pour booster leur déficit et financer leurs investissements.

3-2-3 Les avoirs extérieurs nets

Ils représentent l'ensemble des créances sur les unités non résidentes. Ils englobent les disponibilités auprès des banques et correspondants extérieurs, les encaisses en billets étrangers, les valeurs en recouvrement reçues des correspondants bancaires, les valeurs à l'encaissement tirées sur des non-résidents reçues de la clientèle, et divers autres éléments de faible importance, tels que les créances sur des institutions financières étrangères, des Gouvernements et institutions non financières étrangers et les soldes débiteurs des comptes de clearing.

3-2-4 Les crédits à l'économie

Cet agrégat recense l'ensemble des crédits accordés par les banques au secteur non financier. Les crédits à l'économie englobent également le montant des valeurs reçues à l'encaissement dont la contrepartie est immédiatement mise à la disposition des remettants, celui des effets tirés sur l'extérieur escomptés par les banques et non encore encaissés, les crédits sur ressources affectées, les comptes chèques débiteurs et les opérations de location-vente. Les crédits à l'économie sont classés selon leur terme. En outre, une distinction est faite entre les concours ordinaires et les financements de campagne.

Conclusion

En définitive, chaque élément présente un intérêt ou un désintérêt économique certain selon sa part dans l'actif bancaire. Les réserves obligatoires renforcent l'efficacité des taux d'intérêts en influençant la liquidité des banques et leur capacité à octroyer des crédits. Leur constitution permet à la banque de se préserver des créances en souffrance et de toujours garantir une disponibilité de liquidité pour l'économie, ce qui est favorable à l'économie. Les créances sur les Etats parce qu'elles permettent aux Etats de prélever des fonds pour booster leur déficit et financer leurs investissements se répercutent positivement sur la croissance économique. En outre les avoirs extérieurs nets représentent les créances sur le RDM et donc un manque à gagné pour l'économie. Le crédit à l'économie quand à lui financent l'économie et représente un important levier de croissance pour l'économie. Cela fera par suite l'objet d'une vérification empirique.

Partie 2 / Analyse Empirique

Chapitre1/ Analyse statistique

1 / aperçu sur le système bancaire de l'UEMOA

Après les indépendances, pour faciliter l'accès des nationaux aux crédits, les gouvernements de l'UEMOA décident de créer des banques nationales, car les banques commerciales étrangères financent le plus souvent des projets étrangers. Par ailleurs, des banques de développement sont créées afin de financer des secteurs et des activités prioritaires. Mais cette politique a des effets pervers, qui va entraîner la crise bancaire de la fin des années 80 et du début des années 90, à la quelle les autorités vont répondre par une restructuration du système bancaire. (Daumont, Le Gall, Le Roux, 2004 et Powo, 2000). Celle-ci se caractérise par les mesures suivantes : la liquidation ou la privatisation des banques présentant des problèmes de faillite plus ou moins importants, la création d'une autorité de supervision et de régulation supranationale, et la substitution progressive des méthodes administratives de régulation monétaire par des mécanismes de marché de nature plus flexibles. Toutefois, après la restructuration du système bancaire, on observe une augmentation du financement des amortissements et des frais généraux par la valeur ajoutée créée par les banques ; le taux brut de dégradation du portefeuille clients restant stable. Une analyse des produits des banques de la zone, montre que le portefeuille des banques de la zone est dominé par les dépôts avec 72,74%, suivis par les crédits 58% et les titres de placement 7,7% sur la période 1990 à 2011. Toutefois, une analyse plus approfondie des crédits montre que le niveau des crédits à court terme représente deux à trois fois celui des crédits à moyen et long terme. Ainsi les banques de la zone se révèlent être des banques de dépôts qui accompagnent les entreprises dans leurs crédits de trésorerie, mais plus rarement en crédits d'investissement ou en financement long.

Comme partout ailleurs dans le monde, le système bancaire de la zone va connaître des changements technologiques (informatisation, télématique, installation de distributeurs automatiques) qui seront introduits dans un premier temps par les filiales des banques étrangères. Toutefois, l'avènement du plan comptable bancaire en 1996 va contraindre les banques à informatiser l'ensemble de leur fonctionnement. Outre l'introduction de ces changements, l'amélioration de la distribution des services financiers va être favorisée par l'augmentation du nombre de guichets dans la zone. Au dernier rapport 2011 de la commission bancaire de l'UMOA le système bancaire compte au 31 décembre 2011, 121 établissements de crédit soit 107 banques et 14 établissements financiers à caractère bancaire. Le nombre de guichet et de DAB/GAB (Distributeur et Guichet Automatique de Billets) s'établit respectivement à 1 853 unités et 1 669 unités. L'activité des établissements de crédit de l'UEMOA, apprécié sur la base du total des bilans, s'est établie à 15 361,3 milliards à la fin décembre 2011 soit une progression de 1890,4 milliards (+14%) contre une hausse de 1 999,8 milliards (+17,4%) en 2010.

De 1990 à 2011 une évolution remarquable s'est effectuée au niveau de la structure même du bilan de ces banques, cependant celle de l'actif fera l'objet de la suite de notre analyse.

2/ Analyse statistique de l'actif bancaire de l'UEMOA

L'actif du bilan de la banque représente l'utilisation que la banque fait de ses ressources. La figure ci-après retrace l'évolution de l'actif des banques de l'UEMOA entre 1990 et 2011.

FIGURE1

La courbe précédente reflète une tendance croissante du total de l'actif des banques de l'UEMOA entre 1990 et 2011 et nous permet de distingué essentiellement deux phases de cette évolution : de 1990 à 1993 : la période avant dévaluation et de 1994 à 2011 ; la période post-dévaluation.

La figure suivante nous permet de faire une analyse plus approfondi des différents éléments de l'actif qui expliquent cette évolution que nous observons:

FIGURE2

En effet, sur la figure ci-avant qui représente l'évolution des différents éléments qui compose l'actif du bilan des banques de l'UEMOA de 1990 à 2011 leurs ratios au total de l'actif nous permettent faire le constat suivant :

Les réserves : Au cours des années 1990 à 2011, compris entre 9% et 14% du total des actifs bancaires de l'UEMOA les réserves constituées par les banques n'ont pas beaucoup changé et évoluent positivement en fonction des crédits en souffrance comme si les banques constituaient plus de réserves pour se prémunir des pertes.

En effet avant la dévaluation le niveau des réserves reste important (11% en moyen de l'actif) entre 1990 et 1993 pour ensuite observer une baisse à partir de 1994, période post-dévaluation pour s'établir à 6% de l'actif et enfin entamer une hausse continu pour atteindre en 2004 le même niveau qu'avant la dévaluation. Cette évolution des réserves n'est pas la chose la meilleure pour l'économie de l'UEMOA. En effet la brèche se trouve au niveau des réserves exigés et les réserves effectivement constituées par les banques. L'analyse de l'évolution des réserves obligatoires requises et celles qui ont été effectivement constituées, laisse apparaitre que ces dernières elles ont été en moyenne largement excédentaires dans l'UEMOA ce qui peut s'avéré être contre-productif. En effet les excédents sont compris entre 36,17% et 83,45% des réserves effectivement constituées.(nos calculs à partir des données BCEAO)

La liquidité bancaire se réfère à la liquidité nécessaire pour honorer les demandes de retrait à court terme des contreparties, ou pour couvrir leurs opérations. Selon cette acception, un établissement bancaire est dit liquide s'il dispose de disponibilités, ou de possibilités de mobilisation rapide, permettant de couvrir ses exigibilités suivant leur échéance durant une période donnée, souvent inférieure à trois mois. Quand une banque en a en excès cela est dit surliquidité bancaire. L'excès de liquidité bancaire à connu son pic en 1993 (85,22% des réserves constituées). Dans la théorie, l'excès de liquidité des banques de l'UEMOA peut s'expliquer par trois facteurs : les contraintes liées à la parité du franc CFA, l'entrée des capitaux et le niveau élevé des taux d'intérêt.

Les créances sur les Etats : Au début des années 90 à 93 les créances sur les états étaient peu importantes dans l'actif des banques (4 à 8%). Mais après l'ajustement monétaire qui a eu lieu dans l'UEMOA à travers la dévaluation du franc CFA de 1994 cette part à plus que doublé passant de 8% en 1993 à 17% en 1994, elle a atteint le pic de 19% en 2011. Ce fort pourcentage des crédits alloués aux Etats dans la comptabilité des banques est du à la nouvelle réglementation des autorités monétaires de la zone UEMOA obligeant les Etat à recourir aux marchés financiers par l'émission des bons de trésor pour financer leurs investissements. Cela est venu aggraver le sous-financement du secteur production. Elle a provoqué la fuite vers la qualité des ressources financières qui devaient être mises à la disposition des acteurs économiques.

Les avoirs extérieurs nets : ils sont passé de 3% du total des actifs en 1990 à 4% en 2011 en passant du simple au double en 1994 à cause de l'ajustement monétaire, ont cru jusqu'à atteindre le pic de 10% en 2000 et ont ensuite décrue progressivement. On constate par ailleurs qu'une hausse des avoirs extérieurs correspond à une baisse du crédit à l'économie. Et ce parce qu'ils constituent une fuite de capitaux vers le reste du monde au détriment des économies de l'UEMOA d'où un manque à gagné.

Le crédit à l'économie : le crédit à l'économie décroit de 55% en 1990 à 45% de l'actif en 1993 pour ensuite croitre et atteindre son pic de 55% en 2005 pour après relativement se stabilisé au moment ou il y'a une grève des crédits en souffrance après la dévaluation qui passe de 9% en 1990 à 3% en 2005 son niveau le plus faible.

Malgré l'abondance de liquidité et l'assainissement du système bancaire, suite à sa restructuration au début des années quatre-vingt dix, la contribution du secteur bancaire au financement des économies de l'Union reste faible. Cette contribution, mesurée par le rapport entre les crédits à l'économie et le PIB, est passée de 14 % en 2000 à 18 % en 2009, contre un ratio de 34 % au Nigeria, 77 % au Maroc et 145 % en Afrique du Sud. En termes relatifs, la tendance dans l'Union traduit une accentuation des difficultés d'accès aux concours bancaires dans les États membres.

En outre, les concours à moyen et long termes, essentiels pour assurer les fondements d'une croissance économique durable, représentent une faible proportion des financements disponibles. En effet, leur part dans le total des crédits à l'économie est ressortie à 41 % en 2009 contre 49 % en 1993. Elle est cependant en progression depuis 2004, après avoir enregistré une tendance baissière à partir de 1994.

L'analyse de la répartition sectorielle des crédits à l'économie montre que le financement bancaire bénéficie à près de 70 % au secteur tertiaire, contre moins de 8 % pour le secteur primaire qui emploierait près de 70 % de la population active dans l'Union. Ainsi, les petites et moyennes entreprises (PME) et les petites et moyennes industries (PMI) des secteurs primaire et secondaire, potentiellement créateurs d'emplois, sont insuffisamment financées. (BCEAO 2010)

Par ailleurs, le coût du crédit reste élevé. En effet, la marge d'intérêt des banques sur les opérations avec la clientèle, mesurée par la différence entre les rendements des prêts et les coûts moyens des ressources provenant de la clientèle, est de près de 9 points de pourcentage dans l'UEMOA en 2008, contre une moyenne africaine de 8 points et de 5 points 1 à l'échelle mondiale. (BCEAO 2010)

Conclusion

En définitive plusieurs constats ressortent de notre analyse statistique.

Les réserves lorsqu'elles dépassent un certain seuil constituent un manque à gagné pour l'économie de même que les avoirs extérieurs. Avant la dévaluation le haut niveau des réserves était justifié par le niveau élevé des crédits en souffrance. Cependant après la dévaluation ils restent très élevés par rapport au niveau requis ce qui met le système bancaire en situation de surliquidité, préjudiciable à la croissance.

Les créances à l'Etat sont devenu important dans l'actif des banques à partir de la dévaluation et exerce théoriquement un effet positif sur la croissance.

En outre le crédit à l'économie reste relativement faible vu les besoin de l'économie malgré la situation de surliquidité des banques et est cependant un atout pour la croissance. Par ailleurs la diminution des créances en souffrance d'une amélioration de l'environnement économique mais aussi d'un perfectionnement du traitement de l'information par les banques.

Tout cela fera par l'objet d'une vérification économétrique.

Chapitre 2/ Analyse économétrique

1/ littérature empirique sur l'UEMOA

Plusieurs études menés dans le cadre de l'UEMOA ont abouti à des conclusions diverses.

Les causes du sous financement bancaire dans la zone UEMOA découle du faible niveau de développement économique (les effets de seuils), du poids de la finance informelle, de la faible bancarisation de la zone et de l'incohérence de la politique monétaire et mieux le faible impact des variables financières sur l'économie réelle des huit pays de l'UEMOA. Et par ailleurs le faible niveau du financement bancaire est d'autant plus paradoxal que les banques se trouvent en situation quasi-permanente de surliquidité. (Aboubakar Sidiki CISSE 2008)

En outre en mesurant l'efficacité des banques de l'UEMOA et de la France en isolant les facteurs environnementaux spécifiques à chaque région il s'avère que dans ce cas, malgré la différence de développement des deux systèmes financiers, ils présentent des scores d'efficacité assez proches. En zone UEMOA, les banques n'arrivent pas à couvrir de manière satisfaisante le niveau d'intermédiation de la zone en effet celui-ci est de 15% en moyenne de 1996 à 2004, après la période de restructuration. Par ailleurs la zone UEMOA pourrait améliorer l'intermédiation opérée par son système bancaire, si des réformes profondes étaient mises en oeuvre en s'inspirant du cas français, mais en les adaptant au cas spécifique de la zone. (Sandrine Kablan 2009).

Soumaré (2009) a analysé l'impact du crédit bancaire sur l'économie Malienne et a abouti à la conclusion que le crédit bancaire agit négativement sur la croissance.

En étudiant les performances économiques des crédits de l'UEMOA il ressort que le système bancaire de l'UEMOA offre à 70% des crédits de court terme alors que les crédits de long terme ont un meilleur impact sur la croissance. ( Kpodar et Gbenyo 2010).

2 PRESENTATION DU MODELE

Un modèle dans le cadre de l'économétrie appliquée peut être considéré comme une représentation formalisée d'un phénomène sous forme d'équations dont les variables sont des grandeurs économiques. Il permet de valider les hypothèses de la théorie économique à partir de l'observation empirique des résultats suivant un processus bien défini. La modélisation apparait alors, comme une étape incontournable de l'étude.

Spécification du modèle

Le modèle de base, emprunté à Hay (2000), a été ré-spécifié et adapté au contexte du Mali par Soumaré (2009). Vu la ressemblance des économies, le modèle ré-spécifié sera usitée. Le modèle de base se présente comme suit :

PIBt= ç+ á1CIt+ á2INFt+ á3INVt + á4OUVt + á5POPt + á6DEPt + á7MASt + á8LIQt + å1r (1)

Où le PIB est le produit intérieur brut par habitant, CI est le crédit intérieur sur le PIB, INF le taux d'inflation, INV est le rapport investissement sur PIB, OUV est le degré d'ouverture, POP est la somme du taux de croissance de la population du progrès technique et du taux de dépréciation du capital, DEP correspond au total des dépôts à vue et à terme détenus par les banques sur le PIB, MAS est l'ensemble des actifs assimilables à des moyens de paiement sur le PIB , LIQ est le rapport du crédit intérieur sur les dépôts. En fonction de la disponibilité des données, le modèle de HAY a été ainsi ré-spécifié.

Modèle ré-spécifié :

PIBt= = ç + á1REt + á2 CEt + á3 CETt + á4 CSt + á5AEt + å1r (2)

Où PIB est le produit interieur brut réel, RE le montant des reserves constituées par les banques, CE le montant du concours bancaire à l'économie ; CET les créances sur les Etats, CS les créances en souffrance, AE les avoirs exterieurs nets.

ç : représente la constante

ái (i=1,...,5) : représentent les coefficients des variables exogènes

å1r : représentent les perturbations aléatoires

3-ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES

Pour se prémunir d'estimations biaisées, une analyse statistique des données s'impose.

3-1- Calcul de la matrice des variances et covariances

L'analyse porte ici sur le niveau de corrélation entre les variables du modèle

Tableau2 : matrice de variance covariance

 

PIB

CE

AE

RE

CET

CS

PIB

1,0000

 
 
 
 
 

CE

0.9412

1,0000

 
 
 
 

AE

0.9471

0.8230

1,0000

 
 
 

RE

0.8602

0.9636

0.6880

1,0000

 
 

CET

0.8879

0.9323

0.8253

0.8859

1,0000

 

CS

0.5523

0.7875

0.3650

0.8283

0.6696

1,0000

 
 
 
 
 

Le tableau ci-dessus révèle l'existence de multi-colinéarité car les séries explicatives sont liées entre elles.

3-2/Stationnarité des variables

De nos jours, les tests de stationnarité les plus usités sont : le test Augmenté de Dickey-Fuller (ADF), le test de Phillips-Perron (PP) etc. Le test retenu dans cette étude est celui de Dickey-Fuller Augmented(ADF).

Les hypothèses du test sont les suivantes :

H0 : la variable est non stationnaire

H1 : la variable est stationnaire

Il ressort du test que toutes les variables sont stationnaires. Les résultats sont consignés dans le tableau ci-après.

Tableau n°3 : Résultats du test de stationnarité

Variables

Test ADF à niveau

 

Test ADF en différence

1ère

Test ADF en différence 2nd

 

 

Valeur calculée

valeur critique

Valeur calculée

valeur critique

Valeur calculée

valeur critique

lnPIB

0.736895

-3.020686

-3.018404

-3.020686

-5.497432***

-3.029970

 

 

 

 

 

 

 

lnCE

3.260920

-3.029970

0.200905

-3.040391

-4.831907***

-3.040391

lnRE

2.838772

-3.012363

-1.963787

-3.020686

-5.066746***

-3.029970

lnCET

3.499720

-3.012363

-2.034433

-3.020686

-4.760569***

-3.040391

lnAE

-1.109317

-3.012363*

 

 

 

 

lnCS

0.264455

-3.012363

-3.819143

-3.020686

-8.693584***

-3.029970

* : stationnaire à niveau

** : stationnaire en différence 1ère

*** : stationnaire en différence 2nd

Source : Calcul de l'auteur sur EVIEWS 5 à partir des données collectées à la BCEAO

Les valeurs calculées (Statistique t de Dickey Fuller) comparées aux valeurs critiques permettent de se prononcer sur l'hypothèse nulle de non-stationnarité des séries. Ici, les valeurs calculées sont inférieures aux valeurs critiques. Alors, l'hypothèse nulle de non stationnarité des séries est rejetée. En conclusion, toutes nos séries sont stationnaires.

Les conclusions des deux précédents tests amènent à étudier le modèle avec des valeurs logarithmiques. Ainsi, la forme définitive du modèle sera :

LnPIBt = ç + á1LnREt + á2 LnCEt + á3 LnCETt + á4 LnCSt + á5LnAEt + å1r (3)

Tableau4 :résultat de l'estimation du modèle

Dependent Variable: PIB

 

 

 

Method: Least Squares

 
 
 

 

Date: 01/28/03 Time: 05:27

 
 

 

Sample: 1990 2011

 
 
 

 

Included observations: 22

 
 

 

 

 
 
 

 

 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

 
 
 
 
 

CE

0.004822

0.000893

5.398934

0.0001

CET

-0.002602

0.000660

-3.941540

0.0012

RE

0.002157

0.001999

1.078680

0.2967

AE

0.016664

0.003517

4.738124

0.0002

CS

-0.023340

0.004396

-5.309866

0.0001

C

4168.112

904.5775

4.607799

0.0003

 
 
 
 
 

R-squared

0.994437

Mean dependent var

20081.87

Adjusted R-squared

0.992699

S.D. dependent var

8929.333

S.E. of regression

762.9914

Akaike info criterion

16.33937

Sum squared resid

9314495.

Schwarz criterion

16.63693

Log likelihood

-173.7331

F-statistic

 

572.0385

Durbin-Watson stat

1.815592

Prob(F-statistic)

0.000000

Source : Calcul de l'auteur sur EVIEWS 5 à partir des données collectées à la BCEAO

Notre équation devient alors :

LnPIBt = 4168.112+0.002157LnREt+ 0.004822LnCEt -0.002602LnCETt -0.023340LnCSt + 0.016664LnAEt (4)

Les résultats de l'estimation, du modèle par les moindres carrés ordinaires, sont satisfaisants de façon globale avec une bonne adéquation. Le concours bancaire au secteur privé, mesuré par le crédit à l'économie affecte positivement mais non significativement la croissance économique de l'UEMOA avec un coefficient de 0.004822. Ce résultat, est contraire à la conclusion de l'étude menée par Hay (2000) sur un échantillon de 12 pays dont 617 sont développés et 618 sont en développement et celle de Soumaré (2009) sur le Mali. Par ailleurs, les créances sur les Etats ont un effet négatif et non significatif sur la croissance économique. Les avoirs extérieurs bruts et les réserves bancaire agissent positivement mais non significativement sur la croissance économique en des pays de l'UEMOA avec des coefficients respectifs de 0.016664 et 0.002157. Les créances en souffrance avec un coefficient de -0.023340 impact négativement mais non significativement la croissance économique.

Avant de se prononcer sur des recommandations de politique économique, la prudence oblige de mesurer les implications économiques des résultats. Le rôle moteur du financement bancaire dans la croissance économique a été mis en exergue par beaucoup d'auteurs cités plus haut. Hay (2000) et Soumaré (2009) dans leurs travaux respectifs, ont remis en cause la relation positive entre le secteur bancaire et secteur réel. Les résultats de notre étude économétrique s'écartent de leur conclusion et confirment l'hypothèse postulée. Le diagnostic de la distribution actuelle du crédit à l'économie interpelle et milite en faveur d'une allocation optimale de celui-ci, gage de la croissance économique.

4/CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L'esprit qui a prévalu le long de ces travaux était d'appréhender l'effet de l'évolution de la structure de l'actif bancaire à la croissance économique de l'UEMOA. La finalité de l'étude était de préciser la nature du lien entre les éléments de l'actif bancaire et la croissance économique. Nous avons fait un état des lieux sur l'évolution de ces différents éléments pour déboucher sur la vérification des hypothèses postulées par une étude économétrique sur EVIEWS5 à partir de données de la BCEAO.

Des études économétriques, les enseignements suivants ont été tirés :

· le crédit bancaire à l'économie agit positivement mais non significativement sur la croissance économique ;

· les créances sur les Etats agissent négativement mais non significativement sur la croissance économique ;

· les réserves bancaires affectent positivement mais faiblement la croissance économique ;

· les avoirs extérieurs agissent positivement mais non significativement sur la croissance économique ;

· les créances en souffrance ont un effet négatif mais non significatif sur la croissance économique.

En définitive De notre étude nous retenons que conformément à nos hypothèses l'actif bancaire de l'UEMOA à connu une évolution surtout après la dévaluation. Chaque élément de l'actif impact de manière différente la croissance. Par ailleurs le crédit à l'économie, les avoirs extérieurs brut et les réserves agissent positivement sur la croissance. Cependant à long terme les avoirs extérieurs et les réserves constituent plus un manque à gagné pour l'économie. Le crédit à l'économie est alors le seul élément de l'actif qui transmet le mieux l'effet positif des banques sur la croissance de l'UEMOA. Par ailleurs l'impact du crédit à l'économie sur la croissance économique de l'UEMOA est faible parce qu'il est orienté à 70% vers les crédits de court terme conformément à l'étude de Kpodar&Gbenyo. En vue de donner au financement bancaire un rôle moteur dans le processus de croissance économique gage d'un lendemain meilleurau pays de l'UEMOA, nous recommandons la mise en oeuvre des mesures de politique économique suivantes :

Ø nous proposons une réorientation et une meilleure allocation de celui-ci aux secteurs productifs comme l'industrie et l'agriculture en vue de rendre compétitive la production locale. Pour cela, les décideurs doivent :

§ adapter le financement aux besoins de l'économie à travers le financement des petites et moyennes entreprises (PME) et les petites et moyennes industries (PMI) vecteurs de croissance économique ;

§ favoriser l'octroi des crédits de moyen et long termes essentiels pour assurer les fondements d'une croissance économique durable ;

§ réviser les taux d'intérêts débiteurs qui atteignent environ 14% dans l'UEMOA ;

§ créer des structures de refinancement des crédits hypothécaires qui obligent les banques à détenir ces actifs dans leur portefeuille sur une longue période, limitant ainsi leur marge de crédit ;

§ promouvoir les banques spécialisées (banques agricoles, banques de financement des PME/PMI) à l'instar de la banque de financement de l'Agriculture.

.

BIBLIOGRAPHIE :

ü . DEMBELE Esaïe, 2009: Dossier de politique économique : contribution du financement bancaire à la croissance économique en Côte d'Ivoire

ü SOUMARE. S, 2009 « Contribution du financement bancaire à la croissance économique en Afrique Subsaharienne : l'expérience Malienne » Programme de Formation en Gestion de la Politique Economique (ABIDJAN)

ü RAPPORTS ANNUEL BCEAO et Commission bancaire l'UMOA (1990 à 2010)

ü Laurence Scialom, 2007 : Economie bancaire.; Edition La Decouverte ; Paris 2004, (page 8)

ü Dominique Guellec, Pierre Ralle 1995, 2003 : Les nouvelles théories de la croissance ; Edition La Decouverte ,Paris, , page 98-99

ü Frédéric Lobez , Laurent Vilanova :Microéconomie Bancaire (page 312)

ü BCEAO : source des données

ü Krugman, 2008: Macroéconomie Internationale

ü Kako NUBUKPO, 2012: ARTICLE : « Le Policy Mix de la Zone UEMOA : Leçons d'hier, réflexions pour demain »De Commission de l'UEMOA

Annexes

Test de stationnarité ADF (Dickey Fuller)

PIB

Augmented Dickey-Fuller test statistic

 

-5.497432

Test critical values:

1% level

-3.831511

 

5% level

-3.029970

 

10% level

-2.655194

Stationnaire en différence 2nd

CE

Augmented Dickey-Fuller test statistic

 

-4.831907

Test critical values:

1% level

-3.857386

 

5% level

-3.040391

 

10% level

-2.660551

Stationnaire en différence 2nd

CET

Augmented Dickey-Fuller test statistic

 

-4.760569

Test critical values:

1% level

-3.857386

 

5% level

-3.040391

 

10% level

-2.660551

Stationnaire en différence 2nd

RE

Augmented Dickey-Fuller test statistic

 

-5.066746

Test critical values:

1% level

-3.831511

 

5% level

-3.029970

 

10% level

-2.655194

Stationnaire en différence 2nd

AE

Augmented Dickey-Fuller test statistic

 

-1.109317

Test critical values:

1% level

-3.788030

 

5% level

-3.012363

 

10% level

-2.646119

Stationnaire en différence 1ere

CS

Augmented Dickey-Fuller test statistic

 

-8.693584

Test critical values:

1% level

-3.831511

 

5% level

-3.029970

 

10% level

-2.655194

Stationnaire en différence 2nd

Base de donnée (source: BCEAO)

LIBELLE

PRODUIT INTERIEUR BRUT (PIB)

CREANCES SUR LES ETATS

RESERVES

AVOIRS EXTERIEURS BRUTS

CREDITS A L'ECONOMIE

- Credits en souffrance

1990

7481,53

149491,1

317206,1

112769,7

1995006,1

323571,1

1991

7864,39

158893,4

385367,5

115671,7

1933412,3

333672,3

1992

7892,26

291801,7

386942,9

139655,7

1800766,5

298530,4

1993

7993,91

282673,3

344345,9

115377,9

1726395,6

317249,8

1994

11111,9

623106,1

200487,7

305335,8

1565724,6

198407,5

1995

13301,82

724288,5

177104,1

398632,4

1821447,5

185753,1

1996

14795,27

827189

178227,6

391051,2

1998155,1

160551,3

1997

16204,54

807080

187814

388701

2204458

164009

1998

17524,95

823616,4

175041,6

405987,2

2376869,8

192617

1999

18168,32

805493,4

200951,6

527953,2

2406374,9

154900

2000

18798,45

696665,1

276378,1

480840,9

2664877,6

176595,9

2001

20500,94

704608

391629,9

488047,4

2834759,9

186110,7

2002

21549,5

722037

539288

508233,1

3013764,7

211241,8

2003

22675,59

775925

700219,7

430639

3222702

171236

2004

23280,3

851419

827658,7

444448

3503191

207374

2005

24870,67

882613

633183

495769

3889815,5

271040

2006

25673,17

1056441

648182,9

600010

4276648

351822

2007

27319,94

1407812,3

893307,6

607746,5

4886840,1

352496

2008

30432

1498581,5

1047965,7

615043

5693376,8

407580

2009

32611,57

1802136,1

1305936

695002

6091339,9

469160

2010

34994,591

2631842

1476309,6

720387

6737323,9

459833

2011

36755,63

3118404

1768273,4

710441

7804069

504795






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld