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La gestion de la crise malienne du 22 mars 2012

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par Cham Riphat Prince MATSIONA KINKOULOU
Université Marien Ngouabi RDC - Brevet de l'école nationale d'administration et de magistrature 2012
  

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Paragraphe2 : Le Coup d'État du 22 mars 2012

Le coup d'État du 22 mars est souvent considéré comme la cause explicative de l'effondrement du Mali. Il nous semble cependant qu'avant ce coup d'État, les soldats maliens ont eu à subir pendant quatre mois non seulement des revers militaires mais également des atrocités de la part d'islamistes n'hésitant pas à égorger les prisonniers.

En effet, le 24 janvier 2012, lors de la seconde attaque du camp d'Aguelhok, une centaine de victimes sera dénombrée.

A partir de ce moment, l'armée malienne se repliera en plus ou moins bon ordre face aux troupes rebelles. Une question se pose alors : comment une armée nationale a-t-elle pu se laisser submerger à ce point par des forces irrégulières, certes bien entrainées et équipées ?

Les griefs des soldats maliens étaient à ce moment là, d'une part, que les troupes manquaient d'armes et de munitions, et d'autre part, que l'armée malienne, comme la plupart des armées africaines, était dépourvue d'une aviation permettant un appui au sol efficace.

Non seulement l'armée malienne au front était dans un dénuement profond qui l'empêchait de mener à bien sa tâche de défense du territoire national, mais, de plus, ni l'armée, ni la population ne faisaient confiance aux autorités politiques en place.

De fait, le président Amadou TOUMANI TOURE lui même était soupçonné d'avoir des accointances avec le MNLA. C'est dans ce contexte que les familles des militaires maliens organiseront une marche vers le palais présidentiel le 1er février 2012 pour exiger d'abord que les soldats soient mieux armés, ensuite que les salaires et les pensions de réversion soient payés et enfin que les « politiciens » de Bamako cessent « leur complicité avec les rebelles ».

A cet égard, Il est révélateur que le Président TOURE se soit cru obligé d'assurer à M. Sékou KEITA (porte parole des manifestants) de ne pas être « de mèche avec les rebelles et [n'avoir] donné l'ordre à qui que ce soit de ne pas tirer sur les bandits armés. »21(*).

Cette déclaration surréaliste venant d'un chef d'État montre l'étendue de la méfiance qui existait entre l'armée et les autorités politiques en place.

Du fait de cette méfiance et de l'absence totale de réaction crédible de la classe politique malienne (opposition comme parti au pouvoir), des manifestations de plus en plus violentes secoueront les villes du Sud au fur et à mesure que la situation se détériorera au Nord du pays.

Notons que l'apathie de la classe politique s'expliquait en grande partie par le fait que les présidentielles étaient prévues pour avril 2012 et que tous les candidats potentiels espéraient décrocher le soutien du président sortant dont c'était le dernier mandat.

Ce n'est qu'après ces mois de troubles et une succession de défaites au Nord que le 22 mars 2012, une junte menée par le Capitaine Amadou Haya SANOGO prend le pouvoir et décide de suspendre la Constitution, affirmant réagir à l'incompétence manifeste du pouvoir politique et à l'insuffisance des ressources consenties à l'armée pour mener à bien sa besogne dans le Nord.

Il faut souligner que 800 à 1000 soldats maliens se sont réfugiés au Niger au cours de ce défaites au Nord22(*).

Exactement 15 jours plus tard, cette armée débarrassée du contrôle politique se faisait chasser de toutes les villes du Nord par le MNLA et ses alliés. Le 6 avril 2012, le MNLA déclarait de manière unilatérale l'indépendance du Nord Mali qu'il rebaptisait Azawad.

De manière plus profonde, le coup de force lui-même, ainsi que la partition subséquente du Mali, est une conséquence de l'incompétence d'autorités politiques incapables de se mobiliser face au problème crucial que posait à l'État malien, la jonction des forces touaregs avec les forces islamistes terroristes.

Ce coup de force fut également l'illustration d'une armée malienne trop peu républicaine pour admettre qu'en toute circonstance, le sort d'une armée soit d'être subordonné au strict commandement du pouvoir civil, ce dernier fut-il incompétent.

* 21www.maliactu.net « Mali, l'effondrement d'une grande Nation III : de la bérézina militaire à la déconfiture intellectuelle. » 24 juillet 2012

* 22 www.operationdepaix.com « défaites et défections dans les rangs de l'armée malienne »

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