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Adaptation au changement climatique: quelle place dans les politiques d'aménagement et d'urbanisme lyonnaises ?

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par Caroline DROUIN
Institut d'urbanisme de Lyon - Master 1 urbanisme et aménagement 2012
  

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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre communes

Figure

6 : profil de l'îlot de chaleur urbain

Source : illustration issue du r

éférentiel « conception et gestion des espaces publics

: lutte contre

les îlots de chaleur urbains » du Grand Lyon, 2010

Dès 2008 la DDASS du Rhône et le Grand Lyon lancent une étude pour caractériser le phénomène d'ICU sur l'agglomération lyonnaise, qui aboutit à la proposition d'une méthodologie d'identification des ICU (Champiat, 2008). Ce travail identifie les différents facteurs influençant le phénomène d'îlot de chaleur et propose une cartographie de ce phénomène sur quatre secteurs tests (Les Grattes-Ciel à Villeurbanne, Meyzieu sud-ouest, Le Vieux Lyon et les Minguettes à Vénissieux).

Cette méthodologie est reprise par la suite dans un travail de plus grande ampleur visant à réaliser une cartographie de probabilité de l'îlot de chaleur urbain sur l'ensemble du Grand Lyon (Vallet, 2012). Cette cartographie de risque est

conduite par le service

écologie du Grand Lyon. Elle est le fait

d'une initiative

technique, avec validation de la hiérarchie et des élus. Ce travail a pour point de départ les divergences observées entre la cartographie réalisée par Clément Champiat et les relevés de températures satellitaires sur l'agglomération. L'objectif est d'améliorer ce travail et de parfaire la cartographie de l'ICU. A la méthodologie de Clément Champiat qui intégrait essentiellement des facteurs de composition urbaine, sont ajoutés des facteurs portant sur la thermodynamique du quartier comme l'exposition au soleil ou les apports énergétiques extérieurs.

L'objectif de ce travail est de l'ordre de l'aménagement mais aussi de l'ordre

social. Il s'agit d'une part d'avoir un retour d'expérience sur les

aménagements :

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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre communes

quels aménagements favorisent ou atténuent la probabilité d'îlot de chaleur urbain ? D'autre part il s'agit de faire ressortir une répartition géographique des îlots de chaleur et de regarder combien de personnes sont concernées. L'objectif est d'avoir une action prioritaire sur ces secteurs afin d'être en cohérence avec la « demande sociale » d'îlots de fraîcheur. En somme il s'agit de vérifier l'existence d'un « équilibre îlots de chaleur/îlots de fraîcheur » et de le réguler selon la chargée de mission du Grand Lyon responsable de cette cartographie.

Cette cartographie en est à ses prémices actuellement. Elle est prévue pour 2012-2013 dans l'idée de pouvoir être intégrée à la révision du PLU.

Une thèse est également en cours sur l'îlot de chaleur urbain dans les trois agglomérations de Lyon, Saint Etienne et Grenoble (Dudek, 2012). Ces travaux de connaissance sur l'îlot de chaleur urbain ont pour objectifs d'identifier les secteurs les plus concernés et de proposer des pistes d'actions sur ces secteurs prioritaires.

Ces divers travaux nourrissant les réflexions sur l'adaptation dans le Grand Lyon sont le signe d'une focalisation sur la thématique de la chaleur, et plus particulièrement sur le phénomène d'îlot de chaleur urbain. Les autres enjeux en lien à la gestion de l'eau notamment sont mis de côté au profit d'une attention croissante portée à l'aspect thermique. A ce problème a d'emblée été associée une solution : la végétalisation.

b) La cristallisation du couple chaleur-végétalisation : l'approche « problem-solving »

Au problème de la chaleur retenu dans l'agglomération lyonnaise a rapidement été associée une solution dans la végétalisation.

De nombreux travaux scientifiques ont montré les effets bénéfiques du végétal en termes de modération climatique (Gill et al., 2007 ; Colombert et Boudes, 2012 ; Bertrand et Simonet, 2012 ; Rankovic et al., 2012). Les principaux effets du végétal sur le microclimat sont les suivants :

- l'effet d'ombrage et la réduction du rayonnement absorbé par les surfaces urbaines

- l'évapotranspiration

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- la modification de l'écoulement de l'air

Une étude sur la ville de Manchester a ainsi montré que l'augmentation des températures est moins marquée dans les zones boisées que dans les centres urbains, et que 10 % d'espaces verts supplémentaires pouvaient réduire l'îlot de chaleur jusqu'à 4°C (Gill et al., 2007).

La focalisation sur cette solution dans le Grand Lyon s'explique en partie par un jeu d'acteurs : le Service arbre et paysage s'est d'emblée intéressé à la thématique adaptation comme une occasion de redonner une importance à la végétation en ville. Une citation d'un chargé de mission au Grand Lyon résume bien la formation du couple chaleur-végétalisation, entre jeu d'acteurs et effet d'opportunité :

« Les mesures qui ont été privilégiées, c'est les mesures de plantation d'arbres. Et ça, pourquoi ? C'est toujours l'histoire du marteau et du clou. C'est qu'on a un Service arbre qui est hyper intéressant. Avec quelqu'un qui est curieux, qui est dynamique, qui a une cellule hyper opérationnelle qui peut agir rapidement, avec des temps de mise en opération assez courts. La question de l'îlot de chaleur urbain, il l'a tout de suite trouvé hyper intéressante parce que ça redonnait un rôle à l'arbre. [...] Et tout de suite, l'été où on lui en a parlé dans le cadre du projet AMICA, il a trouvé ça vachement bien. Il a commencé à aller bosser là-dessus, à faire des présentations autour de l'arbre, ce régulateur du climat urbain. Et il a calculé les indices de canopées urbaines, il a réfléchit à des quantités d'ombre, etc. »

Chargé de mission Grand Lyon, 2012

L'inscription de l'adaptation dans un cadre réglementaire est révélatrice de cette approche problem-solving. L'adaptation est inscrite comme objectif du SCOT. Elle fait l'objet d'un paragraphe dans le Document d'orientations général qui affirme l'objectif « [d'] adaptation au réchauffement et la limitation de ce réchauffement ». Ainsi seul l'aléa chaleur est évoqué. Une carte présente les axes d'intervention pour l'adaptation au changement climatique. Neuf axes sont développés dont cinq concernent les « espaces verts » au sens large (arbres d'alignement et espaces verts urbains, espaces naturels et agricoles périurbains) : la place du végétal ressort donc comme le principal élément d'adaptation au réchauffement climatique.

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