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Adaptation au changement climatique: quelle place dans les politiques d'aménagement et d'urbanisme lyonnaises ?

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par Caroline DROUIN
Institut d'urbanisme de Lyon - Master 1 urbanisme et aménagement 2012
  

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b) Simandres et le risque d'inondation

A Simandres la thématique du changement climatique n'est pas prise en compte de manière explicite. Le maire affirme ainsi « On ne parle pas de changement climatique ». Si l'objectif d'adaptation affirmé dans le SCOT est connu des élus de la commune, le maire étant vice-président du SEPAL, il semble peu pertinent aux élus sur le territoire de la commune et aucune action n'est envisagée spécifiquement dans cette optique.

Deux raisons ressortent des discours des élus de Simandres pour expliquer l'absence de prise en compte de l'adaptation climatique dans la commune. D'abord, l'incertitude quant aux impacts d'un changement climatique : « On ne peut pas prévoir les impacts du changement climatique. Je ne vois pas comment un élu peut travailler là-dessus ». Outre ces incertitudes quant au climat futur, la commune semble peu concernée par un éventuel changement climatique et aucune vulnérabilité particulière n'est mise en avant par les élus, qui affirment ne pas savoir quoi faire de plus pour anticiper ces changements. Sur le réchauffement et le risque de sécheresse, la commune est déjà « adaptée » : très peu de fleurs sont plantées et l'arrosage est donc très limité ; la végétation est constituée d'essences locales qui sont bien adaptées au climat actuel et ne nécessitent pas d'intervention humaine. « La nature se débrouille toute seule ». De plus la commune est peu sensible aux épisodes de canicule, le noyau urbain étant de petite taille et entouré d'espaces naturels qui constituent autant « d'îlots de fraîcheur » accessibles à la population. Concernant le risque d'inondation, les élus considèrent qu'il n'y a « rien à faire d'autre » et « qu'on ne peut pas faire mieux ». En effet la commune est concernée par le Plan de prévention du risque inondation (PPRi) du Pays de l'Ozon, réactualisé en 2008. La commune se considère donc prémunie face au risque d'inondation.

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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre communes

Figure 9 : Extrait du PPRi de la Vallée de l'Ozon, 2008

Le PPRi n'intègre pas de considérations liées au changement climatique. Pour l'instant le ministère n'a pas donné de directive dans ce sens et il n'est pas demandé aux services déconcentrés de l'État d'intégrer les éventuels impacts du changement climatique dans les PPRN (Comte, 2012). Ensuite, selon le responsable de l'Unité risque de la DDT du Rhône, le pas de temps des PPRN n'est pas adapté pour anticiper les futurs impacts du changement climatique : la durée de vie moyenne d'un PPRN est de dix ans, alors que les changements climatiques sont sur une durée plus longue. Enfin les incertitudes scientifiques quant aux effets du changement climatiques sont encore trop importantes pour que ceux-ci soient intégrés dans les plans. En effet les PPRi reposent sur des cotes précises ; or les impacts du changement climatique sur le niveau des eaux ne font pas l'objet d'estimations fiables aujourd'hui (Sbrava, 2012). Le responsable de l'Unité risque de la DDT explique que l'hydrologie se base sur les statistiques des niveaux des eaux des années précédentes et que le niveau de référence est la plus haute crue connue. Les données de référence sont définies par rapport aux événements passés, et il n'y a pas d'anticipation des niveaux moyens des eaux ou des événements futurs. Les niveaux des crues ne sont pas surévalués dans l'optique d'un changement climatique. Surélever les seuils pose des difficultés majeures : d'abord, le choix du seuil pose question : prend-t-on une marge d'erreur

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de 10 %, 20 % ou davantage ? Et comment justifie-t-on ce choix ? (Conte, 2012). En outre le choix de relever ces seuils aurait des conséquences importantes : les enjeux en termes de droit à construire seraient majeurs, d'autant plus en tenant compte de la pression foncière à laquelle est soumise l'agglomération lyonnaise. Ce choix est par ailleurs difficile à justifier, car il reposerait sur des estimations du changement climatique peu fiables au niveau local.

« On ne pourrait pas se permettre de dire on va relever le niveau des eaux de tant, et on fait par principe de précaution un PPR qui élève de 15 cm son niveau de crue sur l'ensemble du périmètre. D'abord parce qu'en termes d'enjeux ce serait énorme, sur un secteur aussi urbanisé que l'agglomération lyonnaise [...] Ce serait difficile aujourd'hui de faire accepter aux collectivités un principe de précaution comme ça qui figerait l'urbanisation de certains secteurs et qui remettrait en cause l'urbanisation existante, ce qui est encore plus délicat, sur la base d'une hypothèse invérifiable et même infondée aujourd'hui malheureusement. »

Responsable à la DDT Rhône, 2012

La gestion des risques naturels n'est donc pas renforcée avec la perspective du changement climatique. Au niveau central c'est l'incertitude quant aux effets du changement climatique qui est avancée. Au niveau de l'agglomération il semble que la question ne soit pas posée en tant que telle. Au niveau communal l'idée d'être peu vulnérable à ces effets prédomine. Par ailleurs, la gestion des risques n'est pas une compétence communale ni intercommunale mais une prérogative régalienne. Cela explique peut-être que les acteurs locaux ne s'en saisissent pas. « Nous on n'est pas compétent en matière de risques » (Chargée de mission Grand Lyon, 2012).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld