Conclusion sur l'hypothèse 1 portant sur la mise
à l'agenda :
Parmi les quatre communes étudiées, deux groupes
se distinguent.
Les deux communes centrales de Villeurbanne et
Vénissieux prennent en compte l'adaptation chacune selon un angle
spécifique. Alors qu'à Villeurbanne c'est la question de la
qualité de vie en ville alliée à une prospective
territoriale qui est motrice, à Vénissieux c'est l'entrée
sociale qui prime. Ces entrées privilégiées sont
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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
liées aux caractéristiques de chaque commune :
Villeurbanne, ville très dense, met l'accent sur la qualité de
vie ; alors que Vénissieux, commune à la population très
modeste, insiste sur la précarité énergétique.
Chaque commune interprète donc le volet adaptation selon ses besoins
propres, voire l'utilise pour traiter des enjeux spécifiques : ainsi la
réhabilitation thermique de l'habitat a connu un renouveau dans le cadre
du Plan climat du Grand Lyon. De même, la thématique de
l'îlot de chaleur urbain a redonné de l'importance aux politiques
de végétalisation. A Villeurbanne, elle a permis d'introduire un
élément nouveau : la prospective territoriale.
Les communes de Simandres et Saint-Didier en revanche ne
prennent pas en compte la thématique de l'adaptation. D'un point de vue
méthodologique, la distinction entre communes centrales de grande taille
et communes périurbaines de petite taille pourrait s'expliquer par des
différences de moyens humains - les communes de Simandres et
Saint-Didier n'ayant pas de personnels techniques. Néanmoins d'autres
acteurs interviennent dans ces communes : le Grand Lyon dans le cas de
Saint-Didier et l'État à travers ses services
déconcentrés comme la DDT. Néanmoins, il s'avère
qu'aucun de ces acteurs ne se positionne sur la thématique de
l'adaptation climatique sur ces territoires. Ainsi il peut paraître
surprenant que le Grand Lyon, qui mène beaucoup de réflexions sur
l'adaptation dans les espaces centraux à travers l'îlot de chaleur
urbain, n'envisage pas la question de l'adaptation sur les espaces
périurbains. On peut supposer que les risques naturels ne sont pas
réévalués en fonction du changement climatique car cela
représente une contrainte plus qu'une opportunité. Alors que
l'îlot de chaleur permet de traiter d'autres enjeux, la gestion des
risques n'apporte pas de bénéfices particuliers et pèse au
contraire sur le développement des territoires concernés.
Ce serait donc la perception des effets du changement
climatiques qui influerait sur leur prise en compte, selon qu'ils sont
considérés comme une opportunité de traiter d'autres
enjeux (Villeurbanne, Vénissieux) ou selon qu'ils sont vus comme des
contraintes supplémentaires pour les communes qui sont par ailleurs
déjà prémunies face à ces risques (PLU à
Saint-Didier et PPRi à Simandres).
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communes
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