Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur
quatre communes
Figure 11 : Le plateau agricole des Grandes
Terres
Source : Site internet du Syndicat intercommunal des Grandes
Terres
b) Le Projet nature des Monts d'or
Mis en place en 1992, ce projet contribue à maintenir
les espaces agricoles et naturels de l'ouest lyonnais. Le Projet nature
recouvre 2500 ha du massif des Monts d'Or qui présente une grande
diversité et richesse paysagère. L e site est composé de
quatre Espaces naturels sensibles et est classé en ZNIEFF par l'Etat
(une ZNIEFF de type 2 et deux ZNIEFF de type 1). Le Schéma directeur
d'aménagement et d'urbanisme de l'agglomération lyonnaise le
classe en espace inaltérable dès 1995.
Cet espace est géré par le syndicat mixte des
Monts d'Or qui rassemble douze communes, le Grand Lyon et le
département. Deux objectifs sont au coeur de ses activités :
d'une part le maintien voire la réimplantation de l'activité
agricole, et d'autre part la préservation des espaces naturels et leur
aménagement (sentiers balisés, etc.) . Le syndicat mène
une politique très volontariste en termes de maintien de
l'activité agricole et travaille depuis quelques années
essentiellement à l'installation d'agriculteurs (Badoil, 2012).
Différents outils sont utilisés, dont certains sont assez
exceptionnels. Le syndicat a par exemple fait construire un bâtiment
agricole sur du domaine public en 2007 - 2008, ce qui a permis l'installation
d'un chevrier. Le syndicat a également une politique d'acquisition
foncière : une convention avec la SAFER le tient informé des
ventes en cours sur le territoire et lui permet d'exercer un droit de
préemption. Toutes ces actions nécessitent une très forte
volonté politique et un travail de terrain important de
négociation avec les propriétaires pour que les terrains soient
vendus au prix du terrain agricole et ne soient pas soumis à la pression
foncière (Badoil, 2012). Cette
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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
politique permet ainsi de maintenir les espaces « verts
» périurbains, et ce malgré la pression foncière
très forte dans les Monts d'Or.
c) La commune de Simandres
Le maire de Simandres affirme qu'aucune action n'est
menée en lien avec le changement climatique dans sa commune, sinon des
actions « basiques » sur l'environnement. Néanmoins, il
reconnaît que « la finalité est la même
».
La commune de Simandres n'est pas concernée par un
outil de gestion particulier, néanmoins une volonté de maintien
des espaces naturels et agricoles forte existe au niveau local. Un
comité de territoire regroupant des agriculteurs, des élus locaux
et la chambre d'agriculture, constitue un lieu d'échange entre ces
acteurs pour soutenir l'agriculture. Les espaces naturels sont également
maintenus et gérés. Pour exemple, la commune a engagé en
2009 un projet de réhabilitation de son marais d'une superficie de 25
ha28. Ce projet se réalise avec l'appui de la commission
locale de l'eau dans le cadre du SAGE de l'Est lyonnais qui prévoit la
restauration des zones humides de l'Ozon ("projet pilote zones humides"). La
remise en bon état écologique de ce milieu humide est un outil de
gestion de la trame verte d'agglomération, et participe également
de la résilience des systèmes écologiques.
L'outil réglementaire utilisé pour
préserver les espaces naturels et agricoles à Simandres est le
Plan d'occupation des sols (POS). Celui-ci comprend des zones naturelles (N) et
agricoles (A) qui sont inconstructibles selon le Code de l'urbanisme. Le projet
de développement de Simandres présenté dans le nouveau
PADD - la commune est en cours de révision complète de son PLU -
intègre la protection de ces espaces. Le développement urbain est
cantonné dans l'enveloppe urbaine, excepté une zone
d'activité intercommunale (zone des Trénassets). Les zones
agricoles et naturelles sont maintenues : les zonages du POS actuel restent les
mêmes dans le PLU selon le maire. A cette volonté locale s'ajoute
d'autres échelons. Les services déconcentrés de
l'État regardent de près le développement de la commune :
le maire de Simandres explique qu'un objectif de 1 à 2 % de croissance
par an est fixé par l'État afin de contrôler l'expansion
urbaine. La protection de ces espaces est par ailleurs en phase d'être
renforcée avec le programme PSADER-PENAP qui comprend
28 Voir annexe 10 sur la réhabilitation du
marais de Simandres.
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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
une bonne partie des terrains agricoles et naturels de
Simandres. La trame verte des « Balmes Viennoises » définie
dans le SC0T est donc protégée durablement, autant au niveau de
la commune qu'aux échelons supérieurs (département,
région, État).
La préservation de la trame verte urbaine est
l'archétype d'une mesure "sans regret" : elle apporte des
bénéfices environnementaux (biodiversité), paysagers, de
qualité du cadre de vie, sociaux (espaces de détente à
proximité pour les citadins), et climatiques (elle contribue à
rafraîchir la ville). Les trames vertes offrent ainsi des
potentialités d'adaptation des villes intéressantes car elles
combinent d'autres bénéfices. "In addition to providing
climate adaptation, the green infrastructure offers a range of other benefits
in urban areas (e.g. URBED, 2004; Givoni, 1991). The combination of these
functions makes the use of green infrastructure an attractive climate
adaptation strategy. [...] The creative use of the green infrastructure is one
of the most promising opportunities for adaptation" (Gill et al.,
2007).
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