2) L'adaptation comme anticipation de la
raréfaction de l'énergie : la primauté de la dimension
sociale à Vénissieux
Plusieurs types d'actions sont distingués par la
chargée de mission développement durable de la ville, par ordre
d'apparition dans le discours : la rénovation énergétique
sur le bâti privé, l'action sur le patrimoine communal et la
gestion de crise, et la politique de maintien des espaces « verts ».
Ces mesures sont dispersées dans l'Agenda 21 communal et le PCET,
lui-même inclus dans le premier35.
a) Agir sur la précarité
énergétique par la rénovation du bâti
Les réflexions menées à Vénissieux
depuis le début des années 2000 sur les économies
d'énergie dans le bâtiment sont de deux ordres : il s'agit
à la fois de
35 Voir annexe 6 sur l'Agenda 21 de Vénissieux
et la place de l'adaptation.
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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
réduire les émissions de GES, objectif
réaffirmé dans le PCET, et à la fois d'agir sur le droit
à l'énergie. En effet l'augmentation récente du prix de
l'énergie entraîne des risques de « précarité
énergétique » dans des ménages modestes,
c'est-à-dire des difficultés à assumer les charges
d'énergie et en particulier celles liées au chauffage. La ville
de Vénissieux est déjà investie dans des plans de
sauvegarde de copropriétés dont le principal objectif est
l'amélioration énergétique. Le Projet
d'intérêt général (PIG) énergétique de
Vénissieux mis en place par le Grand Lyon répond à ces
deux objectifs sociaux et environnementaux. Le premier consiste à
limiter les dépenses relatives à l'énergie des
ménages et à prévenir la précarité
énergétique. Le deuxième consiste à limiter les
émissions de GES et à « lutter contre les îlots de
chaleur »36. La dimension adaptation au changement climatique
est ainsi affirmée explicitement dans ce projet.
Le PIG a pour objectif de favoriser des travaux
d'efficacité énergétique sur du logement privé. Le
périmètre retenu est celui du Grand Projet de Ville. Le PIG prend
la forme de subventions à la réalisation de travaux de
réhabilitation du parc privé existant. Le PIG est mis en oeuvre
par le Grand Lyon dans le cadre de sa compétence habitat. Il est
financé par l'État - par le biais de l'ANAH - par le Grand Lyon
et par la ville de Vénissieux. Ce programme fait partie
intégrante du volet Habitat du Plan climat qui Grand Lyon qui
prévoit la réhabilitation très performante de 16 000
logements par an, dont 12 000 dans le parc privé37.
Une incertitude persiste quant aux montants des subventions
publiques. C'est ce que souligne l'adjoint au développement humain
durable de la ville. Selon lui, la réussite du PIG dépend du taux
d'intervention publique qui sera fixé. Les ménages modestes n'ont
pas la capacité de fournir un apport financier très important,
d'autant plus que le retour sur investissement peu être long voire
inexistant si l'augmentation du coût de l'énergie compense les
économies réalisées. Il faut donc que le niveau de
financement public soit élevé pour que l'opération
réussisse. « C'est là que c'est très
compliqué, à savoir où placer le curseur de la
dépense publique. Si dans des copropriétés très
sociales on le met pas à un niveau suffisant, l'opération n'est
pas crédible ».
36 Grand Lyon, 2011, Étude de
faisabilité et animation d'un Programme d'intérêt
général (PIG) énergétique à
Vénissieux : cahier des charges. 10 p. (p. 6).
37 Communauté urbaine de Lyon, 2011, Plan d'actions
du Grand Lyon - pour une agglomération sobre en carbone. 94 p. (p.
40).
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