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La valorisation des archives parlementaires du sénégal: responsabilité administratives et démarches techniques

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par Thiécoumba DIOUF
EBAD-UCAD - Master en Sciences de l'Information et de la Documentation 2011
  

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I-3/ LE CONSEIL GENERAL DU SENEGAL (1946-1952)

Le 25 février 1946, le décret n° 46-294 institua à nouveau le Conseil général. Il eut son siège à Saint-Louis. Ses membres étaient au nombre de cinquante (50) répartis par circonscription de vote notamment :

- Circonscription du Fleuve: 15

- Circonscription de la Voie ferrée: 18

- Circonscription du Sine-Saloum: 12

- Circonscription de la Casamance: 05

Elus pour six (06) ans, les membres sont renouvelés par moitié tous les trois (03) ans et leur mandat est gratuit.

Il se réunit deux fois en session ordinaire chaque année sous la présence du Gouverneur du Sénégal. Cependant à l'ouverture de la deuxième session ordinaire, quelle qu'en soit la date, il se réunit sous la présidence du Doyen d'Age, avec comme secrétaire élu, le plus jeune des membres. Des élections au scrutin secret sont tenues pour élire et à la majorité absolue des voix: un Président, plusieurs Vice-présidents et les secrétaires élus.

I-4/ L'ASSEMBLEE TERRITORIALE (1952-1956)

La loi n°52-130 du 6 février 1952, relative à la formation des Assemblées de Groupe et des Assemblées locales d'Afrique Occidentale Française, d'Afrique Equatoriale Française, du Cameroun et de Madagascar, institue en AOF et en AEF des Assemblées territoriales à la place des conseils généraux. Les élections ont lieu le 30 mars 1952. Le Sénégal est subdivisé en douze (12) circonscriptions électorales qui doivent élire cinquante (50) conseillers.

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et démarches techniques (mémoire de Master en Technologies de l'Information documentaire)

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Il n'existe qu'un seul collège et le découpage s'établit comme suit:

Délégation de Dakar

07

Bas Sénégal

02

Matam

03

Podor

02

Linguère

01

Louga

03

Thiès

07

Diourbel

4

Kaolack

10

Tambacounda

2

Kédougou

01

Ziguinchor

08

Tableau1 : subdivision des douze (12) circonscriptions électorales (1ères élections de l'Assemblée territoriale le 30 mars 1952)

Sont électeurs les citoyens des deux sexes âgés de vingt et un (21) ans de statut civil français et les citoyens de statut personnel, chefs de ménage, mères de deux enfants, ou titulaires d'une pension civile ou militaire. Sont éligibles les citoyens âgés de vingt trois (23) ans accomplis et les élections se font en un tour.

Deux partis sont aux prises :

- Le Bloc Démocratique (BDS) de Léopold Sédar Senghor, créé en 1948, qui remporte quarante et un (41) sièges

- La section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) de Lamine Coura Guèye qui obtient neuf (09) sièges.

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Le bureau élu se compose comme suit:

Président: Ibrahima Seydou Ndaw

Vice-présidents: André Guillabert et Ousmane Sylla

Secrétaires: Abdoulaye Ba, Ibrahima Diallo et Albert Touzard Adjoint: Souleymane Ndoye

Elle se dote d'un règlement intérieur et s'organise en commissions techniques4 et dispose des mêmes attributions que le conseil général.

I-5/ LE GRAND CONSEIL DE L'AOF (1947-1959) Création du Grand Conseil

La loi instituant les Grands Conseils fut discutée en première lecture à l'Assemblée nationale française le 30 juillet 19475. Dans l'exposé des motifs, le Ministre de la France d'Outre-mer, Marius Moutet, souligna en particulier deux principes importants : les délégués au Grand Conseil seraient élus parmi les membres des Assemblées territoriales et la représentation des Territoires serait paritaire. Il s'en expliqua ainsi :

«Le Grand Conseil est le syndicat des intérêts communs ; il importe qu'il y ait un lien étroit entre les Assemblées territoriales qui gèrent les intérêts particuliers de chaque Territoire et l'Assemblée de groupe qui gère les intérêts communs aux Territoires.

4 Commission des Finances (président: René Rogier); Commission Affaires économiques (Mamadou Dia); Commission Plan, travaux publics, transport et communication (Robert Delmas) ; Commission Education, jeunesse et sport (Léopold S. Senghor); Commission Affaires sociales (Issa Kane) et Commission Administration générale et affaires diverses (Valdiodio ndiaye)

5 JO Débats de l'Assemblée nationale française, 85, du 31 juillet 1947 : 3712 ss.

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Ce lien ne peut être établi que si chaque Assemblée territoriale envoie siéger au Grand Conseil un certain nombre de ses propres membres : ceux-ci ont la connaissance des intérêts particuliers du Territoire et sont à même d'apprécier comment les intérêts généraux du groupe se concilient avec les intérêts territoriaux».

Cette option donnait au Grand Conseil son caractère d'organe de liaison et de coordination entre les Assemblées locales plutôt que de représentation d'une collectivité (l'AOF) ayant une individualité propre.

En son sein, la représentation devait être paritaire pour que les Territoires pauvres puissent se faire entendre au même titre que les riches. L'application de ce principe a donné à l'Assemblée de groupe son véritable caractère fédéral, basé sur l'égalité des participants.

Après son adoption par l'Assemblée nationale, la loi vint le 11 août 1947 devant le Conseil de la République. Le rapporteur, Ousmane Socé Diop (Sénégal), proposa que le Grand Conseil soit habilité à statuer sur le mode d'assiette de tous les impôts perçus au profit des budgets locaux, mais que les Conseils généraux conservent la faculté d'en fixer le taux. Cette proposition fut adoptée.

Cette décentralisation fut jugée insuffisante par le sénateur Gaston Lagarosse (Côte-d'Ivoire) qui souhaitait réduire le plus possible les attributions conférées aux organismes dépendant du Gouvernement général. Son collègue Étienne Djaument alla plus loin : « Pour nous, les Gouvernements généraux sont les tombeaux de nos territoires.

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Toutes nos ressources sont sucées, ce qui nous oblige à écraser nos populations d'impôts de capitation. Nos tam-tam sont impatients de célébrer leur mort6 ».

Venue en deuxième lecture à l'Assemblée nationale dès le 12 août 1947, la loi fut adoptée définitivement le même jour. Les premières élections eurent lieu le 3 novembre 1947.

Dès le 5 décembre 1947, les quarante Grands Conseillers (cinq pour chacun des huit Territoires composant l'AOF) se réunissaient pour la première fois dans le petit bâtiment qui abritait précédemment le Conseil privé (en face du Palais du Gouvernement général, aujourd'hui Maison militaire de la Présidence de la République du Sénégal).

Dans son discours de bienvenue, le Haut Commissaire Barthes dit notamment: «Vous avez avec vous la force que donne la liberté, vous avez avec vous la foi en son destin d'un peuple neuf et confiant, vous avez avec vous la très ancienne sagesse de l'Afrique. Comment n'atteindriez-vous pas aussi la joie que donne la réussite»?

Compétences du Grand Conseil

Les compétences du Grand Conseil étaient essentiellement financières. Mais par le vote du budget fédéral, cette assemblée exerçait un contrôle indirect mais effectif sur tous les services publics de la Fédération, et même sur les services locaux et les programmes d'équipement des Territoires par l'intermédiaire des subventions et ristournes.

6 J.O. Débats du Conseil de la République française, 95, 12 août 1947 : 1715 ss.

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Au chapitre des dépenses, en vertu du paragraphe 24° (b) de l'article 38 de la loi du 29 août 1947, le Grand Conseil était consulté sur les dettes et contributions exigibles, sur les dépenses des services du Gouvernement général et des exploitations industrielles qui étaient rattachées à ce dernier, sur les dépenses des services de contrôle, notamment l'inspection de la France d'Outremer, sur les dépenses de fonctionnement des services communs à l'ensemble des Territoires du groupe (justice, sécurité, enseignement supérieur, recherche scientifique), des travaux et des équipements généraux non compris dans les budgets locaux. En ces divers domaines, on a constaté, au cours de l'existence du Grand Conseil, une tendance à la décentralisation en faveur des Territoires.

Au chapitre des recettes, la loi du 29 août 1947 a validé les règles posées par l'article 7 du décret organique du 18 avril 1904, modifié par celui du 8 janvier 1942, attribuant au budget général « le produit de tous les impôts, taxes, contributions et droits indirects ».

En vertu des paragraphes 24 et 25 de l'article 38 et de l'article 39 de la même loi, le Grand Conseil n'était compétent pour instituer des taxes qu'au seul profit du budget général, les mêmes compétences étant réservées aux Conseils généraux en ce qui concernait les budgets locaux.

Une des responsabilités essentielles du Grand Conseil était la répartition des ristournes et subventions.

Les premières étaient reversées aux Territoires en proportion de leurs activités réelles de production et de consommation ; celles-ci étaient en réalité très difficiles à déterminer avec exactitude : Dakar et Abidjan, où étaient perçus les droits indirects, étaient en fait les portes d'entrée et de sortie plus ou moins exclusives des huit territoires.

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Les subventions étaient attribuées en fonction des besoins exprimés par chaque Territoire : cette répartition était souvent l'occasion de marchandages sans dignité.

Le budget général de l'AOF était préparé et présenté par le Haut Commissaire et ses services. Il était discuté et arrêté par le Grand Conseil et rendu exécutoire par arrêté général du Haut Commissaire.

L'initiative des dépenses appartenait conjointement au Gouvernement général et au Grand Conseil en vertu de l'article 44 de la loi du 29 août 1947. L'exécution du budget était contrôlée in fine par le Grand Conseil.

Ces compétences budgétaires du Grand Conseil connaissaient un certain nombre de limites. L'Assemblée fédérale ne pouvait pas toucher à certaines dépenses obligatoires et aux dépenses du personnel. En ce dernier domaine, l'interdiction était absolue en cas de requêtes individuelles (pour décourager tout favoritisme ou clientélisme) et relatives pour les questions intéressant un corps de fonctionnaires ou d'agents pris dans sa totalité. De même, il ne pouvait pas y avoir de répartition nominale des crédits votés.

Le Grand Conseil était tenu de délibérer sur le budget qui lui était présenté et de le voter en équilibre. Si ces règles étaient transgressées, le Gouvernement général pouvait établir le budget par ordonnance.

A ces compétences générales du Grand Conseil s'ajoutaient la gestion des immeubles appartenant au Gouvernement général, la délibération sur la participation éventuelle au capital d'une société, la gestion des routes et voies de communication.

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L'Assemblée était encore consultée sur les transactions supérieures à cent milles francs (100 000 FCFA), sur les conditions d'exploitation des ouvrages et services publics gérés par le Gouvernement général, sur les emprunts et garanties.

Le Grand Conseil avait plus qu'un droit de regard sur le Fonds d'Investissement et de Développement Economique et Social (FIDES), créé par la loi du 30 avril 1946, du fait que la Fédération participait au budget du FIDES et que celui-ci intéressait au premier chef les populations dont les Grands Conseillers étaient les représentants. Cependant, il devait tenir compte du fait que le FIDES s'inscrivait dans le plan plus général de développement de l'Union française.

Enfin le Grand Conseil donnait son avis sur l'octroi des concessions agricoles et forestières et sur les permis généraux de recherche.

Dans tous les domaines, il lui était loisible de formuler des voeux.

Il était évidemment impossible à l'Assemblée fédérale d'assumer toutes ses responsabilités dans le court délai de ses deux sessions ordinaires annuelles, et même de ses sessions extraordinaires. La Commission permanente était un organe de suppléance très important pour préparer les dossiers, suivre l'exécution des décisions prises et, dans les domaines où elle avait reçu délégation, trancher certains problèmes en suspens. Chaque Territoire y était représenté par un délégué titulaire et un suppléant, élus pour un an et rééligibles.

Les compétences du Grand Conseil étaient donc essentiellement financières et administratives. La politique n'avait-elle jamais de place dans son enceinte ?

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La question fut posée lors de l'élection du bureau le 29 septembre 1948. Senghor appuyé par Apithy présenta une motion préjudicielle tendant à dépolitiser l'Assemblée en faisant une place au bureau à toutes les tendances politiques. La motion fut rejetée. Dix ans plus tard, le 5 avril 1958, Senghor souleva de nouveau le problème lors de la désignation des représentants du Grand Conseil dans divers organismes : «Plusieurs sociétés sont dans mon Territoire et, régulièrement, les représentants du Sénégal sont écartés, si c'est un acte politique, qu'on le dise» !

Sékou Touré demanda aussitôt la parole et s'écria: « Je suis heureux que notre ami, M. Senghor, ait bien qualifié la nature de l'acte ! Il est politique ! Il n'est pas irrationnel comme les précédents actes qui tendaient tout simplement, de tenir compte de l'origine des Grands Conseillers.

Tous les actes qui ont été commis au cours de cette session n'ont été que politiques. Il est temps d'abandonner le caractère territorial de nos positions ».

I-6/ L'ASSEMBLEE CONSTITUANTE ET L'ASSEMBLEE LEGISLATIVE (1958-1960) I-6-1/ L'ASSEMBLEE CONSTITUANTE (1958-1959)

A la suite de l'adoption de la constitution de la Communauté franco-africaine, une ordonnance du 6 octobre 1958 donne un délai de quatre (04) mois aux assemblées, pour leur permettre de choisir le statut qu'elles désiraient appliquer à leur territoire. Entre le 24 novembre et le 18 décembre 1958, l'ensemble des territoires optent en faveur du statut de membre de la Communauté. L'assemblée territoriale est ainsi érigée en Assemblée constituante, chargée de rédiger la constitution de la république.

Entre le 23 janvier et le 26 mars 1959, tous les Etats disposent d'une constitution. L'Assemblée constituante devient l'Assemblée législative.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld