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Attractivité territoriale et stratégies de localisation des entreprises industrielles dans les collectivités territoriales de la région du centre au Cameroun

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par Marius Trésor MENGUE OYONO
Université de Yaoundé 2 - SOA - Master 2 en Economie du Territoire et de la Décentralisation 2015
  

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AVERTISSEMENT

« L'université de Yaoundé II-Soa n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Celles-ci doivent être considérées comme étant propres à leur auteur ».

DÉDICACES

À

Ma maman  

Madame MPOULADOMB Norbertine

REMERCIEMENT

La page des remercîments n'est pas la plus aisée à écrire. Néanmoins, c'est avec chaleur que je voudrais remercier toutes celles et tous ceux qui ont contribué de prêt ou de loin à l'aboutissement de ce travail.

Je voudrais d'abord remercier DIEU TOUT PUISSANT pour la santé, la force, la sagesse, le courage, l'esprit de persévérance et d'engagement dont il me fait grâce au quotidien.

Maman, en ce jour où je soutiens mon mémoire de master 2, je tiens à te remercier du fond de mon coeur car sans toi je ne serai pas la personne que je suis. Merci infiniment pour tout l'amour que tu m'as offert.

Je voudrais ensuite exprimer ma profonde gratitude envers mon directeur de mémoire, Docteur Ngwen Ngangue qui à donner de son temps, ma prodigué des conseils et des orientations tout au long de ces mois qui ont constitué mes premiers pas dans la recherche. Qu'il trouve ici l'expression de mon profond remercîment.

Je voudrais également profiter de cette occasion pour exprimer ma profonde gratitude au professeur Essombè Edimo Jean Roger, coordonnateur du Master 2 « économie du territoire et de la décentralisation » pour les enseignements et les conseils qu'l nous a procuré. Ainsi qu'à tous les enseignants dont j'ai reçu les enseignements pendant mon parcours à l'université de Yaoundé II - Soa.

Je souhaite aussi exprimer ma profonde gratitude au Directeur Général des Impôts Monsieur Mopa Modeste Fotoing et au Directeur Général de l'Institut National de la Statistique Monsieur Tedou Joseph, qui m'ont aidé tout au long de ma quête sur les réformes fiscales, les données statistiques et la mise à ma disposition des documents importants, ayant contribués à la réalisation de ce mémoire.

A tous mes camarades du master II « économie du territoire et de la décentralisation » avec qui j'ai passé une formidable année plein de bon moments.

A travers toutes ces années, durant lesquels, j'ai connu des moments de joie, de réussite et de malheur, les membres de ma famille ont toujours été là pour me soutenir et m'aider à traverser ses moments. Je voudrais ici penser à M. Ntouamble Zé Roland, Mme. Olinga Fono épouse Engoutou Juliette, Mme Ntoumba Winnie Anita, Mme. Nyanding Avang Arielle, M. Dimi Gaston Parfait, Mme. Ntchame Engoutou Marcelle Nina, Mme Ampoung Rosiane Dorice, Mme. Bafakam Outouen Mathurelle Noëlle, Mme Mafouokeng Nodem Dahlia, M. Meboma Abat Charly Sosthène, M. Mbvoula Bokaly Thierry, Mme Alamb Mikpok Guy Marcel, Mme Mballa Owono Yhanne et tous les autres membres de la famille que je pourrais citer de manière exhaustive.

RÉSUMÉ

Ce travail constitue une contribution aux recherches sur les déterminants de l'attractivité des entreprises industrielles et à leurs stratégies de localisation dans la région du Centre-Cameroun. En effet, avec la mondialisation et les mouvements de délocalisation-relocalisation des industries, la compétition à laquelle se livre les territoires pour attirer et retenir les entreprises suppose de disposer d'une organisation territoriale efficace, présentant des avantages de localisation pour les entreprises industrielles. Ce qui soulève la problématique de la gouvernance et de l'aménagement des territoires dans un contexte de renforcement de cette attractivité territoriale.Notre analyse s'intègre ainsi dans une dimension régionale et locale liées aux composantes territoriales du secteur industriel d'un pays. En s'inscrivant dans le cadre d'analyse théorique de l'économie industrielle et de l'économie géographique, cette étude propose une analyse de la relation entre la dynamique de l'attractivité territoriale des entreprises industrielles et les choix stratégiques de localisation de ces dernières dans les collectivités territoriales. À partir de nos développements théoriques et empiriques, l'attractivité industrielle d'un territoire est mise en exergue comme un facteur déterminant de la localisation des unités de production dans la région de Centre. Bien plus l'estimation de nos équations des déterminants de la localisation à l'aide d'un modèle sur données de panel révèle des relations positives entre l'évolution du nombre total d'employé du secteur industriel et l'accroissement des unités industrielles de production, ce qui tend à prouver le caractère attractif du Centre-Cameroun. C'est ainsi que les données utilisées dans ce travail ont été extrait de la base des déclarations statistiques et fiscales (DSF) de la période allant de 2008 à 2012, ayant été mise à notre disposition par l'Institut National de la Statistique.

ABTRACT

This work constitutes a contribution to research on the determinants of attractiveness of industrial enterprise and their localization strategies in the center region-Cameroon. In fact with globalization and delocalization movements -relocation of industries, the competition to choice territories yield to retain and attract the supposed enterprises to dispose of an efficient territorial administration, presenting the advantages of localization for industrial enterprises. What therefore trigger are the problem of governance and the organization of territories in a context of reinforcement of territorial attractiveness. Our analysis integrates thus, in a regional and local dimension linked to territorial constituent of the industrial sector of a country. In registering in the framework of analytical theory of industrial economy and geographic economy this study proposes and analysis of the relationship between the dynamic of territorial attractiveness of individual enterprises and the strategic choices of localization of the latter in territorial collectivities. As from our theoretical and empirical developments, industrial attractiveness of a territory is put in exergue like a factor determining the Center Region Moresoes, the estimation of our equation of determinants of localization with the aid of a pattern on the data... reveals positive relations between the evolution of the total number of employees in the individual sector, and the growth of industrial units of production of the Center-Cameroon. It is thus that the data used in this work has been extracted from the base of the period running from 2008 to 2012, having being put at our disposition by the National Institute of statistics.

SOMMAIRE

AVERTISSEMENT i

DÉDICACES ii

REMERCIEMENT iii

RÉSUMÉ v

ABTRACT vi

SOMMAIRE vii

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS viii

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTES DES CARTES ET GRAPHES x

LISTE DES FIGURES xi

INTRDUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE 3

CHAPITRE I : ATTRACTIVITE TERRITORIALE 13

SECTION I : CADRE D'INTELLIGIBILITE THEORIQUE DE LA NOTION D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE 14

SECTION II : L'ATTRACTIVIE ET LA CONSTRUCTION DU PROJET TERRITOIRE 30

CHAPITRE II : ANALYSE DES FACTEURS D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DANS LES COLLECTIVITES DE LA REGION DU CENTRE 37

SECTION I : RECENSEMENT ET PRESENTATION DES FACTEURS TERRITORIAUX EXLIQUANT L'ATTRACTIVITE DE LA REGION DU CENTRE-CAMEROUN 38

SECTION II : LES FACTEURS D'ATTRACTIVITE REPOSANT SUR CERTAINES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DE LA REGION DU CENTRE 55

DEUXIEME PARTIE : INFLUENCE DES FACTEURS DE L'ATTRACTIVITE SUR LES STRATEGIES DE LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES DU CENTRE AU CAMEROUN 3

CHAPITRE III : LA LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES 64

SECTION I : LES THEORIES DE LA LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES 64

SECTION II : FACTEURS ET STRATEGIES DE LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES 77

CHAPITRE IV : INFLUENCE DES FACTEURS D'ATTRACTIVITE SUR LA LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES COLLECTIVITES DU CENTRE. 96

SECTION I : PRESENTATION DES DONNEES DU MODELE ET CACULS STATISTIQUES 97

SECTION II : RESULTATS DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES ET ANALYSES 108

CONCLUSION GENERALE 118

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 121

ANNEXES 126

TABLE DES MATIERES 130

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

BTP : Bâtiments et travaux publics

CBD : Central business district

CEMAC : Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale

CI : Consommations intermédiaires

CNUCED : Conférence des Nations Unis pour le développement et le commerce

CONAC : Commission nationale anti-corruption

CTD : Collectivités territoriales décentralisées

DSF : Déclaration statistique et fiscale

EAE : Enquête annuelle dans les entreprises

GICAM : Groupement inter-patronal du Cameroun

IDE : Investissement direct étranger

INS : Institut national de statistique

MCO : Moindre carrée ordinaire

NEG : Nouvelle économie géographique

NEU : Nouvelle économie urbaine

MINEPIAT : Ministère de l'Économie de la planification et de l'aménagement du territoire

OCDE : Organisation de coopération et de développement économique

PIB : Produit intérieur brute

PME : Petites et moyennes entreprises

PMI : Petites et moyennes industries

RGE : Recensement général des entreprises

TIC : Technologies de l'information et de la communication

TPE: Très petites entreprises

WEF: World economic forum

WIR: World investîmes report

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : caractéristiques climatiques de la région du centre 3

Tableau 2 : Répartition de la population résidente par région et par sexe 43

Tableau 3 : Répartition des entreprises par région et par secteur d'activité 44

Tableau 4 : Principaux indicateurs par sous-secteur d'activité dans le centre 45

Tableau 5 : Principaux indicateurs par sous-secteurs d'activité à Yaoundé 45

Tableau 6 : Évolution de la population camerounaise dans le Centre entre 1976 et 2013 46

Tableau 7 : Consommations intermédiaires par branche d'activité dans le centre 46

Tableau 8 : Évolution du réseau routier national par région (en km) 48

Tableau 9 : Evolution des quantités des principales marchandises du trafic ferroviaire (en milliers de tonnes) 48

Tableau 10 : comparaison du nombre de procédures et des délais de règlements des différents commerciaux entre le Cameroun, l'Afrique Sub-saharienne et les pays de l'OCDE 51

Tableau 11 : Comparaison des pratiques fiscales dans quelques pays 53

Tableau 12 : Pourcentage des entreprises ayant déclaré avoir les difficultés d'accès aux crédits par type 54

Tableau 13 : Répartition des entreprises par secteur d'activité et par type dans la ville de Yaoundé. 56

Tableau 14 : Répartition des entreprises par secteurs d'activité et par type dans la région du Centre 57

Tableau 15 : Répartition des entreprises par département et par type dans le Centre 58

Tableau 16 : Les stratégies de localisation des entreprises 91

Tableau 17 : La matrice des gains du duopole dans une stratégie de localisation transnationale 94

Tableau 18 : variables du premier modèle (1) 98

Tableau 19 : variables du second modèle (2) 99

LISTES DES CARTES ET GRAPHES

Carte 1 : situation géographique de la région du Centre-Cameroun 3

Carte 2 : répartition des collectivités territoriales dans la Région de Yaoundé 40

Graphique 1 : Proportion des chefs d'entreprises jugent la fiscalité comme premier obstacle à la compétitivité suivant les nationalités 52

Graphique 2 : Répartition des entreprises par département (%) 59

Graphique 3 : Stock cumulé dans d'IDE dans sept pays de l'Afrique de 1985-2004 60

Graphique 4 : Variable CAPITAL 102

Graphique 5: Variable CHIFFRE_D_AFFAIRE 103

Graphique 6 : Variable CLIENTS 103

Graphique 7 : Variable EFFECTIF_TOTAL 104

Graphique 8 : Variable INVESTISSEMENTS 105

Graphique 9 :Variable MATIERES_PREMIERES_ET_AU 105

Graphique 10 : Variable PRODUITS_FABRIQUES 106

Graphique 11: Variable SERVICE_EXTERIEUR...........................................106

Graphique 12 : Variable TRANSPORTS 107

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Dynamique du territoire 3

Figure 2 : fonctionnement du marché de localisation des activités économiques 80

Figure 3 : Les déterminants de la localisation 80

Figures 4 : Figure : les facteurs de localisation des industriel 88

INTRODUCTION GENERALE

1-CONTEXTE

La mondialisation a mis en évidence une transformation majeure de la production industrielle internationale, qui se matérialise par les mouvements de délocalisation-relocalisation des firmes. Cette situation a engendré le basculement du centre de production des pays de tradition industrielle vers les nouveaux pays industrialisés.

En s'appuyant sur les pratiques comme les décisions des firmes internationales de spécialiser la production ou sur la mise en place des chaines internationales et la libéralisation des échanges, le processus de production qui découle de la mondialisation est désormais structuré en étapes. Les différents éléments de service sont dorénavant segmentés et externalisés, et le plus souvent confiés à des pays en voie de développement ayant construit un environnement attractif, susceptible de générer des économies d'agglomération et des économies de réseau pour les firmes.

Ces mutations ont poussé les différents États et, de manière plus générale, l'économie internationale à repenser les outils d'atteinte du développement. Et, rapidement, il a fallu opérer un choix entre deux axes de développement qu'étaient le développement endogène et le développement exogène. Le développement endogène peut être définit comme un mode de développement dont les causes sont internes à un territoire. Dans ce cas, la création de richesses provient d'activités qui naissent et se développent au sein du territoire. C'est une approche territoriale du développement reposant sur un principe de développement « partant du bas ». En effet ce type de développement est très proche du modèle de développement « auto centré » très en vogue dans les années 1970-1980, et qui était basé sur la multiplication d'activités de petites dimensions orientées vers le marché domestique dans un schéma à la limite de l'autocratie économique.

Ce modèle fut un désastre de par le monde, ce qui a favorisé son abandon au profil de stratégies libérales de compétitivité basées sur l'ouverture vis-à-vis de l'extérieur et de l'attraction des investisseurs étrangers. C'est ainsi l'avènement du mode de développement exogène et des notions telles que l'attractivité et la localisation des activités économiques, ayant conduit un peu partout à la mise en place d'un modèle de développement post fordiste et qui implique le développement du territoire, tant dans les pays développés que les pays dit émergents et surtout de ce qu'on appelle la ressource territoriale générique et idéelle.

L'attractivité d'un territoire étant un phénomène qui ne peut être étudié séparément de la localisation des activités économiques ; l'on peut ainsi dire que, la littérature des sciences économiques de la localisation met en exergue deux principaux courant théoriques ; le premier courant, donne une explication classique de la localisation des firmes basées sur les coûts de transport associées à la distance géographique et les différences de dotations en facteurs entre les régions. Ce courant se résume dans les quatre paradigmes de Ponsard (1988) de la manière suivante : Le premier paradigme fait référence à V. Thûnen (1826) dans lequel il explique les localisations optimales des activités agricoles fondées sur la fertilité des terres, par le fait que la localisation optimale en tous points de l'espace est maximisée. Le second trouve en A. Weber (1909) sa principale figure avec élaboration d'une théorie de la localisation industrielle incluant une minimisation des coûts de transport. Pour cet auteur, la meilleure optimisation est celle qui minimise le coût de production. Cette théorie étant fondée sur trois postulats de base (Merenne-Schoumeker, 1991) : tout d'abord la majorité des matières ont une localisation précise, on ne peut pas les trouver partout (sauf l'eau et l'air considérés comme des matériaux « ubiquistes » que l'on trouve partout) ; ensuite les marchés des produits finis sont localisés en certains points et la concurrence est parfaite ; enfin les bassins de mains d'oeuvres sont localisés et peuvent fournir un nombre illimité de travailleurs à un certain taux de salaire et l'espace est totalement uniforme, culturellement, politiquement et spatialement. Dans ce modèle, trois facteurs influencent des industries : deux facteurs régionaux (les coûts de transports et les coûts de main-d'oeuvre) et un facteur local (les forces d'agglomération). Il faut préciser que pour l'auteur, les coûts de transport sont le facteur le plus important. Le troisième paradigme fait allusion à la concurrence spatiale dont Hotelling (1929) fut l'initiateur. Il étudie ici la relation entre la formation du prix d'un bien homogène, la taille du marché et la localisation des lieux de distribution. Le quatrième est de Christaller (1933) et Lösch (1838 et 1840) sur la théorie des lieux centraux ayant pour but la construction d'un paysage économique. Ainsi, en prenant racine sur les critiques formulées du modèle de Weber (demande constante et invariante), Lösch cherchera pour cela non pas le coût minimum de transport, mais le coût qui maximise le profit. Malheureusement, la théorie traditionnelle de la localisation des activités économiques nous renseigne peu sur les causes de l'agglomération et sa croissance.

Concernant l'attractivité en particulier, le débat est profondément divisé entre les tenants de l'attractivité comme critère incontournable de l'analyse économique moderne ; ce sont notamment les auteurs traditionnels de l'économie territoriale. D'un autre coté ; nous avons la pensée opposée avec comme chef de file Krugmann (1991 et 1998), qui remettent en question les notions d'attractivité et de compétitivité. Ainsi ce sont les développements de ce courant, qui ont donné naissance à la « Nouvelle Économie Géographie » (NEG) ; ayant mis en exergue les phénomènes de localisation, de concentration et de spécialisation spatiale en utilisant des techniques nouvelles de modélisation pouvant lier les théories micro et macroéconomies.

Ainsi pour ce qui est de la localisation des firmes multinationales, la globalisation, caractérisée par la suppression progressive des barrières commerciales et des obstacles à la mobilité des facteurs, a permis de libéraliser les choix de localisation des entreprises, donnant à cette décision un choix stratégique plus important. De plus, en raison de l'importance de la distribution dans nos économies et de la concurrence accrue entre les firmes, de nombreux entrepreneurs ont découvert l'importance du choix de leur localisation pour le fonctionnement de leur firme. Ils recherchent dès lors la ou les localisation(s) optimale(s), c'est-à-dire le ou les meilleur(s) emplacement(s) possible(s)en fonction des critères rationnels, tels que le profit ou l'efficacité économique. Ils sont aussi très sensibles à la qualité des futurs sites et à leur image de marque. D'ailleurs Mayer et Mucchielli (1999) dans leur étude sur la localisation à l'étranger des entreprises multinationales, ont démontré que la décision de localisation d'une entreprise multinationale peut être décrite comme une séquence de choix géographiques dans laquelle l'entreprise choisit d'abord un pays puis une région à l'intérieur de ce pays. Cette séquence de choix étant confirmée par l'analyse du comportement des entreprises japonaises en Europe dont ils ont étudié. Ainsi la structure géographique du choix est prise en compte en séparant les déterminants du choix national et ceux du choix infranational.

Les entreprises multinationales ont tendance à se localiser dans les mêmes pays et dans les mêmes régions que leurs concurrentes. Cette tendance est plus forte à l'échelle régionale qu'à l'échelle nationale. L'analyse des effets d'agglomération serait donc plus pertinente à une échelle géographique « fine », car l'influence des coûts du travail sur la décision de localisation est plus marquée au niveau régional. De plus, la concurrence entre les régions sur le plan des salaires joue plus à l'intérieur du pays qu'entre régions de pays différents. Par ailleurs, les analyses de localisation intéressent de plus en plus les responsables publics qui cherchent à attirer des investisseurs, à susciter le développement national, régional et local ; et à connaître les nouveaux besoins des entreprises en matière de localisation.

Le choix de localisation d'une entreprise tient ainsi compte schématiquement de trois grandes catégories de facteurs. En premier lieu, il y'a ceux qui conditionnent sa production et son écoulement. Les plus importants sont la taille et l'accessibilité des marchés, la formation et les coûts de la main-d'oeuvre, la présence de sous-traitants, de donneurs d'ordre et de fournisseurs de services. En second lieu, il y'a l'offre de biens et services publics fournis par l'État et les collectivités locales ; comme les infrastructures, les formes d'organisation socio-économiques, le système de formation, les biens environnementaux. En dernier lieu, se trouvent les aménités ; c'est-à-dire un ensemble de caractéristiques avantageuses ou préjudiciables n'ouvrant pas droit à contrepartie, tels que le climat, la situation géographique, la richesse du sol et du sous-sol, une faune et une flore diversifiées.

Dans le cadre du Cameroun, le choix du développement exogène a été opéré depuis longtemps, tout comme dans la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne. Il s'agit donc pour ces pays en général, et du Cameroun en particulier, d'aménager le territoire et créer des conditions favorables au développement des activités économiques, afin d'attirer un maximum de capitaux étrangers, ce qui aura pour conséquence de booster l'économie locale, de rééquilibrer la balance de paiement et contribuer à la création d'emplois. Ainsi, attirer et maintenir des entreprises sur son territoire deviennent donc un défi perpétuel et incontournable pour tous les pays ambitionnant d'être émergents et, donc, de se développer.

Le Cameroun, communément appelé « Afrique en miniature », du fait des multiples ressources territoriales présentes sur la vaste étendue du pays, qui a été légalement découpé en Collectivités Territoriales par la Constitution (1996, modifiée en 2008), dans ces articles 55 et 61. Ainsi chaque localité du pays présente des spécificités en termes d'avantages et de richesses territoriales, qui lui sont propres. La forme également du pays, qui est celle d'un État unitaire décentralisé, prévue par l'article premier alinéa 2 de la même Constitution, devrait être envisagée comme l'un des éléments fondamentaux, qui conditionne et encadre les différentes stratégies que le Cameroun a opté pour effectivement attirer l'attention des investisseurs.

Dans le cadre de la décentralisation, plusieurs textes législatifs consacrent son effectivité au Cameroun. C'est d'ailleurs le cas de la Loi 2004/017 du 22 juillet 2004 portant sur l'orientation de la décentralisation et la Loi 2009/011 du 10 juillet 2009 portant régime financier des Collectivités Territoriales Décentralisées. Partant donc de là, plusieurs auteurs ont essayé de montrer la relation qu'il pouvait y'avoir avec le concept de décentralisation territoriale et développement exogène d'un pays. C'est ainsi que dans son fameux théorème sur la décentralisation. C'est ainsi qu'on émet souvent l'idée selon laquelle chaque service public devrait être fourni par la juridiction exerçant un contrôle sur le territoire géographique minimum permettent d'internaliser les avantages et les coûts d'une telle prestation. Aussi, les questions de décentralisation ayant suscitée un engouement dans un grand nombre de pays, font observer à cette égard que les pays en développements se sont tournés vers la décentration afin d'échapper aux écueils d'une gestion inefficace et inefficience de l'instabilité macroéconomique et d'une croissance économique inadéquate. Or, les théories traditionnelles de la Décentralisation ont cependant un contenu peu réaliste, dans la mesure où il est très généralement supposé que les décideurs publics sont bien veillant et maximisent une fonction de bien-être sociale ; la réalité est évidemment tout autre. En bref, la décentralisation n'est en soi ni bonne ni mauvaise, elle dépend de sa mise en oeuvre, des institutions et des incitations qu'elle procure.

Tout simplement, la décentralisation peut être définie comme un processus d'aménagement de l'État unitaire qui consiste à transférer des compétences administratives de l'État vers des entités (ou des collectivités) locales distinctes de lui. C'est ainsi dire que les collectivités territoriales à travers leurs élus contribuent au processus d'aménagement du territoire de leur localité, et partant donc de là, au processus d'aménagement du territoire du pays tout entier.

Ainsi, avec l'intégration des défis de la mondialisation, de la globalisation et de l'intégration régionale et sous régionale ; les collectivités territoriales sont devenues de véritables actrices dans les processus de développement économique et surtout d'attractivité des entreprises dans leur localité et donc sur le territoire du pays. Ceci contribuant au renforcement des actions menées par les autorités centrales.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard