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L'Union européenne et Chypre: autopsie d'un succès inachevé

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par Meriem JAMMALI
Université Paris IV Sorbonne - Master Enjeux, conflits, systèmes internatinaux à l'époque moderne et contemporaine 2006
  

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III. La Turquie

Héritière directe de l'Empire ottoman, elle était amèrement évincée du paysage politique chypriote. Mais, grâce à la politique pragmatique britannique à Chypre, elle se retrouve de nouveau au devant de la scène chypriote. Les revendications turques sur l'île s'officialisent avec l'invitation britannique adressée à Ankara à assister en juillet 1955 à la Conférence de Londres. Ainsi, les Chypriotes grecs se trouvent piégés de par la politique britannique. Le problème chypriote devient une cause nationale pour les Turcs. En effet, le président Demirel en visite en décembre 1998 à Nicosie du nord a déclaré que « les gouvernements vont et viennent en Turquie, mais la question de Chypre est toujours suivie de très près par les dirigeants en place, parce que Chypre est la cause nationale de toute la nation turque»57(*).

IV. La rivalité américano-soviétique

Américains et Soviétiques, percevant l'importance stratégique de l'île, avaient des objectifs diamétralement opposés. En effet, pour les Etats-Unis, il s'agissait essentiellement de préserver la cohésion atlantique et de prévenir une nouvelle percée soviétique. Cette volonté américaine se heurtait à l'intransigeance des revendications contradictoires de deux alliés atlantiques : la Grèce et la Turquie. La rivalité gréco-turque rendait difficile la détermination d'une position américaine sur la question chypriote. Car appuyer la Turquie ou la Grèce équivaudrait à rejeter un allié atlantique. Confrontés à cette crise grave, les Américains voulaient à tout prix maintenir le traitement du différend au sein de l'alliance atlantique.

En revanche, les Soviétiques souhaitaient gêner voire même déloger l'Alliance atlantique de la région. L'union à la Grèce, l'annexion par la Turquie, le partage de l'île n'étaient pour l'Union Soviétique que trois manières différentes pour que l'île intègre ipso facto l'alliance atlantique. Cependant, l'URSS préférait la renaissance nationale du peuple chypriote sous l'égide d'Akel ce qui aurait conduit Chypre à rejoindre le mouvement de lutte anti-impérialiste. La lettre envoyée par Kroukhtchev en février 1964 à la Turquie pour la mettre en garde contre toute action hostile au peuple chypriote traduit parfaitement l'implication de l'URSS dans l'affaire chypriote. En août de la même année à la suite des raids turcs contre les villages chypriotes, une autre lettre fut adressée aux Turcs dans laquelle les Soviétiques affirment leur détermination à défendre Chypre contre toute agression extérieure.

La chute du rideau de fer met fin à la grandeur soviétique. Les Américains déjà présent en Turquie ne peuvent qu'amadouer leur éternel partenaire : la Turquie. Désormais, Chypre se trouve dans la zone d'influence de l'Union européenne58(*). La Grèce adhère à la CEE en 1981, la Turquie est également candidate. Chypre rejoint l'Europe en mai 2004 avec la seulement la partie Sud. Pour les Chypriotes grecs, l'adhésion est considérée comme une chance pour se protéger de la Turquie, alors que pour les Chypriotes turcs est une occasion de sortir du marasme économique.

* 57 Déclaration citée par Pierre Blanc d'après la revue de presse faite le 14 décembre sur le site Internet de la RTCN, www.cypnews.com.

* 58 ATTAC Rhône, Groupe institutions mondiales, p. 48.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote