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Les performances des sociétés de manutention portuaire dans les ports ouest africains: Cas de la société béninoise de manutention portuaire au port autonome de Cotonou

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par D. Mathieu GBAGUIGI
Institut d'Administration des Entreprises - Perpignan - Master Gestion des affaires maritimes 2007
  

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INTRODUCTION

Le transport maritime, de nos jours, constitue le principal mode de transport utilisé pour déplacer des marchandises d'un port à un autre. Près de 90% des marchandises mondiales transitent par la mer. Le déplacement de la marchandise, objet du transport, n'est possible que si elle est présentée, chargée au port d'embarquement et déchargée au port de débarquement. Ces opérations, complexes dans leurs exécutions , sont confiées à des opérateurs spécialisés: les entreprises de manutention; une spécialisation devenue nécessaire dans le souci de satisfaire la clientèle maritime et les impératifs de concurrence1(*) et d'une saine gestion des entreprises.

En effet, l'introduction des conteneurs dans le transport des marchandises confère à ces sociétés de manutention une position stratégique dans les ports maritimes dans l'exécution du contrat de transport. Le monde maritime fut donc réorganisé avec des innombrables mesures de sécurité prises à la suite des attentats du 11septembre 2002 et l'évolution technologique.

L'Afrique n'en demeure pas moins dans cette révolution de l'industrie maritime quand on comprend que le transport maritime est le maillon fort du développement de l'économie des Etats et en particulier celle des Etats côtiers sous-développés. Si le traité de Versailles du 28 juin 1919 reconnaît à toute puissance alliée ou associée qui n'a pas de façades maritimes, le droit de battre pavillon sur toutes les mers et océans, c'est compte tenu de l'importance économique que le transport maritime assure à une nation.2(*) Ainsi « les pays côtiers assurent une fonction vitale de communication et de développement pour leurs voisins enclavés du monde.»3(*) C'est pourquoi la plupart des Etats de l'Afrique en général, et le Bénin en particulier, considère le transport maritime comme une industrie stratégique du développement de l'économie nationale. Par conséquent, en règle générale, la gestion des ports et les services affiliés aux activités portuaires est concentrée dans la main des Gouvernants de ces Etats.

Les opérations de manutention portuaire, lesquelles présentent un intérêt significatif en matière de commerce international, sont soumises à un système de monopole après les indépendances politiques des Etats.4(*) Cette politique va engouffrer un bon moment le développement de la manutention portuaire des Etats côtiers de l'Afrique. Alors que le contexte économique international se caractérise ces dernières années par une compétition acharnée entre les nations, la prééminence du rôle des acteurs privés dans la gestion de l'économie mondiale et de la libéralisation croissante des règles en matière du commerce international est devenue un enjeu majeur.5(*)

L'avènement de la démocratie au début des années 1990 qui est partie de la République du Bénin a beaucoup influencé les données. On voit progressivement apparaître la nécessité pour les Etats africains d'une politique de libéralisation des marchés aux investisseurs privés. Ainsi, « il se précise de plus en plus que pour éviter la marginalisation des Etats développés et non développés la voie aujourd'hui incontournable qui favorise une nouvelle insertion dans le commerce international est l'intégration régionale.»6(*) Or le commerce international étant intimement lié au transport maritime, on ne peut donc s'imposer sur la scène internationale sans avoir la maîtrise du domaine maritime. Le Directeur du Port Autonome de San Pédro en Côte d'Ivoire a vu juste lorsqu'il disait « ... la maintenance des infrastructures et des équipements portuaires sont des mesures qui devraient contribuer à rassurer les armateurs sur les nouvelles dispositions envisagées pour le bon fonctionnement et le développement futur de la Sous Région... »7(*)

Désormais, la politique est de chercher à répondre aux attentes des armateurs, des affréteurs et des importateurs en matière de flexibilité, de réactivité et de communication. Pour réussir les nouveaux entrepreneurs de manutention portuaire doivent savoir exactement ce qu'il fallait fournir pour répondre aux exigences et aux demandes des armateurs et des chargeurs comme pour contribuer au développement de leur stratégie commerciale en réduisant au maximum le temps de séjour des navires ainsi que le nombre des acteurs de la logistique du transport.

Cet objectif ne peut être atteint que si les entreprises de manutention sont soumises à une réglementation adaptée à la réalisation de ce besoin. L'activité de ces entreprises ne doit plus relever au service public contrairement à la jurisprudence du Conseil d'Etat français qui a jugé dans son arrêt du 05 mai 1944 : arrêt Compagnie Maritime de l'Afrique Orientale, « les opérateurs de chargement et de déchargement de manutention et de transport des marchandises dans les ports et rades constituent des éléments de service public. »8(*)

Si aujourd'hui le phénomène de régionalisation prend une ampleur, c'est dans l'intention d'harmoniser le cadre juridique des affaires et d'adapter les nouvelles réglementations aux différentes opérations de tous ordres tout en atténuant les difficultés rencontrées à l'occasion de l'exercice des professions et en particulier celles des opérations de transport maritime. On remarque que ces normes complètent les réglementations internationales préexistantes.

Les exemples les plus pertinents sont le cas de l'Union Européenne en Europe et celui de l'UEMOA9(*) - OHADA10(*) en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Plusieurs questions méritent donc d'être posées:

- quelle est l'organisation actuelle des sociétés de manutention dans les ports africains?

- quels rôles jouent elles et quelles sont leurs performances à l'ère de la haute technologie dans les ports?

Afin de répondre à ces préoccupations, nous nous sommes assigné pour tâche de réfléchir sur les rôles et performances des sociétés de manutention après le vent de libéralisation qui a frappé ce secteur dans les ports ouest Africains ; Connaissant le rôle clé que joue la manutention dans le transport surtout celui maritime.

Notre réflexion s'est précisée lors de notre stage dans la société Bénin Shipping qui s'occupe essentiellement du transit et de la consignation et qui a voulu étendre ses activités vers le secteur de la manutention portuaire. Ainsi, Bénin Shipping désire coopérer avec la société béninoise de manutention portuaire(sobémap), la société-mère de manutention au port autonome de Cotonou.

Il est donc question d'appréhender la performance de cette société de manutention pour la prise d'une éventuelle décision de coopération avec elle.

Pour jouer notre partition, nous avons donc choisi d'étudier la performance de la sobémap au port autonome de Cotonou.

Nous aborderons dans ce travail dans une première partie, l'organisation et le rôle de la manutention au port autonome de Cotonou et, dans une seconde partie, l'analyse des agrégats financiers de la sobemap sur la période allant de 2000 à 2005.

* 1 Alter M.,(1996), Droit des transports terrestres et maritimes internes et internationaux, Mémentos, Dalloz, 3ème édition.

* 2 Le Courrier N° 142 Novembre Décembre 1993, P. 84 article rédigé par Rézenthel R., et Audigé M., Les services maritimes en Afrique de l'Ouest et du Centre, Tendance et Problème, Rapport de la Banque Mondiale et de la Commission Economique pour l'Afrique, Octobre 1995, P.17

* 3 Rezenthel R., (1993), le Courrier N° 142 Novembre Décembre 1993, P. 84

* 4 Naval H., (2001), L'intervention de l'acconier monopolistique: ses conséquences sur la responsabilité du transporteur maritime, Mémoire DESS, Aix En Province.

* 5 5ème Réunion de la conférence des Chefs d'Etats et de Gouvernements de l'UEMOA tenue à Bamako le 14 Décembre 2000.

* 6 Allocution d'introduction de la 5ème Réunion de la conférence de Chefs d'Etats et de Gouvernement de l'UEMOA, Bamako le 14 Décembre 2000.

* 7 Le Diplomate : Interview du Quotidien ivoirien N° 2184 du 18 mai 1997

* 8 CE 05 mai 1944 Affaire Compagnie Maritime de l'Afrique Orientale, D. 1944, Rec. Lebon P. 129

* 9 UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africain. Elle regroupe les pays suivants, Bénin, Burkina-Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo.

* 10 OHADA : Organisation pour l'Harmonisation des Droits des Affaires. Elle regroupe les pays suivants: Bénin, Burkina-Faso, Cameroun ; Centrafrique, Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Guinée, Guinée Biseau, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo.

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