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Méthodologie d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement et gestion automatique de l'aire de trafic. Application à l'aéroport de Dakar

( Télécharger le fichier original )
par Alidou SINARE, MOUSTAPHA Amadou Roufa? et Juliette de Confia
EAMAC - Ingénieur 2007
  

Disponible en mode multipage

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Quand en 2002, je réussis au concours d'entrée à l'EAMAC, j'étais loin d'imaginer que ma mise en route allait avoir lieu deux ans plus tard ; incompréhensible imbroglio administratif !

A tous ceux qui m'ont soutenu dans cette déconcertante épreuve et à tous ceux qui ont oeuvré à son dénouement, je tiens à leur rendre hommage.

A mon père Nobila et ma mère Dahamata qui, malgré les vicissitudes de la vie, n'ont ménagé aucun effort pour m'accompagner dans mon existence, je leur dédie spécialement ce mémoire.

Alidou SINARE

A mon défunt père.

A ma mère.

A mon épouse, pour sa patience et sa compréhension.

A toute ma famille pour les encouragements multiples et variés.

A mon enfant Aboubacar, comme accueil dans ce monde plein de surprises. Qu'ALLAH le guide sur le droit chemin !

MOUSTAPHA Amadou Roufaï

A l'Eternel notre DIEU, mon berger qui m'a donné la force de faire ces études.

En mémoire à mon feu père : papa Isidore MBE

A ma mère : maman Madeleine TCHOUANDA

A mon époux Guillaume et mes filles chéries Larissa, Ingrid et Peguy.

A tous mes frères et soeurs.

A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

Qu'ils trouvent ici l'expression de toute ma gratitude !

Juliette de Confiance WOUAGOU

Au terme de ce travail, nous tenons à remercier particulièrement le Docteur Ouinténi Baba OUATTARA pour, non seulement, avoir accepté de nous encadrer, mais aussi pour sa disponibilité permanente, sa sympathie et surtout ses nombreux conseils.

Nos remerciements vont également à l' endroit de :

- monsieur Jean Marie KONKISRE pour son intervention efficace dans la réalisation de ce mémoire ;

- notre responsable de promotion en la personne de madame Georgette HOLLANDE DOUMBIA qui était toujours présente quand nous avions besoin d'elle ;

- monsieur N'diouga dit Macodou SYLLA pour ses précieux conseils ;

- et de tout le corps enseignant de l'Ecole Africaine de Météorologie et de l'Aviation Civile (EAMAC).

- à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

Abstract

This end of engineer study project is about the development of a methodology for assessing the movement area capacity and the automatic management of the parking area with an application to Dakar airport.

It starts by a modular approach upon considering the three components of the movement area namely the runway, the taxiways network and the parking area and assesses the capacity of each of them. Then, the principle of the minimal cut is applied to assess the global capacity of that area. The analysis of the results of the digital simulations made from the data of the Dakar platform permitted to validate the adopted approach.

Specifications have been defined for the parking area management automation by taking into account the capacity of the movement area; a software has been designed to that effect. This software will assist, in one hand, the airspace manager in the regulation of the traffic flow in order to avoid a congestion of the platform neighbourhood airspace and on the ground and in the other hand, it will assist the airport manager in the allocation of the hourly slots and rationalize the occupation of the stands.

Keys words: capacity, movement area, graphs theory, stocks management, minimal cut, automation, hourly slots, queue, custom-server application.

Résumé

Ce mémoire de fin d'études d'ingénieur porte sur l'élaboration d'une méthodologie d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement et la gestion automatique de l'aire de trafic avec une application à la plate-forme de Dakar.

L'étude procède d'abord par une approche modulaire en trois maillons de l'aire de mouvement (piste, réseau de voies de circulation, aire de trafic) et évalue la capacité de chacun de ces maillons individuellement. Ensuite, le principe de la coupe minimale est appliqué pour évaluer la capacité globale de cette aire. L'analyse des résultats des simulations numériques faites à partir des données de la plate-forme de Dakar ont permis de valider l'approche adoptée.

Un cahier de charge a été défini pour l'automatisation de la gestion l'aire de trafic en tenant compte de la capacité de l'aire de mouvement et un logiciel a été développé à cet effet. Il contribue à assister d'une part, le gestionnaire de l'espace dans la régulation des flux de trafic pour éviter les surcharges sur l'espace aérien au voisinage immédiat de l'aéroport et au sol, et d'autre part, le gestionnaire des plates-formes aéroportuaires dans l'allocation des créneaux horaires et l'optimisation de l'occupation des postes de stationnement.

Mots clés :

capacité, aire de mouvement, théorie des graphes, gestion des stocks, coupe minimale, automatisation, créneau horaire, file d'attente, application clientserveur.

TABLE DES MATIERES

Pages

Dédicaces i

Remerciements v

Abstract vi

Résumé vii

LISTE DES FIGURES x

LISTE DES TABLEAUX xi

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE: 4
GENERALITES SUR LES METHODES D'EVALUATION DE LA CAPACITE DE

L'AIRE DE MOUVEMENT 4

Introduction 5

CHAPITRE 1: Facteurs influençant la cap acité 6

1.1 Introduction 6

1.2 Définitions 6

1.3 Facteurs influençant la capacité 7

1.4 Conclusion 8

CHAPITRE 2: Circulation au sol 9

2.1 Introduction 9

2.2 Aire de mouvement 9

2.3 Trafic 10

2.4 Système de contrôle 11

2.5 Conclusion 13
CHAPITRE 3: Présentation de l'état de l'art actuel des méthodes d'évaluation de la

capacité de l'aire de mouvement 14

3.1 Introduction 14

3.2 Quelques modèles existants d'évaluation de la capacité 14

3.3 Conclusion 23

Conclusion 24

DEUXIEME PARTIE : 25

EVALUATION DE LA CAPACITE DE L'AIRE DE MOUVEMENT 25

Introduction 26
CHAPITRE 1: Présentation de la méthodologie élaborée d'évaluation de la capacité de

l'aire de mouvement 27

1.1 Introduction 27

1.2 Evaluation de la capacité de piste 27

1.2.1 Modèle analytique 28

1.2.2 Modèle par simulation 37

1.3 Evaluation de la capacité du réseau des voies de circulation 41

1.3.1 Calcul de capacité d'une voie de circulation (arc) : 41

1.3.2 Calcul de la capacité du réseau de voies de circulation : 44

1.4 Evaluation de la capacité de l'aire de trafic 48

1.5 Evaluation de la capacité de l'aire de mouvement 51

1.6 Conclusion 51

CHAPITRE 2: Analyse et interprétation des résultats des simulations 52

2.1 Introduction 52

2.2 Présentation du site test (aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar) 52

2.3 Cas de la piste 55

2.3.1 Evaluation par méthode analytique 55

2.3.2 Méthode par simulation 57

2.3.3 Synthèse des deux méthodes 65

2.4 Cas du réseau de voies de circulation 66

2.4.1 Capacité d'une voie de circulation : 66

2.4.2 Capacité du réseau de voies de circulation : 68

2.5 Cas de l'aire de trafic 70

2.6 Cas de l'aire de mouvement 72

2.7 Conclusion 74

Conclusion 75

TROISIEME PARTIE : 77

GESTION AUTOMATIQUE DE L'AIRE DE TRAFIC 77

Introduction 78

CHAPITRE 1: Généralités sur la gestion de l'aire de trafic 79

1.1 Introduction 79

1.2 Objectifs de la gestion de l'aire de trafic 79

1.3 Contraintes liées à la gestion de l'aire de trafic 79

1.4 Notion d'automatisation 82

1.5 Outils existants sur l'automatisation des opérations au sol 83

1.6 Conclusion 86
CHAPITRE 2: Cahier de charge de l'automatisation de la gestion de l'aire de trafic et

méthodologie de résolution 87

2.1 Introduction 87

2.2 Définition du cahier de charge 87

2.2.1 Gestion << prétactique >> 88

2.2.2 Gestion << tactique >> 89

2.3 Méthodologie de résolution 89

2.3.1 Présentation des outils supports de développement : 89

2.3.2 Automatisation <<prétactique>> 90

2.3.3 Automatisation <<tactique>> 92

2.4 Conclusion 96

CHAPITRE 3: Simulations et validation 97

3.1 Introduction 97

3.2 Simulation << prétactique >> 97

3.3 Simulation << tactique >> 98

3.4 Conclusion 100

Conclusion 101

CONCLUSION GENERALE 102

Sigles, abréviations et acronymes Lexique

Bibliographie

Annexes

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Représentation macroscopique globale des flux aéroportuaires 10

Figure 2: Flux de trafic et structure de contrôle d'un aéroport 11

Figure 3: Attente moyenne théorique en fonction du taux de saturation 16

Figure 4:Relation entre le retard, la capacité opérationnelle et la demande de trafic 17

Figure 5: Estimation de la capacité pratique selon Gilbo 19

Figure 6: Configuration ouverte. 21

Figure 7: Configuration fermée. 22

Figure 8:Rayon de virage à une sortie piste 32

Figure 9:L 'aéronef gagne directement la bretelle de sortie (DGAC, France) 34
Figure 10: L 'aéronef roule jusqu 'en bout de piste, fait un 1/2tour avant de dégager (DGAC,

France) 34

Figure 11 :L 'aéronef décolle de la bretelle (DGA C, France) 36

Figure 12:Le départ remonte la piste avant de décoller (DGAC, France) 36

Figure 13: Logigramme de l'évaluation de la capacité de piste par simulation 40

Figure 14:Réseau de voies de circulation de l'aéroport de Paris Charles-De-Gaulle 41

Figure 15:Sollicitation d'un arc du graphe 42

Figure 1 6:Illustration pour le calcul de n 'max et m'max 44

Figure 1 7:Coupe d'un graphe 45

Figure 18: Flot dans un graphe de voies de circulation 46

Figure 19: Zone de protection des postes de stationnement 49

Figure 20:Exemple de blocs sur l'aire de trafic (Doc9157) 50

Figure 21 :Réseau représentant l 'aire de manoeuvre 51

Figure 22:Topologie de la piste principale de Dakar 56

Figure 23 Capacité de piste en fonction de la proportion des arrivées 57

Figure 24:Cas d'une loi de naissance markovienne (Loi de Poisson) 57

Figure 25:Cas d'une loi de naissance uniforme 58

Figure 26:Simulation avec 100% des aéronefs de catégorie A 59

Figure 27:Simulation avec 100% des aéronefs de catégorie B 59

Figure 28:Simulation avec 100% des aéronefs de catégorie C 60

Figure 29:Simulation avec un dosage de 50% cat A, 30% cat B, 10% cat C et 10% cat D 61

Figure 30:Simulation avec un dosage de 10% cat A, 10% cat B, 20% cat C et 60% cat D 61
Figure 31:Simulation avec 20% des aéronefs de cat A, 30% cat B, 40% cat C et 10% cat D 61

Figure 32:Retard global en fonction du retard moyen 62

Figure 33:Récapitulatif de la capacité de saturation en fonction du retard moyen 63

Figure 34:simulation avec les données réelles de Dakar 64

Figure 35: Variation du pourcentage des aéronefs de la Catégorie C 64

Figure 36:Capacité du réseau calculée par le programme : C=255 68

Figure 37:Capacité du réseau calculée par le programme : C=480 68

Figure 38: Graphe des voies de circulation, aéroport de Dakar 69

Figure 39: Coupe minimale du graphe des voies de circulation, aéroport de Dakar 70

Figure 40: Capacité horaire et demandes 73

Figure 41: Logigramme de la gestion prétactique : 91

Figure 42:Définition de PreviA 92

Figure 43:logigramme mode tactique (arrivées) 93

Figure 44: représentation des entrées des arrivée et départ sur un arc 94

Figure 45:Logigramme en mode tactique (départ) 95

Figure 46:Etat de réservation des postes de stationnement 98

Figure 47:Résultats de la simulation de la gestion tactique 100

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Caractéristiques physiques de la piste 18 /36 53

Tableau 2.Caractéristiques physiques de la piste 03 /21 53

Tableau 3.Moyens radioélectriques 54

Tableau 4. Capacité de la piste en fonction de divers scénarii 56

Tableau 5.Capacités horaires d'un tron çon d'une voie de circulation longue 67

Tableau 6. Capacités horaire d'un tron çon de la voie de circulation courte 67

Tableau 7. Récapitulatif des capacités horaires en fonction du trafic journalier 72

Tableau 8.Récapitulatif des capacités des diffé rents maillons de l'aire de mouvement 73

Tableau 9.Requêtes et réponses 97

INTRODUCTION GENERALE

Contexte du sujet et problématique

Le transport aérien joue un rôle majeur dans le développement économique globalisé que connaît le monde actuellement. Le trafic aérien mondial montre une croissance soutenue depuis une décennie avec un taux annuel de 5% environ (DGAC France1). Dans l'espace géré par l'ASECNA, cette croissance, en termes de mouvements, a été chiffrée à 3,4% 2 entre les années 2000 et 2004.

Les compagnies aériennes, de plus en plus soucieuses de leurs rentabilités économiques, développent le système de hubs. Cette croissance du trafic, conjuguée avec la mise en oeuvre des hubs, engendre un grand flux de trafic au sol pendant les périodes de pointe. Il en résulte, pour les aéroports, des contraintes en terme de capacité engendrant de nouveaux retards, pénalisant les exploitants et compromettant même quelquefois la sécurité. Ce phénomène peut être observé même sur les aéroports à faible densité de trafic habituel pour des sollicitations lors des événements occasionnels qui drainent un flux de trafic important sur ces aéroports. A titre d'exemples, quelques situations ci-dessous peuvent illustrer cela. Il s'agit du cas de l'aéroport de Niamey qui avait été fermé pour saturation lors de l'organisation du sommet de la CEN-SAD en mars 2003. Il y a aussi le cas de l'aéroport de Dakar où souvent, aux heures de pointe, les avions sont obligés d'attendre sur l'une des bretelles pendant plus d'une demi heure avant qu'un poste de stationnement leur soit attribué. Aussi, des études sur l'évaluation de la capacité et sur la rationalisation de la gestion du trafic au sol s'avèrent-elles nécessaires.

Les études de capacité aéroportuaire, en général, ont pour objet d'évaluer les performances d'un aéroport, c'est-à-dire le débit maximal de trafic, exprimé en mouvements d'avions ou en passagers par unité de temps, qu'il est capable de supporter dans des conditions satisfaisantes. La capacité constitue un élément d'aide à la décision dans le cadre de la planification de l'infrastructure aéroportuaire.

1 Bulletin de statistiques de trafic aérien DGAC, 2007

2 WWW .asecana.aero

Il est à noter que les limites de capacité, aussi bien pour les flux de trafic aérien que pour les activités aéroportuaires, sont déjà presque atteintes en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. L'Afrique et particulièrement les Etats membres de l'ASECNA semblent évoluer vers cette situation. Ceci aura d'importants impacts sur la sécurité, l'efficacité, la fluidité et surtout la ponctualité des opérations de transport aérien pouvant entraîner des conséquences économiques graves.

Objectif de l'étude

Cette étude poursuit un double objectif. Il s'agit d'une part, de proposer une méthodologie d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement et d'autre part, de concevoir et de valider un logiciel d'assistance à la gestion automatique de l'aire de trafic.

But de l'étude

Le but essentiel de cette étude est :

- d'aider les gestionnaires de l'espace et ceux des aéroports à honorer l'exigence de ponctualité imposée par les usagers de l'air (passagers et compagnies) ;

- de proposer au gestionnaire d'aéroport un outil d'aide dans l'allocation des créneaux horaires et la coordination horaire par un filtrage permettant de prendre en compte les contraintes des capacités aéroportuaires ;

- de contribuer à la régulation des flux de trafic pour éviter les surcharges sur l'espace aérien au voisinage immédiat de l'aéroport et au sol ;

- d'optimiser l'occupation des postes de stationnement.

Méthodologie

Pour mener cette étude, la méthodologie adoptée a consisté à procéder d'abord à des recherches documentaires et bibliographiques, puis à conduire des entretiens et à dépouiller des données statistiques de trafic aérien de l'aéroport Léopold Sédar SENGHOR de Dakar avant d'effectuer des simulations informatiques, d'analyser les résultats obtenus et d'en tirer les conclusions adéquates.

Organisation du mémoire

Le présent mémoire est structuré en trois parties.

La première partie est intitulée <<Généralités sur les méthodes d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement>>. Son premier chapitre, après avoir défini les concepts opérationnels, indique les différents paramètres qui influencent la capacité d'une plate-forme aéroportuaire. Son second chapitre décrit le système de circulation des aéronefs au sol, puis recense les différents acteurs intervenant sur la plate-forme. Le troisième chapitre fait un état de l'art actuel des méthodes d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement.

La deuxième partie titrée <<Évaluation de la capacité de l'aire de mouvement>>, est composée de deux chapitres. Le premier chapitre se consacre à l'élaboration d'une méthodologie d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement. Le second chapitre procède d'abord aux simulations numériques, à l'analyse des résultats avant de se focaliser sur leur interprétation et leur validation.

La troisième partie porte sur l'automatisation de la gestion de l'aire de trafic. Son premier chapitre présente quelques généralités sur la gestion de l'aire de trafic. Son second chapitre définit le problème posé par cette gestion de l'aire de trafic et propose une méthodologie de résolution. Son dernier chapitre, après avoir présenté les simulations numériques effectuées, se focalise sur l'analyse des résultats en vue de la validation du logiciel.

Enfin, la conclusion générale dresse un bilan de l'ensemble des résultats obtenus par l'étude et propose quelques axes forts de réflexion en vue d'un approfondissement.

PREMIERE PARTIE:

GENERALITES SUR LES METHODES D'EVALUATION DE
LA CAPACITE DE L'AIRE DE MOUVEMENT

Introduction

L'évaluation de la capacité d'un aéroport n'est pas toujours une entreprise aisée. Les acteurs impliqués travaillent en prenant en compte les facteurs qui influent sur la capacité, eu égard à la configuration du trafic sur la plate forme et les moyens utilisés pour le gérer.

Dans cette première partie, nous présenterons d'abord quelques facteurs influençant la capacité, ensuite nous décrirons la circulation des avions au sol et enfin nous ferons l'état de l'art actuel des méthodes d'évaluation de la capacité.

CHAPITRE 1: Facteurs influençant la capacité

1.1 Introduction

De manière générale, la capacité dépend du temps minimum nécessaire au traitement des éléments qui entrent dans l'un des systèmes et de la fréquence d'apparition dans ce système. Pour déterminer les facteurs influençant la capacité, il est nécessaire de préciser le concept de capacité qui a retenu notre attention.

1.2 Définitions

Il existe différentes définitions de la capacité d'un aéroport. Nous retiendrons suivante3 :.

- la capacité théorique : c'est le nombre de mouvements que le dispositif aéroportuaire pourrait idéalement écouler durant un temps spécifié sans tenir compte de la qualité de service. Cette capacité correspond donc à un seuil ultime ou de saturation qu'il est en pratique impossible d'atteindre: elle ne peut se calculer que par extrapolation des mesures sur le trafic réel ou par l'intermédiaire de modèles de calcul représentatifs du fonctionnement de l 'aéroport.

- la capacité opérationnelle (ou pratique) correspond au débit maximal que l'aéroport peut réellement écouler, sans que la qualité de service en soit dégradée au delà d'un seuil fixé. Ce seuil correspond en pratique à un niveau de sécurité requis (respect des règles de la circulation aérienne) et à un retard moyen ne devant pas être dépassé (3 à 4 minutes par avion par exemple). En général, cette capacité peut se déduire directement de l'analyse du trafic réel et de ses retards.

- la capacité de programmation qui est la capacité affichée officiellement ; elle est utilisée pour limiter le trafic aéroportuaire en amont, lors de l'attribution des créneaux

3 Manuel d'évaluation de la capacité de la DGAC France, Novembre 2005.

horaires aux compagnies. La différence entre la capacité de programmation et la capacité opérationnelle correspond à une marge de fonctionnement.

Elle est relative aux incertitudes existant sur la demande : cette marge est d'autant plus importante que la demande finale de trafic dépasse la demande formulée lors de la programmation.

La capacité, qu'elle soit théorique, opérationnelle ou de programmation, est le résultat global du fonctionnement de chaque sous-système impliqué dans la gestion du trafic.

1.3 Facteurs influençant la capacité

La notion de capacité permet de quantifier les limites de tout système offrant à des usagers un service partagé. Elle se définit par la demande ne devant pas être dépassée pour que le service effectif rendu par le système corresponde à l'attente des usagers. Les facteurs influençant cette capacité seront scindés en deux classes : une qui regroupe les facteurs qui ont un impact sur le temps d'occupation du système et celle de ceux qui influent sur la fréquence d'apparition dans le système.

> Facteurs qui ont un impact sur le temps d'occupation du système

- Les infrastructures de l'aéroport sont un premier facteur influençant la capacité. Le dispositif de piste (taille, nombre, disposition et équipement des pistes) est généralement considéré comme le point le plus sensible, mais l'impact des autres installations ne doit pas être négligé. La diversité et la disposition des aires de trafic ou des voies de circulation (taille, accessibilité, équipements) influencent fortement les temps de roulage et peuvent être limitatifs pour certains types d'avion.

- La composition du trafic est également un facteur de première importance. La classification de l'aéroport détermine la nature des vols autorisés, en fonction de leur vitesse d'approche et de leurs objectifs (commercial, court ou long courrier), ce qui fixe indirectement l'ordre de grandeur de la capacité de l'aéroport et de l'aire de mouvement en particulier.

> Facteurs qui ont un impact sur la fréquence d'apparition dans le système - Les procédures d'exploitation des aires de trafic et des voies de circulation (qui doivent être conformes aux règles de circulation), peuvent s'avérer plus ou moins efficaces en terme de retards générés. Sur ce point, la compétence technique des contrôleurs et des équipages (connaissance de la plateforme et de l'avion, séquence des actions et aptitudes à collaborer) peut jouer un rôle considérable.

- La répartition du trafic dans le temps agit aussi sur l'efficacité du système à le traiter. Ainsi, selon l'intervalle de temps correspondant à la pointe du trafic, la capacité sera plus ou moins grande.

Par ailleurs, d'autres facteurs extérieurs au système aéroportuaire agis sent sur les deux groupes de facteurs cités ci-dessus. Ce sont entre autres : des problèmes environnementaux (écologie et gestion des nuisances sonores), des politiques douanières et policières (anti-terrorisme notamment), les phénomènes météorologiques dangereux (orages, brouillard, grêle, neige), les stratégies des autres aéroports et des autres compagnies.

1.4 Conclusion

Ce chapitre premier nous a indiqué que la capacité est influencée par plusieurs paramètres dont certains sont maîtrisables par l'autorité aéroportuaire tandis que les autres s'imposent à elle. Il est impératif d'identifier clairement ces facteurs maîtrisables et d'appliquer la stratégie adéquate. Pour cette fin, la connaissance de la circulation au sol s'avère être une donnée primordiale.

CHAPITRE 2: Circulation au sol

2.1 Introduction

Le système de circulation au sol d'un aéroport présente trois composantes : l'aire de mouvement, le trafic et le système de contrôle. La finalité générale de ce système est d'assurer l'écoulement du trafic en minimisant les coûts d'opération tout en assurant des niveaux acceptables de sécurité et de confort aux usagers. Dans ce chapitre, il sera présenté l'infrastructure (aire de mouvement) et les équipements destinés à accueillir les avions, le trafic et le système de contrôle.

2.2 Aire de mouvement

La circulation des avions au sol peut subir d'importants aléas dus à la saturation du trafic, aux incidents bloquant des voies de circulation, à la nature de la chaussée, aux conditions météorologiques (pluie, neige, glace, tempête de sable) et en particulier aux conditions de visibilité. Ceci se traduit alors par d'importants retards mal ressentis sur le plan commercial par les passagers et les compagnies aériennes.

L'efficacité maximale d'un aéroport n'est obtenue qu'en réalisant un équilibre entre, d'une part, les aérogares de passagers et de fret, et d'autre part le système de pistes, le système de postes de stationnement et les zones d'entretien des avions. Ces éléments fonctionnels distincts sont reliés par le réseau de voies de circulation. Ce réseau constitue ainsi le support des échanges physiques entre les divers sous systèmes de la plateforme aéroportuaire et son fonctionnement efficace est essentiel à l'utilisation optimale de la plate-forme.

Figure 1 : Représentation macroscopique globale des flux aéroportuaires

Au niveau organisationnel et opérationnel, on peut identifier des zones de circulation distinctes : les zones des pistes, la zone des voies de circulation, les zones des rampes associées à des zones de postes de stationnement. Chacune de ces zones comporte des règles spécifiques de fonctionnement et peuvent être sous la supervision directe de contrôleurs aériens différents. Remarquons que sur un grand aéroport, plusieurs zones de pistes et de postes de stationnement peuvent coexister avec en général des voies de circulation qui permettent d'assurer la connexion et l'accessibilité de celles-ci. Sur nos aéroports africains et particulièrement des pays ASECNA, nous n'avons généralement qu'une seule piste avec un réseau de voies de circulation relativement simple, la plupart ayant une configuration en « T ».

2.3 Trafic

La circulation des aéronefs au sol intègre celle des très nombreux véhicules de servitude, celle des véhicules de secours ainsi que celle des aéronefs remorqués ou non, en provenance ou à destination des aires d'entretien. La circulation au sol des aéronefs conditionne pour une grande part la capacité des aéroports ainsi que l'encombrement des espaces aériens environnants. Elle a un impact important sur la sécurité, la qualité de service et l'économie des opérations de transport aérien.

Au cours d'un vol un avion doit affronter le trafic sol aussi bien au niveau de l'aéroport de départ que de l'aéroport d'arrivée. L'aéroport est sans doute au coeur du transport aérien : il est l'unique point de rencontre d'une multitude d'intervenants et constitue la seule position d'arrêt des avions. Les arrivées s'y transforment en nouveaux départs, ce qui lui confère un rôle particulier de dispositif d'alimentation des flux de trafic.

Figure 2: Flux de trafic et structure de contrôle d'un aéroport

Les mouvements au sol sont classés en trois grandes catégories : arrivées, départs et transferts d'un poste de stationnement à un autre. Si sur une durée d'une journée par exemple, les deux premiers types de mouvements ont tendance à s'équilibrer en volume, le troisième type reste marginal sur beaucoup d'aéroports.

2.4 Système de contrôle

Pour écouler le trafic au sol, un ensemble de procédures est défini selon les aéroports, eu égard aux infrastructures et équipements disponibles, aux conditions météorologiques et à la densité de trafic. Ainsi, sur les aéroports à forte densité de trafic, une entité distincte sera chargée d'assurer la gestion des aéronefs circulant au sol. Les responsabilités de l'ATC et des pilotes dans l'évolution des aéronefs au sol sont tributaires des procédures utilisées.

De l'étude produite par G. GABAGUIDI, L. ZOUNGRANI et T. ATI-ATCHA4 nous tirons les cas suivants :

- la prévention des abordages par l'ATC

- la prévention des collisions par le pilote par observation visuelle le long des voies de circulation et aux intersections. L'ATC intervient aux intersections en instituant des priorités, mais seulement en cas de nécessité pour maintenir l'écoulement de la circulation.

- la prévention des collisions par le pilote par observation visuelle le long des voies de circulation et aux intersections. L'ATC intervient en désignant des parcours spécifiques et, en instituant des priorités aux intersections en cas de nécessité pour maintenir l'écoulement de la circulation.

- la prévention des collisions par le pilote par observation visuelle le long des voies de circulation et aux intersections. L'ATC est chargé de désigner des parcours spécifiques et d'instituer des priorités, ainsi que d'assurer la séparation latérale aux intersections.

- l'ATC est chargé de désigner des parcours spécifiques, d'assurer un espacement longitudinal satisfaisant le long des voies de circulation et aux intersections, d'instituer des priorités et d'assurer la séparation latérale.

Aussi, les compagnies aériennes attendent d'un système de gestion du trafic sol qu'il :

- assure la sécurité de la circulation au sol et la fluidité des flux de trafic au sol ;

- résolve au mieux les situations de conflit ;

- respecte au plus près la programmation première des vols ;

- facilite les manoeuvres aux abords des postes de stationnement ;

- accélère les phases de roulage à l'atterrissage et au décollage ;

- minimise les temps d'attente moteurs éteints (aux postes de stationnement) ou en marche (entrées et sorties de pistes, voies de circulation, postes de stationnement).

4 Mémoire de fin d 'étude d 'ingénieur sur la gestion du trafic avion au sol, EAMA C Juillet 2004

2.5 Conclusion

La circulation au sol est une donnée complexe qui met en jeu plusieurs intervenants. La fluidité de celle-ci n'est possible que lorsqu'il existe une coordination harmonieuse des activités des différents intervenants (cas du Collaborative Decision Making de l'Eurocontrol). La circulation au sol a un impact sur la capacité. Partant de la connaissance de la dynamique du trafic au sol, des recherches sur l'évaluation de la capacité des différents maillons du système aéroportuaire ont été entreprises.

CHAPITRE 3: Présentation de l'état de l'art actuel des

méthodes d'évaluation de la capacité de l'aire de

mouvement

3.1 Introduction

La détermination de la capacité d'un module de stockage ne pose pas de gros problèmes. La capacité d'une citerne est par exemple de 100 hectolitres. Par contre, il est plus délicat de déterminer la capacité d'un module où s'écoulent des flux, dès lors que la présentation de ces flux à l'entrée du module ou du système est aléatoire. En effet, et sauf cas irréaliste, il est toujours possible d'écouler une quantité donnée. Cependant et suivant son importance, les conditions et le temps dans lesquels elle va être écoulée seront différents.

Dans ce chapitre, nous nous attellerons à dresser un panorama des études disponibles sur les méthodes d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement ou de l'un de ses différents maillons.

3.2 Quelques modèles existants d'évaluation de la capacité

i) Modèle proposé par la DGAC- STAC, France

Un modèle d'évaluation de la capacité d'un système de piste a été proposé par le STAC1. Le principe de calcul est basé sur l'application de la théorie de files d'attente à une seule piste. Quatre types de séquences d'opérations sont considérées : atterrissage suivi d'atterrissage, atterrissage suivi de décollage, décollage suivi d'atterrissage et décollage suivi de décollage. La capacité horaire CH (nombre maximum moyen d'avions par heure qui peuvent être servis par la piste) y est donnée par la formule empirique:

CH =

2

1

tAA

pttpptp

2 + + - + -

()(1 ) (1 )

AD DADD

où p est la proportion d'atterrissages sur les décollages ;

1 ex-STBA (Service Technique de Bases Aériennes, France)

tAA (respectivement tAD, tDA et tDD) est le temps moyen d'occupation de la piste pour une opération atterrissage-atterrissage, (respectivement atterrissage-décollage, décollage-atterrissage et décollage-décollage).

Quelques valeurs standard pour tAA, tDD et CH sont :

- 60s» tAA » 150s

- 50s» tDD » 90s

- 30» CH » 80

Ce modèle ne prend pas en compte la distribution des instants d'arrivée ou de départ des avions et est donc très peu précis.

ii) Modèle de détermination de temps d'attente

Des modèles issus de la théorie des files d'attente [Ashford et Wright, 1979] permettent de tenir compte de la variabilité des temps d'opération.

è Ainsi, supposant que la loi de présentation des avions dans le système est poissonienne, que la politique de service est de type `premier arrivé premier servi' (FCFS 1) et que le système est à l'état stationnaire, on peut alors appliquer la formule de Pollaczek-Khinchin [Hillier et Lieberman, 2001], qui donne l'attente moyenne A dans le système :

2

A a

=. . ? + 2

2 1-s
p L

sp

? 1

1 2

est le taux de saturation, 2 est le

s = est le temps de service moyen, 2s

ñ==

p p

nombre moyen d'aéronefs qui demandent à être servis par unités de temps, a est l'écart type du temps de service de moyenne s.

Il ne peut y avoir d'état stationnaire que si 2? p, sinon l'attente est infinie.

1 :First Come, First Served

Figure 3: Attente moyenne théorique en fonction du taux de saturation

è Il est possible de proposer des modèles d'estimation des retards moyens beaucoup plus complexes sans que la précision soit nécessairement meilleure, par exemple, le STBA (1975) a proposé le modèle suivant :

An

()()()

2 ?

mtt

? ?ññññññ

-1-1?-

-1tt1?t ? -

t-1 ? ?

+ + ? ? +

? ?? + ??1 ??

22 2m22

22mmm ?

? ?

où : An est l'attente moyenne totale au cours de la nième heure, m = 2n-1, n est le nombre d'heures dans le même état,

2

t s, 2

= ? + 2 ó ?

? 1 ? ó est la variance du temps de service,

? ?

ñ = ëns, ën est la demande pendant la nième heure, s est le temps de service moyen.

A quelques facteurs près, toutes ces formules présentent des similarités, elles relient par une relation croissante le taux de saturation et le retard moyen. En se fixant de seuils remarquables, on déduit les niveaux de capacité opérationnelle et de capacité pratique comme l'indique cette figure :

Figure 4:Relation entre le retard, la capacité opérationnelle et la demande de trafic

Ainsi, se fixant un seuil d'attente de 4 minutes, le STBA (1986) en déduisait la capacité pratique de la piste.

Ces modèles ne peuvent tenir compte de façon précise de la configuration des pistes et des conditions réelles de trafic. En effet ces modèles ne prennent en compte qu'un nombre limité de facteurs parmi une multitude de facteurs qui influent sur la capacité du système de pistes et considère un état stationnaire du système, ce qui ne correspond pas à une situation de fonctionnement habituel.

Compte tenu des limites des modèles ci-dessus, différents auteurs se sont intéressés à évaluer la capacité aéroportuaire à partir de données statistiques de ses activités.

iii) Une approche statistique globale

En général, les études développées dans un sens statistique ont un caractère global compte tenu de la forte interaction entre les flux d'arrivée et de départ sur une ou plusieurs pistes. Il serait difficile d'en séparer les causes et les conséquences sur la capacité de chacun.

Nous citons ainsi l'approche statistique globale présentée par Gilbo (1993). La méthode utilisée consiste à estimer la courbe de capacité de l'aéroport en considérant conjointement le nombre d'arrivées et de départs par période de 15 minutes. Cette méthode est fondée sur l'hypothèse selon laquelle pendant la période considérée, les arrivées et les départs observés pendant les heures de pointe reflètent la performance de l'aéroport à son niveau maximum de capacité. Par conséquent, la courbe enveloppant les données observées est considérée comme une évaluation de la capacité de l'aéroport. Les données observées sont organisées selon les conditions de fonctionnement de l'aéroport afin de fournir des courbes de capacité pour différentes conditions spécifiques associées à des configurations de piste et de conditions météorologiques différentes. On suppose que l'aéroport utilise un ensemble limité de configurations de pistes avec une fréquence suffisante pour retirer des données statistiques en nombre suffisant afin d'estimer valablement les courbes de capacité. Les conditions atmosphériques sont groupées par catégories opérationnelles, reflétant ainsi les limitations conventionnelles de visibilité et de plafond. Des courbes de capacité peuvent alors être obtenues pour ces différentes conditions atmosphériques. La méthode considère à la fois le planning des arrivées/départs et l'ensemble des arrivées et des départs observés pendant des intervalles de 15 minutes sur une longue période (par exemple un mois ou plus). Les coordonnées de chaque point montrent le nombre d'arrivées et de départs effectués pendant le même intervalle de 15 minutes. La courbe de capacité est estimée en traçant une enveloppe convexe et linéaire par morceaux, pour couvrir l'ensemble de ces points. On en déduit une relation implicite reliant le nombre maximum de départs possibles au nombre d'arrivées.

Figure 5: Estimation de la capacité pratique selon Gilbo

La méthode précédente proposée par Gilbo élimine certaines valeurs extrêmes observées qui reflètent des événements rares pendant lesquels un aéroport fonctionne au-delà de ses limites opérationnelles normales, c'est-à-dire pendant une période de temps très courte, dans des conditions pouvant éventuellement mettre en jeu la sécurité des opérations. Les critères de rejet sont :

- la proximité des observations extrêmes aux observations les plus fréquentes

- la fréquence relative de ces observations extrêmes.

Dans son approche, Gilbo ne tient pas compte du fait que très souvent les atterrissages présentent un caractère prioritaire par rapport aux décollages. Aussi semble-t-il judicieux d'établir pour un niveau d'atterrissage donné la distribution des fréquences de décollage des aéronefs.

iv) Le Modèle ASAC de l'évaluation de la capacité de piste de la NASA

La NASA, dans le cadre de l'étude ASAC1, a développé un modèle pour l'évaluation de la capacité associée aux pistes d'un aéroport. Ce modèle est destiné à estimer la capacité d'un aéroport en fonction des conditions météorologiques, des procédures de gestion du trafic, de la demande du trafic et du niveau d'équipement de l'aéroport. La capacité est représentée comme la frontière de Pareto des flux des départs et des arrivées par période de temps. La durée de cette période peut varier de 15 à 60 minutes. Cette frontière est la limite supérieure au delà de laquelle les nombres de départs et d'arrivées ne peuvent plus être augmentés simultanément.

Afin de procéder au calcul de la capacité, les paramètres pij, le temps moyen entre deux opérations ýij , l'écart type du temps inter-opérations, où le premier avion est de type i et le deuxième est de type j, sont définis. La fonction de distribution des temps inter opérations N(t, p, ý), est supposée suivre une loi normale. Le temps moyen entre deux arrivées est alors donné par :

P AA t= ?? PP i N t , ì , ó

() j ( ij ij )
ij

Pi est la proportion d'avions de type i dans le flot des arrivants.

L'estimation du nombre d'arrivées sur la piste pendant une heure est alors donnée par l 'expression :

60

M

??

PiPj ij

ì

ij

Cette formule donne la valeur de la capacité associée à la situation où on considère uniquement des arrivées. Les départs seront alors insérées dans le flux des arrivées de manière aléatoire. La fonction de distribution du temps disponible pour effectuer cette insertion est donnée par :

p p N ? ì ìì ì ó óóó?

?? - - - +++

2 2 2 2

j ij RRc,ijRRc

i ??

A DAD

ptRRc() ---= ?? AD i j

En augmentant progressivement le nombre de départs on obtient une série de points qui décrivent la courbe de capacité.

1 Aviation System Analysis Capability

Ce modèle de capacité ne peut avoir qu'un caractère indicatif ; il sera difficile de l'utiliser pour évaluer l'influence de tel ou tel paramètre ou de telle ou telle modification d'une procédure opérationnelle sur la capacité du système de pistes. On peut ainsi considérer qu'avec ce modèle, on atteint la limite de ce que la théorie peut apporter pour évaluer la capacité d'un système de pistes.

v) Méthode analytique proposé par le docteur Antonio A. Trani1

Le principe de cette méthode est de partir du temps minimum qui sépare le traitement de deux avions consécutifs par le système de piste. La capacité cherchée sera alors l'inverse de ce temps minimal. Elle s'appuie à la fois, sur les performances des avions en approche et au départ, sur les séparations réglementaires et sur les catégories de turbulence de sillage. Ces données seront déterminées en tenant compte de la composition de trafic.

Cette méthode suppose deux hypothèses :

- La configuration ouverte (Opening case) : la vitesse d'approche Vi de l'aéronef i de tête est supérieure à celle de l'aéronef j (vitesse Vj) qui le suit en approche, Vi >Vj Le temps minimal qui sépare deux arrivées

consécutives est : )

ä

1 1

T=+ã-

ij (

ij V V V

j j i

Figure 6: Configuration ouverte.

1 Virginia Polytechnic Institute and State University, US.

- La configuration fermée (Closing case) : la vitesse d'approche Vi de l'aéronef i de tête est inférieure à celle de l'aéronef j (vitesse Vj) qui le suit en approche, Vi < Vj. Le temps minimal qui sépare deux arrivées

ä

consécutives est : T=

ij

ij V

j

Figure 7: Configuration fermée.

Finalement un temps minimal moyen de séparation entre deux arrivées consécutives est calculé en tenant compte de la probabilité d'occurrence des deux configurations cidessus. Pour la piste destinée à l'arrivée uniquement, la capacité sera donnée par :

C1
=

Tij

Dans le cas d'une piste destinée à l'atterrissage et au décollage, la méthode consiste à voir combien de départs il est possible d'insérer entre les arrivées ; soit n ce nombre. On aura :

C +

= 1

n

Tij

Cette méthode nous paraît satisfaisante. Cependant, les hypothèses (minima) prises en compte ne s'appliquent directement pas au cas des aéroports ASECNA.

Une des méthodes d'évaluation de la capacité de piste que nous allons proposer consistera à adapter ce modèle de Trani aux terrains ASECNA (Voir partie II).

vi) Méthode par simulation

Une autre approche de l'évaluation de la capacité est possible en essayant de modéliser directement les processus physiques mis en jeu, notamment avec leurs aléas et leur caractère non stationnaire. Suivant le degré de détail avec lequel les flux d'aéronefs sont appréhendés par les modèles de simulation, on discernera des modèles de type macroscopique.

vii) Quelques outils existants de calculs de capacités et de simulations

Des outils d'évaluation de la capacité existent :

- des outils algorithmiques dédiés à la détermination de la capacité aéroportuaire ou de l'un des maillons de l'aéroport (The FAA Airfield Capacity Model, CAMACA) ;

- des outils de simulation dédiés à la détermination de la capacité aéroportuaire ou de l'un des maillons de l'aéroport (ARCTerm, SIMMOD, RAMS+Sol, TAAM, OPAL) ;

- des outils de simulation généralistes (AUTOMOD, FLOWSIM).

3.3 Conclusion

La capacité aéroportuaire est une vieille notion. Cependant, il n'existe pas encore une méthode standard pour l'évaluer. Les autorités aéroportuaires utilisent le plus souvent de procédés empiriques. Il existe dans certains cas des outils élaborés, mais malheureusement, propriétaires.

Conclusion

Cette partie a été consacrée à l'identification de quelques facteurs dont dépend la capacité et la manière dont ils influent sur celle-ci, à une vue de la circulation au sol et à l'état de l'art actuel des méthodes d'évaluation de la capacité. Dans le troisième chapitre, nous avons vu que certaines méthodes sont trop complexes pour être implémentées. D'autres ont des insuffisances évidentes. Par contre, la méthode du Dr. Antonio A. Trani et la méthode par simulation nous conviennent. Cependant, la méthode du Dr. Antonio A. Trani n'est pas directement applicable dans les terrains ASECNA. Les méthodes par simulation quant à elles utilisent des outils qui ne sont facilement accessibles.

Dans la partie qui va suivre, il sera étayé la méthodologie que nous avons conçue pour l'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement en corrélation avec les procédures, pratiques, infrastructures et équipements courants sur les aéroports des Etats membres de l'ASECNA.

DEUXIEME PARTIE :

EVALUATION DE LA CAPACITE DE L'AIRE DE
MOUVEMENT

Introduction

Les études de capacité portant sur l'aire de mouvement servent, dans le cadre de la planification de l'infrastructure aéroportuaire, à l'établissement des documents de planification à long terme de l'aéroport (APPM) et permettent de juger de l'opportunité de projets d'investissements à court et moyen termes.

Dans cette partie, avant d'évaluer la capacité de l'aire de mouvement, qui sera une sorte de synthèse, nous allons d'abord évaluer la capacité de ses trois composantes à savoir la piste, le réseau de voies de circulation et l'aire de trafic.

Dans le premier chapitre, pour évaluer la capacité de piste, nous allons élaborer une méthode inspirée de celle du Dr. Antonio A. Trani d'une part et concevoir un outil d'évaluation par simulation d'autre part. Pour l'aire de trafic, nous allons bâtir un modèle s'appuyant sur la théorie de la gestion des stocks (recherche opérationnelle). En ce qui est de la composante, réseau de voies de circulation, nous allons proposer une méthode basée sur la théorie des graphes (recherche opérationnelle). Un deuxième chapitre présentera les résultats obtenus après application de nos méthodes à quelques cas dont celui de l'aéroport de Dakar ainsi que les analyses et interprétations de ces résultats.

CHAPITRE 1: Présentation de la méthodologie élaborée

d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement

1.1 Introduction

Pour connaître le nombre de mouvements qui peut être réalisé sur une aire de mouvement, il est nécessaire de déterminer la capacité de celle-ci. La capacité d'une aire de mouvement et de ses maillons est ainsi une donnée capitale aussi bien pour le gestionnaire de la plate forme aéroportuaire que pour les autorités compétentes en matière d'aviation civile ou même les compagnies aériennes.

Dans cette partie, nous allons d'abord évaluer la capacité des composantes de l'aire de mouvement (pistes, voies de circulation, aire de stationnement) avant d'en déduire celle de l'aire de mouvement proprement dite. Deux approches seront prises à savoir :

- une approche par manipulation d'un modèle mathématique ou approche analytique

- une approche par simulation (elle concerne uniquement la piste).

1.2 Evaluation de la capacité de piste

La configuration de l'aéroport détermine le taux de fréquentation de chaque catégorie d'avion. Les normes de séparation entre les mouvements dépendent de leurs types et des équipements existants. Aussi, la capacité de la piste est différente dans chaque configuration.

Hypothèses :

- Nous supposons qu'à l'arrivée, les aéronefs naissent à l'IAF au premier niveau d'attente. L'aéronef commence son approche lorsqu'il n'y a aucun autre aéronef en approche, sinon, il attend. Dans le cas où l'aéronef commence son approche, il doit être tenu compte du fait qu'au moment où il sera au verrou de piste, la piste soit libre.

- Nous supposons que le verrou de piste est au FAP.

- Les aéronefs au départ naissent au point d'entrée piste. Ils ne peuvent pénétrer sur la piste que lorsque simultanément :

- s'il n'y a aucun aéronef qui a passé le verrou de piste en approche

- si l 'aéronef qui vient d'atterrir a dépassé sa bretelle

- si l'aéronef au départ a décollé.

Une fois sur la piste, l'avion au départ ne peut commencer la course au décollage que si la piste est libre.

- Le décollage est effectif lorsque l'aéronef a atteint la vitesse de sécurité au décollage V2.

- Les situations de dysfonctionnement (approches interrompues, pannes, etc.) n'ont pas été intégrées dans le modèle de calcul des capacités.

1.2.1 Modèle analytique

Pour déterminer la capacité de piste, posons :

ROT = temps d'occupation de la piste (runway occupancy time). Ce temps est fonction des paramètres pertinents suivants :

- nature du trafic

- position et type de voies d'entrée/sortie

- état de la surface de la piste

- minima de séparation

Il sera traité d'abord les deux cas simples d'utilisation d'une piste destinée uniquement au décollage d'une part et uniquement à l'atterrissage d'autre part. Ensuite, il sera traité le cas d'une piste banalisée (piste utilisée à la fois au décollage et à l'atterrissage).

i) Piste utilisée uniquement pour les décollages :


· Supposons d'abord que nous n'ayons qu'une seule catégorie d'aéronefs qui fréquentent la plateforme. Alors, posons :

- C la capacité (en nombre d'avions par heure),

- ROTd le temps d'occupation au départ (en seconde),

- min la séparation minimale entre deux départs en secondes (due par exemple à la turbulence de sillage)

Posons e = sup(ROT d , min). Alors, le nombre d'aéronefs qu'on peut écouler par unité

de temps est 1 . Si on exprime e en secondes, en une heure, on peut en écouler : e

C 3600 =

e

· Lorsque la piste accueille n catégories d'avions et que ceux-ci utilisent une seule entrée de piste avec bien stir des ROTdi différents (ROTdi étant le ROTd pour un avion de la catégorie i=1..n). En outre, désignons par Pi la proportion de la catégorie i dans le trafic global.

Si min(i,j) est la séparation minimale imposée entre deux départs consécutifs i et j. L'écart minimal (e) retenu entre deux départs consécutifs est la moyenne pondérée des eij tels que : eij=sup(ROTdi, min(i,j)), j étant l'avion suiveur :

in =

j

=

n

e

=

??

P i j

·

e ij

i

= 1 1
j=

 

Pij est la probabilité qu'un avion i suive un avion j et vice versa (P ij = P ji =P i × Pj).

On aboutit également à :

C 3600 =

e

 

· Mettons nous maintenant dans le cas où il existe plusieurs entrées de piste, m au total. Supposons que chaque avion i ait une probabilité Qil d'emprunter l'entrée de piste l, (l=1. .m) et notons ROTd il le ROTd de cet avion i lorsqu'il emprunte l'entrée

piste l. Alors le ROT di pondéré de cette catégorie i d'avion est :

ROT d

lm=

= ? Q·ROT

i il

il d

l =1

On aboutit également à la formule finale :

C 3600

= avec ??

e P e

= ·

i j ij

e i=1 1

j=

in=jn =

ii) Piste utilisée uniquement à l 'atterrissage :

· Considérons que l'aéroport est fréquenté par une seule catégorie d'aéronefs et qu'il existe une seule sortie de piste. Soient ROTa le temps d'occupation de la piste à l'arrivée et min la séparation minimale entre aéronefs à l'arrivée.

D

V

Notons T le temps que met l'avion entre l'IAF et le seuil de piste. On a : T =

avec D=distance (IAF, seuil).

Posons e=sup (T, ROTa, min). Alors

C 3600 =

e

 

· Supposons maintenant que la plateforme soit fréquentée par n catégories d'aéronefs avec une unique sortie de piste.

Soient ROT a i le temps d'occupation de la piste pour un avion de la catégorie i à
l'atterrissage et min(i,j) la séparation minimale en temps entre un avion de catégorie i et un autre de catégorie j.

D

Notons Tj le temps que met l'avion suiveur pour aller de l'IAF au seuil. On a

T=

j V

j

La probabilité pour qu'un avion de catégorie i suive un autre de catégorie j et vice

versa est P ij = P ji = P i × P j .

e ij

P i j

n n

En Posant eij=sup(Tj, min(i,j), ROTa i ), on aura alors : ??

e=

i==

1 1
j

Et finalement

C 3600 =

 

e

· Supposons ensuite qu'il existe plusieurs sorties pistes (m au total), que la probabilité pour qu'un avion de catégorie i emprunte la voie de sortie l est Qil et que le temps d'occupation de la piste est ROTa il. Alors le temps moyen pondéré d'occupation de la

lm=

piste par un avion de catégorie i est : i il

ROT a = ? Q· ROT

il a

l=1

Avec un raisonnement similaire aux cas précédents on aboutit à :

C 3600 =

e

iii) Cas de piste banalisée

Dans ce point, nous évaluerons la capacité d'une piste utilisée à la fois au décollage et à l'atterrissage.

On pose :

eaa : l'écart minimal en temps entre la fin d'une arrivée et la fin d'une autre.

eda : l'écart minimal en temps entre la fin d'un départ et la fin d'une arrivée.

ead : l'écart minimal en temps entre la fin d'une arrivée et la fin d'un départ.

edd : l'écart minimal en temps entre les fins de deux départs.

d(verrou,seuil) : la distance entre le verrou et le seuil de piste

ead = ROTd - T twy - seuil

Ttwy-seuil est le temps que l'aéronef au départ mettra pour atteindre sa position `aligné prêt'.

eROT=+

da aV

d Verrou seuil

(, )

app

Nous avons alors : eaa= ead +eda + z.edd z = e aa - ead - eda

edd

×

36002 (ceci revient à

pour Z>0. Si Z<0, c=

ead eda

+

E(Z) (partie entière de Z) est le nombre de départs qu'il est possible d'insérer entre deux arrivées consécutives.

Finalement : (())

c+

=36001 EZ

eaa

élargir l'intervalle de temps eaa pour pouvoir introduire un départ, on aura ainsi

eaa=ead+eda )

ead et eda sont calculés en tenant compte de la flotte qui fréquente le terrain. Ainsi pour

n m n m

deux types i, j nous aurons : = ??

ead

i

Pe

ij a i d j

j

et = ??

eda

i

P e

ij d i a j

j

ea i d j et edi a j sont respectivement les écarts minimaux entre une arrivée de catégorie i et un départ de catégorie j et entre un départ de catégorie i et une arrivée de catégorie j.

iv) Calculs de ROTa et ROTd

Pour évaluer les temps d'occupation de piste ROT, il existe deux principales approches :

- une approche empirique qui consiste à faire des observations sur le trafic réel durant un intervalle de temps donné.

- une approche théorique qui consiste à utiliser un modèle mathématique de l'évolution des avions en approche et au sol pour évaluer ces grandeurs.

Dans notre étude nous avons opté pour cette deuxième approche.

Figure 8:Rayon de virage à une sortie piste

A partir du schéma de la piste ci-dessus, on trouve un rayon de virage :

R=

b

'

b

 
 
 

/

tgT
(

T

/ 2)

2)().( SinTtg

Modélisation

Pour calculer le ROTa et le ROTd, nous avons écrit un algorithme qui tient compte de :

- La vitesse d'approche

- Les positions des voies de circulation

- Les vitesses de roulage sur la piste ainsi que les accélérations et décélération admissibles.

Nous avons muni le plan d'approche (plan vertical contenant l'axe de piste) d'un repère dont l'origine est la projection du FAP au sol, un axe vertical dirigé vers le haut et un deuxième axe horizontal confondu à l'axe de piste. L'unité utilisée est le mètre.

Les données utilisées pour les modèles de décollage et d'atterrissage sont extraites du manuel de conception d'aérodrome Doc9 157, 2ième partie intitulée « voies de circulation, aires de trafic et plates-formes d'attente de circulation », édition 2005.

Calcul de ROTa

- De l'IAF au point de toucher, la vitesse utilisée est Vapp (vitesse d'approche) qui est égale à 1,3 fois Vdec (vitesse de décrochage). Le temps correspondant est alors

L

t = où Lapp est la distance de l'IAF au seuil.

app

appV

app

Posons S1 l'abscisse du point de toucher.

- Après le toucher, l'aéronef roule pendant 15 secondes avant de commencer à freiner à une vitesse Vsf telle que :

V sf = V app - 2,72m /s, vitesses en m /s

Soit S2 l'abscisse atteinte après ces 15 secondes.

- Calcul de la décélération (Dec) qu'il faut pour avoir la vitesse Vx requise au point de sortie E(i) :

> Si la décélération Dec < 1 ,5m/s2, alors la sortie E(i) sera prise. On

-

calcule alors le temps de roulage correspondant : tsfx

VV

= où

r Dec

V x = R·a n avec :

'

bb ( d i ) llé f i d l' l

/

T (angle entre la piste et la voie de circulation) et de la demie largeur (b) de la piste.

. an étant l'accélération latérale admissible au sol ; an=0,133g, g est l'accélération

de la pesanteur.

Ce qui nous conduit à :

ROT a =15secondes+t r

Figure 9:L 'aéronef gagne directement la bretelle de sortie (DGAC, France)

> Sinon (cas où Dec = 1,5m/s2) l'aéronef va décélérer jusqu'à 15Kt, ensuite rouler jusqu'en bout de piste où il fera un demi tour sur la raquette durant 50S à 60S (DGAC France) et revenir vers un point de sortie à la vitesse de 1 5Kt .

Ce qui nous conduit à :

ROTa ondes tr ondes tr

= + + +

15sec1 60sec2

tr1 temps pour rouler jusqu'en bout de piste et tr2 temps pour rouler du bout de piste à la sortie.

Figure 10: L 'aéronef roule jusqu 'en bout de piste, fait un 1/2tour avant de dégager (DGAC, France)

N.B :

Le positionnement des bretelles de sortie est très important pour minimiser la ROTa. La localisation d'une bretelle devrait permettre de minimiser le temps de roulage pour gagner la bretelle de sortie. Par ailleurs, l'angle que fait la bretelle de sortie avec la piste et notamment l'utilisation de sortie rapide permettent de :

- diminuer la distance d'atterrissage,

- diminuer le temps de roulage de sortie en raison d'une vitesse de sortie plus élevée. Ces recommandations dépendent de l'infrastructure, et notamment de la distance entre piste et voies de circulation qui doit être suffisante pour permettre aux avions de décélérer.

D'un point de vue opérationnel, lorsque l'infrastructure ne peut évoluer mais que les sorties sont relativement bien placées, il est nécessaire d'émettre des recommandations aux pilotes afin qu'ils utilisent la sortie la mieux adaptée aux performances de leurs avions. Ainsi, en diminuant la distance d'atterrissage et le temps de roulage pour gagner la bretelle de sortie, ils contribuent à diminuer la ROTa.

è Calcul de ROTd

L'accélération au décollage Acc est calculée en tenant compte de la distance au décollage Ddec et de la V2 :

2

V2

A cc D

dec

Après l'instruction de pénétrer la piste, l'aéronef roule et pénètre la piste : > il commence le décollage si la distance est suffisante et on a :

ROT 2 V

=

d A

cc

Figure 11 :L 'aéronef décolle de la bretelle (DGAC, France)

> Si la distance n'est pas suffisante, il remonte jusqu'en bout de piste ; on aura alors :

V

ROT tondes 2

= + 60sec+

d r A

cc

où tr est le temps pour rouler jusqu'en bout de piste

Figure 12:Le départ remonte la piste avant de décoller (DGA C, France)

N.B :

Le positionnement des bretelles d'entrée sur une piste est très important. La localisation d'une bretelle devrait permettre aux avions d'éviter de faire de demi-tour pour l'alignement. Dans le cas où les demi-tours sont inévitables, il faut positionner une raquette de retournement à une distance suffisante pour permettre les décollages, mais suffisamment proche du seuil afin de diminuer le temps de roulage.

La construction d'une voie de circulation parallèle à la piste permet d'optimiser les séquences d'avions au départ.

De même, d'un point de vue opérationnel, lorsque l'infrastructure ne peut pas évoluer mais que les bretelles sont relativement bien placées, l'augmentation de la capacité technique au départ résulte de l'amélioration des procédures aériennes. Il est aussi possible d'émettre des recommandations aux pilotes en vue de diminuer les temps de réactions aux clairances d'alignement et de décollage. En effet, les temps de réaction des pilotes peuvent augmenter les ROTd au décollage dans le cas d'une attention détournée (check list...). Ces temps de réaction peuvent être élevés. Pour les aéroports saturés où la capacité doit être maximale, chaque seconde gagnée de ROTd est importante. Par exemple, Eurocontrol développe actuellement un programme de mesure de ces temps de réaction afin de donner des instructions pour les diminuer. Cette organisation a ainsi édité un guide et un manuel d'augmentation de la capacité.

1.2.2 Modèle par simulation

Le principe de base de notre modèle est de construire une représentation du trafic aérien, de laisser le programme tourner durant un intervalle de temps et à la fin de cet intervalle compter le nombre d'aéronefs traités. En fait, la simulation consiste en plusieurs sous simulations successives. Le nombre d'avions qui naissent dans la simulation i est incrémenté dans la simulation i+ 1.

Nous considérons qu'il s'agit d'un problème de file d'attente (Naissance-Mort) dans lequel :

- l'espace et l'aire de trafic sont les fournisseurs de clients : les avions à l'arrivée naissent à l'IAF et au départ à l'entrée piste.

- la piste est le serveur.

La théorie des files d'attente ne nous renseigne que lorsque les naissances sont stochastiques (processus stochastique), la probabilité qu'il y ait n+1 éléments dans la file d'attente, sachant qu'il y a n éléments en attente, suit une loi de Poisson de

- ë

paramètre ë tel que : e

pn n

,

n!

()= ë

ë est le nombre d'éléments espérés durant toute la simulation. Par contre, lorsque les arrivées sont régulées (cas du CFMU), la probabilité de la naissance du (n+1)ième élément suit une loi uniforme de paramètre ë tel que p(n) =, ë étant l'intervalle de

1

ë

temps durant lequel on espère une naissance.

Les différents éléments de la simulation seront modélisés comme suit :

> les aéronefs seront modélisés comme des objets ayants leurs caractéristiques et leurs méthodes.

> La piste : elle sera représentée par un type enregistrement

Nous avons programmé une méthode par simulation basée sur le principe ci-dessous.

Au lancement de la simulation, l'utilisateur choisit la composition du trafic en types d'avions, les paramètres du terrain (longueur de la piste, QFU utilisé, procédure d'approche) et la loi de naissance des avions (loi de Poisson ou uniforme). Chaque avion est représenté par un numéro d'ordre de naissance i. Une file d'attente est stockée dans une variable tableau notée Queue(q). La variable q représente à chaque fois, le rang du dernier avion dans la file. Ainsi, à la naissance d'un avion i, il est intégré dans la

file par le code suivant :

Queue(q)=i,

q=q+1

Lorsque la piste est libre, l'avion numéro Queue(1) commence son événement qui peut être une arrivée ou un départ.

Figure 13: Logigramme de l'évaluation de la capacité de piste par simulation

L'algorithme débute par la case « Init Simul », progresse selon le sens des flèches et fait dix (10) tours. A la fin, le nombre de mouvements traités peut être accessible par l'intermédiaire de la variable resultat.mvt, les retards correspondants sont enregistrés dans la variable resultat.retard (ces deux variables sont des tableaux). Pour mieux présenter le résultat, nous avons ajouté à cet algorithme une procédure qui trace le graphe des mouvements en fonction du retard.

1.3 Evaluation de la capacité du réseau des voies de circulation

Position du problème :

Dans cette section, nous allons proposer une méthode de calcul de la capacité d'un réseau de voies de circulation. Ce système est composé d'un ensemble de tronçons de voies de circulation interconnectés comme le montre l'exemple ci-dessous.

Figure 14:Réseau de voies de circulation de l 'aéroport de Paris Charles-De-Gaulle

Pour mieux appréhender ce système, nous le modéliserons par un graphe G(N,A) dont les arcs représentent les tronçons de voies de circulation et les noeuds, l 'intersection entre les différents arcs. Un ensemble d'avions qui circulent dans le réseau est appelé, en théorie de graphe, flot. Le calcul de la capacité sera donc un calcul de flot maximal dans un réseau. Au premier point, nous allons exposer le calcul de capacité d'un arc ensuite nous appliquerons le résultat à l'algorithme d'Edmonds et Karp pour estimer la capacité du réseau.

1.3.1 Calcul de capacité d'une voie de circulation (arc) :

Pour le calcul de capacité d'un arc, nous allons considérer les contraintes suivantes :

- les avions maintiennent entre eux sur le tronçon un intervalle minimal en distance noté e,

- les voies sont bidirectionnelles,

- il n'est pas possible d'avoir des aéronefs dans les deux sens simultanément. Ceci dit, considérons une situation de trafic dans laquelle nous avons m aéronefs qui veulent passer dans un sens et n autres dans l'autre.

L

Par unité de temps on peut écouler

=

u tt+

'

C

n

'

+m

'

 
 
 
 

n

.

m '

Figure 15:Sollicitation d'un arc du graphe

> Stratégie :

Pour satisfaire ces demandes, nous allons recourir à une stratégie : écouler m' parmi les m (m'»m) dans un sens puis n' parmi les n (n'»n) dans l'autre et ainsi de suite jusqu'à satisfaction de la demande.

> Modélisation de la capacité :

Soient tn' et tm' les temps nécessaires pour écouler respectivement les n' et m' avions. Alors, on aura :

Le

+

t

=+ i

taxiavion (- 1) , i= n ',m'

i VV

taxi taxi

NB : Ltaxi, Lavion et Vtaxi sont respectivement la longueur du tronçon, la longueur moyenne des avions et la vitesse moyenne de roulage sur les voies de circulation.

Si les grandeurs sont exprimées en unités SI, la capacité horaire sera :

C = max( 3600

H

t t

n ' m

+

n

'

+m

'

 
 
 
 

'

)

Le

En posant K +

1 = et

avio n Vtaxi

L

K2 = , nous aurons :

taxi V taxi

'

(

', '

nm

f

max(

))

nm

'+

CH = max( 3600 ) =

knkmkk

''2()

++-

1

12 1

> Etude de la fonction de capacité f(n ',m ') :

Pour obtenir le maximum de cette fonction, nous devons avoir les dérivées premières partielles égales et nulles :

3600

2()
kk

-

2 1

(

k n

1

'

+ +
k m '

1

?fnm (',') =

? n '

?fnm (',') =

? m '

2())
kk

2

-

2 1

· Si K2 = K1 c'est-à-dire Ltaxi=Lavion+e, alors f(n',m') est constante pour tout (n',m') et CH sera calculé avec un couple (n0,m0) quelconque.

· Si K2 > K1 c ' est-à-dire Ltaxi>Lavion+e alors f(n' ,m') est croissante et CH sera calculée avec le couple (n'max,m'max).

· Si K2 < K1 c'est-à-dire Ltaxi<Lavion+e, alors f(n',m') est décroissante et CH sera calculée avec le couple (1,1).

NB : tm' et tn' peuvent être limités respectivement aux retards admissibles dans les sens des n' et m'.

On déduit :

n n -

t k

'max k

= +1 et

' 2
1

mm -

tk

= + 1

k1

' 2

'max

Figure 1 6:Illustration pour le calcul de n 'max et m'max

1.3.2 Calcul de la capacité du réseau de voies de circulation :

Notre raisonnement sera bâti sur la théorie des graphes. Nous supposerons que tous les aéronefs peuvent emprunter toutes les voies de circulation sans restriction aucune.

La théorie des graphes nous dit que la valeur du flot maximal sur un réseau est égale à la capacité de la coupe minimale sur ce réseau (théorème de Ford et Fulkerson). La coupe se définie comme étant l'ensemble des arcs déconnectant la source du puits.

Nous manipulerons dans la suite une (s, t)-coupe (nous dirons simplement une coupe) comme une partition S ? T. Il est clair que si nous enlevons tous les arcs (x, y) ayant leur origine x dans S et leur destination y dans T, il ne peut plus exister de chemin orienté allant de s à t.

Prenons l'exemple du réseau ci-dessous :

Figure 1 7:Coupe d'un graphe

La coupe ci-dessus est définie par la partition S= { s, a, b, c } et T= { d, e, t }. Elle comporte les arcs (a,d) (b,d) et (c,e). Sa capacité est de 6.

Le problème qui va nous intéresser est de déterminer parmi toutes les coupes d'un réseau, celle de capacité minimale. Cette capacité est égale à la valeur du flot maximal, qui sort de la source ou qui est déversé au puits. C'est en fait le flot maximal possible dans le réseau sans goulots d'étranglements.

En outre, nous rappelons ceci :

Un réseau de transport est la donnée :

- d'un graphe orienté G(X, A),

- de deux sommets distincts e et s (entrée et sortie)

- chaque arc possède une certaine capacité (débit maximum autorisé sur cet arc) donnée par la fonction :

c : A - R+

Un flot sur le graphe G(X, A) est une fonction f : A - R+ respectant les contraintes suivantes :

- V a E A, f(a) < c(a) (c(a) indique la limite supérieure du flot admissible sur l'arc a)

- V xE X, ?yf(x,y)= ?yf(y,x) (Loi de noeuds)

Ainsi le flot total dans le graphe est F =?yf(e,y)= ?yf(y,s). Notre problème revient à calculer Fmax. Sur la figure ci-dessous F=f1 +f2 = f3 +f4 + f5.

Figure 18: Flot dans un graphe de voies de circulation

La plupart des algorithmes de calcul de flot maximum sont basés sur l'idée selon laquelle partant d'un flot déjà existant (au départ il peut être nul), on va augmenter le flot allant de la source au puits en poussant littéralement la commodité là où c' est possible. Les algorithmes se distinguent seulement par la méthode utilisée afin de déterminer par où et comment pousser du flot.

On définit pour cela un autre réseau dit réseau auxiliaire ; ce graphe dépend du flot f déjà établi, nous le notons N(f).

? Définition Réseau auxiliaire : Étant donné un réseau de flot N = (G, s, p, c) et un flot f, nous allons construire le réseau auxiliaire associé N(f) = (G(f), s, p, cf ). Pour cela, on pose :

cf (u, v) = c(u, v) - f(u, v) + f(v, u) pour tout couple de sommets (u, v), avec c(u, v), f(u, v) et f(v, u) égales à 0 si elles ne sont pas définies. Le réseau G(f) est alors défini comme suit :

X(G(f)) = X(G), (X(G) est l'ensemble de sommets du graphe G.)

A(G(f)) = {(u, v) | cf(u, v) > 0}, (A(G) est l'ensemble des arcs de G)

L'algorithme le plus populaire pour la détermination du flot maximal Fmax est dû à Ford et Fulkerson et fut développé dans les années 60. Ils proposent de partir d'un flot réalisable dans le réseau. A chaque étape, l'algorithme cherche un chemin augmentant c'est-à-dire un chemin orienté entre e et s dans le réseau auxiliaire. Si un tel chemin existe, il est saturé et le flot additionnel est ajouté à F (flot de sortie). S 'il n'existe plus de chemin augmentant, l'algorithme s'arrête et le flot courant est retourné. En d'autres termes, Le principe de cet algorithme est de trouver un chemin menant de la source au puits capable d'améliorer le flot, de l'augmenter et de recommencer jusqu'à ce qu'il n'existe plus de chemin pouvant être maximisé.

? Enoncé de l 'Algorithme de Ford et Fulkerson : Entrées : Graphe G, points d'entrée et sortie e et s Sorties : Flot F de type réel.

- Initialiser F à zéro.

- Tant qu'il existe un chemin augmentant p de e à s faire:

· Calculer le graphe auxiliaire N(f)

· Pousser un flot fp le long de p dans le réseau résiduel

· à F on donne la valeur F+fp (F4--F+fp)

- Fin faire

- Retourner F.

Cet algorithme se termine après F-Fi itérations. (F étant la valeur du flot à retourner et Fi la valeur flot initiale)

A chaque itération, le flot est augmenté d'une unité si les capacités sont rationnelles (si les capacités sont irrationnelles, la vitesse de convergence est faible), il se terminera donc après F itérations. L'algorithme de recherche d'un chemin non saturé a une complexité de O(Card(A) + Card(X)× log(card(X)). L'algorithme de Ford et Fulkerson a donc pour complexité F× O( Card(A) + Card(X)× log(card(X)).

Cet algorithme est convergent ; mais comme il est fonction de la valeur du flot à retourner, le temps de calcul peut souvent être très élevé.

En 1972, un autre algorithme a amélioré l'algorithme précédent : il s'agit de l'algorithme d'Edmonds et Karp. Il est presque identique à celui de Ford et Fulkerson, sauf que le chemin augmentant à chaque fois est choisi le plus court :

Edmonds et Karp = Ford et Fulkerson + plus court chemin.

? Algorithme d'Edmonds et Karp :

1. Débuter par le flot nul F = 0 ;

2. Calculer le réseau auxiliaire N(F) ;

3. Chercher un plus court chemin de s vers p dans G(F) ;

4. S'il existe un tel chemin P, pousser du flot le long de P, mettre F à jour (F4--F+fp) et aller au point 2 ;

5. Sinon terminer et retourner F comme solution du problème.

Sa complexité est O(card(A)× card(X))/2. Il converge plus rapidement que l'algorithme de Ford et Fulkerson et surtout il n'est pas fonction du flot à retourner. Nous avons retenu ce dernier algorithme et l'avons programmé en Visual Basic.

1.4 Evaluation de la capacité de l'aire de trafic

Pour évaluer cette capacité, désignons par n le nombre de postes de stationnement fonctionnels sur l'aire de trafic .

a) Soit Ti est le temps en secondes d'occupation de l'aire trafic pour la catégorie i de proportion Pi. Le nombre maximum d'aéronefs qui peuvent occuper l'aire de trafic en une heure est:

Q

3600

= ×
n

in =

?

PiTi

i =

1

b) Supposons maintenant une certaine flexibilité au niveau des postes de stationnement pour les adapter à tout moment aux différentes catégories d'aéronefs.

Alors, calculons la capacité dans ce cas de figure. La capacité sera fonction du nombre d'aéronefs de chaque catégorie accueillie sur l'aire de trafic dans un temps donnée.

Désignons par U0 l'unité d'occupation de l'aire de trafic se rapportant l'aéronef de référence. Celle-ci peut être la superficie d'occupation (y compris les marges de sécurité définies entre aéronefs sur l'aire de trafic). Elle peut également se rapporter à l'envergure ou à la longueur hors tout augmentée des marges de sécurité.

Figure 19: Zone de protection des postes de stationnement

De manière générale, appellons Ui l'unité de stockage des aéronefs de catégorie

i. Soit U 0

ë i =, pour tout i.

U i

Posons également Gk l'unité globale maximale de stockage du bloc k. Alors la capacité Ci de stockage (statique) atteinte avec les aéronefs de la catégorie i dans ce bloc homogène est :

Gk

C=

iU

i

Puisque plusieurs catégories d'aéronefs fréquentent le terrain, alors la combinaison des demandes de ceux-ci, dans un bloc homogène de l'aire de trafic, doit absolument être inférieure ou égale à Gk.

La capacité de stockage statique pour une combinaison d'aéronefs dans un bloc k est :

G

C

k

=

k PU
? i i

i

avec bien stir k

?n i U i =G, (ni étant le nombre d'aéronefs de la catégorie i dans

i

le bloc Gk.). La capacité horaire de stockage dans ce bloc est :

3600 3600

G

QC

k k

= × ? = ? × ?

k

PT PU PT

i i i i i i

i i i

i

? ? ?

? ?

La capacité horaire théorique de toute l'aire de trafic est donnée par :

? ? ?

?36003600 ? G

==·

? ? ? ? ? ?

?

? = ×

k

QQC ?

kk ? PU PT

k k? PT

i i ? k i i i

?? ? ?

i i i

avec bien stir ?iniUi » Gk pour chaque bloc.
Ci-dessous des exemples de bloc d'aire de trafic.

Figure 20:Exemple de blocs sur l'aire de trafic (Doc9157)

1.5 Evaluation de la capacité de l'aire de mouvement

L'aire de mouvement est composée de trois maillons à savoir la piste, le réseau de voies de circulation et l'aire de trafic. On peut la modéliser par un graphe non orienté à chemin unique comportant trois arcs qui sont : l'ensemble des pistes, le réseau de voies de circulation et l'aire de trafic.

Figure 21:Réseau représentant l'aire de manoeuvre

La capacité de ce réseau est celle de sa coupe minimale (théorème de Ford et Fulkerson). Or, nous savons que pour un chemin, sa coupe minimale est l'un de ses arcs. Ainsi calculer la capacité de l'aire de mouvement revient à calculer les capacités individuelles de chacun de composants et en choisir la plus petite :

Caire de mouvement = min (CPiste ,CParking , Ctaxiways)

1.6 Conclusion

Dans ce chapitre, il a été question d'évaluer les capacités des composantes de l'aire de mouvement afin d'en déduire celle de l'aire de mouvement proprement dite. Au chapitre suivant, nous ferons des simulations à partir des résultats obtenus.

CHAPITRE 2: Analyse et interprétation des résultats des

simulations

2.1 Introduction

Après l'obtention d'un modèle, l'étape naturelle qui suit consiste à faire des simulations afin de tester la validité du modèle et connaître ses précisions et limites. Ceci constituera l'objet de ce chapitre.

Après avoir présenté le site test, nous reprendrons la structure du chapitre premier à savoir appliquer les méthodes d'évaluation successivement à la piste, au réseau de voies de circulation et à l'aire de trafic

2.2 Présentation du site test (aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar)

> Situation géographique et caractéristiques

L'aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar est l'une des plus importantes plates-formes aéroportuaires de l'Afrique de l'Ouest. Situé à quinze (15) kilomètres du centre ville sur la plaine de Yoff dont il portait le nom jusqu'au 9 octobre 1996, cet aéroport couvre une superficie de 800 hectares délimité par une clôture de seize (16) kilomètres de long et dispose de plusieurs installations terminales et techniques. Son point de référence a pour coordonnées géographiques : latitude 14° 44' 38'' N et longitude 017° 28' 46'' W.

La température de référence est de 28,5° ; l'altitude de référence est de 85Ft (26métres), et la déclinaison magnétique vaut 9°W (2005).

Les caractéristiques physiques des deux pistes 03/21 et 18/36 sont résumées dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 1. Caractéristiques physiques de la piste 18 /36

Pistes

18

36

Relèvements VRAI et MAG

 
 

Dimensions des RWY

3490 x 45

3490 x 45

Résistance (PCN) et
Revêtement des RWY

PCN 82/F/C/X/W/T

PCN 82/F/C/X/W/T

Coordonnées du seuil

14°45 '27,09'' N
017°28'51,43'' W

14°43'34,67''N
017°28'37,05'' W

Altitude du seuil et du point le pluélevé de la TDZ

s 19 M (63 FT)

19 M (63 FT)

TORA (m)

3490

3490

TODA (m)

3790

3550

ASDA (m)

3550

3550

LDA (m)

3330

3450

Observations

PA=60 M PD=300M
SDE=1 60M

PA= 60 M

172,6° VRAI/182° MA

352,6° VRAI/002° MAG

Source : AIP ASECNA Avril 2005

Tableau 2.Caractéristiques physiques de la piste 03 /21

Pistes

03

21

Relèvements VRAI et MAG

023° VRA/032° MAG

203° VRAI/212° MAG

Dimensions des RWY

1500 x 30

1500 x 30

Résistance (PCN) et
Revêtement des RWY

PCN 18/F/C/X/W/T

PCN 18/F/C/X/W/T

Coordonnées du seuil

14°44'55,86'' N
017°30'16,02'' W

14°44'40,43 ''N
017°29'57,11'' W

Altitude du seuil et du point le
plus élevé de la TDZ

19 M (63 FT)

17 M (56 FT)

TORA (m)

1500

1500

TODA (m)

1500

1530

ASDA (m)

1500

1500

LDA (m)

1500

1500

Observations

PA= Non spécifié

PA= 30 M

Source : AIP ASECNA Avril 2005

Tableau 3:Moyens radioélectriques

Type d'aide / Déclinaison

Identi- fication

Fréquences

Cordonnées de l'antenne d'émission

Altitude d
l'antenne

 

VOR/DME 9° W (2005)

YF

113,1 MHZ CH 78 X

14°44'41,4'' N 017°28'29,2''w

41 M (134 FT)

H 24

P.VOR : 50 W P. DME : 1KW

ILS/LLZ

CAT II

9° W (2005)

YF

110,3 MHZ

14°43'30,94''N 017°28'52,63''w

19,8M

H 24

120 M seuil 18 QDR 002°

ALD/DME.P 9° W (2005)

 

335,0 MHZ CH 40 X

14°43'44,11'' N 017°28'42,54''w

22 M (73 FT)

H 24

Angle

descente : 3°

CAT.II jusqu'au seuil

L

SDS

323 KHZ

14°43'N 017°29'W

18 M (60 FT)

H 24

1239 M seuil 36 QDR 179°-

P : 100W

Heures d
fonctionnement /Observations

Source : AIP ASECNA Avril 2005

> Données statistiques

Un relevé des mouvements de la deuxième semaine du mois de Janvier 2007 nous a été fourni par les services techniques de l'aéroport Léopold Sédar SENGHOR de DAKAR. Le choix s'est porté sur une semaine parce que le trafic sur cet aéroport est pratiquement cyclique avec des cycles d'une semaine. Ce relevé indique les dates d'enregistrement des arrivées, les heures d'arrivée et de départ, la piste (QFU) utilisée à l'atterrissage ou au décollage ainsi que la procédure utilisée. Cependant, il manque des précisions sur certains types d'aéronefs d'une part et il existe des lacunes au niveau des différents champs d'autre part. N'ayant pas la possibilité de se rendre sur place à DAKAR, nous avons donc travaillé avec ce document reçu.

.

C'est ainsi que les données obtenues ont été traitées d'abord avec Excel puis avec le logiciel SPSS. Les aéronefs ont été classés en sous catégories, lesquelles catégories tiennent compte à la fois de la turbulence de sillage (première lettre identifiant la sous catégorie) et de la vitesse d'atterrissage (la seconde lettre identifiant la sous catégorie). Pour la flotte qui fréquente Dakar, nous avons dénombré au total sept (7) sous catégories d'aéronefs (LA, LB, MA, MB, MC, HC, HD), des hélicoptères (ND)

Pour les aéronefs dont le type était inconnu, nous les avons repartis entre les différents sous catégories conformément à leurs proportions respectives. Avec le second logiciel, nous avons calculé le temps de stationnement de chaque aéronef, puis déterminé les différentes valeurs statistiques que sont les fréquences, les pourcentages et les moyennes au niveau de certains champs.

Au-delà de la semaine nous avons également traité les trafics journaliers. La raison est que la capacité de chacune des composantes de l'aire de mouvement est fortement dépendante de compositions du trafic qui fréquente le terrain à une période donnée. Pour être plus pointilleux, le calcul aurait même pu se faire avec le trafic horaire prévu à chaque instant de la journée ou du moins sur les trois heures de pointes du jour. Mais le trafic de DAKAR, à l'heure actuelle, ne justifie pas un tel calcul.

A l'aide de proportions nous avons déterminés les vitesses à l'atterrissage et les longueurs moyennes, pondérées par catégorie, pour toute la semaine et par jour. Le temps réel de stationnement sur l'aire de trafic Tpkg a été obtenu en ôtant du temps passé sur l'aire de mouvement, le temps passé sur la piste et les voies de circulation

(Rota+Rotd+Tpkg-Rwy +TRwy-tpkg).

Pour plus de détails, voir l'annexe se rapportant aux statistiques sur l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar.

2.3 Cas de la piste

2.3.1 Evaluation par méthode analytique

La topologie de la piste principale de l'aéroport de Dakar est schématisée par la

figure ci-dessous. Les simulations ont consisté à construire un tableau des capacités en faisant varier les paramètres a, b, á et è.

Figure 22.Topologie de la piste principale de Dakar

En utilisant la structure de la flotte qui fréquente l'aéroport de Dakar, nous sommes parvenus aux résultats suivants :

Tableau 4. Capacité de la piste en fonction de divers scénarii

Twy1è

Twy2è

Twy1a

Twy2a

ROTa

ROTd

Capacité
théorique
Analytique

20

90

1925

2080

3.06

3 .31

16

60

90

1925

2080

3.896

4.191

16

90

60

1925

2080

3.101

3. 31

16

90

20

1925

2080

3.101

3.30

16

60

60

1925

2080

3.09

3 .23

16

90

60

0

2080

3.11

0 .96

17

90

20

0

2080

3.08

0.96

18

90

20

0

1500

4

0.96

17

90

90

0

3400

1.5

0.96

23

60

90

1925

3400

1.31

4.021

21

60

90

2500

3400

1.4

4.02

21

- Légende : Les données en rouge sont les données conformes à celles de la piste principale de Dakar.

- Résultats : La capacité évolue avec les dispositions du système de piste. Ainsi, on a pu constater que lorsque l'angle entre la piste et la voie de circulation diminue, la capacité croit.

La capacité est maximale lorsque les deux voies de circulation sont placées aux deux extrémités de la piste. A l'issue de cette simulation numérique, nous avons obtenu une capacité théorique de 16 mouvements/heure de la piste principale. La capacité opérationnelle s'obtiendra en multipliant la capacité théorique par un coefficient k dont la valeur sera fonction du niveau de la qualité de service retenu. Nous verrons qu'en corrélant cette méthode avec celle qui suit, on peut estimer k.

2.3.2 Méthode par simulation

Les observations ont montré que l'utilisation d'une piste est optimale lorsqu'il

y a équilibre entre les départs et les arrivées. Les premières simulations avec la méthode par simulation ont consisté à évaluer la capacité en fonction de la proportion des arrivées dans le trafic global.

Figure 23 Capacité de piste en fonction de la proportion des arrivées

L'analyse de cette courbe (Fig23) montre qu'elle atteint son maximum lorsque la proportion d'arrivées est 50% du trafic total. Cela montre que la méthode est conforme aux connaissances empiriques de la cadence optimale, consistant à insérer un départ entre deux arrivées.

Les courbes ci-dessous sont les résultats de deux simulations, l'une avec la loi uniforme et l'autre avec la loi de Poisson encore appelée loi markovienne. Le type d'avion utilisé est l'A320-200.

Retard en fonction de nombre de mouvements (loi de Poisson)

Figure 24:Cas d'une loi de naissance markovienne (Loi de Poisson)

Retard en fonction de nombre de mouvements (loi uniforme)

Figure 25:Cas d'une loi de naissance uniforme

Commentaires :

Selon que la loi de naissance des avions soit uniforme ou markovienne, la courbe suit une asymptote. Ici, les deux courbes ont chacune une asymptote verticale d'équation x=21,7 ce qui signifie que la capacité théorique de la piste est de 21 mouvements/heure.

La capacité opérationnelle peut être obtenue en fixant un seuil acceptable de retard ; de manière empirique, il est de 4 minutes environ. La capacité opérationnelle est alors de 1 9mouvements/heure si les arrivées sont aléatoires (loi de Poisson) et de 21 mvt/heures si elles sont uniformes.

Plusieurs autres simulations ont été effectuées en faisant varier les pourcentages des catégories d'aéronefs. Dans la mesure où le trafic n'est pas régulé à Dakar, nous avons utilisé une loi de naissance markovienne qui elle est adaptée au caractère aléatoire. Nous avons obtenu, en appliquant à la piste 36 (la piste la plus utilisée 9 8,6%) de Dakar, des graphes qui mettent en exergue le nombre de mouvements en fonction du retard moyen d'une part et du retard global d'autre part.

Retard en fonction de nombre de mouvements

Figure 26:Simulation avec 100% des aéronefs de catégorie A

La figure ci-dessus (fig 25) montre que les deux courbes pour 100% d'aéronefs de catégorie A ont la même allure et la saturation a lieu dans les deux cas à 20mouvements/heure.

Retard en fonction de nombre de mouvements

Figure 2 7:Simulation avec 100% des aéronefs de catégorie B

La figure ci-dessus (fig 26) montre que les deux courbes pour 100% d'aéronefs de catégorie B ont la même allure et la saturation a lieu dans les deux cas à 1 6mouvements/heure.

Retard en fonction de nombre de mouvements

Figure 28:Simulation avec 100% des aéronefs de catégorie C

La figure ci-dessus (fig 27) montre que les deux courbes pour 100% d'aéronefs de catégorie C ont la même allure et la saturation a lieu dans les deux cas à 1 6mouvements/heure.

Figure 29:Simulation avec un dosage de 50% cat A, 30% cat B, 10% cat C et 10% cat D
La figure ci-dessus (fig 28) montre que les deux courbes, pour un dosage de 50%

d'aéronefs de catégorie A, 30% de B, 10% de C et 10% de D, ont la même allure et la saturation a lieu dans les deux cas à 14mouvements/heure.

Figure 30:Simulation avec un dosage de 10% cat A, 10% cat B, 20% cat C et 60% cat D

La figure ci-dessus (fig 29) montre que les deux courbes, pour un dosage de 10% d'aéronefs de catégorie A, 10% de B, 20% de C et 60% de D ont la même allure et la saturation a lieu dans les deux cas à 14mouvements/heure.

Figure 31:Simulation avec 20% des aéronefs de cat A, 30% cat B, 40% cat C et 10% cat D

La figure ci-dessus (fig 30) montre que les deux courbes, pour un dosage de 20% d'aéronefs de catégorie A, 30% de B, 40% de C et 10% de D ont la même allure et la saturation a lieu dans les deux cas à 14mouvements/heure.

Commentaire des simulations :

Nous constatons, après chaque simulation, que les courbes ont la même allure et la même saturation dans les deux cas (retard moyen, retard global). Ce qui revient à conclure que les retards global et moyen sont liés. Aussi avons-nous jugé utile d'établir cette relation.

350 300 250 200 150 100 50

0

0 5 10 15 20 25

retard global en fonction du retard moyen

retard moyen

Figure 32:R etard global en fonction du retard moyen

Nous constatons, en regardant la courbe précédente (fig 31), que la relation qui lie ces deux retards est linéaire (coefficient de linéarité 14).

En outre, la capacité de saturation évolue en fonction des catégories d'avions. On constate qu'elle décroît avec les catégories d'avions (ordre A, B, C et D). Elle est plus élevée pour les aéronefs de catégories A et B. Pour les cas de dosage, cette capacité de saturation est d'autant plus grande que les petites catégories (A, B) sont importantes.

Sur la courbe ci-dessous (fig 32), nous avons récapitulé toutes les courbes précédentes exprimant la capacité de saturation de la piste en fonction du retard moyen.

Récapitulatif capacité de saturation en fonction du retard

25

20

15

10

5

0

0 5 10 15 20 25
retard moyen (minutes)

cat A 100%" cat B 100% cat C 100%

cat D 100% cat A 50%, B 30%, C 10%, D 10% Cat A 10%, B 10%, C 20%, D 60%
cat A 20%, B 30%, C 40%, D 10%

Figure 33:Récapitulatif de la capacité de saturation en fonction du retard moyen

Pour une analyse fine de la figure 32 ci-dessus, nous avons adopté un retard moyen de 5 minutes sur la plate forme. Nous constatons que la capacité qui est de 18 mouvements/heure pour le dosage 100% catégorie A passe respectivement à 14 mouvements/heure pour la catégorie B 100% , à 9 mouvements/heure pour le dosage cat A 10%, cat B 10%, cat C 20% et cat D 60%. On peut alors affirmer que la capacité décroît lorsque le dosage comprend plus de gros porteurs.

Application au cas de Dakar

En passant en paramètres les données de l'aéroport de Dakar (composition du trafic hebdomadaire, infrastructure), nous avons obtenu le graphe suivant :

Figure 34:simulation avec les données réelles de Dakar

L'analyse de la courbe (fig 33) nous indique une saturation à 16 mouvements/h. Cette limite est atteinte dès que le retard moyen avoisine 5 minutes, ce qui revient à dire que la capacité théorique est de 1 6mouvements/h. En retenant un retard moyen de 4 minutes, on en déduit que la capacité pratique est de 14 mouvements/h.

capacité en fonction de la catégorie C d'aéronefs

25

20

15

10

5

0

0 20 40 60 80 100 120
catégorie C d'aéronefs

capacité en fonction de la variation de la cat C

Figure 35: Variation du pourcentage des aéronefs de la Catégorie C

Sur le graphe ci-dessus, en faisant varier le taux des avions les plus contraignants (cat

C), on constate que plus ce taux augmente, plus la capacité de saturation diminue.

2.3.3 Synthèse des deux méthodes

Les deux méthodes précédentes nous ont donné 1 6mvt/h comme capacité théorique de

l'aéroport de Dakar. Pour calculer la capacité pratique (Cp) à partir du résultat obtenu à l'aide de la méthode analytique, on multiplie le résultat obtenu par cette méthode analytique par un coefficient K (coefficient de contraction) :

C p =K×C t .

Connaissant Ct et Cp on peut calculer K

Nous tirons des différentes simulations (figures 23 à 30) le tableau suivant :

Ct

Cp

K

20

19

0,95

16

15

0,93

16

14

0,87

11

9

0,82

14

13

0,93

11

9

0,82

14

12

0,86

16

14

0,87

Une estimation de la valeur de K utilisable dans la méthode analytique est la moyenne des différentes valeurs de K obtenues par la méthode par simulation soit K=0,88

En somme, la capacité théorique de la piste Dakar est de 16 mouvements/heure tandis que sa capacité pratique est de 14 mouvements/heure.

Le manuel de référence pour la détermination de la capacité d'un aéroport (STAC 2005) de la DGAC française indique que, pour les pistes uniques, la capacité pratique varie entre 6 et 47mouvements/heure. Notre résultat nous satisfait car se trouvant bien en phase avec cette autre étude.

2.4 Cas du réseau de voies de circulation

2.4.1 Capacité d'une voie de circulation :

Rappelons que la formule suivante a été établie par l'étude effectuée au chapitre

précédent (paragraphe 1-2-1):

) max( (','))

= fnm

()

nmkk ''2()

++ -

2 1

k 1

Ltaxi

K2 =

V taxi

L e

K+

1= et

avion V taxi

Pour la simulation effectuée ici, nous avons supposé que les deux sens de la voie de circulation ont la même priorité ; ce qui conduit à n'=m'=x

Simulations numériques:

a) Cas où la longueur de la voie de circulation est supérieur à la somme de la longueur moyenne des avions et de la séparation minimale sur la voie de circulation

(Lavion+e<Ltaxi c'est-à-dire k2 >k1)

CH = max( 3600

 

nm''

+

)

k 1

() nmk2 k1

''2()

++ -

en remplaçant k2 et k1 dans cette expression de CH on obtient :

CH = 3600

V x

×

taxi

(L avion

+ +
ex
)

- e

L L

-

taxi avion

Tableau 5.Capacités horaires d'un tron çon d'une voie de circulation longue

Lavion

(m)

e
(m)

Ltaxi

(m)

Vtaxi

(m/s)

x

Capacité horaire CH

5

50

70

7

30

454

10

50

70

7

27

417

15

50

80

7

25

384

20

50

80

7

23

357

30

50

90

7,5

22

335

35

50

100

7,5

21

315

40

50

100

7,5

19

298

45

50

110

7,5

18

281

50

50

110

7,5

17

268

60

60

250

7

12

193

65

60

350

7

11

174

70

60

500

7

10

151

80

60

600

7

8

130

40

60

540

7,5

13

204

40

60

305

7,5

15

239

40

60

250

7,5

16

247

Dans le tableau ci-dessus, les données en rouge correspondent au cas de l'aéroport de Dakar. Nous pouvons dire que la capacité des arcs est d'autant plus petite que les avions sont plus longs ou que la longueur de la voie de circulation est plus grande.

b) Cas où la longueur de voie la de circulation est inférieure à la somme de la longueur moyenne des avions et de la séparation minimale sur la voie de circulation

(Ltaxi < Lavion+e c'est-à-dire k1>k2)

Tableau 6. Capacités horaire d'un tron çon de la voie de circulation courte

Lavion

(m)

e
(m)

Ltaxi

(m)

Vtaxi

(m/s)

x

Capacité horaire CH

50

60

70

7

1

360

50

60

80

7

1

315

60

60

90

7

1

280

60

60

100

7

1

252

70

60

110

7

1

229

70

60

120

7

1

210

80

60

130

7

1

193

L'exploitation des tableaux (tableaux 5 et 6) fait ressortir que, toutes choses demeurant par ailleurs constantes, cette capacité diminue lorsque la longueur de la voie de circulation augmente.

2.4.2 Capacité du réseau de voies de circulation :

Nous avons appliqué l'algorithme d'Edmond et Karp à de graphes particuliers pour

voir leur comportement avant de l'appliquer au réseau de voies de circulation de Dakar.

> Application à de graphes quelconques.

a) Exemple 1 :

Figure 36:Capacité du réseau calculée par le programme : C=255

b) Exemple 2 :

Figure 37:Capacité du réseau calculée par le programme : C=480

> Application à l 'aéroport de Dakar :
Les données de l'aéroport de Dakar nous ont permis d'avoir le graphe ci-dessous :

Figure 38: Graphe des voies de circulation, aéroport de Dakar

En appliquant l'algorithme d'Edmonds et Karp à ce graphe, nous avons obtenu la capacité C=204mvt/h pour le réseau de voies de circulation. Cette capacité correspond à celle de l'arc coupé (la coupe minimale) dans le graphe ci-dessous. Cette capacité correspond à une des valeurs trouvées dans le tableau des simulations numériques effectuées. Le chemin coloré en rouge est le seul chemin augmentant qui a été trouvé de l'entrée à la sortie de l'algorithme. (Voir figure ci-dessous)

Figure 39: Coupe minimale du graphe des voies de circulation, aéroport de Dakar

2.5 Cas de l'aire de trafic

La plate-forme de DAKAR compte trente-trois (33) postes de stationnement. Les statistiques de DAKAR nous donnent une moyenne d'environ six heures quarantehuit (6h48mn) minutes de temps passé sur l'aire de mouvement (Tma) par les aéronefs. Pour avoir le temps d'occupation de l'aire de trafic (Tpkg ) nous retranchons de ce temps :

- le temps d'occupation de piste à l'arrivée (ROTa ) moyen pondéré ;

- le temps d'occupation de piste au départ (ROTd ) moyen pondéré ;

- le temps moyen de parcours entre la sortie piste et l'entrée de l'aire de trafic à l'arrivée temps(rwy, pkg) ;

- le temps moyen entre le la sortie de l'aire de trafic et le point d'arrêt au départ temps(pkg,rwy).

Sachant que temps(rwy, pkg)= temps(pkg,rwy), pour une semaine de trafic, on a :

Tpkg=Tma-(ROTa+ROTd+2 × temp s(pkg,rwy))

Tpkg=6h48m-(3,11 min+3 ,32min+2 × 1,81 7min)=6h3 8min

Finalement le temps moyen de stationnement sur l'aire de trafic est de six heures trente huit minutes (6h38min) ; ce qui est énorme, car ramené à l'heure nous avons moins de

cinq avions par heure (4,97 plus exactement). Ce qui ne nous donne qu'un total de cent dix-neuf (1 19) avions par jour.

On notera toutefois que ce raisonnement mathématique présente la lacune fondamentale suivante : un aéronef qui stationne pendant un temps infini sur l'aire de trafic aura tendance à tirer le temps moyen de stationnement vers l'infini et de facto la capacité de l'aire de trafic vers une valeur nulle, ce qui est absurde. Il suffit de considérer que le poste occupé par l'avion qui `s'éternise' est hors service pour ne pas directement prendre en compte ce poste et cet avion dans le calcul de capacité.

L'analyse du trafic de DAKAR nous indique qu'il y a au plus quatre (4) aéronefs qui `s'éternisent' sur l'aire de trafic durant les sept jours. Nous allons donc aboutir, dans le cas où nous considérons le trafic hebdomadaire et les 33 postes de stationnement, à un nombre de vingt-neuf (29) postes de stationnement actifs. La moyenne de temps passé sur l'aire de mouvement se réduit à deux heures vingt sept minutes (2h27mn). En menant le raisonnement similaire, nous obtenons un temps moyen de stationnement sur l'aire de trafic de deux heures dix sept minutes (2h17min) soit un avion durant 2h17min (0,437 avions/h) pour chaque poste. En considérant les 29 postes actifs on obtient CH=29× 0,437= 12,7avions/h. Cela correspond à 25mouvements/heure.

Nous supposons pour cette étude que certains avions qui ont leurs propres hangars sur cette plate forme (les DHC8 d'Air Sénégal, les BE20 et les PA28 de l'aéroclub) ne sont pas comptabilisés. Nous supposons aussi que les dits avions effectuent cette moyenne de temps de stationnement sur l'aire de trafic pour l'escale avant de rejoindre leurs hangars respectifs.

Appliquons le même raisonnement au trafic journalier.

En considérant le trafic du 8 janvier 2007, la moyenne de temps passé sur l'aire de mouvement est de deux heures sept minutes (2h07min). En retranchant le temps mis en dehors de l'aire de trafic évalué à 10,134 minutes (3,22+3,28+2x1,817) arrondi à 10 minutes, on aboutit à un temps moyen de stationnement sur l'aire de trafic qui est d'une heure cinquante sept minutes (1h57min).

Ce jour, 3 avions sont considérés comme s'éternisant. Cela nous donne 30 postes actifs. Ainsi on obtient une capacité horaire de 30/(1+57/60) = 15,3 8 aéronefs par heure , soit 30 mouvements par heure.

Un raisonnement similaire appliqué aux autres jours de la semaine nous donne le tableau suivant :

Tableau 7: Récapitulatif des capacités horaires en fonction du trafic journalier

 

Journée du 08/01/2007

Journée du 09/01/2007

Journée du 10/01/2007

Journée du 11/01/2007

Journée du 12/01/2007

Journée du 13/01/2007

Journée du 14/01/2007

Moyenne de
temps passée

sur l'aire de
mouvement

02h07min

01h58min

02h14min

01h55min

02h25min

01h58min

02h17min

Temps de
stationnement

moyen sur
l'aire de trafic

01h57min

01h48min

02h07min

01h46min

02h15min

01h48min

02h07min

Nombre d'aéronefs considérés comme s'éternisant

3

4

4

4

4

4

5

Nombre de
postes actifs

30

29

29

29

29

29

28

Capacité horaire

30

32

25

32

25

32

26

 

2.6 Cas de l'aire de mouvement

L'étude a précédemment montré que la capacité de l'aire de mouvement est celle de son maillon le plus faible (coupe minimale). Par ailleurs, il a été établi que la capacité pratique s'obtient en multipliant la capacité théorique par le coefficient de contraction K. En supposant le même niveau de qualité de service pour les trois maillons, nous généralisons le coefficient de contraction de la piste (K=0,88) aux autres maillons de l'aire de mouvement. En outre, on notera que la capacité de

16

14

12

10

8

6

4

2

0

programmation dépend de la politique du gestionnaire. Dans tous les cas, celle-ci est inférieure à la capacité pratique.

En résumé des résultats des simulations ci-dessus, nous avons le tableau suivant :

Tableau 8:Récapitulatif des capacités des diffé rents maillons de l 'aire de mouvement

 

Capacité de
piste

Capacité du réseau
de voies de
circulation

Capacité de l'aire de
trafic (1avion/h
correspond à 2mvt/h)

Capacité théorique

16mvt/h

204mvt/h

25mvt/h

Capacité pratique

14mvt/h

1 79mvt/h

22mvt/h

 

Le tableau récapitulatif des capacités des différents maillons de l'aire de mouvement indique clairement que la capacité pratique de l'aire de mouvement de l'aéroport Léopold Sédar SENGHOR de Dakar est de 14 mouvements/heure.

A présent, comparons la demande du trafic à la capacité pratique :

Demandes et capacité horaires

07/01/2007

00:00

08/01/2007

00:00

09/01/2007

00:00

10/01/2007

00:00

11/01/2007

00:00

12/01/2007

00:00

13/01/2007

00:00

14/01/2007

00:00

15/01/2007

00:00

16/01/2007

00:00

-2

nombre atterrissage nombre décollagenombre total de mouvement capacité pratique

Plage ire

Figure 40:Capacité horaire et demandes

2.7 Conclusion

En comparant la demande à la capacité pratique, nous constatons que la demande est nettement en deçà de la capacité pratique, pourtant les vols subissent de grands retards sur le terrain. Il y a lieu de s'interroger sur la qualité de la gestion de l'aire de manoeuvre et en particulier celle de l'aire de trafic.

Conclusion

L'étude menée dans cette partie a proposé une méthodologie d'élaboration de capacité de l'aire de mouvement en décomposant cette dernière en ses trois maillons que sont la piste, le réseau de voies de circulation et l'aire de trafic.

En partant d'un modèle d'évolution des avions sur la piste, deux méthodes de détermination de capacité de piste ont été élaborées : une analytique et une autre par

simulation. La méthode analytique utilise la formule générale

C 3600

= , e étant l'écart

 

e

minimal en temps entre deux événements (atterrissage ou décollage). La méthode par simulation est une implémentation informatique du modèle de trafic. Elle permet de déterminer la capacité de la piste en comptant le nombre d'atterrissages et de décollages générés après un temps de fonctionnement fixé à une heure dans cette étude.

En ce qui concerne la capacité d'un tronçon de voie de circulation, nous avons

'

nm

'+

. Connaissant

abouti à la formule C H = max( 3600 )

k1nk1mk2 k1

''2( )

++-

la capacité d'un arc du réseau de voies de circulation, celle du réseau tout entier s'obtient par application du théorème de la coupe minimale. Pour ce faire, nous avons utilisé une méthode qui consiste à utiliser l'algorithme d'Edmond et Karp.

Quant à l'aire de trafic sa capacité a été évaluée à partir de la théorie de gestion des stocks. Nous avons obtenu une capacité de l'aire de trafic donnée par la relation

? ?

suivante : ? ? ? ?

Q3600

? G ?

= ×

k

? PUPT ? où Gk est l'unité globale maximale de stockage

k i i i i

? ? i i ?

d'un bloc k.

Enfin, en appliquant le théorème de la coupe minimale à l'aire de mouvement,

on obtient la relation suivante : Caire de mouvement=min (Cpiste, Ctaxiways, Cpkg). Autrement

dit, il s'agit de la capacité du maillon le plus faible de cette aire de mouvement.

En application de ces différentes études théoriques, des simulations numériques ont été effectuées d'abord sur des exemples quelconques et ensuite au cas réel de Dakar. Les résultats suivants ont été obtenus pour l'aéroport de Dakar et résumés dans le tableau ci dessous :

 

Piste

Réseau de voies de circulation

Aire de
trafic

Aire de mouvement

Capacité théorique

16

204

25

16

Capacité pratique

14

179

22

14

 

Cependant la connaissance de la capacité de l'aire de mouvement ne suffit pas pour éviter des problèmes de congestion au niveau des aéroports. Encore faut-il savoir comment utiliser cette donnée primordiale pour aboutir à une gestion idoine et rationnelle de l'aire de mouvement. On pourrait l'utiliser comme outil d'aide à la décision lors de l'affectation de créneaux horaires. Aussi, ne serait-il pas judicieux, à partir de la connaissance de la capacité de l'aire de trafic, de réfléchir sur système de régulation de trafic.

TROISIEME PARTIE :

GESTION AUTOMATIQUE DE L'AIRE DE TRAFIC

Introduction

La gestion de l'aire de trafic peut être assurée soit par un organe ATS, soit par un organe créé par les autorités compétentes en la matière ou même par une société d'exploitation dédiée. Le développement relativement récent du système de hubs commerciaux induit des pics de trafic difficiles à écouler. Cela confère à l'aéroport un rôle essentiel dans lequel les moindres retards ont des conséquences pénalisantes pour les différents acteurs de la plate forme. Une partie de plus en plus significative de ces retards qui pénalisent tous les usagers est imputable à la gestion de l'aire de trafic. Une gestion efficiente de l'aire de trafic inclut une bonne connaissance de sa capacité et la prise en compte de toutes les contraintes y afférentes.

Automatiser cette gestion de l'aire de trafic est un problème complexe. Il s'agira ici de définir le problème posé, d'adopter une méthodologie de résolution, puis de procéder à des simulations numériques en vue d'élaborer et de valider un modèle.

CHAPITRE 1: Généralités sur la gestion de l'aire de trafic

1.1 Introduction

Ce chapitre déclinera les objectifs de la gestion de l'aire de trafic, dégagera les contraintes y relatives avant de présenter la notion d'automatisation. Ensuite, il dressera un panorama des outils existants sur l'automatisation de certaines tâches dans le domaine du l'ATC.

1.2 Objectifs de la gestion de l'aire de trafic

La grande diversité des opérations sur l'aire de trafic nécessite une réelle coordination de ces activités. Pour une gestion efficiente, il est important de connaître certains objectifs essentiels de la gestion de l'aire de trafic. Il s'agit notamment :

- d'éviter les abordages et les collisions sur l'aire de trafic;

- d'offrir de meilleures possibilités de capacité de l'aire de trafic tout en respectant le niveau minimum de sécurité requis ;

- de réguler le trafic sur l'aire de trafic de manière à limiter les retards dus à la congestion ;

- de réduire la charge de travail du contrôleur par l'automatisation de certaines fonctions et l'amélioration de l'ergonomie ;

- d'optimiser l'occupation des postes de stationnement en mettant en oeuvre, par exemple, un planning des compagnies.

1.3 Contraintes liées à la gestion de l'aire de trafic

De façon générale, une contrainte correspond à l'énoncé d'une propriété relative à différents objets. Selon le Larousse, c'est une obligation créée par les règles en usage dans un milieu, par une nécessité, etc. Pour gérer de façon optimale de l'aire de trafic, il est impératif de connaître les différentes contraintes liées à cette gestion.

Ici, il sera question de ressortir quelques contraintes auxquelles sont soumis les gestionnaires de l'aire de trafic, les avions eux-mêmes ou toute autre personne agissant sur l'aire de trafic.

i) Contraintes de planification des vols

Il doit exister un organe intervenant dans la gestion de l'aire de trafic qui établit un programme des différents vols afin d'éviter que tout le monde arrivent à la fois. Ce planning doit surtout être fonction du nombre et du type de postes de stationnement. Une planification bien adaptée des vols est un important atout pour une plate forme aéroportuaire. Par ailleurs, le non respect des horaires par les compagnies (retard, déroutement, etc.) peut engendrer des congestions de l'aire de trafic à un moment donné. En cas d'occurrence de ces irrégularités, en plus des organes chargés du contrôle de la circulation aérienne, l'organe gérant l'aire de trafic sera tenu informé pour le réajustement du planning et la prise de mesures correctives.

ii) Contraintes liées aux normes de séparation sur l 'aire de trafic

Sur les aérodromes de lettre de code D (annexe 14 OACI), la séparation minimale entre deux avions (queue, extrémité de l'aile) au poste de stationnement est, rappelons le, de 7,5 mètres. Un poste ne sera affecté à un aéronef que si les dimensions de ce poste sont compatibles avec l'envergure et la longueur hors tout de l'avion. Les marques de balisage au sol délimitent bien les différents postes de stationnement. Les lignes de guidage au sol doivent être respectées par les pilotes.

iii) Contraintes liées aux équipements de manutention

Le temps d'escale est, entre autres, fonction des équipements de manutention disponibles sur le terrain. Par exemple, le temps de déchargement ou de chargement de bagages de soute ou de fret sera plus ou moins long selon qu'ils se font manuellement ou sur tapis roulant ou avec tout autre dispositif destiné à cette fin.

iv) Contraintes de compatibilité entre les portances des postes de stationnement
et les masses avions

Le gestionnaire de l'aire de trafic veillera, qu'à chaque aéronef, soit assigné un poste compatible avec sa masse. Le non respect de cette contrainte accélère la détérioration de la chaussée au niveau du poste. Evidemment, il en résulte des conséquences économiques non négligeables.

v) Contraintes liées au nombre, aux types et à la configuration des postes

Les limitations de capacité dues à l'insuffisance du nombre de postes de stationnement conduisent souvent soit à l'utilisation de positions déportées, soit à des attentes ou des blocages en bout de pistes. Toutes ces situations sont inconfortables pour les passagers et pénalisantes pour les compagnies aériennes. Le gestionnaire de l'aire de trafic en tiendra compte dans sa politique de gestion. Les évolutions des avions stationnés en `nose-in' nécessitant un repoussage, peuvent gêner des mouvements d'autres aéronefs gagnant ou quittant leur poste. De tels conflits en heures de pointe ont des répercussions immédiates. Le mode de stationnement des avions est étroitement lié à la configuration des zones de stationnement.

vi) Contraintes liées à la position des différentes aérogares

Selon que les aérogares passagers soient proches ou éloignées des postes sur l'aire de trafic, le gestionnaire positionne les avions afin d'éviter une longue marche aux passagers. Le cas échéant, un véhicule doit être mis à leur disposition. Quant au fret, la position de l'aérogare fret doit être de telle sorte que les véhicules impliqués dans les opérations de débarquement et d'embarquement du fret circulent le plus loin possible des autres postes. L'organe chargé de gérer l'aire de trafic peut ainsi diminuer le nombre d'interférences entre véhicules et avions.

vii) Contraintes liées à la position des différentes prises (carburant, de terre,
eau)

Après un atterrissage, un aéronef peut avoir besoin de renouveler ses réserves de carburant, d'eau, etc. En fonction de la position des différentes prises et des besoins des avions en matière de ravitaillements, le gestionnaire de l'aire de trafic affectera un poste. Mais, ceci peut être contourné sur les plates formes où des véhicules spécialisés assurent ces services.

viii) Contraintes liées aux conditions météorologiques

Les conditions météorologiques peuvent être une contrainte dans la gestion du l'aire de trafic dans la mesure où en cas de précipitations (pluies, neige, grêle, etc.), les opérations d'embarquement ou de débarquement nécessitent une protection : jetée, passerelle munie de toit, parapluies ou tout autre dispositif visant à protéger les passagers et le fret de ces intempéries météorologiques.

1.4 Notion d'automatisation

L'automatique fait partie des sciences de l'ingénieur. Cette discipline traite de la modélisation, de l'analyse, de la commande et de la régulation des systèmes dynamiques. Elle a pour fondements théoriques les mathématiques, la théorie du signal et l'informatique théorique. L'automatique n'est pas un champ scientifique fermé. Ce champ est transversal dans ses applications allant de la régulation de l'économie à celle de la machine électrique en passant par le pilotage des lanceurs, l'asservissement des têtes de lectures dans les disques durs. Concrètement, l'automatique permet l'automatisation de tâches par des machines fonctionnant sans intervention humaine. On parle alors de système asservi ou régulé. L'état désiré du système est nommé la consigne.

L'automatisation, quant à elle, consiste à transférer à un système (partiellement ou totalement) des tâches effectuées, jusqu'à présent, par un opérateur humain. Tant que l'automatisation n'est pas totale, l'opérateur humain garde un rôle. On parle dans ce cas d'assistance automatisée. L'automatisation n'est pas une opération « tout ou rien » mais un processus lent.

Selon certains auteurs, tout processus automatisé passerait par les étapes chronologiques ci-dessous.

La première est le mode contrôlé de traitement. Dans ce mode, l'attention de l'opérateur humain pour résoudre la tâche est très soutenue. Ensuite, le processus automatique évolue vers l'étape de traitement à la fois contrôlée et automatique. A ce stade, l'attention de l'opérateur humain peut être réduite progressivement, mais la performance se détériore s'il y a une surcharge liée à une double tâche.

Enfin, la dernière étape constitue le traitement automatique total. A cette étape ultime, le constat est qu'aucun gain additionnel n'apparaît avec le processus contrôlé. Il peut donc être utilisé pour autre chose (tâche parallèle).

Deux caractéristiques accompagnent l'automatisation d'un processus :

- la présence de ratés (effet Stroop) : un système automatisé peut souvent donner des résultats différents de ceux attendus.

- lorsque l'automatisation d'une tâche est interrompue, l'opérateur humain met plus de temps à découvrir la solution que si elle n'avait jamais été automatisée.

C'est pourquoi, il est déconseillé d'automatiser les tâches très faciles ou les tâches mal appréhendées. Il faut également automatiser pour augmenter la « conscience de la situation », enrichir l'environnement de travail de l'opérateur et améliorer ses compétences et non le contraire.

De nos jours, avec la forte implication de l'informatique, l'automatisation ne va pas sans l'utilisation de logiciels. À ce niveau, il est à noter qu'il y a toujours une double tâche à savoir l'utilisation même du logiciel d'une part et la création d'événements d'autre part. Cette deuxième tâche est difficilement automatisée, elle requiert plutôt toute l'attention de l'opérateur humain, car c'est la tâche principale. En outre, l'automatisation serait plus rapide si la gamme des différents logiciels disponibles sur le marché est standardisée.

1.5 Outils existants sur l'automatisation des opérations au sol

L'automatisation des services de la circulation aérienne peut être une solution aux problèmes tels que la congestion du trafic en route, la demande excédant la capacité de l'ATM, l'allongement des trajectoires dans le réseau de routes et surtout la régulation du trafic (retards). Plusieurs tentatives d'automatisation totale du contrôle aérien ont eu lieu, mais aucune n'a pu aboutir à des solutions sûres et viables. Par contre, quelques outils d'aide en ce sens ont été développés. Ces outils fournissent des supports automatiques aux contrôleurs dans le but de réduire leur charge de travail et accroître la capacité du système ATM. Ces outils pourraient, par similitude être adaptés à la gestion de l'aire de trafic.

Dans ce qui suit, nous allons présenter des outils existants d'aide aux opérations au sol.

i) Outils développés par Eurocontrol ou la DGAC française

Z Aux aéroports de Roissy et Orly, trois systèmes terminaux fournissent une aide à la gestion des départs. Il s'agit de :

- A VISO1 : il fournit un moyen d'identifier (manuellement pour les départs) les plots radars au sol. Malgré ses imperfections, l'utilisation d'AVISO est fréquente surtout à Roissy et est en train d'induire une modification des méthodes de travail opérationnelles (ainsi que des besoins en terme d'outil d'aide). La triangulation MODE S, devrait permettre, à terme, une identification automatique des plots radar au sol.

- DISCUS dont l'utilisateur principal est le prévol. Il peut être assimilé à un terminal de système de traitement de plans de vol ainsi qu'à une ébauche d'un gestionnaire de départ (Departure Manager de l'Eurocontrol). Le système fournit entre autres, une visualisation de l'occupation de la piste. Les vols sont classés par piste allouée et par heure d'activation.

- SARIA : il fournit, entre autres, l'allocation des poste de stationnement, l'heure de sortie de l'aire de trafic en temps « semi-réel » ainsi que l'immatriculation des avions. N.B : Les aéroports parisiens, du fait de l'utilisation conjointe de DISCUS, AVISO et SARIA, sont parmi les mieux équipés en systèmes d'aide à la gestion des départs.

Z Le système de distribution des vols à l'arrivée MAESTRO : c'est un système d'aide à la régulation et à l'écoulement du trafic des vols à l'arrivée. Le concept de MAESTRO a été lancé en 1985 par les premières études du CENA2 afin de pallier la congestion de plus en plus importante des grandes plates-formes aéroportuaires d'Orly et de Roissy Charles de Gaulle. Il offre un outil de dialogue et de négociation pour la construction globale de la séquence de régulation. Cet outil permet de garantir une utilisation optimale des pistes à l'atterrissage.

1 Système de surveillance radar au sol de ADP

2 Le CENA a été fusionné en 1985 avec le STNA pour donner la DSNA

Il évalue en temps réel les cadences et les dérives par rapport aux cadences prévues. Le système laisse la possibilité d'ordonner manuellement les séquences mais propose naturellement une séquence optimisée. Globalement, le système de contrôle s'en trouve ainsi amélioré.

Z Par ailleurs, AIDA est un autre outil d'aide à la gestion des départs destiné à répondre conjointement aux besoins des aéroports de la région parisienne et des secteurs des centres en route intégrant des départs. L'outil doit fournir des prévisions de trafic sur les points de sorties des SID, en fusionnant et en extrapolant les séquences de décollage calculées pour chaque aéroport, un vol est intégré dans la séquence à l'éveil du plan de vol, et les heures calculées sont réactualisées jusqu'au passage au point de sortie de SID.

Z Un ensemble d'outils a également été développé par Eurocontrol. Citons par exemple :

- Trajectory Predictor : son rôle est de prévoir la trajectoire d'un avion en prenant en compte toutes les informations disponibles. Cet outil utilise une base de donnée sur les caractéristiques des performances des avions.

- Departure/Arrival Manager : c'est un outil de calcul et d'optimisation des séquences d'arrivée et de départ. Il fournit alors de l'aide à la gestion des arrivées/départs dans un aéroport. Il est conçu pour s'adapter à toutes les configurations d'aéroports. Basé au sol, cet outil optimise l'utilisation des pistes et améliore l'organisation du trafic en cours dans l'espace terminal. Les séquences de départs/arrivées fournies sont régulièrement mises à jour pour tenir compte de la situation de trafic courant.

ii) Outils développés par la FAA et/ou la NASA

- Le SMA (Surface Movement Advisor) : il améliore l'efficacité des opérations aéroportuaires. L'idée est d'améliorer le partage des informations entre les intervenants sur l'aéroport. Ses objectifs sont :


· optimiser l'utilisation des postes de stationnement ;

· rationaliser l'occupation des voies de circulation au départ ;

· alléger les communications vocales ;

· faciliter l'analyse des opérations aéroportuaires ;

· améliorer la programmation des équipages ;

- le projet SIMMOD (SIMmulation MODel) : il s'agit d'un logiciel de simulation d'espace aérien et d'aéroport, difficile à utiliser. Il n'est pas conçu pour donner un avis au contrôleur sol. SIMMOD peut aider à réaliser des études d'évaluation du trafic aérien en route et en approche ainsi que des opérations au sol des aéroports et des compagnies aériennes.

1.6 Conclusion

Dans ce chapitre, après avoir donné quelques objectifs et contraintes de la gestion de l'aire de trafic, la notion d'automatisation ainsi que des outils disponibles sur l'automatisation de la gestion du trafic aérien ont été présentés.

Une bonne gestion de l'aire de trafic est un élément clé dans la régulation du flux de trafic à l'arrivée comme au départ.

La gestion du trafic au sol doit s'attacher à optimiser le déplacement de chaque avion entre l'aire de trafic et la piste (ou inversement) de façon à réduire le coût du roulage en temps et en carburant.

CHAPITRE 2: Cahier de charge de l'automatisation de la

gestion de l'aire de trafic et méthodologie de résolution

2.1 Introduction

L'étude menée dans la deuxième partie nous a révélé que le mode de gestion de trafic influe dans une large mesure sur la capacité de l'aire de mouvement. L'automatisation d'un processus a justement pour contribution essentielle de proposer une gestion de ce système qui approche l'optimale. Mais pour que l'automatisation soit efficace il faudrait identifier les tâches à automatiser et définir le degré d'automatisation souhaité dans la mesure du possible. Compte tenu de la spécificité du transport aérien, nous avons opté pour une assistance automatisée par un logiciel (l'être humain est toujours présent dans la boucle). Aussi, ce chapitre se consacrera à la définition du cahier de charge et à son exécution.

2.2 Définition du cahier de charge

Le cahier de charge a pour objet d'identifier les différentes actions à mener dans le cadre de l'automatisation de la gestion de l'aire de trafic. Pour faciliter sa lecture, il semble essentiel de préciser deux des termes fondamentaux qui pourraient ne pas être familiers aux lecteurs non avertis. Il s'agit des gestions prétactique et tactique.

La gestion prétactique est un ensemble d'actions prévisionnelles (planififiées et anticipatives) à accomplir, dans le cadre de la gestion de l'aire de trafic à moyen et long termes (du mois au jour). Cette gestion prétactique va aboutir à l'octroi des créneaux horaires.

La gestion tactique est un ensemble d'actions à accomplir à court terme ou en cours (réactives et en temps réel), dans le cadre de la gestion de l'aire de trafic (du jour à la minute). Cette gestion tactique va aboutir à la gestion en temps réel de l'aire de trafic.

Aussi, ce cahier de charge a t-il été décomposé en deux classes de gestion en fonction de la nature des tâches à exécuter et de la fenêtre temporelle considérée. Il s'agit des classes dites gestion << prétactique >> et << tactique >> ci-dessous.

2.2.1 Gestion « prétactique »

Cette classe de tâches concerne celles qui sont exécutées en amont du vol concerné, c'est-à-dire qu'elle consiste à fournir certains services avant même le début du vol. Il s'agit d'adapter la demande du trafic aérien à la capacité de l'aire de mouvement, en occurrence à la capacité de la piste. Pour arriver à cette fin, nous allons nous appuyer sur la réservation des postes de stationnement. Les étapes successives de gestion sont les suivantes :

1. Lorsqu'un équipage projette un vol, il doit envoyer une demande d'attribution de poste de stationnement à l'aéroport concerné. Cette demande indiquera clairement l'indicatif de l'aéronef, la masse (MMSD) de l'avion, l'heure prévue d'arrivée à l'aérodrome et la durée prévue de l'escale ou rotation sur ce terrain.

2. Le gestionnaire de l'aire de trafic va allouer, en fonction de la masse de l'aéronef, du temps prévu de séjour sur la plate forme ainsi que de l'état des réservations et d'occupations de l'aire de stationnement, le poste de stationnement adéquat à l'équipage. Pour ce faire, il va identifier les postes compatibles avec l'aéronef en question, ensuite il va vérifier si durant le temps entre l'heure prévue d'arrivée sur la plate-forme et l'heure prévue de départ de celle-ci, il existe un poste compatible non occupé et non réservé. Dans ce cas, le poste est attribué à l'aéronef. Sinon l'opérateur cherche un autre créneau où il est possible de trouver un poste compatible et disponible.

3. Après l'attribution, le gestionnaire communique la réponse à l'équipage. Cette réponse aura pour format : << Poste attribué de HH :mm à HH :mm >>.

4. Lorsque l'équipage accepte les horaires proposés, il répond par << Contrat de réservation poste de stationnement conclu >>. Si les horaires ne lui conviennent pas, il ne répond pas et la transaction est clôturée et sa demande n'est prise en compte.

5. Lorsque le contrat est conclu, le gestionnaire clôture la transaction et met à jour le registre de réservation des postes de stationnement.

Il est essentiel de noter que, pour les vols réguliers, ces informations ne sont pas requises pour chaque vol, mais proviennent de la planification jadis faite.

2.2.2 Gestion « tactique »

Il s'agit ici de définir les actions de gestion à mener à court terme et en temps réel. Cela revient à attribuer un poste de stationnement aux aéronefs à l'arrivée et à faire en sorte qu'il n'y ait pas de collision/abordage entre les aéronefs qui entrent ou sortent des postes de stationnement ou ceux qui sont stationnés dans les différents postes. Pour parvenir au but visé, il faut donc une gestion rationnelle et méthodique de l'aire de trafic. Les tâches cidessous énumérées permettent d'atteindre ce but :

1. quand un aéronef se présente sur la plate-forme, le gestionnaire lui attribue le poste jadis réservé ou à défaut un poste compatible et disponible ;

2. quand un aéronef effectue une demande de mise en route, le gestionnaire répond en fonction de la configuration du trafic (la piste, l'itinéraire pour y accéder, la tranche d'espace qui sera utilisée pour l'envol) ;

3. le gestionnaire doit également indiquer à l'aéronef, l'itinéraire du poste de stationnement à la piste et vice versa ;

4. le gestionnaire doit pouvoir communiquer l'heure de roulage à l'aéronef ;

2.3 Méthodologie de résolution

2.3.1 Présentation des outils supports de développement :

Pour automatiser les tâches ci-dessus décrites dans le cahier de charge, nous allons

proposer une application qui peut être consultée par des machines distantes ou locales (application client/serveur). Notre application sera le serveur, les clients seront soit, les systèmes embarqués (datalink), soit un système sol destiné à la planification des vols (divers usagers).

L'application sera développée dans l'environnement Windows à l'aide du RAD1 visual basic comme support de programmation. La communication avec les machines clientes sera établie par l'intermédiaire de la bibliothèque de liaison dynamique DLL2 Winsock. Cette bibliothèque utilise le protocole IP3 de la couche réseau.

1 Rapid Application development

2 Dynamic Link Library

3 Internet Protocol

La solution proposée s'articule autour des deux classes de gestion définies précédemment.

2.3.2 Automatisation «prétactique»

L'application proposée, dans son fonctionnement prétactique, sera consultée par d'autres applications distantes ou locales en mode connecté ; le protocole TCP1 de la couche transport sera utilisé.

Pour la résolution de cette classe, une fenêtre temporelle d'une semaine à un mois sera considérée. La solution retenue consiste à créer un fichier dans lequel les réservations des postes de stationnement seront enregistrées. Chaque réservation sera représentée par une chaîne de caractères. Celle-ci contiendra : l'identification du poste, l'indicatif de l'aéronef et l'intervalle de temps réservé ou créneau. Ainsi, on notera Crij le créneau correspondant à un poste numéro i réservé à un aéronef numéro j.

La demande de la réservation d'un créneau comprendra l'indicatif de l'aéronef, sa masse maximale de structure au décollage, l'heure estimée d'arrivée et la durée estimée d'escale. Ceux-ci constituent une demande de créneau Cr (Cr est un intervalle de temps) dont les bornes sont ETA-å1 et ETA+Rotation+å2. ETA est l'heure prévue d'arrivée à

l'IAF, Rotation la durée prévue de l'escale (en minutes) et les åi sont, quant à eux, des durées additionnelles pour tenir compte de l'imprécision de l'ETA. Nous fixons å1=5 minutes et å2=10 minutes.

Lorsqu'une requête de réservation est reçue par l'application, celle-ci cherche le poste le plus proche de la voie de sortie, compatible avec l'avion. Ensuite, dans le fichier de réservation, les créneaux associés au poste sont lus. S'il n'y a aucune interférence entre ces créneaux et le créneau demandé, le poste est alloué à l'aéronef et la réservation concernée est enregistrée dans le fichier. Dans le cas où la réservation demandée interfère avec un des créneaux, un autre poste est cherché selon le même procédé. Lorsqu'il n y a aucun poste libre et compatible, l 'ETA est incrémentée de 10 minutes et une nouvelle recherche de

1 Transmission Control Protocol

créneau est engagée. A la fin de ces recherches le poste octroyé et l'ETA acceptée sont retournés et envoyés à l'application cliente.

L'algorithme décrit ci-dessus attribue dans tous les cas un poste. Dans certains cas, l'ETA acceptée peut être très différente de l'ETA demandée ; il revient alors au demandeur de créneau de l'accepter ou non. Lorsque le demandeur accepte la proposition, le contrat de réservation est conclu.

L'algorithme de la gestion prétactique est résumé par le logigramme ci-dessous.

Figure 41: Logigramme de la gestion prétactique :

2.3.3 Automatisation «tactique»

Pour la résolution tactique, une liaison de données entre les avions et l'application est nécessaire. Cette liaison dépend du système déjà en place. S'il existe déjà une application qui gère le datalink, application développée va recevoir ces données à partir de celle-ci. Sinon, elle communiquera directement avec les avions individuellement. Dans tous les cas, il s'agira d'une communication en mode non connecté (UDP1), et chaque avion sera représenté par une adresse IP. Une fois la liaison établie, l'algorithme ci-dessous décrit la gestion tactique.

Algorithme :

Il s'agit ici de définir d'abord les termes utilisés, puis de décliner le principe de traitement des arrivées et des départs.

A tout arc A(i,j), associons pour les arrivées, la chaîne PreviA(i,j) représentant la concaténation des heures prévues d'entrée dans l'arc et, pour les départs la chaîne PreviD(i,j) représentant celle des heures prévues d'entrée dans l'arc.

Figure 42:Définition de PreviA

> Arrivée

Les avions, à l'arrivée, au début de l'approche, enverront un message dont le format est le suivant :

Indicatif/ Masse/Heure prévue de sortie piste/ Sortie piste envisagée/Vitesse de déplacement en surface envisagée.

1 User Datagram Protocol

Le logiciel va utiliser les éléments de ce message pour chercher le poste de stationnement le plus proche de la sortie de la piste, libre et compatible avec les caractéristiques de l'avion. A la suite de cela, le plus court chemin pour accéder à ce poste sera déterminé. La réponse générée sera affichée à l'interface du gestionnaire pour validation. Lorsque la réponse est validée, elle sera envoyée à l'avion. Le logiciel va aussi calculer les heures estimées aux différents points du chemin trouvé et mettra à jour toutes les chaînes PreviA(i,j) concernées.

Ainsi, pour chaque aéronef à l'arrivée, le logigramme ci-dessous sera exécuté.

Figure 43:logigramme mode tactique (arrivées)

> Départ :

Avant la mise en route, l'avion enverra un message dont le format est : «Indicatif/Poste/date de début roulage (td)/Vitesse de roulage envisagée ».

Le logiciel procède comme suit :

1 détermination du plus court chemin entre le poste de stationnement et l'entrée de la piste (nous avons retenu l'algorithme de Dijkstra pour le calcul du plus court chemin) ;

2 pour chaque arc (i,j) du chemin, les dates d'entrée te et celle de sortie ts prévues sont calculées ;

3 ensuite pour chaque date tk de la chaîne PreviA(i,j) associée à cet arc, le logiciel vérifie que :

tk ? [te - d p , t s ], dp est la durée de parcours sur l'arc par l'avion k

S 'il existe une date tk telle que la proposition ci-dessus ne soit pas vérifiée, alors la date td est incrémentée de å , ensuite le processus reprend à partir du point 2.

Si tous les tk sont satisfaisants, la date td est retournée comme heure prévue de début de roulage.

Figure 44: représentation des entrées des arrivée et départ sur un arc

L'algorithme de la gestion tactique exécuté pour chaque départ est représenté par le logigramme ci-dessous.

Figure 45:Logigramme en mode tactique (départ)

2.4 Conclusion

Dans ce chapitre, après avoir défini le cahier de charge de l'automatisation de la gestion de l'aire de trafic, proposé un algorithme d'exécution, une application a été développée. Aussi, est-il nécessaire d'effectuer des simulations en vue de sa validation.

CHAPITRE 3: Simulations et validation

3.1 Introduction

Dans le monde aéronautique, toute faille dans la conception ou l'utilisation d'un outil ou d'un équipement peut avoir des conséquences désastreuses. C'est pourquoi, après la conception d'un logiciel, il s'avère impératif de le tester avant sa mise en oeuvre effective. C'est dans cet esprit que, dans ce chapitre, l'application ci-dessus développée fera l'objet de simulations numériques. Ainsi, les résultats obtenus seront analysés, puis interprétés dans l'optique de son adoption.

3.2 Simulation « prétactique »

Pour la simulation en mode « prétactique » du logiciel, nous avons envoyé des requêtes conformes au format de message fixé. Le tableau ci-dessous dresse les différentes requêtes et les réponses obtenues.

Tableau 9:Requêtes et réponses

Aéronefs Requêtes Réponses

ETA

ETD ETA ETD postesc

Indicatif Masse (T)

DAH5022

200

10 :00

12 :00

10 :00

12 :00

J6

SAS2057

300

11 :00

11 :45

11 :00

11 :45

J9

KLM1010

250

06 :53

12 :04

06 :53

12 :04

J4

FGERS

100

14 :17

15 :25

14 :17

15 :25

J6

N95T

50

19 :08

20 :19

19 :08

20 :19

N16

SAA2566

300

10 :00

12 :00

10 :00

12 :00

G29

AFR2501

300

10 :00

12 :00

10 :00

12 :00

G30

SIM3625

300

10 :00

12 :00

10 :00

12 :00

G31

CEW102

300

10 :00

12 :00

10 :00

12 :00

G32

NIG1210

300

10 :00

12 :00

10 :00

12 :00

G33

MLI4010

300

10 :00

12 :00

10 :00

12 :00

G34

BKN3012

300

10 :00

12 :00

11:55

13:55

J9

KBO1212

300

10 :00

12 :00

12 :10

13 :10

J6

MLL012

150

10 :00

12 :00

10 :00

12 :00

J2

Les champs << aéronefs >> et << requêtes >> sont les données initiales de la simulation. Le champ << réponses >> constitue le résultat fourni par le logiciel.

Pour mieux apprécier les résultats obtenus, le tableau a été traduit en graphique.

Figure 46:Etat de réservation des postes de stationnement

Sur ce graphe, on remarque des segments tracés sur plusieurs niveaux. Chaque niveau représente un poste de stationnement, tandis que chaque segment représente un créneau horaire réservé.

On constate aisément qu'aucun poste n'est réservé simultanément pour des avions différents à la même date. Par ailleurs, on remarque que lorsqu'un poste fait l'objet de plus d'une réservation, il y a séparation nette des créneaux.

3.3 Simulation « tactique »

Pour son fonctionnement en mode << tactique >>, le logiciel a besoin d'une interaction avec le trafic aérien. Aussi, avons-nous décidé de le connecter au simulateur de trafic ayant permis de déterminer la capacité de la piste dans l'étude faite à la deuxième partie du présent document.

L'acquisition des données a consisté à laisser ce simulateur tourner durant dix heures (en temps accéléré). Les enregistrements obtenus contiennent les champs suivants : Indicatif, masses, heure d'arrivée au poste, heure de début de roulage au départ, poste de stationnement utilisé.

A l'issue de la simulation, le tableau suivant a été obtenu:

Pour une meilleure lisibilité, nous avons tracé le graphe ci-dessous :

Resultat de la gestion tactique

Plage horaire

N16 N14 N12 N10 N8 J6 J4 J2 J9 J7 J5 J3 J1 C1 C2

G17 G18 G19 G20

Figure 47:Résultats de la simulation de la gestion tactique

De l'analyse des figures ci-dessus (fig 42 et 43), on constate que durant les dix heures, aucun poste n'a été attribué simultanément à deux avions au même moment.

3.4 Conclusion

Les simulations ont donné des résultats cohérents. Dans les deux modes de gestion, les postes de stationnement sont affectés aux aéronefs compatibles. La liste de réservation, dans la gestion prétactique, indique que les créneaux, pour un poste donné, ne s'enchevêtrent pas. En tactique, après dix heures de simulation, aucun conflit n'a été observé dans l'attribution des postes de stationnement.

Conclusion

Cette partie, dans un premier temps, a abordé les contraintes liées à la gestion de l'aire de trafic, a mis en exergue la notion de l'automatisation et cité quelques outils existants en la matière. Ensuite, elle s'est attelée à la définition d'un cahier de charge de l'automatisation de la gestion de l'aire de trafic et à son exécution. Enfin, elle s'est consacrée à des simulations, à l'analyse des résultats en vue de la validation de l'outil développé.

CONCLUSION GENERALE

Les travaux menés dans le cadre de ce mémoire visaient un double objectif. Il s'agissait d'une part, de proposer une méthodologie d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement et d'autre part, de concevoir et de développer un outil d'assistance automatique à la gestion de l'aire de trafic.

La première partie du mémoire s'est d'abord attelée à identifier quelques facteurs ayant un impact direct sur la capacité de l'aire de mouvement. Ensuite, une description de la gestion de la circulation des avions au sol a été faite. Enfin, un panorama de l'état de l'art actuel en matière d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement a été dressé. Il ressort de celui-ci que beaucoup d'études ont été menées mais très peu de réalisations concrètes ont été faites.

Dans la deuxième partie du mémoire, une méthodologie d'élaboration de capacité de l'aire de mouvement a été proposée en décomposant celle-ci en ses trois maillons que sont la piste, le réseau de voies de circulation et l'aire de trafic. Deux méthodes ont été proposées pour l'évaluation de la capacité de la piste. La première est purement analytique tandis que la seconde est une approche par simulation numérique. La capacité du réseau de voies de circulation a été évaluée grâce à l'application de la théorie des graphes et celle de l'aire de trafic a utilisé la théorie de la gestion des stocks. La capacité de l'aire de mouvement a été déduite comme étant celle de son maillon le plus faible. En application de ces différentes études théoriques, des simulations numériques ont été effectuées d'abord sur des exemples quelconques et ensuite sur la plateforme de Dakar. Les principaux résultats obtenus pour les capacités théorique et opérationnelle sont respectivement les suivants pour:

- la piste : 16 et 14 mouvements par heure ;

- le réseau de voies de circulation : 204 et 179 mouvements par heure ;

- l'aire de trafic: 25 et 22 mouvements par heure.

La troisième partie de ce mémoire a d'abord recensé les différentes contraintes liées à la gestion de l'aire de trafic, présenté sommairement le concept de l'automatique avant d'établir un panorama des outils existants en matière de la gestion automatique de trafic des aéronefs au sol. Ensuite, l'étude a défini un cahier de charge de l'automatisation de la gestion de l'aire de trafic. Il a été question ici, d'une part d'identifier le processus à automatiser et d'autre part, de proposer une solution à cette automatisation. La démarche proposée s'articule autour de deux modes de fonctionnement suivant la fenêtre temporelle considérée. Il s'agit de la gestion prétactique à moyen et long termes et de la gestion tactique à court terme et en temps réel.

Les enjeux économiques et technologiques dans le domaine de l'aviation civile imposent, dans la conception d'un système ou d'une procédure d'exploitation, des simulations et des évaluations préalables, des tests et une certification (validation) avant la mise en oeuvre effective. Dans cette optique, un outil d'aide à l'automatisation de la gestion de l'aire de trafic conçu sur la base des solutions proposées, a été développé pour effectuer des simulations numériques.

Comme aéroport d'application, les données de la plate-forme de Dakar ont servi pour réaliser les principales simulations.

L'analyse des ces résultats en mode prétactique a révélé que les créneaux octroyés par la liste des réservations, pour un poste de stationnement donné, ne s'enchevêtrent pas. C'est dire qu'à tout instant, un poste de stationnement ne peut être utilisé que par un seul aéronef compatible.

La simulation du logiciel en mode tactique, après dix heures de fonctionnement continu, n'a révélé aucun cas de conflit dans l'attribution en temps réel des postes de stationnement.

Ces outils élaborés pourraient être expérimentés sur d'autres aéroports de l'ASECNA pour tenir compte de toutes les grandes spécificités et fortes contraintes en vue de sa validation, puis de leur adoption comme moyens d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement et d'aide à la gestion de l'aire de trafic.

Il contribuera à assister d'une part, le gestionnaire de l'espace dans la régulation des flux de trafic pour éviter les surcharges de l'espace aérien au voisinage immédiat de l'aéroport et au sol, et d'autre part, le gestionnaire des plates-formes aéroportuaires dans l'allocation des créneaux horaires et l'optimisation de l'occupation des postes de stationnement.

Cette étude pourra être complétée par un dossier de sécurité visant à évaluer les risques encourus suite à l'utilisation des méthodes proposées et l'exploitation du simulateur conçu.






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