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Réflexions sur la pertinence de l'espace d'étude en santé publique : L'observation de la santé à Toulouse et dans son aire d'influence

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par Florian BOURY
Université Paris-7 Denis Diderot - ENSP - DESS Santé Publique : Management des services et actions en santé publique 2004
  

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VI. Conclusion

Face aux questions majeures de santé publique, les politiques mises en oeuvre par les institutions déconcentrées de l'Etat rencontrent beaucoup de difficulté à promouvoir des dynamiques efficaces et adaptées aux populations concernées et aux réalités locales, tant en terme de prévention que de prise en charge à une échelle infra-départementale. Cette situation est rencontrée par les principaux acteurs institutionnels de la région Midi-Pyrénées, pour qui l'aire urbaine toulousaine est une configuration spatiale parfois difficile à gérer.

La multiplicité des découpages géographiques à échelle fine est une réalité reconnue par les différents acteurs rencontrés lors de nos recherches ; chaque institution, chaque acteur quelle que soit sa position au sein du système de santé, possède sa propre logique d'organisation spatiale indépendamment des autres ce qui nuit à la lecture des pratiques de santé, qui construit elle aussi ses propres territoires.

Les données servant à l'observation de la santé sont dispersées, élaborées et détenues par différentes structures publiques et privées. Il ne peut donc y avoir d'observation pertinente et efficace sans dépassement des logiques de pouvoir, par la confrontation et la synthèse des données. Il semble pertinent de définir une méthodologie d'observation commune à tous les acteurs ou de mettre en place une coordination afin de faciliter la circulation et l'échange des informations. La démarche d'observation, d'études, de recherches et de conseil se doit donc de transcender quelque peu les institutions et leurs rôles, les clivages institutionnels et financiers. Cette démarche doit jouer un rôle moteur dans l'acquisition des connaissances et l'apport d'information devant aider à mieux orienter l'action publique et ainsi à prendre en compte les faits et les besoins de santé. La finalité est donc de faciliter l'observation en définissant des territoires homogènes d'observation par regroupement de communes présentant le maximum de traits communs, et tenant compte des diverses discontinuités géographiques.

Il n'existe donc pas, pour le moment, de zonage parfait pour l'observation et l'intervention en santé publique, dans la perspective d'être le plus en adéquation possible avec la réalité socio-démographique et sanitaire de l'aire urbaine toulousaine : un vieillissement et une précarisation de la population de certains quartiers de la ville centre et en couronne périurbaine, une demande toujours plus importante de soins d'une population croissante en couronne périurbaine et un étalement urbain progressif traduisant un éloignement du pôle urbain, et donc des principaux lieux de soins, générant ainsi des facteurs de risques associés à la mobilité, de nouvelles inégalités socio-spatiales de santé et une demande d'offre de soins de proximité, une réponse à la vulnérabilité de certains espaces identifiables par le niveau d'équipement et de services en général.

Cette conception du territoire humanisé dépasse les logiques structurelles et les limites classiques administratives puisqu'elle concerne des espaces où la notion de définition territoriale (en tant que limites, frontières...) n'a pas de sens ; toutefois, elle ne dit pas s'apparenter à un mythe territorial dont l'utilisation pourrait se révéler rapidement non contrôlée et abusive, très pratique pour toute définition d'un territoire intercommunal en quête de reconnaissance et de légitimité. Le risque serait le naufrage de projets n'ayant pas un cadre territorial clairement établi en terme d'aménagement de l'espace et de distribution spatiale des services. En effet, il n'existe pas de vision politique claire et cohérente de santé publique des espaces différenciés : lieux de vie, de domicile, de travail, de soins.

Parallèlement à la (re)configuration des territoires, la santé publique évolue en modifiant de manière plus ou moins profonde les pratiques et les acteurs. Cette évolution est directement associée à cette reconfiguration spatiale au préalable à l'oeuvre, en lui offrant des nouvelles opportunités d'expressions et d'applications. Or aujourd'hui, la santé publique se développe également en dehors des cadres institutionnels et légitimes : réseaux et associations en sont de bons exemples. Si marginales qu'elles puissent paraître, ces nouvelles pratiques sont révélatrices de changement et de questionnement notamment sur le repositionnement social de la santé publique, sur les principes de solidarité et de justice sociale. Or les problèmes sociaux quelque soit le sujet concerné (santé, société, économie, culture...) sont devenus peu à peu interdépendants alors que progresse la division toujours plus fine de l'espace.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci