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Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar: cas des nouvelles centralités commerciales

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par Seydou KAMARA
Université Gaston Berger de St Louis - Maîtrise 2008
  

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Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

AVANT PROPOS

Ce Travail d'Etude et de Recherche (TER) s'inscrit dans le cadre de notre

formation universitaire pour l'obtention d'une maîtrise en Géographie. Il nous a permis, en

effet de nous familiariser avec le terrain et de mettre en pratique les connaissances théoriques

acquises dans le module Urbanisme et en même temps de pouvoir démontrer notre capacité

d'analyse et de synthèse face à une situation donnée.

Ainsi, notre sujet : « Croissance urbaine et gestion des infrastructures et

équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles centralités commerciales », était très

difficile à cerner du fait des enjeux et aspects nombreux que représentent les centres

commerciaux à Dakar.

Dans ce sens, les centres commerciaux constituent à n'en pas douter de nouveaux types

d'équipement capable d'apporter une solution aux problèmes liés à l'encombrement, à

l'occupation anarchique et naturellement à l'amélioration du commerce à Dakar.

De plus, nous avons fait de notre mieux pour que ce travail soit innovateur, instructif, pratique

et informatif, afin qu'il soit un document de référence dans la thématique des centres

commerciaux.

Pour ce faire, nous avons rencontrés d'énormes difficultés sur la carence de la

documentation pour les centres commerciaux. Toutefois, elles ont été remontées grâce au

soutien de nombreuses personnes.

Seydou KAMARA

1

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

REMERCIEMENTS

Tout d'abord rendons grâce à Dieu Le Tout Puissant, Le Clément et Le

Miséricordieux, Son Prophète Seydina Mouhamed (Paix et Salut soit sur lui), et à la grande

famille de Seydi Hadj Malick SY (RTA)

Un grand merci à mes parents, Amadou KAMARA et Anta GUEYE pour l'éducation et le

soutien sans faille

Pour la réalisation de cette étude de recherche, de nombreuses personnes nous ont apporté leur

aide et soutien. C'est le moment d'adresser nos sincères remerciements à ces dernières.


· A Mr Cheikh SARR pour nous avoir accordé sa confiance et sa disponibilité pour

l'encadrement de ce TER


· A tous les enseignants de la section de Géographie pour la qualité et la pertinence

des enseignements dispensés


· A Mon oncle Mbacké GUEYE, sa femme Khardiatou Guèye pour leurs soutiens

sympathies à mon égard


· A Fatou Aïda KANDJI qui a toujours jouée le rôle de mère à mon endroit, j'en suis

reconnaissant et son mari Papa Amadou LOUM


· A Samba KANDJI et sa femme Marième ANNE


· A Mme DOUCOURE de la Direction de l'Urbanisme et de l'Architecture (DUA)


· A Mr Idrissa LO gestionnaire du centre commercial Sicap Plateau


· Aux commerçants et clients qui nous ont facilités les enquêtes et autres questions

pour la réalisation de ce travail

Nos remerciements vont aussi à l'endroit de tous ceux qui nous ont aidés de prés ou de loin.

Parmi eux :


· Mon voisin de chambre Abibou GAYE pour son compagnonnage sincère et loyal, je

lui serai reconnaissant durant toute ma vie.


· A Mme FALL née Astou DIENG de la Société Sénégalaise de Bâtiment (SSB)

Seydou KAMARA

2

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

DEDICACES

Je dédie ce travail à tous ceux qui m'ont soutenu d'une façon ou d'une autre pour son

accomplissement


· A mon Grand Père Feu El Hadj Ousseynou GUEYE pour avoir guidé nos premiers

pas dans la vie. Je ne cesserai de prier pour lui. Paix à son âme


· A ma Grand-mère Feue Nogaye KANDJI, Paix à son âme.


· A tous mes frères et soeurs : Safiétou, Ndèye Ndiémé, Djiby, Cheikh Tidiane, Modou

Kane, Ousseynou, Nafi, Serigne Abdou, Nogaye Kandji


· A mes amis : Khadidiatou Diallo, Néné Sangaré, Pape Camara, Mansour Thior,

Lamine Sakho, Amadou Diallo, Abdou Diagne, Idy, Pape Thior, Papa Bathily,

Souleymane Savané, Aïda, Fatou Ciss, Fatou Thior, Massata, Mariétou


· A mes amis de « Télécentre » : Adji Anne, Tacko, Boubacar, Doudou, Abdoulaye

Bathily dit Kissima, Tine, Bouna, Bamba Sy dit Tamo


· A tous les membres de la chambre du 12G5 A : Doudou BA, Abdou Aziz GAYE,

Cheikh Tidiane Guèye, Papa Macodou NDIAYE, Ahmet Guéye, Ahmet Cissé


· A tous les résidents du G5 A et du Village A : Moussa DIA, Abass FALL,

Mouhamed Al Amine Guéye, Alioune Cissokho, Boubacar Barry, Yatta Diop,

Thierno Baldé, Moukhtar Ba, Cheikh Gaye, Pape Tamsir,


· Mes amis à l'UGB : Demba Diallo, Amadou Tall Fall, Ndèye Sophie Seck, Aminata

Sangharé, Moustapha Mané, Saliou Kamara Papa Khalifa Togola, Papa Malicoumba

Sèye, Samsidine Goudiaby


· A tous mes camarades de promotion à l'UGB


· A mes soeurs à l'UGB : Khoudia Guèye, Bousso Ndiaye

Seydou KAMARA

3

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

SOMMAIRE

AVANT PROPOS .................................................................................1

REMERCIEMENTS..............................................................................2

DEDICACES.........................................................................................3

SIGLES ET ABREVIATIONS .............................................................6

Introduction générale.............................................................................7

Problématique........................................................................................9

Hypothèses...........................................................................................11

Intérêt du sujet .....................................................................................11

Objectifs...............................................................................................12

Méthodologie.......................................................................................13

I.

II.

III.

IV.

La documentation......................................................................................................... 13

Le terrain et les enquêtes.............................................................................................. 16

Le traitement et l'exploitation des informations........................................................ 17

Difficultés rencontrées............................................................................................... 18

PREMIERE PARTIE: CROISSANCE ET DYNAMIQUE SPATIALE A DAKAR:

EFFETS SUR LES EQUIPEMENTS MARCHANDS19

Chapitre I : Croissance urbaine à Dakar............................................................................... 20

I.

II.

Causes de l'évolution urbaine.................................................................................... 20

Effets de la croissance urbaine............................................................................... 25

Chapitre II : Occupation dynamique de l'espace dakarois................................................... 28

I.

II.

Historique et présentation de la ville de Dakar.......................................................... 28

Principaux espaces à Dakar ................................................................................... 33

Chapitre III : Distribution spatiale des équipements marchands à Dakar............................ 38

I.

II.

Infrastructures et équipements marchands à Dakar................................................... 38

Situation des infrastructures et équipements marchands ....................................... 43

Conclusion partielle.............................................................................................................. 45

DEUXIEME PARTIE: PLACE DES NOUVELLES CENTRALITES

COMMERCIALES DANS L'AMENAGEMENT URBAIN..46

Chapitre I : Contexte et création des centres commerciaux ................................................. 47

I.

II.

Le contexte de création des centres commerciaux .................................................... 47

Evolution dynamique vers la modernité ................................................................ 50

Chapitre II : Nouvelles centralités commerciales : Rôles et Perspectives ........................... 61

I.

II.

Rôle des nouvelles centralités commerciales ............................................................ 61

Perspectives des nouvelles centralités commerciales ............................................ 63

Chapitre III : Influence des centres commerciaux sur la mutation du centre ville............... 64

I.

II.

Dynamique spatiale des centres commerciaux.......................................................... 64

Effets des centres commerciaux sur la mutation du centre ville et du commerce . 66

Conclusion partielle.............................................................................................................. 67

TROISIEME PARTIE: PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES CENTRES

COMMERCIAUX..68

Chapitre I : Exploitation et gestion des centralités commerciales à Dakar.......................... 69

I.

II.

I.

II.

Exploitation des centralités commerciales ................................................................ 69

Centres commerciaux comme produit social......................................................... 70

Acteurs institutionnels ............................................................................................... 74

Promoteurs et Bureaux de gestion des nouvelles centralités commerciales .......... 80

Seydou KAMARA

4

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre III : Limites de la gestion des centres commerciaux ............................................. 83

I.

II.

Limites de la gestion.................................................................................................. 83

Incertitudes liés aux espaces commerciaux ........................................................... 84

Conclusion partielle.............................................................................................................. 88

Conclusion générale ...............................................................................89

BIBLIOGRAPHIE.................................................................................91

Ouvrages généraux............................................................................................................... 91

Articles, mémoires et thèses................................................................................................. 93

Documents officiels et autres publications........................................................................... 93

Articles de presse ................................................................................................................. 94

LISTE DES ILLUSTRATIONS96

TABLE DES MATIERES..98

Seydou KAMARA

5

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

SIGLES ET ABREVIATIONS

ADM : Agence de Développement Municipal

AOF : Afrique Occidentale Française

AGETIP : Agence pour l'Exécution des Travaux d'Intérêt publics

APIX : Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands travaux de l'Etat

BM : Banque Mondiale

BCEOM : Bureau Central d'Etudes pour les Equipements d'Outre- Mer

CA : Communes d'Arrondissements

CADP : Commune d'Arrondissement de Dakar Plateau

CCBM : Comptoir Commercial Bara Mboup

CETUD : Conseil Exécutif du Transport Urbain de Dakar

DAT : Direction de l'Aménagement du Territoire

DAU : Direction de l'Aménagement Urbain

DEA : Diplôme d'Etudes Approfondies

DHM : Division des Halles et Marchés

DPS : Direction de la Prévision et de la Statistique

HLM : Habitation à Loyer Modéré

IFAN : Institut Fondamental d'Afrique Noire

MUAT : Ministère de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PDU : Plan Directeur d'Urbanisme

PGDU : Plan de gestion et de Développement Urbain

Quatre C : Centre Commerciale Champs de Courses

SCAT URBAM : Société Centrale d'Aménagement des Terrains Urbains

SICAP : Société Immobilière du Cap Vert

SGBS : Société Générale des Banques du Sénégal

SOGEDAK : Société de Gestion des Complexes Commerciaux de Dakar

SONED : Société Nouvelle des Etudes de Développement en Afrique

SUPDECO : Ecole Supérieure de Commerce

TER : Travail d'Etude et de Recherche

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar

UGB : Université Gaston Berger de St Louis

UNACOIS : Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal

Seydou KAMARA

6

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Introduction générale

Dès son accession à l'indépendance, le Sénégal est confronté à une accélération très

rapide de la population. Celle-ci est passée de 4.958.085 habitants en 1976 à 6.881.919 en

1988 et 9.855.338 habitants en 2002.

Cette forte concentration humaine est inégalement répartie sur le territoire national. Ainsi la

région de Dakar compte à elle seule près de 22% de la population nationale en 2002 et le taux

1

d'urbanisation le plus important avec 97,2%. .

Dans l'ensemble, la distribution de la population met en évidence une disparité

importante entre régions qui se manifeste par une configuration géographique et une

répartition spatiale déséquilibrée des activités sociales, politiques mais surtout économiques.

A l'image des grandes villes en développement, Dakar se présente comme une ville instable

car les lieux et leur occupation sont sujettes à des transformations très rapide d'où une

répercussion variable tant au niveau des populations qu'au niveau de l'espace urbain qui subit

plusieurs sortes de modifications.

De ce fait dans la ville de Dakar, la question de l'organisation et la gestion des

espaces publics urbains occupent au niveau des discours officiels et des programmes

d'aménagement une place importante.

En effet, la ville compte plus de trois quarts des emplois avec une forte concentration dans le

plateau surtout au voisinage du grand marché de Sandaga.

Cette situation pose un problème de définition et d'occupation des espaces publics à Dakar.

Ces derniers sont souvent considérés comme des lieux de concentration et de créativité mais

également des lieux de régulation sociale, d'intégration et d'exclusion.

A Dakar, il existe une pléthore d'espaces publics parmi lesquels on peut noter les

gares routières, les monuments, les espaces verts, les marchés, les centres commerciaux.

Ces derniers constituent notre objet de recherche.

Les centres commerciaux implantés surtout au centre ville participeront au

désengorgement de la capitale et à l'amélioration de la fluidité et de la circulation routière qui

devient chaque jour plus contraignant.

1

Recensement Général de la Population et de l'Habitat 2002

Seydou KAMARA

7

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Et les centres commerciaux cherchent aussi une bonne desserte routière (autoroute), comme

celui du 4C, et de vastes espaces de stationnement, comme celui de Pétersen.

Ainsi, un centre commercial était défini à l'origine comme un emplacement où

convergent plusieurs routes commerciales. Son objectif est de rassembler tous les commerces

en un même lieu. Il inclut souvent des grandes surfaces, grands magasins ou hypermarchés,

qui en sont les locomotives. C'est l'exemple du marché Sandaga.

C'est dans cette perspective qu'à Dakar, les centres commerciaux se sont implantés

dans les pôles stratégiques majeurs du commerce. Il s'agit en fait de grandes avenues où le

commerce demeure important. Ce sont les Avenues Lamine Guèye, de Jean Jaurès, de Malick

Sy, qui sont au Plateau dans le centre ville. Ce denier est un lieu de rassemblement, de

mixité sociale, un lieu de confrontation entre offre et demande. C'est aussi un lieu de forte

concentration d'activités administratives, commerciales. Ce qui fait qu'il y a une forte

concentration d'équipements et d'infrastructures marchands dans le centre ville qui explique

la convergence de plusieurs milliers de personnes chaque jour dans le Plateau.

Ces centres commerciaux sont réalisés par différents promoteurs en partenariat avec

la ville de Dakar et les communes d'arrondissement.

Nous avons le centre commercial Touba Sandaga, celui du Sicap Plateau, de Touba Khelcom,

du Complexe Commercial des Champs de Course ou 4C, de Petersen, et d'autres qui sont en

chantiers.

Les centres commerciaux sont de véritables centres d'échanges, de rencontres, de

convivialité, beaucoup plus attractifs que les marchés. Boutiques, loisirs, restaurants sont

réunis sur un même site de façon à ce que le consommateur puisse passer la journée sur place

sans s'ennuyer.

Cependant, les centres commerciaux constituent de véritables énigmes pour les populations

défavorisées car étant des lieux très huppés, ils ne leur favorisent pas très facilement l'accès

car les produits vendus dans ces lieux sont d'un niveau très élevé. C'est pourquoi, il urge de

procéder à un élargissement de l'éventail des types de centres commerciaux pour qu'il y ait

une plus grande implication des populations toute couches confondues

Seydou KAMARA

8

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Problématique

Depuis quelques décennies, le Sénégal a subi une croissance urbaine très rapide sans

réussir à la comprendre pour la maîtriser. De ce fait, le phénomène d'urbanisation s'impose

comme un jeu combiné de la croissance démographique, de l'accroissement des besoins

d'espace par habitant et de l'évolution même de notre civilisation.

En effet, Dakar compte à elle seule plus de 22% de la population totale soit plus de 2 millions

d'habitants pour une superficie ne représentant que 0,3% de celle du Sénégal. Elle concentre

plus de 54% de la population urbaine qui devrait atteindre 9 millions d'habitants à l'horizon

2

2015.

Cette forte concentration humaine, ajoutée à celle des entreprises, commerces, et

autres activités, engendrent des problèmes d'encombrements qui sont devenus alarmants dans

la ville de Dakar ; un défaut quasi permanent de fluidité et ses conséquences qui en résultent,

accrus par l'inadaptation des rues de la capitale dont les chaussées sont occupées par des

cantines et des étales. Tout cela agrémenté par une hausse vertigineuse que connaît le parc

automobile.

De même, les risques liés par la forte urbanisation constatée dans la capitale ont

conduit à une occupation anarchique de l'espace urbain avec ses effets sociaux. D'où une

prolifération de petites activités commerciales implantées de façon anarchique et désordonnée

sur les trottoirs et les rues de Dakar.

Ainsi, cette situation a aujourd'hui conduit plus que jamais à une floraison de nouveaux types

d'infrastructures et équipements marchands (des centres commerciaux) capables de répondre

aux besoins des opérateurs économiques comme les « moodu moodu » et à l'épineux

problème des embouteillages qui actuellement est entrain de ternir l'image de Dakar de façon

considérable.

Ces centres commerciaux ont connu des fortunes diverses dans la structure

commerciale de la capitale et de ce fait contribuent à la modification de l'architecture urbaine.

Une recherche sur un lieu public comme les centres commerciaux implique une réflexion sur

les modèles de gestion mis en place de même que la perception des acteurs concernés par

l'exploitation et l'utilisation de ces équipements. Aussi, le point de vue des populations

fréquentant ces sites sera pris en considération. De même, une étude sur les centres

2

Op. Cit. p 7

Seydou KAMARA

9

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

commerciaux nous impose de traiter la question de la mobilité urbaine dans la ville de Dakar

et le système commercial mis en place.

Ces centralités commerciales ont une grande particularité sur le mode de gestion par

rapport aux autres espaces publics. Car la plupart des centres commerciaux sont cogérés par le

privé, les collectivités locales, D'où une stratégie de gestion et de compréhension de la

chose qui est propre à chaque centre commercial. Cependant ces stratégies sont parfois

contradictoires, c'est pourquoi elles doivent occuper une place importante dans cette étude.

Toutefois, il faut reconnaître que les centres commerciaux entretiennent entre eux

une concurrence déloyale du point de vue des informations organisationnelles. Ce qui fait

qu'ils constituent des lieux faisant l'objet de plusieurs convoitises et enjeux.

De tout ce qui précède on peut retenir que les nouvelles centralités commerciales

éprouvent autant d'avantages que de problèmes, malgré son appui à l'épineux problème des

embouteillages et de l'encombrement.

Ainsi, un questionnement et une étude approfondie peuvent éclairer nos lanternes. De ce fait

quelques questions peuvent être posées afin d'orienter notre recherche. Il s'agit :


· Quels sont les facteurs qui sous tendent le processus d'implantation des nouvelles

centralités commerciales ?


· Quel rôle joue le centre commercial dans l'aménagement urbain ?


· Quels sont les modes de gestion utilisés dans les nouvelles centralités commerciales ?


· Quels sont les acteurs intervenant dans la gestion ?


· Quels sont les types de problèmes rencontrés dans la gestion ?

Dans la perspective d'apporter des réponses à ces éléments de problématique, nous

retenons trois hypothèses pour la conduite de cette recherche.

Seydou KAMARA

10

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Hypothèses

H1 : La croissance urbaine exponentielle de Dakar, son manque criard d'espace et le souci de

modernisation ont conduit à la floraison des centres commerciaux verticaux.

H2 : Les nouvelles centralités commerciales participent au renouvellement des infrastructures

commerciales et équipements marchands. Elles jouent un rôle de polarisateur du trafic

commercial.

H3 : Une bonne politique de gestion des nouvelles centralités commerciales impose

l'implication de tous les acteurs (Privés, Collectivités locales, Commerçants) et apporte

également une solution aux problèmes d'encombrement et de la circulation du centre ville.

Intérêt du sujet

Traiter la question des nouvelles centralités commerciales à Dakar est une entreprise

intéressante. En effet on constate depuis un moment une croissance vertigineuse de

construction des infrastructures et équipements marchands comme les centres commerciaux

dans la ville de Dakar. Ceux-ci participent à la rénovation du centre ville et en même temps

répondent à un souci d'urbanisme.

Ce sujet présente des intérêts aussi bien sur le plan scientifique que social.

Sur le plan scientifique, cette étude est une contribution, une réflexion sur le développement

très rapide des centres commerciaux et la mise en oeuvre de solutions de gestion originale et

efficace de ces équipements.

Sur le plan social, cette étude nous permettra de mieux connaître les conditions dans

lesquelles les acteurs de ces équipements évoluent et éventuellement de recueillir leur

perception qu'ils ont de cet espace.

Seydou KAMARA

11

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Objectifs

Après avoir fait le constat dans la ville de Dakar selon lequel il y a une avancée

très rapide et croissante des constructions des complexes commerciaux qui sont en étroite

relation avec le processus d'urbanisation. Et que en même temps, ces complexes

commerciaux participent à la modernisation de la ville, nous avons décidé d'effectuer des

recherches allant dans ce sens dans le cadre d'un mémoire de maîtrise.

Ainsi, cette présente étude a pour ambition de cerner aussi étroitement que possible les effets

de croissance urbaine très rapide de Dakar sur des espaces publics urbains mais surtout sur les

centres commerciaux qui sont des lieux de convergence, d'échanges, de convivialité,

d'exclusion sociale également.

Aussi, elle aidera à analyser les effets de la polarité des centres commerciaux et

aussi leur accessibilité, d'où leur influence sur la mutation du centre ville.

Notre objectif est donc de permettre une meilleure compréhension des pratiques et des

phénomènes qui se produisent dans les centres commerciaux en montrant les différentes

conceptions faites par les promoteurs sur ces édifices.

De plus, il urge de mettre en place un modèle original de gestion applicable de manière

générale à tous les centres commerciaux sinon à une grande majorité des ces derniers.

Seydou KAMARA

12

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Méthodologie

Pour une tentative d'élaboration d'une étude scientifique, ce mémoire de maîtrise

doit suivre une démarche assez minutieuse. Celle-ci doit comporter trois grandes étapes : la

documentation, le terrain, le traitement et l'exploitation des données.

I.

La documentation

La première étape de notre étude est la documentation. Elle nous a permis d'élaborer

une synthèse documentaire.

Ainsi pour mieux connaître l'état des productions scientifiques relatives à notre thème de

recherche, nous avons pu faire le tour de quelques centres de documentation et de recherche à

Dakar et à Saint Louis. Les lieux ciblés sont :


·


·


·


·


·


·


·

Les bibliothèques universitaires de Dakar et Saint Louis

Les lieux de recherche comme IFAN, CODESRIA, IRD, ENDA

Les Directions comme celle de l'Urbanisme, de l'Aménagement du Territoire, de la

Prévision et de la Statistique, des infrastructures et des équipements, du commerce

La Chambre de Commerce de Dakar

La Division des Halles et Marchés de la Mairie de Dakar

La Bibliothèque de l'ENEA

La Bibliothèque de SUPDECO

Dans ces différents milieux, nous avons trouvé des ouvrages généraux, des revues,

des manuels, des articles scientifiques, des thèses, des mémoires de maîtrise et des articles de

presse, qui traitent surtout de la question de l'urbanisation à Dakar, de la définition et du rôle

des espaces publics et naturellement des problèmes de mobilité urbaine.

Les résultats de la recherche documentaire à la bibliothèque universitaire de St Louis

portent sur les questions urbaines et les problèmes de gestion des espaces publics en général.

Il existe aussi des ouvrages qui traitent de la question du commerce en général et de la gestion

des équipements marchands.

Nous avons aussi trouvé des travaux d'étudiants sur la gestion des équipements marchands à

St Louis et à Dakar.

Les informations issues de ces recherches nous ont permis d'élaborer une synthèse

bibliographique. Celle-ci a été faite en se focalisant surtout sur les grands thèmes qui ont été

Seydou KAMARA

13

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

développés dans les différentes catégories de publications : ouvrages généraux, articles et

coupures de presse, manuels d'urbanisme, revues scientifiques, thèses et mémoires.

L'idée générale ressortant le plus dans les lectures se structure autour des contraintes

liées à l'urbanisation très rapide qui caractérisent les villes du sud en général et de la ville de

Dakar en particulier et l'importance de l'économie urbaine avec ses différentes composantes.

Dans « Les espaces urbains dans le monde » (2003), P. Laborde se propose d'étudier

l'évolution urbaine dans le monde et les conséquences qui en découlent. Dans ce livre il s'agit

pour l'auteur de mettre en exergue les types d'espaces urbains comme des lieux privilégiés et

qui participent à l'expression de l'urbanité.

L'ouvrage intitulé « Les grandes villes d'Afrique » d'A. Dubresson (1999) fournit

une étude détaillée sur les contraintes de développement des grandes villes africaines en

tenant compte des réalités macro économiques et des spécificités zonales. L'auteur analyse les

modes d'évolution des différents espaces des pays en choisissant les plus grandes villes.

Dans l'ouvrage « Le Sénégal : le secteur informel » de Meine Pieter Van Djik, 1986,

le secteur informel de la région de Dakar es présenté sous de nombreuses facettes. Sa

contribution dans l'économie urbaine dakaroise est remarquable d'où la nécessité de la mise

en place de nombreuses initiatives de remodelage pour son développement. Dans ce sens, ce

secteur pourra être plus rentable dans les finances publiques locales.

Dans « Les équipements urbains » un manuel d'urbanisme pour les pays en voie de

développement, Vol. 6 (1984), Georges HARTER met en évidence les effets de la croissance

urbaine sur les équipements collectifs et que ces derniers les rôles qu'ils jouent dans les

échanges économiques, sociaux, de facilité d'accès. Et enfin, l'auteur met en exergue leur

vocation fondamentale.

Dans le journal, « Marchés Hebdomadaires » : Les espaces de la discorde (Dossier

publié le Mardi 21 Septembre 2004), l'auteur Joseph Birame Sène donne des pistes de

solutions pour l'organisation du secteur informel à Pétersen dans « Projet de cantines

démontables : la société MADS impose une nouvelle image ». Ce projet est entrain d'être mis

en oeuvre pour ensuite être appliqué dans les loumas dont celui du vendredi qui se situe dans

l'espace polarisé par la gare de Pétersen.

3

L'article de Cheikh SARR , Mamadou DIOP et Ousmane KANE sur : « Les « moodu

moodu » : du rural aux centralités urbaines, l'étirement d'une longue mutation » traite la

problématique sur les implications de l'émergence des « moodu moodu » dans les débats sur

3

Maître Assistant, Section de Géographie, UGB de St Louis

Seydou KAMARA

14

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

le développement de notre pays. Ainsi quatre principaux axes sont évalués afin de pouvoir

comprendre le dynamisme des « moodu moodu » leur impact sur l'économie et la place que

ces derniers occupent dans le paysage urbain et la diaspora. Bref cet article nous a permis de

comprendre les implications de l'émergence des « moodu moodu » dans la structuration

urbaine du pays.

De plus les nombreux documents de la DPS (Direction de la Prévision et de la

Statistique) nous ont surtout fourni des chiffres qui nous permettent de faire des

comparaisons. Parmi ces documents, il y a le TBSS (Tableau de Bord de la Situation sociale

du Sénégal) 2000 et la SES (Situation Economique et Social du Sénégal) 2001 qui ont été les

plus utiles. Ces tableaux ont facilité les graphiques, diagrammes et autres figures dans le

document final.

Il y a également les travaux d'études et de recherches (TER) de quelques étudiants et des

thèses dans cette synthèse bibliographique. Dans cette étape nous avons :

La thèse de Troisième Cycle de Géographie de Moustapha NDIAYE, UCAD, 1997,

sur « Le marché et son espace dans l'agglomération dakaroise » traite la question du

développement du secteur informel. Ce document permet de faire une comparaison entre des

espaces publics tels que les marchés et les centres commerciaux. Elle est aussi un document

qui montre les différents problèmes qui existent autour des équipements comme le marché.

Bref, pour l'auteur le facteur économique détermine le nombre de marché.

La thèse de Troisième Cycle de Géographie de François MENDY, UCAD, 2006

sur : « La ville de Bissau : aménagement et gestion urbaine », montre comment nos villes sont

façonnées par les pouvoirs coloniaux sur le plan architectural, sur le plan de l'urbanisme, etc.

Le mémoire de DEA de Géographie de Astou MBACKE, UGB, 2006 sur : « Les

centres commerciaux, un facteur de restructuration du commerce dans le centre ville de

Dakar » fournit des informations sur les caractères des centres commerciaux au niveau de la

commune d'arrondissement de Dakar Plateau et son importance sur la restructuration du

commerce.

Le mémoire de Maîtrise de Géographie de El Hadj Mamadou NDIAYE, UGB, 2005

sur : « Dynamiques, changements et gestion des espaces publics urbains : la gare routière de

Pétersen » se propose d'étudier la croissance et la mobilité urbaine dans la ville autour de la

mise en place d'une gare routière. Et éventuellement la gestion de cet équipement faite par

une société de la place.

Seydou KAMARA

15

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Au total, nous pouvons retenir que la documentation sur notre thème de recherche

est importante, nous disposons un nombre important de documents d'une grande variété. Les

quelques documents que nous avons cités ne sont pas toute la documentation existante.

Cependant, il est nécessaire de préciser que la documentation se rapportant essentiellement

sur les centres commerciaux est rare voire inexistante. Seuls quelques mémoires ont été

trouvés. La création très récente des centres commerciaux et son caractère très privé sont les

raisons de l'indigence de la documentation à ce niveau.

II.

Le terrain et les enquêtes

La seconde phase de notre démarche méthodologique est plus pratique. Elle a

consisté à descendre sur le terrain. C'est ainsi que nous avons effectué plusieurs missions. Les

principaux lieux visités sont :


· La commune de Dakar (Division des Halles et Marchés)


· La commune d'arrondissement de Dakar Plateau


· La Société de Gestion des Complexes Commerciaux de Dakar (SOGEDAK)


· Les différents centres commerciaux de la ville de Dakar


· Les quartiers situés aux alentours des différents centres commerciaux

Notre objectif était d'abord de nous familiariser avec les centres commerciaux que

nous connaissons auparavant et recueillir le maximum d'information concernant les nouvelles

centralités commerciales. Et comme disait DIAHOU A. Y., 2003, cette présente étude associe

les « notions de vécu et de l'étude ».

Ensuite, nous avons administrés des questionnaires aux acteurs pour avoir leurs opinions sur

les questions les intéressant ou qui concernent le fonctionnement des centres commerciaux,

les modes de gestion, etc.

Pour ce faire, nous avons distribué quatre types de questionnaires différents (Voir Annexe) à

des acteurs différents du secteur commercial et sur les centres commerciaux.


·

Le premier type de questionnaire était destiné aux acteurs des centres commerciaux.

C'est ainsi que nous avons administré 50 questionnaires à des commerçants répartis

dans 5 centres commerciaux à raison de 10 commerçants par centre commercial.

L'objectif est d'avoir les opinions des acteurs du secteur commercial sur les nouvelles

centralités commerciales, c'est-à-dire l'architecture du bâtiment, les problèmes

rencontrées, le rendement commercial, la publicité, etc. Bref, sur tous ce qui touche

aux centres commerciaux.

Seydou KAMARA

16

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales


·


·


·

Le deuxième type de questionnaire est réservé aux riverains (habitants des quartiers

alentours des centres commerciaux). Ainsi, nous avons administré 100 questionnaires

à des individus résidant dans les quartiers alentours comme « Mbott », « Niayes

Thiokers », « Champs de courses », etc. La finalité est de voir si les centres

commerciaux répondent à la perception des résidents sur le fonctionnement des

centres commerciaux et sur les éventuels problèmes qu'elle pourrait causer. Au total,

l'impact de ces infrastructures sur la vie de ces derniers.

Le troisième type de questionnaire est destiné aux usagers des centres commerciaux.

Pour ce faire, l'échantillon était administré à 100 personnes choisies au hasard sur 5

centres commerciaux à raison de 20 personnes par centre commercial. L'objectif visé

est de savoir si les centres commerciaux répondaient aux aspirations des usagers, les

problèmes qu'ils rencontrent dans ces nouvelles centralités commerciales.

Le quatrième type est un guide d'entretien réservé aux acteurs institutionnels et autres

promoteurs privés. L'enquête a eu lieu dans des entretiens dans leurs bureaux et autres

structures institutionnelles comme la mairie de Dakar, la commune d'arrondissement

de Dakar Plateau, la division des halles et marchés, la direction des centres

commerciaux.

Ces différentes méthodes ont été utilisées pour collecter les informations sur le terrain.

III.

Le traitement et l'exploitation des informations

La troisième phase a consisté au traitement et à l'exploitation des données et

informations recueillies sur le terrain. Nous avons récolté des informations et données

qualitatives et quantitatives lors des enquêtes. Ainsi, des tableaux et des graphiques ont été

effectués à cet effet pour mieux faire ressortir les résultats obtenus.

En ce qui concerne le traitement des informations livresques, nous avons établi des fiches de

lecture par auteur et par ouvrage.

Enfin pour la rédaction, nous avons utilisé le logiciel Microsoft Word, et pour le traitement

des données, c'est le logiciel Microsoft Excel qui a été utilisé pour une application des

graphiques et figures.

Seydou KAMARA

17

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

IV. Difficultés rencontrées

Dans l'élaboration de ce travail d'étude et de recherche, nous étions confrontés à de

nombreuses difficultés dans différentes étapes du travail.

o La recherche documentaire : il y a une insuffisance très notoire d'écrits sur les centres

commerciaux, la non publication ou l'inaccessibilité de certaines informations

relatives à ces infrastructures marchandes. Aussi le problème de la cartographie est

noté, ce qui explique une carence de carte dans le document.

o La phase d'enquête : des difficultés ont été rencontrées durant cette phase notamment

la méfiance, le refus de donner les informations. De plus, il y a des méfiances, des

réticences, voire des menaces des interlocuteurs pendant l'administration des

questionnaires.

En outre, il était très difficile de rencontrer certaines personnes ressources dans la collecte

d'information en l'occurrence les autorités ou acteurs du commerce (promoteurs, agents

municipaux, direction des centres commerciaux, etc.)

Quant aux enquêtés, il arrive que nos interlocuteurs soient imprécis dans leurs réponses.

Toutefois, il faut noter la disponibilité de certains d'entre eux qui ont quand même collaboré

pour la réalisation du document.

Seydou KAMARA

18

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Seydou KAMARA

19

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre I : Croissance urbaine à Dakar

Dakar se caractérise par une croissance très rapide de la population urbaine, ceci est dû à

plusieurs facteurs notamment :


· Un accroissement naturel qui résulte de la montée des naissances et de la réduction de

la mortalité.


· Un afflux des ruraux causé par un échec de développement rural et la puissance de

l'attraction de la ville.


· Le rôle de capitale politico- économique que joue Dakar

I.

Causes de l'évolution urbaine

Mener une recherche appliquée sur la floraison des centres commerciaux sans

s'intéresser au préalable sur les causes de la croissance urbaine rapide de Dakar, qui du reste

constitue un pan essentiel dans cette nouvelle politique, équivaudrait à tronquer notre étude.

Ainsi, le mouvement naturel, l'afflux migratoire et l'évolution économique sont des faits

incontournables dans le boom démographique urbain de Dakar.

1. Accroissement naturel

La région de Dakar est confrontée, au milieu du XXe Siècle, à une vague de fond

d'une croissance démographique sans précédent. Même si celle-ci s'est ralentie, les

4

projections affichaient un taux annuel de 2,7% entre 1976 et 2001 . Le tableau suivant

l'illustre parfaitement.

Tableau 1 : Evolution de la population sénégalaise de 1960 à 2001 et taux d'accroissement.

Année

Population

Taux en %

1960

3000000

2,3

1970

4400000

2,6

1976

5100000

2,7

1988

6900000

2,7

2001

9802775

2,7

Source : Direction de la Prévision et de la Statistique

4

DPS : projections démographiques 1988- 2015

Seydou KAMARA

20

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Cette évolution très rapide de la population dakaroise est le fruit de nombreux facteurs

qui ont permis un essor urbain.

Ces facteurs sont entre autres la forte natalité de la population, une baisse substantielle de la

mortalité. Tout ceci grâce à une avancée notoire des techniques médicales.

De plus, cette situation est liée aussi à une attraction qu'exerce la capitale sur les populations

rurales, sur les citadins des autres villes du pays et sur les étrangers.

Par ailleurs il faut noter que la capitale sénégalaise couvre une superficie 550 km² soit

0 ,3% du territoire national et plus de 24% de la population totale. Ce hiatus entre Dakar et le

Sénégal est élucidé par le tableau comparatif suivant.

Tableau 2 : Effectif de la population, densité et taux d'accroissement moyen annuel en

2001

Localité

Dakar

Sénégal

Population

2411528

9802775

%

25

100

Superficie en Km²

550

196722

Densité

4231

48

Taux en 01

3,69

2,69

Source : Direction de la Prévision et de la Statistique

2. Flux migratoire

La forte urbanisation de Dakar peut s'expliquer aussi par l'apport du phénomène

migratoire. Ainsi des composantes complexes se retrouvent dans les mouvements migratoires

qui affectent Dakar. Ce sont les migrations à cycle saisonnier qui amènent à Dakar un nombre

important de ruraux actifs libérés par la saison sèche. Et ces derniers, avec les mauvaises

conditions agricoles, peuvent être tentés de rester plusieurs années en villes.

De ce fait, le séjour peut devenir plus long lorsque le migrant trouve un emploi stable dans la

capitale.

La migration vers Dakar se fait en plusieurs étapes, toutes réversibles, mais tendant à

maintenir en ville une population flottante importante, attaché à garder un caractère provisoire

à son installation en ville.

Seydou KAMARA

21

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chaque ménage dakarois accueille en moyenne 20% de passagers, notamment dans les

5

quartiers d'accueil des migrants.

Ces échanges permanents entre Dakar et le reste du pays peuvent être expliqués par plusieurs

raisons que sont par exemple la recherche d'emploi, l'école, etc. Partant le tableau suivant

illustre parfaitement les motifs des déplacements dans la capitale sénégalaise.

Tableau 3 : Motifs des déplacements vers Dakar

Motif du déplacement

Raisons professionnelles

Raisons scolaires

Achats et provisions

Services et démarches

Administratives

Visites de sociabilités

Autres motifs

Total

Effectif

372772

123640

242536

86320

%

26,5

8,8

17,2

6,1

271632

311349

1408248

19,3

22,1

100

Source : Enquête sur la mobilité, le transport et les services urbains de Dakar - CETUD

5

PDU Dakar, Horizon 2025

Seydou KAMARA

22

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Graphique 1 : Diagramme des motifs des déplacements vers Dakar

Source : D'Après Enquête sur la mobilité, le transport et les services urbains de Dakar-

CETUD, Seydou KAMARA 2007

L'analyse de ce diagramme donne des renseignements plus ou moins exhaustifs sur les

motifs des migrants vers Dakar. Ainsi, il est à noter que les raisons professionnelles (27%)

occupent une place importante dans cette migration. Ceci est dû à un afflux des populations

périphériques à la recherche d'emploi. Aussi, la part de ceux qui viennent faire des achats et

provisions (17%) constitue également un flux important dans ces motifs de déplacement à

Dakar. D'où le caractère polarisateur des centralités commerciales qui provoquent un

mouvement et une augmentation de population.

Toutefois, cette augmentation de la population reste inégale suivant les communes

d'arrondissement et aujourd'hui Dakar demeure un pôle de développement métropolitain doté

Seydou KAMARA

23

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

en infrastructures et équipements de toutes sortes parmi lesquels les centres commerciaux qui

constituent notre objet d'étude.

3. Evolution économique de Dakar

« L'urbanisation ne dépend pas

essentiellement

des

taux

de

croissance

démographique, elle résulte surtout des mécanismes de l'économie moderne articulée,

d'abord sur l'industrialisation puis sur la multiplication des emplois tertiaires et la recherche

6

d'un niveau de vie supérieur qui est une perspective universelle. ». (Laborde P. 2003 : Les

espaces urbains dans le monde)

Ainsi, la rapide évolution économique de la capitale peut se mesurer donc à plusieurs niveaux,

notamment par la centralité de toutes les activités économiques (industrie, transports,

commerces, etc.) au niveau de la ville, ce qui dénote une macrocéphalie de l'économie

sénégalaise à Dakar. C'est pourquoi la région de Dakar fournit environ plus de 55% du

7

produit intérieur brut (PIB), 80% des emplois commerciaux et industriels.

De plus, la concentration des instruments du pouvoir politique, exécutif, économique

et le fait que Dakar abrite la plupart des sièges des grandes sociétés du pays font de la capitale

une ville où tout doit transiter.

Cette extrême concentration des emplois et des activités à Dakar est à l'origine de la

monopolisation de toutes les richesses et activités nationales au détriment du reste du pays.

Cette disparité, loin d'asseoir les bases d'un développement équilibré et durable, devrait être

corrigé par une bonne politique d'aménagement permettant la création des pôles d'activités

secondaires qui contribueront au ralentissement de la migration vers Dakar.

Ainsi, les moyens de transport comme l'aéroport, le port, les routes participent à

l'acheminement des personnes, des biens et des services.

6

7

Laborde P. 2003 : Les espaces urbains dans le monde, 239p

Op. Cit. p 22

Seydou KAMARA

24

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

II. Effets de la croissance urbaine

La croissance urbaine très rapide de la population Dakaroise a produit beaucoup

d'effets sur la structure urbaine de Dakar notamment sur la mobilité urbaine.

1. Mobilité urbaine

L'accélération démographique que connaît la capitale sénégalaise a eu des effets sur

la mobilité urbaine. Ainsi, il existe de réels problèmes de mobilité dans la ville de Dakar, du

fait de la centralisation des activités au niveau de Dakar en général et au Plateau plus

particulièrement.

Partant, le tableau de la relation entre la migration et la croissance démographique à

Dakar de 1976 à 2001 illustre parfaitement le problème de la mobilité à Dakar.

Tableau 4 : Migration et Croissance démographique à Dakar

Années

Nombre moyen de migrants vers

Dakar par an

1976- 1980

1980- 1985

1985- 1989

1989- 1993

1993- 1997

1997- 2001

23750

28000

28750

30000

32500

35000

Taux de croissance

moyen annuel de Dakar

en %

5,1

5,4

4,8

4,6

4,4

4,4

Taux de croissance

moyen annuel du

Sénégal en %

2,47

2,5

2,5

2,59

2,55

2,59

Source : D'après PDU, 2002

Ce tableau montre nettement la forte croissance démographique que connaît la

capitale de 1976 à 2001 avec une migration qui va de 23750 en 1976 à 35000 personnes en

2001. Cette croissance vertigineuse peut être expliquée par les périodes de sécheresse et de

soudure difficile qu'a connue le Sénégal.

C'est dans cette perspective que beaucoup de ruraux se sont rués vers Dakar dans le but de

trouver de l'emploi ou autres activités y afférentes.

Seydou KAMARA

25

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Ainsi, le graphique suivant montre bien la comparaison du taux de croissance démographique

très rapide de Dakar par rapport au taux de croissance du Sénégal.

Graphique 2 : Croissance démographique de Dakar par rapport au Sénégal

Croissance démographique de Dakar

n e y o m e c n a s s i o r c e d x u a T r a k a D e d 6

5

4

3

2

1

0

2,6

2,58

2,56

2,54

2,52

2,5

2,48

2,46

2,44

2,42

2,4

n e y o m e c n a s s i o r c e d x u a T l a g é n é S u d Taux de croissance

moyen annuel de Dakar

en %

Taux de croissance

moyen annuel du

Sénégal en %

1976- 1980- 1985- 1989- 1993- 1997-

1980 1985 1989 1993 1997 2001

Années

Source : D'après PDU 2002, Seydou KAMARA, 2007

Cette situation a conduit à un encombrement de la ville, conséquence de la

centralisation du pouvoir économique, politique et social, qui du reste a façonné les difficultés

de mobilité.

Par ailleurs, c'est vers le Plateau que convergent tous les grands axes de communication dont

le fonctionnement non satisfaisant a entraîné des congestions qui sont parfois systématiques.

Partant, cette zone ne correspond pas aux lieux de résidence des travailleurs, entraînant de fait

d'importants mouvements pendulaires.

Cependant, l'état des infrastructures routiers, la vétusté du parc automobile car composé de

« Ndiaga Ndiaye », de « Car rapide », de « Taxi clandos », des bus « Dem Dikk » provoquent

des encombrements et embouteillages monstrueuses lors des heures de pointe. Ceci étant la

marque des grandes villes capitales africaines.

Seydou KAMARA

26

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

La mobilité à Dakar est estimée à environ 2,3 déplacements par jour et par

8

habitants . Il faut par ailleurs signaler que le projet de stationnement payant aux heures de

grande circulation a permis de maîtriser tant soit peu les grandes embouteillages dans le

Plateau.

2. Effets structurels et fonctionnels

La forte et rapide croissance urbaine à Dakar a des implications structurelles et

fonctionnelles. L'extension spatiale marquée par la dispersion des zones spécialisées

(habitats, activités productives et socio éducatives) impose à l'agglomération des contraintes

d'adaptation. Ainsi, la ville doit élaborer des programmes pour gérer au mieux les exigences

de logement, d'activités productives, etc.


· Habitation

L'étendue spatiale de l'agglomération et son caractère cosmopolite ont imprimé un

cachet différentiel de l'espace urbain tant au plan physique qu'au plan structurel. La plus ou

moins grande spécialisation de l'espace urbain à Dakar reflète le caractère pluriel et la

complexité des problèmes posés par la superposition des phénomènes et des situations très

différenciées.


· Activités

La ville de Dakar concentre des fonctions spécialisées telles que les services centraux

de l'Etat regroupant ainsi la quasi-totalité des employés de la fonction publique du Sénégal

(Dakar concentre 80% des agents de l'Etat). De même le Plateau concentre 4 des 15 plus

grands établissements secondaires (Lycée ou équivalent) que compte la région de Dakar.

Cette concentration des fonctions les plus motrices de la capitale dans l'une des zones

urbaines les plus difficiles d'accès se reflète sur le prix à payer aussi bien par les usagers des

services centraux que les travailleurs.

En effet, la ville de Dakar, où sont localisés l'essentiel des services, activités et équipements,

se trouve au fond de la presqu'île. Or du point de vue de l'organisation de la circulation et des

transports, il n'existe pour le Plateau que trois sorties relativement rapides : l'Avenue Lamine

Guèye prolongée, l'Avenue Faidherbe et la Corniche Ouest.

8

République du Sénégal, Ministère des Transports Terrestres, Cellules de coordination du programme sectoriel

des Transports « Deuxième programme sectoriel des transports PST II » Juillet 1998, Sous la coordination de El

Hadj Ibrahima FALL.

Seydou KAMARA

27

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre II : Occupation dynamique de l'espace dakarois

I.

Historique et présentation de la ville de Dakar

Crée en 1857 par les français sur l'emplacement d'un village de pêcheurs, Dakar fut

fréquenté auparavant par les négriers comme une escale. Ainsi, dans un avis publié au bord de

la « Jeanne d'Arc » en rade de Gorée le 25 Mai 1857 aux habitants et commerçants de l'île

ainsi qu'aux capitaines de commerce en rade, le chef de division Protet, commandant

supérieur de Gorée déclarait : « Messieurs, je suis heureux de vous annoncer qu'aujourd'hui

25 Mai, j'ai pris possession au nom de la France du territoire de Dakar en arborant le

pavillon français sur le fort que nous venons de construire et qu'ainsi je dégage notre

commerce des droits de péage qui lui était imposés avec les anciens chefs du pays. Bientôt les

alignements sortant d'un plan de ville à Dakar préparés par les soins de Monsieur le

capitaine de génie en chef seront au conseil d'administration et à l'approbation de son

excellence Monsieur l'Amiral, ministre de la Marine et des colonies et seront tracés afin de

9

faciliter la régularité des constructions et engager de nouvelles acquisitions de terrains » .

C'est dans ce contexte que fut lancé sur les fonts baptismaux la région de Dakar avec toutes

les organisations qui s'en suivent.

En 1902, il devient la capitale de l'AOF, au détriment de St Louis. Et en 1960, lorsque le

10

Sénégal accède à l'indépendance que Dakar en devient la capitale.

La loi 83-84 du 18 Février 1983 apporte une réorganisation administrative de la région

de Dakar. Ainsi, elle sera divisée en 5 communes suites aux dispositions de la réforme de 8

Octobre 1990 : Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Bargny qui correspond aux 5

départements de la région.

Suite à la mise en oeuvre de la loi 96-06 du 22 Mars 1996, la ville de Dakar a été divisée en 19

communes d'arrondissement par décret 96-745 du 30 Août 1996.

En effet, la création des communes d'arrondissement a pour objectif d'appliquer aux

grandes villes les principes de la politique de décentralisation engagée par le gouvernement

depuis plusieurs années pour une meilleure administration des zones urbaines.

9

CHARPY J. 1958 : La fondation de Dakar, p 59

10

THOMAS L.V. 1954 : l'agglomération dakaroise, quelques aspects sociologiques et démographiques, p 20

Seydou KAMARA

28

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

1. Les Communes d'arrondissement

Une des innovations de la réforme de l'administration locale au Sénégal est la création

de commune d'arrondissement. Ces catégories particulières de communes sont prévues par

l'article 77 du Code des Collectivités Locales qui prévoit que : « les grandes communes

peuvent être érigées par décret en communes d'arrondissement ». Elles prennent alors la

11

dénomination de « Villes »

De ce fait, selon la loi 96-07 portant transfert de compétences aux collectivités locales,

Dakar a connu une nouvelle configuration spatiale qui a permis sa subdivision en 19

communes d'arrondissement.

La commune d'arrondissement est dotée de la personnalité morale et de l'autonomie

financière.

C'est dans ce contexte administratif et juridique que naquit la commune d'arrondissement de

Dakar Plateau en 1996 avec la Loi N° 96-09 fixant l'organisation administrative et financière

de la commune d'arrondissement et ses rapports avec la ville.

11

Recueil de textes sur la décentralisation

Seydou KAMARA

29

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Carte 1 : Les communes d'arrondissement de la ville de Dakar

0

5

10km

Source : D'après PDU Dakar 2002, modifié par KAMARA S. 2007

Seydou KAMARA

30

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Tableau 5: Distribution de la population dans le département de Dakar.

Communes

d'Arrondissement

Mermoz/Sacré

Coeur

Ngor

Yoff

Biscuiterie

Dieupeul/Derklé

Grand Dakar

Hann Bel Air

Hlm

Liberté

Cambérène

Grand Yoff

Parcelles

Assainies

Pattes d'Oie

Fann/ Point E

Geule Tapée/

Fass/Colobane

Ouakam

Médina

Gorée

Dakar Plateau

Département de

Dakar

Hommes

Femmes

Total

11160

12442

23602

Taille moyenne

des ménages

5.7

5256

25137

25819

17294

32727

17804

20328

19703

18343

63697

63630

5053

27898

24778

18158

31563

17964

21195

22186

18549

65043

64317

10309

53035

50597

35452

64290

35768

41523

41889

36892

128740

127947

6.8

7.8

5.6

6.8

8.4

7.1

8.1

6.4

8.7

6.1

6.7

13168

8611

27761

13946

9148

26787

27114

17759

54548

7.0

5.2

6.2

20962

62918

461

16179

470958

22226

66552

518

16616

484939

43188

129470

979

32795

955897

6.2

7.3

6.8

4.8

6.7

Source : DPS Janvier 2004, Résultats provisoires du Recensement Général de la Population

et de l'habitat de Dakar de 2002

Ce tableau montre la distribution de la population dakaroise par sexe. Il montre

clairement l'effectif pléthorique des femmes par rapport aux hommes. Cette situation permet

Seydou KAMARA

31

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

de dire aisément que la population féminine qui est par nature le genre qui se rend le plus au

marché et surtout dans les centres commerciaux pour faire leurs achats, est très importante.

De plus, ce tableau montre sa pertinence à travers le déséquilibre entre le Plateau et

la périphérie (Médina, Parcelles Assainies, Grand Yoff, etc) par le manque criard

d'équipements marchands de qualité pour satisfaire les populations locales. Et ces dernières

quittent leur localité pour venir en ville et s'acquitter de leurs besoins.

2. Une Commune particulière : le Plateau

Considérée comme la partie la plus lointaine de la région de Dakar, le Plateau reste le

noyau urbain de la ville avec une concentration des institutions de la république (Palais

Présidentiel, Assemblée Nationale, Cour de Cassation, etc.), des fonctions administratives,

culturelles, scolaires, commerciales etc.

Cette situation a conduit à une forte utilisation de l'espace avec une convergence

quotidienne des populations venant de tous Dakar voire du Sénégal.

Ce qui fait que certains qualifient Dakar comme « une chaussette vers le fond de laquelle tout

(et tous !) converge ». Dans ce cas le fond de la chaussette est le Plateau de Dakar.

Ainsi, le Plateau de Dakar avec une population estimée à 32795 habitants soit 6% de la

population de la ville de Dakar, fait partie des communes d'arrondissement les moins

peuplées de la ville. Cette population se compose d'environ 56,6% de femmes et 49,33%

d'hommes. (Voir tableau ci-dessous). La densité de la population de la commune

d'arrondissement est estimée à 92 habitants/ km². Le taux de croissance annuel y est de 2,4%

Tableau 6 : Caractéristiques de la Commune d'arrondissement de Dakar Plateau

Hommes

Femmes

Total

Dakar Plateau

Nombre de

Concessions

4644

Nombre de

ménages

6872

16179

16616

32795

Taille moyenne

des ménages

4,8

Source : DPS Janvier 2004, Résultats provisoires du recensement général de la

Population et de l'habitat de Dakar de 2002

De plus, il faut noter qu'au niveau des communes et communes d'arrondissement

du pays, on constate que le plateau constitue la partie la mieux occupée car abritant tous les

éléments qui concourent au rayonnement d'une ville. Il est donc considéré comme le siège du

Seydou KAMARA

32

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

centre ville. Cependant, force est de constater que la réserve urbanisable de Plateau s'est

épuisée comme une peau de chagrin qu'aucun espace n'est aujourd'hui déclaré préserver. Le

Plateau étouffe et la situation est catastrophique, d'où la décision prise par les autorités

étatiques de désencombrer la capitale

II.

Principaux espaces à Dakar

A Dakar, il existe plusieurs types d'espaces publics que sont entre autres les espaces

commerciaux (centres commerciaux, marchés), les espaces routiers (gare routière, gare

ferroviaire, port, aéroport.), les monuments (porte millénaire, place du tirailleur).

1. Espaces publics

Les espaces publics sont nombreux et variés au niveau de la capitale sénégalaise.

a. Les espaces commerciaux

Nous avons trois types d'espaces publics commerciaux : les centres commerciaux, les

marchés urbains, les marchés hebdomadaires.


· Les centres commerciaux : ce sont de nouveaux types d'équipements marchands

qui regroupent plusieurs magasins à grande surface, des dizaines et des dizaines de

boutiques spécialisées, une foule de services annexes non commerciaux et jusqu'à

des services publics (banques, agences de voyages, de tourisme, cabinets

d'expertise,).

Leur taille est variable et peut aller de 500 à 100 000 m². Ce sont de véritables

noyaux urbains grouillant d'activités. Ils ne se conçoivent vraiment que pour une

clientèle à genre de vie encore à venir dans les villes dont il est ici question.


· Les marchés urbains : c'est une expression populaire de la société urbaine qui obéit

à la logique des genres de vie. Ce qui fait que les voies de circulation comme la

densité de peuplement par rues et quartiers conditionnent l'existence de « grands

marchés » ou de « petits marchés ». C'est pourquoi Philippe HUGON définit le

marché comme un «lieu d'affrontements d'offre et de demande qui assure la

circulation des marchandises en provenance de l'étranger, des industries nationales,

des petits producteurs ou du milieu rural ».

12

12

HUGON (1980) : Les petites activités marchandes dans les espaces urbains africains

Seydou KAMARA

33

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

A Dakar on compte près de cinq grands marchés qui participent à la distribution des

équipements marchands dans la ville. On peut citer entre autre : le grand marché

métropolitain de Sandaga, le marché de Tilène, le marché Kermel, le marché de

Colobane,.


· Les marchés hebdomadaires : ce sont des marchés qui sont établis tous les jours à

travers les quartiers, et qui se prennent le relais. Ainsi on les appelle communément

« marché mardi, marché jeudi ». Et ces marchés sont installés par les collectivités

locales qui récupèrent les recettes générées par ces types de marchés. Dans cette

perspective, la société MADS a été mise sur pied pour répondre à la demande

d'installation des cantines démontables et gérée tout ce qui tourne autour de ces

types de marchés.

b. Les espaces routiers

A Dakar, nous avons environs quatre grandes gares routières qui sont assez mal

réparties dans la capitale. Ainsi, il y a la gare routière de Lat Dior, de Pétersen, de Pompier et

celle de Colobane.


· La gare routière de Lat Dior : C'est un équipement routier mise en place pour

recevoir les bus « Dem Dikk », les « Ndiaga Ndiaye », les « Cars rapides ». Ces

derniers effectuent des trajets interurbains et intra urbains c'est-à-dire les zones plus

proches de la ville comme : Colobane, Fass, HLM, SICAP, Castors, Ouakam, Yoff,

Ngor . Cet équipement est sous l'autorité de la SAGES. Elle est située en plein

centre ville.


· La gare routière de Pétersen : Réalisée par le Ministère des Infrastructures, de

l'Equipement et des Transports en 1998, la gare routière de Pétersen doit occuper

une place stratégique du fait de sa situation géographique et surtout du rôle

important qu'elle doit jouer dans l'amélioration de la mobilité urbaine. Cette gare

routière accueille les cars « Ndiaga Ndiaye » et les nouveaux bus dénommés

« TATA ». Ils désertent toute la banlieue et même la région de Thiès. Aussi, il faut

noter que la gare est gérée par la SAGES qui est par ailleurs une structure spécialisée

dans la gestion des parcs de stationnement et des gares au niveau de la capitale

sénégalaise.

13

13

MADS : Nouvelle société mise en place pour la gestion des cantines démontables au niveau de la ville de

Dakar dans les marchés hebdomadaires

Seydou KAMARA

34

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales


· La gare routière de Malick SY ou «Pompier » : C'est la gare la plus étendue de

toute la capitale. Les voitures qui y sont desservent tout le reste du pays voire de la

sous région (Gambie, Guinée, Mali, Mauritanie). Cette fonction lui attribue un

pôle majeur du transport collectif. Toutefois, cette gare fait l'objet de critiques à

cause de sa position encombrant, d'où des voix qui murmurent sa délocalisation vers

Dalifort.


· La gare routière urbaine de Colobane : C'est une gare nouvellement construite

qui n'est pas encore fonctionnelle. Elle pourra soulager les contraintes de la mobilité

au niveau du marché de Colobane et essentiellement le complexe commercial de

Colobane dont elle fait face.

c. Les monuments

Un monument désigne toute sculpture ou ouvrage destiné à rappeler le souvenir d'un

évènement ou d'une personne. Cependant, dans un sens plus général, le terme désigne tout

édifice ou structure de valeur historique et culturelle.

Ainsi, la ville de Dakar regroupe plusieurs édifices permettant de perpétuer les évènements et

e

souvenirs vécus au Sénégal. On peut citer parmi ces monuments la Porte du 3 Millénaire, la

Place de l'Indépendance, la Place du Tirailleur, etc.


· La Place du Tirailleur : elle est située à côté de la gare ferroviaire et le Port

autonome de Dakar. Elle est érigée pour rendre hommage aux tirailleurs sénégalais.

Cette place est symbolisée par les statuts de Demba et Dupont qui sont le

symbolique du Sénégal et de la France durant la Seconde Guerre Mondiale.


· La Place de l'Indépendance : Jadis appelée Place PROTHEE, elle a été créée par

Pinet LAPRADE. La Place de l'Indépendance est une symbolique urbaine, elle est

aussi un lieu qui abrite beaucoup de manifestations se déroulant dans la ville, par

exemple les concerts, les fêtes de fin d'année, etc. il faut noter aussi qu'il y a un

monument dédié aux morts des deux guerres mondiales sur lequel est écrit sur la

façade « A nos morts ».


· La Porte du 3

ème

Millénaire : Située à la Corniche Ouest, la porte du millénaire est

un édifice érigé pour permettre à la capitale de retrouver son lustre d'antan. Elle

permet également de lutter contre l'occupation de l'espace. La Porte du millénaire

est construite dans le domaine public maritime.

Seydou KAMARA

35

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

La liste n'est par exhaustive, seulement ce sont ceux qui sont beaucoup plus visibles et

beaucoup plus important dans la ville de Dakar qui ont été mis en exergue dans cette partie.

A Dakar, les monuments et espaces publics sont gérés par le Bureau d'Architecture des

Monuments Historiques (BAMH).

2. Fonction des espaces publics

Dans la ville de Dakar, les espaces publics sont nombreux et variés. L'espace public

défini comme le débat à l'intérieur d'une collectivité, le support ou le lieu où se construit la

décision politique. C'est aussi des lieux concrets définis par leurs caractéristiques matérielles,

même si leur raison d'être est de recevoir du public.

Ainsi, la fonction des espaces publics est plutôt diverse, permettant un lieu où les

citadins se croisent, s'entrecroisent et se rencontrent.

C'est pourquoi les espaces publics sont un lieu qui n'est pas privés. Ce sont un lieu de

production et de déroulement de plusieurs processus.

Cependant, les difficultés rencontrées pour la reconsidération des espaces publics à

Dakar doivent tenir compte des dimensions englobées par le terme notamment l'accessibilité,

la citoyenneté, le marché, l'identité et le social.

Seydou KAMARA

36

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Carte 2 : Situation des infrastructures et équipements dans la ville de Dakar

Source : Direction Technique Générale de la Cartographie,

modifié par KAMARA S., 2007

Seydou KAMARA

37

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre III : Distribution spatiale des équipements marchands à

Dakar

I.

Infrastructures et équipements marchands à Dakar

Dans l'armature urbaine de Dakar, il existe plusieurs types d'infrastructures et

équipements marchands qui sont par ailleurs inégalement répartis dans la ville.

1. Types et modèles d'infrastructures et équipements marchands

Dans les types et modèles d'infrastructures et équipements marchands répertoriés au

niveau de la ville de Dakar, nous avons les marchés, les centres commerciaux.


· Les marchés

Ce sont des types de concentration et d'appropriation de l'espace par le commerce.

En effet, les marchés sont une expression populaire de la société urbaine, car obéissant à la

logique des genres de vie. Les genres de vie des populations déterminent la distribution des

marchés au niveau de la capitale.

Ainsi, le marché Kermel par exemple, accueille la population dont le pouvoir d'achat est

élevé. Car dans ce marché, on vend plus des fleurs, des oiseaux, etc. Ces types de produits

déterminent le niveau élevé des clients. Par contre, le marché de Reubeus est une structure à

laquelle on note aisément le faible pouvoir d'achat des clients par la vente de produits trop bas

comme les niébé, les bissap, etc.

C'est pourquoi, il urge de constater que le modèle des marchés est trop répandu en Afrique

Tropicale, mais surtout ils sont dévoreurs d'espaces. Ce phénomène est révélé à Dakar par le

marché métropolitain de Sandaga qui étale toutes ses tentacules dans tout le centre ville.

Par ailleurs, depuis la mise en application de la politique de régionalisation, la gestion

des marchés est assurée par les collectivités locales. Ils constituent la principale source de

rentrée de finances pour la ville et les communes d'arrondissement.

Compte tenu de leur disparité et de leur vétusté, il urge de les moderniser et d'organiser la

distribution spatiale.

La demande en équipements marchands est très élevée du fait du développement

fulgurant du secteur du commerce et de l'informel. Tous les marchés de la ville de Dakar sont

pratiquement saturés et ont débordé leurs emprises initiales, occasionnant ainsi l'occupation

de la voirie et la perturbation de la circulation.

Seydou KAMARA

38

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales


· Les Centres Commerciaux

Ce sont de nouveaux types d'équipements marchands installés récemment au niveau

de la capitale. Aussi, ce sont des lieux construits et aménagés auxquels s'organisent les

échanges économiques, sociaux, où sont rendus les différents services de la collectivité à ses

membres.

Ces équipements sont le fruit de la rapide croissance urbaine notée dans la ville et

dont la provenance relève de facteurs diversifiés.

C'est pourquoi, il est à noter que les centres commerciaux commencent à peupler toute la

capitale comme un modèle de commerce permettant d'abord d'économiser de l'espace car la

construction est en hauteur, et ensuite un gain de temps du client pour faire ses achats en ville.

Car les centres commerciaux sont un ensemble organisé de commerce s'engageant à suivre

une politique commune de service, d'horaires, d'accueil et d'action commerciale.

Cependant, leur distribution reste controversée dans l'ensemble de la superficie de la capitale.

2. Cartographie des infrastructures et équipements marchands

Sur une superficie représentant environ 0,3% du territoire nationale, la ville de Dakar

regorge un nombre assez important d'infrastructures et d'équipements marchands. Ces

derniers constituent un élément classique dans l'armature urbaine laquelle permet de mettre

en place une politique urbaine cohérente.

De plus, il faut constater que dans ces nouveaux types d'équipements, les centres

commerciaux constituent une nouvelle donne dans l'environnement urbain. De ce fait, ce sont

de nouvelles constructions aux élans novateurs.

Par ailleurs, ces centres commerciaux nouvellement construits se retrouvent

essentiellement au niveau du centre ville plus précisément dans le Plateau qui représente 7%

de la superficie totale de la ville de Dakar, d'où une centralisation des activités à la fois

secondaire et tertiaire.

Face à ce constat, la répartition des équipements marchands est inégalement répartie dans la

région qui conditionne un déséquilibre dans la cartographie des infrastructures et équipements

marchands à Dakar. Cette situation est illustrée par le tableau de la répartition spatiale des

équipements marchands.

Seydou KAMARA

39

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Tableau 7 : Répartition spatiale des équipements marchands

Département

Dakar

Pikine

Guédiawaye

Rufisque

Marchés centraux

12

5

5

3

Centre commerciaux

8

-

1

-

Marchés de Quartier

28

11

4

2

Source : Audits urbains de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque « Conseil

interministériel sur les marchés de la capitale », MUAT/DUA, Janvier 2001

Graphique 3 : Histogramme de la répartition spatiale des équipements marchands

Répartition des équipements marchands à Dakar

Types

d'équipements

30

25

20

15

10

5

0

Marchés centraux

Centre commerciaux

Marchés de Quartier

Dakar

Pikine

Guédiawaye Rufisque

Départements

Source : Audits urbains de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque « Conseil

interministériel sur les marchés de la capitale », MUAT/DUA, Janvier 2001, modifié par

KAMARA S., 2007

Seydou KAMARA

40

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Dans la région de Dakar, la répartition des équipements marchands montre nettement

une très forte affluence des marchés centraux, des centres commerciaux, des marchés de

quartier dans la ville de Dakar et une tendance trop faible dans les départements de Pikine,

Guédiawaye, Rufisque.

Et paradoxalement, ce sont ces localités qui comptent le plus d'individus qui

manquent criardement d'équipements marchands (centres commerciaux), d'où la migration

pendulaire pour la satisfaction des besoins des acheteurs.

Seydou KAMARA

41

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Carte 3 : Plan du Plateau de Dakar avec les centres commerciaux

Légende

par Touba Sandaga

Les Quatre C

Sicap-Plateau

Touba-khelkom

Pétersen

La Rotonde

Source : Direction Technique Générale de la Cartographie, modifié

par KAMARA S., 2007

La carte de l'occupation de l'espace des centres commerciaux dans le Plateau

permet de faire une appréciation assez claire de la situation.

Seydou KAMARA

42

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

En effet, il est indispensable d'interroger le passé pour retracer le cheminement qui a aboutit à

la situation actuelle.

Cette situation montre que la plupart des centres commerciaux sont construits au Nord Ouest

de la capitale, c'est-à-dire la zone qui jouxte le grand marché métropolitain de Sandaga. Ce

qui fait qu'il n y a pas encore l'effet escompté dans la construction de ces nouveaux types

d'équipements marchands à savoir l'amélioration de la mobilité urbaine, le désencombrement

et le désengorgement de la capitale.

II.

Situation des infrastructures et équipements marchands

1. Equipements de commerce

La ville de Dakar concentre l'essentiel des équipements administratifs, scolaires et

commerciaux de la région. Et pour ces derniers, elle en dispose plusieurs servant à abriter les

différents types de commerce. Parmi ces équipements, il y a les marchés et centres

commerciaux qui constituent des lieux de convergence des personnes, des biens et

marchandises.

Par ailleurs, il est ainsi mis en place des programmes de réhabilitation et de

financement de ces infrastructures en vue de retrouver leur lustre d'antan. Néanmoins, les

centres commerciaux sont apparus pour soulager ces difficultés. Ils jouent un rôle très

important dans les mouvements pendulaires.

Mais force est de constater que les marchés apparaissent comme étant les lieux les plus

fréquentés des populations. Car on y retrouve des variétés de produits destinés à la vente mais

aussi plus accessibles du point de vue du prix.

Ainsi, la ville de Dakar, en connivence avec ses divers partenaires tente de résoudre les

nombreux problèmes en matière d'infrastructures et d'équipements marchands. Même si la

ville dispose de plusieurs équipements, l'occupation anarchique des vendeurs hors de ces

espaces continue de prévaloir, ce qui ternit l'image de la ville. Qui plus est, certains d'entre

eux sont caractérisés par la vétusté et l'étroitesse.

Seydou KAMARA

43

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

2. Des équipements vétustes

Les infrastructures et équipements marchands de la ville sont dans un état de

délabrement très avancé, ce qui fait qu'il y a urgence à délocaliser ces équipements ou à

mettre des programmes rigoureux de réhabilitation et de rénovation.

Ainsi, d'après les recensements effectués par la DHM, on note des difficultés sur les

marchés suivants :

Au marché HLM, un besoin urgent d'intervention est à noter au niveau de l'égout

d'évacuation des eaux usées ainsi que l'aménagement du hangar occupé par les vendeurs de

légumes et les bouchers ;

A Sandaga, nonobstant le projet de délocalisation du marché, une intervention d'urgence

s'impose pour procéder à quelques réparations au niveau des escaliers, des canaux

d'évacuation des eaux usées et de la dalle. C'est ainsi que pour des raisons de sécurité, une

interdiction formelle de faire usage aux feux de bois est notifiée à toutes les restauratrices.

Toutes ces informations montrent l'urgence à faire afin de soulager les populations.

Dans ce contexte, seuls les centres commerciaux peuvent jouer le rôle attendu tant sur le plan

économique que social.

Seydou KAMARA

44

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Conclusion partielle

Le commerce est un secteur d'activité important et occupe une place de choix dans

les activités économiques de la région. Cette importance du commerce tient à celle des

activités essentiellement orientées vers Dakar.

En effet, d'importants déplacements de personnes sont notés à l'intérieur du pays et Dakar. Il

s'y ajoute la forte concentration des activités dans la ville de Dakar qui crée d'importants

déplacements des populations situées dans les départements de Pikine, Guédiawaye, Rufisque.

En tout état de cause, le commerce constitue une activité très rentable dans cette

région eu égard à l'importance des flux commerciaux et des déplacements de personnes.

Toutefois, il connaît des problèmes liés à une carence d'équipements marchands de qualité et

s'ils existent, il y a une vétusté de ces derniers.

Dans ce système très confus et compliqué, la création des centres commerciaux

jouera un rôle central. Ces nouvelles centralités commerciales sont des lieux de convergence

de milliers de personnes quotidiennement.

La décision de création de centres commerciaux constitue un début de solution aux

carences d'équipements marchands dans la capitale.

C'est pourquoi, son étude requiert une attention et une importance particulières.

Seydou KAMARA

45

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Seydou KAMARA

46

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre I : Contexte et création des centres commerciaux

Le secteur du commerce à Dakar a connu de profondes mutations au cours des

dernières décennies. Ces mutations ont conduit à l'accès de nouveaux types d'opérateurs

économiques et autres grands commerçants dans l'organisation de l'activité économique et

commerciale à Dakar qui sont par ailleurs les principaux promoteurs des nouveaux

équipements commerciaux dans la capitale.

C'est dans cette nouvelle conjoncture que les centres commerciaux sont édifiés au

Sénégal.

I.

Le contexte de création des centres commerciaux

La question de la rationalisation de l'espace dans le centre ville devient de plus en

plus préoccupante pour les autorités en charge de la gestion urbaine.

En effet on constate depuis un certain moment une volonté des pouvoirs publics d'apporter

une solution à l'épineux problème de la gestion de l'espace en encourageant des promoteurs

immobiliers à la création de centres commerciaux capable de répondre aux difficultés liées à

la mobilité dans la capitale et du coup à une rationalisation de l'espace.

De plus, il faut savoir que la création des centres commerciaux a connu dans son

évolution plusieurs péripéties qui vont de la construction de modèle de centre commercial

dans le but de stimuler sa croissance à la gestion de ces équipements.

1. Historique de la création des centres commerciaux

A Dakar, le rythme de croissance de la population et la forte urbanisation ont conduit

à une concentration voire une congestion dans l'agglomération dakaroise.

En effet, cette concentration humaine, ajoutée à celle des entreprises, commerces et autres

activités, engendre des problèmes d'encombrement qui sont alarmants dans la capitale

sénégalaise.

Cette situation a conduit à un phénomène quasi permanent de manque de fluidité dont

les conséquences se résultent par le fait que les chaussées sont occupées par des cantines, des

étales, des automobiles, des épaves etc.

De ce fait, Dakar n'a pas échappé au contexte africain que Gustave MESSIAH dans sa

réflexion sur les villes en développement disait que : « les sociétés urbaines africaines et

Seydou KAMARA

47

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

d'ailleurs sont parcourues par une somme incroyable de maux sociaux, certains sociologues

14

parlent même de « crise urbaine » tout court ! » .

En ce sens, la ville de Dakar est sous la menace des risques classiques qui secouent

les grandes villes d'Afrique et du monde. Ce sont essentiellement :


· Le développement anarchique caractérisé par la macrocéphalie de la capitale dû en

effet par une forte urbanisation et une mauvaise occupation de l'espace urbain. Sur

ce, le phénomène de surpopulation est engendré par des mauvaises campagnes

agricoles successives ayant incité les populations à l'exode rural et aussi par une

prolifération de petites activités commerciales implantées de façon anarchique et

désordonnées sur l'espace public.


· Une forte densité de population par endroit de la capitale (Dakar Plateau, Grand

Yoff, Parcelles Assainies,) et une très faible présence d'infrastructures

commerciales dans certains lieux de Dakar.

Tout ceci constitue à terme un obstacle au développement d'activités commerciales de grande

envergure.

C'est dans ce contexte que la création des infrastructures et équipements capable

de répondre aux besoins des populations, des infrastructures qui offrent une architecture et des

commodités adaptés et conformes aux préoccupations des usagers en matière de modernité,

d'accessibilité, de confort, de praticabilité et de diversité des offres de produits et de services

s'imposent.

En conséquence, la réalisation de centres commerciaux revêt une importance toute

particulière susceptible de participer à la rénovation du centre ville.

2. Difficultés liées à la mobilité

Dans la région de Dakar, beaucoup de sites peuvent être considérés de par les activités

qui y sont développées comme centre de la ville de Dakar. L'intensité et l'importance des

relations d'échanges, de gestion, de production en témoignent. L'essentiel de ces activités se

regroupent dans le Plateau. De ce fait, il rassemble tous les pôles de développement :

économique, politique, social, administratif, judiciaire, etc.

Cette centralisation des activités au niveau du Plateau constitue l'une des problèmes de

mobilité.

14

MESSIAH et TRIBILLON (1998) : Villes en développement : essai sur les politiques urbaines dans le Tiers

Monde

Seydou KAMARA

48

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

D'abord il faut rappeler que c'est vers le Plateau que convergent les axes de communication

du fait des multiples fonctions qu'il occupe.

Ce tableau suivant donne des raisons sur les caractéristiques de la voirie dans la ville de

Dakar.

Tableau 8: Les principales caractéristiques de la voirie revêtue par commune

d'arrondissement en mètres linéaires (m l)

Commune

d'Arrondissement

Dakar Plateau

Médina

Gueule Tapée/

Fass/ Colobane

Grand Dakar

Biscuiterie

HLM

Hann Bel Air

Liberté

Dieupeul Derklé

Grand Yoff

Mermoz/ Sacré

Coeur

Ouakam

Ngor

Yoff

Patte d'Oie

Parcelles

Assainies

Cambérène

Fann/ Point E/

Amitié

Gorée

Voirie Totale

Revêtu en bon

état (m l)

51792

12477

9611

Revêtu en

mauvais état (m l)

12948

29113

17849

Total revêtu en

(m l)

64740

41590

27470

Indicateurs m l/

habitant

1,34

0,59

0,6

3800

2500

5600

13900

4900

5500

6500

9430

11660

11330

13060

25810

14720

22170

19525

28301

15460

13830

18660

39710

19760

27670

26025

37731

0,38

0,21

0,41

0,85

0,64

0,68

0,23

1,61

4680

3340

4900

3020

3600

7650

7780

14860

17290

12230

12330

11120

19620

20310

18730

0,27

1,24

0,33

0,66

0,2

1600

17920

2000

33280

3600

51200

0,16

2,26

-

167970

-

301576

-

469546

-

0,55

Source : Agence de Développement Municipal, 2001

Seydou KAMARA

49

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Ce tableau montre les caractéristiques de la voirie par commune d'arrondissement

en mètres linéaires, c'est à dire la qualité et l'importance de ces routes.

Il faut noter que dans la ville de Dakar, les routes sont assez fréquentes dans tous les coins des

communes d'arrondissement. Cette situation montre que la capitale sénégalaise est bien

fournie en routes. Toutefois, il existe quelques lieux où les routes sont en mauvais états. Ce

sont par exemple les zones intérieures de la Médina, Grand Yoff, Sacré Coeur, Etc. Ces zones

sont par ailleurs des dortoirs pour les populations travaillant dans le centre ville. Ce qui fait

que les autorités n'ont pas jugé peut être de mettre le paquet pour apporter des infrastructures

routières dans les endroits pré cités.

Seulement, le Plateau de Dakar échappe à cette situation d'infortune. Mais le paradoxe est que

c'est dans cette partie de la ville qu'on note plus les problèmes de mobilité.

Photo 1: Difficulté de mobilité dans le centre ville de Dakar

Source : Prise de vue de KAMARA S., 2007

II.

Evolution dynamique vers la modernité

La géographie intervient dans l'organisation de la ville de Dakar. Il est ainsi de

l'évolution vers la modernité de la carte des équipements marchands dans la capitale. Cette

tendance est surtout favorisée par la volonté des autorités étatiques de vouloir délocaliser le

grand marché métropolitain de Sandaga et les autres marchés y afférents et qui contribuent à

encombrer la ville.

C'est dans ce contexte que les pouvoirs locaux tentent de mettre en place des

programmes pour la modernisation des marchés et autres lieux publics marchands. Ainsi, les

centres commerciaux s'inscrivent dans cette dynamique.

Seydou KAMARA

50

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

1. Délocalisation des marchés métropolitains

Le déplacement des marchés du centre ville vers les périphéries constitue une

décision à laquelle les autorités locales tentent de prendre pour apporter une solution aux

problèmes d'encombrement dans la ville de Dakar.

De ce fait, cette initiative est valable pour deux raisons principales :


· La première c'est de permettre à la circulation de s'effectuer aisément dans le

Plateau, ce qui aura sans aucun doute une influence favorable sur l'activité

commerciale et améliorera la sécurité. Ceci offrira des solutions pertinentes à

l'épineux problème des embouteillages qui actuellement est entrain de tenir l'image

de Dakar de façon considérable.


· La deuxième raison demeure des raisons hygiéniques, environnementales qui sont

liées à la pollution atmosphérique et sonore, mais aussi de sécurité.

Toutes ces raisons font que certains marchés comme celui de Sandaga sont dans une position

de déguerpissement.

Le marché de Sandaga qui est construit en 1932 et inaugurée en 1936 fut l'un des

milieux d'affaires les plus adaptés de l'Afrique Coloniale.

Avec une superficie de 4400 m², cet espace commercial abrite actuellement, 262 cantines, 51

étales et 4 magasins fonctionnels. Il est officiellement occupé par 597 commerçants et

officieusement par un millier de commerçants, sans compter les marchands ambulants qui

sont présents sur le site chaque jour.

Paradoxalement, en recette, le marché ne rapporte à la mairie de Dakar que 54 millions

15

par an.

16

Et selon Mr NIANG , cette somme est dérisoire vu la densité et l'importance des activités

commerciales qui s'y font tous les jours.

En effet, dans le souci de prévenir les catastrophes, moderniser les endroits à usages

publics et de rendre plus rentable l'activité commerciale, il urge de trouver une solution au

problème du marché Sandaga car il vieillit.

Ainsi, depuis le 16 Février 2006 la Mairie de Dakar par arrêté N° 407/VD/DAU/D portant

évacuation d'un immeuble, a proposé aux autorités administratives le déguerpissement du

bâtiment abritant le marché Sandaga « qui menace ruine et risque de s'effondrer sur ses

occupants ».

15

16

Recensement fait par la Division des Halles et Marchés (DMH)

Chef de la Division des Halles et Marchés de la Commune de Dakar

Seydou KAMARA

51

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

C'est dans ce contexte que la délocalisation des marchés métropolitains, qui sont aujourd'hui

trop vieux à raison de l'âge colonial, est d'actualité dans les décisions administratives et

locales.

2. Création de centres commerciaux

La centralisation des activités à la fois commerciales, administratives, politiques,

culturelles, etc. constitue l'une des nombreuses causes des problèmes de mobilité dans la

capitale.

En effet, la demande trop forte des populations (commerçants par exemple) en

matière d'infrastructures et équipements marchands et autres emplacements digne de ce nom,

fait que les autorités et promoteurs immobiliers privés se sont inspirés afin de monter des

projets de centres commerciaux.

Ceci est surtout encouragé par les délocalisations programmées des marchés

métropolitains comme Sandaga ou Colobane. Et aussi par un environnement désastreux des

voies publiques de la capitale par des installations illégales et autres désagréments qui ont

déjà porté atteinte à la configuration spatiale de la ville de Dakar.

Dans ce contexte, la création de centres commerciaux s'impose et demeure une

alternative pour les besoins aussi bien de la mobilité urbaine, de la rénovation urbaine, et

naturellement de l'urbanisme.

Ainsi, les centres commerciaux suivants sont érigés dans toute la capitale avec des

caractéristiques différentes des uns par rapport aux autres. Ce sont :


· Le centre commercial Touba Sandaga : c'est le premier centre commercial

construit dans la ville de Dakar par le CCBM (Comptoir Commercial Bara Mboup).

Il est situé sur l'Avenue Lamine Guèye angle Paul Holle. Il jouxte le marché

Sandaga. Le centre commercial compte 174 magasins répartis sur 5 niveaux divisés

en commerces :

Niveau Vert : Rez- de- chaussée = Tissus

Niveau Jaune : 1 étage = Prêt-à-porter, Bijouterie, Parfumerie, Cosmétiques

Niveau Rouge : 2 étage = Electronique, Informatique

Niveau Bleu : 3 étage = Divers

Niveau Vert Bis : 4 étage = Banque, Restaurant, Salle de Jeux, Business Center

Le centre commercial Touba Sandaga a une superficie de 11000 m² et il abrite un

sous sol comportant un parking, des caves et box pour entrepôts individuels de stockage

ère

ème

ème

ème

Seydou KAMARA

52

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

et une mosquée. C'est un immeuble très moderne avec une belle architecture et

certaines commodités recherchées par les commerçants et autres visiteurs.

Par ailleurs, il faut noter que le CCBM est entrain de réaliser une extension du

centre commercial Touba Sandaga du fait de la demande trop forte de lieu de

commerce.

Photo 2 : Centre Commercial Touba Sandaga

Source : Prise de vue de KAMARA S., 2007


· Le centre commercial Sicap Plateau : c'est un centre commercial très moderne

construit par la Sicap (Société Immobilière du Cap Vert). La construction du centre

commercial a démarré en 1998 avant d'être suspendue pendant 3 ans pour des

problèmes de financement. Mais elle a repris pour être livrée et inaugurée en 2005.

Le centre commercial Sicap Plateau est situé sur l'Avenue Jean Jaurès et il a une

superficie de près de 9100 m² dont les 2500 m² sont affectés au commerce et 7000

m² réservés pour les bureaux et autres services. L'atout majeur de ce centre

commercial fait qu'il est construit avec des normes internationales en matière de

commodités d'infrastructures commerciales en mettant à l'intérieur des escalators

que l'on retrouvent pratiquement dans les centres commerciaux européens et

américains.

Seydou KAMARA

53

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Photo 3 : Centre Commercial Sicap Plateau

Source : Prise de vue de KAMARA S., 2007


· Le centre commercial les Champs de Courses ou «les Quatre C » : Inauguré le

21 Décembre 2006, le centre commercial les Quatre C est construit sur une surface

de 27000 m² dont 65% est réservé à la location et 35% pour la vente. Il comporte

161 boutiques modulables d'une superficie moyenne de 30 m², trois grandes

surfaces modulables d'un total de 3644 m². Le centre commercial les champs de

courses abrite donc un espace important présentant ainsi beaucoup d'atouts pour la

concurrence. C'est ce qui fait qu'il sera une réponse mercantile aux nouveaux

besoins des consommateurs : facilité d'accès, proximité du parking, etc.

Photo 4 : Centre Commercial les Quatre C

Source : Prise de vue de KAMARA S., 2007

Seydou KAMARA

54

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales


· Le complexe commercial de Pétersen : Premier du genre au Sénégal, le complexe

commercial de Pétersen qui est en chantier sera géré par la SOGEDAK (Société de

Gestion des Complexes Commerciaux de Dakar).

Il est construit sur une surface de 1,5 Hectares et le financement s'élève autour de

18 milliards. Le complexe commercial doit accueillir 3500 magasins dont le prix de

vente est de 6 millions et de nombreux services. Il a pour vocation de devenir le

premier business center sénégalais à l'instar des temples de la consommation situés

dans les grandes villes américaines. Outre les galeries commerciales disposant de

3500 espaces verts, le complexe commercial regroupera des restaurants

panoramiques, une piscine, des espaces loisirs, des télécentres, des cybercafés ainsi

que deux immeubles de 10 étages à usage de bureaux. Aussi, dans ce lot sera

introduit des fonctions de services comme les transactions commerciales, des

agences bancaires, des distributeurs automatiques et des sociétés de prestation de

services. En ce qui concerne la sécurité, la SOGEDAK prévoit l'implantation des

postes de police, des bouches d'incendie et de postes de santé. Un système intégré

de ramassage et de traitement des ordures sera également crée pour garder le site

propre. Le parking aérien, à l'avenant de cet énorme centre commercial possédera

1800 places. La ville de Dakar est l'actionnaire majoritaire, le reste des fonds

proviennent d'investisseurs privés.

Photo 5 : Complexe Commercial de Pétersen

Source : Prise de vue de KAMARA S., 2007

Seydou KAMARA

55

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales


· Le complexe commercial Cheikh Ahmadou Bamba de Colobane : Le complexe

commercial Cheikh Ahmadou Bamba de Colobane n'est pas encore fonctionnel. Il

est construit sur fonds privés par la mairie de Dakar. Il doit accueillir environ 1500

cantines. Il faut reconnaître que le modèle de centre commercial de Colobane colle

bien avec les réalités locales et sénégalaises. En effet, les caractéristiques du centre

commercial de Colobane sont très différentes de celles rencontrées dans la ville à

savoir Touba Sandaga, Sicap Plateau, etc.

Photo 6 : Complexe Commercial Cheikh Ahmadou Bamba de Colobane

Source : Prise de vue de KAMARA S., 2007


· La Galerie Commerciale Touba Khelcom : Ce centre commercial se situe en face du

centre commercial du Sicap Plateau, qui est à l'Avenue Jean Jaurès. Il est moins

conforme aux normes des centres commerciaux modernes car ne répondant toujours

pas aux soucis d'élargissement, de beauté, de la qualité d'accueil, etc. ce centre

commercial crée beaucoup de problèmes d'encombrements, d'embouteillages, et de

mobilité (Voir Photo à la Troisième Partie à la page 82)

Seydou KAMARA

56

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Photo 7 : Galerie Commerciale Touba Khelcom

Source : Prise de vue de KAMARA S., 2007

La liste est loin d'être exhaustive, seulement les centres commerciaux répertoriés

sont utiles pour notre étude et ils nous permettent de montrer leurs différences tant du point de

vue de l'architecture, de son rayonnement, de ses caractéristiques et des autres éléments

participant à la particularité de chaque centre commercial. Ainsi, il y a une très grande

différence entre le centre commercial Les Quatre C et le complexe commercial de Colobane.

Ceci est du, d'abord à l'ampleur de l'investissement, ensuite à l'emplacement des différents

sites et enfin à la qualité du respect des normes en matière de construction de centre

commercial.

C'est dans ce contexte que la création des centres commerciaux a connu des fortunes diverses

dans la capitale sénégalaise.

Par ailleurs, il faut noter qu'il y a d'autres types d'équipements marchands rencontrés au

niveau de la ville de Dakar. Ils se caractérisent par des surfaces grandioses qui connectent

plusieurs structures allant aux banques en passant par les grands magasins de vente de

produits alimentaires, d'habillement, etc. Ce sont par exemple les Casinos Supermarchés, la

Galerie SAHM, la Société City Sport, etc.


· Casino Supermarché : Ce sont de nouveaux types d'équipement marchands installés

dans la ville de Dakar suite à la dislocation des magasins de Sahm et de la vente de

l'enseigne « Leader Price » en 1997 par le groupe à TLC Béatrice Groupe en France.

Mais au Sénégal le processus de désinstallation de l'enseigne « Leader Price » s'est

très lentement observé et que c'est vers 2001 que cette délocalisation a effectivement

eu lieu. Ainsi, il a été noté une grande visibilité de la structure (Grand magasin) dans

Seydou KAMARA

57

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

la capitale par l'aménagement et la présentation des enseignes de Casino supermarché

(voir photo 8) dont deux grands magasins le représentent à Sahm (Ex Score prix bas)

et à l'Avenue Albert Sarraut (Ex Printania). Le propriétaire de ces grands magasins est

le milliardaire Sénégalo Libanais Monsieur Houdrouge. Ces grands magasins sont

gérés par une société dénommée DAMAG (Société des Grands Magasins Dakarois)

qui est dirigée par un conseil d'administration et une direction générale. Son siège se

trouve derrière le Casino Supermarché de Sahm.

Photo 8 : Casino Supermarché Sahm et de l'Ex Printania

Source : Prise de vue de KAMARA S. 2007

III. Environnement économique des nouvelles centralités commerciales

Les centres commerciaux génèrent aujourd'hui sans nul doute une manne financière

considérable à tous les échelons de sa réalisation.

Il s'agit de l'architecte, de l'urbaniste, de l'entreprise BTP, du promoteur, des commerçants

acquéreurs, des clients, etc. Tout ce beau monde constitue l'environnement par lequel la

construction d'un centre commercial est possible.

Pour les entreprises qui ont souvent gagnées les marchés de centres commerciaux, on peut

citer : le Consortium d'Entreprise (CDE), Eiffage Sénégal, Entreprise Générale des Travaux

zone technopole (EGX), etc.

Seydou KAMARA

58

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

1- Entreprises de Bâtiments et Travaux Publics

A Dakar, plusieurs entreprises de BTP exercent leurs compétences dans les marchés publics et

privés. Ainsi, elles se considèrent comme des références en matière de bâtiments et travaux

publics au niveau du Sénégal en particulier et de l'Afrique en général.

Dans ce lot, nous avons le CDE, Eiffage Sénégal (ancien Fougerolle), etc.


· Consortium d'Entreprise (CDE) : Le CDE a été crée à partir d'un consortium

regroupant plusieurs activités du BTP, en avril 1967. Son fondateur Feu Joseph

Bakhazi s'associe en 1978 à Mr Abdoulaye Chimère Diaw, actuel Président du conseil

d'administration. Depuis sa création, CDE a pu grâce à son savoir faire et son

professionnalisme, devenir une entreprise de référence dans le domaine du Bâtiment et

des Travaux Publics avec la réalisation d'ouvrages prestigieux au Sénégal, en Afrique

17

et dans le monde. Le capital du CDE est estimé à 1.600.368.000 FCFA . Le CDE a

une grande expérience dans la construction de centre commercial. Ainsi, le centre

commercial Sicap Plateau, celui de SERHANN et celui de CITAMIL font partie du

répertoire des centres commerciaux construits.


· Eiffage Sénégal : Le groupe Eiffage est devenu l'ancien Fougerolle créé en 1992 dont

le Président Directeur Général est Jean François Roverato. Les activités qu'exerce le

groupe se structurent autour des Travaux Publics, des Bâtiments, de la Promotion

immobilière, des Routes, des Concessions, de l'aménagement urbain et maintenance

globale. Le groupe Eiffage est le 3 groupe de BTP français. Au Sénégal ce groupe a

construit le centre commercial Touba Sandaga et quelques d'autres dans la ville.

2- Financement des centres commerciaux

Tout projet viable et bancable nécessite un financement d'où une recherche effrénée de la part

des promoteurs des centres commerciaux d'investisseurs et autres bailleurs pour l'attribution

d'un financement.

Ainsi cette recherche de fonds se voit à deux niveaux :


· D'abord la recherche ou l'acquisition de terrain qui est un véritable casse tête pour

les promoteurs. Car, beaucoup de terrains abritant les centres commerciaux dans la

ville sont évalués à un prix très élevé au m². Ce qui explique une spéculation foncière

très poussée dans ce domaine. Toutefois les promoteurs devront s'acquitter du

montant du terrain avec le propriétaire qui n'est autre que l'Etat ou la ville de Dakar

ou bien la commune d'arrondissement à laquelle se situe le centre commercial. Par

ème

17

Direction des Ressources Humaines de la CDE

Seydou KAMARA

59

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

conséquent des combinaisons sont faites pour la rétrocession des terrains entre l'Etat

et les collectivités ou bien entre ces dernières et les promoteurs.


· Ensuite le financement proprement dite qui peut être scindé en deux parties : les

fonds propres et l'apport client. Les fonds propres concernent le capital compris dans

le coût global des centres commerciaux. Le capital sera entièrement libéré lorsque de

nouvelles structures et organisations acceptent de participer à l'élaboration des

centres commerciaux. Dans ce lot, il y a le financement des banques comme la SGBS

(Voir photo de la plaque de construction du centre commercial El Malick). Aussi, il y

a l'apport client qui est essentiellement composé de droits préférentiels de réservation

payés d'avance par les commerçants sur un espace afin de pouvoir obtenir le

privilège de faire un choix sur un emplacement.

Photo 9 : Plaque de construction du Centre commercial El Malick

Source : Prise de vue de KAMARA S. 2007

Les projets de centres commerciaux sont essentiellement financés par des sociétés de capitaux

en acquérant un nouveau capital avec vente d'actions ou d'obligations.

Ainsi, le promoteur décide des éléments d'actifs à acquérir et du financement de leur

acquisition. La décision d'investissement se fait en fonction des taux d'intérêt attendus et du

risque.

Toutefois, la création de centres commerciaux par des promoteurs assure un développement

soutenu de la production commerciale, de la capitale en tant que collectivités et même des

commerçants.

Seydou KAMARA

60

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre II : Nouvelles centralités commerciales : Rôles et

Perspectives

I.

Rôle des nouvelles centralités commerciales

A Dakar, les espaces commerciaux restent confrontés à de nombreuses difficultés

liées notamment à quelques négatifs freinant ainsi sa gestion et tous les éléments inhérents à

son développement.

Parmi ces problèmes, on peut citer entre autres : l'encombrement visible des cantines dans les

différentes artères de Dakar, l'insuffisance des mesures administratives et locales sur la

gestion des marchés, la promiscuité dans les grands marchés comme Sandaga, Tilène,

Colobane etc.

C'est dans ce cadre que des promoteurs commerciaux en concert avec les autorités

ont mis en oeuvre de nouvelles centralités commerciales afin de soulager les acteurs du secteur

commercial.

Ainsi, ces nouveaux types d'équipement jouent un rôle très important dans l'amélioration de

la circulation urbaine de Dakar dans un premier temps et ensuite participent à la

restructuration du commerce.

1. Amélioration de la circulation à Dakar

La question des aménagements et d'organisation des infrastructures de la mobilité

urbaine constitue une épine du pied pour les autorités étatiques et locales.

En effet depuis quelques décennies, la capitale sénégalaise est confrontée à un problème de

mobilité à l'intérieur de la ville.

Ce qui fait que les pouvoirs publics ont mis en place des programmes pour apporter une

bouffée d'oxygène à ce fléau. On peut noter parmi ces programmes le PAMU (Programme

d'Amélioration de la Mobilité Urbaine) dans lequel des investissements importants ont été

réalisés pour tenter de résorber les déficits en matière d'infrastructures et d'équipements

routiers.

Malgré ces initiatives, le problème de l'amélioration de la mobilité urbaine reste latent

au niveau de la capitale.

De ce fait, l'objectif de la création des centres commerciaux est d'apporter une solution au

problème récurrent de la circulation automobile, des personnes pour mieux créer une rupture

d'avec la tendance traditionnelle de création des marchés.

Seydou KAMARA

61

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Et ces nouvelles centralités commerciales permettront de rassembler tous les commerces en

un même lieu afin d'offrir tous les besoins de l'acheteur sous le même toit.

2. Restructuration du commerce à Dakar

A Dakar, le commerce est très dynamique avec l'augmentation des besoins induits par

la forte croissance urbaine.

Cette forte croissance faite que les autorités sont conscientes de ce phénomène mondial qui

freine le développement de nos pays en mettant en exergue des programmes pour la

réorganisation du secteur commercial.

Ainsi, le commerce dépendra essentiellement de certains espaces commerciaux qui

concourent à la réussite du commerce. Ces espaces concernent la construction et la

réhabilitation du réseau commercial et la construction d'équipements modernes spécialisés

(centre commercial) qui apporteront aussi bien des avantages économiques que sociaux.

Par ailleurs, ces types d'équipement permettront de supprimer les commerces

effectués sur la voie publique par certains marchands appelés communément « marchands

ambulants ». Ces derniers occupent illégalement la voie publique et contribuent à

l'encombrement de la ville de Dakar et de toute sa périphérie.

C'est dans cette perspective qu'il convient aussi de noter des actions telles que la construction

des lieux d'échanges et le développement d'activités connexes participent à la restructuration

du secteur commercial.

En effet, l'érection des centres commerciaux est l'une des mesures applicables à court

et long terme afin de permettre leur accessibilité et de freiner les phénomènes

d'encombrement. Ils ont été mis en place pour mieux restructurer le commerce en général et

l'organisation de l'espace urbain du Plateau en particulier mais aussi pour bloquer la

saturation des espaces dans cette partie en optimisant l'usage des infrastructures existantes.

Pour cela, il est nécessaire de réorganiser le commerce dans la ville de Dakar mais aussi et

surtout dans la commune d'arrondissement du Plateau.

Aussi, les centres commerciaux désignant plusieurs magasins sont conçus comme une entité.

Ce qui fait qu'ils se structurent autour d'un ou de plusieurs espaces complétés par des

commerces variés.

18

18

Les commerçants qui occupent illégalement la voie publique

Seydou KAMARA

62

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

II. Perspectives des nouvelles centralités commerciales

1. Recomposition du cadre commercial

L'instauration très rapide des centres commerciaux dans la ville de Dakar a conduit à

une recomposition du cadre commercial de la capitale.

En effet, les caractéristiques qui sont inhérentes à un centre commercial comme la modernité,

l'accessibilité, l'organisation, la sécurité, l'accès au parking, etc. font que, de plus en plus, le

commerce connaît une avancée significative. Car la gestion de ces nouvelles centralités

commerciales induira un développement du commerce avec probablement une hausse du

chiffre d'affaire des commerçants grâce à l'emplacement des centres commerciaux (Quatre C,

Sicap Plateau, etc.).

Aussi, la situation macro économique du pays va connaître des avancées avec les

impôts et taxes imposés par les pouvoirs publics sur l'activité des centres commerciaux et

également la TVA sur les importations et exportations de produits. Et de ce fait, le commerce

informel perdra son lustre d'antan lequel ne faisait que ruiner les intérêts de l'Etat.

2. Développement des activités commerciales

L'érection des centres commerciaux est un enjeu de développement d'activités

commerciales de tout premier plan pour la ville de Dakar.

La mise en place de ces espaces semble être très importante car elle recouvre en

même temps les aspects économiques, urbains mais également politiques. Cette mise en place

est une stratégie pour toute la ville. En effet, la polarité qu'exercent les centres commerciaux

est renforcée par le développement économique et les diverses activités notées dans la capitale

sénégalaise.

A travers les centres commerciaux, les activités commerciales vont donc connaître des

bouleversements sous l'impulsion d'une fréquentation incessante des populations. En outre, le

Plateau principalement occupe une position stratégique très convoitée par rapport à d'autres

communes d'arrondissement. Cette accessibilité favorise transversalement le développement

des activités commerciales dans ce milieu.

Seydou KAMARA

63

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre III : Influence des centres commerciaux sur la mutation

du centre ville

I.

Dynamique spatiale des centres commerciaux

Les centres commerciaux sont inégalement répartis dans l'armature urbaine de la capitale.

C'est ainsi qu'ils provoquent parfois des déséquilibres dans la mobilité urbaine.

1. Distribution spatiale des centres commerciaux dans la ville de Dakar

Les centres commerciaux sont des équipements marchands nouvellement construits

au niveau de l'espace dakarois. De ce fait, cette nouveauté dans la structure commerciale et

urbaine dans la capitale a connu des fortunes diverses notamment dans sa distribution au

niveau de l'espace.

Ainsi, les centres commerciaux sont inégalement répartis dans l'agglomération

dakaroise. Ce déséquilibre noté est dû, en effet, par un phénomène de la croissance urbaine et

une accentuation de l'investissement privé au niveau de Dakar.

Cette situation a beaucoup favorisé un manque de cohérence dans l'établissement des

centres commerciaux. Ce qui fait que dans sa structuration, les centres commerciaux se

rencontrent essentiellement au niveau du centre ville plus précisément dans la zone de

Sandaga. Car, il y a environ plus de 5 centres commerciaux dans cette zone avec à la clé deux

des leurs qui sont en face : celui de Sicap Plateau et de Touba Khelcom.

Dans ce sens les centres commerciaux contribueront ils réellement au décongestionnement de

la capitale qui est un des objectifs des autorités étatiques et de la capitale ?

2. Distribution intérieure des centres commerciaux

Un centre commercial a pour fonction première d'offrir un environnement adéquat

aux acheteurs. De ce fait, l'architecture des centres commerciaux est conçue pour répondre

aux exigences de modernisme, de sécurité voire de gigantisme.

Ainsi, les centres commerciaux de la ville de Dakar répondent plus ou moins à ces exigences

qui permettent de distinguer une structuration du rez-de-chaussée aux différents niveaux avec

des boutiques (magasins, bureaux, etc.) qui varient en surface.

Seydou KAMARA

64

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

C'est dans ce sens qu'il a été administré, à des individus rencontrés dans certains centres

commerciaux, un questionnaire afin d'avoir leurs opinions des centres commerciaux. Et le

tableau suivant en est ressorti :

Tableau 9 : Opinions des populations sur la distribution intérieure des centres commerciaux

Choix

Très Bonne

Moyenne

Médiocre

Total

Nombre

38

49

13

100

Source : Seydou KAMARA, 2007

Graphique 4 : Opinions des populations sur la distribution spatiale des centres commerciaux

Opinions des populations sur la distribution

spatiale des centres commerciaux

Médiocre

13

x i o h C Moyenne

49

Nombre

Très Bonne

38

Nombre

Source : Seydou KAMARA, 2007

Seydou KAMARA

65

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

II.

Effets des centres commerciaux sur la mutation du centre ville et du

commerce

1. Effets sur le plan urbanistique

Depuis la création des centres commerciaux dans la capitale sénégalaise, il est

constaté que ces derniers jouent un rôle très important sur la mutation de la ville de Dakar.

Ainsi, ces équipements commerciaux participent au renouvellement de la structure et de la

décoration urbaine. De ce fait bon nombre de dakarois trouvent ces équipements très jolis et

beaux.

Cependant, il faut noter que certains centres commerciaux ne sont pas très bien

fréquentés par les populations du fait de son caractère « sacrale ». C'est le cas du centre

commercial Les Quatre C dont l'architecture et la beauté ne favorisent pas à certaines

populations de se rendre dans ce lieu habituellement, aussi il y a le fait que les produits

vendus sont trop chers.

2. Effets sur le plan du commerce

Le commerce peut être défini comme un processus de développement commercial

sans dégradation des équipements sur lesquels se déroulent cette activité. Dans ce sens, il peut

participer au développement durable.

En effet, le développement du commerce au niveau de la capitale, avec surtout

l'avènement des centres commerciaux, a été généralement considéré comme un phénomène

positif, parce qu'il met en contact les hommes entre eux. Les avis les plus enthousiastes ont

même voulu l'envisager comme un vecteur de rapprochement entre les populations.

Ainsi, l'avènement des centres commerciaux a produit un effet non négligeable sur

les acheteurs avec la commercialisation de produits destinés à la vente qui sont de très haut

niveau.

C'est pourquoi, les autorités tentent une perspective en matière d'occupation de

l'espace et d'aménagement des zones commerciales (Complexe commercial de Colobane et

Pétersen). Dans ce sens, en relation avec les entreprises de commerce, promoteurs et les

pouvoirs publics, et en concertation avec les populations locales qui sont consultées, elles

présentent des plans d'aménagement et de réhabilitation des zones commerciales respectant

un certain équilibre commercial.

Seydou KAMARA

66

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Conclusion partielle

Les centres commerciaux, nouvellement crées, présente des caractéristiques

multiples. L'exploitation de ces nouvelles centralités commerciales doit être organisée en

même temps que le commerce de manière général dans le pays et particulièrement à Dakar. Et

cette compétence doit être du ressort des collectivités locales qui sont un maillon important

dans l'organisation des infrastructures et équipements marchands.

De plus il y a l'émergence des bureaux et sociétés de gestion qui sont très important

dans le dispositif gestionnaire de ces nouvelles centralités commerciales.

Cependant, il faut noter que beaucoup de centres commerciaux ont des problèmes de gestion

du fait du fait des nombreuses contradictions et divergences entre les promoteurs dont les

intérêts ne sont pas parfois concordants.

Seydou KAMARA

67

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Seydou KAMARA

68

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre I : Exploitation et gestion des centralités commerciales à

Dakar

I.

Exploitation des centralités commerciales

Les centralités commerciales sont une nouvelle méthode d'organisation du commerce

afin de permettre à une armature urbaine de mettre les moyens de lutter contre

l'encombrement et l'occupation anarchique de l'espace public dû en effet par une forte

urbanisation.

A Dakar, ce phénomène reste visible dans tout le centre ville et qui porte atteinte à son

développement urbain, économique, social etc.

C'est dans ce contexte que les centres commerciaux constituent une réponse adéquate

au phénomène d'urbanisation trop rapide et à l'occupation désordonnée des voies publiques et

naturellement du commerce.

1. Renforcement du commerce moderne

Le commerce est une fonction qui s'intègre dans le système général de distribution

des biens, processus économique qui assure la relation entre le producteur et l'utilisateur.

Il y a le commerce qui réunit l'ensemble des entreprises qui achètent des produits pour les

revendre en l'état ou avec des transformations mineures (commerce de gros et commerce de

détail)

Ainsi, les centres commerciaux constituent un cadre très approprié pour mettre en

exergue un commerce moderne où la fonction de négoce s'accompagne d'une fonction de

production des activités de service très diversifiées. Ce qui fait que les centres commerciaux

comme Touba Sandaga, Sicap Plateau, le complexe commercial de Pétersen, etc. jouent un

rôle très déterminant dans la mise en place des commerces modernes qui participent aux

échanges à travers le monde.

Par conséquent, les commerces qui s'installent dans les centres commerciaux

bénéficieront naturellement d'un meilleur agencement, d'une meilleure visibilité, de la

valorisation et de la sécurisation de leurs fonds de commerce par des attributions définitives.

Seydou KAMARA

69

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

De ce fait, Jacqueline Beaujeu GARNIER montre que « le commerce recherche la position la

plus centrale possible pour profiter au maximum du réseau des voies de convergentes qui

19

caractérisent presque toujours les structures urbaines »

2. Facilitation des échanges

Les infrastructures et équipements marchands sont des lieux, construits ou aménagés

où s'organisent les échanges économiques, sociaux, où sont rendus les différents services de

la collectivité à ses membres.

Par conséquent, les centres commerciaux auront pour vocation de faciliter les échanges et par

ailleurs la conception de ces derniers devra tenir en considération une facilitation d'accès.

Ainsi, les plus grands centres commerciaux de la ville de Dakar obéissent à cette

règle qui est de plus en plus mise en exergue. C'est le cas par exemple du centre commercial

les Quatre C qui donne une desserte sur l'autoroute, ce qui fait que son emplacement ne

constitue pas une contrainte à la mobilité urbaine. Il y a aussi le centre commercial Sicap

Plateau qui obéit à la même logique car donnant sur le grand Avenue Jean Jaurès de Plateau.

Toutefois, il faut reconnaître que le centre commercial Touba Sandaga est dans cette

même logique en se situant dans l'Avenue Lamine Guèye, mais c'est un équipement qui

contraint à la bonne fluidité de la circulation et de la mobilité car se situant à côté du grand

marché de Sandaga dont on connaît sa capacité de nuisance sur la mobilité. Ce qui motive

d'avantage les autorités à la délocalisation du marché.

II. Centres commerciaux comme produit social

1. Développement des relations sociales

L'urbanisation croissante et l'élévation du niveau de vie d'une certaine frange de la

société voient l'émergence de nouvelles centralités commerciales dont les objectifs sont plutôt

orientés vers la modernisation du commerce, la transformation du paysage urbain, etc.

Dans ce contexte, l'appareil commercial prime sur les autres considérations. De ce fait, le

centre commercial est assimilé à un marché qui est par ailleurs un lieu de rencontre et

d'échanges de produits, d'information, etc. Et ces fonctions permettent aux gérants de certains

centres commerciaux de monter des projets sociaux à l'intérieur des centres commerciaux.

C'est par exemple la distribution de cadeaux de Noël à des enfants lors d'un concert animé

par Youssou Ndour à l'intérieur du centre commercial les Quatre C, des jeux de concours

19

BEAUJEU GARNIER J. : Géographie Urbaine, Paris Armand Colin, 360p

Seydou KAMARA

70

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

organisés par certaines structures au niveau de certains centres commerciaux de la ville de

Dakar (Touba Sandaga, Sicap Plateau,..).

Par conséquent, Henry Lefebvre a alors raison d'introduire un nouveau concept dans la

20

sociologie urbaine qui est la production de l'espace.

Ce terme signifie, en effet, que l'espace est un produit social et politique c'est-à-dire

un espace qui se vend et s'achète. C'est l'exemple des logements et des centres commerciaux.

Mais ces derniers participent néanmoins à la création des emplois dans la ville de Dakar.

2. Emploi dans les centres commerciaux

La création d'emploi est considérée comme un phénomène très rare voire inexistante

dans les pays en développement.

En effet, le Sénégal, et plus précisément Dakar, n'est pas exempt de cette considération socio

économique qui gangrène la capitale sénégalaise.

Cependant, le secteur informel définit comme l'ensemble des activités de commerce, de

production de biens et de services en valeur marchande, de pratiques associatives d'épargne et

de crédit, de transport ou de redistribution des ressources, toutes se menant à une échelle plus

ou moins réduite' qui échappent partiellement ou totalement à la législation et/ou aux normes

21

dominantes qui régissent le champ des activités et des pratiques de même catégorie , joue le

rôle d'alternative pour récupérer les demandeurs d'emploi qui n'ont pas une qualification

professionnelle. Ainsi, le tableau de la répartition des emplois dans le secteur informel montre

que les types d'emploi sont essentiellement du secteur primaire.

Tableau 10 : Répartition des emplois du secteur informel à Dakar

1

2

3

4

5

6

7

Désignation

Artisans

Marchés

Domestiques

Dockers occasionnels

Agriculture- Pêche

Transport

Autres

Total

Nombre d'emplois

55167

64843

37460

2803

46825

15126

223

222447

%

24,8

29,15

16,84

1,26

21,05

6,8

0,1

100

20

21

Source : Enquêtes ménages CAUS-PDU Dakar Horizon 2025

SARR C : Cours 410 Sociologie Urbaine

NIANG A. (1997) Le secteur informel en milieu urbain, un recours à la crise de l'emploi, in Ajustement

structurel et emploi au Sénégal, CODESRIA, 247 p, pp 29-55

Seydou KAMARA

71

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Graphique 5: Diagramme de la répartition des emplois du secteur informel à Dakar

Répartition des emplis du secteur informel à Dakar

Transport Autres

Artisans

- Agriculture

Pêche

Dockers

occasionnels

Domestiques

Marchés

Source : Enquêtes ménages CAUS-PDU Dakar Horizon 2025

L'analyse de ce tableau évoque que le secteur primaire occupe une place

prépondérante dans le secteur informel qui est par ailleurs très important dans le dispositif

commercial de la capitale sénégalaise.

Ainsi, les autorités sont entrain de mettre des politiques et programmes afin de pouvoir

récupérer les recettes générées par ce secteur.

Toutefois, il faut noter que le secteur moderne également malgré tout recrute des demandeurs

d'emplois qualifiés avec des domaines de compétences bien précises. De ce fait, le tableau ci

dessous l'illustre parfaitement.

Seydou KAMARA

72

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Tableau 11: Répartition des emplois du secteur privé moderne à Dakar

1

2

3

4

5

Désignation

Industrie- Bâtiments et Travaux Publics

Commerces et Services

Transport et Communication

Professions libérales

Agro industrie et mareyage

Total

Nombre d'emplois

60936

36562

35038

9140

10865

152541

%

40

24

23

6

7

100

Source : Enquêtes ménages CAUS-PDU Dakar Horizon 2025

Graphique 6: Diagramme de la répartition des emplois dans le secteur privé moderne

Répartition des emplois du secteur privé moderne

Agro industrie et

Professions

mareyage

libérales

Transport et

Communication

- Industrie

Bâtiments et

Travaux Publics

Commerces et

Services

Source : Enquêtes ménages CAUS-PDU Dakar Horizon 2025

Toutes ces informations montrent que le secteur privé moderne occupe une place

non négligeable dans l'offre d'emploi dans la capitale sénégalaise.

De plus, les centres commerciaux participent à cette dynamique considérée comme moteur de

développement d'un pays.

Ainsi, les centres commerciaux procèdent à des recrutements de personnel pour la

gestion et la direction de la structure commerciale. De ce fait ces emplois sont permanents et

rémunérant, mobilisant un personnel qualifié dans chaque centre commercial.

Seydou KAMARA

73

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre II : Acteurs intervenant dans la gestion des nouvelles

centralités

I.

Acteurs institutionnels

La gestion des équipements marchands est une compétence dévolue aux

collectivités locales depuis la loi 96-07 du 22 Mars 1996 portant transfert de compétences aux

régions, communes et communautés rurales. De ce fait, les collectivités locales qui ont des

centres commerciaux dans leur périmètre communal se doivent d'élaborer des stratégies de

gestion afin de mettre les populations et promoteurs sous de meilleurs auspices.

1. La ville de Dakar

La ville de Dakar est très active dans la gestion des équipements marchands dans son

périmètre communal.

Ainsi, son outil de gestion demeure la Division des Halles et Marchés (DMH). C'est un

service chargé de la gestion des équipements marchands de la ville de Dakar. Elle est chargée

de coordonner les activités des commerçants et autres promoteurs privés. Aussi, elle initie des

projets de construction de centres commerciaux (Pétersen, HLM, Colobane, Quatre C, etc.) et

de réhabilitation des marchés.

Par conséquent, la DHM renseigne sur les demandes d'attribution des cantines

(Pétersen, Colobane, Quatre C, etc.), veille à la propreté et à la sécurité des marchés et

contrôle la perception des droits et taxes ainsi que son évolution, compte tenu de la correction

des surfaces nouvellement occupées (Cas de Pétersen où l'Etat a cédé le terrain à la mairie de

Dakar).

Toutefois, il urge de mentionner que l'intervention de la ville de Dakar au niveau des

centres commerciaux est quasi inexistante, du fait que ces derniers sont gérés par des privés

(Sociétés de gestion) qui respectent d'ailleurs toutes les législations de l'Etat et de la mairie.

Mais, la ville de Dakar détient néanmoins la majorité des actions dans les complexes

commerciaux de Pétersen et de Colobane, et elle détient 33% des actions dans le centre

commercial les Quatre C. Ce qui du reste est conforme au code des Collectivités Locales sur

la création des établissements publics locaux et participation à des sociétés à participation

publique ou à des entreprises privées.

Seydou KAMARA

74

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

2. Les communes d'arrondissement

Une des innovations de la réforme de l'administration locale au Sénégal est la

création de communes d'arrondissement.

Ces catégories particulières de communes sont prévues à l'article 77 du Code des

Collectivités Locales qui prévoit que : « les grandes communes peuvent être érigées par décret

en communes d'arrondissement ». La commune d'arrondissement est dotée de la personnalité

morale et de l'autonomie financière.

Et en ce qui concerne la gestion des équipements marchands, les communes

d'arrondissement de la ville de Dakar sont totalement absents du fait des conflits de

compétence et leurs attributions.

De ce fait les communes d'arrondissement ne bénéficient pas des retombées générées par les

centres commerciaux qu'elles abritent, ce qui explique un désintéressement assez visible de

celles-ci.

Même si on note une certaine emprise des centres commerciaux par les opérateurs privés, les

communes d'arrondissement devront jouer un rôle important dans la gestion de ces nouveaux

équipements marchands.

3. Autres acteurs

Dans chaque centre commercial, les populations riveraines (c'est-à-dire les personnes

résidant aux alentours des centres commerciaux de la ville de Dakar) et autres usagers (c'est-

à-dire les personnes qui utilisent fréquemment les centres commerciaux) ont des points de vue

différents en matière de gestion sur tous ce qui touche aux nouvelles centralités commerciales.

Ainsi, pour que cette dernière soit parfaite, il est nécessaire d'impliquer tous les acteurs dans

les différentes étapes du processus de développement des centres commerciaux.

De ce fait pour mieux percevoir les avis des uns et des autres, nous avons établi des

questionnaires et guide d'entretien que nous avons distribués à toutes les catégories d'acteurs.

La plupart des résultats que nous présentons ici sont issus du dépouillement des

résultats des enquêtes que nous avons effectuées auprès de ces acteurs.

Seydou KAMARA

75

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Dans ce contexte, des enquêtes effectuées sur un échantillon de 150 personnes résidant aux

alentours des centres commerciaux (Touba Sandaga, Pétersen, Colobane) révèlent des

problèmes causés par ces derniers.

De plus, les usagers ne sont pas en reste, eux qui sont plus indiqués à apporter un

pont de vue sur la gestion de manière globale des centres commerciaux.

En ce qui concerne l'appartenance ethnique des enquêtés, nous avons les résultats suivants :

Tableau 12 : Répartition ethnique des enquêtés

Populations

Ethnies

Wolofs

Peuhls

Sérères

Etrangers

Autres

Total enquêtés

Riverains

Usagers

Total

33

15

17

20

13

100

26

22

24

12

16

100

59

37

41

32

29

200

Source : D'après enquêtes de Seydou KAMARA, 2007

Ethnies

Graphique 7: Répartition ethnique des enquêtés

Répartition ethnique des enquêtés

35

30

25

20

15

10

5

0

Riverains Usagers

Populations

Wolofs

Peuhls

Sérères

Etrangers

Autres

Source : D'après enquêtes de Seydou KAMARA, 2007

Seydou KAMARA

76

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

L'analyse de la graphique montre que la population ethnique de la ville de Dakar

est essentiellement composée de wolofs avec environ 60% des enquêtés (usagers, riverains).

Les sérères viennent en seconde position avec 20% des enquêtés. Cette situation s'explique

par le fait que dans les alentours des centres commerciaux, les riverains sont plutôt des sérères

qui viennent de l'exode rural. Les quartiers habités sont, Niayes Thiokers, Rail Bi, etc.

Aussi, il faut noter que la courbe des usagers montre que les wolofs, Sérères et Peuhls se

tiennent de très près d'où une utilisation des centres commerciaux par les populations locales.

Toutefois, il urge de mentionner que ceux que nous avons rencontrés sont des célibataires

avec près de 70% des enquêtés (usagers, riverains)


· Avis des usagers

Le nombre de personnes interrogées est de 100 usagers. Ils ont été choisi au hasard

dans quatre centres commerciaux de la ville de Dakar (Touba Sandaga, Sicap Plateau, Quatre

C, Pétersen.) ce sont des acheteurs soit habituels soit occasionnels dans ces nouvelles

centralités. Ils ont soulevés des problèmes et naturellement préconisés des solutions. Ce

tableau est une synthèse des résultats :

Tableau 13 : Avis des usagers sur les centres commerciaux

-

-

-

-

-

-

-

-

Problèmes rencontrés

Exiguïté des boutiques

Insuffisance de l'accueil

Inexistence de panneau d'indication

dans certains centres commerciaux

Trop de courtier devant les boutiques

Pollution sonre

Etroitesse du parc automobile

Monotonie des produits rencontrés

Ce n'est pas réservé aux individus à

revenus moyen ou faible

-

-

-

-

-

-

Solutions préconisés

Augmenter la surface des boutiques

Mettre un service d'ordre de qualité

Instauration des panneaux

d'orientation

Diminuer la musique intérieure

Augmenter et moderniser le parc

automobile

Vendre des produits alimentaires voire

des denrées de première nécessité

(Riz, Huile, Légumes, etc.)

Source : D'après enquêtes de Seydou KAMARA, 2007

Seydou KAMARA

77

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales


· Avis des riverains

Dans cette rubrique, les enquêtés sont au nombre de 100. Ils sont trouvés dans des

maisons situées autour de certains centres commerciaux. Les résultats obtenus sont

comprimés dans le tableau ci-dessous qui constitue une synthèse des problèmes et des

solutions et suggestions proposées.

Tableau 14 : Avis des riverains sur les centres commerciaux

-

-

-

-

-

Problèmes rencontrés

Beaucoup de dommages durant les

constructions (poussières, bruits,

etc.)

Difficultés de mobilité aux alentours

des centres commerciaux

Pollution sonore durant les périodes

de grandes fêtes (Tabaski, Korité,

Noël, Fin d'année, etc.)

Occupation illégale de l'espace

Encombrement par les camions à

containers

-

-

-

-

-

Solutions préconisés

Mettre des fonds pour payer les

dommages

Rendre fluide la circulation

Organisation du secteur informel

Organiser les commerçants qui sont

aux alentours

Interdiction de stationnement des

containers durant la journée devant

les centres commerciaux

Source : D'après enquêtes de Seydou KAMARA, 2007


· Avis des acteurs du secteur commercial

Le rôle que doivent jouer les acteurs du secteur commercial dans la gestion des

nouvelles centralités commerciales reste primordial. De ce fait, ces derniers se regroupent

dans des structures syndicales comme l'UNACOIS par exemple. La naissance de cette

organisation remonte en novembre 1989, lorsque des opérateurs économiques nationaux

décidèrent de créer un cadre pour défendre leurs intérêts et revendications, estimant qu'ils

22

étaient victimes des pratiques abusives de l'Etat . Ainsi, l'union s'est imposée comme un

acteur de développement et un recours pour les masses populaires qui s'activent dans le

commerce pour financer leurs activités. En ce sens, Ils sont les principaux concernés par le

bon fonctionnement des centres commerciaux.

Aborder donc la question de la gestion des centres commerciaux implique de recueillir les

avis des principaux animateurs du commerce.

Pour ce faire, nous avons interrogés 50 grands commerçants et opérateurs

économiques. Ce qui nous, a permis de recueillir leurs difficultés et leurs solutions qu'ils

préconisent.

22

SARR CH., DIOP M., KANE O. (2003) « Les moodu moodu »: du rural aux centralités urbaines, l'étirement

d'une longue mutation, in revue sociologie sénégalaise UGB n°6 Janvier 2003 pp 157-181

Seydou KAMARA

78

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Mais pour avoir un aperçu sur ces personnalités nous avons produit le tableau ci-dessous

montrant la répartition de ces acteurs selon l'âge.

Tableau 15: Répartition des acteurs du commerce selon l'âge

Tranches d'âge

Nombre

Pourcentage

- 25 ans

6

12

Entre 25 et 45 ans

15

30

+ 45 ans

29

58

Total

50

100

Source : Seydou KAMARA, 2007

L'analyse de ce tableau montre nettement que les acteurs du secteur du

commerce sont des personnes d'âge avancées, car on a noté 58% d'entre eux ont plus de 45

ans, les 30% ont entre 25 et 45 ans, et seulement 12% ont moins de 25 ans.

Cette situation s'explique une carence d'emploi des jeunes une faible insertion de ces derniers

dans le secteur du commerce. Les rares personnes enquêtées nous ont affirmées que c'était le

père qui leur a légué les biens ou ils gèrent pour le père.

Par ailleurs, il faut noter que les acteurs du secteur ont soulevé des problèmes et préconisé des

solutions sur tout ce qui a trait au bon fonctionnement des centres commerciaux.

Ainsi, le tableau suivant comprime les résultats issus du dépouillement des

informations données.

Tableau 16 : Avis des acteurs sur les centres commerciaux

-

-

-

-

-

-

-

Problèmes rencontrés

Exiguïté des cantines

Cherté des cantines

Nombreuses taxes et redevances à

payer

Difficulté de mobiliser des fonds sur un

problème social

Faible implication des organisations

syndicales dans le commerce comme

l'UNACOIS

Conflits avec les acteurs du secteur

informel

Conflits entre opérateurs à travers les

structures syndicales UNACOIS et

UNACOIS/DEF

-

-

-

-

-

-

Solutions préconisées

Elargir la surface des boutiques

Diminuer le prix des boutiques

Forte implication des collectivités

sur la gestion des centres

commerciaux

Réunification de la centrale

syndicale

Réguler le secteur informel

Création de mutuel au sein de

chaque centre commercial

Source : D'après enquêtes de Seydou KAMARA, 2007

Seydou KAMARA

79

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

II.

Promoteurs et Bureaux de gestion des nouvelles centralités

commerciales

Les infrastructures et équipements marchands fournissent aujourd'hui des

ressources financières et beaucoup d'autres avantages pour les administrations centrales et

locales.

Ce faisant, la gestion de ces équipements demeurent être le souci des autorités et les

promoteurs privés investissant dans ce domaine.

De ce fait, des bureaux et sociétés de gestion sont nés, à cet effet, pour apporter un coup de

main à ce secteur économique tant convoité par les acteurs économiques.

1. Promoteurs immobiliers

Le promoteur immobilier est un offreur d'espaces construits ou à construire. De nos jours,

c'est lui qui initie le processus de l'offre nouvelle en immobilier. Son expertise, sa

connaissance des opportunités du côté de la demande et son contrôle de la ressource première,

le terrain, en font l'agent majeur du marché immobilier, celui qui sert d'intermédiaire obligé

entre les autres acteurs.

Au Sénégal, la plupart des promoteurs immobiliers sont de petites et moyennes entreprises

dirigées par d'importantes personnalités de l'Etat, du commerce, du show biz, etc. ils ont peu

d'employés et peu d'investissement, mais ils ont la capacité de trouver le financement

nécessaire auprès des institutions bancaires.

Le terme de promoteur immobilier a été inventé en 1954 dans l'entourage Fernand

POUILLON pour désigner ce qu'on appelait auparavant des « monteurs d'affaires

immobilières ». L'intense construction de logements soutenue par le gouvernement d'alors et

la spéculation immobilière qui l'accompagna consacrèrent le personnage et le terme.

2. Bureau de gestion

La création de sociétés ou bureaux de gestion sert de référence pour tout ce qui est

relatif à la gestion des centres commerciaux et autres équipements marchands.

Ils ont été mis en place pour aider, guider, et conseiller les usagers des centres commerciaux.

Pour cela, ils assurent la coordination des programmes de mise en place de ces centres, la

vente ou la location des espaces commerciaux.

Parmi ces sociétés, nous avons :

23

23

Fernand Pouillon (1912-1986) est un architecte/urbaniste qui fut un des grands bâtisseurs des années de

reconstruction après la Seconde Guerre Mondiale en France. Il a réalisé de nombreux équipements et bâtiments

publics

Seydou KAMARA

80

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales


· La SOGEDAK (Société de gestion des complexes commerciaux de Dakar) : c'est

une société anonyme de droit privé avec des actionnaires diversifiés dans toutes les

couches économiques, sociales, et politiques. Les actionnaires sont la Ville de

Dakar, la Commune d'Arrondissement de Dakar Plateau, le conseil National du

Patronat (CNP), le Conseil National des Entrepreneurs du Sénégal (CNES),

l'Organisme regroupant des Commerçants des marchés Sandaga et HLM (OCAÏS),

le Groupement des Opérateurs Economiques du Sénégal (GES), le PROMOGES, le

ROES, le RASEF et l'AFAC. Le président de la SOGEDAK est Mr FALL et le

Président du Conseil d'Administration est Mr FAYE. Tous ces postes sont

politiques car la ville de Dakar est actionnaire majoritaire. Cette société gère

exclusivement le complexe commercial de Pétersen. Son siège se situe à l'Avenue

Pétersen.


· Le CCBM (Comptoir Commercial Bara Mboup) : c'est une entreprise privée dont

le champ d'action est divers. Il va des importations et exportations de produits de

toutes sortes en passant par la construction d'immeubles. De ce fait c'est une

société commerciale anonyme avec un chiffre d'affaires de 35 milliards et dont le

personnel est évalué à 608 agents. Référence en matière de commerce et

d'industrie, la société est organisée en holding comptant une dizaine de filiales

(CCBM electronics, Master Office, Espace Auto, Atlas Voyages, Africa Transit,

Pridoux, SBMA, Saly Eau, Centre Commercial Touba Sandaga) sous la

coordination de l'entité CCBM Holding qui fait office de Direction Générale,

responsable des choix stratégiques et du contrôle du groupe. Son siège se situe au

6 ème étage du centre commercial Touba Sandaga.


· La SICAP (Société Immobilière du Cap Vert) : c'est une société anonyme à

participation publique majoritaire et un capital social de 2 742 640 000 Frs CFA.

La SICAP qui opère depuis 1951 est une société tirant les ressources financières à

son fonctionnement sur fonds propres, par des subventions de l'Etat et par des

emprunts contractés auprès des établissements de crédit. La Sicap, dont le domaine

d'intervention est limité à Dakar, est spécialisée dans les logements à grand et

moyen standing. Elle offre également un type de logement très économique aux

candidats dont les capacités financières sont assez modestes. Par ailleurs, elle a

intégralement réalisé et financé le centre commercial Sicap Plateau qui est un bijou

Seydou KAMARA

81

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

dans le domaine commercial. De plus, la Sicap gère le centre commercial via le

bureau installé à l'intérieur du centre.

3. Outils de gestion des centres commerciaux

Défini comme étant l'administration du bien d'autrui avec talent, soin et succès, la

gestion exige la mise en place d'outils et de stratégies afin d'être performant dans

l'élaboration du bilan. Ces moyens et stratégies se structurent autour de la gestion locative, de

la répartition des charges (mise en place d'un contrôle budgétaire à travers la répartition des

charges), de l'analyse de la galerie (vue d'ensemble sur la santé financière du patrimoine)

De ce fait ces outils permettent d'organiser les centres commerciaux avec une

nécessité d'impliquer tous les acteurs intervenant dans le secteur. Et aussi, ils contribuent au

processus de décision de la promotion immobilière privée et de leur influence sur la mutation

du centre ville.

Par conséquent, la mise en valeur de ces outils nécessite une synergie entre les

différents acteurs, ce qui explique des actionnaires diversifiés au niveau de la SOGEDAK.

De plus, ces outils de gestion pourront être utile quant à la facilitation de l'accessibilité

des centres commerciaux, de la coordination de tous les acteurs des centralités commerciales

et l'amélioration du commerce de manière générale dont des dysfonctionnements sont notés

ça et là.

Seydou KAMARA

82

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre III : Limites de la gestion des centres commerciaux

I.

Limites de la gestion

Depuis la création des centres commerciaux, l'espace que ces derniers polarisent est

de plus en plus important. Aujourd'hui certains centres commerciaux (Touba Sandaga, Djily

Mbaye, etc.) ont fini d'absorber les espaces connexes. Ce qui fait que les centres

commerciaux débordent de leurs lits d'où un encombrement de certaines avenues comme

celles de Lamine Guèye, Jean Jaurès, etc.

Ainsi, les contraintes et les débordements ne manquent pas. La gestion présente

plusieurs limites qui constituent toutes des entraves. Les principales contraintes sont par

exemple la faible intervention des acteurs institutionnels, des incertitudes liées aux problèmes

fonciers, et la faible intervention des bailleurs de fonds (investissements privés extérieurs) et

autres contraintes.

1. Faible intervention des acteurs institutionnels

La mairie de Dakar et ses partenaires ont mis en place un cadre institutionnel pour

une gestion des centres commerciaux et autres équipements marchands. Ce cadre est la

Société de Gestion des Complexes Commerciaux de Dakar (SOGEDAK) qui joue le rôle de

gestion et de coordination des politiques en matière de complexes commerciaux à Dakar.

Mais malheureusement, cette structure ne contrôle que le complexe commercial de Pétersen

dont la ville de Dakar est actionnaire majoritaire.

Ainsi, la plupart des centres commerciaux appartiennent à des privés qui se chargent

exclusivement de l'élaboration de stratégies de gestion.

La gestion de ces espaces reste donc un élément majeur pour les acteurs

institutionnels et s'avère dès lors comme une nécessité pour harmoniser les principaux modes

de contrôle et par conséquent freiner les nombreuses limites notées dans ces espaces.

C'est pourquoi, la gestion des centres commerciaux ne doit par être exclusivement du ressort

des promoteurs privés mais plutôt d'une gestion concertée de ces derniers et les autorités. Les

nombreux services qu'ils offrent, attirent de nombreuses personnes, ce qui nécessite

naturellement une gestion concertée entre les différents acteurs.

Seydou KAMARA

83

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

2. Faible intervention des bailleurs de fonds

En Afrique, les bailleurs de fonds (partenaires au développement) constituent des

forces incontournables dans la mise en place de projets de développement. De ce fait, leurs

implications dans les projets de centres commerciaux qui sont aujourd'hui incontournables

dans la lutte contre l'encombrement des voies publiques.

Toutefois, il faut reconnaître que les promoteurs des ces infrastructures sont essentiellement

des étrangers qui sont des investisseurs dans le domaine de l'immobilier et dans d'autres

domaines.

Ainsi, le promoteur du centre commercial du Quatre C est d'origine française.

C'est pour dire tout simplement que les centralités commerciales sont un chantier de

développement car permettant à la capitale sénégalaise de retrouver son lustre d'antan.

II.

Incertitudes liés aux espaces commerciaux

1. Problèmes fonciers des espaces commerciaux

Les équipements marchands fournissent l'essentiel des ressources financières, leur

situation est tout aussi alarmante. Les difficultés liées à la gestion de ces équipements au-delà

de leur localisation, sont en effet imputables à une programmation et une gestion irrationnelle

du foncier des équipements marchands. Ainsi, l'occupation incontrôlée du domaine public

constitue une limite à la gestion des centres commerciaux.

Dans ce contexte, il faut noter que le site de ces nouvelles centralités est une casse

tête pour les promoteurs de ces équipements. C'est pourquoi, lors de sa visite des chantiers du

complexe commercial de Pétersen le maire de Dakar faisait faire remarquer aux

administrateurs de la SOGEDAK sur le foncier en ces termes : « le terrain qui abrite le

complexe commercial appartient à la mairie de la ville de Dakar et par conséquent il faut que

l'aspect juridique de cette question soit réglée au plus vite. Ce terrain a été cédé à la mairie

24

par l'Etat »

De plus, il y avait le problème du centre commercial El Malick qui a été démoli pour

cause de foncier et qui a fait sortir les commerçants de leurs gonds en allant porter plainte au

promoteur pour manque à gagner. Mais subitement, il y a un nouveau centre commercial qui

est entrain d'être construit sur le même site et par le même promoteur.

24

Déclaration de Pape DIOP, Maire de la Ville de Dakar

Seydou KAMARA

84

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

De ce fait, on constate que l'immatriculation des terrains pose un véritable problème

aux promoteurs.

2. Autres contraintes

Un certain nombre de dysfonctionnements est noté dans la gestion des centres

commerciaux, parmi lesquels :


· Le débordement : Ce phénomène est lié au fait que d'autres vendeurs du fait de la

polarité notoire des centres commerciaux s'installent tout autour du périmètre qui

était censé les contenir. C'est le cas de nombreux centres commerciaux dakarois,

dont l'occupation déborde jusqu'au-delà des différentes artères qui ceinturent ces

équipements marchands. C'est par exemple le centre commercial Touba Sandaga qui

déborde sur l'Avenue Lamine Guèye et sur la Rue Paul Holle. Cette situation a crée

une occupation anarchique des espaces jouxtant ces centres commerciaux. Ce

phénomène est retrouvé au niveau du complexe commercial de Colobane qui

d'ailleurs a poussé les autorités à détruire le mur qui jouxtait le site pour cause de

sécurité car ce dernier était menacé de ruine. De plus la construction du complexe

commercial de Colobane est exempte des normes d'architecture (beauté du

bâtiment), d'hygiène, de sécurité, etc. Les prises de vues suivantes illustrent cette

situation alarmante

Seydou KAMARA

85

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Photo 10 : Problématique de l'insalubrité au complexe commercial de Colobane

Source : Prise de vue de KAMARA S., 2007

Seydou KAMARA

86

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales


· Les excroissances : c'est un problème très récurent au niveau des centres

commerciaux car freinant le bon fonctionnement de certains centres commerciaux.

C'est le cas de Touba Khelcom dont les marchandises des commerçants débordent

sur la voie publique. (voir photo).

Photo 11: Débordement de marchandises des commerçants sur la voie publique

Source : Prise de vue de KAMARA S., 2007

Seydou KAMARA

87

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Conclusion partielle

L'étude sur la problématique de la gestion des centres commerciaux montre un

nombre d'acteurs important qui participe tant soit peu à la gestion. Chaque groupe d'acteurs a

sa propre perception et vision de la gestion des centres commerciaux, car ils sont confrontés

chacun à des difficultés individuellement pris.

Par ailleurs les sociétés de gestion accaparent tous le processus de la gestion des

centres commerciaux en laissant de côté des acteurs importants comme les usagers (clients),

les riverains qui d'ailleurs peuvent influencer sur l'établissement des équipements marchands.

Tout cet environnement concoure à mettre les centres commerciaux dans des situations

conflictuelles internes

Seydou KAMARA

88

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Conclusion générale

Au terme de ce travail d'étude et de recherche sur les nouvelles centralités

commerciales à Dakar, force est de constater que ce sont de nouveaux types d'infrastructures

et équipements marchands très fréquentés par les populations. Ces centres commerciaux sont

aujourd'hui considérés comme une solution face à l'épineux problème du développement

anarchique caractérisé par la forte urbanisation constatée à Dakar et qui a induit une

occupation anarchique de l'espace urbain. Aussi, il y a une asphyxie engendrée par une

densité de population trop élevée et une inadéquation entre les équipements et infrastructures

routiers au niveau de la capitale.

De plus, il est constaté un manque de réceptif commercial de standing convenable constituant

de fait un obstacle au développement d'activités commerciales d'envergure.

De tous ce qui précède, les centres commerciaux sont crées afin de répondre au souci

d'urbanisme, de rénovation du centre ville, et une solution au problème d'encombrement. De

ce fait, ces centres commerciaux jouent un rôle très important dans la transformation du

paysage urbain de la ville de Dakar. En même temps, ils polarisent de nombreux espaces,

participent à la création et la production d'emplois et font entrer ainsi de nombreuses devises.

Les centres commerciaux sont un grand révélateur des phénomènes urbains qui se

produisent dans la métropole dakaroise. Ils permettent à travers leurs fonctionnements de

lutter contre les occupations anarchiques, les débordements, les dégradations commerciales,

etc.

Ils soulagent également la dispersion des activités commerciales notées au niveau des

marchés de Dakar comme Sandaga, Colobane, Tilène, etc.

Ainsi, le commerce reste en ces lieux l'activité la plus exercée avec une gamme

variée des produits offerts. Les autres activités tournent principalement autour des services

tels que les banques, les agences de voyage, les sociétés d'assurances, les bureaux des

organisations non gouvernementales, etc.

L'érection des centres commerciaux est très illustratrice des facteurs urbains qui se

déroulent dans la capitale. Ce sont des espaces, qui, à travers leurs activités et leur mode

d'organisation permettent de dépister les nombreuses défaillances relatives au secteur

commercial.

Seydou KAMARA

89

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Dans ce contexte, les centres commerciaux voient intervenir une multitude d'acteurs

intervenant dans la bonne gestion de ces équipements : acteurs du commerce, promoteurs

immobiliers, populations (usagers, riverains,), administrations centrale et locale. Leurs

considérations et intérêts sur la gare ne sont pas les mêmes. Ainsi, les acteurs institutionnels

(Etat et collectivités locales) ne sont mus que par les retombées financières liées aux impôts et

les taxes. Les sociétés de gestion ne se préoccupent que de la gestion locative. Par contre les

usagers et autres riverains ne sont intéressés que par l'aspect architecture, l'accueil, et les

commodités adaptées à leur préoccupation en matière de confort, de praticabilité,

d'accessibilité, de diversité des offres de produits et de services.

Ces préoccupations divergentes, opposées accentuent les concurrences, suscitent des

difficultés, sources de désordres auxquels les autorités assistent quotidiennement sans pour

autant trouver des formules efficaces, même si le caractère privé des centres commerciaux.

Car tous les centres commerciaux de la ville de Dakar, excepté celui de Colobane, des HLM,

et quelques actions des Quatre C, sont gérés par des privés donc à chacun son mode de

fonctionnement, ses stratégies, etc.

Toutefois, il est nécessaire de mettre en place une approche globale sur le

fonctionnement de tous les centres commerciaux en prenant en compte les aspirations des

usagers et autres acteurs dans la perspective de la résolution de la problématique urbaine.

Pour ce faire, la tendance actuelle est à inverser, la démarche doit être axée sur la

concertation, sur une approche participative tenant en compte les avis de tous les acteurs.

En définitive, nous pouvons retenir que les nouvelles centralités commerciales

(centres commerciaux) sont actuellement un important pôle de développement. Son rôle

polarisateur et les nombreux emplois crées témoignent des transformations économiques et

sociales dans la région de Dakar.

Seydou KAMARA

90

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

BIBLIOGRAPHIE

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Seydou KAMARA

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Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

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24- NIANG A. (1997) : « Le secteur informel en milieu urbain, un recours à la crise de

l'emploi » in Ajustement structurel et emploi au Sénégal, (Sous la direction de

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édition Masson, 124p ;

26- O DEYE M (1985) : Les associations en villes africaines Dakar Brazzaville édition

Harmattan Ville et Entreprises, 125 p ;

27- OSMONT A. et GOLDBLUM C. (2003) : Villes et citadins dans la mondialisation,

Paris, Karthala

e

28- PAUL R. (1896) : Histoire du commerce français dans le Levant au 17 Siècle,

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29- PELISSIER P. (1894) : Atlas du Sénégal, Paris, Edition Jeune Afrique, 72p ;

30- PELLETIER J. et DELFANTE CH. (1989) : Villes et Urbanisme dans le monde,

Paris, Masson, 200 p ;

31- SECK A. (1970) : Dakar, métropole Ouest africaine, IFAN, Dakar, 561 p ;

32- SARR CH., DIOP M., KANE O. (2003): Les « moodu moodu » : du rural aux

centralités urbaines, l'étirement d'une longue mutation, in Revue Sénégalaise de

Sociologie Université Gaston Berger de St Louis, N° 6 Janvier 2003, 307 p, pp 157-

181

33- THOMAS F. (2001) : L'espace public, un concept moribond ou en expansion in

Carrefour Vol.76, CNRS-UMR 5600, Environnement ville société pp 75-84 ;

Seydou KAMARA

92

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

34- THOMAS L. V. (1954) : L'agglomération dakaroise, quelques aspects sociologiques

et démographiques, St Louis du Sénégal, IFAN 83 p ;

35- VAN DJIK M. P. (1986) : Le secteur informel de Dakar, Edition Harmattan ville et

entreprises, 164 p ;

Mémoires et thèses

36- FALL I. (2006) : Gestion des infrastructures et équipements marchands dans les

zones urbaines : analyse des enjeux. Etude du cas du marché central de Rufisque,

mémoire de maîtrise, UCAD,

37- HARLETTE S.B.A. (2005) : Problématique de la cogestion autour des équipements

marchands à Dakar : cas du marché HLM 5, mémoire de fin d'étude en

Aménagement du Territoire, de l'Environnement et Gestion Urbaine, ENEA, 67 p ;

38- GUEYE B. (1998) : Croissance démographique et approvisionnement en eau

e

courante de la ville de Dakar, Sénégal (1945-1971), Thèse de Doctorat du 3 Cycle,

UCAD

39- MBACKE A. (2006) : Les centres commerciaux : un facteur de restructuration du

commerce dans le centre ville de Dakar, Mémoire de DEA, 96 p ;

40- MENDY F. (2006) : La ville de Bissau : aménagement et gestion urbaine, Thèse de

e

Doctorat 3 Cycle géographie, UCAD,

41- NDIAYE EL. M. (2005) : Dynamiques, changements et gestion des espaces publics

urbains : la gare routière de Pétersen, mémoire de maîtrise, UGB, 152 p ;

42- NDIAYE M. (1997) : Le marché et son espace dans l'agglomération dakaroise,

e

Thèse de Doctorat du 3 Cycle de Géographie, UCAD,

Documents officiels et autres publications

43- Direction de la Prévision et de la Statistique (2004) : Projections de population du

Sénégal issues du recensement de 2002 ;

44- LO C. A. (2003) : Etude de faisabilité du complexe commercial de Pétersen,

SOGEDAK, Dakar, 65 p ;

45- Ministère de l'Urbanisme, de l'Habitat et de l'Environnement ; Ministère du Plan et

de la Coopération (1984) : Etude du PDU de Dakar, sites à aménager en priorité :

Rufisque Nord, Dakar BCEOM- SONED, 56 p ;

Seydou KAMARA

93

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

46- Ministère de l'Urbanisme et de l'Environnement ; Direction de l'Urbanisme et de

l'Architecture (1986) : PDU de Dakar 2001, Rapport justificatif Dakar, BCEOM et

SONED, 255 p ;

47- Direction de la Prévention et de la Statistique (2000) : TBSS (Tableau de la Situation

Sociale au Sénégal)

48- République du Sénégal, Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales ;

Direction des Collectivités Locales (2003) : Recueil de textes sur la décentralisation

49- République du Sénégal, Ministère des Transports ; Cellules de coordination du

programme sectoriel des transports « deuxième programme sectoriel des transports

(PST II), « Juillet 1998 sous la coordination de El Hadj Ibrahima Fall »

50- SARR C. (2007) : Cours 410, Sociologie Urbaine


·______ _ ff_____

51- Le Soleil du 22 Décembre 2006 : « Le centre commercial Les Quatre C : un nouveau

joyau »

52- Le Populaire du 11 Novembre 2004 : « Mobilité urbaine, 2,5 milliards vont être

investis à Dakar »

53- Marchés hebdomadaires, Mardi 21 Septembre 2004 : « Populations riveraines et

commerçants : une cohabitation en dents en de scie »

54- Marchés hebdomadaires, Lundi 22 Septembre 2003 : « Mobilité urbaine : 1 milliard

de francs pour mieux circuler à Dakar »

Seydou KAMARA

94

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Liste des illustrations

Tableaux

Tableau 1 : Evolution de la population sénégalaise de 1960 à 2001 et taux d'accroissement.20

Tableau 2 : Effectif de la population, densité et taux d'accroissement moyen annuel en

2001...21

Tableau 3 : Motifs des déplacements vers Dakar22

Tableau 4 : Migration et croissance démographique à Dakar..25

Tableau 5 : Distribution de la population dans le département de Dakar29

Tableau 6 : Caractéristiques de la Commune d'Arrondissement de Dakar Plateau30

Tableau 7 : Répartition spatiale des équipements marchands.37

Tableau 8 : Les principales caractéristiques de la voirie revêtue par Commune

d'Arrondissement.47

Tableau 9 :Opinions des populations sur la distribution intérieure des centres commerciaux59

Tableau 10 : Répartition des emplois du secteur informel à Dakar.66

Tableau 11 : Répartition des emplois du secteur moderne à Dakar68

Tableau 12 : Répartition ethnique des enquêtés..71

Tableau 13 : Avis des usagers sur les centres commerciaux...72

Tableau 14 : Avis des riverains sur les centres commerciaux.73

Tableau 15 : Répartition des acteurs du commerce selon l'âge..74

Tableau 16 : Avis des acteurs sur les centres commerciaux74

Graphiques

Graphique 1 : Diagramme des motifs des déplacements vers Dakar..23

Graphique 2 : Croissance démographique de Dakar par rapport au Sénégal..26

Graphique 3 : Histogramme de la répartition spatiale des équipements marchands...37

Graphique 4 : Diagramme des opinions des populations sur la distribution spatiale des

centres commerciaux.59

Graphique 5 : Diagramme de la répartition des emplois du secteur informel.67

Graphique 6 : Diagramme de la répartition des emplois du secteur privé moderne...68

Graphique 7 : Histogramme de la répartition ethnique...71

Seydou KAMARA

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Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Photos

Photo 1 : Difficulté de mobilité dans le centre ville47

Photo 2 : Centre commercial Touba Sandaga50

Photo 3 : Centre commercial Sicap Plateau.51

Photo 4 : Centre commercial Les Quatre C51

Photo 5 : Complexe commercial de Pétersen..52

Photo 6 : Complexe commercial de Colobane.53

Photo 7 : Galerie commerciale Touba Khelcom54

Photo 8 : Casino Supermarché de Sahm et de l'Ex Printania.58

Photo 9 : Plaque de construction du Centre Commercial El Malick60

Photo 10 : Problématique de l'insalubrité au complexe commercial de Colobane..81

Photo 11 : Débordement des marchandises des commerçants sur la voie publique82

Cartes

Carte1 : Les communes d'arrondissement de la ville de Dakar...29

Carte 2 : Situation des infrastructures et équipements marchands à Dakar.35

Carte 3 : Plan u Plateau avec les centres commerciaux...39

Seydou KAMARA

96

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Table des matières

AVANT PROPOS .................................................................................1

REMERCIEMENTS..............................................................................2

DEDICACES.........................................................................................3

SIGLES ET ABREVIATIONS .............................................................6

Introduction Générale............................................................................7

Problématique........................................................................................9

Hypothèses...........................................................................................11

Intérêt du sujet .....................................................................................11

Objectifs...............................................................................................12

Méthodologie.......................................................................................13

I.

II.

III.

IV.

La documentation......................................................................................................... 13

Le terrain et les enquêtes.............................................................................................. 16

Le traitement et l'exploitation des informations........................................................ 17

Difficultés rencontrées............................................................................................... 18

PREMIERE PARTIE: CROISSANCE ET DYNAMIQUE SPATIALE A DAKAR:

EFFETS SUR LES EQUIPEMENTS MARCHANDS....19

Chapitre I : Croissance urbaine à Dakar............................................................................... 20

I. Causes de l'évolution urbaine.................................................................................... 20

II.

1.

2.

3.

1.

2.

Accroissement naturel........................................................................................ 20

Flux migratoire................................................................................................... 21

Evolution économique de Dakar........................................................................ 24

Effets de la croissance urbaine............................................................................... 25

Mobilité urbaine ................................................................................................. 25

Effets structurels et fonctionnels........................................................................ 27

Chapitre II : Occupation dynamique de l'espace dakarois................................................... 28

I. Historique et présentation de la ville de Dakar.......................................................... 28

II.

1.

2.

1.

a.

b.

c.

2.

Les Communes d'arrondissement ...................................................................... 29

Une Commune particulière : le Plateau.............................................................. 32

Principaux espaces à Dakar ................................................................................... 33

Espaces publics .................................................................................................. 33

Les espaces commerciaux ......................................................................................... 33

Les espaces routiers................................................................................................... 34

Les monuments.......................................................................................................... 35

Fonction des espaces publics.............................................................................. 36

Chapitre III : Distribution spatiale des équipements marchands à Dakar............................ 38

I. Infrastructures et équipements marchands à Dakar................................................... 38

II.

1.

2.

1.

2.

Types et modèles d'infrastructures et équipements marchands ......................... 38

Cartographie des infrastructures et équipements marchands ............................. 39

Situation des infrastructures et équipements marchands ....................................... 43

Equipements de commerce................................................................................. 43

Des équipements vétustes................................................................................... 44

Conclusion partielle.............................................................................................................. 45

DEUXIEME PARTIE: PLACE DES NOUVELES CENTRALITES COMMERCIALES

DANS L'AMENAGEMENT URBAIN.46

Seydou KAMARA

97

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Chapitre I : Contexte et création des centres commerciaux ................................................. 47

I. Le contexte de création des centres commerciaux .................................................... 47

II.

1.

2.

1.

2.

Historique de la création des centres commerciaux........................................... 47

Difficultés liées à la mobilité ............................................................................. 48

Evolution dynamique vers la modernité ................................................................ 50

Délocalisation des marchés métropolitains........................................................ 51

Création de centres commerciaux ...................................................................... 52

Chapitre II : Nouvelles centralités commerciales : Rôles et Perspectives ........................... 61

I. Rôle des nouvelles centralités commerciales ............................................................ 61

II.

1.

2.

1.

2.

Amélioration de la circulation à Dakar .............................................................. 61

Restructuration du commerce à Dakar............................................................... 62

Perspectives des nouvelles centralités commerciales ............................................ 63

Recomposition du cadre commercial ................................................................. 63

Développement des activités commerciales....................................................... 63

Chapitre III : Influence des centres commerciaux sur la mutation du centre ville............... 64

I. Dynamique spatiale des centres commerciaux.......................................................... 64

II.

1.

2.

1.

2.

Distribution spatiale des centres commerciaux dans la ville de Dakar............. 64

Distribution intérieure des centres commerciaux............................................... 64

Effets des centres commerciaux sur la mutation du centre ville et du commerce . 66

Effets sur le plan urbanistique............................................................................ 66

Effets sur le plan du commerce.......................................................................... 66

Conclusion partielle.............................................................................................................. 67

TROISIEME PARTIE: PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES CENTRES

COMMERCIAUX..68

Chapitre I : Exploitation et gestion des centralités commerciales à Dakar.......................... 69

I. Exploitation des centralités commerciales ................................................................ 69

II.

1.

2.

1.

2.

Renforcement du commerce moderne................................................................ 69

Facilitation des échanges.................................................................................... 70

Centres commerciaux comme produit social......................................................... 70

Développement des relations sociales................................................................ 70

Emploi dans les centres commerciaux ............................................................... 71

I.

Acteurs institutionnels ............................................................................................... 74

1.

2.

3.

1.

2.

3.

La ville de Dakar............................................................................................... 74

Les communes d'arrondissement....................................................................... 75

Autres acteurs..................................................................................................... 75

Promoteurs et Bureaux de gestion des nouvelles centralités commerciales .......... 80

Promoteurs immobiliers..80

Bureau de gestion............................................................................................... 80

Outils de gestion des centres commerciaux ....................................................... 82

II.

Chapitre III : Limites de la gestion des centres commerciaux ............................................. 83

I. Limites de la gestion.................................................................................................. 83

II.

1.

2.

1.

2.

Faible intervention des acteurs institutionnels ................................................... 83

Faible intervention des bailleurs de fonds.......................................................... 84

Incertitudes liés aux espaces commerciaux ........................................................... 84

Problèmes fonciers des espaces commerciaux................................................... 84

Autres contraintes............................................................................................... 85

Conclusion partielle.............................................................................................................. 88

Conclusion générale ...............................................................................89

BIBLIOGRAPHIE.................................................................................91

Ouvrages généraux............................................................................................................... 91

Seydou KAMARA

98

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Documents officiels et autres publications........................................................................... 93

Articles de presse ................................................................................................................. 94

LISTE DES ILLUSTRATIONS96

Table des matières.....98

ANNEXE101

Seydou KAMARA

99

Croissance urbaine et gestion des infrastructures et équipements marchands à Dakar : Cas des nouvelles

centralités commerciales

Seydou KAMARA

100






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard