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Pratiques locales de développement urbain durable dans l'aglomération Dakaroise: cas de la commune d'arrondissement de NGOR

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par Mamadou DIOUF
Ecole Nationale d'Economie Appliquée (ENEA) - DESS Aménagement du territoire, décentralisation et développement territorial 2007
  

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Quatrième partie. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

L'étude des pratiques locales de développement urbain durable dans la commune d'arrondissement de NGOR nous permet en définitive de tirer un certain nombre de conclusions qu'il serait intéressant de vérifier à l'échelle de toute l'agglomération Dakaroise.

La première conclusion à retenir c'est que les acteurs que se soit publics ou non publics du développement urbain durable sont très souvent peu conscients qu'en réagissant à des situations locales caractérisées par des problèmes écologiques patents font montre d'une adhésion certaine aux principes de durabilité. Comme on a pu le voir en effet aucun par exemple des acteurs qui gravitent autour des pratiques d'usage, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR village et de sa baie ne se réclame ni explicitement ni implicitement du développement durable et c'est même rare que les membres ou personnels de ces organisations/institutions/ structures ou associations reconnaissent avoir des notions sur le concept. Mais cela n'empêche pas pour autant qu'ils prennent en charge dans leurs pratiques respectives l'une des exigences fondamentales du développement durable à savoir l'intégration entre les dimensions économiques, sociales et environnementales.

L'autre conclusion à retenir c'est que les jeux d'acteurs observables autour des pratiques locales de développement urbain durable sont souvent de nature conflictuelle et se caractérisent par des conflits d'appropriation opposant plus spécialement les acteurs non publics qui font valoir des intérêts divergents et se retrouvent dans de véritables situation d'isolement les un par rapport aux autres.

Hormis ces conclusions d'ordre général, nous retiendrons également quelques conclusions spécifiques liées au cas que nous avons étudié à savoir la commune d'arrondissement de NGOR et plus précisément les jeux d'acteurs observables autour des pratiques d'usage, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR village et de sa baie.

L'état des lieux du développement urbain durable dans la commune d'arrondissement laisse pour beaucoup à désirer. Cela est d'ailleurs ressorti du profil environnemental que nous avons établit puisqu'on s'est rendu compte que des trois cadres fondamentaux du développement durable à savoir le cadre de développement économique, le cadre de développement humain ou social et le cadre de l'environnement aucun ne donne aujourd'hui entière satisfaction aux autorités locales, aux populations ainsi qu'aux différents acteurs du développement local (bailleurs, associations, OCB..).

D'un autre côté on s'est rendu compte qu'en tant que principal dispositif de planification territoriale qui puisse être donné en référence à l'échelle de la commune d'arrondissement, le PLD fait non seulement référence mais bien plus encore prend effectivement en charge les enjeux et questions de développement urbain durable. La seule ombre au tableau reste cependant que ce dispositif présente des niveaux de performativité très faibles ce qui se traduit par le faible taux de réalisation des activités et actions prioritaires prévus et par les faibles niveaux de participation/gouvernance locale dans la mise en oeuvre du dispositif. Ce dernier aspect semble être principalement lié à l'inopérationnalité des organes de mise en oeuvre et de suivi du dispositif.

S'agissant de jeux d'acteurs il est surtout important de retenir que le comité de gestion (CGP) semble être aujourd'hui le seul cadre pouvant aider à instaurer durablement une logique d'alliance et d'apprentissage collectif entre les différents acteurs gravitant autour des pratiques d'usage, d'aménagement de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR village et de sa baie. Mais pour cela il faudrait comme on l'a vu que soient levé un certain nombre de questions.

C'est dans ce sens que s'inscrivent les recommandations générales qui suivent :

1. Sur la question de la légalité l'accent devrait très rapidement être mis sur la finalisation et la soumission aux autorités compétentes du plan d'aménagement de la plage. Il s'agit de le faire approuver comme plan d'aménagement spécial et de tirer ainsi avantage des dispositions de l'article 22 de la loi 96-07

 « dans les zones du domaine public maritime et du domaine public fluvial, dotés de plan spéciaux d'aménagement approuvés par l'Etat, les compétences de gestion sont délégués par ce dernier aux régions, communes et communautés rurales concernées respectivement pour les périmètre qui leurs sont dévolues dans lesdits plans.

Les redevances y afférents sont versées aux collectivités locales concernées.

Les actes de gestion qu'elles prennent sont soumis à l'approbation du représentant de l'Etat et communiqués, après cette formalité, au conseil régional pour information »99(*).

L'avantage d'une telle démarche serait en plus de régler la question de la légalité, d'apporter parallèlement aussi une réponse définitive à la question administrative puisque la MAN n'aurait plus de peine à justifier et à qualifier dans sa nomenclature budgétaire les recettes perçues du comité de gestion.

2. Etant donné cependant qu'il faut trouver, en attendant que le plan d'aménagement soit finalisé et approuvé par l'Etat (ce qui pourrait prendre du temps), une réponse à la question administrative ; nous recommandons une formule du type gestion déléguée. C'est-à-dire qu'en attendant que le plan spécial d'aménagement soit approuvé, la gestion de la plage de NGOR village et sa baie doit être mise en concession par la MAN (Art.317 CCL).

Dans la concession, la collectivité locale charge une entreprise ou un organe extérieure de gérer, à ses risques et périls, un service public pendant une durée déterminée. L'entreprise ou l'organe concessionnaires sont rémunérés par les tarifs payés par les usagers. C'est dire qu'au lieu d'être membre du comité de gestion et de recevoir à ce titre des recettes qu'elle ne pourrait justifier, la MAN devrait tout bonnement se retirer et concéder la gestion de la plage à un organe autonome genre comité d'exploitation regroupant les acteurs non publics de la plage. Cette structure pourrait être constituées sous la forme d'une PME dont le comité d'administration regroupera par exemple l'ASPEN, le RTIN, l'APEP, le groupe CELLIA et les établissements Hôteliers.

De ce fait la gestion administrative et financière pourra rester autonome tout en gardant son caractère flexible alors que la mairie ne percevra par exemple que sa taxe sur les spectacles (15% du total des recettes d'exploitation).

3. Pour résoudre la question de la motivation des acteurs nous suggérons que l'accent soit d'avantage mis sur la sensibilisation et la concertation avec tous les acteurs réunis au sein du comité de gestion. Dans cette logique l'accent devra surtout être mis sur les impacts sociaux et environnementaux du projet afin de mobiliser l'adhésion des acteurs autour de ces objectifs. Autrement dit il faudra à tout prix par l'information et la sensibilisation tourner l'intérêt des acteurs sur autre chose que l'aspect financier du projet. La concession de la gestion de la plage à une structure autonome constituée sur le mode d'une PME pourrait aussi contribuer d'une certaine manière à remobiliser l'intérêt des acteurs autour des enjeux sociaux et surtout environnementaux du projet et par la même susciter l'appropriation du projet par ceux-ci.

4. Sur la question du management du projet, nous recommandons l'organisation de cessions de formation portant par exemple sur la thématique du management des projets et organisations de sorte à renforcer les capacités du comité d'exploitation et par la même à préparer les différents acteurs à leur rôle futur de concessionnaires. En ce sens l'expertise de l'ASPREM pourrait être mis à contribution.

5. Enfin tout doit être fait pour assurer le nettoyage de la plage (et de toute la plage) 12 mois/12. Pour cela nous recommandons que le mode de gestion financière du projet soit revu dans le sens d'assurer la rémunération d'au moins 10 emplois fixes de balayeurs pendant toute l'année et d'assurer les frais de collecte et de transport des ordures de la plage vers les points de transite deux fois au moins toutes les semaines. Pour cela les grilles de répartition des recettes d'exploitation entre acteurs regroupés au sein du CGP (20% pour l'ASPEN, 20% pour l'APEP et 20% pour la MAN) pourraient être revues à la baisse de sorte à garder en caisse un certain fond de roulement qui permettrait au comité de pouvoir assurer les charges de nettoiement, de collecte et de transport des ordures pendant les périodes de non affluence sur la plage.

* 99 Article 22 de la loi 96-07 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales 

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