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RAROC: Outil de gestion du risque de crédit

( Télécharger le fichier original )
par Loukmane BOUIDER
Ecole Superieure de Banque - Alger - Diplome Supérieur d'Etudes Bancaires 2008
  

Disponible en mode multipage

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BANQUE D'ALGERIE

Mémoire DE FIN D'ÉTUDES

En vue de l'obtention du

DIPLÔME SUPERIEUR D'ÉTUDES BANCAIRES
(DSEB)

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RAROC

Outil de gestion du risque de crédit

Cas de BNP Paribas El-Djazair

Elaboré par:

M. BOUIDER Loukmane

10ème promotion

Encadré par:

M. BENMORSLI Mustapha

Novembre 2008

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Nous tenons à adresser nos vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué à l'élaboration du présent mémoire et au bon déroulement de notre stage pratique.

Nos remerciements sont adressés tout particulièrement à notre encadreur M. BENMORSLI Mustapha pour ses lectures et ses conseils.

Nous tenons à remercier également le personnel de la direction des risques de BNP Paribas, en particulier notre tuteur de stage M. ABBAOUI Sabir pour sa disponibilité, son aide et sa sympathie.

Nous n'oublions pas de remercier M. AMBAR Mohamed pour ses conseils précieux, Hicham, Imène, Nesrine Fahima, Souhaila et Ahlem pour leurs lectures attentives.

Enfin, nous voudrions exprimer notre gratitude à tout le personnel de l'Ecole Supérieure de Banque, en particulier M. LAROUI Moussa et Mme. ASSNAMI.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

CHAPITRE PRELIMINAIRE : GENERALITES SUR LES RISQUES BANCAIRES

Section 1: Nomenclature des risques bancaire

Section 2: La gestion des risques bancaire

Section 3: La réglementation prudentielle internationale

CHAPITRE I: LA NOTION DE RAROC

Section 1: Le concept de mesure de performance ajustée pour le risque Section 2: Présentation de RAROC

Section 3: Les paramètres de RAROC

CHAPITRE II: LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT PAR LA METHODE RAROC

Section 1: La notation interne

Section 2: La modélisation du risque de crédit Section 3: La mise en place de l'outil RAROC

CHAPITRE III : APPLICATION DE RAROC (ETUDE DE CAS)

Section 1: Présentation de la structure d'accueil

Section 2: Présentation du système de notation de BNP Paribas Section 3: Présentation du portefeuille

Section 4: Modélisation du risque de crédit

Section 5: Estimation des paramètres comptables

Section 6 : Calcul de RAROC

CONCLUSION

INTRODUCTION

L'histoire économique récente ne manque pas d'exemples de situations de crises et de tensions extrêmes qui ont démontré le rôle néfaste que peut jouer un système bancaire fragile en amplifiant le désordre financier. Les conséquences sont multiples, quoique tout le monde admette que la cause principale est la concurrence cruelle incitant les banques à se lancer dans une course effrénée aux parts de marchés très souvent au détriment de l'autre activité clé des banques commerciales : le contrôle et la gestion des risques.

Malgré leur ampleur et leurs effets tragiques qui n'ont jamais cessés de menacer la stabilité de l'environnement bancaire, ce n'est qu'au début des années quatre-vingt dix que la gestion des risques est devenue effective. A cette période, les banques en plus de leur tendance à renforcer leurs fonds propres conformément aux exigences édictées par l'accord de Bâle de 1988, elles se sont lancées dans le développement de nouvelles techniques leur permettant de mieux gérer leurs risques, notamment le risque de crédit devenu la préoccupation majeure des banques en raison de son danger désastreux .

Quelques années plus tard, le comité de Bâle conscient des limites de son premier accord (Bâle I) a exprimé sa volonté de le remanier et d'instaurer un nouvel dispositif (Bâle II) dont le principe fondateur est de récompenser les meilleures pratiques en matière de mesure et de gestion du risque et de permettre aux banques ayant fait un long parcours dans ce domaine d'utiliser leur propre savoir-faire et leur technologie pour évaluer leur risque.

La notation interne étant l'une des mesures principales prises par le comité de Bâle dans son nouvel accord a contribué significativement à la diffusion des innovations managériales utilisant cette approche. Parmi ces innovations on trouve la méthode RAROC ou Risk Adjusted Return On Capital adoptée par de nombreuses banques à l'échelle internationale. Cette méthode fondée sur les principes de la finance moderne visant l'optimisation du couple risque-rentabilité, a trouvé une application non seulement en matière de gestion du risque de crédit, mais aussi comme outil de mesure de performance.

La diffusion rapide de RAROC au sein de l'univers bancaire ainsi que la multiplicité de ses applications sont deux éléments parmi d'autres qui ont mis ce concept au coeur d'un long débat sur son utilité, son efficacité et ses limites.

Le présent mémoire s'inscrit dans ce cadre et a pour principal objectif de mettre en lumière les aspects théoriques et pratiques de cette méthode et de s'interroger sur son adéquation avec le contexte national, en adoptant une démarche qui vise à répondre aux préoccupations suivantes :


· Comment peut-on définir RAROC ?

· Quelle sont les conditions préalables pour la mise en place de la méthode RAROC au sein d'une banque ?

· Quel sont les apports de l'outil RAROC et qu'elles sont ses limites ?

· Dans le contexte actuel, la méthode RAROC est elle applicable en Algérie ? Pour répondre à une telle problématique, notre travail sera organisé comme suit :

· Nous allons entamer notre étude par un chapitre préliminaire qui nous permettra de mettre en évidence quelques notions liées à la gestion du risque bancaire et à la réglementation prudentielle internationale.

· Nous passerons après au premier chapitre dans lequel nous aborderons RAROC en tant que concept. Nous allons nous intéresser à définir sa notion et à présenter ses différents paramètres.

· En suite et à travers un deuxième chapitre nous allons aborder quelques aspects relatifs à l'application de RAROC dans la gestion du risque de crédit, les apports de cet outil ainsi que ses limites.

· Nous terminerons enfin notre étude avec un troisième chapitre qui sera consacré à une étude de cas pour présenter les principaux résultats auxquels nous sommes parvenus après l'application de la méthode RAROC sur un échantillon réel issu du portefeuille d'engagement de BNP Paribas El-Djazair.

CHAPITRE PRELIMINAIRE:

GENERALITES SUR LES RISQUES BANCAIRES

Le risque constitue la dimension la plus importante dans l'environnement bancaire. Pour une banque celui-ci est l'essence de son activité et la source principale de son profit. Toutefois, la prise de risque excessive a souvent été à l'origine des difficultés voir la défaillance des établissements bancaires. C'est justement dans le but de limiter les effets néfastes de la prise démesurée des risques et de soutenir la stabilité et la sécurité du système financier que fut instaurée la réglementation prudentielle internationale.

Le présent chapitre présente quelques notions de base liées au risque bancaire et sa gestion, ainsi que le rôle de la réglementation prudentielle et son évolution depuis le premier accord de Bâle de 1988.

Nous allons donc dans une première section présenter les risques relatifs à l'activité bancaire. Le concept de la gestion des risques sera abordé dans la deuxième section, tandis que la troisième, elle sera consacrée à la réglementation prudentielle internationale, son évolution et son impact sur la gestion du risque de crédit en particulier.

SECTION 1:

NOMENCLATURE DES RISQUES BANCAIRES

« Le risque correspond à l'occurrence d'un fait imprévisible, ou à tout le moins certain, susceptible d'affecter les membres, le patrimoine, l'activité de l'entreprise et de modifier son patrimoine et ses résultats »1.

De cette définition nous pouvons retirer deux éléments essentiels qui caractérisent le risque dans le milieu bancaire :

· Le caractère aléatoire et imprévisible (qui est à l'origine du risque).

· L'enjeu lié aux résultats et pertes futurs de la banque (conséquence finale).

Plusieurs classifications des risques bancaires peuvent être proposées. Néanmoins, les banques ont tendance à adopter la classification proposée par le nouvel accord de Bâle (ou Bale II), qui distingue trois grandes catégories, à savoir :

· Le risque de crédit

· Le risque de marché

· Le risque opérationnel

I. LE RISQUE DE CREDIT:

Le risque de crédit est le risque le plus important et le plus dangereux auquel est exposée une banque. Cette dernière doit accorder une attention particulière à sa gestion afin de ne pas être en proie à ses conséquences.

Le risque de crédit peut être défini comme « la perte potentielle consécutive à l'incapacité par un débiteur d'honorer ses engagements »2. Il désigne également, d'une façon plus large, le risque de perte lié à la dégradation de la qualité de la contrepartie qui se traduit par une dégradation de sa note.

Le risque de crédit peut prendre plusieurs appellations : on parle de risque de contrepartie dans les transactions de prêt sur le marché interbancaire et financier, et de risque de faillite ou de crédit proprement dit, pour les transactions sur le marché de crédit.

On distingue trois types de risque de crédit: le risque de défaut, le risque de dégradation du spread et le risque lié à l'incertitude du recouvrement, une fois le défaut survenu.

1 Elie COHEN - Dictionnaire de gestion. Ed La découverte .Paris.1997.P308.

2 H.JACOB & A.SARDI - Management des risques bancaires. Ed AFGES. Paris. 2001. P19

1.1 Le risque de défaut:

Cette forme de risque est associée à l'occurrence d'un défaut, caractérisée par l'incapacité de la contrepartie à assurer le payement de ses échéances.

Le Comité de Bâle dans son second document consultatif, considère un débiteur est en défaut lorsque l'un ou plusieurs des événements suivants est constaté : 1

· L'emprunteur ne remboursera vraisemblablement pas en totalité ses dettes (principal, intérêts et commissions) ;

· La constatation d'une perte portant sur l'une de ses facilités : comptabilisation d'une perte, restructuration de détresse impliquant une réduction ou un rééchelonnement du principal, des intérêts ou des commissions ;

· L'emprunteur est en défaut de paiement depuis quatre-vingt dix (90) jours sur l'un de ses crédits ;

· L'emprunteur est en faillite juridique.

1.2 Le risque de dégradation du Spread:

Le spread de crédit est la prime de risque qui lui est associée. Sa valeur est déterminée en fonction du volume de risque encouru (plus le risque est élevé, plus le spread l'est).

Le risque de dégradation du spread est le risque de voir se dégrader la qualité de la contrepartie (dégradation de sa note) et donc l'accroissement de sa probabilité de défaut. Cela conduit à une hausse de sa prime de risque, d'où la baisse de la marge sur intérêts.

Ce risque peut être mesuré d'une façon séparée pour chaque contrepartie ou globalement sur tout le portefeuille de crédit.

1.3 Le risque de recouvrement:

Le taux de recouvrement permet de déterminer le pourcentage de la créance qui sera récupéré en entreprenant des procédures judiciaires, suite à la faillite de la contrepartie. Le recouvrement portera sur le principal et les intérêts après déduction du montant des garanties préalablement recueillies.

Le taux de recouvrement constitue une source d'incertitude pour la banque dans la mesure où il est déterminé à travers l'analyse de plusieurs facteurs :

· La durée des procédures judiciaires qui varient d'un pays à un autre ;

· La valeur réelle des garanties ;

· Le rang de la banque dans la liste des créanciers.

1 H.JACOB & A.SARDI - Management des risques bancaires. Ed AFGES. Paris. 2001. P186

II. LE RISQUE DE MARCHE:

C'est le risque de perte d'une position de marché résultant de la variation du prix des instruments détenus dans le portefeuille de négociation ou dans le cadre d'une activité de marché dite aussi de « trading » ou de négoce.

Le risque de marché englobe trois types de risques :

· Le risque de taux d'intérêt : il désigne le risque de voir les résultats de la banque affectés à la baisse suite à une évolution défavorable du taux d'intérêt.

· Le risque de change : il se traduit par une modification de la valeur d'un actif ou d'un flux monétaire suite au changement du taux de change.

· Le risque de position sur actions et produits de base : qui se traduit par une évolution défavorable des prix de certains produits spécifiques (les actions, matières premières et certains titres de créances).

III. LE RISQUE OPERATIONNEL:

Le comité de Bâle définit le risque opérationnel comme « le risque de pertes directes ou indirectes résultant d'une inadéquation ou d'une défaillance attribuable à des procédures, des agents, des systèmes internes ou d'événements externes ». Il renvoie donc à des inefficiences de l'organisation et du management de l'institution.

Sont inclus dans cette définition : Le risque juridique, le risque informatique, le risque comptable, le risque déontologique, fraudes, pertes et vols. Sont exclus : le risque de réputation et le risque stratégique.

Le risque opérationnel correspond à une série de pertes occasionnées par la gestion de l'établissement qui ne sont pas liées directement au risque de marché ou de crédit. La spécificité de ce risque réside dans la difficulté de sa quantification, ce qui rend sa gestion assez complexe.

Dans le nouveau ratio de solvabilité du comité de Bâle, le risque opérationnel fait l'objet d'une exigence de fonds propres.

SECTION 2:

LA GESTION DES RISQUES BANCAIRES:

La gestion des risques bancaires correspond à l'ensemble des techniques, outils et dispositifs organisationnels mis en place par la banque pour identifier, mesurer et surveiller les risques auxquels elle est confrontée.

On distingue deux approches différentes dans la gestion des risques ; une première interne portant sur les risques pris individuellement et selon leur nature (risque de crédit, risque de marché, risque de liquidité...), quand à la seconde, elle est globale et constitue un processus holistique, qui suppose une consolidation de tous les risques et la prise en compte de leur interdépendance.

I. LES OBJECTIFS DE LA GESTION DES RISQUES:

La gestion des risques vise la réalisation de quatre objectifs1 :

· Assurer la pérennité de l'établissement, par une allocation efficiente des ressources et une allocation adéquate des fonds propres qui permettra une meilleure couverture contre les pertes futures.

· Elargir le control interne du suivi des performances au suivi des risques associés.

· Faciliter la prise de décision pour les opérations nouvelles et permettre de les facturer aux clients.

· Rééquilibrer le portefeuille de l'établissement, sur la base des résultats et des effets de diversification.

II. LES ETAPES DE LA GESTION DES RISQUES:

La gestion des risques repose sur un processus de six étapes :

1.1 Identification des risques:

Cette étape consiste à établir une cartographie des risques auxquels la banque est confrontée. Cet exercice ne doit pas être limité dans le temps, vu les changements internes et externes qui touchent le milieu bancaire et qui peuvent engendrer l'apparition de nouveaux risques.

1.2 Evaluation et mesure des risques:

Elle consiste à quantifier les coûts associés aux risques identifiés dans la première étape.

1 Joel BESSIS - Gestion des risques et gestion Actif-Passif des banques. Dalloz. Paris. 1995. P48

La mesure du risque dépend de la nature de ce dernier, s'il est quantifiable ou non. Lorsque les risques sont quantifiables comme dans le cas du risque de crédit et du risque de marché, le concept le plus utilisé est celui de la Value-at-Risk. Dans le cas des risques non quantifiables, une méthodologie objective est appliquée pour les estimer, à travers deux variables:

· La probabilité de survenance d'un événement négatif, qui à défaut de quantification, peut se voir attribuer des valeurs relatives : forte, moyenne et faible probabilité.

· Gravité de l'événement en cas de survenance du risque : là aussi, en absence de
données quantifiables, on peut attribuer une variable relative : élevé, moyen, faible.

Le croisement des deux séries de variables, permettra de donner une idée relative du risque.

1.3 Sélection des techniques de gestion des risques:

Les techniques de gestion des risques visent principalement l'un des trois objectifs suivants :

· Eviter le risque

· Transférer le risque

· Encourir le risque

1.4 La mise en oeuvre:

Cette étape consiste à mettre en oeuvre la technique choisie, elle doit être réalisée par une unité clairement désignée à cet effet, par exemple : la salle des marchés pour les risques de marché, la direction des engagements pour le risque de crédit, ALM pour la gestion du risque de liquidité et de taux. Quand au risque opérationnel, il a la particularité d'être plus difficilement attribuable a une unité spécifique vu ça présence partout.

Le principe fondamental de cette étape de gestion des risques est de minimiser les coûts attribués à la mise en oeuvre de la solution.

1.5 Surveillance des risques:

Le suivi permanant des risque est primordial, et ce afin de s'assurer que les stratégies adoptées donnent des résultats optimaux. En effet, au fil du temps et selon les circonstances, il se peut que les décisions initialement prises deviennent incompatibles avec la conjoncture et de ce fait elles doivent être modifiées ou carrément remplacées.

1.6 Reporting des risques:

Le reporting est l'aboutissement logique de tout processus de gestion, il s'agit d'une synthèse
qui fait ressortir les éléments clés sous une forme analytique, adressée aux responsables sous
forme d'un rapport dont le contenu et le niveau de détail dépend de la fonction du destinataire.

SECTION 3:

LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE INTERNATIONALE

Dans un environnement concurrentiel, de nombreux facteurs peuvent inciter une banque à prendre des risques parfois importants, chose qui pourrait la mettre en péril et même menacer la stabilité de tout le système à cause des effets de contagion.

C'est dans le but de limiter les effets néfastes de la prise de risque et de promouvoir la stabilité et la sécurité du système financier que fut l'avènement de la réglementation prudentielle.

I. LE COMITE DE BALE:

Le Comité de Bâle a été créé en 1974 par les gouverneurs des Banques Centrales du groupe des dix (G1 0) sous l'appellation « Comité des règles et pratiques de contrôle bancaire », il est constitué des pays suivants : Belgique, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne, Suède, Suisse, Royaume-Uni et Etats-Unis. Ces pays sont représentés par leurs banques centrales ou par l'autorité de supervision bancaire. Leurs représentants se rencontrent régulièrement à la Banque des Règlements Internationaux (BRI) localisée à Bâle pour parler des enjeux liés à leur responsabilité.

Les taches du comité de Bale sont axées sur :

· L'échange d'informations sur les pratiques nationales de contrôle ;

· L'amélioration de l'efficacité des techniques mises en oeuvre pour la surveillance de l'activité bancaire internationale ;

· La fixation de normes prudentielles minimales dans les domaines ou elles apparaissent souhaitables.

Il est à noter que le comité de Bâle ne dispose d'aucun pouvoir légal national ou international, ses conclusions n'ont pas force exécutoire. Son rôle est plutôt d'établir des normes de références et des lignes directrices générales et de formuler des recommandations à l'égard des bonnes pratiques que ses membres s'engagent à mettre en oeuvre.

II. L'

ACCORD DE BALE DE 1988

 

En 1988, le Comité de Bâle instaure pour les banques exerçant leur activité à l'international un nouveau cadre appelé « Accord de Bâle », définissant les exigences minimales de fonds propres que les banques doivent respecter en fonction des risques qu'elles prennent.

Le ratio international de solvabilité, appelé ratio Cooke1 voit alors le jour avec la règle simple et quasi uniforme de 8% de fonds propres alloués pour chaque crédit accordé.

Fonds propres nets

Ratio Cooke = > 8 %

Total des encours pondérés par le risque

 

Selon Bâle I, les fonds propres exigibles sont calculés sur la base d'une somme pondérée des différents types d'actifs d'une banque; ces pondérations cherchent à refléter le niveau de risque de chaque catégorie d'actifs.

Pondérations (%) Nature des encours

0 Créances sur des Etats de l'OCDE

20

Créances sur les banques et les collectivités locales des Etats de l'OCDE

50

Créances garanties par une hypothèque ou crédit bail immobilier

100

Toutes les autres créances telles que les obligations du secteur privé, la dette des pays en voie de développement, les créances des pays hors OCDE, les actions, l'immobilier, les bâtiments industriels et les machines

 

Tableau 1.1 : La pondération des encours dans Bale 1

Ce ratio, fut instauré dans la plupart des pays de l'OCDE au début des années 1990. Il fut aménagé en 1996 afin d'y intégrer la gestion des risques de marché.

L'amendement de 1996

En plus de l'intégration du risque de marché dans le calcul du ratio de solvabilité, l'amendement de 1996 a accordé aux banques la possibilité de recourir à leurs propres modèles internes de risque de marché pour définir le niveau de fonds propres nécessaires. Il a enfin, permis l'intégration de certaines garanties hors bilan qui n'étaient pas prises en compte dans l'accord initial, telle que la titrisation des créances.

D'abord appliqué aux pays du G10 et aux banques exerçant leur activité à l'international, l'accord Bâle1 s'étend progressivement à la plupart des banques d'une centaine de pays.

1 Du nom du Président du Comité de Bâle de l'époque

III. LES LIMITES DE BALE I

Depuis la fin des années 90, les limites des accords de Bâle, notamment en termes d'exigences de fonds propres pour les risques de crédit devenaient de plus en plus apparentes.

En effet, Bâle I a permis d'atténuer les inégalités concurrentielles, les banques se couvrant systématiquement de fonds propres à hauteur de 8 % de leurs engagements. Toutefois, il correspond à un système simplifié, peu sensible au niveau réel des risques et qui présente plusieurs limites:

· Le ratio Cooke ne prend pas en considération de manière pertinente et suffisamment précise le niveau réel du risque de crédit, celui-ci est évalué de façon forfaitaire en fonction du type de contrepartie et du produit. En particulier, le ratio ne tient pas compte des différences de qualité des emprunteurs privés puisque quasiment tous les prêts au secteur privé supportent des charges en fonds propres identiques, quelle que soit leur maturité, leur montant ou la solidité financière de leurs bénéficiaires ;

· Le ratio Cooke ne tient compte ni de l'évolution du niveau de risque (changement de la notation), ni du taux de recouvrement (qualité de la garantie) ;

· Le ratio Cooke ne prend pas en considération la réduction potentielle du risque induite par la diversification du portefeuille parmi de nombreux emprunteurs, industries et localisations géographiques. Par exemple, le capital réglementaire est le même, que la banque ait consenti un prêt de 100 millions de dinars à une seule entreprise ou que la banque ait fait 100 prêts de 1 million de dinars chacun à 100 entreprises différentes appartenant à des secteurs d'activité différents ;

· Fixer une borne inférieure du ratio à 8% n'est basé sur aucun fondement économique.

· Le ratio Cooke ignore d'autres risques fortement présents dans l'activité bancaire comme le risque opérationnel ;

· Enfin, l'accord de 1988 ne permet pas la compensation des risques (netting) et n'offre ainsi aucune incitation au recours aux techniques de couverture du risque de crédit comme les dérivés de crédit.

Ratio bancaire sommaire, Bâle I n'est plus adapté à la sophistication croissante des activités bancaires.

IV. LE DISPOSITIF BALE II

En raison de l'évolution considérable de l'activité bancaire, des marchés financiers, des méthodes de gestion du risque et des pratiques de surveillance, intervenus depuis la signature du premier accord, le Comité de Bâle, présidé alors par W. Mc Donough a jugé nécessaire d'en réviser le contenu.

4.1 Les piliers de Bâle II :

En 1999, le comité de Bâle propose son premier document consultatif (CP1) posant les termes de la réforme autours de trois piliers :

1. les exigences minimales en matière de fonds propres (Pilier 1)

2. le processus de surveillance prudentielle et de contrôle interne (Pilier 2)

3. la communication financière et la discipline du marché (Pilier 3)

A. Le Pilier 1 : les exigences minimales en matière de fonds propres

Bâle II permet une plus grande différenciation dans les exigences de capital en fonction de la qualité des risques de crédit, qui dépend entre autres de la probabilité de défaut de la contrepartie et de la perte en cas de défaut.

L'accord permet également un traitement plus exigeant mais aussi plus adapté des opérations de marché, avec des techniques renouvelées d'estimation de l'exposition au risque de contrepartie (EPE) et une prise en compte plus stricte du risque de défaut dans la mesure du risque de marché et du risque de participation actions.

La grande nouveauté est l'apparition d'une charge en capital pour le risque opérationnel, qui peut être évaluée de façon très forfaitaire en fonction des revenus ou selon le modèle interne de la banque dans le cas du choix de méthodes avancées. .

L'ancien ratio de solvabilité connu par « ratio Cook » a été remplacé par le ratio dit « McDonough ». Ce nouveau ratio, ne change pas l'assiette de calcul «fonds propres /risques» qui reste fixée à 8%. Par contre, une ventilation du risque en fonction de sa nature sera exigée (risque de crédit comptant pour 75%, le risque opérationnel pour 20% et le risque de marché pour 5%). Il faut marquer l'introduction du risque opérationnel dans l'exigence des fonds propres.

Fonds propres nets

Ratio Mc Donough = > 8 %

Risque de crédit + Risque de marché + Risque opérationnel

 

B. Le Pilier 2 : le processus de surveillance prudentielle et de contrôle interne

Le deuxième pilier vise à introduire une cohérence entre les risques assumés et l'allocation de fonds propres. Il est fondé sur quatre principes fondamentaux :

· L'appréciation, par l'établissement bancaire, des fonds propres qui lui sont nécessaires (son capital économique),

· La surveillance prudentielle de ce processus de mesure et d'allocation des fonds propres (avec la comparaison des fonds propres réglementaires et des fonds propres économiques),

· Des fonds propres pouvant être supérieurs aux minima réglementaires,


· L'intervention, en cas de besoin, des superviseurs.

Un rôle plus important est octroyé aux autorités de surveillance. Ces dernières doivent, pour chaque établissement bancaire, s'assurer du caractère adéquat du processus d'évaluation interne de la solvabilité et peuvent, si nécessaire, imposer des exigences de solvabilité plus élevées que les exigences minimales définies précédemment au titre des risques de crédit dans le cadre du pilier 1. Ce processus d'évaluation interne de la solvabilité est appelé ICAAP « Internal Capital Adequacy Assessment Process »

C. Le Pilier 3 : la communication financière et la discipline du marché

La discipline de marché doit être plus efficace en s'appuyant sur une communication financière qui favorise la transparence, notamment sur l'état des risques et la façon de les mesurer. Le moyen d'atteindre ce but sera la publication d'un niveau élevé d'informations et le respect de pratiques saines en matière de comptabilité et de valorisation qui sont d'une importance décisive en matière de normes de fonds propres.

4.2 La mesure du risque de crédit selon Bâle II:

Les instruments de gestion des risques diffèrent sensiblement en fonction de la taille de la banque, des métiers qu'elle exerce et de son aversion au risque.

Pour répondre à cette diversité, le Comité de Bâle propose pour chaque type de risque des méthodes de calcul entre lesquelles chaque banque pourra choisir, en fonction du degré de développement de ses techniques de gestion.

En matière de traitement du risque de crédit, le Comité de Bâle propose deux approches pour le calcul des exigences en fonds propres: Une approche standard et une approche fondée sur la notation interne :

A. L'approche standard (Standardized Approach):

L'approche standardisée est conceptuellement assez proche de celle précédemment utilisée dans l'Accord de Bâle I. Elle consiste à mesurer le risque de crédit d'une manière standard, en s'appuyant sur des notations externes fournies par des agences de rating, reflétant la qualité de crédit des emprunteurs.

Selon cette approche, les besoin en fonds propres sont calculés comme suit :

FP = [E(Pondérations x Expositions)] x 8 %

Les pondérations sont déterminées en fonction des notations externes, de la classe d'actif et de la catégorie de l'emprunteur. Les expositions sont les encours nets de provisions spécifiques.

Les techniques de réduction des risques, telles que les garanties et les dérivés de crédit, sont prises en compte par cette approche de manière simplifiée.

L'approche standard est en principe réservée aux banques de petite et moyenne taille. Les banques de taille plus significative peuvent y recourir si elles ne peuvent adopter les méthodes de notations internes dans un premier temps.

B. L'approche fondée sur la notation interne (ou IRB):

La promotion des méthodes de notation interne du risque de crédit est l'un des principaux objectifs du comité de Bâle,

Cette approche a été conçue en tenant compte des résultats des enquêtes menées auprès des établissements et associations bancaires qui ont mis en évidence que l'ensemble des établissements ne sont pas à même de disposer des données nécessaires au calcul de tous les paramètres quantitatifs du risque de crédit. Ainsi, la méthode de notation interne se décline elle-même en deux approches :

· L'approche IRB Fondation (Internal Ratings Based approach Foundation): Dans laquelle l'établissement évalue uniquement la probabilité de défaut (PD), les autres facteurs de risque seront dérivés à travers l'application de mesures standards fournies par les autorités de supervision.

· L'approche IRB Avancée (Internal Ratings Based approach Advanced): Cette approche est ouverte aux banques ayant démontré leur capacité d'estimer de manière fiable et constante d'autres paramètres de risque en plus de la probabilité de défaut (PD). Il s'agit essentiellement de la perte en cas de défaut (LGD) et l'encours lors du défaut.

Il est à noter que le passage à une approche plus sophistiquée fait l'objet d'un choix irréversible «effet cliquet», cela veut dire qu'un établissement adoptant une approche dite interne ou avancée ne peut décider par la suite de revenir à une approche moins sophistiquée, que pour un motif dûment justifié, après autorisation des autorités de contrôle.

4.3 La mise en place de Bâle II

Cent pays environ prévoient d'appliquer Bâle II dans les prochaines années, selon une enquête faite en 2006 par l'Institut pour la stabilité financière. Cela montre tout l'intérêt qu'y attachent les banques et leurs autorités de contrôle.

Bien que les discussions sur Bâle II se concentrent généralement sur les approches avancées, les banques seront beaucoup plus nombreuses à appliquer les approches standards (qui sont parfaitement valables et appropriées pour de nombreux établissements), surtout pendant les premières années.

Pour gérer les risques du passage à Bâle II, les approches avancées seront introduites progressivement en un an ou deux, période pendant laquelle Bâle I continuera à s'appliquer. Dans les deux ou trois premières années, un «plancher» de fonds propres sera mis en place, afin d'éviter une chute brutale des exigences de fonds propres. Ce plancher sera

progressivement supprimé à la fin de la période de transition, mais les autorités de contrôle pourront exiger qu'il soit maintenu pour certaines banques.

Pour diverses raisons (retards de la législation et efforts qu'ont dû faire les banques et les autorités pour former le personnel et augmenter leurs capacités), la mise en oeuvre a été reportée dans beaucoup de pays. Les pays de l'Union européenne ont adopté l'approche standard en 2007 et commencent cette année d'appliquer les approches avancées, tandis que les banques des États-Unis peuvent demander une période de fonctionnement parallèle des deux approches pendant trois ans avant d'adopter en 2011 les approches avancées.

Actuellement, la plupart des systèmes bancaires qui ont adopté Bâle II sont encore à la période de transition, les plus avancés étant arrivés au stade du fonctionnement parallèle ou de l'application du plancher. Le cadre n'était donc pas encore mis en oeuvre dans beaucoup de pays à l'été 2007, quand les turbulences ont commencé sur les marchés financiers.

V. LES FONDS PROPRES REGLEMENTAIRES ET LES FONDS PROPRES ECONOMIQUES

En plus de leur rôle de financement, les fonds propres jouent un rôle économique très important. Ceux-ci représentent un élément essentiel dans la gestion des risques dans la mesure où ils reflètent le niveau de solvabilité de l'établissement et constituent la seule garantie des créanciers en cas de faillite de ce dernier.

Deux concepts de fonds propres bancaires sont souvent confondus, il s'agit du concept de fonds propres réglementaires et celui de fonds propres économiques.

5.1 Les fonds propres réglementaires:

Les fonds propres réglementaires correspondent à l'exigence de fonds propres définie par le régulateur pour faire face aux différents risques supportés par la banque. Ceux-ci sont scindés en 3 tiers et doivent couvrir l'exigence de fonds propres telle que définie par le régulateur, sachant que le Tier 3 peut seulement couvrir une partie des risques de marché.

A. Fonds propres de Base (Tier 1 ou noyau dur) :

Les fonds propres de base sont définis par leur caractère permanent, leur subordination légale aux droits des déposants et autres créanciers et par le fait qu'ils n'exigent pas de charges fixes obligatoires en contrepartie des gains. Ils incluent donc le capital, les réserves1 autres que celles de réévaluation et le résultat de l'exercice non distribué.

B. Fonds propres complémentaires (Tier 2) :

Ceux-ci ne sont pris en compte que dans la limite de 100% des fonds propres de base. Au delà, ils peuvent être inclus dans les fonds propres sur-complémentaires.

1 Il s'agit des réserves légales, statutaires, les réserves réglementées et les autres réserves qui sont toutes constituées par affectation des résultats passés.

Les fonds propres complémentaires incluent:

· Les réserves de réévaluation comptable : elles ne sont incluses dans la catégorie 2 qu'à concurrence de 50% de leur montant.

· Les provisions générales : elles ne peuvent êtres supérieures à 1,25% des actifs auxquels elles font l'objet.

· Les types de capitaux hybrides : peuvent faire partie de la catégorie 2 s'ils sont non garantis, subordonnés, entièrement versés, et s'ils ne sont pas remboursables sans consentement préalable de l'autorité de contrôle.

· Les dettes à long terme subordonnées : elles comprennent les dettes traditionnelles non garanties et subordonnées avec un terme initial fixe de plus de cinq ans. Le montant de ces dettes ne peut dépasser 50% des fonds propres de base.

C. Fonds propres sur-complémentaires (Tier 3) : Ils sont composés des éléments suivants:

· les bénéfices intermédiaires tirés du portefeuille de négociation ;

· les emprunts subordonnés d'une durée supérieure à deux (02) ans, et dont ni le paiement des intérêts ni le remboursement du principal ne peuvent contrevenir au respect de l'exigence globale en fonds propres ;

· la part des ressources subordonnées non retenues au titre des fonds propres complémentaires

5.2 Les fonds propres économiques:

Les fonds propres économiques représentent une estimation du montant de fonds propres que la Banque juge nécessaire pour couvrir les pertes inattendues, auxquelles elle peut avoir à faire face dans le cours de ses activités, pour satisfaire aux exigences de ses actionnaires et de ses créanciers, notamment en termes d'aversion au risque. Ils reflètent les risques propres à chaque métier et doivent être calculés à l'horizon correspondant à la période de temps nécessaire pour résoudre les problèmes liés aux risques. Leur montant suffit donc à couvrir l'ensemble des risques de crédit, de marché, et des risques opérationnels.

Le niveau des fonds propres économique est déterminé en fonction de l'aversion des dirigeants au risque mais aussi en fonction du rating auquel la Banque aspire, ce rating définit implicitement le seuil maximal au-delà duquel les pertes possibles sont d'une rareté et d'une ampleur telles qu'il est non économiquement viable de s'en protéger.

Prenons l'exemple d'une banque qui vise une note AA sur un horizon d'un an. Cela correspond à un taux de défaut de 0,03%, ce qui veut dire que les Fonds propres doivent pouvoir couvrir les pertes dans 99,97% des cas : on parle alors de seuil de tolérance de 99,97%.

Le capital économique se différencie du besoin en capital réglementaire que ça soit dans sa
version « Cooke » ou même dans les propositions connues « Mc Donough » notamment par la

prise en compte de la structure du portefeuille concerné, et de la diversification des risques au sein de ce portefeuille. Il repose sur une vision « économique » des risques, par nature adaptée à un portefeuille d'activités et donc plus précise que la vision prudentielle étalonnée sur une vision moyenne de l'industrie des services financiers.

Figure 1.1: Fonds propres économiques et réglementaires

La divergence entre les approches utilisées pour le risque réglementaire et le risque économique, qui a eu pour conséquence des objectifs contradictoires en termes de gestion du capital, a constitué un des problèmes majeurs soulevés par le nouvel accord de Bâle.

En effet, dans le cadre des propositions initiales du nouvel accord de Bâle, le calibrage en matière d'exigence relative aux fonds propres était flou et non systématique. Grâce au processus de consultation mis en place par le Comité de Bâle, on a pu assister ces dernières années à une amélioration entre les approches propres au capital économique et au capital réglementaire.

CONCLUSION

Dans son nouvel accord et à travers l'approche basée sur la notation interne, le comité de Bâle a incité les établissements de crédit à développer leurs propres outils d'appréciation du risque de crédit.

Cette incitation a poussé de nombreuses banques à adopter de nouvelles méthodes utilisant la notation interne, particulièrement celles fondées sur un concept devenu commun dans le domaine bancaire, connu sous l'appellation RAROC ou Risk Adjusted Return On Capital. L'objet du chapitre suivant sera de mettre l'accent sur l'aspect théorique de ce concept.

CHAPITRE I:

LA NOTION DE RAROC

Dans l'environnement bancaire, la gestion des risques et de la rentabilité sont indissociables. D'une part, les risques engendrent l'instabilité des résultats de la banque. D'autre part la prise des risques est la condition d'une meilleure rentabilité future. Savoir gérer le couple Risque- Rentabilité constitue pour la banque un atout incontestable dans un environnement instable et caractérisé par la concurrence.

Etant conscientes de cette réalité, de nombreuses banques ont développé des méthodes avancées leurs permettant une meilleure gestion du couple Risque-Rentabilité. La plus utilisée parmi ces méthodes est connue sous le nom RAROC pour Risk Adjested Return On Capial.

L'objet de ce chapitre sera de mettre en évidence les principaux aspects théoriques liés à la notion RAROC. Nous allons commencer dans une première section par introduire le concept de mesure de rentabilité ajustée pour le risque. En suite, nous allons présenter la notion de RAROC dans une seconde section. Quand à la troisième, elle portera sur les paramètres constituant RAROC.

SECTION 1:

LE CONCEPT DE MESURE DE PERFORMANCE AJUSTEE POUR LE RISQUE

Traditionnellement, les performances au niveau d'un établissement bancaire sont mesurées en rapportant des indicateurs de rentabilité financière (marge d'intérêts, PNB, Résultat net,...) aux fonds propres comptables de la banque. En effet, cette approche n'est pas tout à fait correcte, elle présente en effet deux inconvénients majeurs : d'abord la mesure comptable des fonds propres est un indicateur insuffisant du risque, en outre, ces mesures sont définies à l'échelle de l'établissement, puisque les fonds propres ne sont pas alloués à des transactions ou lignes d'activité spécifiques.

Dans l'univers financier, un niveau de performance n'a pas de sens indépendamment des risques encourus pour l'atteindre. Pour chaque niveau de performance, il ya un prix à payer en termes de risque. C'est ce qui est traduit par le principe fondamental de la théorie financière : seul le risque est rémunéré.

Les mesures de performances ajustées pour le risque (couramment appelées Risk Adjusted Performance Measurement ou RAPM) ont été mises en place justement pour répondre à cette problématique et pour permettre de ce fait aux managers de déterminer lesquelles des activités sont profitables, en comparant leur rendement ajusté pour le risque contre une mesure appropriée du coût de capital.

I. DEFINITION D'UNE RAPM :

Une mesure de rentabilité ajustée pour le risque (RAPM) peut être définie comme le ratio du résultat obtenu (ou espéré) sur une position sur les capitaux qu'il faut mettre en réserve pour couvrir la plus grande majorité des pertes possibles (perte maximale). Un ajustement peut se faire en déduisant une prime de risque soit du résultat soit du capital soit des deux. Cette prime de risque exprime la perte probable encourue sur la position.

II. LES FONCTIONS DES RAPM :

Les quatre principales fonctions d'un système de performances ajustées pour le risque sont:

1) La comparaison des performances d'activités présentant des niveaux de risque différents : Un gestionnaire qui dégage un bénéfice de un million en gérant des bons du trésor n'utilise pas le capital de la banque de la même manière que celui qui gagne un million en spéculant sur des titres très volatiles1. Il faut tenir compte non seulement de la

1Jean Laurent VIVIANI - Mesures de performances ajustées pour le risque et allocation des capitaux propres.P2

marge bénéficiaire dégagée par un gestionnaire mais aussi du risque qu'il fait subir à son institution.

2) L'aide à la décision d'engagement sur la base du couple risque/rentabilité : Les RAPM permettent de détecter les activités qui présentent un avantage compétitif et facilitent de ce fait la tache du gestionnaire qui consiste à constituer le portefeuille lui permettant de maximiser la rentabilité de son établissement tout en prenant des risques acceptables. Les RAPM présentent des mesures ex-ante qui permettent donc de raisonner sur des anticipations de résultat et de risque.

3) La facturation clients en fonction des risques : Il serait déloyal de faire supporter des charges similaires à deux contreparties présentant des profils de risque différents. Les RAPM permettent de mettre en place un système de tarification différentielle de façon à faire assumer individuellement à chaque client le coût des risques auxquels son prêteur pourrait être exposé. Ainsi, les emprunteurs présentant une situation stable et rentable supporterons un coût moindre à ceux ayant un profil plus risqué paieront d'avantage.

4) L'allocation efficiente des fonds propres : Les fonds propres globaux doivent être alloués aux centres de décisions. Inversement les consommations de fonds propres des centres de décisions doivent être ajustées sur les fonds propres globaux. Les RAPM facilitent les décisions d'allocation des fonds propres de la banque. Elles permettent ainsi le calcul des capitaux propres nécessaires pour couvrir l'ensemble des risques pris par les gestionnaires et de les ajuster sur les fonds propres économiques, réels ou réglementaires.

III. LES PRINCIPALES RAPM :

Selon la méthode d'ajustement utilisée, résultent trois ratios de type RAPM :

· RAROC (Risk Adjusted Return On Capital) : l'ajustement se fait en déduisant une prime de risque du résultat, et le rapporter aux fonds propres qui lui sont alloués. Le RAROC consiste donc à moduler les marges, pour corriger la rentabilité requise en fonction du risque sans moduler le capital de référence.

·

RAROC =

Fonds propres

Résultat ajusté

RORAC (Return On Risk Adjusted Capital) : Un ajustement de type RORAC consiste à rapporter les résultats non-ajustés aux fonds propres corrigés par le risque encouru (Fonds propres économiques).

RORAC =

Résultat

Fonds propres ajustés


· RARORAC (Risk Adjusted Return On Risk Adjusted Capital): Il tient compte des deux types d'ajustements: d'abord une prime de risque sera retranchée du résultat, puis ce résultat ajusté sera rapporté aux fonds propres corrigés par le risque encouru.

RARORAC =

Fonds propres ajustés

Résultat ajusté

Au plan conceptuel, le RARORAC est le meilleur ratio de référence. D'ailleurs, par la suite nous allons nous intéresser uniquement à ce dernier. Cependant, du point de vue de la terminologie, la désignation RAROC sera adoptée tout au long de notre travail.

SECTION 2 :

PRESENTATION DE RAROC

I. HISTOIRE DE RAROC :

L'élaboration de la méthodologie RAROC a commencé vers la fin des années 70, dans une période où la finance directe a pris sa revanche sur la finance indirecte, notamment après la nouvelle théorie du portefeuille de Morkowitz (1952), basée sur la diversification et le couple Rentabilité-Risque.

La méthode RAROC a été lancée aux Etats-Unis au sein de la Bankers Trust par son ingénieur financier Charles S. SANFORD. L'idée originelle était de mesurer le risque du portefeuille de crédit bancaire, aussi bien que le montant de capitaux propres nécessaires pour limiter l'exposition des déposants de la banque et autres créanciers à une probabilité spécifiée de perte. Depuis lors, la méthode RAROC a connu une large diffusion au sein de plusieurs banques. D'abord dans les pays anglo-saxons, puis rapidement, son utilisation a connu une généralisation dans le reste du monde.

L'adoption de la méthode RAROC par les banques françaises a été plus tardive. En effet, le premier établissement bancaire à avoir introduit cet instrument était le Crédit Lyonnais avec son application OR2 (Optimisation Risque-Rentabilité), dont l'objectif essentiel était la lutte contre la dégradation durable des résultats de la banque, causée essentiellement par les manquements aux principes de base du métier, comme la diversification des engagements et le manque de professionnalisme la sous-tarification du crédit.

Quelques années plus tard, d'autres banques françaises ont suivi la même démarche, à l'image de Société Générale qui a lancé « Le projet RAROC » en 1997, puis la BNP Paribas en 2000.

II. DEFINITION DE RAROC :

RAROC est un indicateur synthétique permettant de mettre en regard la rentabilité réelle d'une opération avec le risque qui lui est associé: c'est le ratio entre la marge nette prévisionnelle après déduction des pertes moyennes anticipées (Expected loss) et une mesure de la perte inattendue (Unexpected Loss).

En termes de gestion des fonds propres, le RAROC peut être défini comme étant un ratio qui exprime le taux de rendement des fonds propres économiques : C'est donc le rapport entre le résultat ajusté des provisions correspondant à la perte attendue, et les fonds propres destinés à couvrir les pertes inattendues. Comme il s'agit d'une mesure objective, et non réglementaire, les provisions et les fonds propres sont tous les deux économiques.

Ainsi, nous pouvons écrire le RAROC sous la formule suivante:

RAROC =

Pertes inattendues

Revenus -- Coûts d'opération -- Pertes attendues

Ou encore

RAROC =

Fonds Propres économiques

Revenus -- Coûts d'opération -- Provisions économiques

Une fois calculé, le RAROC est comparé soit à un ratio-seuil (hurdle rate) tel que le rendement des capitaux propres (Return on Equity ou ROE), ou le coût moyen des fonds propres (Weighted Average Cost of Capital ou WACC), soit à un niveau RAROC* cible, fixé préalablement par la banque, à partir duquel elle estime que l'opération apporte de la valeur et devrait être réalisée.

III. ILLUSTRATION NUMERIQUE DU CALCUL DE RAROC :

Nous présentons dans l'exemple suivant une approche comparative entre la méthode classique de calcul de la rentabilité et la méthode RAROC. Nous considérons deux facilités de même montant et de même maturité, accordés à deux clients de classes de risque différentes.

Dans un but de simplification, les récupérations en cas de défaut sont supposées nulles. C'est- à-dire les pertes sont égales aux expositions. Aussi, les marges sont calculées nettes des coûts supposés proportionnels aux encours.

Exposition nette

A

Contrepartie 01
100000

Contrepartie 02
100000

Echéance

B

3ans

3ans

Notations

C

A

B

Taux de défaut moyen sur 3 ans

D

0.30%

0.90%

Déviation du taux de défaut

E

1.23 %

2.70 %

Marge commerciale

F

0.20 %

0.50 %

 

Perte moyenne

G=AxD

300

900

Perte maximale

H= A x E

1230

2700

Recettes cumulées sur 3 ans

I = Ax B x F

600

1500

Recettes - Perte moyenne

J = I - G

300

600

Fonds propres économiques

K = H - G

930

1800

RAROC

J/ K

32.25 %

33.33 %

Tableau 2.1 : Calcul de RAROC pour deux clients de rating différent

La note de la contrepartie 1 étant meilleure que celle de la contrepartie 2, la marge commerciale va logiquement être plus élevée pour la contrepartie la plus risquée (2).

En utilisant une mesure de performance non ajustée pour le risque, l'on peut juger que la transaction avec le client 2 est plus rentable, dans la mesure où elle offre la plus forte marge. Toutefois, la mesure de la rentabilité ajustée pour le risque, nous montre que les RAROC des deux transactions sont presque équivalents. Les deux transactions offrent le même niveau de rentabilité ajustée pour le risque.

IV. LES TYPES DE RAROC:

Selon la date et le périmètre des calculs, nous pouvons distinguer entre quatre types de RAROC à savoir :

4.1 RAROC à l'origine:

Il est calculé à l'octroi du crédit sur la période allant de la date d'octroi du concours jusqu'à sa date d'échéance, il est souvent utilisé comme outil d'aide à la décision ainsi qu'une méthode de tarification des crédits.

4.2 RAROC résiduel:

Son calcul se fait pendant la période d'utilisation du crédit, sur un horizon qui va de la date d'observation jusqu'à la date d'échéance.

Le calcul prend immédiatement les changements des caractéristiques des clients (notes), des
crédits (provisions) et des garanties. Cependant, la volatilité de ce type ainsi que sa forte

dépendance des différents évènements de vie du crédit (commissions, frais de gestion,... etc.) ne permettent pas l'adoption d'une stratégie par client.1

4.3 RAROC annuel:

Solution intermédiaire aux deux précédentes, elle peut correspondre à l'exercice budgétaire et donner la possibilité d'adopter une stratégie, de fixer des objectifs et de pouvoir mesurer les résultats à la fin de la période.

4.4 RAROC complet:

Le calcul prend en compte, à une date donnée, tous les éléments des engagements en cours, de la date d'origine à la date d'échéance de chaque concours. Sa stabilité et son exhaustivité lui rendent le plus adéquat pour l'adoption d'une stratégie que ça soit au niveau individuel (pour chaque client), pour un portefeuille ou encore une activité.

Le choix parmi ces différents types de RAROC se fait principalement en fonction de l'utilisation finale et des attentes de l'utilisateur.

SECTION 3:

LES PARAMETRES DE RAROC

Après avoir défini le concept RAROC, nous nous intéressons dans cette section à présenter les paramètres rentrant dans son calcul. En effet, RAROC est une combinaison de plusieurs paramètres que nous pouvons scinder en deux catégories : les paramètres liés au risque et les paramètres comptables.

I. LES PARAMETRES LIES AU RISQUE:

Les deux paramètres de RAROC liés au risque sont évidemment : la perte attendue (Expected loss) et la perte inattendue (Unexpected loss). Avant de présenter ces deux paramètres, il est indispensable de passer en revue au préalable les trois principales mesures de risque qui rentrent dans leur calcul, en l'occurrence la probabilité de défaut, l'exposition en cas de défaut et la perte en cas de défaut.

1.1 La probabilité de défaut (Expected Default Frequency ou EDF):

La probabilité de défaut est une notion orientée « contrepartie ». Elle mesure la probabilité d'occurrence d'un défaut sur une contrepartie sur un horizon déterminé.

1 T. RONCALLI, La gestion des risques financiers. Ed. Economica, Paris, 2004, p. 434.

Le concept de probabilité de défaut peut être évoqué selon deux approches : une approche binaire et une approche graduée

L'approche binaire est basée sur l'hypothèse qui suppose que les emprunteurs peuvent être répartis en deux groupes : les défaillants et les non défaillants (sains). Ainsi, la probabilité de défaut désigne la probabilité d'appartenance d'un emprunteur au groupe des défaillants.

Dans l'approche graduée, les contreparties sont d'abord regroupées dans plusieurs classes de risque. Après on s'intéresse à calculer la probabilité de migration de chaque contrepartie vers les autres classes (y compris la classe de défaut). Ces migrations sont rassemblées dans une matrice de forme n x (n-1) appelée Matrice de Transition.

Rating
AAA
AA

A
BBB
BB

B

CCC

AAA

AA

A

BBB

BB

B

CCC

Default

90,81%

8,33%

0,68%

0,06%

0,12 %

0,00 %

0,00%

0,00 %

0,70%

90,65 %

7,79%

0,64%

0,06%

0,14 %

0,02 %

0,00 %

0,09%

2,27%

91,05 %

5,52 %

0,74%

0,26 %

0,01%

0,06 %

0,02 %

0,33%

5,95 %

86,93%

5,30%

1,17 %

0,12 %

0,18 %

0,02 %

0,14%

0,67%

7,73%

80,53%

8,84 %

1,00%

1,06 %

0,00%

0,11%

0,24%

0,43%

6,48%

83,46%

4,08%

5,20 %

0,22 %

0,00%

0,22 %

1,30%

2,38%

5,00 %

64,85 %

19,79%

Tableau 2.2: Matrice de Transition

(Source: CreditMetrics, JP Morgan, document technique, 1997)

Exemple : La probabilité qu'une entreprise notée AAA migre vers la classe AA est 8,33%, et la probabilité que cette même entreprise garde sa note est 90,81%

1.2 L'exposition en cas de défaut (Exposure At Default ou EAD):

C'est la valeur effective du montant du crédit détenue par l'emprunteur au moment du défaut. Elle est estimée sur la base des montants des engagements restant dus. La notion d'exposition englobe les encours bilanciels ainsi qu'une quote-part des engagements hors bilan. L'EAD revêt une double dimension qui couvre les aspects produits et emprunteur.

L'exposition en cas de défaut des crédits standards correspond au montant total des flux contractuels encore dus. De ce fait, elle est fonction du mode de remboursement et d'amortissement.

Dans le cas des crédits sur compte comme les découverts et les facilités de caisse, la mesure de l'exposition devient plus compliquée en raison du caractère optionnel du crédit et de l'incertitude liée aux tirages futurs. En effet, il a été observé que plus la qualité d'un emprunteur se détériore plus la probabilité de tirages supplémentaire augmente et inversement, plus sa qualité s'améliore plus cette probabilité diminue. Ces constatations ont emmené les banques à faire recours à des mesures basées sur des hypothèses conservatrices, telles que considérer le total de l'autorisation exposé à la perte, ou encore mettre des hypothèses sur les tirages futures en cas de changement de notation ou de défaut. Dans ce cas, la formule suivante peut être appliquée :

EAD = Montant utilisé + (La part non utilisée x La probabilité de tirage)

La probabilité de tirage est estimée à partir de la structure de la facilité et la notation de l'emprunteur.

Dans le calcul de l'EAD, le comité de Bâle distingue entre les facilités confirmées et les facilités non confirmées. Dans l'approche IRB fondation, il retient un taux forfaitaire de tirage de 75% pour les facilitées confirmées (committed facilities) qui ne peuvent pas faire l'objet d'une annulation libre par la banque. Quant aux facilités non confirmées (uncommitted facilities) qui peuvent être annulées inconditionnellement et en tout moment par la banque, un taux de tirage de 0% sera appliqué et l'EAD sera égale par conséquent au montant d'utilisation.

1.3 La perte en cas de défaut (Loss Given Default ou LGD):

La perte en cas de défaut est une notion orientée « Transaction », les pertes étant généralement dépendantes des caractéristiques du financement (caractéristiques de l'emprunteur, caractère subordonné du crédit, garanties reçues, etc...).

Exprimée en pourcentage, elle correspond au taux de perte constaté en cas de défaillance. Elle se définit comme une perte économique, qui se mesure en prenant en compte tous les coûts directs et indirects liés au recouvrement.

La LGD est appréhendée indépendamment du risque emprunteur. Un emprunteur a différentes LGD s'il dispose de plusieurs produits.

La perte en cas de défaut dépend directement du taux de recouvrement. Mathématiquement elle représente le complément du taux de recouvrement à l'unité.

LGD = 1 - Taux de recouvrement

Le taux de recouvrement dépend principalement des suretés réelles ou personnelles présentées par l'emprunteur (garanties, cautions, hypothèque, etc...), du type de crédit et du niveau de séniorité de l'engagement.

1.4 La perte attendue (Expected Loss ou EL):

La perte attendue correspond au montant que la banque risque de perdre en moyenne sur son portefeuille de crédit à un horizon donné. Ce montant doit en principe être couvert par des provisions économiques.

Pour chaque ligne de crédit cette perte est fonction de la probabilité de défaut, de l'encours au défaut et de la perte en cas de défaut

ELi = EADi x EDFi x LGDi

Le caractère linéaire du moment d'ordre (un) fait que la perte attendue d'un portefeuille est égale à la somme des pertes attendues des prêts constituants ce portefeuille.

EL portefeuille =? ELi

La perte attendue n'est pas évidemment la perte qui sera réalisée effectivement. En effet, les pertes réelles n'ont pratiquement aucune chance d'être identiques à cette perte moyenne, celles-ci prennent des valeurs supérieures ou inferieures avec des probabilités non négligeables. Mais en moyenne, elles se rapprochent de cette valeur.

1.5 La perte inattendue (UnexpectedLoss ou UL):

La perte inattendue (ou Unexpected loss) mesure la volatilité des pertes futures non anticipées. Elle correspond à l'écart type de la distribution des pertes. Elle peut être donnée par la formule suivante :

UL = EAD SJEDF22LGD + LGD2. ó2EDF

A. La perte inattendue d'une transaction :

La perte inattendue d'une transaction est une mesure du risque de la transaction avant prise en compte des effets de diversification. Analytiquement, l'UL est égale à la volatilité de la valeur de la transaction autour de sa moyenne et est liée à la volatilité des défauts, à la volatilité de la valeur en cas de non défaut (possibilité de migration à l'horizon) et à la volatilité de la valeur en cas de défaut (la perte en cas de défaut étant une variable aléatoire).

La perte inattendue d'une transaction est indépendante du portefeuille dans lequel on la considère.

B. La perte inattendue du portefeuille :

L'UL d'un portefeuille est une mesure du risque du portefeuille après prise en compte de tous les effets de diversification, elle varie donc selon les corrélations de défaut des contreparties qui le composent.

Grâce aux effets de diversification, l'UL d'un portefeuille est inférieure à la somme des UL des transactions :

UL portefeuille < ? ULtransaction

Cela s'explique par le fait que les ULtransaction ne sont pas additives:

ULportefeuille = .tJ? j ? ~ ULi.ULj.ñij où:

· i et j deux actifs du portefeuille

· ñij est le facteur de corrélation entre les titres i et j

· 0 ij =1 et ULi > 0 ?é

J?~ ? ~ ULi.ULj.ñij = ? i ? jJULi.ULj.ñij

Puisque ñij =1, nous avons :

? i ? j %JULi.ULj.ñij = ? i ? jvULi.ULj = ? vULi . ? ~ vULj

= (? , vULj )2 < ? |vULj 2| (inégalité de Cauchy)

? ~ |vULj |2 = ?ULi , nous aboutissons donc à : ULportefeuille << ?ULi

C. La contribution en risque (RC ou Risk Contribution):

La perte inattendue du portefeuille est par construction la somme des Contributions en Risque (Risk contribution ou RC) de toutes les transactions le constituant.

La contribution en risque (RCi) d'une transaction mesure la quote-part de la perte inattendue portée dans le portefeuille, compte tenu de la diminution enregistrée grâce à la prise en compte de l'effet de diversification. Elle peut être définie comme la variation du montant total des pertes futures non attendues (UL) lorsque l'on ajoute cette exposition au portefeuille.

La contribution en risque d'un prêt i (RCi) est mesurée par :

äULp

RCi = Xi äXi

Où Xi représente la proportion investie dans le crédit i,

II. LES PARAMETRES COMPTABLES:

Les paramètres comptables de RAROC sont le revenu et le coût d'opération. La détermination de ces deux paramètres au niveau global ne présente aucune difficulté particulière. Tandis qu'au niveau client ou transaction l'estimation du revenu et coût s'avère très délicate et nécessite des procédures complexes basées sur la comptabilité analytique.

3.1 Le revenu:

Les revenus mesurent le profit direct tiré de l'opération de crédit. Ce profit correspond à la différence entre la somme des intérêts et commissions perçus des clients et le montant des intérêts payés par l'établissement pour financer les ressources mises à la disposition de la clientèle.

Cette définition renvoie directement au concept du Produit Net Bancaire (PNB). On peut admettre ainsi que le revenu dans le calcul de RAROC n'est rien d'autre que le PNB.

Analytiquement, le PNB correspond à l'agrégation de trois postes : la marge sur intérêts, les commissions nettes et les produits et charges divers

· La Marge sur intérêts : elle représente la marge sur l'activité d'intermédiation du centre de profit, elle est égale à la différence entre les intérêts reçus des clients et les intérêts payés.

· Les commissions nettes : elles correspondent à la différence entre les commissions reçues de la clientèle et les commissions versées à la clientèle.

· Les produits et charges divers : Correspondent essentiellement aux produits du portefeuille titres de l'établissement ainsi qu'aux opérations de trésorerie et interbancaires.

La détermination du PNB par opération repose sur le calcul de la marge sur intérêts et les commissions liées à cette opération.

A. La marge sur intérêts:

L'appréhension des marges sur intérêts d'une opération de crédit est liée au système de mesure des capitaux et des taux de cession interne des capitaux qui ont été retenus pour le calcul du PNB.

Dans le cas d'un RAROC historique, la solution la plus simple consiste à prendre les intérêts réels versés par le client au cours de la période étudiée et à refinancer les crédits à l'aide d'un taux unique, comme celui du taux de marché monétaire ou celui du coût moyen des ressources. D'autres méthodes plus complexes peuvent être choisies, comme par exemple celle consistant à refinancer les prêts consentis à la clientèle suivant des taux dépendant uniquement des conditions de marché1.

Dans le cas d'un RAROC ex-ante, l'estimation des intérêts à percevoir s'effectue en deux étapes : le calcul des intérêts en prenant en compte le taux d'intérêt appliqué et l'échéance du crédit, puis l'actualisation de ces flux.

B. Les commissions :

Contrairement au calcul de la marge sur intérêts, le calcul des commissions ne pose pas trop de problèmes particuliers. Les commissions sont généralement bien appréhendées, client par client, par les systèmes informatiquesF2F.

Dans l'application de RAROC, plusieurs approches liées au calcul des commissions ont été proposées, cela revient à la disparité des auteurs quand à la prise en compte de quelques types de commissions ou non. L'approche la plus éminente est celle qui suppose que les commissions qui doivent être prises en compte sont celles liées directement à l'opération de crédit (frais de dossier, commissions d'impayés ou de remboursements anticipés, commissions de cautions...).

1 M. ROUACH & G. NAULLEAU. Le contrôle de gestion bancaire et financier .Ed La revue banque. Paris. P172

2 Même ouvrage P173

Dans une approche plus extensive, on intègre également les commissions perçues par la banque de sa relation avec la clientèle qui a pu naître suite à l'octroi du crédit et qui permet la vente d'autres produits et services (Les commissions de caisse, les commissions de tenue de compte...).

L'approche la plus restrictive suppose que les commissions doivent être écartées du numérateur de RAROC, dans la mesure où ce dernier est considéré comme un outil de tarification ajustée au risque qui s'intéresse à la rentabilité intrinsèque du crédit (relative à la transformation des ressources en emplois) et non à la rentabilité additive (relative aux services) générée par les commissions.

3.2 Le coût d'opération:

L'estimation des coûts d'opérations exige le passage par une étape primordiale dans la comptabilité analytique, il s'agit de faire transiter les charges par les centres de responsabilité avant de les attribuer aux produits.

Avant de passer au traitement des charges, nous allons aborder de façon succincte le concept de répartition de la banque en centre de responsabilité.

A. Définition des centres de responsabilité analytique :

Un centre de responsabilité se définit comme une entité de gestion dont le responsable dispose d'une délégation formelle d'autorité pour négocier des objectifs et des moyens et dotée d'un système de pilotage de sa gestion. Plusieurs types de centre de responsabilité peuvent être distingués :

Les centres de coûts : Ils n'engendrent que des charges afin de réaliser une prestation ou un produit. Pour le responsable, il s'agit de respecter un niveau de charge et un budget global de fonctionnement. Dans la banque, les centres de coût sont particulièrement nombreux, d'où l'intérêt de les rattacher à l'une des catégories suivantes :

· ULes centres de structureU: qui réalisent des prestations non identifiables et non répétitives. Leur mission est de contrôler et de coordonner les activités des autres centres comme par exemple la direction générale ou la direction des engagements ;

· ULes centres de support:U qui réalisent des prestations identifiables et non répétitives et dont le mode opératoire n'est pas aisé à formaliser. On trouve les centres de support au sein des services généraux comme l'informatique et l'organisation, le marketing ou les études économiques et financières ;

· ULes centres opérationnels:U qui réalisent des prestations identifiables, répétitives et à mode opératoire formalisé, comme le traitement des chèques et virements ou l'exécution des ordres de bourse. Ces centres livrent aux autres centres des prestations dont ils ne maîtrisent pas le volume et qui sont non rémunérées.

Les centres de profits : ces entités de gestion sont responsables des coûts mais aussi
génératrices de recettes car elles réalisent des prestations à caractère commerciale ou

financier. Le responsable d'un centre de profit dispose d'une délégation de pouvoirs couvrant les conditions de la négociation commerciale. Les agences bancaires constituent les centres de profit les plus importants

B. Nomenclature des charges de fonctionnement :

Selon leur appartenance aux différents centres de responsabilité de la banque, les charges peuvent être scindées en deux catégories : les charges directes et les charges indirectes :

1) Les charges directes :

Les charges directes sont des charges qui peuvent être reliées sans équivoque au produit qui leur a donné naissance. La liaison est évidente et le facteur de production concourt totalement ou partiellement à l'élaboration du produit1.

Ces charges peuvent être affectées directement au produit au moyen d'unités d'affectation choisies de façon adéquate. Une unité d'affectation peut être définie comme étant une unité de mesure de charges pouvant être exprimées en terme monétaire.

Les principales charges directes sont : les frais de personnel, les charges de machine, les coûts immobiliers et les charges d'économat.

· Les frais de personnel : ces frais constituent la partie la plus importante des charges directes. Ils représentent tous les frais relatifs aux effectifs pris au sens large. C'est-à- dire incluant non seulement la masse salariale mais aussi les frais de formation, de recrutement, de relations sociales... etc. L'unité d'affectation la plus logique est le cout minute de l'employé.

· Les charges de machines : elles représentent les charges issues de l'utilisation des différents calculateurs, imprimantes, trieuses de billets... etc. L'unité d'affection la plus appropriée pour ces charges est le coût minute de fonctionnement de la machine.

· Les charges immobilières : liées directement aux surfaces occupées qui incluent leurs frais d'entretien, l'amortissement des locaux, les loyers et les différents impôts et taxes afférents,... etc. L'unité d'affectation est le coût du mètre carré occupé par l'unité administrative, les surfaces communes sont ajoutées aux surfaces occupées au prorata des effectifs de chaque unité.

· Les charges d'économat : elles sont de natures extrêmement diverses. Elles regroupent les fournitures de bureau, les charges en papier, imprimés, téléphone, fax, télex,... etc. Les charges d'économat sont généralement évaluées selon un coût forfaitaire moyen par opération.

1 Sylvie de Coussergues, gestion de la banque, édition DUNOD, Paris, 2000

2) Les charges indirectes :

Les charges indirectes sont celles qui ne peuvent être reliées immédiatement au produit dont on calcule le coût. Ce sont des charges engendrées par des structures qui ne participent pas dans l'exploitation bancaire. Il s'agit des structures de la fonction assistance ainsi que les niveaux hiérarchiques les plus élevés des autres fonctions.

Les charges indirectes représentent la difficulté principale du calcul du coût. Les clés de répartition utilisées pour leur affectation sont souvent arbitraires et ne permettent pas un calcul fin des différentes rentabilités.

C. Le processus d'affectation des charges:

1) La détermination des charges à retenir en comptabilité analytique :

Certaines charges enregistrées en comptabilité générale ayant un caractère exceptionnel - charges non incorporables - sont exclues. Inversement, d'autres charges qui ne sont pas enregistrées en comptabilité générale - charges supplétives - sont introduites.

+ Charges de comptabilité générale + Charges supplétive

- Charges non incorporables

= Charges incorporables de comptabilité analytique

2) L'affectation des charges aux centres de responsabilité :

Dans cette étape, les charges incorporables calculées dans la première étape, vont être affectées aux différents centres de responsabilités. Leur affectation suppose leur maîtrise par les responsables des centres, chose qui est difficile à appréhender dans la mesure où les responsables ne sont souvent capables de décider pour une part de leurs charges que sur accord de leur responsable.

3) La ventilation des charges des centres fonctionnels et des centres de structure

Cette étape consiste à répercuter sur les centres de profit et opérationnels les charges indirectes générées par les centres fonctionnels et les centres de structure. Cette démarche s'appuie sur des clés de repartions conventionnels.

4) Le calcul des coûts d'opération :

Les centres opérationnels livrent des prestations indentifiables et répétitives aux centres de profit moyennant un prix, ce prix est appelé coût opératoire. Pour le calculer, plusieurs méthodes peuvent être utilisées (coût réel, coût standard, ...).

5) La facturation des coûts d'opérations aux centres de profit :

Cette dernière étape consiste en l'affectation des charges des différents centres opérationnels aux centres de profit. Il s'agit d'une facturation interne tenant compte du volume et des coûts unitaires des opérations.

D. Les méthodes de calcul des coûts d'opération :

De nombreuses méthodes sont possibles pour calculer les coûts des opérations, le recours à chacune d'entre elles dépend des circonstances d'utilisation et des besoins. Nous allons présenter brièvement les méthodes les plus utilisées:

1) La méthode du cout réel :

Il est calculé en divisant l'ensemble des charges du centre opérationnel par le nombre d'opérations effectuées par ce dernier. Par exemple si le back-office effectue 10 000 ordres de bourse sur une période déterminée et que le total des charges constatées durant cette période est de 100 000 um, le coût unitaire moyen d'un ordre de bourse au back-office serait de 10um.

Cette méthode présente deux inconvénients : d'abord, Les variations du coût réel dues au niveau d'activité des centres opérationnels nuisent à la perception des performances dans la mesure où le centre de profit n'est pas responsable de ces variations. De plus, Les coûts réels facturés par les centres opérationnels peuvent être différents des prestataires externes lesquels seront facturées au prix de marché.

2) La méthode des coûts standards :

Elle consiste à calculer des coûts prévisionnels - dans un contexte de fonctionnement normal des centres de responsabilité - qui constitueront une norme à respecter pour une période future tel que l'exercice budgétaire. Ils sont obtenus en divisant les charges globales prévisionnelles du centre opérationnel par le nombre d'opérations prévues. Prenons l'exemple d'un centre de traitement de chèques qui prévoit de traiter 1 000 000 chèques sur une période future.les charges prévisionnelles sont estimées à 10 000 000 um, ce qui fait que le coût moyen unitaire standard du traitement d'un chèque serait de 10um pour la période considérée.

Ainsi, la méthode des coûts standards permet d'éviter l'influence de la variation du niveau d'activité des centres opérationnels sur les centres de profit

3) La méthode des coûts de marché

Selon cette méthode, la facturation des opérations sera faite au prix de marché. Ce prix correspond au coût pratiqué par l'ensemble du secteur ou sur la base des prix proposés par des sous-traitants. Elle permet de ce fait de comparer en permanence les niveaux de performance internes à ceux du marché. Cependant, la disparité des conventions analytiques employées par les banques dans la détermination de leurs coûts et le manque d'informations rendent sa mise en oeuvre délicate.

4) La décomposition en coûts fixes et coûts variables

Cette méthode distingue les charges liées à l'activité (les charges variables) de celles liées à la capacité et à la période (les charges fixes). Elle sert à fixer un seuil de rentabilité (notion de point mort) et à appréhender les effets de variations des volumes d'activité sur les coûts unitaires. Toutefois, elle n'est pas très sollicitée dans le secteur bancaire en raison de difficultés techniques et d'appréhension des critères de variabilité des charges.

5) La méthode ABC

La méthode ABC (Activity Based Costing) découle du principe disant que les produits consomment des activités et les activités consomment des ressources. Les ressources consommées par un service (personnel, équipement, locaux) sont allouées par « inducteurs de ressources » aux différentes activités réalisées. Par la suite des « inducteurs de coûts » sont déterminés pour pouvoir allouer les coûts des activités aux produits. Ces inducteurs se substituent aux unités d'oeuvre ou aux clés de répartition utilisés dans la comptabilité analytique conventionnelle.

Cette méthode permet un suivi par activité, cependant elle est complexe à mettre en oeuvre. La méthode ABC vise à améliorer l'exploration des charges indirectes dans l'ensemble des coûts. Elle permet d'apporter une aide en termes de tarification, en liaison directe avec la comptabilité analytique.

CONCLUSION

A travers ce chapitre, nous avons mis l'accent sur le concept RAROC et ses différents paramètres.

Dans ce qui suit, nous allons voir comment peut-on appliquer ce concept dans la gestion du risque de crédit, que peut l'outil RAROC apporter pour la banque et quels sont ses limites.

CHAPITRE II:

LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT

PAR LA METHODE RAROC

Bien que RAROC en tant que concept soit loin de toute complexité, son application au sein d'une banque requiert la prise d'une panoplie de mesures permettant l'estimation des différents paramètres le constituant.

A travers ce chapitre, nous allons présenter RAROC en tant qu'innovation managériale pour la gestion du risque de crédit au sein des établissements bancaires. Dans cette perspective, nous allons procéder par une première section traitant le concept de notation interne et les procédures des systèmes de rating pour l'estimation des paramètres de risques au niveau individuel.

Dans la deuxième section nous allons aborder les principes essentiels de la modélisation du risque de crédit et l'apport des modèles dans l'estimation des pertes futures.

Quand à la troisième section, elle portera essentiellement sur l'aspect pratique de la méthode RAROC, ses applications en matière de gestion du risque de crédit et un aperçu sur l'apport et les limites de cet outil.

SECTION 1:

LA NOTATION INTERNE

L'existence au préalable d'un système performant de notation interne dans la banque est indispensable pour la mise en place d'un outil de gestion de risque tel que RAROC. La pertinence de ce dernier est fortement liée à la qualité des outputs du système de notation.

Dans cette section nous allons présenter les principaux aspects liés à la notation interne et aux systèmes de rating au sein des établissements bancaires.

1. ORIGINE DE LA NOTATION:

La notation est apparue aux USA au début du vingtième siècle par la publication du premier manuel de notation de John Moody en 1909. Ce dernier a introduit un système graduel de notation pour les obligations émises par les compagnies des chemins de fer aux Etats-Unis, dont le but était de résumer l'information sur la qualité du crédit et de fournir aux investisseurs une information objective sur les entreprises. Depuis, plusieurs agences de rating ont vu le jour à l'instar de Fitch Investor Services en 1922 et Standard & Poor's en 1924. Cependant, ce n'est qu'aux années 80 que les systèmes de rating ont été adoptés en Europe.

2. DEFINITION DE LA NOTATION INTERNE

La notation interne constitue un moyen d'appréciation du risque de perte consécutif à la défaillance de l'emprunteur. Cette appréciation tient compte de tous les aspects pouvant renseigner sur la contrepartie qu'ils soient qualitatifs ou quantitatifs. Le comité de Bâle retient la définition suivante des systèmes de notations internes :

« Un système de notation recouvre l'ensemble des processus, méthodes, contrôles ainsi que les systèmes de collecte et informatiques qui permettent d'évaluer le risque de crédit, d'attribuer des notations internes et de quantifier les estimations de défaut et de pertes. »1

Qu'il soit simple ou avancé, un système de notation interne a pour objectif principal d'affecter chaque contrepartie à une classe de risque. Les individus ayant été classés au même niveau de risque doivent donc présenter des caractéristiques qui se rapprochent.

3. LES DEUX APPROCHES DE LA NOTATION INTERNE

Il existe deux grandes approches pour attribuer des notations à des prêts ou des emprunteurs :

1 Document consultatif du comité de Bâle, avril 2003

1) Les systèmes expert : cette première approche repose sur l'opinion d'experts ; on parle de score par expertise. Elle reste prépondérante pour les notations des grandes entreprises, des pays, des collectivités locales, des financements de projets. Elle s'appuie sur une analyse approfondie des bilans, des projets... et sur une comparaison avec les notations des agences.

2) Les systèmes de scoring : cette approche s'appuie sur des analyses statistiques des défaillances observées dans le passé pour des dettes ou des emprunteurs comparables. Elle est prépondérante pour les crédits à la consommation, les prêts hypothécaires, les crédits permanents (cartes de crédit), les prêts aux PME... Par son caractère plus automatique, elle est très adaptée à la gestion des accords de crédit en ligne.

4. LES CARACTERISTIQUES D'UN SYSTEME DE NOTATION INTERNE:

Des procédures et des critères clairs et précis doivent être bien définis pour qu'un établissement bancaire puisse attribuer des notes. Dans son dernier document consultatif, le comité de Bâle définit un certain nombre de paramètres indispensables à la mise en place d'un système de notation interne :

«... les systèmes et processus de notation et d'estimation doivent permettre d'évaluer avec pertinence les caractéristiques d'un emprunteur et d'une transaction, de différencier valablement ces risques et de les quantifier avec suffisamment de précision et de cohérence ; ils doivent, en outre, faciliter un usage interne approprié des estimations obtenues. »1

4.1 La classification des expositions:

Le comité de Bâle exige aux banques désireuses de se munir d'un système de notations internes de segmenter leurs portefeuilles de crédit en fonction des caractéristiques de risque, il a proposé dans sa version préliminaire les six catégories d'actifs suivantes : Entreprises, banques, emprunteurs souverains, banques de détail, financement de projets et enfin les portefeuilles d'actions. Une telle classification des risques est largement cohérente avec les pratiques bancaires en vigueur. Ce classement reste toutefois à titre indicatif uniquement, les banques gardent la possibilité d'utiliser leurs propres classifications des expositions tout en veillant à leur régularité dans le temps.

4.2 Les paramètres de notation:

Pour être éligible à l'approche des notations internes, un système de notation doit être caractérisé par deux paramètres bien distincts : le risque de défaut de l'emprunteur et les facteurs spécifiques à la transaction.


· Le risque de défaut de l'emprunteur : Il doit être indépendant de la nature des engagements dont a bénéficié le client. Ainsi, toutes les expositions sur cet emprunteur appartiendront à la même classe de notation.

1 Document consultatif du comité de Bâle, avril 2003

· Les facteurs spécifiques à la transaction : Ils englobent des éléments tels que les sûretés, le type et la durée du produit et autres.

4.3 Nombre des classes pour les actifs:

Les banques doivent veiller à ce qu'il y ait une distinction claire entre les actifs sains et les actifs compromis qui nécessitent une attention particulière de la part des gestionnaires. En moyenne, les banques adoptent un nombre de classes proche de 10 pour les actifs sains et de 2 ou 3 pour les actifs douteux ou non productifs, en incluant les classes additionnelles, c'est-àdire celles affectées des signes + ou - modifiant la totalité ou une partie des classes. Il est également fortement préconisé d'établir les classes de façon à faciliter la comparaison avec les échelles des agences de notations externes.

Le système de notations internes doit permettre une différentiation correcte et significative des expositions selon les classes de risques afin d'éviter une concentration excessive au sein d'une seule catégorie. De manière générale, les banques doivent veiller à ce qu'il n'y ait pas plus de 30% environ d'expositions notées à l'intérieur d'une seule catégorie d'emprunteurs.

4.4 L'estimation des paramètres de défaut:

La banque doit utiliser toutes les données, les informations et les méthodes dont elle dispose pour l'estimation des PD, LGD, EAD. Elle peut même avoir recours à des sources externes si elle juge qu'elles soient cohérentes.

A. Exigences pour l'estimation des PD:

Les méthodes d'estimation des PD pouvant être utilisées selon Bâle II doivent s'appuyer sur l'une des trois techniques suivantes :

· L'expertise et les données de défaillances internes;

· Le mapping vers les données externes : il s'agit d'accorder à l'emprunteur non noté par les agences de notation une note équivalente au rating externe qu'il aurait obtenu. Par la suite la banque peut utiliser les historiques de PD et de migrations déjà observés et publiés par ces agences.

· Des modèles statistiques de prédiction des défauts.

B. Exigences pour l'estimation des LGD et EAD :

Pour les banques sous le régime de l'approche avancée, les estimations de LGD et EAD doivent représenter une moyenne pondérée en fonction des défauts sur longue période pour chacun de ses engagements. L'estimation de LGD moyenne doit être fondée sur les taux de recouvrement antérieurs et pas uniquement sur la valeur de marché des sûretés. L'estimation d'EAD doit quant à elle être attribuée à chaque facilité, c'est une moyenne pondérée en fonction des défauts observés pour des facilités et emprunteurs similaires sur une période suffisamment longue.

4.5 Les dérogations :1

L'attribution d'une note doit reposer sur des preuves empiriques et satisfaire certaines exigences concernant l'historique de la série de données, leur représentativité ou encore la conjoncture économique, néanmoins des jugements personnels peuvent intervenir et changer la note. Ces dérogations peuvent être légitimes mais doivent être clairement justifiées. Elles doivent comprendre des contrôles et des autorisations de personnes habilitées à effectuer de tels changements.

5. LA VALIDATION DU SYSTEME DE NOTATION INTERNE:

Il ne suffit pas de développer un modèle de notation, mais il faut le mettre en place. Toutefois, avant de l'exploiter, la banque doit s'assurer que le modèle qu'elle a développé donne des résultats fiables. C'est pourquoi le comité de Bâle a préconisé aux banques de développer un système de « backtesting » dont le but est de vérifier le pouvoir prédictif de l'outil de notation et le faire évoluer afin d'avoir des prévisions de défaut plus exactes.

Jusqu'aujourd'hui, les autorités bancaires n'ont pas encore arrêté les règles communes de validation des modèles internes de notation, néanmoins une liste des points d'attention et des règles de prudence régissant les étapes de l'élaboration de ces modèles peut déjà être dressée. Ces règles reposent sur le respect de certaines normes qualitatives et l'aptitude de passer des tests statistiques.

5.1 La démarche qualitative:

Il s'agit essentiellement de vérifier la qualité de l'information collectée et traitée par la banque et de la validation des procédures de contrôle :

Le niveau de performance du système d'information reflète la qualité de l'information. A ce stade, le contrôle se fait sur les éléments permettant l'extraction, le stockage, la circulation et le traitement des données.

Quand aux normes de contrôle, Celles-ci ont pour objectif de s'assurer de la régularité des procédures et règles de contrôle de la structure et du fonctionnement des modèles internes. Dans ce cadre d'analyse, il est important de vérifier certains aspects liés à l'indépendance de la fonction de gestion des risques, la pratique d'un reporting périodique aux dirigeants de l'établissement et le recours à des audits réguliers du modèle interne.

5.2 La validation statistique:

Cette étape repose sur deux type de tests ; les tests de puissance et les tests de calibrage. Les premiers s'intéressent à la capacité du système de notation à bien discriminer les emprunteurs selon leur qualité de crédit, quand aux seconds, leur but est de mesurer la pertinence du calibrage des PD associés à chaque classe de risque.

1 Antoine SARDI - Audit et contrôle interne bancaire- AFGES - Paris 2002. P717

SECTION 2:

LA MODELISATION DU RISQUE DE CREDIT:

Dans leur gestion quotidienne du risque de crédit, les banques ont une préoccupation majeure, qui consiste à prévoir le montant des pertes qu'elles pourront subir dans le futur sur leurs portefeuilles d'engagements. Pour pouvoir estimer ces pertes futures, les banques ont recours à des modèles d'évaluation du risque de crédit.

La modélisation est une étape primordiale dans le processus de mise en place d'un système RAROC, vue qu'elle fournie ses deux paramètres liés aux risques, en l'occurrence, la perte attendue (Expected Loss) et la perte inattendue (Unexpected loss).

Dans ce qui suit, nous allons passer en revue quelques notions sur la modélisation du risque de crédit.

1. LES DIFFICULTES METHODOLOGIQUES DE LA MODELISATION DU RISQUE DE CREDIT

1.1 La nature de l'événement de crédit:

A la différence du risque de marché, uniforme, le risque de crédit a des expressions fort différentes. En effet, la distribution de pertes dépend de l'événement retenu comme fait générateur (Défaut, changement de rating, variation du spread de signature, ...) et en conséquence les mesures des fonds propres associés vont être distinctes selon que l'on retienne un événement ou un autre. Cette réalité était à l'origine de l'apparition de deux types de modèles d'évaluation du risque de crédit : les modèles de défaut et les modèles Marked to Market.

1.2 L'horizon du risque de crédit:

L'estimation de l'horizon de crédit est un exercice beaucoup plus délicat, qui peut appeler des réponses légitimes très éloignées. Les deux réponses extrêmes sont d'une part, l'horizon de l'exercice comptable (communément d'une année), d'autre part, l'échéance de la position.

Le choix de l'horizon de l'exercice comptable suppose que l'horizon du risque de crédit est celui de la constatation comptable des pertes réelles ou potentielles associées à la dégradation de la qualité du portefeuille de crédit. Ce choix est essentiellement guidé par des considérations pratiques : C'est l'horizon de décision ordinaire des prêteurs, celui au cours duquel les contrats de crédit sont renégociés et celui au cours duquel les banques peuvent réunir des informations nouvelles pour évaluer la solvabilité des emprunteurs. Il représente également l'horizon sur lequel sont définis les besoins de fonds propres. Enfin, c'est sans doute aussi, en moyenne, l'horizon qui correspond à la majorité des crédits.

A l'opposé, le choix de l'horizon de la position comme horizon du risque paraît indiscutable : un crédit à 7 ans engage la banque sur un horizon de 7 ans. Cependant, cette approche ne parait pas aussi évidente quand il s'agit de déterminer les fonds propres alloués à une opération donnée. Le problème qui se pose est le suivant : le montant des fonds propres alloués l'année t à une opération doit-il couvrir le risque de dégradation de la qualité de crédit sur cette seule année, ou couvrir le risque associé aux années ultérieures ?

Dans la deuxième hypothèse, un montant inutile de fonds propres est engagé dés la première année, entraînant une utilisation sub-optimale du capital. Une allocation constituée sur une base annuelle semble en conséquence plus adaptée, mais elle ne repose alors pas sur une perspective à long terme des risques encourus et peut se révéler insuffisante à la fin de l'exercice comptable.

1.3 Le choix du niveau de pertes acceptable:

La mesure des pertes inattendues nécessite la détermination au préalable d'un seuil de confiance, qui n'est rien d'autre qu'un quantile élevé de la distribution des pertes (99.9% par exemple). Le choix de ce paramètre repose sur plusieurs considérations :

· L'aversion au risque de la banque : Le degré de prudence des dirigeants ou de leur aversion au risque est le critère le plus naturel sur la base duquel le seuil de confiance peut être déterminé. Si la banque est très adverse au risque, elle choisit un quantile élevé de telle sorte que l'estimation des pertes potentielles couvre les pertes induites par le plus grand nombre possible de réalisations des facteurs de risque.

· L'objectif de raiting : Les agences de notation publient périodiquement les taux de défaut associés aux différents ratings. Si les dirigeants ont un objectif de rating, le niveau des fonds propres correspondant (d'où le seuil de confiance) devrait être celui qui conduit à un taux de défaut correspondant au rating visé. Par exemple une note Aaa de l'agence Moody 's correspond à une probabilité de défaut de 0,03%. De ce fait, une banque qui vise cette note choisira alors un quantile de 99,97%.

· Les considérations prudentielles : le régulateur peut imposer le choix d'un quantile suffisamment élevé pour que les banques constituent un montant de fonds propres économiques suffisant pour couvrir une part plus importante des pertes potentielles.

2. LES ETAPES DE CONSTRUCTION D'UN
MODELE DE RISQUE DE CREDIT:

La construction d'un modèle de risque de crédit s'opère en deux étapes :

2.1 L'évaluation du risque au niveau individuel

Cette étape est consacrée à la collecte de l'information sur les éléments constitutifs du risque de chaque crédit. Elle consiste essentiellement à ranger les crédits en classes de risque définies par le système de notation interne de la banque. Sur la base de cette classification, des probabilités de migration de chaque crédit entre les différentes classes de risque vont être déterminées. Dans le cas d'un modèle MTM toutes ces probabilités de migration sont prises en considération, afin de constituer une matrice de transition. Tandis que dans le cas d'un modèle de défaut on s'intéresse uniquement à la migration du crédit vers la classe de défaut. Celle-ci ne peut constituer une classe de départ, alors elle est dite « absorbante ».

L'étape suivante consiste à mesurer la valeur de chaque crédit en fonction de son appartenance aux différentes classes de risque. Dans le cas d'un modèle de défaut, on s'intéresse à déterminer la valeur de l'exposition seulement dans le cas de défaut.

Enfin, il importe de déterminer la perte en cas de défaut (LGD). Celle-ci dépend du taux de recouvrement en cas de défaut, qui dépend lui-même de la nature du crédit, de sa maturité et des garanties qui lui sont associées.

Une fois les facteurs du risque sont déterminés, l'étape suivante consiste à déterminer la perte attendue et la volatilité des pertes (perte maximale inattendue) pour chaque position individuelle.

2.2 L'évaluation du risque au niveau du portefeuille:

Cette étape consiste en une agrégation des résultats obtenus dans l'étape précédente, afin de déterminer le risque global du portefeuille, ce qui suppose l'intégration des corrélations entre les événements de crédit.

Le but principal d'un modèle de risque de crédit reste de construire une distribution de pertes sur la base de laquelle la perte potentielle maximale (Value at Risk) et le niveau des fonds propres économique seront déterminés.

A. La distribution des pertes

La distribution de perte d'un portefeuille de crédit, à un horizon de temps choisi, correspond à une courbe qui relie la fréquence de perte de crédit à l'intensité du niveau de celle-ci.

La PDF présente la particularité de ne pas être de type normal. En effet, celle-ci est fortement asymétrique (coefficient d'asymétrie1 positif) et leptokurtique (coefficient d'aplatissement2 supérieur à 1)

Quelle que soit la méthodologie retenue pour sa construction, le principe reste identique. Pour
chaque état de la nature possible (réalisation des facteurs de risque), il s'agit de déterminer
conjointement la répartition de fin de période des emprunteurs au sein des classes de risque

1 Appelé aussi Skewness , il correspond au moment d'ordre 3

2 Appelé aussi Kurtosis, , il correspond au moment d'ordre 4

(y compris la classe de défaut) et la variation de la valeur de chaque crédit en fonction de la classe de risque dans laquelle il se trouve.

Dans le cas d'un modèle MTM, la perte totale s'obtient alors, compte tenu de l'hypothèse d'indépendance des migrations conditionnelles, par simple agrégation des positions individuelles. Pour un modèle s'inscrivant dans l'approche de défaut, il suffit de déterminer le nombre de défauts dans chaque classe pour chaque réalisation des facteurs de risque et la perte relative à chaque défaut.

Les corrélations entre événements de crédit interviennent entièrement dans ce cadre à travers le fait que les variations des valeurs individuelles (y compris en cas de défaut) dépendent directement de la réalisation des facteurs de risque et sont donc étroitement liées les unes aux autres.

Deux approches bien distinctes sont utilisées pour la construction de la PDF: l'approche analytique et l'approche de simulation

· Une approche de type analytique : consiste en la recherche d'une forme de distribution susceptible d'approcher la PDF et en particulier sa queue de distribution. Le modèle CreditRisk+ utilise ce type d'approche : la distribution des pertes est donnée par une relation de récurrence qui donne la probabilité de l'occurrence d'une perte de n unités d'exposition en fonction de la probabilité de l'occurrence d'une perte de n-1 unités d'exposition;

· Une approche fondée sur la simulation Monte Carlo : applicable à de très grands portefeuilles, elle permet de spécifier un montant de pertes agrégées lié à une réalisation particulière des facteurs de risque. Dans un premier temps on effectue un nombre de tirages aléatoires (100 000 par exemple) à partir de la loi de distribution des facteurs de risque (généralement normale), après on lie chaque réalisation à un montant de pertes. Il suffit ensuite d'ordonner ces pertes pour construire l'histogramme de la distribution. Cette approche est utilisée aussi bien par CreditMetrics que par KMV.

Ces deux approches peuvent être complétées par une approche fondée sur la théorie des valeurs extrêmes (EVT). Celle-ci permet de déduire une loi asymptotique pour la distribution des grandes pertes. L'usage de cette loi permet de mieux cerner la distribution des pertes extrêmes pour lesquelles le nombre de données est généralement insuffisant.

B. La Value at Risk (VaR)

La Value at Risk (VaR) est la perte maximale sur un crédit (ou un portefeuille de crédits) à un horizon de temps et un niveau de confiance donnés.

Dans sa forme générale, la VaR peur être tirée de la distribution de probabilité des pertes. Elle est alors égale au quantile d'ordre á de la fonction de densité des pertes (PDF) :

~~

P (x?x*)= 1-á = f f(x)

~~

dx

Où á est le seuil de confiance choisi (ex : 99%), x* le quantile d'ordre á et f la PDF.

Si la distribution de la valeur marchande d'un titre est normale, que sa valeur moyenne est de 100 DA et que son écart type est égal à 10 DA l'approche par la VaR nous renseigne qu'à 99% de chance la valeur du titre reste supérieure à 100 - 2,33 × 10 = 76,7 DA ou bien que la perte soit inférieure à 100 - 76,7 = 23,3 DA.

Ainsi, les éléments nécessaires pour le calcul de la VaR sont la moyenne et l'écart type des prix des actifs. Si ces éléments sont facilement estimables pour les valeurs faisant l'objet d'une cotation, leur estimation dans le cas des crédits bancaires présente une difficulté car leur valeur n'est pas directement observable. De plus, l'hypothèse de normalité est difficilement justifiable car la distribution de cette valeur est fortement asymétrique.

Figure 2.1 : Distribution des pertes et VaR

3. MODELES DE DEFAUT VS MODELES MTM

Les modèles de quantification du risque de crédit peuvent être rangés en deux grandes catégories: les modèles de défaut (Default model ou DM) et les modèles Marked to market (ou MTM) :

3.1 Les modèles de défaut (DM) :

Ces modèles considèrent l'événement de défaut comme le seul risque de crédit. En conséquent, deux états de la nature sont jugés pertinents : le défaut et l'absence du défaut.

Cette approche est généralement la plus adoptée par les banques car la plupart des prêts consentis par une banque ont vocation à rester dans son portefeuille jusqu'à l'échéance finale, quelle qu'en soit l'issue

On retrouve dans cette catégorie le modèle de référence CreditRisk+ développé par Crédit Suisse Financial Productes (CSFP),

3.2 Les modèles Marked to market (MTM) :

Dans ces modèles le risque de crédit correspond à l'un des événements suivants :

· Un défaut comme dans le cas des modèles DM

· Un changement de rating

· Une modification du spread, en se qui concerne les instruments de marché

De ce fait, la dégradation de la cote d'une obligation par exemple de BBB à BB, entraine une perte pour son détenteur, malgré l'absence de défaut.

Dans les modèles MTM et contrairement aux modèles de défauts, la perte attendue peut prendre une valeur positive ( ce qui se traduit par un gain ) à partir du moment où la valeur de marché peut évoluer dans un sens positif.

L'approche s'applique principalement aux titres de marché émis par des firmes notées par les grandes agences de rating telles que S&P ou Moody's.

Parmi les modèles appliquant cette approche, on trouve CreditMetrics de JPMorgan .

4. LES MODELES DE REFERENCE: 4.1 CreditRisk+ de Crédit Suisse

Développé en 1996 par Crédit Suisse Financial Productes (CSFP), CréditRisk+ est un model de défaut qui utilise une approche dite actuarielle. C'est un modèle dans lequel la probabilité de défaut est modélisée comme une variable continue caractérisée par une distribution de probabilité. Le comportement des taux de défaut est alors représenté par la volatilité de ce taux.

Le modèle CreditRisk+ est fondé sur des hypothèses inspirées des techniques de calcul des primes d'assurance incendie. Dans un portefeuille d'assurances incendie, chaque sinistre a une faible probabilité de se réaliser et il est peu probable que toutes les maisons prennent feu. De plus, le coût de chaque sinistre est incertain en ce sens qu'une maison peut bruler entièrement ou partiellement. Par analogie, le modèle CreditRisk+ a été bâti sur les hypothèses suivantes :

· Chaque crédit est supposé avoir une faible probabilité de défaut.

· Chaque défaut sur un crédit est supposé indépendant des défauts des autres crédits.

· Les pertes peuvent être plus ou moins importantes et leur montant est considéré comme une source d'incertitude.

Méthodologie du modèle :

Le modèle CreditRisk+ procède à une décomposition du portefeuille en bandes. Chaque bande considérée comme un portefeuille distinct qui regroupe des crédits dont les expositions s'approchent de sa valeur moyenne.

Dans une première étape, le modèle va s'intéresser au calcul des pertes à l'intérieur de chaque bande. Ainsi, une probabilité moyenne de défaut va être attribuée à chaque portefeuille. Cependant, cette probabilité est incertaine dans la mesure où le taux de défaut est considéré comme étant une variable aléatoire.

Dans sa spécification la plus simple, CreditRisk+ suppose que le taux de défaut suit une loi de poisson, la distribution de probabilité des défauts est alors de la forme :

P (n défauts) =

e -mmn
n!

m représente le nombre de prêts et n le nombre de défauts.

En utilisant cette loi, on peut donc trouver les probabilités associées au nombre de défauts dans chaque bande. C'est-à-dire dans chaque portefeuille on calcul la probabilité qu'il y ait 0 défaut, 1 défaut, 2 défauts, jusqu'à n défauts.

Par la suite, la distribution des pertes sera calculée à l'intérieur de chaque bande, et les pertes seront agrégées sur l'ensemble des bandes pour construire de cette manière la distribution des pertes sur le portefeuille global.

4.2 CréditMetrics de JP Morgan

La méthode a été développée en 1997 par le groupe de recherche sur la gestion du risque de la firme J.P. Morgan pour mesurer le risque de crédit et valoriser les portefeuilles d'actifs non négociables tels que les prêts et obligations privées. Son objectif est de permettre aux établissements de crédit d'évaluer la valeur future de leur portefeuille et non pas seulement d'estimer leurs pertes potentielles. En ce sens, il s'agit d'un modèle de transition et non pas de défaut.

Méthodologie du modèle :

Essentiellement concentré sur une évaluation des risques au niveau d'un portefeuille, la procédure ne propose pas de technique d'évaluation des probabilités de défaut individuelles. En pratique, l'évaluation des probabilités de transition se fait au niveau des classes de risque (rating) et non au niveau individuel, ce qui implique que toutes les firmes d'une même classe sont supposées porter le même risque.

La mise en oeuvre de la méthode repose sur les étapes suivantes :

1. Une note est attribué à chaque émetteur (ou émission) en fonction de sa solvabilité présumée. Cette notation peut être celle publiée par les agences spécialisées ou une notation interne ;

2. On détermine une matrice de transition de rating. Cette matrice consiste à donner pour un émetteur auquel on a attribué un rating actuel, les différents ratings potentiels à un horizon donné avec la probabilité de migration de la note initiale à chacune des notes potentielles. Cette matrice peut être obtenue à partir des données historiques fournies par les agences de notation ou par estimation statistique ;

3. A chaque type de rating, on attribue une courbe des taux prenant en compte le risque spécifique de cette catégorie de rating par rapport à un émetteur sans risque de crédit. Cette courbe des taux peut être déterminée à partir d'un panel d'émissions ayant ce rating ;

4. A chaque émetteur (ou émission), on attribue un taux de recouvrement en cas de faillite. Ce taux de recouvrement est celui que donnera le liquidateur aux créanciers de la société en cas de faillite. Afin de prendre en compte le caractère spécifique de chaque émission et en particulier les garanties associées, il peut être plus judicieux d'attribuer un taux de recouvrement par émission plutôt que par émetteur.

La méthode permet également de se baser sur l'espérance et la volatilité du taux de recouvrement correspondant au rating et à la séniorité de la dette.

5. La dernière étape consiste en l'estimation de la VaR, pour ce faire, CréditMetrics utilise l'approche fondée sur la simulation Monte-Carlo en générant des scénarios de valeurs des titres faisant partie du portefeuille. Ces scénarios sont traduits en transitions vers des classes de risque et donc directement en valeurs du portefeuille. La distribution empirique de la valeur future du portefeuille de la banque est ensuite construite sur la base des résultats obtenus.

5. LA VALIDATION DES MODELES DE CREDIT:

Avant d'utiliser un model, la banque est tenue d'évaluer sa performance. Elle doit s'assurer de se fait que les résultats obtenus sont pertinents et convergent vers la réalité. Pour ce faire les banques procèdent régulièrement à des tests de validation de leurs modèles afin d'ajuster des paramètres (coefficients) ou même de modifier des composantes.

Plusieurs testes de validations sont utilisés pour les modèles de crédit, les plus connus sont le Backtesting, le Benchmarking et le Stress testing :

1) Backtesting : Cette méthode consiste à comparer les valeurs réelles des variables à celles estimées par le model. Ceci se fait par le calcul de l'écart dans le passé entre les variables objectifs (endogènes) estimées préalablement par le model et la réalité de ces variables constatée ex-post.

2) Benchmarking : Ce teste consiste à comparer le modèle interne avec des références externes. Les décalages significatifs dans les résultats restitués doivent être étudiés et justifiés. Les benchmarks consistent en des données fournies par des organismes externes

de notation des crédits. Les écarts ainsi constatés permettent de mettre en lumière les insuffisances et les forces des méthodologies utilisées par la banque.

3) Stress testing : cette méthode (appelée aussi Scénario-catastrophe ou de crise) consiste à introduire différents scénarios extrêmes concernant les paramètres d'entrée du model (Input), et voir comment se dernier va se comporter, en observant en particulier les variables de sortie du model (Output).

SECTION 3:

LA MISE EN PLACE DE L'OUTIL RAROC 1. LES DEUX APPROCHES DE RAROC :

La méthode RAROC peut trouver une application tant au niveau d'une cellule de management de risque qu'auprès de la sphère commerciale. Dans le premier cas, on parle d'application globale alors que dans le second cas l'approche est locale.

1.1 L'approche globale : RAROC Outil de gestion

Dans le cadre de l'approche globale, la méthode RAROC constitue à la fois un outil de gestion Actif-Passif pour gérer le risque et un outil de mesure des performances. Il s'agit d'un RAROC historique calculé par les cellules de management du risque sur la base des données réelles. Le calcul peut porter sur un segment de clientèle, un secteur d'activité, une agence ou une division.

Une telle utilisation de la méthode RAROC s'inscrit dans le cadre d'une évaluation des risques et leur confrontation à la rentabilité générée pour décider d'une réallocation différente des risques. Elle peut être utilisée également par la direction financière comme moyen de mesure de performances.

L'utilisation de cette approche dans la gestion du risque de crédit doit s'appuyer sur le principe de diversification ; de ce fait, l'existence d'une opération insuffisamment rentable peut très bien se justifier puisqu'elle peut constituer une couverture à une autre opération relativement à ce principe. Des actifs peuvent être négativement corrélés et permettre une diminution du risque global dans la mesure où la variation ne répond pas aux mêmes causes. Au-delà de l'application du principe de diversification, la cellule Risk Management peut utiliser des techniques de gestion active de portefeuille afin de réduire la consommation de fonds propres en ce sens que ces techniques permettent de réduire voir d'éliminer les pertes exceptionnelles en cas de survenance. La titrisation synthétique ou le recours à des dérivés de

crédit ont pour objectif de rapprocher le portefeuille de créances bancaires de la frontière efficiente c'est-à-dire d'optimiser le couple rentabilité/risque.

1.2 L'approche locale: RAROC Transactionnel

Dans cette approche, RAROC est considéré comme un outil prévisionnel tourné vers le futur dans sa conception. Il s'agit d'un RAROC transactionnel qui estime de manière ex-ante la profitabilité de l'opération sur la base des données estimées par le service commercial aux vues de sa connaissance et de son analyse du client.

Le calcul en avant est particulièrement intéressant pour les nouveaux crédits. Pour ces derniers, le RAROC est considéré comme outil de base d'évaluation, d'aide à la décision mais aussi de tarification.

Au niveau de la relation directe avec le client, le commercial qui dispose d'un outil de tarification de type RAROC pourra proposer dans des délais relativement courts une offre personnalisée à son client. RAROC transactionnel vise à informer le promoteur commercial sur le couple « rentabilité/risque » prévisionnel au moment de l'examen d'un dossier de crédit. L'objectif est de parvenir à une plus grande rationalité dans la procédure d'octroi de crédit en rendant plus transparente la négociation. Par la suite, Il y a de ce fait une meilleure gestion des fonds propres dans la mesure où le calcul systématique de la rentabilité prévisionnelle nette de risque permet d'ajuster la rentabilité des fonds propres à priori au niveau de l'opération.

Cependant, l'application de l'approche locale de RAROC ne doit pas s'arrêter à l'appréciation transaction sollicitée, la prise en compte d'autres éléments est nécessaire. Dès lors que la seule activité de crédit est difficile à rentabiliser, les autres revenus et le potentiel de développement futur de la relation peuvent constituer une donnée utile dans la prise de décision.

Objectif

RAROC transactionnel

· Tarification

· Décision de crédit

· Structuration

RAROC outil de gestion

· Calcul de performances financières

· Gestion du portefeuille

Niveau

· Transaction

· Client

· Client

· Groupe

· Portefeuille

Fréquence

Demande de crédit

Mensuelle, trimestrielle ou annuelle

Horizon

Ex-ante sur la durée des engagements

Ex-post sur 1an

Données

Prévisionnelles

Réelles

Alimentation

Manuelle

Automatique

Détail

Fin

Grossier

Utilisateurs

· Commerciaux

· Analystes crédits

· Unités commerciales

· Direction des risques

· Direction financière

 

Tableau 3.1: Comparaison entre RAROC transactionnel et RAROC outil de gestion

2. LES PRINCIPAUX AXES DE RAROC :

Le calcul de RAROC peut être effectué à plusieurs niveaux. Ses axes de mesure sont multiples et le choix de l'un ou l'autre dépendra des besoins du gestionnaire et du type d'analyses qu'il souhaite réaliser. Bien que la liste ne soit pas exhaustive, il est possible de retenir les axes auxquels on s'intéresse le plus souvent.

2.1 RAROC transaction:

Au niveau transaction le calcul se fait dans le contexte de l'approche locale, RAROC est donc du type transactionnel et est effectué au moment d'octroi du crédit dans un but de tarification sur la base des données prévisionnelles.

Cette utilisation de RAROC au niveau transaction s'inscrit comme une démarche d'aide à la prise de décision. Cependant à ce niveau le résultat fourni par l'outil RAROC ne doit pas être le seul élément déterminant dans la prise de décision, la prise en compte d'autres éléments est nécessaire, notamment les autres engagements du client et l'importance de la relation pour la banque. De ce fait RAROC doit plutôt être un outil supplémentaire d'aide à la décision et ne peut en aucun cas remplacer l'appréciation du chargé d'étude.

2.2 RAROC client:

Le calcul d'un RAROC par client constitue l'un des enjeux majeurs de la banque. Cette mesure permet de faciliter l'orientation de ses choix commerciaux, ceux-ci seront orientés bien sûr vers les clients présentant une rentabilité cohérente avec le risque encouru. Le préalable dans cet axe de mesure est de disposer d'un système d'information performant capable de retracer les opérations effectuées par chaque client.

2.3 RAROC produit:

Le suivi de la rentabilité ajustée pour le risque au niveau produit constitue un élément essentiel au déploiement stratégique de la banque dans la mesure où il permet de hiérarchiser les produits selon le couple « Risque/Rentabilité » en parallèle avec le classement selon le critère « Profit ». Certains produits sont moins rentables mais présentent un risque mineur. Une banque qui vise une stratégie de minimisation du coût de capital donnera une importance particulière à ces produits. Quoique de telles orientations ne peuvent pas avoir lieu dans un environnement caractérisé par une concurrence sur les parts de marché qui oblige la banque d'orienter sa stratégie en fonction des besoins de sa clientèle.

2.4 RAROC secteur d'activité:

En plus qu'il permet d'avoir une idée sur le couple « Risque/Rentabilité » au niveau de chaque secteur et d'orienter les choix commerciaux vers les secteurs les plus intéressants, le RAROC par secteur est particulièrement intéressant quand il est pris comme référence dans la comparaison entre entreprises. En effet, le calcul du RAROC d'une entreprise (RAROC client) doit s'accompagner d'une comparaison avec celui de ses principaux concurrents.

Le calcul d'un RAROC par secteur facilitera cette tâche puisque il permet de comparer toutes les entreprises du même secteur à une seule référence considérée comme une moyenne de la rentabilité ajustée pour le risque du secteur.

2.5 RAROC centre de profit:

Cet axe de mesure est essentiel pour la banque en termes de gestion courante, en effet, il permet de juger les entités de la banque sur la base du risque et de la rentabilité de leurs actifs gérés et d'en faire une comparaison entre les différents centres de profit. Le RAROC par centre de profit permet également une rémunération des gestionnaires sur la base du rendement ajusté pour le risque de leur entité de gestion. Une telle méthode en plus qu'elle va orienter le gestionnaire vers la maximisation du profit, elle va également l'inciter à bien métriser le risque afin de maximiser le RAROC de son centre de profit.

3. LA NECESSITE DE LA COMPTABILTE ANALYTIQUE POUR L'APPLICATION DE RAROC :

La comptabilité générale dégage de manière synthétique le résultat d'un exercice par différence entre les produits et les charges classés par nature. Les informations relatives aux coûts et revenus retournées par ce système comptable restent insuffisantes et ne répondent pas au besoin des outils de gestion et de mesures de performances. L'estimation d'un indicateur de type RAROC axé sur la mesure de rentabilité à plusieurs niveaux devient impossible vu la difficulté de distinction entre les exercices de la banque et par rapport à l'axe opérationnel, et par rapport à l'axe temporel. De ce fait, la mise en place d'un système de comptabilité analytique capable de remédier à ce problème s'avère indispensable pour pouvoir appliquer la méthode RAROC au sein d'une banque.

3.1 Définition de la comptabilité analytique1:

La comptabilité analytique est un outil de gestion destiné à suivre et à examiner les flux internes à l'entreprise afin de fournir les informations nécessaires à la prise de décision.

Plusieurs objectifs peuvent être assignés à la comptabilité analytique. Il est possible de retenir les suivants :

· Connaitre les couts des différentes fonctions assumées par l'entreprise ;

· Déterminer les bases d'évaluation de certains éléments du bilan de l'entreprise ;

· Expliquer les résultats en calculant les coûts des produits (biens et services) pour les comparer aux prix de vente correspondants ;

· Etablir les prévisions de charges et de produits courants ;

· Constater la réalisation des prévisions et expliquer les écarts éventuels.

1 Gerard MELYON - Comptabilité analytique - Ed.Bréal- 2004- P8 & P9

Pour atteindre ces objectifs, le système de comptabilité analytique d'une entreprise doit être adapté exactement à sa structure organique et aux activités d'exploitation particulières qu'elle exerce.

3.2 Les fondements d'un système de comptabilité analytique:

Un système de comptabilité analytique doit être adapté à la structure organique de la banque et aux activités d'exploitation qu'elle exerce. Il doit tenir compte des caractéristiques des produits commercialisés (produits liés, dépendants... etc.) mais surtout de la finalité de l'information recherchée par le gestionnaire qui conditionnera le degré de finesse des calculs.

La mise en place d'un tel système nécessite la répartition de la banque en centres de responsabilité, la définition des unités d'oeuvre et la collecte des informations de base.

A. La répartition de la banque en centre de responsabilité :

La décomposition de la banque en centres de responsabilité s'inscrit dans un but de rattachement des charges engendrées par les centres ayant une relation indirecte avec le processus de production (centres auxiliaires) aux centres productifs (centres principaux).

Une fois cette démarche est accomplie, elle est complétée par une approche plus analytique qui consiste à affecter les charges de chaque centre de profit aux produits pour lesquels elles été engagées. La détermination du coût de chaque produit permettra par la suite une affectation à d'autres entités et cela en fonction des préoccupations du gestionnaire.

B. L'unité d'oeuvre :

Une unité d'oeuvre d'un centre peut être définie comme l'unité de mesure de son activité. Celle-ci doit être représentative du travail effectué par le centre et doit traduire les variations de son activité. Les unités d'oeuvre permettent d'opérer des transferts de coûts soit d'un centre de responsabilité à un autre soit aux produits. Le coût d'une unité d'oeuvre est obtenu en divisant les coûts accumulés sur un centre de responsabilité par le nombre d'unités d'oeuvres correspondant. Une unité d'oeuvre peut être exprimée en unité physique (de temps, poids quantité, volume) ou en unité monétaire.

C. Les informations de base :

Le fonctionnement d'un système de comptabilité analytique nécessite un recueil d'informations de deux ordres : des données monétaires qui correspondent aux charges enregistrées en comptabilité générale et des données physiques servant à rattacher les charges aux produits.

3.3 Les contraintes de mise en oeuvre:

La mise en place d'un système de comptabilité analytique dans une banque est particulièrement difficile et constitue un investissement très coûteux pour celle-ci en raison des spécificités relatives aux établissements bancaires, notamment :

· La multiplicité des produits bancaires: Les produits et services bancaires sont de nature très différente, de plus l'activité bancaire donne naissance à des produits liés, ce qui complique l'approche de la rentabilité par produit.

· La rigidité des coûts bancaires : Les banques sont souvent des entreprises d'une grande taille comportant un grand nombre de structures qui ne participent pas dans l'exploitation bancaire. Ces structures engendrent des coûts indirects qui rendent difficile la mise en place d'un suivi analytique des résultats.

· Le processus de transformation : Cela rend les calculs de rentabilité délicats car il faut résoudre le problème d'affectation des ressources aux emplois.

· La mesure de la rentabilité prévisionnelle de l'activité crédit : est délicate à cause des aléas et imprévus qui peuvent se produire pendant la durée de vie de crédit (défaillance de l'emprunteur, remboursements anticipé... etc.).

· Le mode d'organisation de la banque : Les centres de profit de la banque exercent généralement plusieurs activités, ce qui rend difficile le calcul de la rentabilité par activités, ainsi que par client et segment clientèle. Les agences de la banque ne sont pas spécialisées par marché et à l'intérieur de l'agence les effectifs ne sont pas affectés par marché.

4. L'APPLICATION DE LA METHODE RAROC DANS LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT:

L'application de la méthode RAROC dans le cadre de la gestion du risque de crédit peut s'effectuer dans plusieurs contextes et à plusieurs niveaux :

4.1 La gestion du portefeuille basée sur le couple Risque-Rentabilité:

La gestion des risques et de la rentabilité sont indissociables. D'une part, les risques sont définis par l'instabilité des résultats, d'autre part, la prise de risques est la condition d'une meilleure rentabilité future. Faire confronter ces deux notions a pour vocation de donner une meilleure structure du portefeuille de crédit.

Une première utilisation directe de RAROC est la gestion du portefeuille de crédit en comparant les couples Rentabilité/Risque à plusieurs niveaux (transaction, client, produit, centre de responsabilité...). Cela donne une image globale des opérations et permet de repérer celles qui présentent des RAROC au dessus ou au dessous de l'objectif de rentabilité de la banque.

Dans le portefeuille de la banque, certains engagements sont trop peu rentables étant donnés
les risques qu'ils engendrent, d'autres sont finalement plus rentables qu'il n'y parait compte

tenu de leur faible risque. Le calcul du RAROC pour chacune des transactions en plus qu'il permet de rééquilibrer le portefeuille de manière à accroitre les poids des activités ou des opérations aux dessus de l'objectif fixé , il permet également d'effectuer une analyse dans le but de savoir pourquoi les revenus ne couvrent pas les frais d'exploitation et les risques et de réviser en conséquence la facturation clients et la nature des opérations effectuées avec eux.

4.2 L'allocation des fonds propres:

L'une des fonctions majeures de RAROC est l'utilisation de celui-ci comme outil d'allocation de fonds propres. Il s'agit pour la banque d'affecter pour chaque unité d'affaire et transaction individuelle un montant de fonds propres permettant de couvrir les pertes inattendues.

Les systèmes d'affectation de type RAROC allouent le capital pour deux finalités : le management des risques et la mesure de performance. Pour la fonction de management de risque, l'objectif primordial est la détermination de la structure financière optimale de la banque. Ce processus implique l'estimation de combien le risque (volatilité) relatif à chaque unité d'affaire contribue au risque total de la banque et par conséquent, aux besoins globaux de capitaux de la banque.

Pour la fonction de mesure de performance, l'outil RAROC affecte le capital aux unités d'affaires en tant qu'élément d'un processus pour déterminer le taux de rendement ajusté au risque pour aboutir au calcul de la valeur économique ajoutée (EVA ou economic value added) pour chaque unité d'affaire. Cette dernière mesure le revenu net du coût de capital de l'unité. L'objectif ici est de mesurer la contribution de chaque unité d'affaire dans la valeur de l'actionnaire et de fournir une règle pour une budgétisation efficace du capital et une rémunération au niveau de l'unité d'affaire.

4.3 La tarification différenciée:

La tarification différenciée des crédits consiste à calculer pour chaque crédit un taux d'intérêt tenant compte de ses caractéristiques. Cette approche permet de facturer pour chaque affaire un prix reflétant le coût réel du crédit.

Plusieurs banques utilisent RAROC comme outil de tarification différenciée, permettant la prise en compte non seulement du coût du risque mais aussi le coût de rémunération du capital. En effet, RAROC permet de facturer chaque transaction à un taux d'intérêt compatible avec les objectifs de rentabilité ajustée pour le risque fixés au préalable par la banque.

La démarche est simple : Sachant les objectifs de rentabilité de la banque (RoE ou RAROC cible), il suffit de déterminer le taux client qui permet d'atteindre cet objectif.

L'expression de RAROC peut être donnée par :

t x Encours - CR - C - EL / UL > Raroc*

t est le taux client, CR est le coût de ressources, C est le coût d'opération, EL est la perte moyenne attendue, UL est la perte inattendue et Raroc* la valeur minimale de rentabilité ajustée pour le risque fixée par la banque (le RAROC cible).

Pour que la rentabilité ajustée pour le risque soit acceptable, il faut que:

Raroc*xUL+ EL+ CR+ C t> Encours

Cette équation permet d'avoir un taux seuil sur la base duquel la banque peut facturer la transaction à son client en tenant compte non seulement de la marge qu'elle va tirer de cette transaction mais aussi du risque que cette dernière présente.

L'avantage que la banque peut tirer de l'utilisation d'un outil de tarification tel que RAROC réside dans la tendance de cet outil à attirer les meilleures relations. Dans l'approche RAROC, les entreprises bien notées bénéficient des concours bancaires à des taux relativement bas. Par contre, les entreprises mal notées seront pénalisées en leur appliquant des taux plus élevés. Par conséquent, les premières préfèrent profiter de l'avantage que l'outil RAROC leur procure, quand aux secondes, elles vont chercher des établissements qui n'ont pas encore mis en place un système de tarification ajustée pour le risque.

4.4 Le provision nement ex-ante:

Le provisionnement ex-ante peut-être défini comme une démarche consistant à engager le processus de provisionnement du risque de crédit dès l'octroi d'un concours et non ex-post au moment du passage de celui-ci en Créances Douteuses et Litigieuses. L'estimation de la dotation au provisionnement ex-ante repose sur le calcul du risque de crédit moyen.

En effet, le risque de crédit moyen (ou prime de risque) correspond à la moyenne des pertes constatées sur un cycle économique complet. Cette perte moyenne a pour vocation à être couverte ex ante par les revenus générés par le crédit. En d'autres termes, elle doit être incluse dans la tarification du crédit, afin que les flux provenant du remboursement de l'ensemble des crédits permettent de couvrir cette perte. Il s'agit d'un pré-provisionnement constitué de façon régulière tout au long du cycle économique, réduisant d'autant la volatilité des résultats des établissements de crédit et le risque de défaillance que cela induit.

La mise en oeuvre d'un provisionnement ex-ante reste un sujet très sensible en raison de ses implications fiscales. Il s'agit de constituer des provisions sur la base d'une estimation statistique prévisionnelle de la perte moyenne et non pas sur une constatation réelle des pertes. Or, les provisions connaissent un traitement fiscal spécifique jusqu'à un certain seuil et les banques ne sont pas prêtes à dépasser ces seuils sans contrepartie. L'utilisation de la perte moyenne calculée sur le portefeuille global par la méthode RAROC fournie une bonne mesure du montant qu'il faudrait provisionner de façon ex-ante. Cependant, en période de récession économique, la perte moyenne donne une estimation des provisions bien plus forte que

l'année précédente et la banque va se retrouver dans une situation d'arbitrage entre fiscalité et couverture anticipée de ses pertes.

Les avantages qu'offre le provisionnement ex-ante - notamment la réduction de la volatilité des résultats des banques - ont incité de nombreux pays occidentaux à mettre en oeuvre cette pratique. Les Etats Unis, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Suisse,... sont des exemples de pays qui ont fait un long chemin dans ce domaine.

5. L'APPORT DE LA METHODE RAROC:

5.1 RAROC médiateur entre le chargé d'affaire et l'analyste du risque:

Afin de préserver une certaine indépendance entre le chargé d'affaires et le client, plusieurs banques ont adopté une organisation reposant sur une scission du processus de traitement du dossier de crédit en déléguant l'évaluation du risque à une cellule n'ayant aucun contact avec le client (le pôle risque), en limitant ainsi le rôle du promoteur commercial à l'analyse de recevabilité, le traitement préliminaire et la transmission du dossier au pôle risques. Ce dernier a pour mission d'analyser le risque et de décider l'acceptation ou le refus de l'octroi du crédit. Cette scission de la tâche, a donné lieu à des difficultés de communication entre le pôle risques, cherchant à maîtriser les risques, et les promoteurs commerciaux qui ont pour objectif principal de faire fructifier leur portefeuille clients. Ainsi, les décisions du pôle risques vont souvent à l'encontre des vecteurs de pilotage sur lesquels se basent les commerciaux (volume d'activité, PNB,...). Ces derniers vivent cela comme des freins à leur politique de développement.

Dans ce dialogue de plus en plus difficile, la méthode RAROC a joué le rôle de médiateur entre promoteur commercial et analyste de risque en contribuant de ce fait à une compréhension réciproque. En effet, la méthode RAROC permet d'éviter une réponse exclusive d'acceptation ou de refus d'octroi de crédit. Elle donne ainsi au chargé d'affaires la possibilité de négocier les conditions d'entrer en relation avec le client. Un chargé d'affaire peut par exemple exiger que le client accepte de diminuer son exposition au risque (recueil de garanties supplémentaires) ou d'augmenter le flux des revenus futurs. La dotation de l'analyste de risque et de l'agent commercial d'un outil tel que RAROC participe ainsi à la régulation de leurs comportements dans la mesure où chacun des deux se base sur les mêmes vecteurs : risque et rentabilité.

5.2 La normalisation des pratiques de gestion au sein de l'établissement:

La méthode RAROC participe à la réintégration des actions locales dans le coeur de
l'organisation dans un but de gouvernement par la cohérence. Elle sert à faire accepter le
contrôle et l'accroissement des contraintes tout en normalisant l'exigence de performance.

L'intégration de la méthode RAROC permet non seulement de définir des critères objectifs de jugement des engagements dans une optique de gestion du risque bancaire mais aussi d'homogénéiser les modes d'action professionnelle. Le risque bancaire est objectivé, en fonction des produits et des segments, de façon à laisser le minimum de place à la subjectivité des jugements de chaque commercial1. L'utilisation de RAROC peut assurer donc que les décisions de deux chargés d'études dans deux places différentes, à temps différent seront prises en utilisant les mêmes principes et méthodologie de calcul.

Cette normalisation des pratiques de gestion permettra en outre d'effectuer des comparaisons basées sur plusieurs axes au sein de l'établissement. Ces comparaisons permettront par la suite de repérer les clients ayant des résultats sensiblement inférieurs à la moyenne.

5.3 La rémunération du personnel sur la base du couple Risque/Rentabilité:

Sont nombreuses les banques qui accordent à leurs chargés d'études ou directeurs d'agences des primes en pourcentage fixe du profit réalisé. Cette façon de rémunération peut être jugée non équitable dans la mesure où elle ne tient pas compte du risque pris. De ce fait, ceux qui génère un profit pour un niveau de risque donné vont être récompensés de la même manière que ceux qui génère le même profit mais en prenant un risque plus important. Cette pratique rend le chargé d'études moins exigeant en termes de risque et plus intéressé par le revenu que présente l'affaire.

L'application de la méthode RAROC dans ce contexte peut contribuer à une distribution plus équitable des primes de rendement. Ainsi, le calcul d'un RAROC par agence peut constituer une règle de rémunération adéquate qui incitera les chargés d'études à accorder plus d'attention au risque.

5.4 La mesure de la valeur créée pour l'actionnaire:

Un principe fondamental dans le monde de la finance stipule que les sociétés existent pour faire gagner leurs actionnaires. Par conséquent, une mesure clé de la performance de la gestion est de réussir à créer de la valeur pour l'actionnaire.

RAROC est extrêmement utile pour mesurer le taux de la valeur créée pour l'actionnaire. Certes, nul ne peut prédire avec précision le mouvement du marché ou le prix d'action d'une société. Cependant, il est possible de modéliser la fluctuation théorique attendue d'un cours d'action par diverses mesures de gestion. Bien sûr, la fluctuation théorique peut ne pas correspondre à la fluctuation réelle durant toute une période ; le cours au jour le jour évolue avec le marché, et le marché est soumis à une multitude de forces économiques. Toutefois, dans le long terme, les modèles d'évaluation des cours d'actions peuvent réussir à estimer les mouvements à long terme des cours, car au final les gains d'une société et son risque sont les pilotes les plus importants de son cours d'action.

1 Christophe Godowski - L'assimilation de la méthode RAROC en milieu bancaire

RAROC mesure la valeur créée pour l'actionnaire en comparant le rendement au coût du capital (en prenant ROE comme taux butoir). La théorie de la finance définie le coût du capital comme le rendement net du coût sans risque exigé par les actionnaires. En général, le coût du capital est entre 4% et 5% à long terme. Le Modèle d'Evaluation Des Actif Financier (MEDAF) stipule que le coût du capital des sociétés individuelles varie en fonction de leur sensibilité aux fluctuations du marché (qui représente leur Beta).

RAROC peut calculer le taux de la valeur créée pour actionnaires sur la base du montant de rendement qui a été généré net du coût du capital (taux butoir). Si le taux butoir (hurdle rate) est de 15% est le RAROC est de 18%, les 3% d'excès (ou profits), multipliés par le total du capital économique représentent la valeur ajoutée pour les actionnaires (appelée aussi le profit économique). Par conséquent, toutes les sociétés qui génèrent un RAROC supérieur au taux butoir devraient être poursuivies car elles créent une valeur additionnelle pour l'actionnaire.

6. LES LIMITES DE LA METHODE RAROC :

Malgré ses apports multiples, la méthode RAROC présente quelques limites d'ordre techniques et environnementales:

6.1 La sensibilité de RAROC aux paramètres:

Un outil de type RAROC est très sensible aux paramètres de calcul et aux hypothèses. Les paramètres tels que le taux de défaut et le taux de recouvrement comportent un aspect subjectif et leur calcul repose sur des fondements différents, ceci peut affecter fortement la valeur du RAROC. Les hypothèses sur les projections des utilisations et les règles que la banque peut imposer par prudence ont aussi leur impact significatif sur l'Output du modèle. Le paramètre le plus délicat à déterminer est sans conteste le seuil de confiance qui influe fortement sur le niveau des fonds propres économiques et par conséquence sur le taux de rentabilité du capital.

Cette multiplicité des méthodes de détermination des paramètres a fait du RAROC un indicateur peu significatif dans la comparaison entre établissements, c'est ce que explique Bernard Hubert, le responsable du projet Bâle II à la direction des risques de la Société Générale : « Ce système a quelques défauts, notamment le manque de normalisation des méthodes qui rend difficiles les comparaisons entre établissements ».

Un autre problème qui peut se poser dans ce contexte, concerne la sensibilité de RAROC particulièrement à la notation. En effet, la constitution de classes de risques relève le plus souvent d'une étude statistique historique et de comparaisons avec les données des agences de rating. Or, il s'agit de définir des taux de défaillance prévisionnels sur 15 ans pour des contreparties le plus souvent nationales et non notées par les agences financières. L'amélioration de la précision de ces paramètres prendra plusieurs années, avec la constitution de base de données sur une longue période et la simulation des impacts économiques et politiques.

6.2 La non prise en compte des options cachées:

Les bilans des établissements financiers comportent des options cachées (incorporées) à leurs actifs et à leur passif. L'option cachée la plus connue est le remboursement de l'emprunt par anticipation. Il s'agit d'une option car le client a la possibilité mais non l'obligation de l'exercer.

Le calcul du RAROC ex-ante d'un crédit comportant l'option du remboursement par anticipation supporte une source supplémentaire d'incertitude dans la mesure où l'on ne peut pas savoir si le client exercera cette option et quand il va l'exercer. Une fois l'option exercée, cela implique une perte de rémunération d'une part et une réduction du risque d'autre part. En conséquence, le RAROC calculé verra sa valeur en augmentation ou en diminution et cela en fonction du revenu et du risque écartés.

6.3 Le niveau d'expertise du personnel:

L'utilisation de l'outil RAROC requiert une assimilation de plusieurs concepts, notamment la notation, la modélisation du risque de crédit ainsi que les techniques de réduction du risque. Une mauvaise assimilation de ces notions induira de mauvaises interprétations des résultats par l'utilisateur, ce qui peut lui empêchera de prendre de bonnes décisions.

Au niveau de la notation, une erreur de deux degrés entre BBB- et BB (S&P) multiplie par 3 ou 4 la probabilité de défaillance. Aussi, un retard dans le reclassement des contreparties suite à la dégradation de leurs situations aura un effet significatif sur les résultats. Ce genre d'erreur même s'il n'est pas directement lié à l'outil RAROC conduit souvent à des résultats erronés du modèle.

L'assimilation des différents concepts et l'interprétation des résultats retournés par l'outil RAROC par les collaborateurs est l'un des points clés de la réussite de l'application de cette méthode au sein de la banque. De ce fait il s'avère nécessaire d'assurer une formation complète à l'arrivée des collaborateurs dans le réseau (promotion. reconversion, embauche,...). De plus une information continue est indispensable pour maintenir les compétences des équipes.

6.4 La contrainte du marché

Au delà des limites techniques et humaines, l'application de la méthode RAROC peut être contrainte par des constats spécifiques à l'environnement dans lequel elle sera appliquée.

La surcapacité de l'offre, les contraintes de fonds propres et de rentabilité différentes expliquent la moindre efficience du marché bancaire et limitent d'autant les possibilités de tarification offertes par les outils RAROC. L'application sans discernement de cette méthodologie pourrait se traduire par des pertes de part de marché significatives, notamment sur le marché des PME.

La mise en oeuvre d'une approche RAROC ne doit pas être systématique et à court terme. Le choix de mettre en place un outil couteux tel que RAROC doit intervenir comme une réponse aux besoins réels de l'établissement et en fonction des exigences et contraintes du marché.

CONCLUSION

La méthode RAROC répond à plusieurs besoins et apporte des solutions multiples aux préoccupations du Risk Management. Cependant son application au sein d'une banque est loin d'être aisée ; elle requiert la disponibilité préalable de certains ingrédients indispensables et la participation de tous les collaborateurs, en particulier la direction des risques et la direction de contrôle de gestion.

Dans le chapitre suivant nous allons essayer de toucher l'aspect pratique de la méthode RAROC à travers une étude sur un portefeuille d'engagements réel d'une banque algérienne.

CHAPITRE III : (ETUDEDECAS)

APPLICATION DE LA METHODE RAROC

Dans ce qui précède, nous avons passé en revue les différents aspects théoriques relatifs à la méthode RAROC et à la gestion du risque de crédit en général.

À travers ce chapitre, nous allons mettre en pratique les techniques étudiées en théorie. Dans ce contexte, nous allons essayer d'appliquer la méthode RAROC sur un portefeuille d'engagements d'une banque algérienne en même temps filiale d'un grand groupe mondial, en l'occurrence BNP Paribas El Djazaïr, dans laquelle nous avons effectué notre stage pratique.

Notre étude portera sur le calcul d'un RAROC historique annuel au niveau global, par secteur et par client, sur la période allant du 31/05/2007 au 3 1/05/2008.

Afin de bien présenter notre travail, nous avons scindé ce chapitre en six (06) sections :

· Nous allons commencer par une première section dans laquelle nous exposerons les différents aspects organisationnels liés à la fonction «Risk Management» au sein du Groupe BNP Paribas.

· Dans la deuxième section nous allons présenter le système de notation de BNP Paribas.

· Dans la troisième section nous présenterons le portefeuille sur lequel nous avons effectué notre étude. Nous allons exposer également les différentes étapes et dispositions relatives à la constitution de notre base de données.

· Dans la quatrième section, nous allons aborder la démarche que nous avons suivie pour modéliser le risque de crédit ainsi que les résultats auxquels nous somme parvenus.

· Dans la cinquième section, nous allons présenter la démarche et les résultats relatifs à l'estimation des revenus et coûts d'opérations.

· Enfin, la sixième et dernière section portera sur le calcul de RAROC et l'interprétation des résultats.

SECTION 1:

PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL

Cette première section sera consacrée à la présentation des aspects organisationnels de l'entité Risk Management au sein du Groupe BNP Paribas et le rôle du pôle Crédit Control & Reporting (CC&R) dans lequel nous avons effectué notre stage pratique.

I. LE GROUPE BNP PARIBAS

Créé en 2000 suite à la fusion des deux groupes BNP et Paribas, le groupe BNP Paribas est aujourd'hui un leader européen des services bancaires et financiers, avec une présence significative et en croissance aux États-Unis et des positions fortes en Asie. Le Groupe possède l'un des plus grands réseaux internationaux, avec une présence dans plus de 85 pays et plus de 162 000 collaborateurs, dont plus de 126 000 en Europe. BNP Paribas détient des positions clés dans ses trois domaines d'activité :

· La Banque de Détail, regroupant trois pôles :

· Banque de Détail en France (BDDF),

· Banque de Détail en Italie : BNL Banca Commerciale (BNL bc),

· Services Financiers et Banque de Détail à l'International (SFDI) ;

· le pôle Asset Management & Services (AMS) ;

· le pôle Banque de Financement et d'Investissement (BFI). BNP Paribas SA est la maison mère du groupe BNP Paribas.

II. BNP PARIBAS EL-DJAZAIR

BNP Paribas El Djazaïr est une filiale à 100% de BNP Paribas, créée en 2002. La banque est devenue en moins de 6 ans une des toutes premières banques privées sur le territoire algérien avec des fonds propres avoisinant les huit milliards de DZD. Forte de ces succès, BNP Paribas El Djazaïr s'est engagée dans un programme très ambitieux de construction de plusieurs agences qui couvrent progressivement l'ensemble du pays, en partant d'une base déjà très solide à Alger et ses environs. Le réseau compte actuellement 41 agences. La banque bénéficie aujourd'hui d'un solide partenariat avec Cetelem, filiale du groupe BNP Paribas, dans le domaine des crédits à la consommation. Sa filiale Cardif, dont l'activité est liée au secteur des assurances a quant à elle débuté son activité dès 2006. Enfin, l'activité Leasing, a depuis quelques mois rejoint les différents métiers présents au sein de la Banque en Algérie.

III. L'ORGANISATION DE LA STRUCTURE GROUP RISK MANAGEMENT

Group Risk Management (GRM) est une entité qui a pour mission de garantir à la Direction Générale que les risques pris par la banque sont conformes et compatibles avec son objectif de rentabilité et de notation sur le marché. Cette entité exerce ses fonctions de contrôle en continu, et de manière nettement différenciée de celle de l'audit effectuée périodiquement.

Les pôles et les métiers demeurent responsables pour les risques qu'ils initient. La mission de GRM est de rapporter à la Direction Générale de la Banque, indépendamment des responsables des pôles/ Métiers/ Territoires.

Au sein de GRM, on distingue d'autres entités. Pour chacune on a attribué la mission de gestion et de suivi d'une catégorie de risque, pour l'ensemble des pôles BFI et SFDI. Nous citons essentiellement :

· Counterparty Risk & Financial Institutions (ou CRFI)

· Market and Liquidity Risk (ou MLR)

· Operationnal Risk (ou OR)

· Credit Risk International (ou CRI)

IV. LA STRUCTURE CREDIT RISK INTERNATIONAL (CRI)

Credit Risk International est la structure au sein de GRM qui est chargée de la gestion et du suivi des risques liées aux opérations de crédit à la clientèle de détail et des entreprises.

L'organisation typique de CRI dans un site de BNP Paribas est articulée autour de :

· Un Senior Credit Officer (SCO) - ou deux dans certains cas - responsable de l'équipe de CRI au sein du site et qui interagi à priori dans le processus d'octroi du crédit avec les Métiers (Business) et les lignes clientèle (Client Lines) ;

· Une équipe d'administration du crédit (Credit Control & Reporting ou CC&R); responsable de la validation des entrées dans les systèmes de « Risk Management », afin de servir à un but de reporting des données risque à la maison mère et aux différentes structures de contrôle de conformité.

V. LES MISSIONS DE LA FONCTION CREDITCONTROL & REPOTING

Le dispositif de surveillance et de reporting repose sur la fonction Credit Control & Reporting (CC&R) dont la responsabilité est de garantir en permanence: la conformité des autorisations mises en place aux décisions de crédit, la fiabilité des données contenues dans les rapports et la qualité du suivi des risques pris par la Banque.

Les missions de CC&R sont scindées en :

· Une mission de contrôle du crédit qui inclut les contrôles a priori/de conformité et les contrôles à posteriori/surveillance du risque ;

· Une mission de Reporting.

5.1 La mission de Contrôle du Crédit:

A. Contrôle à priori/de conformité :

· Contrôle des données de la proposition de crédit ;

· Participation au processus d'approbation ;

· Saisie des données risque dans les systèmes ;

· Contrôle de la documentation juridique ;

· Validation des données saisies dans les systèmes ;

· Contrôle de la première utilisation ;

· Contrôle des utilisations irrégulières ;

B. Contrôle à posteriori/surveillance des risques :

· Responsabilité de suivi du risque ;

· Surveillance quotidienne dues risques ;

· Détection et suivi du risque impayé ;

· Surveillance des utilisations en anomalie ;

· Revue annuelle des clients ;

· Suivi des pièces manquantes ;

· Contrôle du suivi de la validité des garanties et autres sûretés.

5.2 La mission de Reporting:

· CC&R doit garantir au profit des lignes de Métiers, des Territoires, de GRM, la production de rapports fiables et complets des risques. Ces rapports peuvent être pour l'usage des régulateurs locaux ou de Paris ;

· Ces rapports de suivi des risques doivent permettre aux Métiers d'être alertés des situations anormales, des échéances à venir, des situations difficiles... etc.

· CC&R doit également produire des rapports thématiques, qui sont des états réalisés ponctuellement à la demande du directeur des risques (SCO), du directeur de territoire, de Métiers... permettant à ces structures d'analyser leurs portefeuilles par : rating, secteur d'activité, type de crédit, montant, durée, capital économique... etc.

SECTION 2:

PRESENTATION DU SYSTEME DE NOTATION DE BNPPARI BAS

La Politique Générale de Notation Corporate constitue le cadre qui définit les principes et la méthodologie de notation des entreprises au sein du Groupe BNP Paribas. Ce dispositif est fondé sur deux données : la Note de Contrepartie et le Taux de Récupération Global (TRG).

Le but de cette section et de présenter les principales procédures et dispositions propre à BNP Paribas en matière de notation des entreprises.

I. LA NOTE DE CONTREPARTIE: 1.1 L'échelle de Notes:

L'échelle de note de BNP Paribas est constituée de douze catégories principales (de 1 à 12) classées en deux groupes:

· Contreparties saines : de 1 à 10

· Contreparties en défaut : 11 et 12

Des échelons matérialisés par l'adjonction des signes + et - permettent, à titre facultatif, de hiérarchiser les contreparties appartenant aux catégories 1 à 10.

Note Qualité de la contrepartie

1

Excellent

2

Très bon

3

Bon

 

4

Satisfaisant

Contreparties saines

5

Moyen

 

Acceptable

7

Médiocre

8

Faible

9

Préoccupant

 

10

Très préoccupant

Contrepartie en défaut

11

Défaut

 

Défaut irréversible

 

Tableau 4.1: Echelle de notation de BNPParibas

Source : Politique générale de notation corporate de BNPParibas

Les critères de défaut :

Les contreparties classées dans la catégorie 11 sont celles pour lesquelles on constate :

· soit (a) un risque probable ou certain de défaut de paiement, susceptible d'entraîner pour la banque un non recouvrement partiel ou total des créances indépendamment de

garanties reçues (ceci inclut donc les emprunteurs dont tout ou partie de la dette présente un risque probable ou certain d'être restructurée en raison de leurs difficultés financières)

· soit (b) l'existence d'un quelconque défaut de paiement (en principal, intérêts ou commissions) non régularisé dans un délai de 3, 6 ou 9 mois suivant le type de créances,

· soit (c) l'existence d'une quelconque procédure contentieuse telle que mesures de protection, redressement, ou assimilées.

Les contreparties classées dans la catégorie 12 sont celles dont la banque estime, en présence d'un cas de défaut (a), (b) ou (c), qu'elles ont une probabilité quasi-nulle de retour en sain. Par définition les contreparties en liquidation judiciaire sont incluses dans cette catégorie.

1.2 La correspondance avec les ratings des agences de notation

Pour chaque note dans l'échelle BNP Paribas, une note équivalente dans les échelles des grandes agences de notation1 a été attribuée. Cette comparaison permet de passer aisément d'une échelle à une autre, ce qui va nous permettre d'exploiter les données statistiques publiées par les agences de rating.

BNPParibas Moody's S&P FITCH IBCA

1+

Aaa

AAA

AAA

1

Aa1

AA+

AA+

1-

Aa2

AA

AA

2+

Aa3

AA

AA-

2

A1

A2

A+

A

A+

A

2-

A3

A-

A-

3+/3/3-

Baa1

BBB+

BBB+

4+/4/4-

Baa2

BBB

BBB

5+/5/5-

Baa3

BBB

BBB-

6+

Ba1

BB+

BB+

6/6

Ba2

BB

BB

7+/7

Ba3

BB-

BB-

7-

B1

B+

B+

8+/8/8-

B2

B

B

9+/9/9-

B3

B-

B-

10+

Caa1

Caa2

Caa3

CCC+
CCC
CCC-

CCC+
CCC
CCC-

10

Ca

CC

CC

10-

C

C

C

11

D

SD/D

DDD/DD/D

12

 

Tableau 4.2: Correspondance indicative avec les échelles de rating
des agences de notation

Source : Politique générale de notation corporate de BNPParibas

1 Standard & Poor's, Moody's et Fitch IBCA

1.3 La méthodologie de notation

A. L'attribution de la Note Contrepartie :

L'attribution de la note de contrepartie résulte d'une analyse en trois étapes : Première étape - Note Intrinsèque :

Une note doit être déterminée pour chaque contrepartie considérée en tant que telle, indépendamment du support apporté par un tiers, en utilisant l'échelle de Notes BNPParibas.

Cette note, appelée Note Intrinsèque, s'apprécie en fonction des catégories de critères suivantes, communes à quasiment toutes les contreparties :

A) Risque de Business :

· Environnement :

· Environnement politique, économique et social du Pays de Business

· Secteur d'activité et positionnement de la contrepartie

· Exposition de la contrepartie au risque environnemental.

· Evaluation du management (notamment qualité et transparence de l'information financière),

B) Risque financier :

· Capacité de remboursement

· Sources de financement.

Deuxième étape - Support :

Une contrepartie peut faire l'objet d'un éventuel support positif (soutien) ou négatif, de la part d'une autre personne morale1 à condition qu'il s'agisse :

· d'un actionnaire direct ou indirect détenant en règle générale au moins une minorité de blocage,

· exceptionnellement, d'une entité sans participation au capital de la contrepartie mais ayant de forts liens économiques avec elle (à justifier).

La prise en compte de l'effet support dans la note de contrepartie requiert l'identification de l'entité de support, qui doit se voir attribuer elle-même une note de contrepartie.

Il ne peut y avoir, par convention, qu'une seule entité de support. Lorsqu'une contrepartie a plusieurs actionnaires à parité, elle doit, en règle générale, être considérée comme ne bénéficiant d'aucun support.

Le support, qu'il soit positif ou négatif, on lui attribue le caractère : `Indéterminé', 'Faible', 'Fort' ou 'Très fort'.

1 Les personnes physiques ne doivent pas être considérées comme entités de support.

Le caractère 'Total' peut être attribué juste pour un support positif. Son usage est réservé aux situations où l'entité de support est légalement indéfiniment et solidairement responsable de toutes les obligations de la contrepartie.

Troisième étape - Note de Contrepartie :

La note de contrepartie résulte de la combinaison de la note intrinsèque et d'un éventuel support. Cette combinaison est fonction de la qualité du support - s'il est positif ou négatif - mais aussi du caractère attribué à ce dernier (Indéterminé, Faible, Fort, ...). Le tableau suivant illustre les différentes combinaisons possibles :

Total

Très fort ou Fort

Très fort ou Fort

Faible ou indéterminé

Faible ou indéterminé

Caractère Combinaison : Note intrinsèque/Note du support

La note de contrepartie du débiteur est égale à la note de contrepartie de l'entité de support

la note de contrepartie du débiteur est comprise entre sa note Intrinsèque et la note de contrepartie de l'entité de support. Plus le support est fort, plus la note de contrepartie est proche de la note de contrepartie de l'entité support. En aucun cas la note de contrepartie n'est égale à la note de contrepartie de l'entité support

La note de contrepartie du débiteur est moins bonne que sa note intrinsèque, quelle que soit la note de contrepartie de l'entité de support. Un support négatif très fort se traduit par une note de contrepartie moins bonne qu'un support négatif fort.

La note de contrepartie du débiteur est égale à sa note intrinsèque

La note de contrepartie du débiteur est égale à sa note intrinsèque

Tableau 4.3 : La combinaison Note intrinsèque / Note du Support B. La prise en compte du risque pays

Aucune contrepartie ne peut s'abstraire de son environnement pays : ce principe conduit à attribuer une note intrinsèque à l'emprunteur en le positionnant par rapport à la note moyenne1 pays et à la note max2 de son pays de business: les contreparties jugées meilleures que la moyenne des contreparties de leur pays peuvent ainsi se voir attribuer une note intrinsèque meilleure que la note moyenne de leur pays de business, en restant toutefois au dessous de la Note Max.

1 La Note Moyenne Pays reflète la probabilité de défaut médiane de l'ensemble des contreparties privées d'un pays, sans tenir compte de la sélectivité du portefeuille de crédit de la banque

2 La Note Max est la meilleure Note Intrinsèque pouvant être attribuée dans un pays donné.

II. LE TAUX DE RECUPERATION GLOBAL (TRG) :

Le TRG reflète, pour chaque facilité, la récupération espérée, en cas de défaut de la contrepartie, par mise en jeu des garanties réelles et personnelles et par recours direct contre l'emprunteur.

Le Taux de Récupération Global caractérise ainsi le risque de non récupération associé à chaque facilité en cas de défaut, quelle que soit la probabilité de survenance de celui-ci, c'est- à-dire quelle que soit la Note de Contrepartie de l'emprunteur.

Toutes les facilités octroyées à la même contrepartie et présentant les mêmes caractéristiques (garanties, rang...) doivent être considérées comme ayant la même espérance de récupération, donc le même Taux de Récupération Global.

Le Taux de Récupération Global dépend :

· de la position de la banque (position senior ou position subordonnée) par rapport aux autres créanciers ;

· du type de facilité et, en particulier, de la structuration éventuelle de la facilité par des garanties réelles ou personnelles ;

· de l'environnement juridique du pays (qui peut être plus ou moins favorable aux créanciers en général et aux banques en particulier) ;

· de la volatilité des actifs.

La pratique conduit à retenir des fourchettes quant aux TRG à appliquer aux types de transactions pour lesquelles la position de BNP Paribas est senior : Par exemple, le TRG retenu pour des lignes en blanc où BNP Paribas est senior est compris entre 15 et 35%, pour des lignes causées bénéficiant d'une garantie sur actifs le TRG est compris entre 50 et 75%. ..etc.

Les positions subordonnées doivent se traduire par des TRG plus faibles que les positions senior.

SECTION 3:

PRESENTATION DU PORTEFEUILLE

Il est utile avant d'entamer notre étude de présenter le portefeuille sur lequel nous avons travaillé et les procédures qui ont permis de disposer d'une base de données compatible avec les objectif de notre étude.

Cette section portera d'abord sur une description des différentes étapes de constitution de notre base de données finale. Elle portera également sur les dispositions relatives à l'attribution des paramètres de risque aux contreparties et enfin, une analyse descriptive de notre portefeuille finale.

I. CONSTITUTION DE LA BASE DE DONNEES:

Notre étude de cas porte sur un portefeuille de crédits accordés par BNP Paribas El-Djazair aux entreprises (Corporate) de différents secteurs d'activité.

Les données relatives à ces engagements ont été extraites de la base de données centrale du Groupe BNP Paribes (CAPRI) par le biais du logiciel de gestion de base de données « Business Objects ». Ce dernier nous a permis d'extraire une base donnée contenant 975 engagements encours à la date du 31/05/2008, que nous avons prise comme date de référence.

La base de données fournit les informations suivantes :

· L'identifiant international de l'entreprise1

· La raison sociale

· La note de la contrepartie

· Le secteur d'activité

· Le type d'engagement

· La date d'autorisation

· La date d'échéance

· Le montant de l'autorisation

· Le montant utilisé

· Le TRG (Taux récupération global) relatif à chaque facilité

· Le TRG Senior Unsecured de chaque contrepartie

A partir de cette base de données, des retraitements ont été faits afin d'obtenir un échantillon plus cohérent avec les objectifs de notre étude. Les retraitements en question ont aboutit à l'élimination de 53 lignes et de disposer en définitif d'un échantillon composé de 922 crédits accordés à 260 entreprises.

1 Par souci de confidentialité, les identifiants et les raisons sociales ont été volontairement effacées de la base de données annexée dans le support magnétique.

Les crédits écartés présentent les caractéristiques suivantes :

· Une utilisation de 0 DA qui rentrent dans le cadre d'une ligne de crédit non confirmée;

· Les autorisations bénéficiant d'un TRG de 100%. Principalement, il s'agit des lignes couvertes par des garanties à première demande émises par des institutions financières internationales de premier ordre.

II. DISPOSITIONS RELATIVES A L'ATTRIBUTION

DES PARAMETRES DE RISQUE:

2.1 Exposition en cas de défaut:

Pour calculer l'EAD dans notre cas, nous avons appliqué les dispositions de la convention interne adoptée au sein du Groupe BNPParibas. Il est à noter que cette dernière distingue entre le calcul de l'EAD pour la détermination du capital réglementaire et son calcul pour le capital économique. Dans le premier cas, les dispositions de la convention ne sont rien d'autre qu'une application directe du texte Bâlois. Cependant, pour le calcul du capital économique, quelques divergences peuvent être constatées.

Trois cas de figure peuvent alors se présenter :

A. Les facilités confirmées :

Il s'agit des facilités qui ont fait l'objet d'un engagement formel et qui ne peuvent pas de ce fait être annulées librement par la banque.

Pour le calcul du capital réglementaire, la part non-utilisée est pondérée à un coefficient de 75% et rajoutée au montant utilisé.

EAD = Utilisation + 75% (Autorisation - Utilisation)

Dans le cas du capital économique, la même démarche a été adoptée. Toutefois, au lieu de 75%, la pondération de la part non-utilisée n'est que de 55%.

EAD = Utilisation + 55% (Autorisation - Utilisation)

B. Les facilités non confirmées :

Il s'agit des facilités sans engagement formel, qui peuvent être dénoncées inconditionnellement ou entraîner à tout moment et sans préavis, une annulation automatique par la banque, par exemple à cause de la détérioration de la qualité de crédit d'un emprunteur.1

1 Texte intégral Bâle2 - Comité de Bâle - §312 - Juin 2004

Dans le cas des facilités non-confirmées, l'hypothèse que l'EAD soit égal au montant utilisé est adoptée par BNP Paribas, que ce soit pour le calcul du capital réglementaire ou pour le capital économique.

C. Les cautions de marché :

Dans le calcul du capital économique, ces engagements bénéficient d'un traitement particulier. L'EAD de chaque caution est égal à un pourcentage (á) de son montant utilisé. Ainsi :

EAD = á * Utilisation

Le tableau suivant donne les coefficients de pondération de chaque catégorie de caution de marché :

Caution

Caution de bonne exécution

Coefficient

15%

Garantie globale de cautionnement

15%

Caution de restitution d'acomptes

10%

Caution de retenue de garantie

10%

Caution de soumission

10%

Caution en cas de sous-traitance de marché

15%

Caution en faveur d'un sous-traitant de marché

15%

Performance bond

20%

Ligne cautions de marché

20%

Cautions de marché diverses

20%

Tableau 4.4: Coefficients de pondération des encours sur cautions de marché

2.2 La probabilité de défaut:

Pour attribuer un taux de défaut moyen à chaque contrepartie, nous avons utilisé le tableau contenu en annexe de la politique de notation du Groupe, qui associe à chaque note une série de taux de défauts (de 1 à 10 ans) calculés sur la base des historiques de défaillances propres au groupe BNP Paribas. De ce fait, il nous a suffit d'associer à chaque contrepartie le taux de défaut moyen à un an qui correspond à sa note.

Toutefois, il s'est avéré être un peu plus compliqué de déterminer les écarts types des taux de défaut. En effet, cette donnée - nécessaire dans l'application CreditRisk+ que nous allons utiliser par la suite - n'est pas fournie par la banque. Le recours à un processus de « matching » avec une autre échelle de notation était la seule solution dans ce cas. A cet effet, nous avons converti les notes de BNP Paribas vers l'échelle de l'agence Standard & Poor's à l'aide de la table de correspondance présentée dans la section précédente. Les écarts types ont été ensuite extraits d'une table établie par l'agence de notation Standard & Poor's.

2.3 La perte en cas de défaut:

Pour le calcul de la Perte en cas de défaut de chaque facilité, il nous a suffit de calculer le complément du Taux de Récupération Global (LGD = 1 -TRG)

Néanmoins, nous avons constaté que notre portefeuille contient des facilités pour lesquelles le TRG n'a pas été attribué. Pour ces crédits nous avons appliqué le TRG senior unsecured de la contrepartie.

Le TRG senior unsecured représente une estimation de la récupération espérée sur une contrepartie sans la prise en compte des garanties. Sauf exceptions, il doit être attribué, comme la note de contrepartie, à chaque contrepartie de BNP PARIBAS et réexaminé à chaque fois que la note fait l'objet d'un réexamen.

III. ANALYSE DESCRIPTIVE DU PORTEFEUILLE

:

Cette analyse portera sur une répartition des entreprises et du volume d'exposition par classe de risque, par secteur d'activité et par type d'engagement.

3.1 Répartition des entreprises:

A. Par classe de risque :

Le tableau et le graphe ci-dessous illustrent la répartition des entreprises selon leurs ratings :

4-

6+

6

6-

7+

7

7-

8+

8

8-

9

10-

11

12

Note

4-

Nombre
1

%
0.38%

6

18

6.82%

6-

16

6.06%

7+

52

19.70%

7

72

27.27%

7-

37

14.02%

8+

7

2.65%

8

22

8.33%

8-

10

3.79%

9

9

3.41%

10-

1

0.38%

11

4

1.52%

12

4

1.52%

Tableau 4.5: Répartition des entreprises par
classe de risque

Figure 4.1: Répartition des entreprises par Classe
de risque

Les remarques pouvant être retirées de cette répartition sont les suivantes :

· Les entreprises dont les notes sont comprises entre (7-) et (7+) représentent plus de 60% de l'ensemble des entreprises

· A l'exception d'une entreprise notée (4-), toutes les autres ont une note supérieure ou égale à (6). Ceci peut être expliqué par la prise en compte de la note pays : l'Algérie étant notée 6, les meilleures entreprises algériennes ne peuvent être mieux notées que cela.

· Les contreparties en défaut (notées 11 et 12) sont de l'ordre de huit (8), elles représentent de ce fait un pourcentage de 3% de l'ensemble des entreprises. Parmi ces

huit entreprises défaillantes on trouve cinq (5) entreprises exerçant dans le secteur « négoce-commerce ».

B. Par secteur d'activité :

Pour affecter les entreprises aux différents secteurs d'activité nous avons fait recours en premier lieu aux codes sectoriels attribués par BNP Paribas aux entreprises. Ces codes étant constitués de six chiffres présentent un degré élevé de précision, ce qui donne une répartition sur des centaines d'activités. Cependant, l'application simplifiée de CréditRisk+ que nous allons utiliser par la suite ne supporte plus que huit (08) secteurs y compris le secteur représentant le risque spécifique. Par conséquent, la solution était de construire notre propre classification qui prend en compte deux critères essentiels : le nombre d'entreprises qui évoluent dans chaque secteur et le niveau d'exposition (EAD) par secteur. Cette démarche nous a permis de répartir les entreprises sur six (06) secteurs plus un que nous avons appelé « Autres » qui englobe toutes les entreprises qui n'ont pu être affectées à l'un des six secteurs. Dans la modélisation, il sera considéré comme le secteur représentant le risque spécifique, c'est-à-dire, que les entreprises qui y sont classées vont être considérées comme indépendantes.

Les sept secteurs sont les suivants :

· Industrie agroalimentaire : comprend les entreprises de production et distribution des produits agroalimentaires ;

· Négoce & commerce : comprend les entreprises d'import/export et celles de distribution des produits de large consommation ;

· Secteur pharmaceutique : comprend les entreprises de production et d'importation de produits pharmaceutiques ;

· BTPH: comprend les entreprises de Bâtiments et Travaux Publics ;

· Distribution automobile : comprend les concessionnaires de différentes marques automobiles ;

· Autres industries : comprend toutes autres industrie hors agroalimentaire ;

· Autres : comprend toutes les entreprises qui n'ont pu être classées dans les autres secteurs.

La répartition des entreprises sur les sept (07) secteurs d'activité est donnée dans le tableau et le graphe ci-dessous :

Secteur

Agroalimentaire

Nombre
22

%
8.46%

Négoce - Commerce

54

20.77%

Pharmaceutique

18

6.92%

Bâtiments & TP

36

13.85%

Distribution Automobile

26

10.00%

Autres industries

47

18.08%

Autres

57

21.92%

TOTAL

260

100%

 

Tableau 4.6 : Répartition des entreprises par
secteur d'activité

Agroalimentaire Autres

Autres industries BTPH

Distribution Automobile Négoce - Commerce Pharmaceutique

Figure 4.2 : Répartition des entreprises par
secteur d'activité

3.2 Répartition du volume d'exposition:

A. Par classe de risque :

La ventilation de l'exposition selon les ratings est illustrée dans le tableau et le graphique suivants :

4-

6+

6

6-

7+

7

7-

8+

8

8-

9

10-

11

12

Note

4-

EAD (en KDA)

584 506.00

%

0.91%

6 +

9499804.32

14.85%

6

12 420 256.16

19.42%

6-

5 586 241.66

8.73%

7+

6 865 215.48

10.73%

7

15 033 485.90

23.50%

7-

6 416 150.70

10.03%

8 +

862 482.15

1.35%

8

3 612 730.09

5.65%

8-

684 506.14

1.07%

9

1 422 333.68

2.22%

10 -

118 035.39

0.18%

11

323 769.00

0.51%

12

531 842.00

0.83%

 

Tableau 4.7: Répartition du volume des
expositions par classe de risque

Figure 4.3 : Répartition du volume d'exposition
par classe de risque

La remarque que nous pouvons faire est que 88% du volume des expositions est reparti sur les entreprises dont les notes sont inférieures ou égales à 7-.

B. Par secteur d'activité :

Le tableau et le graphique suivants représente la répartition du volume d'exposition par secteur d'activité

Secteur EAD (en KDA) %

Agroalimentaire

10

579

825.69

16.54%

Autres

8

374

173.18

13.09%

Autres industries

8

668

249.09

13.55%

Bâtiments & TP

4

601

603.54

7.19%

Distribution Automobile

16

026

597.03

25.06%

Négoce - Commerce

6

385

369.07

9.98%

Pharmaceutique

9

325

541.10

14.58%

 

Tableau 4.8: Répartition du volume d'exposition
par secteur d'activité

mentaire ndustries

tion Automobile - Commerce ceutique

 

Figure 4.4: Répartition du volume d'exposition
par secteur d'activité

C. Par type d'engagement

Notre portefeuille comprend différents types de crédits, que ce soit des crédits du bilan (par caisse) ou des engagements du hors bilan (crédits par signature). Les crédits accordés par la banque sont regroupés en onze (11) catégories:

Les crédits par caisse : crédits à moyen terme, crédit de trésorerie, découverts, facilités de caisse, escomptes et Avances

Les crédits par signatures : acceptations, avals, cautions, ouvertures de crédit documentaire et autres engagements par signature.

Le tableau et le graphique suivants illustrent la répartition du volume d'exposition par type de crédit :

Engagement Acceptation

EAD (en KDA)

5 794 859.57

%

9.06%

Autres crédits par signature

 

250

778.00

0.39%

Aval

 

481

826.09

0.75%

Avance

 

332

894.00

0.52%

Caution

1

976

826.35

3.09%

CMT

13

373

136.55

20.91%

Credit de trésorerie

 

77

969.00

0.12%

Decouvert

9

672

480.25

15.12%

Escompte

2

362

517.00

3.69%

Facilité de caisse

7

933

404.00

12.40%

Ouverture de credoc

21

704

667.88

33.93%

 

Tableau 4.9 : Répartition du volume d'exposition par
type d'engagement

Figure 4.5 : Répartition du volume d'exposition
par type d'engagement

 

SECTION 4:

MODELISATION DU RISQUE DE

CREDIT

La modélisation du risque de crédit nous fournit les deux principaux paramètres de risque de RAROC, en l'occurrence : la perte attendue (EL) et la perte inattendue (UL). Pour estimer ces deux paramètres nous avons utilisé une application simplifiée du modèle CréditRisk+, téléchargeable gratuitement sur le site de Crédit Suisse1.

I. PRESENTATION DE L'APPLICATION CREDITR ISK+

Cette application de « CreditRisk+ » est un classeur MS Excel muni d'une macro complémentaire, qui permet le traitement d'un portefeuille contenant jusqu'à 4000 facilités.

Le classeur est composé de huit (08) feuilles de calcul:


· La première « Control Page » est une page de contrôle, qui permet d'accéder aux
différentes fonctionnalités du modèle.

1 www.csfb.com

· Les pages 2-7 fournissent des exemples afin d'illustrer les différentes options d'utilisation de l'application.

· La huitième page « Blank Template » est une page vide, sur laquelle nous allons introduire nos données.

L'utilisateur doit introduire les inputs suivants :

· Les expositions nettes (EAD ' LGD) ;

· Les taux de défaut moyens ;

· Les écart-types des taux de défaut ;

· Les facteurs de risque (secteurs d'activité).

L'application CreditRisk+ que nous avons utilisé prend en charge l'approche hold to maturity qui permet de prendre en compte des échéances différentes. Elle permet aussi une analyse sectorielle généralisée en affectant une entreprise à plusieurs secteurs d'activité (ou régions géographiques). Cependant, dans notre cas, nous allons nous passer de cette option à cause de la difficulté de sa mise en oeuvre. Nous allons donc affecter chaque emprunteur à un seul secteur d'activité.

Le tableau ci-dessous présente les données du portefeuille telles qu'elles étaient introduites sur la page Blank Template :

Name

Exposure

Mean
Default rate

Default rate

Standard
Deviation

Sector Split

 

Agroa

BTPH

Négo
Com

Distri
Auto

Phar

Autr
indus

1

2 464.41

2.11%

2.00%

0

0

0

0

0

0

1

2

93 930.28

2.11%

2.00%

0

0

1

0

0

0

0

3

3 262.50

21.81%

7.78%

1

0

0

0

0

0

0

4

146 791.38

11.27%

7.78%

0

0

0

1

0

0

0

5

7326.36

3.07%

2.00%

0

0

0

1

0

0

0

6

731.16

1.00%

1.12%

0

1

0

0

0

0

0

7

432.69

3.07%

2.00%

1

0

0

0

0

0

0

8

3 419.20

8.06%

4.44%

0

0

0

0

0

0

1

9

4 855.34

2.11%

2.00%

0

0

1

0

0

0

0

10

176 430.99

3.07%

2.00%

0

0

0

0

1

0

0

11

57 629.31

6.82%

4.44%

0

0

0

1

0

0

0

12

204 339.85

11.27%

7.78%

0

0

0

0

0

1

0

13

30 438.84

3.07%

2.00%

0

0

1

0

0

0

0

14

291 505.61

0.69%

0.99%

1

0

0

0

0

0

0

15

176 121.35

11.27%

7.78%

0

1

0

0

0

0

0

 

Tableau 4.10 : Extrait1 des données introduites dans l'application CreditRisk+

Une fois les données sont bien renseignées, l'utilisateur doit cliquer sur le bouton « Activate model » afin d'afficher la boite de dialogue sur laquelle il pourra renseigner les plages de cellules correspondant à chaque Input (exposition, taux de défaut moyen,...) et celles correspondant aux Outputs (les contributions au risque, les quantiles et la distribution des pertes). On trouve aussi une case à cocher « use sector 1 for specific risk » qui permet de

1 L'intégralité des résultats est disponible sur le support magnétique annexé.

spécifier que le secteur N°1 concerne les entreprises dont le défaut n'est affecté que par un risque spécifique1. Cette boite de dialogue permet également de choisir un niveau de confiance pour le calcul des contributions. Dans notre cas, le seuil de confiance choisi est 99.9%.

Figure 4.6: Boite de dialogue de l'application CréditRisk+

II. LES RESULTATS DE LA MODELISATION:

En cliquant sur le bouton « Proceed », le programme procède à une vérification des données introduites, puis il affiche les résultats sur la page de calcul sous forme de trois tableaux :

· La distribution des pertes

· Les quantiles de la distribution

· La perte attendue de chaque facilité et sa contribution en risque

2.1 La distribution des pertes:

Pour établir la distribution des pertes, le modèle procède à une décomposition du portefeuille à des multiples n de l'unité d'exposition L. cette unité est choisie automatiquement par le modèle (elle est de 20 204 KDA dans notre cas). Par la suite, le modèle associe à chaque montant (nL) une probabilité d'occurrence d'une perte égale à ce montant.

1 Dans notre cas, nous avons pris le secteur « Autres» pour représenter les entreprises affectées uniquement par le risque spécifique.

Le tableau suivant est extrait1 du tableau de la distribution des pertes tel qu'il est retourné par le modèle sur la feuille de calcul :

Figure 4.7 : Distribution des pertes

Exposition Probabilité

 
 

0

0.0016%

 

20

204

0.0019%

 

40

408

0.0031%

 

60

612

0.0051%

 

80

816

0.0073%

 

101

020

0.0106%

 

121

224

0.0147%

 

141

428

0.0187%

 

161

632

0.0255%

 

·
·
·

 

·
·
·

5

253

040

0.0023%

5

273

244

0.0022%

5

293

448

0.0021%

5

313

652

0.0021%

 

Tableau 4.11: Extrait du tableau de
distribution des pertes

L'asymétrie de la courbe et sa queue longue étalée vers la droite nous laisse juger que la distribution des pertes est conforme avec la forme théorique.

Le tableau suivant donne les coefficients d'asymétrie (moment d'ordre 3) et d'aplatissement (moment d'ordre 4) de la distribution des pertes.

Statistique Formule Valeur

 

Coefficient d'asymétrie (Skewness)

1
n

[x --E(x)] 3

a3

1.03

 

Coefficient d'aplatissement

(Kurtosis)

1 [x -- E (x)] 4

na4

-0.44

 

Tableau 4.12: Coefficients d'asymétrie et s'aplatissement de la distribution des pertes

Le Skewness (moment d'ordre 3) étant non nul confirme l'asymétrie de la distribution. La valeur positive du coefficient explique l'étalement de la distribution vers la droite. Tandis que le Kurtoisis (moment d'ordre 4) négatif indique que les queues comptent moins d'observations que dans une distribution gaussienne.

2.2 Les quantiles :

Le tableau des quantiles nous permet d'avoir la valeur de la VaR à différents niveaux de confiance.

1 L'intégralité des résultats est disponible sur le support magnétique

annexé.

CHAPITRE III : (ETUDE DE CAS) APPLICATION DE LA METHODE RAROC

 
 
 
 
 

1514979

 

50

1389320

 
 

75

1 861 011

 
 

95

2 833 334

 
 

97.5

3 253 512

 
 

99

3 770 898

 
 

99.5

4137324

 
 

99.75

4496294

 
 

99.9

4 974 183

 
 

Tableau 4.13 : Tableau des qua nti les

Comme nous l'avons déjà précisé, le niveau de confiance retenu dans notre cas pour le calcul du capital économique et des contributions en risque est 99.90 %.

De la table des quantiles, nous pouvons extraire la VaR à 99.90%

VaR portefeuille = 4 974 183 KDA

La meme table nous fournie la perte attendue (la perte moyenne) du portefeuille.

EL portefeuille = 1 514 979 KDA

À ce stade, il est devenu possible de calculer le montant du capital économique. Celui-ci représente le montant de la perte inattendue (UL) du portefeuille. Il nous suffit donc de soustraire le montant de la perte attendue de la VaR:

UL= VaR - EL

UL portefeuille = 3 459 204 KDA

2.3 La contribution en risque:

Le troisième tableau fourni par le model, nous donne le montant de la perte attendue (EL) et la contribution en risque (RC) de chaque contrepartie. Le calcul des pertes attendues au niveau individuel se fait de la manière suivante :

ULi = RCi - ELi

Le tableau suivant est un extrait1 du calcul des pertes inattendues :

1 L'intégralité des résultats est disponible sur le support magnétique annexé.

Contrepartie

1

EL

52.00

RC

181.00

UL

129.00

2

1 981.93

3 681.00

1 699.07

3

711.55

1302.00

590.45

4

16543.39

37689.00

21 145.61

5

224.92

363.00

138.08

6

7.31

125.00

117.69

7

13.28

96.00

82.72

8

275.59

767.00

491.41

9

102.45

214.00

111.55

10

5 416.43

14765.00

9348.57

11

3 930.32

5 960.00

2029.68

12

23 029.10

69875.00

46845.90

13

934.47

1425.00

490.53

14

2011.39

6213.00

4201.61

15

19848.88

53 758.00

33 909.12

 

Tableau 4.14: Extrait du calcul des pertes inattendues

SECTION 5:

ESTIMATION DES PARAMETRES COMPTABLES

Après avoir calculé les deux paramètres liés au risque, il nous reste d'estimer les deux paramètres comptables : les revenus et les coûts d'opérations.

I. ESTIMATION DES REVENUS:

Dans le calcul des revenus, nous avons adopté l'approche la plus restrictive qui suppose que les commissions quelque soit leur nature doivent être écartées. Ainsi, nous allons nous intéresser à calculer la marge sur intérêts par client et non pas le PNB qui suppose l'intégration des commissions.

1.1 Détermination des intérêts perçus:

Dans cette étape nous allons déterminer le montant des intérêts réels versés par chaque client au cours de la période allant du 31/05/2007 au 31/05/2008.

Grâce au logiciel de gestion de bases de données « Business Object » nous avons réussi à concevoir une base de données contenant les soldes des comptes de produits sur opérations avec clientèle. Cette démarche nous a permis d'avoir le montant des intérêts versés par chaque client au cours de la période étudiée.

Dans le but de calculer un RAROC par secteur nous avons procéder à une consolidation des comptes afin d'obtenir le montant des intérêts perçus de chaque secteur. Le tableau ci dessous illustre la ventilation de ses intérêts :

Secteur

Pharmaceutique

Montant (en DZD)

628 779 860

Agroalimentaire

530

508

930

BTPH

355990740

Négoce-commerce

325

707

290

Distribution Automobiles

760

155

900

Autres industries

474

064

210

Autres

478

396

740

TOTAL

3553603

670

 

Tableau 4.15 : Intérêts perçus par secteur d'activité

1.2 Calcul du coût des ressources:

Cette étape consiste à déterminer le coût de refinancement des crédits par caisse. Dans notre cas ce coût est le taux moyen pondéré des ressources. Pour l'estimer, nous avons procédé comme suit :

Nous avons calculé les intérêts versés par la banque à sa clientèle durant la période étudiée (du 31/05/2007 au 31/05/2008), le tableau suivant illustre la ventilation de ceux-ci.

Compte Montant (en DZD)

Intérêts sur comptes ordinaires créditeurs

19

788

295.62

Intérêts sur livrets ordinaires

38

396

846.52

Intérêts sur comptes créditeurs à terme

145

702

734.32

Intérêts sur bon de caisse et bon d'épargne

29

723

019.71

TOTAL

233

610

896.17

 

Tableau 4.16: les intérêts versés par la banque sur les ressources rémunérées

Par le biais du logiciel « Business Object » nous avons pu obtenir le tableau ci-dessous qui illustre l'évolution des comptes des ressources durant la période étudiée. Sur la base de ces données, nous avons calculé une moyenne pour chaque catégorie de ressources.

Ressources (en MDZD) Comptes ordinaires à vue

Juin-07

29 500.00

Juil-07

29 350.00

août-07

29510.26

sept-07

30446.46

oct-07

30 753.44

nov-07

29515.14

Dépôts de garantie

4425.00

4420.40

4432.42

4 321.99

4 349.13

4384.90

Ressources non rémunérées

33925.00

33770.40

33 942.68

34768.45

35 102.57

33 900.04

CERS

1413.20

1485.54

1518.29

1704.93

1805.58

1866.65

Comptes à terme

5 083.63

5 208.75

5 388.01

4 342.00

4 174.76

6 339.11

Ressources rémunérées

6496.83

6 694.29

6 906.29

6046.93

5 980.34

8205.76

TOTAL

40421.83

40464.69

40 848.97

40815.38

41082.91

42 105.80

 

déc-07 janv-08 févr-08 mars-08 avr-08 mai-08 Moyenne

30614.84

30812.83

30708.12

33539.92

34487.04

35343.78

31215.15

4757.24

4700.23

4782.35

5434.84

5 748.15

6043.68

4 816.69

35372.07

35 513.06

35490.47

38 974.76

40235.18

41 387.46

36 03 1.85

1932.90

1993.48

2 084.81

2 202.13

2 279.83

2424.13

1 892.62

5 749.59

6 943.25

9665.19

12 014.70

11850.81

10 190.15

7 245.83

7682.49

8936.73

11 750.00

14216.83

14130.64

12 614.28

9 138.45

43054.56

44 449.79

47240.47

53 191.59

54365.82

54 001.74

45 170.30

 

Tableau 4.17: Evolution des ressources (de Juin 2007 à Mai 2008)

Le taux moyen des ressources rémunérées peut être obtenu en rapportant le total des intérêts versés par la banque sur ses opérations avec sa clientèle à la moyenne des ressources rémunérées estimée sur la période étudiée.

TMPRr = 233. 61 / 9 138.45 = 2.56%

Mais la banque dans son exploitation utilise non seulement les ressources rémunérées mais aussi les ressources gratuites provenant essentiellement des dépôts à vue1. Celles-ci représentent une proportion de 80% du total des ressources de BNP Paribas El-Djazair.

Pour calculer le TMP de toutes les ressources (rémunérées et non rémunérées), il nous a suffit de faire intégrer les ressources non rémunérées (dépôts à vue et dépôts de garantie) au dénominateur.

Ainsi le taux moyen pondéré des ressources (TMP) sera donné par:

TMP= E Intérêts versés / E Ressources

TMP = 0.52 %

Après avoir déterminé le TMP, l'étape suivante sera de déterminer la maturité de chaque crédit. Pour les crédits accordés avant le 31/05/2007 et échoiront après le 31/05/2008 nous avons pris la maturité égale à une (01) année. Pour les autres crédits, la maturité représente la durée d'exploitation du crédit pendant la période d'étude donnée en année. Elle peut être calculée de la manière suivante :

Nombre de jours d'exploitation

M

365

 

Une fois nous avons déterminé la maturité, l'estimation du coût de ressources mises à la disposition de chaque client devient possible. Pour ce faire, il suffit d'appliquer le taux de 0.52 sur le montant utilisé du crédit multiplié par sa maturité.

Vue que les crédits par signature ne supportent pas un coût de ressource, le TMP sera appliqué uniquement sur crédits par caisse (facilités de caisses, découverts, crédit de trésorerie, CMT, escompte). Le tableau ci-dessous est extrait2 du calcul des coûts de ressources

Type crédit Date Date

d'autorisation d'échéance

Utilisation Maturité Coût de

(KDA) (Année) ressources (KDA)

CMT

2003

12

28

2008

06

03

 

149.00

1

0.77

ESCOMPTE

2008

02

27

2009

02

28

6

600.00

0.25

8.58

CMT

2005

02

16

2013

01

13

17

500.00

1

91.00

CMT

2006

06

22

2012

09

05

52

250.00

1

271.70

FACILITE DE CAISSE

2007

07

12

2008

06

30

18

191.00

0.88

83.24

 

1 Celles-ci peuvent être assimilées à une ressource à un taux de 0%.

2 L'intégralité des résultats est disponible sur le support magnétique annexé.

CMT

200709 11

20120905

56000.00

0.72

209.66

CMT

200606 19

200806 27

2083.00

1

10.83

DECOUVERT

200805 19

200905 31

120 000.00

0.03

17.10

CMT

200705 03

201204 15

13 065.00

1

67.94

FACILITE DE CAISSE

2007 12 17

200803 31

15 153.00

0.29

22.98

DECOUVERT

200704 18

200803 31

73 116.00

0.83

316.84

FACILITE DE CAISSE

200803 09

2008 11 30

36768.00

0.22

41.91

DECOUVERT

2007 12 18

2008 03 31

74434.00

0.27

106.04

DECOUVERT

2007 12 18

200901 31

176 989.00

0.46

421.82

 

Tableau 4.18: Extrait du calcul des coûts de ressources par crédit

1.3 Détermination de la marge sur intérêts:

La marge sur intérêts est déterminée en retranchant le coût de ressources du montant des intérêts versés par le client sur ses lignes du bilan. Cette marge va représenter dans notre cas le seul revenu généré par client.

II. ESTIMATION DES COUTS D'OPERATIONS:

L'estimation des coûts par opération s'est avérée être l'étape la plus compliquée en raison de l'absence d'un système de comptabilité analytique au sein de la structure d'accueil.

Pour estimer le coût d'opération, nous avons fait recours à une démarche simplifiée basée sur l'hypothèse que le coût de chaque crédit soit proportionnel au revenu généré par ce dernier, de ce fait notre démarche va consister à retrancher la même proportion de chaque revenu d'opération. Cette proportion reflète le poids des charges engendrées par les opérations de la banque avec sa clientèle par rapport aux produits générés de ces opérations.

2.1 Les rubriques concernées:

· Les frais de personnel

· Les impôts et taxes

· Les charges de locations

· Les frais de transport et déplacement

· Les charges diverses d'exploitation bancaire

Rubrique Montant (DZD)

Frais de personnel

1

860

424

033.90

Ch. diverses d'exploitation

 

90

853

707.26

Impôts et taxes

 

306

057

474.97

Charges de locations

 

467

865

080.33

Frais de transports

 

212

443

649.44

TOTAL

2

937

643

945.90

 

Tableau 4.19: Répartition des charges de BNP Paribas
El-Djazair (du 31/05/2007 au 31/05/2008)

2.2 Estimation des charges sur opérations avec clientèle

Dans cette étape nous allons supposer une relation linéaire entre les charges et les produits de la banque. Par conséquent, la proportion des charges sur opérations avec la clientèle coïncide avec la proportion des produits générés des opérations avec celle-ci.

E Charges sur opération avec clientèle

= E Produits sur opérations avec clientèle

 
 
 

Total Charges Total Produits

Le tableau suivant illustre le calcul des charges sur opérations avec clientèle :

1 Produits sur opérations avec clientèle

3

730

143

867.82

Total produits

7

094

984

677.00

Proportion des produits sur opérations avec clientèle

 
 

52.57%

Total charges

2

937

643

945.90

1 charges sur opérations avec clientèle

1

544

447

951.55

 

Maintenant qu'on a estimé le total des charges de la banque sur ses opérations avec sa clientèle, l'étape suivante sera de déterminer le coût d'opération par client. Ce coût représente une proportion des revenus générés par chaque client. Celle-ci peut être donnée par :

E Charges sur opération avec clientèle

= 41.40%

E Produits sur opérations avec clientèle

 

Ainsi nous allons retrancher du revenu de chaque crédit une proportion 41.40% qui représentera le coût de ce crédit. Cela suppose que le revenu d'une opération couvre forcement le coût de cette dernière, ce qui n'est pas toujours vrais.

Nous tenons à préciser que notre méthode est basée sur une hypothèse purement arithmétique, qui ne repose sur aucune technique comptable.

SECTION 6:

CALCUL DE RAROC

Après avoir réuni tous les paramètres constituant le RAROC, nous allons à présent procéder à l'application de cette méthode. Pour ce faire, nous allons calculer dans un premier temps un taux butoir (hurdle rate) qui représentera notre objectif de rentabilité. Par la suite, Nous allons calculer le RAROC global du portefeuille, un RAROC par client et par secteur d'activité, pour aboutir à une analyse des résultats, sur la base de laquelle nous tirerons nos conclusions.

I. LE CALCUL DU TAUX BUTOIR (HURDLE RATE):

Le taux butoir que nous avons choisi est le taux de rendement des fonds propres ROE (Return On Equity), la formule de cet indicateur est donnée par :

ROE=

Resultat net

 
 

La ventilation des fonds propres de la banque au 3 1/12/2007 est donnée par le tableau suivant :

LIBELLE

CAPITAL SOCIAL

MONTANT (KDA)

3 500 000.00

RESERVES AUTRES QUE RESERVES DE REEVALUATION

 

463

406.84

FONDS POUR RISQUES BANCAIRES GENERAUX

1

158

281.28

REPORTA NOUVEAU CREDITEUR

1023540.00

BENEFICE DE L'EXERCICE

1

733

190.00

à déduire

 
 

IMMOBILISATIONS INCORPORELLES D'EXPLOITATION

 

53

128.00

FONDS PROPRES DE BASE

7

825

290.11

FONDS PROPRES COMPLEMENTAIRE

 
 

-

à déduire

 
 

PARTICIPATIONS DANS DES BANQUES ET EF

 

15

675.00

FONDS PROPRES NETS

7

809

615.11

 

Tableau 4.20 : Ventilation des fonds propres de la banque au 31/12/2007 Le taux de rentabilité des fonds propres (ROE) est donc de :

ROE = 22. 19%

II. LE CALCUL DE RAROC PORTEFFEUILLE:

Bien qu'au niveau global RAROC ne puisse être considéré comme un outil gestion, son calcul est peut être jugé intéressant pour mesurer la performance globale vu qu'il fournit un indicateur synthétique de la rentabilité ajustée pour le risque au niveau global.

Dans le calcul du RAROC global sur notre portefeuille, nous nous sommes retrouvés devant un constat particulier qui nous a posé un problème d'ordre méthodologique. Il s'agit de la prise en compte ou non des entreprises défaillantes. Celles-ci contribuent avec un pourcentage de 29% dans la VaR du portefeuille, ce qui influera fortement le résultat. De plus nous avons constaté qu'aucune de ces contreparties n'a généré d'intérêts durant la période de notre étude, cela nous laisse supposer que ces entreprises se sont retrouvées en cessation de paiement avant le début de cette période, ce qui pourra justifier leur élimination.

De ce fait, nous avons jugé intéressant de procéder au calcul de RAROC global de deux manières différentes : dans un premier temps nous calculons RAROC en intégrant toutes les contreparties (saines et défaillantes), par la suite nous allons écarter les entreprises défaillantes et voir l'impact de celles-ci sur le RAROC.

Le calcul de RAROC sur le portefeuille incluant toutes les contreparties (saines et défaillantes) est illustré dans le tableau suivant :

LIBELLE Intérêts perçus

MONTANT (KDA)

3 551 371.38

Coût de ressources

 

112

448.15

Marge sur intérêt

3

438

923.23

Coûts

1470

428.07

Perte attendue (EL)

1

514

979.17

VaR (à 99.9 %)

4

974

188.00

UL

RAROC global

3459 208.83

13.11%

 

Tableau 4.21 : Calcul de RAROC du portefeuille global

Avant d'estimer le RAROC sur le portefeuille des entreprises saines, il est utile de présenter quelques données relatives à la contribution des huit entreprises défaillantes dans le risque global du portefeuille

ID

65

Secteur

Autres industries

EL

5 769.00

RC

11 861.00

Contribution dans laVaR

0.24%

115

Négoce-commerce

84 148.20

160 820.00

3.23%

143

Négoce-commerce

52 406.75

82 171.00

1.65%

153

Négoce-commerce

147 515.25

335 143.00

6.74%

165

Négoce-commerce

187 702.50

476 366.00

9.58%

167

Autres industries

71 701.50

128 547.00

2.58%

171

Autres

20 907.00

31 733.00

0.64%

201

Négoce-commerce

115 433.10

223 678.00

4.50%

TOTAL

 

685 583.30

1450319.00

29.16%

 

Tableau 4.22: Contribution des entreprises défaillantes dans le risque global

Le calcul de RAROC global sur les entreprises saines est illustré dans le tableau suivant :

LIBELLE Intérêts perçus

MONTANT (KDA)

3 551 371.38

Coût de ressources

 

108

020.03

Marge sur intérêt

3

443

351.35

Coûts

1

470

428.07

Perte attendue (EL)

 

829

395.87

VaR (à 99.9 %)

3

523

869.00

UL

RAROC global

2694473.13

42.44%

 

Tableau 4.23: Calcul de RAROC global sans prise
des expositions sur les clients en défaut

III. LE CALCUL DE RAROC PAR CLIENT:

Vue le nombre important de contreparties constituant notre portefeuille, nous allons limiter notre étude sur un nombre restreint de clients. Ainsi, notre étude va porter sur le calcul de RAROC pour 25 clients sur lesquels la banque a les expositions nettes les plus importantes. Notons que l'exposition sur ces 25 clients représente 56% de l'exposition totale de la banque sur son portefeuille Corporate. Le tableau ci-dessous illustre le calcul de RAROC de ces clients :

145

Note
6-

Secteur
Distribution Auto

Encours (KDA)

2 020 326.47

Marge (KDA)

101 928.91

Coûts (KDA)

42 198.57

EL (KDA)

29496.77

UL (KDA)

440 133.00

RAROC

7.36%

186

6+

Agroalimentaire

1920 020.28

80 518.09

34420.95

13248.14

192 086.00

18.37%

25

6

Pharmaceutique

1536 393.07

62 180.63

26441.89

15 363.93

182 680.00

12.18%

26

6

Distribution Auto

1 119 578.19

85 277.18

35 960.29

11 195.78

101 743.00

42.10%

168

6+

Distribution Auto

924 195.30

121 785.35

50456.96

6 376.95

49 072.00

152.13%

63

7

Autres industries

832 159.70

67 278.52

28767.39

25 547.30

177 180.00

8.55%

49

7+

Autres industries

698 817.34

48 827.07

20507.53

14745.05

87 544.00

18.65%

242

7

Distribution Auto

659 898.63

13496.67

6073.69

20258.89

120 748.00

-12.77%

80

6

Distribution Auto

647 896.66

14428.78

6085.40

6478.97

39212.00

5.70%

29

7

Agroalimentaire

630 655.75

84 752.50

35 087.54

19361.13

113 739.00

32.11%

189

7

Agroalimentaire

607 405.53

18 322.34

9 174.23

18647.35

107 490.00

-10.69%

261

7

Pharmaceutique

573 408.55

108 837.49

45 880.71

17603.64

94 932.00

58.65%

125

7+

Commerce

571 898.41

22 021.08

9424.67

12067.06

61396.00

1.07%

126

8

Pharmaceutique

563043.51

70878.06

29439.66

38399.57

199071.00

1.89%

74

6

Autres industries

543 709.82

41 855.78

17536.68

5 437.10

25 722.00

93.08%

210

6

Autres industries

520 637.90

75 949.00

31892.63

5 206.38

24 034.00

206.35%

260

7+

Autres industries

468 118.29

21 998.62

9 107.43

9 877.30

43 795.00

8.89%

144

7

Distribution Auto

467 909.96

54434.02

22 783.70

14364.84

69428.00

31.39%

240

7

Agroalimentaire

447892.39

6571.19

2888.97

13750.30

64316.00

-19.91%

56

7

Agroalimentaire

435 281.18

110 065.93

49684.77

13363.13

59 895.00

101.04%

45

6

Commerce

416 877.56

15 580.80

6456.41

4 168.78

16533.00

40.08%

28

6

Distribution Auto

408 597.22

6622.37

2746.55

4085.97

18068.00

-1.50%

194

6

BTPH

393 219.39

81998.97

34897.19

3932.19

15 330.00

378.75%

117

7

Autres industries

381 427.13

22 285.11

9566.10

11709.81

43849.00

3.14%

35

4-

BTPH

371 830.10

42850.13

18688.63

780.84

2946.00

1079.86%

 

Tableau 4.24: Calcul de RAROC par client

IV. LE CALCUL DE RAROC PAR SECTEUR D'ACTIVITE:

Le calcul de RAROC par secteur d'activité permet de repérer les secteurs les plus rentables compte tenu du risque qu'ils génèrent ainsi que ceux qui produisent des risques importants sans procurer la rentabilité souhaitée.

Comme nous avons fait dans le calcul du RAROC global, nous allons d'abord calculer le RAROC de chaque secteur d'activité en intégrant le risque sur les entreprises défaillantes, en suite nous allons le recalculer pour les secteurs dans lesquelles on trouve des contreparties en défaut.

Secteur
Pharmaceutique

Marge

610 383.28

Charges

260 314.86

EL

133 954.71

UL

510 998.29

RAROC

42.29%

Agroalimentaire

501

867. 18

219

630.70

141 540.49

561 966.51

25.04%

BTPH

345

781.89

147

380.17

40520.45

46 058.55

342.78%

Négoce-commerce

317

798.60

134

842.82

696 488.11

858 926.89

-59.79%

Distribution-Auto

752

697. 17

314

704.54

132 556. 17

825 927.83

36.98%

Autres industries

463

878.40

196

262.58

234 303.70

492 512.30

6.76%

Autres

448

749.00

198

056.25

135 615.54

162 818.46

70.68%

Calcul sans prise en compte de l'exposition sur les entreprises défaillantes

Négoce-commerce

321

596.52

134

842.82

109 282.31

167 954.68

46.13%

Autres industries

464

387.90

196

262.58

156 833.19

429 574.80

25.91%

Autres

448

869.80

198

056.25

114 708.54

151 992.45

89.55%

 

Tableau 4.25: Calcul de RAROC par secteur

V. INTERPRETATION DES RESULTATS:

Après avoir calculé le RAROC, nous passons à présent à l'étape la plus importante de notre travail qui consiste en l'interprétation des résultats obtenus.

Nous commençant d'abord par le RAROC global ; le taux de 13,11% obtenu du calcul de celui-ci sur le portefeuille incluant les entreprises en défaut bien qu'il soit inférieur au taux butoir de 22.19%, sa valeur positive nous enseigne que le revenu total net des charges couvre bien le montant de la perte moyenne attendue et cela malgré l'importance des pertes constatées sur les contreparties défaillantes. Cependant, RAROC étant inferieur au taux de rentabilité des fonds propres signifie que le revenu ne permet pas une rémunération du capital au taux de 22.19%.

Concernant le RAROC sur le portefeuille des entreprises saines ; celui-ci est égal à 42.44%, il dépasse donc largement le taux butoir. Le revenu permet dans ce cas de couvrir le risque moyen et de rémunérer les fonds propres au taux de 22.19%. La différence de 20.25% représente la valeur créée en pourcentage. De ce fait le profit économique ou la valeur économique ajoutée (Economic Value Added ou EVA) est donné par :

EVA= Marge - Coûts - EL - UL*22.19% = 545 623.82 KDA

Dans le premier cas, où RAROC est inferieur au taux de rémunération du capital, la différence de - 9.08% représente une destruction de valeur en pourcentage, l'EVA est donc de - 314 082.449 KDA.

Passons à présent au RAROC client ; le calcul de cet indicateur sur 25 clients nous a donné les résultats suivants :

· 4 clients ont un RAROC négatif, c'est-à-dire les marges nettes des coûts d'opérations ne permettent pas de couvrir la prime de risque (la perte attendue).

· 10 clients présentent un RAROC positif mais inferieur au taux butoir, dans ce cas là, le risque moyen est couvert, cependant les flux encaissés ne permettent pas d'atteindre le niveau de rentabilité de 22.19%.

· 11 clients ont un RAROC supérieur au taux butoir ; les revenus générés permettent donc de couvrir le risque moyen et de rémunérer le capital.

Le cas le plus remarquable est celui du client (35) qui présente un RAROC de 1079% ; cela parait aberrant, mais si on observe la note du client on peut déduire que ce taux très élevé peut être expliqué par la prime de risque et la contribution en risque qui sont très faibles et cela grâce à la note exceptionnelle du client (4-), ce dernier étant le seul client à avoir une note inferieure à (6).

Le calcul par secteur d'activité nous permet de repérer deux cas marquants, le premier est le RAROC très élevé du secteur des Bâtiments et Travaux Publiques (343%), cela s'explique par le niveau relativement faible de la perte attendue et la perte inattendue du secteur en question. Ce constat revient principalement aux types de crédits sollicités par les entreprises de ce secteur. En effet, nous avons constaté que les cautions de marché représentent une part très importante des lignes accordées à ce secteur. Comme nous l'avons déjà démontré, ce type de caution bénéficie d'un traitement particulier dans le calcul de l'EAD. La valeur de l'exposition sur ces engagements est égale au montant des utilisations pondéré par des coefficients ne dépassant pas 20%, ceci donne des expositions faibles si on les compare au montant utilisé.

Le deuxième cas est celui du secteur Négoce & Commerce, celui-ci affiche un RAROC de -59% dans le calcul incluant les entreprises défaillantes et une valeur de 46% quand on l'a calculé uniquement sur les entreprises saines. L'interprétation serait évidente si on observe le montant très important de la perte attendue et inattendues relatives aux cinq entreprises défaillantes exerçant dans le secteur commercial celles-ci en plus qu'elles présentent une contribution très importante dans la VaR du secteur , elles n'ont généré aucun revenu durant la période de notre étude.

CONCLUSION

L'application de la méthode RAROC repose sur un processus qui fait intervenir plusieurs cellules de la banque, notamment la cellule « Risk Management » et la cellule « Contrôle de gestion ». La multiplicité des types et des axes de RAROC en plus qu'elle permet à cet outil de trouver une application dans différents domaines, elle donne au gestionnaire des solutions en fonction de ses propres besoins.

CONCLUSION

L'application de la méthode RAROC dans la gestion du risque de crédit apporte de nombreuses solutions aux préoccupations quotidiennes du gestionnaire. Plusieurs banques de renommée internationale ont témoigné de son efficacité et de son importance non seulement en matière de gestion du risque de crédit mais aussi comme outil de mesure de performances.

Cependant, l'adoption d'une telle approche en plus qu'elle requiert des procédures préalables incontournables et très coûteuses à mettre en place, elle suppose que la banque doit être éveillée des limites techniques, humaines et environnementales qui peuvent être à l'origine d'une mauvaise application de cette méthode. Elle suppose également que l'intégration de l'outil RAROC au sein de l'établissement doive se faire avec prudence et d'une manière progressive.

En dehors des dispositions relatives à sa mise en place, RAROC - comme tout modèle de gestion - doit être considéré comme un outil supplémentaire d'aide à la prise de décisions. Ses résultats ne peuvent en aucun cas se substituer à l'avis du gestionnaire, si ce dernier juge qu'ils sont erronés. En définitif, l'efficacité de l'outil RAROC et la qualité de ses résultats dépendent de la manière dont il sera utilisé.

Pour en revenir au contexte national, nous pensons que l'adoption de la méthode RAROC et de toute autre méthode similaire ne peut pas avoir lieu en l'état actuel des choses. L'absence des bases de données informatisées, des systèmes de notation interne et des systèmes de comptabilité analytique au sein des banques algériennes ainsi que le retard de la réglementions algérienne (celle-ci n'étant pas encore en mesure de passer de Bâle I à Bâle II) tous ces éléments constituent un obstacle majeur empêchant les banques algériennes d'adopter toute nouvelle méthode de gestion des risques.

La transition vers un système bancaire moderne bien qu'elle constitue un investissement énorme pour les banques, bien qu'elle soit coûteuse en termes de temps et d'argent, elle est nécessaire et il est temps pour que nos banques réagissent en ce sens.

Dans ce contexte, les banques algériennes sont tenues de constituer et de fiabiliser leurs données historiques des défauts comme une première étape pour adopter une politique de notation qui tiendraient mieux compte des spécificités de l'environnement algérien. Elles sont tenues également de procéder à l'informatisation de leurs données afin de rendre celles-ci facilement accessibles et plus sécurisée. En outre, il est indispensable de mettre en place des systèmes de comptabilité analytique permettant de disposer d'une information comptable minutieuse, nécessaire pour le contrôle de gestion et la gestion des risques. Enfin, le rôle des

autorités de supervision est très important dans ce cadre; ceux-ci doivent tracer un plan de transition de Bâle I à Bâle II et veiller sur le passage commun et progressif des banques vers l'application du nouveau dispositif.

Le fruit de la prise de telles mesures sera l'instauration d'une base solide d'une gestion active des risques qui permettra la mise en place de toute innovation managériale capable d'apporter du nouveau au Risk Management.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES:

· Elie COHEN - Dictionnaire de gestion. Coll .Repères, La decouverte.1997

· Gerard MELYON - Comptabilité analytique - Ed.Bréal - 2004

· H.JACOB & A.SARDI - Management des risques bancaires. Ed AFGES. Paris. 2001.

· Joel BESSIS - Gestion des risques et gestion Actif-Passif des banques. Dalloz. Paris. 1995.

· M.ROUACH & G.NAULLEAU - Le control de gestion bancaire et financier. Ed La revue banque. Paris.1994

· M. DIETSCH et J. PETEY, Mesure et gestion du risque de crédit dans les institutions financières, Ed. REVUE BANQUE. Paris. 2003.

· Thierry RONCALLI, La gestion des risques financiers. Ed. Economica, Paris, 2004

· Zuhayr MIKDASHI - Les banques à l'ère de la mondialisation. Ed Economica. Paris. 1998

ARTICLES:

· Brian J. Ranson - The merit of the journey: a counterpoint to RAROC critics. RMA Journal. Novembre 2003.

· B MARK & W V BISHOP -Risk Adjusted Return on Capital: Getting the Data Infrastructure Right. Teradat Raising Intelligence.2007.

· C. GODOWSKY - L'assimilation de la méthode RAROC en milieu bancaire. CERMAT - IAE de Tours. Université François Rabelais de Tours. Paris. 2004.

· C. JAMES - RAROC Based Capital Budgeting and Performance Evaluation: A Cas Study of Bank Capital Allocation, The Wharton Financial Institutions Center, septembre 1996.

· Culp, Christopher - RAROC Revisited. The Journal of Lending & Credit Risk Management. Mars 2000.

· Haubenstock, Michael J - Linking RAROC to strategic planning. (Risk-Adjusted Return On Capital). The Journal of Lending & Credit Risk Management. 1998.

· J. MATHIS - Fonds propres économiques « Raroc » et gestion bancaire, CEREG,Université Dauphine, 2002.

· J. L. VIVIANI - Mesures de performances ajustées pour le risque (MPAR) et allocation des fonds propres. LARGO, Université d'Angers. 2003.

· Jean DERMINE - Pitfalls in the Application of RAROC in Loan Management. 1998.

· Ninad MAUSKAR - Deriving Business Value from RAROC. Aout 2008.

· Phuong Nga VO THI - Tarification du crédit : qu'apporte le nouveau ratio de solvabilité ? Université d'Orléans - Faculté de Droit, d'Économie et de Gestion. Rue de Blois. 2004.

· Rocky Ieraci - Model Validation:A RAROC Case Study . Standard & Poor's Risk Solutions Decembre 2007.

· S D AGUAIS & L R FOREST JR - The Future of Risk-Adjusted Credit Pricing in Financial Institutions. The RMA Journal. November 2000.

· Thierry RONCALLI - Introduction à la Gestion des Risques. Cours ENSAI de 3ème année 2001.

· Vivien BRUNEL- Risk Adjusted Return On Risk Adjusted Capital (RARORAC).

TRAVAUX UNIVERSITAIRES:

· ABBAOUI Sabir- Modélisation du risque de crédit- Ecole Superieure de Banque, Alger, 2005.

· AMBAR Mohamed - La gestion du risque de crédit par la méthode RAROC - Ecole Supérieure de Banque, Alger, 2007.

· BENNANI HASSAN Yasmine - Les modèles internes dans l'évaluation du risque de crédit - Université RENE DESCARTES, Paris V,2001.

· GUELLATI Rafik - RAROC: Outil de gestion du risque de crédit - Ecole Supérieure de Banque, Alger, 2006.

· SAADAOUI Nassim - Modélisation du risque de crédit dans les établissements financiers - Ecole Supérieure de Bnaque, Alger, 2005.

SITES WEB:

· www.csfd.com

· www.defaultrisk.com

· www.findarticles.com

· www.gtnews.com

· www.standardandpoors.com

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.1: La pondération des encours dans Bâle I 13

Tableau 2.1: Calcul de RAROC pour deux clients de rating différent 26

Tableau 2.2: Matrice de Transition 28

Tableau 3.1: Comparaison entre RAROC transactionnel et RAROC outil de gestion 52

Tableau 4.1: Echelle de notation de BNPParibas 68

Tableau 4.2: Correspondance indicative avec les échelles de rating des agences de notation 69

Tableau 4.3: La combinaison Note intrinsèque / Note du Support 71

Tableau 4.4: Coefficients de pondération des encours sur cautions de marché 75

Tableau 4.5: Répartition des entreprises par classe de risque 76

Tableau 4.6: Répartition des entreprises par secteur d'activité 77

Tableau 4.7: Répartition du volume des expositions par classe de risque 78

Tableau 4.8: Répartition du volume des expositions par secteur d'activité 78

Tableau 4.9: Répartition du volume d'exposition par type d'engagement 79

Tableau 4.10: Extrait des données introduites dans l'application CreditRisk+ 80

Tableau 4.11: Extrait du tableau de distribution des pertes 82

Tableau 4.12 : Coefficients d'asymétrie et s'aplatissement de la distribution des pertes 82

Tableau 4.13 : Tableau des quantiles 83

Tableau 4.14: Extrait du calcul des pertes inattendues 84

Tableau 4.15 : Intérêts perçus par secteur d'activité 85

Tableau 4.16 : les intérêts versés par la banque sur les ressources rémunérées 85

Tableau 4.17: Evolution des ressources (de Juin 2007 à Mai 2008) 85

Tableau 4.18: Extrait du calcul de coûts de ressources par crédit 87

Tableau 4.19: Répartition des charges de BNP Paribas El-Djazair 87

Tableau 4.20 : Ventilation des fonds propres de la banque au 31/12/2007 89

Tableau 4.21: Calcul de RAROC du portefeuille global 90

Tableau 4.22 : Contribution des entreprises défaillantes dans le risque global 90

Tableau 4.23: Calcul de RAROC global sans prise des expositions sur les clients en défaut 91

Tableau 4.24: Calcul de RAROC par client 91

Tableau 4.25: Calcul de RAROC par secteur 92

LISTE DES FIGURES

Figure 1.1: Fonds propres économiques et réglementaires 20

Figure 2.1: Distribution des pertes et VaR 47

Figure 4.1: Répartition des entreprises par classe de risque 76

Figure 4.2: Répartition des entreprises par secteur d'activité 77

Figure 4.3: Répartition du volume des expositions par classe de risque 78

Figure 4.4: Répartition du volume des expositions par secteur d'activité 78

Figure 4.5: Répartition du volume d'exposition par type d'engagement 79

Figure 4.6: Boite de dialogue de l'application CreditRisk+ 81

Figure 4.7: Distribution des pertes 82

LISTE DES ANNEXES

1) Base de données des engagements

2) Calcul de l'encours net

3) Calcul des coûts de ressources

4) Consolidation par contrepartie

5) Utilisation de l'application CreditRisk+.

6) Calcul de RAROC global

7) Calcul de RAROC client.

8) Calcul de RAROC secteur.

Annexes supplémentaires:

1) La réglementation algérienne en matière de gestion de risque de crédit.

2) Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres

TABLE DES MATIE RES

INTRODUCTION 4

CHAPITRE PRELIMINAIRE : GENERALITES SUR LES RISQUES BANCAIRES 6

Section 1 : Nomenclature des risques bancaire 7

1 Risque de crédit 7

2 Risque de marché 9

3 Risque opérationnel 9

Section 2: La gestion des risques bancaire 10

1 Les objectifs de la gestion des risques 10

2 Les étapes de la gestion des risques 10

Section 3: La réglementation prudentielle internationale 12

1 Le comité de Bâle 12

2 L'accord de Bâle de 1988 12

3 Les limites de Bâle I 14

4 Le dispositif Bâle II 14

5 Les fonds propres réglementaires et les fonds propres économiques 18

CHAPITRE I : LA NOTION DE RAROC 21

Section 1: Le concept de mesure de performance ajustée pour le risque 22

1 Définition d'une RAPM 22

2 Les fonctions des RAPM 22

3 Les principales RAPM 23

Section 2: Présentation de RAROC 24

1 Histoire de RAROC 24

2 Définition de RAROC 25

3 Illustration numérique du calcul de RAROC 25

4 Les types de RAROC 26

Section 3: Les paramètres de RAROC 27

1 Les paramètres liés au risque 27

2 Les paramètres comptables 31

CHAPITRE II: LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT PAR LA METHODE RAROC 38

Section 1: La notation interne 39

1 Origine de la notation 39

2 Définition de la notation interne 39

3 Les deux approches de la notation interne 39

4 Les caractéristiques de la notation interne 40

5 La validation du système de notation interne 42

Section 2: La modélisation du risque de crédit 43

1 Les difficultés méthodologiques de la modélisation du risque de crédit 43

2 Les étapes de construction d'un modèle de risque de crédit 44

3 Modèles de défaut Vs modèles MTM 47

4 Les modèles de référence 48

5 La validation des modèles de crédit 50

Section 2: La mise en place de l'outil RAROC 51

1 Les deux approches de RAROC 51

2 Les principaux axes de calcul de RAROC 53

3 La nécessité de la comptabilté analytique pour l'application de RAROC 54

4 L'application de la méthode RAROC dans la gestion du risque de crédit 56

5 L'apport de la méthode RAROC 59

6 Les limites de la méthode RAROC 61

CHAPITRE III : APPLICATION DE RAROC (ETUDE DE CAS) 64

Section 1: Présentation de la structure d'accueil 65

1 Le groupe BNP Paribas 65

2 BNP Paribas El Djazair 65

3 L'organisation de la structure Group Risk Management 66

4 La structure Credit Risk International 66

5 Les missions de la fonction Credit Control & Reporting 66

Section 2: Présentation du système de notation de BNP Paribas 68

1 La note de contrepartie 68

2 Le taux de récupération global (TRG) 72

Section 3: Présentation du portefeuille 73

1 Constitution de la base de données 73

2 Dispositions relatives à l'attribution des paramètres de risque 74

3 Analyse descriptive du portefeuille 76

Section 4: Modélisation du risque de crédit 79

1 Présentation de l'application CreditRisk+ 79

1 Les résultats de la modélisation 81

Section 5 : Estimation des paramètres comptables 84

1 Estimation des revenus 84

2 Estimation des coûts d'opérations 87

Section 6 : Calcul de RAROC 89

1 Le calcul du taux butoir (Hurdle rate) 89

2 Le calcul de RAROC portefeuille 90

3 Le calcul de RAROC par client 91

4 Le calcul de RAROC par secteur d'activité 92

5 Interprétation des résultats 92

CONCLUSION 95

BIBLIOGRAPHIE

LISTE DES TABLES

LISTE DES FIGURES LISTE DES ANNEXES TABLE DES MATIERES






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote