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Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la gestions des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy

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par Bôbakebé Florent SOME
Université de Ouagadougou; UFR/Sciences Humaines; Département de Sociologie - Maîtrise option Sociologie Rurale et du développement 2002
  

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3.4. Organisation sociopolitique du village

3.4.1. Structuration spatiale

La carte sociale que nous avons réalisée dans le village nous laisse comprendre que le village est subdivisé en huit (08) quartiers que sont : Koussougo I, Koussougo II, Napalguè, Sidmiougou, Somlaminsma, Nouroulaye, et Fade-Yir. Il existe une interpénétration soutenue entre ces quartiers. Soulignons que la majorité de ces quartiers tire leur dénomination à partir des villages d'origine des immigrants. Ils indiquent également l'ordre d'arrivée dans l'occupation terrienne de ceux -ci.

3.4.2. Organisation sociale, politique et religieux

3.4.2.1. Structuration du pouvoir local

L'organisation sociale du village de Dibien est fortement liée à celle du village de Bonzan Pougouli qui est le siège du terroir. Signalons au passage que les Pougouli ou encore les phuo, constituent une communauté voisine culturellement à celle des dagara. De ce fait, ils n'ont pas une organisation à pouvoir central à l'image des Mooses. L'organisation du village tourne autour du chef de terre. En effet, la terre à Dibien appartient au clan des Kpantina constitué principalement de deux lignages dont les Puluga, maîtres de la terre (terothina), les Yenu, maîtres de la forge (luria), de la brousse (Kamutina) et de la foudre (teotina). Toutefois, selon nos informations, il existe un troisième lignage qui n'est pas représenté à Bonzan, mais qui fait partie intégrante de ce clan. Il s'agit de des Nyoga qui sont les détenteurs de la magie et des arts divinatoires (pale). Tous les responsables des différents autels partagent l'autorité politique avec le premier d'entre eux, le chef de terre (terotie). Ce dernier fait office de coordonnateur, de lien entre les différentes forces.

L'autorité coutumière est détenue par les Phuo dont l'aîné du lignage est le répondant. Après le décès en 1987 du premier habitant dont le nom n'est plus de souvenir, c'est MALO Halibié qui le succéda. Mais après quinze (15) ans de règne, celui-ci moura en 2002. MALO Bibirè est l'actuel chef des coutumes du village.

Toutefois, il faut souligner que les immigrants ont, de fait, une grande influence sur la pratique de cette autorité. D'ailleurs, ils ont eux-mêmes ont une organisation axée sur un chef. Celui-ci est issu de la lignée du premier immigrant à s'installer dans le village.

3.4.2.2. Structures formelles

  • Dibien à l'instar des autres villages du Burkina Faso, est en plein mutation. Il vit de nouvelles formes de rapports sociaux en matière de coopération. La population évolue de la tradition communautaire basée sur l'entraide spontanée à la modernité coopérative qui implique des enjeux d'une économie de marché. Ainsi, on assiste à la naissance d'associations formelles notamment féminines régulièrement19(*) constituées avec un bureau.
  • En premier lieu on a la mise en place de la Commission Villageoise de Gestion de Terroir (CVGT)20(*) comme structure faîtière avec pour prérogative de fédérer l'ensemble des actions des autres structures. Elle est joue le rôle d'interface du village avec les partenaires et les autres intervenants. Elle est chargée de coordonner toutes les actions de développement.
  • Avec l'essor de la culture du coton que connait le village et la politique qui en découle, on enregistre deux (02) groupements de producteurs de coton (GPC) qui animent ce secteur de production. Outre ces structures organisées et suivies par les agents techniques de la SOFITEX, il existe des groupements villageois féminins (06), d'éleveurs (01), de jeunes (01). 66,7% des chefs de ménage, interviewés, disent appartenir à ces structures dont certains d'entre eux occupent des postes de responsabilité (président, secrétaire général...) et 45% des exploitants simples.
  • Ces organisations paysannes oeuvrent dans des domaines différents qui vont de l'agropastoral au commerce.

* 19 Toutes ces organisations sont constituées selon de la loi n°10/92/ADP du 14 décembre 1992 portant liberté d'association au Burkina Faso et la majorité d'entre elles possèdent leur récépissé de reconnaissance.

* 20 Pendant la période de notre enquête, cette nouvelle structure venait d'être mise en place et attendait toujours son récépissé de reconnaissance des autorités compétentes. Toutefois, nous avons pu faire connaissance avec le bureau.

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