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Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la gestions des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy

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par Bôbakebé Florent SOME
Université de Ouagadougou; UFR/Sciences Humaines; Département de Sociologie - Maîtrise option Sociologie Rurale et du développement 2002
  

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CHAPITRE 4 : SYSTEME FONCIER ET SA DYNAMIQUE

4.1. Système de représentation du foncier

4.1.1. Signification de la terre : une approche socio-anthropologique

L'acteur social, dit Laurent Mucchielli, « agit fondamentalement en fonction du sens qu'il donne aux choses, il est un être des représentations. Ce sens et ces représentations sont construits dans les groupes sociaux auxquels, il appartient, dans lesquels il est socialisé ». C'est dans ce sens que nous avons voulu comprendre le sens que nos informateurs donnent à la terre. Il ressort que la terre est perçue comme un facteur de production, assurant la survie. C'est un trésor en ce sens qu'elle permet de produire des richesses afin d'assurer les besoins vitaux et élémentaires des producteurs. Cette définition est largement partagée par 92,1% de nos enquêtés. 5,2% des enquêtés, tout en soutenant que la terre est d'abord un facteur de production, estiment que c'est sur elle que se reposent les autres RN. Seulement 3,7% définissent la terre comme un intermédiaire qui intercède les voeux, les prières et souhaits des êtres vivants auprès des ancêtres fondateurs du village. C'est là une conception populaire de la terre. La forte proportion des enquêtés à définir la terre comme un facteur de production, une richesse, se justifie sans doute d'une part par le faite que la quasi totalité de nos répondants sont des agriculteurs et des éleveurs, et d'autre part la grande majorité d'entre eux sont des immigrants qui ont donc été éprouvés par les grandes sécheresses et l'aridité des terres de leurs localités d'origine. Cela s'explique également par la pratique dominante de la religion musulmane. En tout état de cause, une chose est claire, dans le village, une observation directe montre que dans la pratique, la représentation magico - religieux de la terre transparaît dans des débats à tout moment et est d'ailleurs la définition fondamentale et dominante de la terre.

4.1.2. Champ et terre : une approche socio-anthropologique différentielle

Les relations entre l'homme et la terre déterminent et définissent des situations complexes qui ont des implications magico religieuses, socio-économiques et politiques intimement interdépendantes.

Se fondant sur le fait que la terre est un facteur de production sur laquelle on investit du travail et du capital pour produire des substances de survie et des richesses, certains de nos répondants sont arrivés à affirmer qu'il faut consentir une différence entre le champ et la terre. En effet, le champ est un espace d'exploitation et de production et la terre serait une notion beaucoup plus large et complexe en ce sens qu'elle prend en compte le champ mais fait appelle à la notion d'`'irrationalité''. C'est ce que cet informateur soutient en ces mots : « pour moi, il faut faire la part des choses, le champ ne peut pas être égal à la terre. Nous les immigrants, nous n'avons pas de terre ici, mais on peut dire que les champs là, ça nous appartient, il y a plus de trente (30) ans que nous les cultivons et exploitons tout ce qui y a la dessus sans problèmes, mais la terre là, c'est pour les Phuo, qui sont les premiers à s'installer ici.... »21(*).

Cette différence établie par nos enquêtés, entre champ et terre qui témoigne d'une approche sociologique du foncier en général, laisse apparaître, les droits d'exploitation, l'usufruit d'une part et la propriété foncière et l'appartenance à un territoire liées à la primauté dans l'installation et l'établissement, l'histoire du peuplement du village de Dibien d'autre part de ce fait la notion de la terre se confondrait à celle du territoire et du terroir. En effet, cette approche différentielle entre champ (lieu de production économique) et terre faite par les producteurs, vient témoigner ou soutenir, qu'au-delà de ces spécificités locales, la terre conserve partout un caractère patrimonial. Elle n'est pas seulement facteur de production économique, mais elle aussi et surtout constitutive de l'identité du groupe qu'elle représente dans sa triple dimension temporelle : notamment son passé, son présent, et son futur. C'est d'ailleurs, pourquoi elle est inaliénable. Cependant cette appropriation exclusive n'exclut pas l'accueil et l'installation des étrangers comme c'est le cas à Dibien.

* 21 Entretien avec S.O, homme, 43 ans, marié polygame, Délégué Administratif de Village et président de la CVGT, réalisé le 28/02/04.

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