WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la gestions des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy

( Télécharger le fichier original )
par Bôbakebé Florent SOME
Université de Ouagadougou; UFR/Sciences Humaines; Département de Sociologie - Maîtrise option Sociologie Rurale et du développement 2002
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5.2. Aperçu général sur l'état des ressources naturelles et des techniques GRN

Dans l'ensemble, tous nos répondants reconnaissent de façon unanime la dégradation progressive des RN dans notre village d'étude.

« Avant, même vingt ans déjà, tout notre alentour était des arbres, les terres étaient très fertiles, mais aujourd'hui, on peut s'asseoir ici et voir Bonzan-Pougouli29(*) », ainsi s'exprimait Mr S.A30(*), un des tous premiers immigrés, pour résumer l'état des ressources naturelles dans le village. De ce propos on peut reprendre avec Bernard TALLET (1997), que des vastes étendus d'espaces infinis, aujourd'hui le village de Dibien connaît un espace fini avec une dégradation importante des terres et des autres ressources naturelles.

L'enquête menée auprès des ménages sur la question confirme cet état de dégradation des ressources. En effet, ils représentent près de 78% des chefs de ménage qui soutiennent la dégradation du couvert végétal. La totalité reconnaît la baisse sensible de la fertilité des sols. Cette tendance est confirmé par les propos du chef de terre M.O31(*) « quand les Mooses sont arrivés, les terres étaient encore fertiles, une petite portion de terre permettait de récolter beaucoup, la brousse était là, il y avait beaucoup d'animaux sauvages, on ne pouvait pas quitter Bonza Pougouli pour aller à Dibien facilement... ». Une forte proportion de 90% de nos répondants soutient la baisse progressive des ressources en eaux et les autres ressources naturelles. (Cf. tableau ci-dessous). Cette vision est renforcée par les propos d'un responsable de groupement en ces mots : « nos animaux n'ont plus rien à manger pendant la saison sèche ni à boire, le seul marigot qui retenait bien l'eau toute l'année, tarit maintenant dès la fin des récoltes »32(*)

Tableau 6 : Aperçu de l'évolution des ressources naturelles selon les CM

 

Pourcentage (%)

Effectif (N)

DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL

 
 

OUI

76,7

23

NON

23,3

7

Total

100

30

BAISSE DE LA FERTILITE DES SOLS

OUI

100

30

BAISSE DES RESSOURCES EN EAU ET LES AUTRES RESSOURCES

OUI

90

27

NON

10

3

Total

100

30

Source : enquête terrain, février - mars 2004

5.2.1. Causes et conséquences de la dégradation des RN 

Si la grande majorité de nos enquêtés reconnaît la dégradation progressive des ressources, nous voulu alors savoir les causes et les conséquences d'une telle situation. En effet, les causes de cet état de fait sont, à des proportions égales des enquêtés, les sécheresses récurrentes, les coupes anarchiques du bois, les feux de brousse, l'augmentation de la population et enfin la non utilisation des techniques modernes CES/AGF.

Pour ce qui est des causes de la baisse de la fertilité des sols, nos enquêtés évoquent dans leur grande majorité la culture extensive (62,2%), l'augmentation de la population (60,0%) donc de la forte demande des terres de culture, les sécheresses récurrentes (72,7%) et la non utilisation des techniques de conservation et de restauration des terres (58,9%). Outre ces causes énumérées notamment par les CM et certains ES (46,2%) estiment que la violation des coutumes, le non respect des calendriers culturaux ont contribué à accentuer les sécheresses.

Pour les autres RN notamment les ressources en eau, la faune et la flore, les mêmes causes ont été énumérées par nos enquêtés avec des variations peu significatives. En effet, les causes sont par ordre d'importance et par groupe cible : les feux de brousse (70% des CM et 57,5% des ES) ; la coupe abusives du bois (60% des CM contre 55,3% des ES) ; la sécheresse (45% des ES et 43,3% des CM). Toutefois, près de 60% des CM estiment que l'exploitation excessive des plantes, qui est une pratique courante dans le village constitue une des causes de la dégradation de ces ressources.

Tableau 7 : Causes de la dégradation des ressources en eau et autres RN

Causes de la dégradation des autres RN  

Chefs de Ménage

Exploitants Simples

Effectif (n)

(%)

Effectif (n)

(%)

SECHERESSE

13

43,3

18

45,0

SURPATURAGE

12

40

11

27,5

COUPE ABUSIVE DU BOIS

18

60

22

55,0

CULTURES EXTENSIVES

16

53,3

18

45,0

FEUX DE BROUSSE

21

70

23

57,5

NON-UTILISATION DES TECHNIQUES MODERNES CES

-

-

12

30,0

EXPLOITATION EXCESSIVE DES PLANTES

18

60

-

-

VIOLATION DES COUTUMES

0

0

4

10,0

AUGMENTATION DE LA POPULATION

0

0

2

5,0

Total

30

40

Source : Enquête de terrain, février-mars 2004

* 29Bonzan Pougouli est un village voisin situé à environ six (06) Km 

* 30 Entretien avec S.A réalisé le 28/03/04 à Dibien

* 31 Entretien avec M.O réalisé le 03/03/04 à Bonzan Pougouli

* 32 Mr P.S, entretien réalisé le 02/03/05 à Dibien

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera