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Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la gestions des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy

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par Bôbakebé Florent SOME
Université de Ouagadougou; UFR/Sciences Humaines; Département de Sociologie - Maîtrise option Sociologie Rurale et du développement 2002
  

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INTRIDUCTION GENERALE

La présente étude se propose d'aborder trois grandes thématiques, à savoir le système foncier, les migrations et dans sa composante migrations internes et la gestion durable des ressources naturelles par l'adoption des techniques appropriées de GRN.

Nous avons choisi de nous pencher sur un tel thème pour plusieurs raisons et constats suivants :

Premièrement, il est établi un constat indéniable, le Burkina Faso se trouve dans une situation de pauvreté5(*) et de précarité avec une économie fondée principalement sur les secteurs de l'agriculture et de l'élevage. En effet, ces deux secteurs dans leur sens le plus large constituent les principaux pourvoyeurs d'emplois et de revenus aux populations rurales. Ils représentent 80% de la population active et procurent 75% des recettes d'exportation au pays. Malheureusement, au-delà des contraintes agro-climatiques, ces secteurs connaissent des rigidités structurelles qui freinent sa modernisation, notamment celles liées à la question foncière. De ce fait, la gestion du foncier demeure une question cruciale. La résolution de cette question est déterminante pour la promotion du développement durable de ces secteurs et partant de l'ensemble du pays. Mais cette question n'est pas toujours abordée avec l'habileté et la rigueur voulues. Si au niveau urbain cette question semble trouvée une résolution (quoiqu'il existe des tensions autour de l'acquisition de parcelles à ce niveau) par les textes de la Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) adoptés au lendemain de la révolution d'août 1983, ce n'est toujours pas le cas au niveau rural. En effet, ces textes ont plutôt suscité des confusions, des ambiguïtés et de mauvaises interprétations, engendrant dans la plupart des cas des conflits entre agriculteurs et pasteurs.

Deuxièmement, on ne peut pas aborder la question foncière dans le contexte burkinabé en occultant les phénomènes migratoires qui constituent un des facteurs déterminants dans les mutations et l'évolution des systèmes agraires. En effet, le Burkina Faso a été historiquement caractérisé par de forts mouvements migratoires tant internes qu'externes. Les migrations internes sont d'une très grande ampleur et généralement mal organisées avec des conséquences en terme d'urbanisation anarchique et de destruction des RN. Or depuis plusieurs décennies déjà, le Burkina Faso connaît de multiples mutations spatiales (dégradation accélérée des ressources naturelles), économiques (apparition d'esprit mercantile et capitaliste dans la gestion du foncier), politiques et juridiques (volonté politique de l'Etat de gérer le foncier à travers la RAF), et sociodémographiques (augmentation de la population, éclatement des unités de production, pression des cadets sur les aînés pour obtenir leur part de terre...). Aujourd'hui, il est sans conteste, l'insécurité foncière gagne les terroirs villageois, et surtout dans l'Ouest du pays et la province du Tuy en particulier.

Enfin, la question de la sécurité foncière est le plus souvent posée comme un facteur contraignant les investissements sur les unités de production, donc un frein à l'adoption des techniques GRN qui, aujourd'hui sont incontournables pour une meilleure production agricole et pastorale. De ce point de vue, elle s'impose comme une condition indispensable à la modernisation de l'agriculture alors même que d'une manière générale, les acteurs au niveau rural se trouvent dans une situation de précarité foncière.

Le choix de la zone de l'Ouest et la province du TUY en particulier, s'explique par ses atouts pour l'économie nationale. Zone cotonnière par excellence, elle est connue pour ses énormes potentialités agricoles à tel enseigne que certains observateurs la qualifiaient de « grenier » du pays. Cependant, l'accroissement de la population dû aux effets conjugués du croît naturel et surtout du flux migratoire, met en péril le patrimoine foncier au point que se pose le problème du devenir de l'agriculture dans la zone.

Le choix de Dibien se justifie principalement par le fait qu'il est une zone de colonisation agricole depuis les années 1970. De cette colonisation agricole découle une rupture démographique où les migrants sont numériquement majoritaires. De plus, une grande partie des migrants n'ont plus de `'liens'' forts avec leurs villages d'origine, soit parce qu'ils n'y repartent plus, ou soit, ils sont descendants et qui sont aux yeux des autochtones comme des « éternels étrangers » pour reprendre l'expression de Michel Benoît (1982). Ce choix se justifie également par la forte pression foncière que connaît le village ; le taux de croissance très élevé (4,1% l'an) et enfin la dynamique économique insufflée principalement par la production massive du coton. La conjugaison de tous ces facteurs présente le village de Dibien comme un fini `'la brousse est fini'', disent les producteurs. D'un espace jadis qualifié d'infini on est passé à un espace fini avec une dégradation continue des ressources naturelles, une érosion continue des sols avec pour conséquence une baisse accélérée de leur fertilité, et une dégradation de la biodiversité.

Enfin, outre, la faible utilisation des outils assez modernes dans la pratique agricole et pastorale ; le niveau d'adoption des techniques de gestion des ressources naturelle dans le sens de l'amélioration, de l'amendement des sols, de la gestion rationnelle et durable des autres RN reste très faible dans le village.

Cette étude se structure en deux grandes parties :

F La première partie nommée `'cadre théorique et méthodologique'' et subdivisée en deux chapitres, présente les aspects théoriques et conceptuels de l'étude. De ce fait, elle fait l'état de la compréhension de la question foncière, des phénomènes migratoires internes et de la problématique d'adoption des techniques GRN et de la gestion des RN, débattues par les différents auteurs en ce qui concerne notamment l'Afrique Subsaharienne, et le Burkina Faso de façon singulière. Cela nous a permis de bâtir notre problématique et d'élaborer nos hypothèse et objectifs.

Cette partie aborde également la démarche méthodologique que nous avons suivie pour collecter et analyser les données afin de répondre à nos objectifs

F La deuxième partie intitulée ``présentation et analyse des résultats'', et présentée en quatre chapitres, aborde dans un premier temps, la présentation de la zone d'étude à travers les caractéristiques physiques, sociodémographiques et socio-économiques. En deuxième lieu, elle fait l'analyse de la maîtrise foncière et du système foncier traditionnel, les structures de gestion foncière, l'état de dégradation des RN, le niveau d'adoption des techniques GRN et les différentes contraintes y afférentes. Enfin elle dégage une compréhension de l'impact de la sécurité foncière sur l'adoption des techniques GRN.

PREMIERE PARTIE

CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

* 5 Le Burkina Faso est classé parmi les pays les moins avancés au monde, avec un PNB par habitant (268$US en 2002) le plus faible au monde et un indice de développement humain (IDH) de 0,302 en 2002 (Rapport IDH, 2003) et une proportion de plus de 46% d'habitants vivant avec moins d'un dollar par jours.

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