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L'acceptabilité et l'accessibilité du dépistage volontaire du VIH/SIDA chez les femmes enceintes dans les 3 zones de sante urbaines de Bukavu et dans la zone de sante rurale de Katana

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par François MUTULA
I.S.T.M./BUKAVU - Licencié en SANTE PUBLIQUE 0000
  

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS :

Au vu des résultats de notre travail, la première hypothèse formulée au départ est confirmée pour l'accessibilité. Les femmes enceintes des zones de santé urbaines de Bukavu et de la ZSR de Katana ont un taux faible d'accessibilité avec un taux d'acceptabilité élevé. Cela se concrétise par :

- 11,6% seulement des femmes enceintes dans les ZSU de Bukavu contre 31,8% en milieu rural avaient passé le test de dépistage au cours de leurs grossesses.

- Pour toutes les femmes enquêtées, seules 68,8% à Bukavu et 85,7% des femmes enceintes de Katana ont accepté le test de dépistage du VIH/Sida.

- Quant à l'accessibilité au test : nous avons constaté que certaines femmes ne connaissaient même pas où se trouvait le centre de dépistage volontaire. Cette catégorie des femmes représentait en ville 38% et en rural 19%. Ceci constitue déjà un premier obstacle à l'acceptabilité du test.

- Un taux non négligeable de 24,8% des femmes enceintes à Katana contre 11,4% en ville sont à plus d'une heure du CDV.

- Le test de dépistage n'est pas gratuit dans cetaines formations sanitaires en ville : seules 69% des femmes enceintes de la ville de Bukavu et 35,3% de la ZSR de Katana le reconnaissent.

- Les centres qui font encore payer le test appliquent pour la plupart un tarif de 2$ comme c'est reconnu par 39,5% des femmes enceintes à Bukavu contre 13,9% à Katana. Ce coût est estimé non abordable par 85,8% des femmes dans la ville de Bukavu contre 98% à Katana. Ceci constitue un obstacle de taille au dépistage volontaire du VIH/Sida.

En effet, si l'on tient compte de notre première hypothèse, les facteurs responsables probables de faible niveau d'accessibilité au test de dépistage du VIH/Sida sont :

1) L'ignorance de ces femmes sur le SIDA : 45,9% des femmes enceintes dans la ville de Bukavu et 48,2% de la ZSR de Katana n'ont pas passé le test VIH au cour de la grossesse car elles étaient ignorantes vis-à-vis de la question. Il en est de même des modes de transmission, des moyens de prévention dont le taux des femmes enceintes les connaissant est inférieur à notre valeur de référence de 70% et l'existence du médicament PTME connue seulement par 19,1% à Bukavu et 57,3% à Katana.

2) Insuffisance des centres de dépistage volontaire du VIH : nous avons constaté qu'il y avait une proportion non négligeable des femmes enceintes qui ne connaissent pas un centre de dépistage du VIH/Sida ; soient 38% en ville de Bukavu et 19% à Katana.

3) La peur d'un éventuel résultat positif : ceci se confirme par 11,3% à Bukavu et 4,1% à Katana qui avaient refusé le test pour cette cause.

Ceci s'explique aussi par le refus de retirer les résultats du test pour 33,6% des femmes de la ville de Bukavu et 18,5% pour la ZSR de Katana et pourtant, toutes celles qui ont accepté les tests devraient aussi retirer leurs résultats.

4) L'inaccessibilité financière 39,5% des femmes enceintes de la ville de Bukavu et 13,9% à Katana confirment que le test est payable et 85,8% à Bukavu et 98% à Katana confirmant que ce coût n'est pas abordable. Celui-ci constitue alors un obstacle au dépistage volontaire du test de VIH/Sida.

Quant à la 2è hypothèse, elle est aussi confirmée :

1) Les femmes enceintes de Katana sont plus ignorantes que celles de la ville de Bukavu en matière de VIH/SIDA, connaissance modes de transmission et modes de prévention 55,2% et 52,1% à Bukavu et 31,1% et 24,8% à Katana. Cependant cette faible connaissance n'influence pas l'acceptabilité et l'accessibilité au dépistage du VIH, elles sont à 85,7% d'acceptabilité contre 68,8% dans les ZSU de Bukavu.

De même 31,8% des femmes enceintes en milieu rural avaient réalisé un test contre 11,6% à Bukavu au cour de la grossesse.

- 71% connaissaient un centre de dépistage du VIH/Sida contre 62% à Bukavu

- 64,7% sont informées de la gratuité du dépistage contre 31% dans la ville de Bukavu

- elles sont à 4,1% à avoir peur du résultat positif contre 11,3% à Bukavu

Tous ces éléments portent à croire que des femmes enceintes de la zone de santé rurale de Katana ne sont pas ignorantes vis à vis du programme PTME.

2) La population de Katana est plus pauvre que celle de Bukavu, 98% des femmes enceintes ont estimé que le coût de 2$ pour un test VIH n'était pas abordable contre 85,8% à Bukavu, la différence retrouvée est significative et elle s'explique par la pauvreté ressentie par la population de la ZSR de Katana.

3) L'inaccessibilité géographique : 24,8% des femmes enceinte de la ZSR de Katana sont à plus d'une heure d'u CDV contrairement à celle de Bukavu qui sont à 11,4%.Le constat qui se dégage de cette situation est qu'il y a inaccessibilité géographique. Pour les femmes enceintes de la ZSR de Katana.

Pour résoudre les problèmes relevés par notre étude c'est-à-dire :

- Un faible taux d'accessibilité des femmes enceintes au dépistage du VIH, celles qui ont déjà réalisé le test VIH au cour de la grossesse (11,6% à Bukavu et 31,8% à Katana),

- L'inaccessibilité financière et géographique pour la ZSR de Katana,

- L'insuffisance des centres de dépistage volontaire du VIH dans les ZSU de Bukavu,

- L'insuffisance dans la connaissance de mode de prévention, de transmission et du programme PTME par les femmes enceintes de toutes ces Zones de santé  ;

- Les obstacles socio-culturels présentés par les femmes enceintes surtout celles de la ZSR de Katana ;

- Et pour améliorer le taux d'acceptabilité qui est satisfaisant pour les ZS concernées par notre étude mais pas celui qui est souhaité(100%) afin de permettre à toute femme enceinte de réduire le risque de transmission du VIH à son enfant.

Nous recommandons ce qui suit :

1. Au gouvernement de la RDC via le Ministère de la santé de :

- Réorienter le programme de lutte contre le VIH/SIDA du pays en tenant compte des aspects socio-culturels des populations congolaises.

- D'implanter des centres de dépistage volontaire et gratuit du VIH et du programme PTME dans toutes les ZS du Pays en veillant à la distance à parcourir et au temps pour atteindre ces services.

2. Aux autorités sanitaires de la province et des Zones de santé de Bukavu et de Katana :

- D'intensifier le programme de sensibilisation pour la prévention du VIH et pour le programme PTME au près des femmes enceintes en y associant leurs maris.

- De veiller à la gratuité des centres de dépistage volontaire.

3. Aux responsables des formations sanitaires de renforcer les séances de sensibilisation sur le sida pendant les CPN et y inviter les maris des femmes concernées.

4. Aux femmes enceintes de fréquenter régulièrement la CPN, de mettre en application les enseignements reçus et d'accepter le dépistage volontaire et gratuit du VIH pour leur intérêt et pour la protection de leurs enfants et de leur entourage.

5. Aux hommes ( maris) : de s'informer davantage sur le VIH/SIDA, d'accompagner leurs femmes à la CPN lorsqu'ils sont invités par les centres de santé et de faire le dépistage volontaire et gratuit ensemble avec leurs femmes pour leur intérêt et pour l'intérêt de leurs familles.

6. Aux associations et organisations locales et internationales impliquées dans la lutte contre le VIH/SIDA dans la région :

D'étendre leurs activités de lutte contre le VIH/SIDA à tous les milieux ruraux et d'évaluer l'impact de leurs actions en respectant la culture de chaque milieu.

7. Aux églises et confessions religieuses : d'intégrer dans leurs programmes de prédication et d'évangélisation des enseignements sur la prévention du VIH/SIDA, sur l'importance d'un test de dépistage volontaire et sur le programme PTME pour toutes les catégories de la population(hommes, femmes et jeunes).

8. Aux maisons de presse écrite, parlée et télévisée : de renforcer l'intégration des programmes en rapport avec la prévention du VIH/SIDA et spécialement pour le programme PTME dans leurs activités.

9. Aux autres chercheurs : Nous ne prétendons pas avoir épuisé ce sujet qui est d'une importance capitale pour la prévention de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l'enfant ni avoir trouvé toutes les solutions aux problèmes posés, c'est ainsi que des études complémentaires sont souhaitables comme :

1° L'évaluation de la qualité de l'éducation sanitaire en matière du VIH/SIDA au sein des formations sanitaires de la ville de Bukavu et de la ZSR de Katana.

2° D'étendre cette étude à d' autres zones de santé de la province du Sud-Kivu.

3° De mener une étude approfondie aux obstacles socio-culturels vis-à-vis du dépistages volontaires associant les femmes enceintes et leurs maris.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984