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Subventions cotonnières des pays développés et distorsions sur le marche mondial : une approche par le modèle vectoriel a correction d'erreur

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par ALAVO O Modeste et AVOUTOU Mathieu
Université d'Abomey-Calavi - Maitrise en Sciences Economiques 2006
  

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B. Approche théorique et empirique de l'impact des subventions sur le marché mondial

Pour bénéficier des éclairages de la flopée de travaux effectués sur ce sujet, un aperçu critique tant des principales réflexions théoriques que des analyses et études empiriques sur l'impact des subventions sur le marché mondial est présenté.

Cette synthèse des diverses analyses sur les effets des subventions et leur estimation n'est sans doute ni exhaustive, ni suffisante. Elle a en revanche la préoccupation majeure de présenter sous un angle critique les grands axes de la multitude des travaux sur le sujet.

1. Approche théorique de l'impact des

Subventions

L'architecture théorique sur les subventions a été ébauchée par Krugman P. et M. Obstfeld (2001). Dans leur démarche, ils ont fait ressortir l'effet des droits de douane sur les prix qui n'est rien d'autre que l'effet inverse de celui des subventions sur les prix. Afin de mieux appréhender l'impact des subventions sur le marché mondial, une attention sera consacrée à celui des droits de douane. Dans la séquence consacrée aux droits de douane nous montrerons comment s'obtiennent les courbes de demande d'importation et d'offre d'exportation sans omettre bien évidemment de montrer les effets du droit de douane.

Supposons qu'il y a deux pays, Nation et Etranger, tous deux consommant et produisant du «coton » qui peut être transporté sans coût entre les pays. Dans chaque pays, le « coton » constitue une industrie compétitive dans laquelle les courbes d'offre et de demande sont fonction du prix du marché. Comme il est normal, l'offre et la demande dans Nation dépendront du prix exprimé en termes de la monnaie de Nation ; l'offre et la demande dans Etranger dépendront du prix exprimé en termes de la monnaie de Etranger. Nous supposons aussi que le taux de change entre les monnaies n'est pas affecté par les mesures de politique commerciale quelle qu'en soit la nature. Nous pouvons donc exprimer les prix sur les deux marchés en termes de la monnaie de Nation.

Le commerce se développera sur pareil marché si les prix avant l'échange sont différents. Supposons qu'en l'absence d'échange, le prix du « coton » soit plus élevé dans Nation, que dans Etranger. Laissons maintenant les pays procéder au commerce international :

Comme le prix du « coton » dans Nation excède le prix dans Etranger, les vendeurs se mettront à expédier du « coton » d'Etranger à Nation. L'exportation du « coton » en augmente le prix dans Etranger et en abaisse le prix dans Nation jusqu'au moment où la différence de prix est éliminée.

Pour déterminer le prix mondial et les quantités échangées, il est commode de définir deux nouvelles courbes : la courbe de demande d'importation pour Nation et la courbe d'offre d'exportation pour Etranger.

Figure 1:Dérivation de la courbe de demande d'importation de Nation.

Source : Economie internationale, Paul R. Krugman et Maurice Obstfeld, 3éme édition

La courbe de demande d'importation est descendante car la quantité d'importation demandée diminue au fur à mesure que le prix s'accroît

Figure 2: Dérivation de la courbe d'offre d'exportation d'Etranger

Source : Economie internationale, Paul R. Krugman et Maurice Obstfeld, 3ème édition

Cette courbe est ascendante car l'offre de biens disponibles pour l'exportation s'accroît au fur et à mesure que le prix monte. L'équilibre mondial se réalise lorsque la demande d'importation de Nation est égale à l'offre d'exportation de Etranger

Figure 3: Equilibre mondial

Source : Economie internationale, Paul R. Krugman et Maurice Obstfeld, 3ème édition

Pw est le prix d'équilibre, celui pour lequel la demande d'importation est égale à l'offre d'exportation d'étranger.

En ce qui concerne l'effet du droit de douane,(03) graphiques sont mis en relief afin d'illustrer ce phénomène

Figure 4: Effets d'un droit de douane

Source : Economie internationale, Paul R. Krugman et Maurice Obstfeld, 3ème édition

Du point de vue de celui qui livre les biens, le droit de douane ressemble tout à fait à un coût de transport. Si Nation impose une taxe de 2$ sur tout boisseau de « coton » importé, les vendeurs se refuseront à y livrer le « coton » à moins que la différence de prix entre les deux marchés soit au moins de 2$.

La figure 4 illustre les effets d'un tarif spécifique de t$ par unité de « coton » (t dans la figure). En l'absence de droit de douane, le prix du « coton » serait égal à Pw à la fois dans Nation et dans Etranger (1 dans le graphique central, qui représente le marché mondial). Avec le droit de douane en place, cependant, les vendeurs ne voudront pas expédier du « coton » d'Etranger dans Nation à moins que le prix dans Nation n'excède le prix dans Etranger d'au moins t$. Si aucune quantité de « coton » n'est transportée, il y aura une demande excédentaire de « coton » dans Nation et une offre excédentaire dans Etranger. Par conséquent, le prix dans Nation augmente et le prix dans Etranger diminue jusqu'à ce que la différence de prix soit t$.

Le droit de douane augmente le prix dans Nation à PT et diminue le prix dans Etranger à PT* = PT - t. Les producteurs de Nation produisent du « coton » à un prix plus élevé, tandis que les consommateurs en demandent moins : de la sorte, une quantité plus faible d'importation est demandée dans Nation (mouvement de 1 à 2 sur la droite MD). Dans Etranger, le prix plus bas conduit à une réduction de l'offre et à un accroissement de la demande : de la sorte, il en résulte une offre plus faible d'exportation (mouvement de 1 à 3 sur la droite XS). Ainsi le volume de « coton » échangé décline de Qw, le volume dans un régime de libre échange, à QT, le volume avec un droit de douane. Au volume d'échange QT, la demande d'importation de Nation est égale à l'offre d'exportation d'Etranger avec PT - PT* = t. On retiendra donc que le droit de douane établi par Nation augmente le prix dans Nation et baisse le prix dans Etranger. Le volume échangé se réduit.

Dans la seconde séquence réservée aux subventions, nous citerons encore l'analyse de Paul R. Krugman et Maurice Obstfeld puis nous passerons à l'analyse théorique proprement dite de l'impact des subventions des Etats-Unis et de l'Union Européenne sur le marché mondial.

En effet, la notion de subvention est abordée par ces auteurs en utilisant le terme subside à l'exportation. Pour ces derniers, le subside à l'exportation est un paiement fait à une firme ou un individu qui vend les biens à l'étranger. Comme le droit de douane, le subside à l'exportation peut soit être spécifique (une somme déterminée par unité vendue) ou ad valorem (une certaine proportion de la valeur exportée).

Lorsque le gouvernement attribue un subside à l'exportation, les vendeurs exporteront le bien jusqu'au point où le prix intérieur excède le prix à l'étranger du montant du subside. - Les effets sur les prix d'un subside à l'exportation sont exactement l'inverse de ceux d'un droit de douane -.

Figure 5: Effets d'un subside à l'exportation

Source : Economie internationale, Paul R. Krugman et Maurice Obstfeld, 3ème édition

Le prix dans le pays d'exportation s'accroît de Pw à Ps. Toutefois, comme le prix dans le pays d'importation tombe de Pw à Ps*, la hausse du prix est moindre que le subside. Dans le pays d'exportation, les consommateurs font une perte, les producteurs font un gain et le gouvernement perd puisqu'il doit faire la dépense correspondant au subside. La perte des consommateurs est la surface a + b ; le gain des producteurs est la surface a + b + c ; le subside du gouvernement est la surface b + c + d + e + f + g. La perte nette du bien être est par conséquent la somme des surfaces b + d + e + f + g. On note que les surfaces b et d représentent respectivement les pertes de distorsion de consommation11(*) et de production12(*) -ce même effet se produit avec le droit de douane-.

Dans la mesure où les exportations américaines représentent 40% des exportations mondiales et que celles de l'UE, 5% -soit pour les pays développés 45% des exportations mondiales- le cadre théorique sous- jacent à notre étude : subventions des pays développés et distorsions sur le marché mondial, repose essentiellement à travers l'analyse néoclassique standard en équilibre partiel, sur la théorie du grand pays (USA + UE) - price maker-. Graphiquement on a la configuration suivante :

Figure 6: Effets des subventions des pays développés sur le prix mondial du coton et les quantités produites

Source : nous mêmes (2006)

Partant d'une situation où le prix mondial est P0w, et les exportations EX0, le grand pays (ici les USA + UE) subventionne ses exportations d'un montant forfaitaire unitaire (S), cela entraîne sur le marché domestique, un relèvement du prix aux consommateurs, qui devront accepter de payer le prix mondial augmenté de la subvention (P1W +S) pour que les producteurs soient indifférents entre vendre sur le marché domestique et exporter. Pour les producteurs, cette subvention (S) a les mêmes conséquences qu'une baisse du coût marginal de production sur les quantités exportées d'un montant identique. Ainsi la courbe d'offre d'exportation de (USA+UE) se déplace vers le bas (passage X0 à X1 sur le marché mondial)13(*) et on enregistre un accroissement du volume des exportations. Etant donné que la courbe de demande mondiale à laquelle font face les Etats- Unis, la Grèce et l'Espagne n'est pas infiniment élastique, les (USA + UE) étant globalement price maker, cette offre excédentaire d'exportation(X1 - X0 = AB + CD) entraîne toutes choses égales par ailleurs une baisse du prix mondial (passage de P0w à P1W). Ainsi, tandis que le prix mondial qui prévaudra sera P1W, l'exportateur des pays riches lui touchera (P1W +S).

La même analyse peut être menée en raisonnant en terme de prix mondial sur le marché domestique (USA + UE). Dans cette optique, pour un même prix mondial, les consommateurs des pays riches paient plus cher le coton (déplacement vers la gauche de la courbe de demande, qui devient D') et, pour un même prix mondial, les producteurs touchent plus (déplacement vers la droite de la courbe d `offre, qui devient O'). Ainsi, tout se passe comme si le nouveau prix d'équilibre d'autarcie était P1a, prix à partir duquel les (USA + UE) deviennent exportateurs. C'est ce jeu qui fausse les règles de la concurrence en incitant à la surproduction. Le schéma ci-dessus étant censé représenter la situation actuelle sur le marché mondial du coton, on s'attend, de façon symétrique, à avoir les effets inverses (réduction des quantités produites et relèvement du prix mondial) dans l'hypothèse d'une réduction des subventions.

* 11 La perte de distorsion de consommation résulte du fait que les consommateurs consomment une quantité trop faible du bien.

* 12 La perte de distorsion de production résulte du fait que la subvention amène les producteurs domestiques à produire une trop grande quantité du bien.

* 13 si on avait le prix domestique en ordonnée sur le marché mondial, c'est la courbe de demande mondiale qui serait déplacée vers la droite. L'effet restant bien sûr le même pour les producteurs des pays riches.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci