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Dynamique des paysages et développement durable dans les préalpes carniques

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par Amelia ROTAR
Université Paris 7 -Denis Diderot - Master 2 2008
  

Disponible en mode multipage

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    Sous la direction de Marianne COHEN

     

    Université Paris 7 Denis Diderot
    en cohabilitation avec
    Muséum National d'Histoire Naturelle
    Institut National d'Agronomie Paris - Grignon

    MASTER 2 Environnement, Milieux, Techniques, Sociétés
    Parcours Paysage, Milieux et Développement Durable

    Année universitaire 2007 - 2008

     

    Dynamique des paysages et développement durable dans les
    Préalpes Carniques

    Amelia ROTAR

    Remerciements

    La réalisation de ce travail n'aurait pas été possible sans le soutien de nombreuses personnes, auxquelles je souhaite témoigner ma reconnaissance.

    Je remercie tout d'abord mon directeur de mémoire, Mme. Marianne COHEN, pour avoir accepté de diriger ce mémoire ; pour m'avoir initié à la recherche ; pour m'avoir fait profiter de son savoir et de son expérience ; pour sa patience et ses conseils, qui m'ont permis de mener à terme ce travail. Je tiens à lui exprimer ma profonde gratitude.

    Je suis reconnaissante à Florence GARLATTI pour ses conseils, son soutien pendant mon stage de terrain, aussi bien que pour le matériel de recherche qu'elle a mis à ma disposition.

    Je suis redevable à toutes les personnes que j'ai rencontré sur le terrain, gr%oce auxquels j'ai réussi à me faire une image complexe de mon terrain d'étude, et qui ont rendu mon travail plus facile (acteurs locaux, agriculteurs, etc.).

    Je remercie ma famille, mes amis proches pour leur soutien sans faille.

    Table de matières

    Introduction

    4

    Chapitre 1. Les concepts

    5

    Chapitre 2. Présentation régionale

    12

    Chapitre 3. Méthodologie

    32

    Chapitre 4. Résultats et interprétation

    .36

    Conclusion

    60

    Références bibliographiques

    61

    Annexes

    66

    Introduction

    Ce travail, réalisé dans le cadre du Master 2 <<Environnement, Milieux, Techniques, Sociétés È, s'inscrit dans le Programme européen << Dynamique des paysages, erosion et développement durable dans les montagnes méditerranéennesÈ répondant à l'appel d'offre du Ministère de l'Ecologie. L'Unité Mixte de Recherche LADYSS <<Dynamiques sociales et recomposition des espaces È, au sein de laquelle j'ai réalisé ce mémoire, développe sa problématique à partir de trois grands axes thématiques. L'Axe 3, << Environnement, Territoires et SociétésÈ (responsables: Marianne COHEN, Nathalie BLANC) est centré sur les questions environnementales et mène, entre autres, des opérations de recherche sur l'interaction entre la dynamique des paysages et le développement durable.

    Dans le premier chapitre, <<Les concepts È, nous allons essayer de réaliser un passage en revue des notions principales que nous allons utiliser dans le cadre de ce travail: le paysage, la dynamique des paysages, le développement durable.

    Le deuxième chapitre, <<Présentation régionaleÈ constitue un essai non-exhaustif de présenter les conditions naturelles et anthropiques de notre terrain d'étude - les Préalpes Carniques, en Italie - aussi bien que les enjeux principaux en matière de paysage, dans la région.

    Ensuite, dans le troisième chapitre, << MéthodologieÈ nous allons expliquer nos méthodes de travail, tout en motivant nos choix.

    Le quatrième et dernier chapitre, <<Résultats et interprétation È, représente un essai d'analyse des résultats obtenus dans le cadre de notre travail, aussi bien qu'un essai de prévoir l'évolution future de certains paysages de la région.

    Ainsi, notre travail cherche à comprendre et analyser la dynamique des paysages dans les Préalpes Carniques, notamment le processus de fermeture apparu depuis quelques décennies, et, en plus, les perspectives de développement durable, dans la région.

    Chapitre 1
    Les concepts

    I. La notion de ÇpaysageÈ

    Le terme de paysage a subi, au fil du temps - depuis sa formulation originaire, jusqu'au présent - une notable évolution, en passant d'une vision principalement contemplative, à une vision dynamique, complexe, en rapport étroit avec l'évolution du territoire.

    Ainsi, parmi les premières définitions du terme (tel qu'on le conna»t et percoit aujourd'hui), on cite celle du Petit Larousse (1974): «étendue de pays qui présente une vue d'ensemble: admirer un paysage», aussi bien que celle du Robert (1977): «Partie d'un pays que la nature présente à une observation».

    Les premières définitions du paysage de l'écologue sont celles de Bertrand et ensuite de Forman et Godron.

    Ainsi, pour Bertrand (de formation géographe), «le paysage est un médi at entre la nature et la société ayant pour base une portion d'espace matériel qui existe en tant que structure et système écologique, donc indépendamment de la perception» (Bertrand, 1975).

    Forman et Godron définissent le terme de paysage dans le premier livre de cours d'écologie du paysage, en suivant la direction de pensée de Bertrand - «un paysage est une portion de territoire hétérogène composée d'ensembles d'écosystèmes en interaction qui se répètent de facon similaire dans l'espace» (1986).

    Une nouvelle tentative de définir le paysage est réalisée par Bertrand & Bertrand (2003): Ç Le paysage n'est pas la simple addition d'éléments géographiques disparates. C'est, sur une certaine portion d'espace, le résultat de la combinaison dynamique, donc instable, d'éléments physiques, biologiques et anthropiques qui en réagissant dialectiquement les uns sur les autres fon du paysage un ensemble unique et indissociable en perpétuelle évolution. [É] Il faut bien préciser qu'il ne s'agit pas seulement du paysage Ç naturel È, mais du paysage total intégrant toutes les séquelles de l'action anthropique.È

    En essayant de réaliser une classification des définitions paysages, on peut distinguer:

    - le paysage objectif - objet des géographes physiciens, notamment des biogéographes (Rougerie, 1969, Bertrand, 1978)

    - le paysage subjectif - tel qu'il est vu à travers les filtres culturels et la sensibilité de l'observateur (Pitte, 1983, Berque, 1990)

    Cependant, les questions d'environnement supposent que soient prises simultanément en compte la dimension objective des paysages, aussi bien que la facon dont ils sont percus, gérés, gouvernés par les acteurs (Luginbuhl, 1989).

    Récemment, l'intérêt accordé au paysage est devenu de plus en plus significatif, phénomène dont la preuve est la position officielle européenne actuelle : Ç soucieux de parvenir à un développement durable fondé sur un équilibre harmonieux entre les besoins sociaux, l'économie et l'environnement [...] notant que le paysage participe de manière importante à l'intérêt général, sur les plans culturel, écologique, environnemental et social, et qu'il constitue une ressource favorable à l'activité économique (...) >> («Convention européenne du paysage», Préambule)

    De plus, cette position est renforcée par les définitions des termes employés dans la Convention: Ç Paysage - désigne une partie de territoire telle que percue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations [...]>>

    La Convention constitue le premier texte législatif sur le paysage, concu et appliqué au niveau européen. Pourtant, il existe des précurseurs de cette Convention, des pionniers législatifs, comme c'est le cas de la loi francaise Ç Paysage >>, de 1993.

    Cette loi - la loi n°93-24 de 1993 - concerne la protection et la mise en valeur des paysages qu'ils soient naturels, urbains, ruraux, banals ou exceptionnels. Elle vient compléter les lois Ç Montagne >> et Ç Littoral >> et est surtout une loi d'aménagement et d'urbanisme.

    La loi ne donne pas de définition du Çpaysage>> et a pour but, en plus de la protection, la gestion du paysage. En effet, les directives de protection et de mise en valeur du paysage établies par le décret d'application (n°94-283) de la loi Ç Paysage>> datant du 11 avril 1994, ont vocation à régir Ç des territoires remarquables par leur intérêt paysager >>, territoires définis par l'Etat en concertation avec les

    collectivités territoriales concernées. Ces directives paysagères sont surtout des instruments de gestion qui doivent être prises en compte dans les documents d'urbanisme. Elles fixent des orientations et des principes fondamentaux concernant la qualité des constructions et les conditions de réalisation des travaux, ainsi que des recommandations.

    L'arrêté du 8 décembre 2000 crée le Conseil national du paysage. Il est institué auprès du ministère chargé des paysages et a pour mission de proposer un plan annuel sur l'évolution des paysages en France ainsi qu'un bilan de la Loi <<Paysage>> et de suggérer des mesures susceptibles d'améliorer la situation des paysages en France.

    II. La dynamique des paysages

    La dynamique des paysages représente l'ensemble des modifications qui ont une influence sur la structure des paysages. D'après Burel et Baudry (1999), «si la structure des paysages peut changer, c'est toujours dans le cadre d'un milieu physique et d'un milieu socio-téchnique donnés. Cet environnement détermine, à un moment donné, les types d'éléments présents et leurs relations avec l'espace».

    Un des éléments principaux est la végétation et sa dynamique, dont les successions végétales et les séries de végétation ont fait l'objet de nombreuses études.

    Ainsi, Clements, 1916, 1936 (in Cohen et al., 2003) avait théorisé les successions végétales et le climax selon une conception holiste et organiciste: l'évolution de la végétation dans son ensemble est comparable à celle d'un organisme, elle tend vers un état d'équilibre unique (monoclimax), déterminé par les conditions stationnelles régionales. Pour Braun -Blanquet (1936), le <<climax>> est l'expression d'un <<équilibre durable entre le climat d'une contrée, son sol et sa végétation >>. Le monoclimax au sens de Clements subi de nombreux remaniements, notamment par la prise en compte de perturbations localement régulières.

    Rameau (1993) reprend cette idée et distingue plusieurs catégories d'essences ligneuses, en fonction de leur comportement dynamique et de leurs stratégies de reproduction:

    vent, recherchant la pleine lumière au stade juvénile et supportant le stress imposé par le macroclimat, avec une formidable et précoce fécondité ; ex : Betula, Salix, Populus, Alnus, etc;

    - les espèces postpionnières, qui interviennent généralement ensuite dans la sylvigenèse et ont comme caractéristiques: croissance rapide, souvent de grande taille, tempérament encore plus ou moins héliophile dans le jeune %oge, fécondité élevée, divers moyens de dissémination; ex : Pinus, Larix, Quercus, Acer, Ulmus, Tilia, Fraxinus , etc. ;

    - les dryades, ou espèces d'ombre à l'état juvénile (germination demandant une lumière filtrée); ex : Fagus, Abies, Picea, Taxus, etc;

    - les nomades - des espèces postpionnières ou dryades pouvant s'installer directement dans un milieu ouvert et jouer un rTMle pionnier; ex : Pinus, Quercus robur, Quercus pubescens, Picea abies, etc.

    Les auteurs contemporains s'accordent généralement pour dire que la conception d'une <<relative stabilité È des communautés forestières terminales constitue le point central des discussions (Otto, 1998 ; Dubois et Riou, 1999).

    Quant à la notion de <<série de végétation È, complémentaire du climax chez Clements, développée par Gaussen (1933) puis Ozenda (1964), elle désigne l'ensemble des groupements qui conduisent à un climax par évolution progressive et de ceux qui en dérivent par dégradation.

    Les défenseurs d'une conception holiste, comme Eugene Odum, voient la succession écologique comme un <<principe ordonné de développement de la communauté dans une direction raisonnablement précise donc prévisible È (Odum, in Goldsmith, 2004).

    Connell et Slatyer, 1977 (in Cohen et al., 2003), dans un modèle fondé sur la compétition, montrent que les espèces des phases pionnières peuvent agir à l'égard de celles des phases ultérieures selon trois modalités: facilitation, tolérance ou inhibition. Ce modèle est assumé, aussi, par Rameau (1993) : << Les espèces pionnières favorisent souvent l'installation d'espèces plus exigeantes (facilitation); parfois, au contraire, des plantes exercent un effet d'inhibition s'opposant, pendant leur durée de vie, au développement d'autres végétaux.È

    Cette vision plutTMt botanique sur la dynamique des paysages est complétée par celle du géographe. Ainsi, Bertrand & Bertrand (2002) affirment que «le système d'évolution d'une unité de paysage, d'un géosystème par exemple, rassemble toutes les formes d'énergie, complémentaires ou antagonistes, qui en réagissant dialectiquement les unes sur les autres, déterminent l'évolution générale de ce paysage.»

    Plus loin, Bertrand & Bertrand (2002) réalisent une typologie dynamique des paysages, en classant les géosystèmes en fonction de leur évolution et en englobant de ce fait tous les aspects des paysages. Cette typologie tient compte de 3 éléments: du système d'évolution, du stade atteint par rapport au climax, du sens général de la dynamique (progressive, régressive, stabilité), et en s'inspirant, donc, de la théorie de bio-rhexistasie de H. Erhart. On distingue, ainsi, 7 types de géosystèmes, regroupés en deux ensembles dynamiques différents:

    Les géosystèmes en biostasie - activité géomorphologique faible ou nulle:

    - les geosystèmes climaciquesÈ, plésioclimaciquesÈ ou subclimaciquesÈ - les géosystèmes paraclimaciquesÈ

    - les géosystèmes dégradés à dynamique progressive

    - les géosystèmes dégradés à dynamique régressive sans modification importante du potentiel écologique

    Les géosystèmes en rhexistasie - la géomorphogenèse domine la dynamique globale des paysages:

    - les géosystèmes à géomorphogenèse naturelle È

    - les geosystemes régressifs à géomorphogenèse liée à l'action anthropique.

    La dynamique des paysages est, donc, un phénomène assez complexe, qui touche de nombreuses dimensions spatiales et sociales. Pour cette raison, aussi bien qu'afin de simuler les répercussions des décisions des divers acteurs, touchant l'utilisation des terres, le fait de prévoir l'évolution des paysages est tout a fait nécessaire.

    III. Le concept de Ç developpement durable È

    Le développement durable est défini comme Òla capacité à répondre aux besoins des generations présentes sans compromettre celle des generations futures à satisfaire les leursÓ (le Rapport Bruntland, 1987).

    Ce concept s'appuie sur 3 dimensions: lÕenvironnement, le social, et l'économique (Fig. 1).

    Fig. 1. Les 3 dimensions du développement durable (Source : www.artisanat.fr)

    Les conclusions du Rapport Bruntland ont ete reprises par lÕONU et ont servi de socle à la preparation du Sommet de la Terre de Rio, en 1992,

    première conference internationale à effectivement

    reunir partenaires du Nord et du Sud autour des problematiques du developpement durable.

    LÕouvrage de M. Jollivet (2001) est egalement un préalable nécessaire à tout questionnement sur le développement durable, dont il rappelle lÕorigine et les fondements. Il présente différentes applications possibles de ce concept par plusieurs disciplines, en restant malheureusement assez théorique. La réflexion de C. Bouni (1998) sur la construction dÕindicateurs susceptibles de Ç mesurer »

    le degré d'adéquation et les efforts à réaliser pour se conformer aux principes du développement durable, permet de compléter la vision de ce concept.

    Ainsi, en terme d'indicateurs quantitatifs du développement durable, on distingue l'indice de progrès véritable (IPV), qui a été calculé pour la première fois aux Etats-Unis en 1994 et qui prend en considération des éléments comme: la consommation finale des ménages, les services domestiques et volontaires, les services provenant des biens durables, la consommation nette de capital et dette extérieure, le coüt des inégalités sociales, ainsi que d'autres coüts sociaux, le coüt des pollutions locales, les pertes en terre agricole, forêts et marais, les ressources non renouvelables, ainsi que des autres coüts environnementaux (source : d'après The Genuine Progress Indicator 1950-2002).

    L'impossibilité de recueillir les données nécessaires au calcul de cet indice dans le cas de notre terrain nous empêche de calculer cet indice dans le cadre de notre travail. Pourtant, nous avons trouvé utile de le mentionner, afin de montrer la façade plus prat ique, moins Çthéorique È, donc, du concept de Ç développement durable È, aussi bien que ses implications.

    La notion de Ç paysage È est directement associée à celle de Ç développement durable È, surtout par la prisme de la gestion des paysages: Ç Gestion des paysages - comprend les actions visant, dans une perspective de développement durable, à entretenir le paysage afin de guider et d'harmoniser les transformations induites par les évolutions sociales, économiques et environnementalesÈ («Convention européenne du paysage «, Chapitre 1, Article 1)

    Chapitre 2

    Présentation régionale

    I. Localisation

    Les Préalpes Carniques s'étendent sur deux tiers du secteur préalpin italien (fig. 2), dans le cadre de la région autonome Friuli - Venezia - Giulia, à l'ouest du fleuve Tagliamento, et ont un relief qui peut atteindre des cotes assez élevées (ex. Monte Cavallo, 2251 m).

    notre terrain

    Fig. 2. La région Friuli - Venezia Giulia (source : www.malignani.ud.it)

    riviè re Ar2ino

    fleuve
    Tagliamento

    Fig. 3. Notre terrain d'etude - les communes de Forgaria nel Friuli et de Vito d'Asio (source :

    Google Earth)

    II. Cadre naturel

    II.1. Morphologie et lithologie

    Les formes de relief

    predominantes sont en rapport etroit avec les groupes lithologiques presents; ainsi, on peut en distinguer 3 types principaux (Piano Territoriale Regionale, 2007):

    - un relief à stratification evidente, caracterise par des aretes discontinues, aussi bien que par la presence de roches dolomitiques (ex. Monte Raut, 2025 m);

    - un relief de type «mur», aux aretes constantes, et aux roches calcaires, present sur la plus grande partie du territoire;

    -un relief ayant une morphologie assez modérée et un aspect colinéaire, due à l'érosion et aux roches terrigènes et marnes arénacées (donc, du flysch), dans les Préalpes Carniques Méridionales.

    D'une manière générale, la topographie préalpine carnique se révèle accidentée, avec des versants escarpés, mais il y a aussi un relief aux versants modérément pointus et fréquemment traversés par des vallées étroites, oà la dense couverture végétale détient un rTMle important comme amortisseur du relief.

    La strate lithologique, dominée par des roches calcaires, est située directement sur les fonds des vallées. Les vallées, à leur tour, se présentent, d'une manière générale, fortement creusés, avec des fonds des vallées d'ampleur limitée.

    Des larges surfaces montrent des manifestations évidentes de karst superficiel - ex. Piancavallo, Monte Ciaurlec (fig. 4). De plus, il faut mentionner l'existence de nombreuses grottes, dont certaines accessibles au public (par exemple, la Grotte de Pradis).

    De plus, le paysage est marqué par la présence des nombreuses failles visibles (fig. 5) et de la forte sismicité de cette région (le dernier grand séisme a eu lieu en mars 1976).

    Fig. 4. Des lapiés dans une forét de hétre Fig. 5. Faille visible (clichés : A. ROTAR)

    Le territoire préalpin est caractérisé par la présence diffuse de phénomènes d'éboulement, notamment dans les communes de Clauzetto et Frisanco, aussi bien que par un très élevé risque séismique. (Piano Territoriale Regionale, 2007)

    Ainsi, lorsque sur le terrain, nous avons pu constater les phénomènes liés aux glissements de terain (fig. 6), notamment les très nombreuses ravines et de l'érosion torrentielle. En réponse à ces phénomènes d'érosion, de massifs travaux d'entretien (fig. 7) ont été réalisés, des travaux qu'on peut voir partout dans la région, notamment associés des routes.

    Fig. 6. Ancien glissement de terrain (frana) Fig. 7. Des travaux de génie civil pour empécher la

    chute des roches, au bord de la route Regina Margherita (clichés : A. ROTAR)

    II. 2. Réseau hydrographique

    Le réseau hydrographique (qui inclut plusieurs lacs) présente un caractère torrentiel prédominant (fig. 8.), alimenté par des ruissellements superficiels, aussi bien que par des eaux de source. La pente des fleuves est assez forte, en étant en diminution progressive jusqu'au secteur de la plaine. Le transport des matériaux solides est considérable; pendant les phases des crues, des matériaux grossiers sont transportés, et puis abandonnés, lorsque le débit diminue.

    Fig. 8. La vallée de l'Arzino, en amont de Forgaria nel Friuli - caractérisée par de très grandes
    variations du débit d'eau - comme preuve, le lit de la rivière, très large, par rapport au niveau d'eau
    pendant les périodes d'eaux basses, comme c'est le cas du mois de février (cliché : A. ROTAR)

    Une preuve de plus de ce caractère torrentiel la constitue le taux de variation du débit des rivières, comme c'est le cas du torrent Arzino (fig. 9.)

    Débits annuels de l'Arzino (1953-1994)

    Maximum

    5580,01

    Minimum

    1545,18

    Moyenne

    2482,46

    Ecart-type

    715,59

    Variance

    28,83

    Fig. 9. Débits moyens annuels de l'Arzino (Source: ENEL, in Garlatti, 2007)

    II.3. Spécificité climatique et influence sur le paysage

    Un trait climatique particulier de la région est la dépression des limites d'altitude; c'est un problème typique des régions caractérisées par un taux élevé de précipitations (fig. 11) - des climats aux caractéristiques océaniques ou maritimes, avec des précipitations supérieures à 1600-1800 mm / an. La profondeur des vallées alpines, en plus de la pluviométrie élevée, cause un abaissement substantiel de la température moyenne (fig. 10), ce qui détermine la limite actuelle des certains arbres, de 1700 m, la plus basse de tout l'arc alpin italien (oà les marges sont de 2400 m et parfois même de 2550 m). Au-delà de cette limite, il n'y a que des buissons et des prés. Une telle spécificité rend l'agriculture de montagne régionale assez difficile, puisque la vigne, culture privilégiée dans la région colinéaire, n'arrive pas à pousser dans les fonds des vallées alpines, tandis qu'elle est cultivée avec succès dans d'autres territoires alpins, comme, par exemple, Trentino-Alto Adige, Valtellina, Valle d'Aosta, etc. («Programma di sviluppo rurale 2007-2013 della Regione Autonoma Friuli Venezia Giulia», 2007). Pourtant, selon le cadastre ancien, il semble que dans certains secteurs de notre région, il y a eu de la vigne autrefois, et que cette culture a été abandonnée ensuite.

    Fig. 10. Température moyenne 1961 - 1990 Fig. 11. Précipitations moyennes 1961-1990

    II.4. Végétation, faune et aires protégés

    Les paysages caractéristiques de végétation préalpine peuvent être classés, d'une manière générale, en deux catégories:

    - des paysages caractérisés par la forte présence d'une couverture boisée, discontinue, des pineraies naturelles, aussi bien que des reboisements, à pin noir (Pinus nigra) ainsi que des formations thermophiles de frêne (Fraxinus ornus) et de charme noir (Carpinus nigra), en particulier sur les versants sud. De plus, il y a des formations thermophiles caducifoliées souvent réduites à des populations alto arbustives, issues de la récente colonisation des anciens glaciers et des amoncellements calcaires (ex: Ostrya sp.). Par contre, les versants septentrionaux aux faibles pentes, sont, dans la plupart des cas, caractérisés par la présence de hêtraies assez étendues; la présence de l'épicéa commun (Picea abies), du sapin blanc (Abies alba) et du pin noir (Pinus nigra) est faible et généralement due aux interventions de reforestation;

    - de denses couvertures boisées d'essences caducifoliés mésophiles (ex: Quercus sp.), localement associées à des extensives superficies occupées par des prés permanents.

    Cette répartition spatiale a été préalablement abordée (Poldini, 1975-2006, Garlatti, 2007) et est en rapport avec plusieurs facteurs: les nuances du climat, l'exposition des versants, les strates pédologiques, etc.

    Dans les fonds des vallées, il y a une végétation arborée résiduelle, constituée de petits peuplements caducifoliées mésophiles (Quercus sp., Acer sp., Fraxinus sp., Tilia sp.), situées aux limites des superficies des prés permanents associées aux parcelles cultivé s notamment en mais.

    Au long des cours d'eau, prédominent les saules arbustifs (Salix sp.). Par contre, dans les secteurs de gorges, il y a plutôt des peuplements mixtes de caducifoliés, caractérisés par la prédominance du frêne commun (Fraxinus excelsior), de l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), et du charme (Carpinus betulus).

    Un autre aspect particulier est donné par la forte présence de la couverture végétale, même sur les versants assez escarpés.

    Une caractéristique des versants déboisés est l'état d'abandon progressif des anciens prés, qui, à présent, ne sont plus fauchés sur des vastes étendues, comme ils l'étaient autrefois. (références : ancien cadastre autrichien ; Piano Territoriale Regionale, 2007)

    En ce qui concerne la strate herbacée, dans les pineraies, il y a une presence assez forte de diverses variétés de Carex , aussi bien que de bruyère (Erica herbacea). En plus, dans tous les étages, nous avons remarqué plusieurs especes de Calamagrostis (fig. 12), et surtout, cÕest à noter la presence de lÕhellebore vert (Helleborus viridis), considérée comme plante rare, mais dont lÕabondance, dans le cadre de notre region, témoigne dÕun développement florissant (fig. 13.).

    Fig. 12. Calamagrostis sp. Fig. 13. Hellebore vert - Helleborus viridis

    (clichés : A. ROTAR)

    En ce qui concerne les especes endémiques, cÕest Poldini (1991) qui les a recensées: Arenaria huteri Kern., Brassica glabrescens Poldini, Campanula zoysii Wulf., Centaurea dichroantha Kern., Centaurea haynaldii Borb. ssp. julica (Hayek) E. Mayer, Cerastium subtriflorum (Rchb.) Pach., Euphorbia triflora Schott, N. & K. ssp. kerneri (Huter) Poldini, Euphrasia marchesettii Wettst. ex March., Festuca calva (Hackel) K. Richter, Festuca laxa Host, Galium margaritaceum Kern., Gentiana

    froelichii Jan ssp. zenarii Martini & Poldini, Knautia ressmannii (Pach.) Briq., Leontodon berinii (Bartl.) Roth, Leontodon brumatii Rchb., Medicago pironae Vis., Primula tyrolensis Schott, Primula wulfeniana Schott, Rhinantus pampaninii Chab., Saxifraga tenella Wulf., Spiraea decumbens Koch ssp. decumbens, Thlaspi minimum Ard. (Annexe 1)

    Nous nous interrogeons quant aux enjeux de conservation de ces espèces, aussi bien qu'au rapport qu'elles ont avec des paysages menacés ou potentiellement menacés. Le manque d'information liée à l'appartenance de certaines de ces espèces aux diverses formations végétales nous empêche de formuler des hypothèses à ce sujet.

    En ce qui concerne la faune, le gibier est assez abondant, et, parfois, le nombre très élevé (comme dans le cas du sanglier) pose des problèmes aux communautés locales.

    Quant aux aires protégées, nous avons visité la Riserva Naturale del Lago di Cornino (la Réserve Naturelle du Lac de Cornino), oà nous avons pu constater l'existence d'un projet réussi de conservation du griffon (Gyps fulvus). Ainsi, depuis 1992, date d'introduction des premiers exemplaires, la population des griffons, atteint, en 2000, 40 individus. La réserve est aussi une réussite quant à son ouverture au public, et aussi à la diffusion et la vulgarisation des informations.

    III. Population III.1. L'abandon

    La région préalpine a subi, pendant ces dernières décennies, un phénomène progressif d'abandon, dont la preuve est la très basse démographie des centres principaux, par rapport au patrimoine bâti existant, aussi bien que la dégradation des hameaux aux habitats saisonniers (fig. 14, 15). Des telles caractéristiques sont plus accentuées dans les parties centrale et occidentale.

    Les effets visuels de la dépopulation sont très évidents. Les maisons traditionnelles s'effondrent et arrivent à être dissimulées dans le cadre du paysage (fig. 14, 15). Certains deviennent tout simplement des piles de pierres, alors que des autres restent enfermées, en vue du retour des propriétaires, retour qui, dans la plupart des cas, ne va jamais se passer. Les terres, elles aussi, sont beaucoup moins travaillées et utilisées: des périodes plus longues de jachère, la conversion des terrains arables en pâturages, l'abandon des versants et des terrasses.

    L'hypothèse que l'émigration (le départ) des gens libérerait le marché des terres afin de permettre la consolidation du cadastre très fragmenté n'est pas, d'une manière générale, réalisée. Les migrants gardent leurs terres pour les utiliser en fin de semaine ou pour une pratique «passe-temps» de l'agriculture, ou, tout simplement, pour des raisons sentimentales. (King, 1991, in «Le développement régional rural en Europe»)

    Dans leurs travaux sur l'abandon et la déprise dans les zones rurales, Baldock et al. (1996) ont défini la marginalisation (fragilisation, risque d'abandon) comme étant «un processus piloté par une combinaison de facteurs sociaux, économiques, politiques et environnementaux, qui conduisent à rendre non viable l'activité agricole, dans les conditions existantes de structure d'utilisation des terres».

    Fig. 14. Bâtiment abandonné, à coté de Vito d'Asio Fig. 15. Même bâtiment, à l'intérieur

    (clichés : A. ROTAR)

    III. 2. Vieillissement de la population

    A travers les enquêtes sociales auxquelles nous avons participé, mais non seulement, nous avons remarqué un phénomène de vieillissement de la population (Fig. 16, 17), et, en plus, un abaissement démographique, tous ces deux phénomènes apparus pendant les dernières décennies.

    Region Friuli - Vene2ia - Giulia

    Notre terrain

    Fig. 16. Indice de vieillissement (indice di vecchiaia) en Italie, au recensement de 2001 (source : ISTAT)

    L'indice de vieillissement utilisé dans les figures ci-dessus (indice di vecchiaia) est défini comme le rapport (en pourcentage) entre la population de plus de 65 ans et celle de 0-14 ans (ISTAT).

    Ainsi, les deux figures montrent que la valeur de l'indice est de +200 sur notre terrain d'étude, cette valeur étant la plus élevée de la région, aussi bien que du pays (à voir la légende de la fig. 16) - preuve incontestable d'un très fort procès de vieillissement.

    III. 3. Habitats

    En ce qui concerne les habitats humains, on remarque:

    -des habitats permanents, décentrés et dispersés, localisés plutTMt dans les fonds des vallées; ils sont caractérisés par la présence d'une architecture traditionnelle des Préalpes Carniques, avec des influences vernaculaires de l'Alto Tagliamento (haute vallée du Tagliamento) et de l'Alta Pianura (haute plaine); une caractéristique de ces habitats est l'utilisation des tuiles courbes;

    - des habitats caractérisés par la reconstruction post séismique (il s'agit du séisme de 1976), qui a modifié, partiellement, le paysage de cette région; il s'agit surtout du territoire se trouvant au long de la faille médiane qui s'étend à partir de la vallée d'Arzino, vers les vallées de Torre et de Cornappo;

    - des habitats saisonniers, notamment des stavoli (des chalets typiques des régions alpines et préalpines frioulanes); ils sont aujourd'hui souvent en ruine, en restant, ainsi, l'image de l'abandon d'un mode de vie rural traditionnel.

    III. 4. Activité humaine

    La majorité de la population gagne sa vie en travaillant dans les secteurs secondaire et tertiaire, pour des diverses entreprises, locales, nationales ou même multinationales, comme, par exemple, dans l'entreprise des prothèses Lima. Cette situation évolue au détriment des secteurs traditionnels, comme l'agriculture et l'artisanat (quasiment disparu). En plus, une activité émergente de plus en plus importante est le tourisme.

    III.4.1. L'agriculture

    L'élevage constitue le secteur agricole le plus répandu dans la région. L'élevage bovin, ainsi qu'ovin, sont pratiqués d'une manière plutôt intensive. La cause principale qui empéche un élevage extensif (qui est à la fois, une manière traditionnelle et plus viable, quant au développement durable) est le morcellement des parcelles. Ainsi, malgré la volonté de certains éleveurs, on se trouve dans l'impossibilité de pratiquer un élevage extensif, à cause des problèmes liés, dans la plupart des cas, au droit de passage, ou à d'autres questions d'ordre administratif.

    Les races bovines sont plutôt mélangées dans les cas des fermes que nous avons visitées, mais incluent, néanmoins, des races locales, comme la variété frioulane (fig.18).

    Fig.18.Mélange de races bovines, dont une variété locale-la frioulane-en haut-droit (cliché : A. ROTAR)

    Les races ovines sont plus homogènes, dans le cadre de chaque troupeau (il y a une seule variété ovine par troupeau). Ainsi, nous avons remarqué la présence de races italiennes spécifiques, comme des Biellese (fig. 19), mais surtout des Cornigliese (fig. 20).

    A part l'élevage, les autres activités agricoles que nous avons remarquées ont un caractère assez isolé, i.e. sont pratiqués par un nombre très restreint des personnes.

    Ainsi, nous avons rencontré une cultivatrice de lavande, qui s'occupe, en même temps, de la commercialisation de sa production (fig. 21, 22). Il s'agit d'une production de lavande d'haute altitude (traditionnellement, la lavande est cultivée de haute altitude), en voie d'être labélisée comme bio (sa lavande va recevoir l'appellation Çbio È dans quelques mois). Nous considérons cette initiative non seulement innovante, mais aussi comme une prise de risque Ð il s'agit de cultiver une plante plutôt xérophile dans un milieu caractérisé par 2000+ mm de précipitations/ anÉ Et pourtant, il para»t que ce sont certaines caractéristiques du terrain qui rendent ce fait possible.

    Fig. 21.Culture de lavande Ð Vito d'Asio Fig. 22. La Bottega della Lavanda (La Boutique de

    la Lavande) - Anduins (clichés : A. ROTAR)

    100% naturel. En fait, il ne s'agit que d'une production réduite, pour une consommation au niveau familial, et non pas destinée au commerce. Cependant, nous y voyons du potentiel quant à sa commercialisation, peut-être même des possibilités de labellisation comme Çbio È et/ou AOC (puisque, apparemment, on utilise des variétés des pommes locales).

    III.4.2. L'artisanat, une des activités de base d'autrefois dans cette région, est aujourd'hui en voie de disparition. Comme relique et, donc, preuve de son existence d'autrefois, reste l'exposition artisanale de la Mairie de Clauzetto (fig. 24).

    Fig.23.Jus de pomme-production et consommation individuelles-San Francesco

    Fig. 24. Exposition d'objets artisanaux (dont le leitmotiv le constitue les scarpez - des chaussures frioulans traditionnels), à la Mairie de Clauzetto (clichés : A. ROTAR)

    III.4.3. Le tourisme

    Transformer cette zone dans une région touristique est vu, par certains, comme une solution idéale à de nombreuses problèmes (surtout d'ordre économique, mais aussi démographique, social, etc.), comme, par exemple, ceux liés au fort taux d'abandon de la région. Ainsi, on a créé, à peu prés

    partout dans la région, de nombreuses alberghi diffusi (des g»tes ruraux), en vue du développement du tourisme rural. En plus, on a pris des mesures pour attirer et informer les touristes potentiels.

    Une des attractions traditionnelles de cette région, pour les touristes, mais non seulement, la constitue les fontaines sulfureuses d'Anduins, une des attractions traditionnelles de cette région, sont fréquentées surtout pour leurs vertus thérapeutiques. Et pourtant, nous considérons que le potentiel de ce site n'est pas assez exploité, en considérant les aménagements liées à ces fontaines (dont l'infrastructure d'hébergement), les actions de popularisation, et, aussi, le nombre assez réduit de visiteurs.

    IV. Paysages

    L'étude du paysage préalpin carnique, notamment les analyses LEADER - SWOT (2006), a mis en évidence une série de critiques et de valeurs paysagères de ce territoire:

    Facteurs de risque paysager (critiques):

    Facteurs lies à l'abandon:

    -des prés permanents de versant, aussi bien que de fond de vallée, en abandon, et, par conséquent, un avancement du bois; ces processus sont en rapport étroit avec l'arrêt (partiel ou total, selon le cas) des activités liées à l'élevage;

    -abandon du pastoralisme de haute altitude, et les reforestations subséquentes; l'abandon des activités agricoles traditionnelles - ex. les stavoli abandonnés et les chalets non plus utilisés dans le cadre de la transhumance estivale;

    -abandon des châtaigneraies et des terrasses;

    -dépopulation et abandon des territoires montagnards, notamment des petits hameaux; -dégradation des nombreux châteaux.

    Facteurs liés aux diverses activités anthropiques récentes:

    -présence des pelouses associées aux réseaux technologiques et énergétiques, i.e. des gazoducs, des oléoducs, des lignes électriques, des pillons, etc., ayant un fort impact sur le paysage;

    -des déboisements et des déblaiements, réalisés en raison de la construction des routes et des pistes, des véritables échecs quant à l'intégration paysagère;

    -des sites d'extraction, au niveau du versant, quasi irrécupérables du point de vue paysagère; en plus, il existe des cavités et des sites miniers incorrectement réhabilités ou tout simplement nonréhabilités;

    -des activités extractives dans les lits des rivières (de plus, ces activités ne sont pas toujours tout à fait autorisées et, donc, surveillées);

    -exploitation excessive des ressources hydrologiques à des fins hydroélectriques, ayant comme résultat une drastique réduction du débit d'eau et un appauvrissement des lits des rivières;

    -des travaux de renforcement des berges riveraines, de régulation hydraulique, d'artificialisation et cémentation des bords et des lits des rivières, sans prendre en compte les aspects paysagères; des variations continues des niveaux d'exploitation des lacs artificiels, dues aux différents demandes d'eau;

    -des travaux récents d'infrastructures routières, énergétiques, ferroviaires, même immatérielles (ex. aire du lac de Cavazzo); des installations de transmission de radiotélévision ou téléphoniques, inadéquatement insérées dans le contexte paysagèr;

    -des aires industrielles de petites et moyennes dimensions, caractérisées par une faible intégration paysagère;

    Changements dans l'utilisation du sol:

    -les reforestations artificielles, manifestement mal intégrés, par rapport à l'environnement forestier environnant;

    -utilisation et valorisation insuffisantes du patrimoine forestier (contrTMle et gestion qualitative du bois, ex. des changements dans la gestion des taillis des futaies) à cause de la diminution progressive de son intérêt économique, aussi bien que de la fragmentation administrative excessive;

    Changements dans l'architecture:

    -paysage traditionnel altéré par la reconstruction post-séismique; -renoncement de la typologie architectonique traditionnelle;

    -apparition d'une typologie architectonique récente, surtout touristique, particulièrement envahissante;

    Autres facteurs:

    -des structures militaires délaissées;

    -des incendies forestiers;

    -dépréciation du bois, à cause des agents biotiques; -réseau hydrologique instable;

    - forte séismicité;

    Valeurs paysagères (points forts):

    Facteurs naturels:

    -énergie du relief et zones d'altimétrie élevées;

    -des éléments d'hydrographie superficielle - ex. des lacs naturels ou artificiels, des torrents incises dans des gorges - et d'orographie - ex. modelage des vallées par les anciens glaciers, donnant de nombreuses terrasses assez érodées et modelées par les agents atmosphériques;

    -couverture végétale - des forêts mixtes de conifères et caducifoliées, aussi bien que des taillis et des peuplements de conifères au pin noir et à l'épicéa commun ou caducifoliées au hêtre ou mixtes; des pâturages et des prés naturels, ainsi que des prairies permanentes fauchées;

    -taux élevé de biodiversité;

    -des phénomènes karstiques de surface et de profondeur;

    -existence des milieux naturels assez «vierges», oà l'intervention anthropique est quasi absente;

    Facteurs anthropiques:

    -des écosystèmes bien conservés et valorisés (ex. le Parc Naturel Régional des Dolomiti Friulane);

    -des cultures horticoles et fructifères non-spécialisées et/ou associés, des champs cultivés, autour des fonds des vallées;

    -des produits agricoles, notamment laitiers, de qualité;

    -une variété des modèles d'habitats humains: permanents et décentrés, dispersés, même de haute altitude, des stavoli et des chalets;

    -typologie architectonique traditionnelle conservée; des constructions rurales mineures - ex. des murs, des murailles, des huttes;

    -existence de centres historiques et de bourgs ruraux assez bien conservés;

    -de réseaux de sentiers; viabilité significative du point de vue historique, panoramique et militaire;

    -existence de témoignages d'archéologie industrielle; -existence de sites archéologiques et paléontologiques. (Piano Territoriale Regionale, 2007)

    Une des modalités principales de la dynamique des paysages dans cette région est la fermeture du paysage. La fermeture «est précédée par des dynamiques plus anciennes: changements des pratiques, transformation subtile des couverts végétaux, recrutement de ligneux [...] elle (la fermeture du paysage) amalgame des problèmes concernant l'espace rural: perte de biodiversité, dévalorisation esthétique, dégradation du cadre de vie, menace de l'identité régionale, disparition d'exploitations agricoles, exode rural, abandon des campagnes». (Berlan-Darqué, M., et al, 2007)

    Des travaux antérieurs sur la dynamique des paysages préalpins carniques ont été conduits par Garlatti, F., (2007) «Entre 1954 et 1999, il y a donc eu une homogénéisation des paysages préalpins, qui s'est opérée à travers l'avancée des couverts boisés et le recul des terres vouées aux usages agro - pastoraux et des sols nus.»

    Apparemment cette dynamique a été assez forte pendant ces dernières décennies et la perception des gens quant à ces changements n'est pas tout à fait unanime.

    En cherchant les causes qui ont pu conduire à une telle évolution des paysages, nous considérons qu'il faut s'appuyer, d'abord, sur des différents processus et phénomènes anthropiques, qui auraient pu influencer cette dynamique, comme la dépopulation et la marginalisation.

    V. Développement durable

    En ce qui concerne le développement durable, il faut nécessairement mentionner l'existence d'un projet régional de développement rural durable - Ç Programma di sviluppo rurale 2007-2013 della Regione Autonoma Friuli Venezia GiuliaÈ (Programme de développement rurale pour 2007-2013 de la Région Autonome Friuli Venezia Giulia).

    Les tendances actuelles quant au développement rural de cette région sont, dans une très large mesure, centrées sur une intensification de l'activité touristique. Et cependant, «quel serait, par ailleurs, l'avenir d'une région à seule spéculation touristique, dans un environnement déshumanisé oà la forêt aurait tTMt fait de fermer le paysage ?» (Lizet, Ravignan, 1987). Est-ce le cas de notre terrain?

    Chapitre 3
    Méthodologie

    Les méthodes que nous avons utilisées dans le cadre de ce travail se regroupent en deux catégories distinctes : les enquêtes sociales et les relevés biogéographiques.

    1. Les enquêtes sociales

    1. a. Echantillonnage

    Les enquêtes sociales coordonnées par Florence Garlatti, et auxquelles nous avons assisté au mois de février, ont visé deux niveaux: le niveau régional et le niveau local; l'échantillonnage a été concu conséquemment - on a interviewé des acteurs institutionnels, aussi bien que des agriculteurs.

    1. b. Collecte des données

    En ce qui concerne les questionnaires utilisés, chaque enquête s'est composée d'un guide d'entretien et d'un entretien photographique, de facon à analyser des facteurs tels que: les principaux enjeux de la région, la perception de la population envers la dynamique des paysages des dernières 50 années, aussi bien que les pratiques agricoles et forestières associées à ces paysages.

    2. Les relevés biogéographiques 2. a. Echantillonnage

    Afin de choisir les sites des relevés, on a fait un échantillonnage systématique. Ainsi, on a choisi les sites en fonction de l'altitude - à partir des points plus bas, au S (dans la plaine creusée par le fleuve Tagliamento), jusqu'aux points plus hauts, au N (Monte Prat), mais aussi en fonction des paysages présents (paysages fermés vs. ouverts, i.e. forêt vs. prairie), des changements dans l'utilisation du sol pendant les 50 dernières années, des essences ligneuse présentes, du mode de gestion de la forêt (i.e. forêt gérée vs. non gérée), etc.

    On a choisi, donc, 14 sites pour prélever les données :

    - site 13 - Monte Pala; altitude : environ 1050 m; forêt de hêtre;

    - sites 3 et 4 - Monte Prat, au S de Pediqua; altitude: environ 850 m; anciennes prairies à fauche, à présent en train d'être reconquises par le bois (sauf une portion restreinte, toujours fauchée);

    - site 5 - << La ColognaÈ - au pied du Monte Prat, à coté d'une pension agrotouristique; altitude : 756 m - 754 m ; bois en haut et prairie fauchée en bas;

    - sites 11 et 12 - au NW de Vito d' Asio ; altitude : environ 650 m; forêt en reconquête;

    - site 10 - dans l'ancienne forêt domaniale du Conte Cecconi; altitude: environ 550 m; forêt de hêtre;

    - site 14 - à coté de San Francesco ; altitude : environ 400 m; forêt de conifères. - site 8 - au S de Forgaria ; altitude: environ 400m; ancienne châtaigneraie;

    - site 6 - << Ca BisaÈ - au N de Forgaria; altitude: 339 m - 333m; zone en reconquête par le bois, sauf une portion très restreinte (quelques dizaines de m!), toujours fauchée;

    - site 7 - au S de Forgaria ; altitude: environ 300 m ; prairie fauchée en haut et forêt en bas;

    - site 9 - au N de San Rocco ; altitude: 290 m; à coté d'une pension agrotouristique; forêt en reconquête en bas et prairie fauchée en haut;

    - sites 1 et 2 - dans la plaine inondable du fleuve Tagliamento ; altitude: 133 m, 142 m; ce sont des anciennes prairies fauchées; à présent, une partie est toujours fauchée, l'autre partie a été reconquise par le bois;

    2. b. Collecte des données

    Afin de prélever nos relevés biogéographiques (i.e. végétaux), nous avons oscillé entre deux méthodes : la méthode qualitative et la méthode quantitative. Les deux méthodes (Cohen et al., 2003) sont pratiquement identiques quant au prélèvement des données de la strate herbacée, mais des différences notables existent quant à la strate ligneuse. Ainsi, en plus des données issues de la méthode qualitative, la méthode quantitative consiste à prélever des donnés plus détaillés de la strate ligneuse - i.e. l'hauteur des arbres et arbustes, aussi bien que leur taux de recouvrement. Un des thèmes récurrents dans la dynamique des paysages sur notre terrain est la fermeture des paysages, donc nous avons considéré que, afin de se faire une image complète sur le procès de reboisement, il serait nécessaire de

    collecter des donnes d'ordre quantitatif de la strate ligneuse. Par conséquent, nous avons choisi la méthode quantitative.

    Cette méthode consiste en plusieurs étapes:

    - étendre le décamètre sur le sol, sur une portion de 50 m, dans la direction de la pente, en ligne droite, en s'assurant que le décamètre soit bien fixé Ð c'est donc préférable d'attacher ses extrémités à des arbres (fig. 24);

    Fig . 25. Positionnement du décamètre (cliché : A. ROTAR)

    - à partir du point 0, identifier et noter, pour chaque point (un point est l'équivalent d'un mètre) toutes les espèces herbacées rencontrées (dans les tableaux nommés <<Relevé de la strate herbacée n°...>>, préalablement réalisés - Annexe 2), aussi bien que chaque arbre et arbuste rencontré (dans <<Relevé des ligneux hauts et bas n°...>> - Annexe 3); dans le cas des ligneux, noter la hauteur et l'extension de la couronne (le début et le fin, sur le décamètre) de chaque individu; l'unité de mesure est le mètre;

    - pour chaque relevé, trouver - à l'aide du GPS - et noter le positionnement et l'altitude du début et de la fin du relevé.

    2. c. Traitement des données

    Le traitement des données est réalisé après le stage de terrain et consiste à:

    - transcrire tous les tableaux en format électronique - format Excel (Annexes 2 et 3);

    - dans le cas des tableaux de la strate herbacée, calculer le taux de recouvrement de chaque espèce, et, puis, à partir de ces taux, réaliser des graphiques des taux de recouvrement - nous avons accordé à chaque <<x >> dans les tableaux une valeur numérique : 0.1;

    - dans le cas des tableaux des ligneux, réaliser, pour chacun, la pyramide des strates ligneuses, après avoir établi et calculé, à partir des hauteurs des arbres, la strate au quelle chaque individu appartient - strate I: 0 - 0.5 m, strate II: 0.5 - 2 m, strate III: 2 - 4 m, strate IV : 4 - 8 m, strate V: 8 - 16 m, strate VI: 16 - 32 m;

    - toujours dans le cas des ligneux, réaliser, pour chaque relevé, le graphique spatial, qui démontre, à la fois, la répartition et la hauteur de chaque individu;

    - à partir de ces données et graphiques, aussi bien que des notes de terrain, identifier les cortèges floristiques et les groupes phytosociologiques rencontrés sur le terrain; en plus, analyser les processus de fermeture ou ouverture des paysages et les séries dynamiques de la végétation, tout en tenant compte des conditions édaphiques et des facteurs écologiques et anthropiques présents sur chaque site.

    Chapitre 4
    Résultats et interprétation

    Suite à l'analyse de la répartition des espèces végétales dans le cadre du chaque site étudié, nous avons réalisé une classification des paysages rencontrés:

    1. Paysages complètement fermés

    1. 1. Forêts stables, oi le climax est bien conservé Ð ce que Bertrand & Bertrand (2002) définissent comme des Ç géosystèmes climaciques, en biostasieÈ - sites 13, 10 et 14

    1.1.1.Des formations de hêtre (Ç l'essence noble È, selon les forestiers) - Fagetalia sylvaticae: sites 13 et 10

    Le site 13 (fig.26) est couvert par une hêtraie d' haute altitude (1050 m) typique, sur un sol fortement calcaire (les lapiés y étant omniprésentes) et une exposition du versant SSE. Situé à coté d'un ancien chalet - la Malga Cecon - utilisé autrefois pour l'élevage des brebis (bombardé pendant la deuxième guerre mondiale et abandonné depuis), l'influence anthropique sur ce site pendant les dernières 50 ans est quasiment absente (références: Garlatti, 2007; photographies aériennes, 1954, 1983, 1999). C'est à remarquer l'hauteur élevée des arbres -16-20 m pour la grande majorité (fig.26).

    Fig. 26. Site 13 - le graphique spatial des ligneux

    Des associations à Cardamine enneaphyllos (nous avons aussi remarqué la présence de Cardamine pentaphyllos, juste à coté de notre site du relevé) et à Anemone trifolia et ranunculoides, aussi bien que quelques Aconitum vulparia (indicateur des sols azotés) font la couverture herbacée du site 13. En plus, c'est à remarquer la présence de nombreuses géotopes spécifiques, liés à la présence des lapiés (fig. 27. et 28.).

    Figures 27 et 28. Géotopes à Hepatica nobilis (gauche), respectivement à Carex digitata (droite), sur << auto-sol È humique carbonaté logé dans des vasques de dissolution karstique (cliché : A. ROTAR)

    Quant à la strate ligneuse, on remarque une assez faible régénération des hétres - il existe <<un trou È dans la pyramide des strates ligneuses - fig. 29., correspondant aux strates III et IV, et, en plus, une présence assez faible des jeunes pousses, ce qui pourrait déterminer, sur le long terme, un développement plus significatif des autres espèces présentes sur le site - i.e. Fraxinus excelsior et Acer campestre - toutes les deux étant des espèces postpionnières (Rameau, 1993).

    Fig. 29. Site 13 Ð la pyramide structurale des strates ligneuses

    Le site 10 (fig. 30) fait partie de l'ancienne forêt domaniale du Conte Cecconi, forêt d'altitude moyenne (550 m), dont la politique de gestion connut des importantes oscillations pendant le 20 e siècle. Ainsi, le début du siècle est caractérisé par une politique de reforestation, initiée par le Conte Cecconi lui-même, pour contrecarrer l'érosion des sols. Pendant les dernières 50 ans, il n'y a pas eu des modifications importantes, la forêt étant toujours gérée par le service forestier régional (références: Garlatti, 2007 ; photographies aériennes, 1954, 1983, 1999).

    Fig. 30. Site 10 Ð le graphique spatial

    La couverture herbacée est dominée par Carex alba et digitata, Anemone trifolia et Melica nutans, en suggérant des conditions édaphiques plutôt calcicoles.

    En ce qui concerne les ligneux, on remarque une distribution plus équilibré du hêtre dans le cadre de chaque strate (fig. 31) Ð chaque strate est bien représenté (au moins par rapport au site 13), et, donc, une meilleure régénération. On suppose, comme cause, la surveillance et l'intervention des forestiers, en faveur du hêtre (<< l'essence noble È).

    Fig. 31 Ð Site 10 Ð Pyramide structurale

    Cependant, en plus d'une plus forte densité du taux de recouvrement des arbres, les essences ligneuses sont aussi plus mélangées ici (plus que sur le site 13) Ð l'hêtraie est moins <<pure È, cette hétérogénéité résultant surtout de la présence du Carpinus betulus et du Picea abies . C'est pour quoi une évolution potentielle de cette hêtraie vers une charmaie - frênaie (correspondant à l'association Carpino-Fagenalia) n'est pas exclue.

    1. 1. 2. Des formations de Erico Ð Pinetalia Ð le site 14

    Fig. 32 - Site 14 - formation de Erico - Pinetalia

    C'est une Erico - Pinetalia typique, à Erica herbacea et quelques Salix et Rhamnus sp. Aucun changement majeur en temps ne nous para»t pas très probable. Pourtant, c'est a remarque la faible densité des arbres (fig. 33)

    Fig. 33. Site 14 - graphique spatial

    Quant à la répartition des arbres par strate (fig. 33), c'est remarquable l'absence de l'essence dominante Ð le pin Ð des strates I, III et IV. C'est un signe de son assez mauvaise régénération.

    Fig. 34. Ð Site 14 Ð Pyramide structurale

    1.2. Forêts en reconquête - des taillis hétérogénes, à charme et frêne - sites 11 et 12

    Le site 11 est un ancien espace ouvert (références: Garlatti, 2007; photographies aériennes, 1954, 1983, 1999) - comme témoigne: le réseau de murettes des environs - reconquis par une futaie d'hauteur basse à moyenne (hauteur maximale d'arbres: 15 m) de Carpinus betulus. La forte présence du charme dans toutes les strates démontre sa très bonne régénération (fig. 35, 36).

    Fig. 35 Ð Site 11 Ð pyramide spatiale

    Cependant, la distribution spatiale de ces arbres (assez linéaire) et le fait que le charme est, en fait, une espèce post-pionnière d'ombre (Rameau, 1993) démontrent qu'ils ont été (au moi ns en partie) plantés. En plus, on remarque la présence de quelques frênes (fig. 36).

    Le site conna»t un début d'embroussaillement à Rosa sp. et Rhamnus saxatilis (fig. 35, 36) - espèce supraméditerranéenne (Rameau, 1993), présente sur plusieurs de nos sites. L'embroussaillement du bois est de plus en plus élevée en direction nord, au point oà, en s'éloignant de quelques dizaines de mètres de notre site, la forêt devient impénétrable. C'est à la fois un signe d'abandon de l'entretien de la foret et une conséquence du fait que les bois de charme sont, au moins par rapport à ceux de hêtre (très repandues dans les environs), considérablement plus lumineuses (puisque la lumière du soleil n'est pas bloquée par le feuillage à tel point qu'elle est dans le cas des hêtres), ce qui représente, en plus de la faible hauteur des arbres, une condition favorable au développement du sous-bois.

    Fig. 36. Site 11 - graphique spatial

    Le site 12 se trouve à proximité du site 11 et y partage, à cet égard, des similitudes - l'hétérogénéité de la strate ligneuse, aussi bien que son assez basse hauteur (hauteur maximale: 14 m), la densification progressive du sous-bois, dont le Rhamnus saxatilis, etc. (fig. 37, 38, 39).

    Fig. 37. Site 12 - graphique spatial

    Cependant, l'espèce dominante est le fréne, non pas le charme (comme c'est le cas du site 11), les arbres ayant été plantés (comme sur le site 11).

    Fig. 38 - Site 12 - Pyramide structurale

    La couverture herbacée est, elle aussi, assez différente de celle du site 11, malgré la faible distance entre les sites. Ainsi, plusieurs espèces de Carex y sont présentes : Carex nigra (Fig. 40), Carex digitata, Carex pilulifera , ainsi bien que de l'Erica herbacea.

    Fig. 39 - Site 12 - La strate ligneuse Fig. 40 - Site 12 - La strate herbacée - Carex nigra

    (clichés : A. ROTAR)

    Concernant ces deux derniers sites (11 et 12), nous nous questionnons quant aux bénéfices tirés de ces bois par les communautés humaines (à présent, aussi bien que dans le futur), outre leur potentiel cynégétique (la présence des très nombreux sangliers et des chevreuils est incontestable). Plus précisément, nous nous demandons quelles sont les raisons qui ont déterminé la plantation des charmes et des frdnes, plutTMt que, disons, du hêtre (l'essence « noble »). Nous ne contestons pas que ces taillis hétérogènes grandissent, se développent plus rapidement qu'une hêtraie, mais, sur le long terme, ceci n'est pas nécessairement l'aspect le plus important à considérer, puisque la valeur économique du bois de charme et de frêne est plus basse que celle du hêtre. Alors pourquoi ne pas privilégier le hetre ?

    1.3. Forêts thermophiles, supraméditerranéennes - site 8

    Le site 8 (fig. 41.) est, en fait, une châtaigneraie, qui était exploitée dans le passée - jusqu'aux années 50 (références : Garlatti, 2007 ; photographies aériennes, 1954, 1983, 1999), mais ne l'est plus.

    Fig. 41. Site 8 Ð Graphique spatial

    Ce changement quant à la gestion de cette forêt semble être la cause de la mauvaise régénération des châtaignes (on fait référence aux strates I Ð IV, faiblement représentés Ð fig. 42.), aussi bien que de l'évolution positive des frênes (fig. 42.) et l'apparition d'autres essences, absentes de ce site il y a 50 ans (fig. 41).

    Fig . 42. Site 8 Ð Pyramide structurale

    La strate herbacée est dominée par Molinia caerulea, Gymnocarpium robertianum et Epimedium alpinum (fig. 43, 44).

    Fig. 43, 44. Epimedium alpinum - espèce hémicryptophyte sciaphile du SE de l'Europe, aimant les sols
    riches en substances organiques, seul représentante de son genre (Berberidaceae) dans la région
    (Clichés : A. ROTAR)

    2. Paysages partiellement fermés

    2.1. Paysages entretenus au but touristique - site 5

    Le site 5 (fig. 45, 46), situé juste à coté d'un gite rural (Ç La Cologna È), est géré et entretenu de manière à rester le paysage bucolique recherché par les touristes. C'est donc dans le cadre de cette stratégie de marketing qu'on fauche toujours la prairie, contrairement aux autres prairies de la région, qui ont été abandonnées et qui sont en plein procès de fermeture.

    Fig. 45, 46. Site 5 - Vue vers le gite rural - au N (gauche) et vers la forét - au S (droite).

    Du point de vue de la végétation, notre relevé se divise en 3 secteurs successives (fig. 47) : - une foret de hétre typique, très homogène, similaire aux sites 10 et 13 (1-15 m);

    - une portion de lisière, plus hétérogène, à aulne, charme et fréne (15-37 m); - une portion ouverte, de prairie fauchée (37-50 m).

    On note le fort taux d'embroussaillement à Rubus sp. de la lisière, par rapport à la portion couverte par des hétres, oà les ronces sont totalement absents.

    Fig. 47. Site 5 - graphique spatial

    La strate herbacée présente des différences significatives, selon chacun des 3 secteurs mentionés, ainsi:

    - la hêtraie - espèces dominantes: Anemone trifolia, Polygonatum multiflorum, Oxalis acetosella;

    - la lisière: Brachypodium sylvaticum, Poa sp., Fragaria vesca et Urtica dioica, l'espèce de lisière par excellence;

    - la prairie: Veronica montana et arvensis, Carex sp., Rumex acetosa, Daucus carota, Trifolium sp., Alchemilla xanthoclora, Geranium sp., etc.

    2.2. Formations boisées hétérogénes, en alternance avec des prairies - sites 3 et 4

    Les sites 3 et 4 se trouvent un à coté de l'autre (le site 4 représente le prolongement du site 3). Ainsi, ça commence (fig. 49, 50 Ð du droite à gauche) avec un taillis très hétérogène, qui est en train de reconquérir les anciennes prairies (références: Garlatti, 2007; photographies aériennes, 1954, 1983, 1999). Les espèces dominantes de ce secteur sont le hêtre et le noisetier (fig. 50), avec une régénération du noisetier bien meilleure que celle du hêtre (fig. 50). En plus, la strate 1 est dominée par des frênes Ð puisque le frêne est une espèce héliophile (Rameau, 1993), il ne fait qu'exploiter la ÇbrècheÈ dans les strates II-VI entre 33 -37 m, qui permet aux rayons du soleil d'arriver, jusqu'à la strate 1 (en créant, ainsi, des conditions favorables au développement du frêne).

    Le secteur suivant (1-25 m), qui se continue ensuite avec le site 4 (fig. 49), est caractérise par la présence des charmes et des frênes plantés, et d'une prairie fauchée, représentant la couverture herbacée, aussi bien que par la présence de 3 murettes s'entrecroisant avec notre relevé (dans la passée, les murettes avaient le rTMle de délimiter les parcelles).

    La strate herbacée est dominée, dans le secteur du taillis de hêtre et noisetier, par Vinca minor, Fragaria vesca, Cyclamen purpurascens, Cruciata glabra et Brachypodium pinnatum.

    Quant à la prairie du deuxième secteur (1-23 m sur le site 3 et la totalité du site 4), la situation est assez différente du secteur du taillis Ð les espèces dominantes étant: Ornithogalum umbellatum, Poas sp., Festuca sp., Arenaria serpyfolia (fig. 48).

    Fig. 48. Site 4 Ð relevé de la strate herbacée

    Fig. 49. Site 4 - Graphique spatial Fig. 50 - Site 3 - Graphique spatial

    2.3. Forêt en reconquête, fortement embroussaillée - Ç des géosystèmes dégradés à dynamique progressiveÈ (Bertrand & Bertrand, 2003), en alternance avec des secteurs restreints de prairie fauchée - sites 6, 7 et 9

    Le site 6, situé au N de Forgaria nel Friuli, démontre une très forte hétérogénéité de la strate ligneuse (fig. 51, 52, 53). Il s'agit d'un bois très embroussaillé, en train d'envahir les quelques dizaines des mètres carrés restant de l'ancienne prairie, avec une lisière caractéristique à l'avance (Fig. 51).

    Fig. 51 - Site 6

    Par contre, les essences ligneuses composant cette formation boisée récemment apparue sont différentes de la hêtraie -climax antérieurement détruite (comme c'est le cas des autres sites) et leur hétérogénéité est tellement élevée (fig. 52, 53) qu'un essai de prévoir l'évolution de la végétation resterait certainement sans résultat concluant. Une chose est cependant évidente: faute de gestion, ce site sera bientôt complètement envahi par des ronces et deviendra totalement impénétrable.

    Fig. 52. Site 6 - graphique spatial

    Fig. 53. Site 6 - pyramide structurale

    Fig. 54. Site 7 - Graphique spatial

    Fig.55 Site 7 - Pyramide structurale

    Le site 7 (fig.54, 55) se trouve juste au S de Forgaria nel Friuli et présente une couverture boisée tres hétérogene dominée par des frénes ;ensuite, à partir de 20 m, une prairie fauchée. Le secteur boisé est caractérisé par une tres forte présence du Ornithogalum pyrenaicum (Annexe 2), indicateur des sols riches en bases et en azote (Rameau, 1993). Nous considérons que c'est la proximité des habitats humains, notamment les engrais qui y arrivent accidentellement, aussi bien que les quelques déchets présents sur le site qui constituent les causes principales de cette forte présence de l'aspergette.

    Fig. 56 Ð Site 9 Ð graphique spatial

    Fig. 57 Ð Site 9 Ð pyramide structurale

    Le site 9 (fig. 56, 57), est couvert, jusqu'à 16 m, par une couverture boisée très hétérogène et très dense, dont le sous-bois, dominé par du cornouiller, rend ce secteur très difficile à parcourir. Le seul hétre présent, dont la hauteur est considérablement plus élevée que celle du reste, a été vrai semblablement planté, comme limite de la parcelle, partageant, ainsi, le rTMle des murettes, elles aussi présentes sur le site. Comme dans le cas du site 5, cette prairie est toujours entretenu (fauché) en rapport étroit avec l'agrotourisme qui se trouve juste à coté. Pourtant, contraire au site 5, ce n'est que le secteur de prairie qui est entretenu - le bois n'est pas entretenu.

    2.4. Ripisylve inondable, en alternance avec des secteurs restreints, en diminution continue, de prairie encore fauchee, se situant à cote du fleuve Tagliamento - sites 1 et 2

    La zone du site 1 (fig. 58, 59) est totalement couverte par une forest ripicole, trts hétérogène, dominé par Corylus avellana et Crataegus monogyna. Pourtant, la strat

    e 1 (0 Ð 0.5 m) est de loin dominée par de lÕérable - notamment Acer pseudoplatantus, mais aussi Acer campestre. En plus, on remarque la presence dÕun seul chêne, arbre bordier, qui délimite le bois de la prairie. La raison pour laquelle nous avons place ce site completement couvert par du bois dans la catégorie des paysages partiellement fermés, et non pas dans celle des paysages completement fermés est le fait que juste à cote de notre site (de lÕautre cote du chene bordier) il y de la prairie fauchée. La zone entière (dont notre site fait partie) présente, en fait, des alternances haie-prairie.

    Fig. 58 Ð Site 1 Ð Pyramide structurale

    Fig. 60. Site 2 Ð graphique spatial

    Fig 61 Ð Site 2 Ð alternance prairies - haies

    Le site 2 (fig. 60, 61) est constitué d'une alternance haie -prairi e. Les haies sont hétérogènes et très différents l'un de l'autre - dominés par de l'aulne, noisetier, respectivement fusain. La hauteur maximale est très basse Ð 8 m Ð témoin de l'apparition récente de ces taillis, puisqu'autrefois cet espace était couvert, en plus grande mesure, par de la prairie fauchée (références: Garlatti, 2007; photographies aériennes, 1954, 1983, 1999).

    Répartition géographique des sites

    Nous considérons que la diversité rencontré sur nos sites a plusieurs causes, dont la répartition géographique des sites (fig. 62), avec toutes ses implications: altiude, conditions climatiques, exposition des versants, etc., mais aussi la présence ou l'absence des habitats humains.

    Ainsi, on remarque que les paysages totalement fermés et homogènes (sites 10, 13, 14) se trouvent plutôt dans la partie NW, aux altitudes assez hauts, températures assez basses, précipitations assez fortes, et une assez faible présence d'habitats humaines ; en plus, dans cette partie, les influences climatiques subméditerranéennes présentes dans la région gr%oce au corridor du Tagliamento sont moins ressentis, à cause des versants, comme Mt. Pala et Mt. Prat, qui ont un rôle freinant. Ce sont des formations végétales assez homogènes, pareils ou identiques aux forêts-climax.

    On observe, ainsi, que les formations de hêtre (espèce sciaphile et ayant besoin d'une certaine quantité de précipitations), par exemple, deviennent de plus en plus rares vers le sud.

    Par contre, dès qu'on s'approche du corridor du Tagliamento, qui apporte des influences climatiques subméditerranéennes, les formations deviennent de plus en plus hétérogènes, dominées par du charme et du frêne (sites 3, 4, 11, 12). C'est vrai qu'il ne faut pas ignorer le rôle des habitats humains, comme Vito d'Asio et Clauzetto, plus denses ici, et dont les conséquences se font ressenties (plus précisément, elles se sont faits ressenties dans le passé, par la présence des prairies, de l'élevage extensif, etc ). Ainsi, c'est ici que le procès d'abandon, lui aussi, est le plus ressenti, en rapport étroit avec la démographie en baisse, pendant ces dernières décennies.

    A l'extrémité sud, dans la proximité du Tagliamento, on remarque, évidem ment, l'existence des forêts ripicoles (sites 1 et 2), mais, aussi, la présence des espèces thermophiles et supraméditerranéennes, comme c'est le cas du ch%otaigner (site 8), mais aussi du Ruscus aculeatus et du Daphne laureola.

    En bas : Fig. 62. Répartition spatiale des 14 sites sur le terrain et les graphiques spatiaux des sites
    (Google Earth, A. ROTAR, 2008)

    Conclusion

    Dans le cadre de ce travail, nous avons essayé d'aborder plusieurs aspects, mais, surtout, nous avons essayé de réaliser une analyse en ce qui concerne la dynamique des paysages, et la compatibilité de cette dynamique avec le concept de développement durable.

    Ainsi, nous avons discuté sur la présence et la répartition des principales essences ligneuses que nous avons rencontrées sur le terrain (ex. hétre vs. charme et fréne), en tenant compte de plusieurs aspects, comme, par exemple, leur répartition spatiale, ou la rentabilité du bois, mais aussi de l'embroussaillement plus fort des certains formations (charme, fréne, mélangés) par rapport aux autres (hétre, pin) - l'embroussaillement étant un facteur négatif dans le cadre du paysage - puisqu'il rend la foret difficile à accéder et à exploiter.

    Toujours concernant les essences ligneuses, nous avons essayé de prévoir leur future évolution potentielle, afin de se faire une image sur le futur méme des paysages. Ainsi, nous considérons qu'une évolution probable impliquerait une amplification de la surface boisé (caractérisée par une forte hétérogénéité et un fort procès d'embroussaillement), en rapport direct avec le processus d'abandon.

    En plus, c'est à mentionner la présence des nombreuses espèces protégés - Lilium martagon, Paris quadrifolium, Polygonatum multiflorum, Helleborus viridis, et surtout la nécessité de préserver leurs habitats et donc, les paysages dont elles font partie, afin de conserver ces espèces.

    En ce qui concerne les activités humaines, c'est à mentionner l'essai continu et concerté des communautés locales de promouvoir et amplifier l'activité touristique dans la région. Compte tenu des nombreux atouts de la région d'un point de vue paysagère, et non seulement, nous considérons que celle-ci n'est pas nécessairement une mauvaise idée, tant que le développement du secteur touristique est accompagne, également, du développement des autres secteurs, comme, par exemple, l'agriculture locale (préférablement traditionnelle) et l'artisanat (ce qui n'est pas forcement le cas a présent, puisque ces secteurs connaissent une diminution continue depuis quelques décennies).

    Pistes de recherche potentielles:

    - Y-a-t-il un lien entre la dynamique végétale et l'érosion des sols dans la région? - Y-a-t-il des perspectives pour revenir à un élevage extensif?

    - L'agriculture bio, quelles perspectives ? Et les AOC?

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    Annexes

    Annexe 1. Espèces végétales endémiques

    Fig. 1 . Arenaria huteri Fig. 2. Campanula z0ysii

    Fig. 3 . Brassica glabrescens Fig. 4. Knautia ressmannii

    Fig. 4. et 5 . Centaurea haynaldii (gauche) et Euphrasia marchesettii (droite)

    Fig. 6. Gentiana fr0elichii Fig. 10. Saxifraga tenella

    Fig. 8. Primula tyr0lensis Fig. 9. Primula wulfeniana

    Fig. 1 1 . Spiraea decumbens Fig. 12. Thlaspi minimum

    Sources des ph otographies :

    http :// www.zaplana.net
    http://paleo123.altervista.org
    http://www.assiemeperiltagliamento.org
    http://www.dkimages.com
    http://flora.nhm-wien.ac.at
    http://www.funghiitaliani.it
    http://upload.wikimedia.org
    http://www.dolomitipark.it
    http://www.devonian.ualberta.ca

    Annexe 2. Relevés végétaux des 14 sites - la strate herbacée

    Annexe 3. Relevés végétaux des 14 sites - la strate ligneuse






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo