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Le cloud computing quel impact organisationnel pour les équipes informatiques des systèmes d'information ?

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par Eric BERTHELOT
UBO - MSIC 2011
  

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5.3.2 Résultats des interviews

Je vais dans un premier temps présenter les trois organisations et le rôle de chacun des interviewés et de leurs services afin de bien comprendre dans quel positionnement ils se trouvent, ce qui oriente forcément les réponses des interviewés.

Si je reprends les termes de Jean-Jacques Josset, « Le Télégramme est un quotidien régional indépendant qui imprime 220000 journaux par jour. ». Je pense qu'il est important de comprendre avec le Télégramme, par son activité et son secteur que les systèmes doivent être opérationnels 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, en effet une journée où le journal n'est pas édité se matérialise immédiatement par une perte sèche des revenus de l'entreprise. Jean-Jacques Josset est l'adjoint au directeur informatique et il encadre une équipe de 10 personnes qui interviennent pour le Télégramme et ses filiales. Les dix personnes du service ont globalement le même niveau de compétence, ils interviennent sur toute la chaîne de production du journal mais ils ont tous un domaine de prédilection où ils jouent un rôle de référent parmi le système, le réseau, la téléphonie, les bases de données, la chaîne graphique, le système d'impression et le système éditorial.

L'UBO pour Université de Bretagne Occidentale où Jean-Guy Avelin travaille, est bien sûr l'université de l'ouest qui délivre des enseignements supérieurs dans des disciplines diverses, le site de l'université nous l'indique : « Sciences et Techniques, de Médecine, d'Odontologie, de Lettres et Sciences Sociales, de Droit, Économie et Gestion, de Sport et Éducation physique, Parallèlement à ces formations " classiques ", elle propose des formations professionalisantes en relation avec le contexte économique de la région ». L'UBO, ce sont 20 000 étudiants utilisateurs des systèmes mais ce sont aussi les personnels des différents services administratifs, les enseignants chercheurs, les équipes de direction. Jean-Guy Avelin est le directeur informatique de l'UBO et il est à la tête

d'une équipe 27 agents répartis à part égales dans 3 pôles distincts, l'assistance de proximité, les systèmes et réseaux et la gestion du SI.

ALEOS|2i est une société de service et de conseil en informatique auprès des TPE, PME, PMI, collectivités locales. ALEOS|2i propose des services de responsable informatique externe dédié pour l'entreprise, selon un rythme définit conjointement avec le client. Ses prestations dédiées permettent aux organisations d'accéder à un niveau de service à coût réduit et apportent une plus grande fiabilité et donc une meilleure rentabilité de son système d'information. Sa présence régulière dans les entreprises et son pragmatisme permettent d'identifier facilement les besoins et donc apporter un conseil et un accompagnement en cohérence avec ces besoins. Le témoignage de la société ALEOS|2i diffère des deux autres car cette entité à une vision externe aux organisations que l'on cible dans cette étude, c'est aussi pour cela qu'il est intéressant d'avoir leur avis qui est forcément objectif. Les compétences d'ALEOS|2i offre une double expertise dans la gestion des systèmes d'informations : le domaine des infrastructures systèmes, réseaux et télécom et l'animation et la coordination de projets. ALEOS|2i apporte du conseil dans le cadre de l'évolution et l'adaptation du système d'information en fonction de la stratégie de l'entreprise. Elle accompagne également ses clients dans l'élaboration de cahier des charges, appel d'offres, conseils au choix des solutions, accompagnement au changement dans les domaines d'infrastructure réseau, de matériel, de téléphonie, de logiciels, de licences, de consommables, d'études et développements spécifiques et sauvegardes des données. ALEOS|2i est à même de proposer des solutions de Cloud Computing et d'avoir le regard des dirigeants ou responsables faces à ce type de solution.

Après cette phase introductrice, je vais présenter les expériences de chacun face aux solutions de Cloud Computing et de la perception qu'ils en ont.

Pour messieurs Josset et Avelin, la veille leur a permis d'appréhender cette nouvelle forme de technologie. Pour la société ALEOS|2i c'est différent, en tant que société de maîtrise d'oeuvre, elle propose à ses clients « de plus en plus de solutions liées au Cloud Computing ". Vis-à-vis du phénomène médiatique, les remarques sont proches et chacun indique que le Cloud n'est pas révolutionnaire mais qu'il modifie le système d'information de manière conséquente, pour Jean-Guy Avelin : « Pas une révolution en soi [...] mais tout de même de réelle avancée en qualité de service ", pour Jean-Jacques Josset : « va changer radicalement notre manière de penser le système d'information [...]Le concept est plus nouveau que révolutionnaire. " ou encore pour ALEOS|2i : « Le Cloud Computing est apparu pour certains comme une révolution et pour d'autres comme un simple terme Marketing qui ne fait que rassembler des services et des technologies qui existent depuis longtemps (ce qui est le cas)".

L'appréhension de chacun est bien en phase avec la partie théorique, pour Jean-Jacques Josset par exemple, « le Cloud Computing peut être vu comme une fusée à 3 étages. Le premier étage constitue le socle et correspond à une architecture matérielle consolidée, le deuxième étage correspond à la virtualisation et le troisième étage correspond aux couches logiciels qui permettent de distribuer et de gérer les services de type Saas, Paas ou Iass via un portail " ou encore ALEOS|2i : « Il convient de distinguer plusieurs « types " de Cloud : Cloud Public : services accessibles à un large public et appartenant à un fournisseur de « Cloud services " Cloud Prive : Infrastructure dédiée à l'entreprise et accessible via des réseaux sécurisés Cloud Hybride :

Utilisation à la fois des Clouds privés et publics, plusieurs entités partagent des ressources du Cloud ".

Chacun d'eux y a vu aussi les opportunités que l'adoption du Cloud Computing apporte. La notion de réduction des coûts est unanime, en posant la question des avantages du Cloud Computing, Jean-Guy Avelin résume : <Les coûts, 40€ par an et par utilisateur pour Google Apps business et gratuit pour Google Apps Education », l'exemple donnée ici est clairement économique et surtout le Cloud permet de s'affranchir des contraintes technologiques : < L'affranchissement en termes de situation géographique et l'abstraction de l'architecture matérielle. L'industrialisation, l'automatisation et la transparence d'accès pour les utilisateurs au catalogue des services de l'entreprise " pour Jean-Jacques Josset, < La souplesse [...] la sécurisation des environnements, la simplicité de mise en oeuvre [...], un geste pour l'environnement " pour ALEOS|2i.

Mais le Cloud représente aussi des risques bien assimilés par les acteurs interrogés qui ne sont pas du tout pour une externalisation complète du SI vers le nuage'. La perte de maîtrise de ses données et de leurs confidentialités, la dépendance au réseau et son coût associé ainsi que les problèmes de disponibilités sont évoqués : < Le Cloud repose sur internet !!! Et parfois on peut se poser des questions sur la fiabilité et la sécurité de ces liens. ", < La sécurité des données n'est pas garantie (exemple sur internet d'un virus qui a pu s'infiltrer dans une architecture Cloud - On ne pollue plus une entreprise mais plusieurs) ", < Savoir si celles-ci sont stockées de manière confidentielle ». A la question de l'externalisation du SI de télégramme, dont on imagine la criticité par rapport à la disponibilité des systèmes, Jean-Jacques Josset imagine davantage une < solution hybride avec la partie métier sur un Cloud privé et le reste sur du Cloud public ".

Concernant les choix de chacun pour des solutions de Cloud, l'UBO a fait le choix de la suite applicative de Google pour la gestion des agendas et de la messagerie notamment ; le Télégramme a lui adopté cette technologie pour certains services administratifs (gestion de la paye, gestion des services DRH) et pour une application internet de collecte des résultats hippiques, une réflexion est menée pour une externalisation des services collaboratifs (email, bureautiques, partage documentaire, agenda etc...) ; ALEOS|2i propose des services de type sauvegarde en ligne ou environnement collaboratif. On voit bien ici, par les solutions adoptées en mode Cloud qu'il ne s'agit pas de l'ensemble du SI et que cela ne concerne pas les applications maîtresses de l'organisation.

Après cette présentation et leurs domaines de connaissance du Cloud ainsi que la perception qu'ils en ont, les questions ont davantage été orientées sur l'impact que le Cloud peut avoir sur leur organisation et les membres des équipes informatiques, sujet qui intéresse davantage la problématique soulevée ici. Dans un premier temps, je m'intéresse à la perception ressentie par les utilisateurs, même si ce ne sont pas ces membres des organisations que je vise, leur perception des fonctionnalités et des services rendus impactent les équipes informatiques. Ensuite, je m'attacherai davantage aux questions pointant les informaticiens.

Comme l'indique Jean-Guy Avelin qui installe Google Apps pour l'UBO, les applications de ce grand acteur du WEB sont déjà bien connues du grand public, leurs appréhensions dans un mode professionnel est facilité et Google fournit les briques nécessaires à l'intégration de ses outils dans la globalité su système d'information, c'est ce que relève aussi ALEOS|2i qui pense que ce point est

important : « A partir du moment où les services externalisés dans le Cloud sont bien intégrés dans le système d'information actuel, il n'y a pas de crainte à avoir concernant l'accueil reçu par les utilisateurs. Cette intégration passe par le fait d'accéder à l'application simplement, sans manipulation particulière, intégré dans l'annuaire centralisé de la société», Google offre par exemple la fonctionnalité SSO8 à ses clients.

Pour les équipes informatiques, l'accueil face à l'adoption de solutions de type Cloud Computing semble lui bien plus réservé. Jean-Guy a noté « Inquiétude et questionnement notamment des équipes systèmes et réseau ", ALEOS|2i le constate aussi « Dans le cadre de l'externalisation d'un service existant, il est évident que ce type de projet risque fort d'être mal perçu ", idem pour le Télégramme « Non si l'on parle de Cloud privé. Si maintenant l'on tend vers du Cloud public, ça fait peur à l'équipe informatique qui voit là une nouvelle menace d'externalisation des services et des compétences en place sur le site de Morlaix [...] que faire des compétences systèmes et réseau : on limite donc les équipes, on n'embauche plus ces profils, on convertit ? ". Encore une fois, les avis sont unanimes et il apparaît que ce type de questionnement émis par les équipes informatiques, soulevé dans la partie théorique, se confirme bien pour certains types de métiers face au Cloud public, le Cloud privé restant du domaine interne à l'organisation. Et on ne peut cacher que des doutes ont été émis concernant la faculté qu'auront les organisations à conserver tous les membres de leurs équipes en cas d'adoption majeur du Cloud, Jean-Guy Avelin indique « pas d'embauches en systèmes et réseaux à venir bien sûr ", côté Télégramme idem avec déjà une proposition de reclassement : « Si le déploiement du Cloud se poursuit en s'intensifiant, faudrait-il éventuellement reconvertir certains membres de l'équipe pour éviter des licenciements ? ». Toutefois ce n'est catégorique et valable pour l'ensemble des personnels impactés car « une partie de l'infrastructure doit quand même être présente en entreprise comme le réseau local, les connexions inter-sites, l'accès sécurisé internet pour l'accès à ces applications externalisées sur le Cloud Computing " indiquent Alain Le-Sant et Olivier Lecourt.

Face à cette situation, il semble bien que l'alternative est de se tourner davantage vers le coeur de métier de l'entreprise, les équipes doivent davantage s'impliquer dans les services rendus aux directions métiers qui sont bien les clients des équipes informatiques. Bien évidemment, ces phases de changements de l'organisation des DSI doivent s'accompagner, un projet de gestion de changement doit être mené en parallèle aux projets de mise en place du Cloud. Jean-Jacques Josset m'a d'ailleurs indiqué que ce questionnaire lui a servi de base à une réunion globale autour du Cloud Computing afin d'échanger et d'être complètement transparent sur les effets de l'arrivée de cette nouvelle technologie, ce type de point interne est complètement de l'investissement en terme de gestion du changement, il en a ressorti des points importants qui indiquent bien que le métier se place davantage au centre des préoccupations de son équipe : « Ce qui rassure les membres de l'équipe [...] c'est qu'ils ont tous acquis des compétences orientées métiers ". Idem, côté UBO, Jean-Guy Avelin m'a illustré un cas concret, un membre de son équipe était davantage partisan de développer un nouveau portail en interne permettant d'échanger des messages et de partager les calendriers, Jean-Guy Avelin lui a démontré, qu'outre le gain économique, son collaborateur ne

8 SSO, définition issue du site Wikipédia : méthode permettant à un utilisateur de ne procéder qu'à une seule authentification pour accéder à plusieurs applications informatiques (ou sites web sécurisés)

s'essoufflerait pas dans la mise en place d'un projet long et coûteux et qu'il serait plus utile aux côtés des utilisateurs pour les accompagner et les former sur des applicatifs déjà opérationnels et tout à fait fonctionnels, Google Apps en l'occurrence.

La limitation de certaines compétences, l'orientation vers le métier mais aussi de nouvelles compétences ou le renforcement de certaines sont nécessaires pour la bonne mise en oeuvre des projets de Cloud Computing. Pour le déploiement de Google Apps, Mr Avelin a ainsi fait appel à des compétences nouvelles : un avocat spécialisé pour les aspects contractuels par exemple, le RSSI (responsable de la sécurité des systèmes d'information) a été impliqué les règles mises en place par Google (le RSSI a dû signer une clause de confidentialité pour informations Google qui lui ont été communiquées) ; des profils de gestionnaires se sont assurer de la possible réversibilité et certains ont pris des contacts avec la CNIL pour les aspects de protection des données grâce à l'application du Safe Harbor9. Le recentrage des services informatiques vers les besoins métiers va aussi amener les équipes à plus de suivis et d'accompagnement des utilisateurs. Le temps libéré pour le suivi et le règlement de problèmes internes permettra de mener des projets à plus de valeur ajoutée et stratégiques pour l'entreprise.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry