WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude de la filière de commercialisation de la viande de brousse à  Kinshasa

( Télécharger le fichier original )
par Heritier Mpamu Bakutu
Université de kinshasa - Licence 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.5 Les principales techniques de chasse

Deux grands types de techniques sont utilisés pour les prélèvements : la chasse au fusil et le piégeage. Les principales techniques utilisées, dans le cadre de la chasse au fusil, sont :

· la chasse de nuit, à la lampe, qui est une pratique totalement interdite, mais qui permet le prélèvement essentiellement des différentes espèces de Céphalophes, en forêt,

· la chasse à l'approche, en particulier des petits primates, repérés en forêt par leurs vocalisations et

· la chasse à l'appel, en imitant le cri de détresse des Céphalophes.

En matière de piégeage, on peut distinguer le piégeage en grande forêt, pratiqué par les chasseurs professionnels dans une optique commerciale, et le « garden hunting », pratiqué par les paysans pour protéger les cultures contre les ravageurs (singes, rongeurs, suidés) tout en approvisionnant la famille en protéines. En forêt, le piégeage est réalisé principalement à l'aide de lacets et de collets en fil métallique ou en fibres synthétiques. En bordure des champs, la gamme des pièges utilisés est plus large ; les pièges à appât traditionnels et les assommoirs répartis le long des clôtures des champs restent couramment employés (Fargeot et al, 2009).

Les anciennes techniques collectives, en particulier, la chasse au filet, sont de moins en moins pratiquées, à cause de leur rentabilité limitée et des contraintes qu'elles imposent (nombre de participants, partage de la viande). Dans les régions de savane, la chasse au feu est largement utilisée en saison sèche, même si, en quelques dizaines d'années, la taille moyenne des captures s'est effondrée, passant souvent des antilopes grandes et moyennes aux gros rongeurs (Diéval, 2000).

1.5 Le poids économique et social de la chasse commerciale

La chasse commerciale est, dans l'état actuel de la législation, une activité légale et la filière de commercialisation se situe en majeur partie dans le secteur informel.

1.5.1 Les caractéristiques biologiques et économiques de la

ressource faunique

La gestion des populations animales, à partir des hypothèses du modèle logistique et sur la base d'un recensement des individus, se heurte en forêt tropicale à de nombreuses difficultés techniques, liées en premier lieu à la faible visibilité dans le milieu forestier. Pour illustrer ce propos, Delvingt et al. (2001) montrent qu'en forêt dense, les estimations de la biomasse en céphalophes varient entre 86 kg/km2, en République centrafricaine (Noss, 2000) et 1 497 kg/km2 (Wilkie et Finn, 1990) , en RDC, dans des milieux très comparables. Sur un même site, Dethier (1995) compare deux méthodes de comptage des céphalophes, comptage visuel direct ou après appel ; selon la méthode, il obtient une biomasse calculée variant de 183.7 kg/km2 à 1 325.7 kg/km2.

D'autre part, les connaissances sur la biologie des espèces de taille petite ou moyenne (petits primates, céphalophes forestiers) sont encore de nos jours très fragmentaires. Il semble donc illusoire de prévoir la mise en place de plans de chasse basés sur des estimations de croissance des population et il faut envisager, à l'image des pratiques actuelles de gestion du grand gibier, en région tempérée, d'utiliser une gestion de type indiciel, à partir, par exemple, des résultats des tableaux de chasse ou du rendement de l'effort de chasse et des objectifs de niveau des populations (stabilité, croissance ou diminution)( Fargeot,2005).

Les caractéristiques biologiques de la faune forestière ont des conséquences importantes en matière économique :

· Comme toutes les viandes, la venaison est une denrée périssable. La méthode de conservation la plus efficace en forêt et la plus employée est le boucanage. Bien menée à partir d'une bête fraîchement abattue et correctement éviscérée, elle permet de conserver la viande de brousse pendant plusieurs semaines. D'autre part, en séchant, la viande perd une part importante de son poids, ce qui facilite les transports en forêt. Une part essentielle de la viande de chasse 90 % à Bangui (Fargeot et Diéval, 2000), 88 % à Kisangani (Mankoto ma Mbaelele et al., 1987), 60 % à Yaoundé (Bahuchet et Ioveva, 1999) est commercialisée après boucanage dans les grands centres urbains d'Afrique centrale. Le Gabon fait exception puisque l'essentiel de la venaison arrive fraîche sur les marchés, après congélation dans les zones électrifiées, à proximité des grands axes de circulation (Wilkie et al,2000).

· Par opposition aux régions de savane, où sa répartition est soumise, en saison sèche, à la présence de l'eau et des pâturages, et où les mammifères sont souvent fortement grégaires, la faune, en région forestière, est répartie sur l'ensemble du territoire de façon relativement homogène et le grégarisme est nettement moins poussé. D'autre part, les espèces prélevées sont généralement de petite ou moyenne taille (5 à 50 kg).

· Une grande partie de la venaison est prélevée en grande forêt, dans des zones très peu accessibles et l'évacuation des produits nécessite, en règle générale, un portage à dos d'homme important. Le caractère illicite du commerce de viande de chasse pousse également les commerçants à assurer un convoyage rapproché des produits pour éviter les vols et, surtout, les contrôles des autorités forestières ou policières, voire pour négocier, si nécessaire, le passage de la marchandise (Fargeot, 2004).

· La rentabilité du négoce de venaison est très dépendante de la densité de faune ; cette activité n'est en effet économiquement envisageable que si les chasseurs, au niveau de chaque village, peuvent approvisionner, en quantité suffisante et à un coût compétitif, la filière vers les marchés urbains. Sauf pour les espèces de grande taille (éléphant, hippopotame, buffle, grands ongulés,...) dont le poids justifie la chasse, même avec de très faibles densités, le seuil de rentabilité économique de la chasse commerciale et du commerce de la venaison est normalement nettement supérieur au seuil d'extinction biologique (Fargeot, 2005).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery