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Etudes de pérennisation du microcrédit "grenier commun villageois" à  Ambatondrazaka, dans la région d'Alaotra - Madagascar

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par Jocelyn Rivoniaina RAVELOSON
Université d'Antananarivo école supérieure des sciences agronomiques - Ingénieur agronome 2004
  

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UNIVERSITE D'ANTANANARIVO
Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT

BP. 175 - Tél. 22 279 75 - E-mail. agromanagement@syfed.refer.mg

M E M O I R E D E FIN D ' E T U D E S

Etudes de pérennisation du microcrédit

"grenier commun villageois"

dans la région d'Ambatondrazaka

Cas de la Vallée Marianina et le PC 15

P r é s e n t é par :
Rivoniaina Jocelyn RAVELOSON

Promotion INTSA / 1998-2003

Juin 2004.

SOMMAIRE

AVANT-PROPOS

REMERCIEMENTS LEXIQUES

ACRONYMES

LISTES DES FIGURES, TABLEAUX ET ENCADRES

LISTES DES CARTES
RESUME / SUMMARY

INTRODUCTION 1

I. METHODOLOGIE 4

1. LA PRE-ENQUETE 4

1.1. REUNION-DISCUSSION DE GROUPE ET INTERVIEW DES RESPONSABLES LOCAUX 4

1.2. DEPOUILLEMENT DE DOCUMENTATION 4

1.3. POURSUITE DES ATELIERS SUR LA MICROFINANCE 4

2. INVESTIGATIONS SUR TERRAIN 5

2.1. DES QUESTIONNAIRES RELATIFS AUX OBJECTIFS DE L'ENQUETE 8

2.2. UNE METHODE D'ECHANTILLONNAGE STRATIFIEE POUR UNE MEILLEURE

REPRESENTATIVITE DE LA POPULATION 8

2.3. COLLECTE DES DONNEES PAR ENTRETIENS EN TETE-A-TETE AVEC LES PAYSANS 8

2.4. ENTRETIENS AVEC DES DIRIGEANTS D'INSTITUTIONS PUBLIQUES ET PRIVEES 9

3. SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES SOUS EXCEL 9

4. PROBLEMES RENCONTRES LORS DES INVESTIGATIONS 9

4.1. DES ATTITUDES DE RESERVES DES QUESTION DE "CREDIT" 9

4.2. DES REACTIONS D'APPARENCE PAR QUELQUES PAYSANS 9

4.3. DES RETICENCES A DES QUESTIONS JUGEES "DELICATES" PAR L'ENQUETE 10

4.4. DES DIFFICULTES SUR L'EVALUATION DE LA QUANTITE DE PRODUITS RECOLTES 10

CONCLUSION PARTIELLE 11

II. RESULTATS OBTENUS 12

1. TYPOLOGIE D'EXPLOITATION BASEE SUR LE REVENU ANNUEL BRUT EN PADDY DU MENAGE 12

1.1. CLASSE 1 NETTEMENT DOMINEE PAR LES PAYSANS DU PC 15 13

1.2. FORTES INEGALITES SUR LES SOLDES DE TRESORERIE 13

2. CARACTERISTIQUES DES EXPLOITANTS 14

2.1. IMPORTANCE DE METAYAGE : UN DES FREINS A L'ACCES AU CREDIT AGRICOLE 14

2.2. DES SALARIES A LA RECOLTE NECESSITANT 235 000 FMG ET 334 KG DE PADDY PAR HA DE

RIZIERE 15

2.3. VENTE DE PADDY : PRINCIPALE SOURCE DE LIQUIDITE DES PAYSANS 16

2.4. LE MARCHE DE PADDY DANS LA VALLEE MARIANINA, MONOPOLISE PAR UN SEUL

COLLECTEUR 18

3. LES MARCHES FINANCIERS RURAUX DOMINES PAR LES PRETEURS INFORMELS 19

3.1. DE PROBLEMES DE TRESORERIE EN SOUDURE, CONDUISANT AU CREDIT USURAIRE "VARY

MAINTSO" 19

3.2. CREDIT BANCAIRE PLUS ORIENTE VERS LES ASSOCIATIONS A CAUTION SOLIDAIRE 21

3.3. LE GCV : LA SEULE FORME D'ASSOCIATION LIANT L'EPARGNE ET LE CREDIT 23

3.4. PRES DE 84% DES PAYSANS VOIT LE GCV NECESSAIRE 24

3.4.1. Avantages du crédit GCV : fonction du tonnage, de la durée de stockage et de la différence entre "cours

de paddy au déstockage et quantum" 26

3.4.2. Environ 44% des chefs d'exploitation n'ont pas de diplôme CEPE 28

3.4.3. Un taux d'intérêt à la portée des exploitants 29

3.4.4. Difficulté de constitution de fonds de garantie mutualiste (FGM) après les dépenses lors de la récolte 30

3.4.5. De la caution solidaire aux conflits sociaux 33

3.4.6. Le quantum élevé peut accentuer le risque 34

3.4.7. Deux maisons sur sept répondent aux normes de stockage dans la Vallée Marianina 35

3.4.8. Utiliser les prêts dans des cultures de contre saison et des activités génératrices de revenus 36

4. LES AUTRES INTERVENANTS 38

4.1. LE CREDIT GCV DE L'OTIV A GAGNE PLUS DE COLLECTEURS QUE DE PAYSANS 38

4.2. UN CAPITAL DE 7 MILLIARDS DE FMG PRETE AUX RIZIERS DANS LE CADRE DE FONDS DE

COMMERCIALISATION DE PADDY 40

4.3. DEUX GCV INSTAURES PAR LE PROGRAMME ARTA DANS LA VALLEE MARIANINA 42

5. ANALYSE DES RISQUES SUIVANT LEUR ORIGINE 44

5.1. NON-RECOUVREMENT DU AUX PHENOMENES INDEPENDANTS DES EMPRUNTEURS 44

5.2. NON-RECOUVREMENT DU A L'INCAPACITE DES EMPRUNTEURS 45

5.3. NON-RECOUVREMENT DU A LA MAUVAISE VOLONTE DES EMPRUNTEURS 47

CONCLUSION PARTIELLE 48

III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 49

1. FLEXIBILISER LES CONDITIONS D'OCTROI SELON LA CAPACITE DU GROUPEMENT A FOURNIR LE FONDS

DE GARANTIE 50

2. RASSEMBLER LES STOCKS DE PLUSIEURS GROUPEMENTS DANS UN MEME SILO APPROPRIE 50

3. PROMOUVOIR LE RELAIS ENTRE CREDIT DE CAMPAGNE "FAISANCE-VALOIR RIZ" (ACCS) ET CREDIT

GCV 51

4. MIEUX ENGAGER LES GROUPEMENTS DANS LA GESTION DES RISQUES EN METTANT EN PLACE UNE SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL (SCM) 52

5. SE MEFIER DE L'HETEROGENEITE DES MONTANTS ALLOUES AUX MEMBRES D'UN MEME GROUPEMENT 54

6. SECURISER LE CREDIT MAIS AUSSI LES REVENUS DES RURAUX 54
6.1. ENCOURAGER LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITES A FINANCER EN VUE DE MINIMISER LES RISQUES COVARIANTS 54
6.2. DEVELOPPER LES PRESTATIONS DE SERVICES OFFERTES AUX ORGANISATIONS PAYSANNES

55

6.3. INSTAURER DES SYNERGIES ENTRE PROJETS DE DEVELOPPEMENT REGIONAL ET

INSTITUTIONS FINANCIERES RURALES 55

7. PROMOUVOIR LE CREDIT DE COLLECTE GERE PAR LES COOPERATIVES AGRICOLES 55

CONCLUSION PARTIELLE 56

CONCLUSION GENERALE 57

AVANT - PROPOS

La dynamisation du marché des produits agricoles est l'une des clés du développement économique et social de Madagascar. Les paysans - qui constituent 80% de la population, et au niveau de qui se trouve la grande masse des pauvres - devraient être les principaux bénéficiaires de cette action.

Baisse de consommation de riz en milieu rural : signe d'aggravation de la pauvreté

Le riz étant l'aliment de base des malgaches. Pourtant, sa consommation a baissé depuis 1960. Si elle était en moyenne à 146 kg par personne et par an, aujourd'hui, elle ne serait plus que de 107 kg. Cette baisse, plus importante en milieu rural qu'urbain, révèle une aggravation de la pauvreté.

La production de paddy a augmenté presque annuellement1, sans pouvoir suivre la croissance démographique de 3% par an.

Des politiques de prix inappropriées, au détriment des paysans producteurs

Durant des années, les politiques de prix appliquées sur la filière riz n'ont fait que détériorer le potentiel de production du pays. Elles consistaient à fixer à un niveau relativement bas le prix d'achat aux producteurs, au profit des consommateurs en milieux urbains.

Depuis l'Indépendance jusqu'en 1973, l'Etat fixe un prix-plancher d'achat au producteur, tout en délimitant un prix-plafond de vente au consommateur. En 1970, la part de ce prix de vente revenant au producteur n'est que de 40% ; 60% se rapporte aux coûts d'usinage, de transport et la marge commerciale.

Dès 1975, l'Etat a pris en mains le monopole de la commercialisation du riz sur l'ensemble du pays. Il s'est investi même dans des activités d'approvisionnement d'intrants, de production et de transformation du paddy.

Pourtant, ces politiques de prix et de nationalisation à outrance a entraîné la régression de produit collecté. Des marchés parallèles existent toujours et offrent aux producteurs des prix plus rémunérateurs. La dégradation générale des périmètres irrigués a aussi entraîné un grand recul de production commercialisée. Par la suite, l'Etat procède à des importations massives de riz2.

1 De 1,3 millions de tonnes de paddy en 1965, elle a passé à 2,5 millions de tonnes en 2001. AYER Gérald, in L'avenir de Madagascar : Idées-forces pour un vrai changement. Antananarivo : FOI ET JUSTICE, 2001.

2 Par exemple, 354 000 tonnes sont importées en 1982.

Une solution libérale qui étrangle davantage les paysans

Vers le milieu des années 80, la collecte de paddy, l'importation et la commercialisation de riz sont enfin libéralisées. Cette ouverture au secteur privée résulte de la Politique d'ajustement structurel imposée par les bailleurs de fonds internationaux.

Au début, le revenu des paysans augmente progressivement, grâce à la hausse du prix de vente de paddy. Mais ce prix au producteur a diminué sensiblement ces dernières années. Il devient même inférieur à ce qu'il était avant la libéralisation.

En effet, la libéralisation a entraîné la nouvelle domination des intermédiaires (riziers), de la collecte à la distribution. Les producteurs sont devenus sous leur étroite dépendance. Même dans les régions d'Alaotra et de Marovoay, la plupart des ménages n'arrivent pas à stocker le riz, dont ils ont besoin pour l'année entière. Ils doivent le racheter à un prix élevé durant la période de soudure.

Quelle nouvelle politique pour un accroissement effectif du revenu des paysans ?

La réalité actuelle démontre que le désengagement de l'Etat de la filière riz (production et commercialisation) ne suffit pas à augmenter la production, ni à améliorer le prix au producteur. De nouvelles stratégies sont ainsi indispensables, afin que les paysans profitent en grande partie des marges générées par la vente de paddy, et de développer sa production.

Comment y parvenir et l'adapter à la situation actuelle ? La promotion des greniers communs villageois (GCV) figure en ce moment parmi les axes d'orientation du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, dans le cadre de la Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté. L'existence des opérateurs privés dans la commercialisation de paddy n'y est pas remise en cause.

Le présent rapport, qui s'intitule "Etude de pérennisation du microcrédit grenier commun villageois dans la région d'Ambatondrazaka", synthétise les résultats de nos recherches sur le GCV ; notamment dans la Vallée Marianina et le Périmètre de Colonisation 15, Fivondronana Ambatondrazaka. Il veut servir de support de réflexion, non seulement pour notre encadreur professionnel - qui est la Direction Déléguée de la Microfinance, de la Bank Of Africa Madagascar - mais aussi pour les instances ministérielles et Associations privées concernées par la promotion des Organisations Paysannes et Organisations Professionnelles Agricoles.

REMERCIEMENTS

Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à notre formation et à la réalisation de ce Mémoire de fin d'étude d'Ingéniorat. Nos vifs remerciements sont particulièrement adressés à :

Docteur Romaine RAMANANARIVO - Chef du département Agro-management à l'Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques - qui a accepté d'être notre Enseignant Tuteur durant nos recherches et, nous a fait également le grand honneur de présider le jury de ce Mémoire ;

Monsieur Jean Jacques CHUK HEN SHUN - Directeur Délégué chargé aux Micro-Finances au sein de la Bank Of Africa Madagascar - qui a assuré l'encadrement professionnel de nos recherches et, n'a pas aménagé son temps pour nous donner conseil ;

Madame Eliane RALISON - Chercheur chargé du volet Finance Rurale au sein du Département Recherche et Développement de la FOFIFA - pour nous avoir montré la sympathie, en acceptant avec spontanéité de siéger parmi les membres de jury ;

Monsieur

Jules RAZAFIARIJAONA - Enseignant-Chercheur en Sociologie juridique à l'Ecole

Supérieure des Sciences Agronomiques ;

Monsieur Jaona Nirina RAKOTOSEHENO - Directeur de l'Agence Bank Of Africa à Ambatondrazaka - pour les aimables appuis et instructions qu'il nous a accordé durant les investigations à Ambatondrazaka ;

Monsieur Falisoa RAMAHAZAKAMANANA - Responsable du Crédit Rural au niveau de l'Agence Bank Of Africa à Ambatondrazaka - qui n'a jamais hésité à nous aider avec sympathie ;

Tous les Enseignants et Personnel administratif à l'Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques ; Tout le Personnel de la Bank Of Africa Antaninarenina et celui de l'Agence à Ambatondrazaka ;

La population de la Vallée Marianina et du PC 15 pour son aimable hospitalité et ses collaborations fructueuses, sans quoi tous les efforts que nous avons déployés seraient vains ;

Notre famille pour tous ses soutiens permanents.

LEXIQUES

Avances Sur Produit ou ASP : (nom féminin) Le montant de crédit octroyé au client après mise en gage des produits de ce dernier auprès du prêteur. En crédit GCV, les dits-produits peuvent être de paddy ou d'autres graines que l'on peut conserver.

Cautionnement : (nom masculin) C'est l'engagement pris par un tiers, appelé caution, de s'exécuter en cas de défaillance du débiteur. Dans le cas d'un crédit, la personne qui se porte caution peut être éventuellement tenue de rembourser le capital, de payer les intérêts normaux et les intérêts de retard, avec les frais éventuels de procédure. BERNET-ROLLANDE, Luc. Le cautionnement -

http://www.netpme.fr/banque-entreprise/article.php?article=14

Cautionnement solidaire : (nom masculin) Lorsque plusieurs personnes sont cautions solidaires,
elles garantissent ensemble le créancier et chacune d'entre elles est engagée pour le tout. BERNET-
ROLLANDE, Luc. Le cautionnement - http://www.netpme.fr/banque-entreprise/article.php?article=14

Coûts spécifiques : (nom masculin) Dans le cas de crédit GCV, ils sont composés par : 1- Le frais de location du grenier, 2- L'achat de raticides, 3- L'amortissement des cadenas, 4- Le frais de gardiennage du grenier, et 5- Les primes d'assurance vol et incendie. OTIV.

Coûts variables : (nom masculin) Les dépenses attribuées au grenier et qui regroupent : 1- Le prix d'achat des raticides, 2- L'amortissement des cadenas, 3- Le frais de location du grenier, et 4- Le frais de gardiennage du grenier. Auteur.

Fonds de Garantie Mutualiste ou FGM : (nom masculin) Un apport monétaire du groupement avec lequel il devra ouvrir un compte bancaire à son nom avant le déblocage du crédit. La BOA rémunère le FGM en intérêts créditeurs de 4% par an, lesquels sont identiques aux conditions appliquées sur les dépôts à vue (DAV) jusqu'à sa mobilisation. Le FGM sert notamment pour la banque de garantie contre les prêts.

Intérêt : (nom masculin) Le prix payé pour l'utilisation d'une certaine somme d'argent pendant un certain temps. Il est exprimé en pourcentage sous forme de taux d'intérêt. Auteur

Problématique : (nom féminin) Ensemble de questions qu'une science ou une philosophie se pose

relativement à un domaine particulier. Le Petit Larousse Illustré 2000. France: Larousse, juillet 1999. - Larousse, page 825.

Société de Cautionnement Mutuel : (nom féminin) Une association sans but lucratif qui a pour objet d'apporter, dans le cadre d'une structure coopérative, une garantie collective à l'un des sociétaires dans le cadre d'une opération qu'il mène avec un tiers. Association Française des Sociétés

Financières. Outil de garantie - http://www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr/informations/créaent/outils/outils16.htm

ACRONYMES

ACCS : Association de Crédits à Caution Solidaire

AIC : Association d'Intensification et de Crédits

AIM : Association des Institutions de Microfinance non mutualistes

AIM : Association d'Intensification des Mailles

APIFM : Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes

ARTA : Animation Rural Tanora Ambatondrazaka

ASP : Avances Sur Produit

AUE : Association des Usagers de l'Eau

BCM : Banque Centrale de Madagascar

BNM : Banque Nationale Malgache

BOA : Bank Of Africa

BRL : Compagnie Nationale d'Aménagement de la Région du Bas-Rhone et du

Languedoc

BTM : Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra

BV Lac : Mise en valeur et protection des Bassins Versants du Lac Alaotra

CACT : Crédit Agricole à Court Terme

CECAM : Caisse d'Epargne et de Crédit Agricole Mutualiste

CEPE : Certificat d'Etudes Primaire Elémentaire

CIRAGRI : Circonscription de l'Agriculture

CIRVA : Circonscription de Vulgarisation Agricole

DAPP : Direction de l'Appui à la Professionnalisation des Producteurs

CRS : Catholic Relief Service

DDMF : Direction Déléguée aux Micro-finances

DGEP : Direction Générale de l'Economie et du Plan

DIRDR : Direction Inter-Régionale de Développement Rural

DRD : Département de Recherche - Développement

DSRP : Document de Stratégies pour la Réduction de la Pauvreté

FAO : Foods and Agricultural Organisation

FCP : Fonds de Commercialisation de Paddy

FGM : Fonds de Garantie Mutualiste

FMR : Financement du Monde Rural

FOFIFA : Foibe Fikarohana ho amin'ny Fampandrosoana

FORMAGRI : Formation en Agriculture

GCV : Grenier Commun Villageois

HT : Hors Taxes

IFM : Institution Financière Mutualiste

IMAP : Industrie Malgache de Production

ITD : International Trading and Development

KOBAMA : Koba Malagasy

LDI : Landscape Development Interventions

MADIO : Madagascar Dial Instat Orstom

MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche

MK 34 : Makalioka 34

MOS : Main d'oeuvre salariée

ODRI : Opération de Développement Rural Intégré

ONG : Organisation Non-Gouvernementale

OP : Organisation Paysanne

OPA : Organisation Professionnelle Agricole

ORA : Office du Riz Alaotra

OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola

PC 15 : Périmètre de Colonisation 15, ou Périmètre de Culture 15

PCAI : Petit Crédit Agricole Individuel

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural

SARL : Société Anonyme à Responsabilité Limitée

SCAM : Société de Crédit Agricole Mutuel

SCM : Société de Cautionnement Mutuel

SILAC : Société Industrielle et Agricole du Lac Alaotra

SOMALAC : Société Malgache du Lac Alaotra

VM : Vallée Marianina

Unités de mesure et monétaire

t : Tonne

kg : Kilogramme

g : Gramme

Ha : Hectare

km2 : Kilomètre carré

m : Mètre

ml : Millilitre

°C : Degré Celsius

Hj : Homme-jour

UTH : Unité de Travail Humain

Fmg : Francs Malgache

LISTE DES FIGURES

Figure 1 :Répartition typologique de la population p.12

Figure 2 : Solde de trésorerie des ménages p.14

Figure 3 : Vente mensuelle de paddy selon les classes (Quantité en tonnes) p.17

Figure 4 : Evolution des cours de paddy, variété MK-34, dans la Vallée Marianina et

le PC 15 en 2003 p.18

Figure 5 : Pourcentage des paysans achetant du riz blanc en soudure p.20

Figure 6 : Relation des paysans avec les Institutions financières p.21

Figure 7 : Evolution des octrois de crédit GCV par la BOA sur l'ensemble

de Madagascar p.24

Figure 8 : Niveau d'appréciation du microcrédit GCV par les paysans p.24

Figure 9 : Les opinions des paysans sur les conditions d'accès au crédit GCV

de la BOA p.25

Figure 10 : Appréciation des avantages du GCV selon le tonnage, le quantum

et la durée de stockage p.27

Figure 11 : Niveau d'instruction des paysans p.28

Figure 12 : Comparaison des taux d'intérêt mensuel appliqués par les Institutions

Financières au crédit GCV p.29

Figure 13 : Recouvrement de l'intérêt par le FGM selon la durée de stockage p.32

Figure 14 : Evolution de l'intérêt perçu par la banque, par tonne stockée, suivant

le quantum appliqué (Durée de stockage : 4 mois) p.34

Figure 15 : Seuils de rentabilité du crédit GCV - OTIV p.39

Figure 16 : Les causes de la démotivation des paysans à effectuer de GCV p.43

Figure 17 : Les précipitations mensuelles à Ambatondrazaka, de 1998 à 2003 p.44

Figure 18 : Nombre moyen de jours pluvieux, à Ambatondrazaka, de 1998 à 2003 p.45

Figure 19 : Représentation schématique du relais entre crédit de "faisance-valoir" et

crédit GCV p.51

EN ANNEXES :

Figure 20 : Evolution du taux de recouvrement de crédit FMR Traditionnel,

de 1981-1989, à Ambatondrazaka p.VI

Figure 21 : Evolution du nombre de bénéficiaires de crédit FMR-ODRI, de 1983-1987,

à Ambatondrazaka p.VII
Figure 22 : Evolution de recouvrement de crédits au sein de la SOMALAC

de 1984 à 1989 p.VIII

Figure 23 : Organigramme de la Société de Cautionnement MutueI p.XX

Figure 24 : Structure des activités de la SCM au niveau régional p.XX

Figure 25 : Fonctionnement du système d'assurance autogérée au niveau de la SCM p.XXI

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Dépenses sur la Main d'oeuvre salariée temporaire durant la pré-récolte p.15

Tableau 2 : Dépenses sur la Main d'oeuvre salariée temporaire à la récolte p.17

Tableau 3 : Répartition des maisons par village, suivant la nature de leur toiture p.36

Tableau 4 : Comparaison des crédits GCV de l'OTIV et de la BOA p.38

Tableau 5 : Récapitulation de l'opération FCP pour la campagne 2003-2004 p.41

Tableau 6 : Récapitulation du GCV du Programme ARTA à Ambohimiarina en 2003 p.42

EN ANNEXES :

Tableau 7 : Nombre de la population par Commune en 2001 p.III

Tableau 8 : Les potentialités en terres agricoles d'Ambatondrazaka p.III

Tableau 9 : Les matériels agricoles des exploitants d'Ambatondrazaka en 2000 p.III

Tableau 10 : Recensement de la production de quelques cultures de saison par la Circonscription de l'Agriculture d'Ambatondrazaka - Campagne 2001-2002 p.IV

Tableau 11 : Etat des routes en 1999 p.IV

Tableau 12 : Quelques renseignements sur les principales cultures légumières p.X

Tableau 13 : Rendement de production de quelques cultures de saison et de contre

saison dans la Vallée Marianina et le PC 15 - Campagne 2002-2003 p.X

Tableau 14 : Fiches techniques de quelques cultures de contre saison p.XI

Tableau 15 : Calcul d'indices de rentabilité du groupement pratiquant de GCV avec

la BOA (Etude de cas) p.XII

Tableau 16 : Indices de rentabilité du groupement pratiquant de GCV avec la BOA p.XIII

Tableau 17 : Calcul d'indices de rentabilité du groupement ne pratiquant pas de GCV

(Etude de cas) p.XIV

Tableau 18 : Indices de rentabilité du groupement ne pratiquant pas de GCV p.XV

Tableau 19 : Calcul de rentabilité de GCV, pour l'OTIV Keta (Etude de cas) p.XVI

Tableau 20 : Récapitulation des crédits GCV de la BOA dans l'Alaotra,

Campagne 2003 p.XVII

Tableau 21 : Récapitulation des crédits GCV de l'OTIV dans l'Alaotra, Campagne 2003 p.XVII

LISTE DES ENCADRES

Encadré 1 : Quelques conversions relatives à la quantification des graines p.10

Encadré 2 : Enoncé caractérisant la dépendance des revenus des producteurs

vis-à-vis des ventes de céréales p.21

Encadré 3 : Définition des trois types de crédits agricoles offerts par la BOA p.22

Encadré 4 : Faut-il bonifier les crédits agricoles pour abaisser les taux d'intérêts ? p.30

Encadré 5 : Sur la question "Faut-il supprimer le FGM ?", ils disent p.31

Encadré 6 : Résoudre les problèmes de garantie matérielle par la caution solidaire p.33

Encadré 7 : Fonds de Commercialisation de Paddy: un moyen de fidélisation

de paysans par les collecteurs p.40

Encadré 8 : Le Programme ARTA : pour la promotion de l'accès au crédit des paysans p.42

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Vue d'ensemble de la région d'Alaotra p.6

Carte 2 : Vue d'ensemble de la zone PC 15 - Vallée Marianina p.7

RESUME

La Vallée Marianina et le PC 15 sont respectivement des zones à haut potentiel rizicole. Ils produisent près de 24 000 tonnes de paddy par an. Pourtant, la vente des récoltes ne profite pas à la grande masse des producteurs. Depuis la libéralisation de la commercialisation de paddy à Madagascar, ces derniers se trouvent sous l'emprise des collecteurs.

Le taux de pénétration des paysans aux crédits formels y est faible avec 22,4% seulement. Pourtant, leurs activités génératrices de revenu restent peu diversifiées et les ressources de liquidité des paysans dépendent fortement de la vente de paddy. Cette vente intervient rapidement, pour la majorité d'entre eux, avant l'augmentation même des cours en fin août.

Pour palier à ces problèmes, la banque BOA-Madagascar et l'institut financière mutualiste OTIV ont lancé, depuis juin 2003, le "microcrédit GCV" dans la région d'Ambatondrazaka. Néanmoins, de nombreuses contraintes restent encore à résoudre pour permettre à la vulgarisation, voire pérennisation du microcrédit GCV dans la dite région, en ne citant que : le faible niveau d'instruction des paysans lequel conditionne leur motivation à contracter avec l'institution financière formelle, le rejet de la caution solidaire et la difficulté de constitution du fonds de garantie mutualiste par certains, et l'insuffisance d'infrastructures de stockage appropriées.

Instaurer un environnement agro-socio-économique favorable à l'épanouissement des activités agricoles et para-agricoles des paysans, favoriser l'autopromotion des Organisations Paysannes à travers les renforcements de leur capacité, faciliter l'accès au crédit de ces derniers en limitant les charges y afférentes, et mieux responsabiliser les Associations de crédits dans la gestion et minimisation des risques ; ce sont les principaux axes d'orientation avancés pour la pérennisation du grenier commun villageois.

SUMMARY

The Marianina Valley and the PC 15 are respectively zones with massive rice cultivation potential. They produce up to 24 000 tons of paddy per year. Yet, the sale of the harvests doesn't benefit to the large mass of the producers. Since the liberalization of the paddy merchandising in Madagascar, these last are under the ascendancy of the collectors.

Therein, the rate of peasants' penetration to the formal credits is pathetic with, only, 22,4%. However, their generating income activities remain a little varied and the peasants' liquid assets resources tremendously depend on the paddy sale. This sale promptly intercedes, for most of them, before the rise of the courses in the end of August.

To land to these problems, the bank BOA-Madagascar and the financial mutual institute OTIV have launched, since June 2003, the Community Crain Storage Facilities credit in the area of Ambatondrazaka. Nevertheless, plenty of constraints awaits for solution to allow the popularization as yet, or even the perpetuation of the Community Crain Storage Facilities credit in the so-called region, while only mentioning : the frail instruction level of the peasants which designs their incentive to contract with the formal financial institution, the dismissal of bound guarantees and the difficulty of constitution of the mutual guarantee fund, and the suitable storage infrastructures insufficiency.

To establish an economic agro-social environment that is favourable to the blossoming of the agricultural and para-agricultural activities of the peasants, to enhance the self-promotion of Farmers Organizations through the backings of their capacity, to facilitate the access to the credit of these last while limiting related loads, and better making the credits Associations aware of their responsibilities in risks management and minimization ; these are the main axes of orientation for the perpetuation of the Community Crain Storage Facilities.

Key words :

Poverty ; paddy ; rural credit ; community crain storage facilities ; secure ; self-promotion

INTRODUCTION

A la fin du deuxième millénaire, Madagascar est classé, selon les normes internationales en vigueur, parmi les pays les plus pauvres du monde. Des documents officiels récents expliquent cette situation par une longue période de faible croissance économique, un niveau d'investissement insuffisant et un taux de croissance démographique relativement élevé par rapport à la croissance économique3. La pauvreté à Madagascar est surtout l'image du sous-développement de la population en milieu rural, laquelle constitue 85 pour cent des malgaches4. Le faible niveau d'instruction, la manque d'information, la non-maîtrise du marché, la dégradation des infrastructures, la difficulté d'accès au crédit, etc. caractérisent cette dernière. C'est pourquoi l'Etat, depuis 2002, a pris l'initiative de se lancer dans de grandes réformes économiques.

La politique du Gouvernement part désormais des trois axes d'orientation retenus dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ou DSRP, dont : (i) l'amélioration des performances économiques, en y faisant participer les pauvres, (ii) le développement des services sociaux de base (éducation, santé, etc.) et, (iii) la mise en place d'un cadre institutionnel favorable à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté.

A cet effet, pour que la croissance puisse véritablement profiter aux paysans, ces derniers doivent eux-mêmes participer à la création de richesse. L'augmentation de la productivité agricole, la promotion des petits investissements en zones rurales et, notamment, le partenariat entre les groupements paysans et le secteur privé constituent ainsi les priorités du Ministère de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Elevage.

Créer de richesses n'est pourtant pas suffisant ; il faut également savoir la gérer efficacement. Ceci implique une meilleure maîtrise du cycle de marché - notamment le prix d'achat et de vente des produits - par les paysans, une capacité de se mesurer avec les acheteurs et une bonne gestion de trésorerie. A Ambatondrazaka, principal grenier à riz du pays, des riziculteurs vendent habituellement une grande partie de leur paddy dès le début de la période post-récolte. Les cours sont pourtant assez bas en ce moment que les coûts de production ne soient très faiblement couverts. Malgré ainsi l'étendue des surfaces cultivables dans la région, la riziculture ne donne pas un réel avantage pour la plupart des producteurs. La diversification des ressources financières des ménages - à travers le développement des activités génératrices de revenus et la mise en place de systèmes de financement adaptés - serait une issue pour sortir de ce problème.

3 Entre 1988 et 2000, le taux d'accroissement annuel de la population malgache est de 2,8% tandis que celui de croissance économique était de 2,2%. Le taux d'inflation a atteint annuellement 16,9% durant la période. Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté - Version complète, avant l'atelier national de novembre 2001.

4 Au moins, 75% des pauvres à Madagascar sont des agriculteurs et, en particulier, 70% des pauvres sont des petits exploitants agricoles, c'est-à-dire des paysans qui exploitent des parcelles de moins de 2 ha. 67% des malgaches sont des petits agriculteurs. Par ailleurs, 80% des agriculteurs, mais surtout 90% des petits agriculteurs, vivent en dessous du seuil de pauvreté; de revenu annuel inférieur à 736 000 fmg, soit 90 dollars. RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN : Le rôle de la gouvernance et de la décentralisation dans la réduction de la pauvreté. Madagascar : PNUD, 2000.

Dans le cadre de la concrétisation des programmes inscrits dans le volet "Développement Rural" du DSRP, des activités mettant en synergie les fonctions des diverses intervenants en milieu rural - dont les ministères, les Circonscriptions de l'Agriculture et autres divisions administratives décentralisées, les institutions financières, les opérateurs commerciaux, les Organismes nongouvernementaux et, enfin les paysans producteurs - sont à quêter. L'objectif est que chacun puisse tirer profits de la coordination des opérations sans qu'il y ait ni dominants ni dominés.

La vulgarisation du "microcrédit grenier commun villageois (microcrédit GCV)", appelé également "crédit de stockage" ou "Community Crain Storage Facilities" en anglais, paraît répondre à tous ces critères : en stockant leur paddy dans un entrepôt fiable jusqu'à ce que leur cours augmentent, et en utilisant ces produits comme garantie, les agriculteurs peuvent accéder à des ressources financières avant de vendre leur production. Les prêts obtenus serviront à des fins productifs. La commercialisation des produits va être facilitée par la réhabilitation des routes nationales reliant le fivondronana d'Ambatondrazaka aux autres régions de l'île. Ceci offre également une sécurité alimentaire aux paysans, qui peuvent prélever de quoi subsister sur leur stock pendant la période de soudure.

Seulement, beaucoup de paysans sont souvent sceptiques face à des innovations qu'on leur apporte, ou les adoptent difficilement, notamment en matière de crédit bancaire. En outre, le développement de microfinancement en milieu rural reste jusqu'ici une opération délicate, d'autant plus que la question d'amélioration de la sécurisation de crédit constitue le principal objet de débat au niveau des Institutions financières.

Afin de résoudre ces problèmes, cette étude aide à comprendre les raisons susceptibles de compromettre la mise en oeuvre voire la pérennisation du produit "microcrédit GCV" dans les zones PC 15 et Vallée Marianina du Fivondronana d'Ambatondrazaka. Au terme de l'étude doivent ressortir des stratégies visant au développement de ce type de crédit et à la préservation des risques de non-recouvrement, et contribuant à la lutte contre la pauvreté en milieu rural.

Le présent document comporte trois grandes parties :

La première partie est consacrée aux explications de la méthodologie. Elle concerne à la fois les recherches effectuées au cours de la pré-enquête, les préparations et le déroulement des enquêtes menées auprès des paysans et autres personnes ressources et, l'analyse des informations recueillies.

Dans cette même partie sont aussi exposées les contraintes limitant le bon déroulement du

La deuxième partie est axée sur l'analyse proprement dite des résultats de recherches. L'observation des systèmes de production des paysans va permettre de comprendre les comportements de ces derniers vis-à-vis des institutions financières. Les portées et limites des différents éléments conditionnant la pratique du grenier commun villageois, ainsi que les différents risques de non-recouvrement des prêts GCV par les clients, y sont aussi approfondis.

Enfin, des axes d'orientation sont avancés dans la dernière partie. Ils cherchent à la fois à améliorer les instruments financiers pouvant contribuer à la sécurisation du crédit GCV de la banque, et à offrir aux paysans des environnements socio-économiques favorables pour la sécurisation de leur revenu, donc pour assurer l'échéance.

I. METHODOLOGIE

1. La pré-enquête

Il s'agit de recueil d'informations à partir des quelles sont formulés les hypothèses de travail.

1.1. Réunion-discussion de groupe et interview des responsables locaux

Cette idée d'étude sur le microcrédit GCV dans la Vallée Marianina et le PC-15, est née suite à des discussions avec des groupes de paysans lors de la prestation de services5 qu'on avait effectuée auprès du Bureau d'étude BRL, à Ambatondrazaka, en novembre et décembre 2002.

C'était à partir de ce moment qu'on a commencé à interroger des personnes compétentes, au courrant des problèmes socio-économiques des paysans locaux : comme des épiciers, des paysans riziculteurs, ainsi que des responsables locaux dont ceux du bureau d'études BRL et de la DIRDR Ambatondrazaka. Le but de ces interviews était de recueillir des éléments de réflexion, utiles à la détermination du thème de mémoire et à la conduite de l'étude.

1.2. Dépouillement de documentation

Des ouvrages, des rapports d'activités, des rapports d'atelier ainsi que des périodiques ont été consultés. Ils sont surtout relatifs d'une part, à la région d'Alaotra dont le développement agricole, le flux du marché et l'évolution de la micro crédit et d'autre part, à la sécurisation des crédits. Des documents sur les greniers communs villageois sont aussi étudiés.

Outre les documents imprimés, des recherches par internet ont été menées.

1.3. Poursuite des ateliers sur la microfinance

Les ateliers thématiques portant le thème global "Promotion et développement des services de proximité, en tant qu'outil privilégié de réduction de la pauvreté", organisés par l'Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes (APIFM) et l'Association des Institutions de Microfinance non mutualistes (AIM) les 16 et 17 juin 2003 à l'Espace Dera - Antananarivo, ont permis d'enrichir nos connaissances sur les Institutions de microfinance présentes à Madagascar, leurs activités et prépondérances.

C'était aussi une occasion de rencontre et de discussion avec quelques responsables de réseau CECAM de Bongolava et d'Antsirabe sur le déroulement des GCV dans leurs régions respectives.

5 Il s'agit des enquêtes menées auprès des paysans pratiquant les cultures en semis direct, sous couvertures mortes ou vives. Elles ont pour objectifs de bien connaître la structure de l'exploitation de ces paysans et de comprendre les différents facteurs contraignant la pérennisation de ces techniques.

2. Investigations sur terrain

Les travaux de recherches effectués dans la région d'Ambatondrazaka ont duré 49 jours, de 28 juin au 15 août 2003. La date d'investigation a été prévue pour coïncider avec la période de postrécolte à Alaotra afin de pouvoir constater l'état des lieux de la filière riz et les mouvements des paysans durant ces moments.

Une enquête agro-socio-économique est menée auprès de 108 paysans, répartis dans les communes d'Ilafy, d'Ampitatsimo, d'Ambatondrazaka II et de Feramanga Nord.

L'objectif global de cette étude est de déterminer les conditions de la mise en place de microcrédit GCV dans les régions d'Ambatondrazaka.

Les objectifs spécifiques sont :

> d'identifier et de comprendre les comportements des chefs d'exploitation envers les institutions financières;

> de connaître les flux de paddy au niveau des ménages au cours de l'année;

> et, d'évaluer la nécessité d'instauration de crédits GCV dans les régions suivant les contextes locaux.

6

Carte 1 : Vue d'ensemble de la région d'Alaotra

Carte 2 : Vue d'ensemble de la zone PC15 - Vallée Marianina

2.1. Des questionnaires relatifs aux objectifs de l'enquête

Les questionnaires ont été établis en fonction des objectifs sus-cités. Les principales rubriques étudiées sont :

- Le niveau d'instruction du chef d'exploitation,

- La composition de l'unité familiale,

- Le niveau d'utilisation de la main d'oeuvre salariée aux activités agricoles,

- Le niveau d'équipement agricole,

- La répartition des modes de faire-valoir des terres,

- Les principaux systèmes de cultures et d'élevages de l'exploitation,

- Les activités para-agricoles du ménage,

- Les relations de l'exploitant avec le marché,

- Les relations de l'exploitant avec les institutions financières, les prêteurs informels et les

organisations de développement rural,

- L'attitude de l'exploitant vis-à-vis du "microcrédit GCV",

- L'économie du ménage de l'exploitant,

- Les fiches techniques des cultures saisons et contre-saisons.

2.2. Une méthode d'échantillonnage stratifiée pour une meilleure représentativité de la population

Compte tenu des grandes disparités entre les paysans sur le plan revenu en paddy, on a choisi la méthode d'échantillonnage stratifiée. Le but est que toutes les classes sociales de paysans soient représentées dans l'échantillon et ce, suivant leur taux respectif par rapport à l'effectif total de la population6.

A cet effet, on a découpé la population en trois strates plus ou moins homogènes suivant le niveau de revenu annuel en paddy des ménages, avec les listes électorales mises à jour en novembre 2002 à l'appui. Deux paysans par fokontany, connus par leur ancienneté dans la région, sont appelés lors de cette étape.

Ce n'est après qu'on a procédé aux tirages au sort aléatoires pour la constitution de l'échantillon. Le nombre d'enquêtés par fokontany est relatif à l'effectif de la population de ce même fokontany et le taux d'échantillonnage est de 10%.

2.3. Collecte des données par entretiens en tête-à-tête avec les paysans

Des familles autochtones ont accepté d'assurer les hébergements durant les travaux d'investigation. L'acquisition d'un vélo tout terrain a facilité les nombreux déplacements. En moyenne, trois enquêtes par jour ont été effectuées.

6 Ici, la population est définie comme étant l'ensemble des chefs d'exploitation de la zone d'enquête.

Le questionnaire est rempli au cours d'un tête-à-tête avec le paysan enquêté. Chaque entretien était introduit par l'explication brève de l'objet de l'enquête et le plan du questionnaire. Le système de crédit et d'épargne des institutions financières ainsi que celui du microcrédit GCV sont exposés en cours.

2.4. Entretiens avec des dirigeants d'institutions publiques et privées

En dehors des enquêtes menées auprès des paysans, des institutions concernées, de manière directe ou indirecte par le thème de l'étude, sont aussi contactées. Ce sont : la banque BOA, l'OTIV, les Programmes ARTA et LDI, le Bureau d'étude BRL Madagascar, le Projet BVLAC, le Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP), et des Institutions décentralisées du MAEP.

3. Saisie et analyse des données collectées sous Excel

Les données sont traitées sous le logiciel informatique Microsoft Excel. Un code d'identification est attribué à chaque paysan afin d'éviter la saisie de leur nom et leur origine à chaque changement de feuille de calcul :

PC-XYZ pour les enquêtés du PC 15,

VM-XYZ pour ceux de la Vallée Marianina.

X, Y et Z sont des nombres entiers naturels appartenant à [0; 9].

Outre les éléments relatifs à l'unité de production des paysans, l'analyse a permis également d'identifier les points de vue des paysans sur la banque BOA, l'OTIV, le microcrédit GCV, ainsi que leur niveau de dépendance sur le crédit informel.

4. Problèmes rencontrés lors des investigations

Au cours des travaux d'investigation, quelques difficultés ont entaché le bon déroulement de l'enquête :

4.1. Des attitudes de réserves dès question de "crédit"

Préoccupés par leurs travaux, certains paysans ne sont pas disposés à répondre immédiatement à l'enquête. On devait ainsi prendre de rendez-vous afin qu'il puisse libérer leur temps pour l'entretien.

Par méfiance, d'autres ont pris de temps pour accepter, surtout que le thème porte sur le "crédit" (d'où, "argent") et la "banque", comme le cas de trois paysans à Ilafy.

4.2. Des réactions d'apparence par quelques paysans

Par peur de se faire mal juger sur leurs réponses, certains enquêtés ont adopté un comportement d'apparence en faisant des réponses qu'ils jugent appréciables. C'était notamment quand on leur a demandé leur point de vue sur les institutions financières et le microcrédit GCV. Pour pallier ces problèmes, il a fallu tourner les questions sous forme de recoupement.

4.3. Des réticences à des questions jugées "délicates" par l'enquêté

Des paysans craignent que leurs réponses ne soient utilisées contre eux. On a dû les rassurer plusieurs fois de l'utilisation des informations recueillies pour qu'ils dévoilent la surface de leur propre rizière ou de leur revenu sur la production et vente de boisson alcoolique artisanale.

Deux fiches d'enquêtes ont dû être invalidées lors de l'analyse des données compte tenu des contradictions observées sur les chiffres.

4.4. Des difficultés sur l'évaluation de la quantité de produits récoltés

A l'opposé des entreprises agricoles, l'absence de tenue de compte d'exploitation par les paysans ne facilite pas l'établissement du tableau de leur solde de trésorerie. De plus, ils quantifient rarement leur récolte; ce qui a compliqué le calcul des rendements, notamment pour les produits sur tanety7 et baiboho8.

Le comptage de sacs et l'utilisation d'autres instruments de mesures typiques, comme le "vata" 9 et le "kapoaka"10, étaient les meilleurs moyens d'estimation de leur récolte. On les convertit après en tonnes.

Encadré 1 : Quelques conversions relatives à la quantification des graines

1 vata de paddy

1 vata de riz blanc 1 kg de riz blanc

1 vata de haricot sec

= 13.50 kg en paddy

= 9.45 kg en riz blanc

= 15.65 kg en riz blanc

= 3.5 kapoaka en riz blanc

= 70 kapoaka = 17.50 kg

Source: Auteur - Août 2003.

Le tableau 12 de l'Annexe 3 présente également la masse volumique de graines de quelques cultures légumières.

7 On désignera comme parcelle de tanety les champs situés sur les pentes et les sommets des collines.

8 Les terres de baiboho évoquent deux réalités. Dans la moitié occidentale du pays, il s'agit des zones basses humides, voire sous inondation périodique, cultivées à la décrue. Ailleurs, ce terme désigne des terres en lisère latérale des rizières de vallon, aux sols argilo-limoneux et rarement desséchés, portant des cultures intensives de légumes ou taro. L'état des campagnes malgaches en 1995 - Projet MADIO, mai 1996. Page 22.

9 Un bidon d'huile de 20 litres utilisé pour quantifier le paddy.

10 Une boîte de lait concentré de 1/3 litre utilisée pour la quantification des grains.

Conclusion partielle

Il est évident que dans un pays comme Madagascar, où plus de 85 % de la population active travaillent dans le secteur de l'Agriculture, et où la priorité affichée par les autorités et soutenue par les bailleurs de fonds internationaux porte sur la lutte contre la pauvreté que l'on sait majoritairement concentrée dans les zones rurales, les enquêtes menées auprès des paysans constituent des moyens très indispensables. Elles nous permettent, en effet, d'apprendre et d'étudier le fondement des problèmes bloquant leur développement.

Pour s'y faire, on a essayé de réaliser cette mission dans de bonnes conditions possibles, depuis la phase de préparation, d'investigations proprement dites à Ambatondrazaka, jusqu'aux traitements informatiques des données recueillies.

Malgré des difficultés connues lors de l'entretien avec des minorités d'enquêtés, les objectifs fixés avant l'élaboration des questionnaires sont atteints grâce aux expériences acquises lors des différents stages de recherche organisés antérieurement par l'Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques.

II. RESULTATS OBTENUS

1. Typologie d'exploitation basée sur le revenu annuel brut en paddy du ménage

Au vu des objectifs de l'enquête, une typologie des ménages est élaborée. Trois classes de ménages sont ainsi définies suivant leur revenu annuel brut en paddy et puis, leur solde de trésorerie annuel :

I1 CLASSE 1 : Les ménages dont le revenu annuel brut en paddy est supérieur ou égal à 25 tonnes, I1 CLASSE 2 : Les ménages dont le revenu annuel brut en paddy varie de 10 à 24,9 tonnes,

I1 CLASSE 3 : Les ménages dont le revenu annuel brut en paddy se trouve inférieur à 10 tonnes.

Dans les régions d'Ambatondrazaka, le paddy constitue le principal critère concrétisant le niveau social des paysans. Il assure en grande partie les dépenses d'exploitation et surtout hors exploitations.

A cet effet, la probabilité pour qu'un paysan mette en gage une partie de ses récoltes augmente théoriquement avec sa disponibilité en paddy. Dans la pratique, cette hypothèse ne pourrait pas toujours être vraie, surtout qu'on parle ici de crédit rural. Des paysans disposant plusieurs tonnes de paddy penseraient avoir suffisamment d'épargne en nature pour se lancer encore à un endettement. Ceux qui n'en ont que peu pourraient à leur tour se recourir au microcrédit GCV pour mieux conserver et capitaliser même leur dit épargne.

C'est pour ces raisons que l'on a pris le "revenu annuel brut en paddy" comme principal critère de la stratification typologique. Le "solde de trésorerie", qui prescrit le besoin en crédit extérieur, est pris comme critère secondaire.

Figure 1: Répartition typologique
de la population (%)

CLASSE 1
14,2

CLASSE 3
50,9

 

CLASSE 2
34,9

CLASSE 1 CLASSE 2 CLASSE 3

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

1.1. Classe 1 nettement dominée par les paysans du PC 15

Avec une production moyenne annuelle de 44,5 tonnes par ménage, les paysans du PC 15 représentent 86,6% dans la classe 1. Ils sont aussi dominants dans la classe 2 dont 20,8% par rapport à l'ensemble de la population. Les exploitants du PC 15 ont en effet bénéficié de l'irrigation via du barrage de Bevava. Les surfaces rizicoles par ménage y sont assez étendues - pouvant atteindre les 20 ha - avec un rendement par hectare supérieur, de l'ordre de 3,2 tonnes/ha.

Dans la Vallée Marianina, seules les rizières de la rive gauche11 peuvent jouir de l'irrigation du canal. La grande partie des surfaces dépend de la pluie, et le rendement y est de 2,9 tonnes à l'hectare.

Enfin, plus de la moitié des exploitants se trouve dans la classe 3. Leur répartition suivant les zones PC 15 - Vallée Marianina est plus ou moins équitable tant au niveau effectif que production de paddy.

Tableau 1: Répartition typologique par zone d'enquête

CLASSE

Zone

Taux (%)

Production moyenne de paddy
par ménage (t/an)

CLASSE 1

PC 15

12,3

44,5

VM

1,9

32,1

CLASSE 2

PC 15

20,8

16,6

VM

14,2

15,8

CLASSE 3

PC 15

24,5

4,7

VM

26,4

4,9

Ensemble

100,0

14,2

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

1.2. Fortes inégalités sur les soldes de trésorerie

L'analyse des budgets des ménages a permis de donner une vision synthétique de la situation économique des exploitants. Si les classes 1, minoritaires qu'elles soient, expriment des soldes annuels de l'ordre de 20 millions de fmg, on a constaté que 40,7% des classes 3 ont des restes inférieurs à 50 000 fmg. Par rapport à l'ensemble de la population, ce cas touche 28,3% des paysans. La moyenne pondérée est de 5 millions de fmg pour l'ensemble des exploitants; un montant proche de celui des classes 2, d'après la figure qui suit.

11 Les rizières se trouvant à gauche du canal d'irrigation via du barrage de Bevava.

14

Figure 2: Soldes de trésorerie des ménages (Fmg/an)

0 5 000 000 10 000 000 15 000 000 20 000 000 25 000 000

Solde (Fmg/an)

Ensemble CLASSE 1 CLASSE 2 CLASSE 3

4 970 564

CLASSE

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

2. Caractéristiques des exploitants

Les principaux facteurs de production dans l'agriculture sont la terre, l'équipement agricole et la force de travail disponible. Compte tenu de la faible mécanisation dans les régions d'Ambatondrazaka12, les modalités d'accès à la terre et à la main d'oeuvre sont les principaux critères discriminants entre les exploitations agricoles.

2.1. Importance de métayage : un des freins à l'accès au crédit agricole

Des inégalités très nettes sont enregistrées dans la répartition foncière. Plus de tiers des paysans travaille sur une surface rizicole moins de 3 ha par ménage. La superficie moyenne est de 2,1 ha dans la classe 3. De cette dernière, seules les 1,2 ha qui sont en mode de faire-valoir direct. 34,3% des rizières utilisées sont acquis par location et/ou par métayage à mi-fruit. Enfin, environ 7,4% des surfaces en propriété est, soit mis en sous-traitement par son éloignement ou insuffisance des moyens d'exploitation, soit inexploitable par inondation ou ensablement.

Les surfaces agricoles moyennes utilisées par les exploitants de la région sont de 5 ha pour les rizières et 0,9 ha pour l'ensemble de tanety et baiboho cultivables.

Le faible accès à la terre des petits producteurs et l'importance de métayage et de location forment un handicap pour leur transition vers l'économie de marché. Elles ne permettent pas l'investissement à long terme en constituant un frein à l'accès au crédit bancaire. En effet, les banques ne disposent d'aucune garantie matérielle de recouvrement, à part les charrues attelées de faible valeur marchande.

Le crédit accordé à un paysan n'est pas fonction de la valeur des biens qu'il présente comme garantie; mais il est certain qu'un petit producteur ne possédant que des biens peu significatifs ne bénéficiera pas de crédit à long voire à moyen terme. Cela oblige la grande majorité

12 En 2000, le nombre de tracteurs à Ambatondrazaka est de 117, et les charrues attelées de 7 264, pour les 31 500 ha de rizières cultivables existantes. Monographie des régions d'Ambatondrazaka et d'Andilamena - DIRDR Circonscription de l'Agriculture Ambatondrazaka, 2001.

des paysans d'Ambatondrazaka à se limiter à la culture de subsistance, à la diversification des cultures sur des petits périmètres de baiboho et de tanety, et à l'utilisation des petits outillages sans procéder à l'intensification des cultures.

2.2. Des salariés à la récolte nécessitant 235 000 fmg et 334 kg de paddy par ha de rizière

Dans les conditions de sous-équipement, la force de travail constitue avec la terre, le principal facteur de production agricole. Sa mobilisation dépend des ressources disponibles des exploitants, aussi bien humaines que financières. Elle est de trois formes :

- la main d'oeuvre familiale disponible à l'agriculture ;

- la main d'oeuvre salariée permanente et temporaire, nécessaire pour réaliser un certain

nombre de travaux spécialisés dont la main d'oeuvre familiale ne possède pas la maîtrise ;

- enfin, l'entraide qui est peu fréquente dans la région mais peut jouer quand même un rôle non

négligeable d'apport en travail.

Malgré la mobilisation massive de la main d'oeuvre familiale, les paysans sont toujours contraints de faire appel à des salariés, notamment en périodes hautes de cycle cultural (repiquage, sarclage, récolte, mise en meule et piétinement des moissons en riziculture). Dans l'ensemble, 67,2% de la taille nette de la famille - main d'oeuvre salariée permanente comprise - seulement constitue en fait les actifs familiaux ; et ceux qui sont disponibles aux travaux d'agriculture ne font que 47,7%.

Les tableaux suivants développent les dépenses d'exploitation sur la main d'oeuvre salariée temporaire au cours d'une campagne de riziculture à Ambatondrazaka :

Tableau 1 : Dépenses sur la MOS temporaire durant la pré-récolte

Mois
Itinéraire
technique
Classe 1

Classe 2 Classe 3 Ensemble Taux (%)*

Nov-déc

Nov-déc

Déc-jan

Déc-jan

Déc-jan

Déc-jan

Fév

LABOUR
(Fmg/ha)

CANALISATION
(Fmg/ha)

HERSAGE
(Fmg/ha)

DIGUETTE
(Fmg/ha)

ARRACHAGE
(Fmg/ha)

REPIQUAGE
(Fmg/ha)

SARCLAGE
(Fmg/ha)

95 875 97 542 144 661

21 852
30 321

22 967

127 903

87 674

128 453

28 948
12 061
26 529

36 397
33 627
45 334

144 926
134 886
134 418

92 293

72 898
63 739

119 319

25 366

114 747

22 592

39 356

136 150

73 271

46,2

16,0

36,8

28,3

84,0

95,3

58,5

* Pourcentage des exploitants faisant appel à la MOS temporaire

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

Tableau 2: Dépenses sur la MOS temporaire à la récolte

Mois Itinéraire technique

Classe 1 Classe 2 Classe 3 Ensemble Taux (%)*

Mai

Mai

Juin

Juin

COUPE

MISE EN MEULE

PIETINEMENT

TRANSPORT

Fmg/ha

Kg de
paddy/ha

Fmg/ha

Kg de
paddy/ha

Fmg/ha

Kg de

Fmg/ha

paddy/ha

Kg de
paddy/ha

116 276
103 135
114 202

63,0
65,3
67,8

72 900

68 750

66 039

112,3
109,3
104,3

52 693
39 315
94 059

119,8 62,7 66,5

61 442
52 778
47 864

0,0 82,9 95,9

110 575

65,5

67 514

108,2

72 312

80,1

51 973

88,7

81,1

63,9

25,4

18,8

* Pourcentage des exploitants faisant appel à la MOS temporaire

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

Il faut remarquer qu'à la récolte, les salariés temporaires sont payés en liquide en plus des quantités de paddy qu'on leur doit céder. Le travail de mise en meule y fait exception, pour lequel l'employeur peut payer les salariées soit exclusivement en nature (82,3% des cas), soit en espèce.

Ainsi, de la récolte au transport de paddy jusqu'au village, la main d'oeuvre salariée coûte en tout une somme de 234 860 de fmg et 333,5 kg de paddy par hectare de rizière exploitée, au paysan.

Toutefois, ce dernier n'est pas obligé d'appeler des salariés pour chaque itinéraire technique pour des raisons suivantes :

? Insuffisance de moyens financiers

? Faible production n'exigeant pas trop de tâches

? Existence d'entraide entre famille

? Main d'oeuvre familiale assez nombreuse ? Disponibilité de moyens matériels pour le piétinement et le transport des produits

2.3. Vente de paddy : principale source de liquidité des paysans

A part la commercialisation des produits maraîchers, et quelques têtes de volailles en décembre pour certains paysans, les revenus dus à la vente de paddy assurent la quasi-totalité des dépenses d'exploitation et hors exploitation de ménage. Certains paysans n'ont guère les moyens de retenir des stocks pour spéculer la hausse des cours quelques mois après la récolte, et le plus gros des ventes se fait rapidement dès le mois de juillet.

Pour d'autres, il est probable qu'il s'agirait surtout de ventes de détresse causées par un besoin impératif de liquidité, alors que le prix du paddy est au plus bas dans l'année. Plus d'un paysan vend également ses récoltes pour dépenser rapidement l'argent perçu qui lui brûle les doigts : achat de rhum, de bière, de billets pour des concerts et séances vidéo-films, etc., sans prévoir de réinvestissement pour la prochaine campagne de culture.

Seuls les exploitants de la classe 1 et une minorités de la classe 2 arrivent à attendre la période de soudure pour liquider leur surplus de production.

Qua ntite (Tonnes)

6,00

4,00

2,00

9,00

8,00

7,00

5,00

3,00

0,00

1,00

jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

Mois

Figure 3 : Vente mensuelle de paddy selon les classes
(Quantité en tonnes)

Classe 1 Classe 2 Classe 3 Ensemble

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

Généralement, les principaux objets de la vente de paddy, à part les besoins en produits de première nécessité, durant la période post-récolte sont les suivantes :

· En juin : - paiement de MOS temporaire utilisée durant la récolte
- besoins pour la festivité durant la fête nationale

· En juillet : remboursement des dettes auprès des particuliers

· En août : - remboursement des dettes auprès des institutions financières
- achat d'intrants pour les cultures contre-saison

- paiement de MOS permanente

- location de rizières pour la prochaine campagne de culture

· En septembre : participation à des obligations au niveau familial comme exhumation,
circoncision et cérémonie de mariage

Encadré 2 : Enoncé caractérisant la dépendance des revenus des producteurs
vis-à-vis des ventes de céréales

"... plus le producteur dépend de la vente de céréales pour obtenir des revenus monétaires - c'est-à-dire moins il dispose de revenus alternatifs tels que les cultures de rente, le bétail, le maraîchage ou autre culture de contre saison, revenu de commerce ou de l'émigration, etc. -, moins il sera libre dans sa stratégie de vente, ce qui le conduira à pratiquer d'autant plus de ventes de surcommercialisation."

Source : FAO, 1990 in L'état des lieux de la filière riz à Madagascar. ANTANANARIVO : UPDR, 1996. - Volume 2, 360 pages

2.4. Le marché de paddy dans la Vallée Marianina, monopolisé par un seul collecteur

Depuis la libéralisation, les cartes professionnelles de collecteur ne sont plus exigées et leurs zones d'action ne sont plus limitées. A la suite de cette nouvelle politique, on constate une désorganisation de la collecte et une multiplication de collecteurs13 dans les régions d'Ambatondrazaka.

La suppression des prix planchers au producteur fait aussi partie de la politique libérale. La loi de l'offre et de la demande détermine ainsi le prix de paddy chez les producteurs.

Prix (F mg/kg)

1600

1400

1200

1000

400

800

600

200

0

jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

Mois

Figure 4 : Evolution des cours de paddy, variété MK 34,
dans la Vallée Marianina et PC-15 (Année 2003)

V. M.

PC-15

Source: Auteur - Janvier 2004.

Le prix de paddy aux producteurs a légèrement augmenté au cours de cette campagne de collecte 2003 par rapport à celui de l'année pécedante14. Malgré cela, dans la Vallée Marianina, la majorité des producteurs sont à la merci du monopole d'un seul collecteur chevronné. Celui-ci achète le paddy à très bas prix et fidélise les paysans en leur accordant de crédit usuraire en nature durant la soudure. Lui seul couvre toute la Commune d'Ilafy, en utilisant des commissionnaires récrutés sur place et payés à 35 fmg par kilo collecté. Un commissionnaire rassemble entre 45 et 70 tonnes de paddy jusqu'à la clôture de la campagne de collecte en mi-août.

Il est équipé de :

- un magasin de stockage de capacité de plus de 2 500 tonnes, bâti dans une grande enceinte situé à Fiherenana, Fokontany Ilafy

- deux rizéries

- trois tracteurs à remorque

- deux camions lourds

- plusieurs bascules.

13 Les différents types de collecteurs y sont actuellement : collecteurs riziers, collecteurs ambulants et tireurs au vol.

14 En 2002, le prix moyen du kilo de paddy acheté aux producteurs restait à 800 fmg de mai en juillet.

3. Les marchés financiers ruraux dominés par les prêteurs informels

3.1. De problèmes de trésorerie en soudure, conduisant au crédit usuraire "vary maintso"

Avant d'aborder le crédit formel, une brève étude des mécanismes de l'usure, encore très pratiqués dans les régions d'Ambatondrazaka, est indispensable.

Les pratiques usuraires présentent les caractéristiques suivantes :

- Le crédit reste individuel ;

- Les usuriers ne sont pas une catégorie particulière de la population ; tous ceux qui ont un peu

d'argent, surtout durant la période de soudure, sont des usuriers potentiels : commerçant, fonctionnaires (notamment les instituteurs des écoles publiques), paysans aisés ;

- Le prêteur et l'emprunteur se sont connus depuis plusieurs années ;

- Les formes sont de deux types : prêt d'argent ou prêt en nature (paddy ou riz blanc) remboursé

en paddy, et prêt d'argent remboursé en argent même ;

- Le système est souple : déblocage immédiat de la somme demandée, négociation sur

l'échéance du remboursement et pas de dossier à préparer à part un simple contrat par écrit ;

- Le coût de l'opération est extrêmement élevé pour l'emprunteur, du fait de l'intérêt payé pouvant atteindre 100% du capital. L'endettement usuraire peut précipiter des familles dans la famine en les dépouillant de leurs terres.

Le crédit informel touche presque la moitié des paysans de la Vallée Marianina et ceux de PC-15. Parmi eux, 32,7% emprunte pour la nourriture en soudure ; et 25% pour la réalisation des travaux agricoles.

Il existe trois types de prêts selon leur objet :

a) Une exception, les prêts familiaux gratuits

Le montant des prêts familiaux dépasse rarement 50 000 fmg. Ces sommes ne sont pas destinées à des investissements productifs. Ce sont des prêts de secours en cas de maladie, de décès ou d'évènements imprévus. Il n'y a pas de garantie matérielle exigée ni de contrat écrit, et la durée du prêt est assez courte, au maximum quelques mois.

Mais le recours à la famille n'est pas toujours possible, celle-ci étant parfois aussi démunie que l'emprunteur dans le besoin.

b) Les prêts "sociaux"

Les familles qui n'ont plus de riz au moment de la soudure, ni de l'argent pour en acheter, sont obligées d'emprunter de quoi survivre. Le coût exorbitant des médicaments ainsi que les obligations sociales contraignent aussi les ménages à emprunter dans le circuit usuraire. La figure suivante montre les pourcentages des paysans devant acheter ou emprunter du riz après tarissement de leur stock.

Figure 5 : Pourcentage des paysans
qui achètent du riz blanc en soudure (En%)

DEC

FEV

NOV

30,0

MARS

AVR

OCT

SEPT

0,0

MAI

AOUT

JUIN

JAN

50,0

40,0

20,0

10,0

JUIL

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

Dans la Vallée Marianina, 25 kg de riz blanc emprunté au collecteur au mois de mars est remboursé 60 kg de paddy à la récolte en juin, soit 180% en 4 mois.

L'emprunteur peut aussi vendre des quantités de paddy sur pied à un usurier et à un prix très inférieur à celui du marché au moment de la récolte (600 fmg le kilo) ; c'est le fameux "vary maintso" à Ambatondrazaka.

c) Les prêts de campagne

Beaucoup de paysans sont contraints d'emprunter pour acquérir des semences, pour payer les repiqueuses ou appeler des salariés quand la main d'oeuvre familiale ne suffit pas. La majorité des classes 3 n'arrivent pas à garder de semences ou à renouveler celles-ci pour la prochaine campagne de culture. 85 kg de paddy prêté au collecteur en période de semis doit être ainsi remboursé 160 kg à la récolte, soit 188,2% en 7 mois.

Certains prêteurs exigent comme garantie la mise en gage de rizières ou de baiboho. La gage de rizière est, pour les usuriers, la méthode d'accumulation de la terre la moins coûteuse : si l'emprunteur ne peut rembourser sa dette à une date convenue, le prêteur saisit la gage.

Le graphe suivant met en relief la relation des paysans de la zone d'étude, avec les prêteurs formels et informels, et les institutions financières.

Figure 6 : Relation des paysans avec les institutions financières

6,9%

4,3%

35,3%

17,2%

12,1%

10,3%

0,9%

12,9%

BOA

OTIV

Opérateurs riziers (FCP) Programme ARTA Collecteurs usuriers Particuliers usuriers Famille

Non concernés

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

D'après cette figure, 25% des paysans sont dépendants presque annuellement des usuriers, collecteurs ou particuliers, parmi les quels le deux-tiers appartient à la classe 3. Plus de la moitié de la population ne sont pas, par contre, concernées par le prêt à intérêt ; soit, ils vont recourir auprès de leur famille soit, ils n'empruntent jamais pour diverses raisons.

3.2. Crédit bancaire plus orienté vers les Associations à Caution Solidaire

Avec un réseau bancaire particulièrement large, la BOA entretient le principal dispositif de services financiers formels, complets et opérationnels dans les régions d'Alaotra. Une agence couvre tout le fivondronana d'Ambatondrazaka.

Depuis la fin des opérations "Financement du monde rural ou FMR" (Voir Annexe 2, F.), les octrois de crédit direct aux agriculteurs se sont fortement contractés. Les crédits sont distribués sous deux formes :

- le crédit de faisance-valoir, destiné au financement de la riziculture et se répartit en prêt

ACCS (Association de Crédits à Caution Solidaire) et CACT (Crédit Agricole à Court Terme),

- le crédit de stockage ou crédit GCV.

Encadré 3 : Définitions des trois types de crédits agricoles offerts par la BOA

~ Le prêt ACCS ou Association de Crédits à Caution Solidaire est un prêt de campagne, octroyé au groupement de producteurs sur la base des besoins de financements d'une production "normé" (un itinéraire technique standard est vulgarisé par les services de l'agriculture) et donc d'une valeur équivalente par unité de surface cultivée. La garantie est apportée par l'engagement de caution solidaire de chacun des membres de l'association sur la totalité des sommes dues.

~ Le prêt CACT ou Crédit Agricole à Court Terme, comme celui d'ACCS, est également un prêt de campagne. A la différence du premier, le CACT est un crédit individuel et dont les garanties sont matérielles.

~ Enfin, le crédit GCV ou Greniers Communs Villageois consiste à octroyer à la récolte un prêt garanti par un stock de produit entreposé dans un local commun à un groupement de paysans et nanti au profit du prêteur.

Le montant prêté par kilo de paddy stocké, appelé "quantum", est évalué à 80% de la valeur du stock à la récolte. Le remboursement, 4 à 7 mois plus tard, est facilité par la progression des cours qui montent généralement entre la récolte et la soudure.

Source: BOA - Août 2003.

Avant de s'approfondir sur le crédit GCV, les points de vue des paysans sur la banque BOA, recueillis au cours des enquêtes, sont présentés ci-après :

- La banque est loin, physiquement et socialement, des paysans : les paysans empruntent éventuellement, quand ils arrivent à monter un dossier de crédit mais n'y déposent jamais d'argent. Pour certains, la BOA est encore liée à l'Etat, à qui ils n'ont plus confiance ;

- Son image est ternie par des échecs antérieurs du FMR durant lequel les paysans soit n'ont pas remboursé, soit ont subi des poursuites judiciaires ;

- Les retards de déblocage des fonds, qui persiste encore au cours de la campagne de culture 2002-2003, entraînent des pertes en temps et en argent pour l'emprunteur par les va et viens du village au siège de la banque à Ambatondrazaka. Ceux-ci amènent ce dernier à se recourir auprès des usuriers pour rattraper le repiquage ;

- Les formes de prêts restent très classiques et les activités financées sont peu diversifiées. Or, beaucoup de paysans de la classe 3 ne sont pas intégrés ni intégrables dans l'organisation actuelle.

3.3. Le GCV : la seule forme d'Association liant l'épargne et le crédit

Les options d'épargne monétaire dans les banques ou les IFM sont rarement utilisées par les paysans. Ces derniers préfèrent effectuer de l'épargne dans des biens réels, qui est plus rémunératrice et porte moins de risque de pertes causées par des crises macroéconomiques et de l'inflation. L'épargne de précaution sous forme de céréales et tubercules, et d'animaux joue un rôle important dans la stabilisation des disponibilités et de la consommation des ménages ruraux. Néanmoins, cela ne donne pas de solution au faible accès au crédit de ces derniers.

A ce propos, le GCV est la forme la plus originale d'association liant l'épargne et le crédit. Elle vise en effet à sécuriser le crédit octroyé à des agriculteurs, en s'appuyant sur des contrats de stockage.

La vulgarisation du GCV à travers les sensibilisations et explications de son fonctionnement seraient impératives étant donné ses avantages méconnus par bon nombre de paysans ; l'objectif est d'augmenter le taux de bancarisation des exploitants agricoles.

Dans la région Alaotra, les agences BTM15 d'Amparafaravola et de Tanambe ont commencé à lancer le crédit GCV à partir de 1998. Il n'est effectif à Ambatondrazaka qu'en 2003, faisant bénéficier 21 clients de la banque BOA et 26 clients de la caisse OTIV. Ces chiffres restent encore faibles par rapport à ceux des rives Ouest et Sud-Ouest du lac (Cf. Annexe 5, Tableau 20).

Quant au recouvrement, le taux était de 88,2% avant la mobilisation de fonds de garantie pour les agences BOA d'Amparafaravola et de Tanambe en 2002, et 100% en 2003. A Ambatondrazaka, le taux de recouvrement est 100% à l'échéance du 31 décembre 2003.

Sur l'ensemble de Madagascar, le crédit GCV de la BOA a connu une importante augmentation durant les cinq dernières années consécutives. Ceci est dû notamment au refinancement apporté par la banque à l'ensemble du réseau CECAM, faisant bénéficier 46 675 membres de ce dernier.

Le taux de recouvrement avant mobilisation du fonds de garantie est souvent proche de 97%, à part celui d'Antsirabe où, en 2002, les paysans ont de difficulté à assurer l'échéance suite à la crise politico-économique que traversait le pays.

15 BTM: Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra, Banque des paysans producteurs; fondée le 1er janvier 1977 suivant Ordonance N° 76 - 046 du 27 décembre 1976. Elle a pour mission de promouvoir le développement rural pour le financement des activités agricoles. Privatisée en 1999, ses activités sont repris par la Bank Of Africa (BOA).

La figure suivante montre l'évolution du produit "crédit GCV", au niveau national16, de la BOA depuis 1998.

Nombre de
beneficiaires

12 000

10 000

Figure 7 : Evolution des octrois de prêts GCV par la BOA
sur l'ensemble de Madagascar

4 000

8 000

6 000

2 000

Nombre de bénéficiaires Montant (Millions de fmg)

0

1998 1999 2000 2001 2002

Année

4 000

8 000

6 000

2 000

0

16 000

14 000

12 000

10 000

Montant
(Millions de fmg)

Source : Rapports d'activités DDMF/BOA 1999 - 2003.

3.4. Près de 84% des paysans voit le GCV nécessaire

La figure suivante illustre le niveau d'appréciation du crédit GCV par les paysans.

Figure 8 : Niveau d'appréciation du microcrédit
GCV par les paysans

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

 

Classe 1 Classe 2 Classe 3 ENSEMBLE

NON-INTERESSES INTERESSES

Taux (%)

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

Parmi la population totale, environ 84% des paysans voit le GCV nécessaire. La grande

majorité d'entre eux appartient aux classes 2 et 3 (au total, 84,5% de ceux qui s'y intéressent). Pourtant, être intéressé au GCV ne veut pas dire tout de suite l'appliquer. Beaucoup

d'entre eux trouvent encore de contraintes face à certaines conditions de la BOA sur l'accès à ce

type de crédit. La figure suivante illustre les contraintes des paysans sur le système de crédit GCV de la banque.

Nota bene : Les résultats présentés ci-après peuvent être influencés par l'absence de sensibilisation effective des paysans par la banque et/ou par les faits antérieurs vécus ou vus par ces individus.

Figure 9 : Les opinions des paysans sur les conditions
d'accès au crédit GCV de la BOA

21,7%

11,6%

DEFAVIRABLES
AU GCV

5,8%

4,3%

4,3%

23,2%

1,4%

4,3%

7,2%

FAVORABLES AU GCV

4,3%

11,6%

Auto conservation de paddy

Veut être individuel

Ne veut pas s'engager avec les autres paysans sur question d'argent

Ne veut pas prendre de risque FGM trop cher

GCV 2003 en cours

Accepte les conditions de la BOA FGM trop cher

Membre de groupement pénalisé par la banque

Problème de silo et/ou gardiennage Veut être 2 ou 3 par groupe

Veut prendre encore de temps pour y refléchir

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

Plus de 27% des enquêtés sont défavorables au cautionnement mutuel entre plusieurs individus; 78,9% d'entre eux, intéressés au crédit GCV, propose un effectif plus restreint d'associés par groupement. 11,6% de la population intéressée connaît entre autre le Fonds de Garantie Mutualiste (FGM) comme principal facteur de blocage sur leur accès à ce type de crédit.

Par ailleurs, 23,2% des interrogés affirme favorable au GCV mais veut encore réfléchir sur les conditions de la banque et attend les éventuelles informations-sensibilisations venant de cette dernière.

3.4.1. Avantages du crédit GCV : fonction du tonnage, de la durée de stockage et de la différence entre "cours de paddy au déstockage et quantum"

Une étude comparative - ayant comme objectifs d'identifier et de comparer les gains obtenus respectivement par un groupement effectuant de GCV avec la BOA d'un côté, et de l'autre côté un autre groupement qui vend après la récolte une partie de ses paddy et conserve le reste - a permis de constater que :

Les groupements tirent plus de profits dans la mesure où le tonnage de paddy est plus

élevé ;

D'une manière générale, le groupement pratiquant de GCV gagne plus par rapport à celui qui n'en pratique pas. Ces gains évoluent très rapidement et de façon exponentielle au fur et à mesure que le tonnage stocké augmente ;

Pour une durée de stockage supérieure ou égale à 6 mois, avec une différence entre le prix de paddy à la récolte et le prix de vente au déstockage inférieur ou égale à 200 fmg/kg, le groupement n'effectuant pas de GCV gagne plus par rapport à l'autre groupement, et ce quel que soit le tonnage.

L'avantage tenu par le groupement pratiquant de GCV reste encore faible dans la mesure où cet écart de prix se rapproche de 250 fmg/kg. Seulement, la pratique de GCV garantit au groupement la conservation de leur paddy jusqu'à l'augmentation des cours.

La représentation suivante illustre graphiquement ces résultats17; le mode de calcul et les tables de données à triples entrées à l'origine desquels se trouvent en Annexe 4 :

Figure 10 : Appréciation des avantages du GCV selon le tonnage,
le quantum et la durrée de stockage

Ecart de prix du paddy entre la récolte et le déstockage (Fmg/kg)

Avec
GCV

Durée de
stockage

Sans
GCV

4,50

4,00

3,50

3,00

2,50

2,00

1,50

1,00

0,50

0,00

Indice de rentabilite

100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500

10 20 30 40 50 60 70

Source: Auteur - Novembre 2003.

2 mois

3 mois

4 mois

5 mois

6 mois

7 mois

Tonnage (Tonne)

On peut également tirer de ce graphe que les gains encaissés par les groupements augmentent dès que l'écart de prix du paddy entre la récolte et le déstockage s'élève. Ces gains diminuent lentement à la longueur de la durée de stockage, pour le cas de GCV, par l'existence des intérêts mensuels à payer. Par contre, ils restent indifférents de cette durée chez le groupement ne pratiquant pas de GCV.

3.4.2. Environ 44% des chefs d'exploitation n'ont pas de diplôme CEPE

La connaissance de niveau d'instruction des paysans est nécessaire dans la mesure où le succès des interventions en zones rurales en dépend.

Taux (%)

40,0

60,0

50,0

30,0

20,0

10,0

0,0

CLASSE 1 CLASSE 2 CLASSE 3 Ensemble

Illettré Lire et écrire Secondaire Universitaire

Figure 11 : Niveau dinstruction des paysans

3,8

40,6

47,2

6,6

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

La faible croissance économique depuis 1975, associée à de fortes contraintes financières, a conduit à une réduction du budget public consacré à la promotion de l'éducation en milieu rural. De leur côté, les familles, préoccupées par les travaux agricoles et le manque de moyen financier, ne considèrent plus l'enseignement comme priorité. A cet effet, 44,3% des chefs de ménage enquêtés n'ont pas de diplôme CEPE, suite à des abandons précoces d'école.

Les niveaux éducatifs et culturels de ces individus sont pourtant déterminants pour leur entrée dans la vie économique; c'est-à-dire qu'ils conditionnent leur motivation à s'opérer avec les institutions financières, leur aptitude à utiliser rationnellement et à multiplier les capitaux disponibles.

3.4.3. Un taux d'intérêt à la portée des exploitants

La BOA détermine le taux d'intérêt suivant la fluctuation du taux directeur de la BCM. Pour le crédit agricole, il était de 24,3% HT par an en 2003 et reste toujours le moins coûteux par rapport à ceux des autres institutions financières. Seulement, la banque met à la charge des emprunteurs les coûts spécifiques18 sur les GCV.

L'OTIV, quant à lui, applique un taux mensuel fixe de 3% mais prend en charge les coûts spécifiques.

Figure 12 : Comparaison de taux d'intérêt mensuel
appliqué au crédit GCV

3

2,5

2

1,5

1

0,5

0

BOA OTIV CECAM

Sources: BOA, OTIV, CECAM - Août 2003.

Le niveau de taux d'intérêt dépend surtout des coûts de l'opération dus au montage des dossiers, aux suivis des prêts et aux différentes charges de l'Institution financière.

Le taux élevé décourage certains paysans de solliciter de crédits auprès des institutions financières. Les prêts iront en conséquence vers les producteurs capables de payer à des taux élevés. Il ne faut pas quand même omettre l'existence des "mauvais payeurs" osant demander de crédit malgré le niveau du taux.

Depuis quelques années, la fixation du taux d'intérêt pratiqué implique le niveau de risque par l'augmentation du taux de base ou, indirectement par l'augmentation du Fonds de Garantie Mutualiste.

18 Dans le cas de crédit GCV, les coûts spécifiques sont composés par: 1- Le frais de location du silo, 2- L'achat de raticides, 3- L'amortissement des serrures, 4- Le frais de gardiennage, et 5- Les primes d'assurance. (Cf. à l'Annexe 4 - tableau 15 pour une étude de cas)

Encadré 4 : Faut-il bonifier les crédits agricoles pour abaisser
les taux d'intérêts ?

Suggestion avancée durant l'Atelier de Concertation Nationale sur la Microfinance Rurale en fin janvier 2003, la bonification des taux d'intérêts par l'Etat constitue encore l'un des principaux axes de travail proposés par les représentants de l'APIFM et de l'AIM lors des ateliers thématiques qu'elles ont organisé à Antananarivo les 16 et 17 juin 2003. L'objectif est d'intégrer les populations à faibles revenus, non bancarisées tant en milieu rural qu'en milieu urbain, dans l'accès au microcrédit.

Les taux d'intérêts bas peuvent effectivement encourager les fermiers à solliciter plus de crédit, à se moderniser et à se développer rapidement. Cependant, ils connaissent aussi des inconvénients :

i) Les bonifications, déjà contradictoires à la politique de désengagement de l'Etat, augmentent les dépenses de ce dernier. Ces fonds devraient être utilisés par la Banque Centrale pour libérer plus de fonds à prêter aux taux d'intérêts habituels et rémunérateurs. Ainsi, moins de fonds sont disponibles lorsque les taux d'intérêts sont bonifiés ;

ii) Les bonifications peuvent profiter plus aux riches qu'aux petits paysans, en empruntant beaucoup plus et en ne laissant que peu d'argent pour les autres ;

iii) Les intérêts bonifiés n'encouragent pas l'utilisation des crédits à des fins plus productifs par l'emprunteur. Ce dernier ne se sent pas, en fait, obligé de réaliser plus de plus values pour le remboursement des dettes.

Sources: Auteur - Août 2003.

3.4.4. Difficulté de constitution de fonds de garantie mutualiste (FGM) après les dépenses lors de la récolte

Le Fonds de Garantie Mutualiste ou FGM est un apport monétaire du groupement, montant de 10 à 20% du crédit octroyé. Il sert notamment pour la banque de garantie contre les prêts.

Quand des problèmes surviennent, comme les difficultés de remboursement par un ou quelques membres du groupement, il y a deux attitudes :

Les membres du groupement ne se font plus confiance entre eux et refusent de sortir de l'argent de leur poche si le débiteur est insolvable ; d'où, l'importance du FGM avec la mobilisation duquel, par la banque, chacun doit participer à tort ou à raison au règlement de la dette ;

Les membres acceptent d'avancer les dettes du défaillant pour éviter au groupement des problèmes avec la banque. Ils contraignent par la suite ce débiteur de rembourser leur argent d'une manière ou d'une autre, sur laquelle la banque n'a plus à faire. Cela peut entraîner, comme la première attitude, des conflits sociaux entre les membres du groupe.

rémunérateur pour le paiement des salariés utilisées lors de la récolte (Voir Tableau 2, page 16) ou pour d'autres nécessités.

La revendication de ce fonds obligerait une fois de plus les paysans à vendre de paddy au moment où les cours se trouvent encore plus bas ; ce qui est contradictoire à leur objectif sur la pratique de GCV.

Encadré 5 : Sur la question "Faut-il supprimer le FGM ?", ils disent ...

"Le prêt GCV est certainement le crédit présentant le moins de risque parmi les crédits agricoles; n'empêche que la banque doit sécuriser les crédits les plus sûrs possibles. Il n'est pas raisonnable de supprimer le FGM.

Quel que soit notre champ d'activité, au niveau paysans ou citadins, une banque reste toujours une banque."

Rémi RAKOTOMALALA, Directeur d'Agence BOA Soarano Ex-Directeur d'Agence BOA Ambatondrazaka

"Beaucoup de paysans sont convaincus de l'importance et de l'avantage des GCV, mais leur facteur de blocage reste toujours sur la constitution de FGM et/ou la disponibilité de magasin de stockage adéquat. A la prochaine campagne, nous insisterons auprès de la Direction Déléguée de la Microfinance (DDMF) sur la nécessité de supprimer ce fonds."

Falisoa RAMAHAZAKAMANANA, Responsable du Crédit Rural BOA Ambatondrazaka

"On met déjà notre paddy entre les mains de la banque, qui ne nous accorde qu'un crédit sur le 80% du stock et aux cours inférieurs. Elle nous demande en plus de cela d'avancer une somme pour renforcer cette garantie. N'est-il pas trop exagéré de la part des banquiers ? "

Paysan membre d'ACCS, BOA Ambatondrazaka

"Etant donné le mise en gage des paddy, facilement commercialisable, et l'avance sur produits (ASP) inférieure, nous pensons que la constitution de FGM n'est plus nécessaire."

Samoela RATOVOHERIVELO,

Agent de Développement du Réseau OTIV Lac Alaotra

Sources: Auteur - Août 2003.

Malgré les critiques lancées contre le FGM, certes constructives, on peut avancer les arguments suivants :

Le FGM constitue un dépôt garantissant le remboursement à 100% des emprunts, et dont la mobilisation serait moins coûteuse pour la banque compte tenu de la complexité ou l'inefficacité des recours judiciaires. Ces derniers peuvent même rendre plus difficiles les activités financières en milieu rural19 ;

Le FGM est la seule garantie disponible de suite, non seulement en cas de vol ou incendie du magasin de stockage, mais aussi quand les cours de paddy restent inférieurs au moment de déstockage ;

19 Les recours judiciaires poussent les paysans à se méfier davantage des institutions financières.

Le FGM incite les emprunteurs à utiliser davantage les crédits pour des activités génératrices de revenu afin qu'ils puissent le récupérer ;

Le FGM est une initialisation à la constitution d'une épargne monétaire des paysans dans la banque.

Par ailleurs, le montant du fonds de garantie mutualiste à 10% du prêt paraît insignifiant pour qu'il puisse assurer la totalité des intérêts à payer. En effet, quel que soit le tonnage du dépositaire, son FGM couvre seulement les intérêts jusqu'au quatrième mois de stockage, durée minimale acceptée par la banque.

Quantum
(Fmg/kg)

Figure 13 : Recouvrement de l'intérêt par le FGM selon la durée de
stockage, pour 1 tonne stockée

1 100

1 000

900

800

700

600

500

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Quantum Intérêt FGM

Durée de stockage (mois)

90

70

50

30

190

170

150

130

110

10

Inter& (*1000 fmg) &
FGM (*1000 fmg)

Source: Auteur - Octobre 2003.

3.4.5. De la caution solidaire aux conflits sociaux

Encadré 6 : Résoudre les problèmes de garantie matérielle par la caution solidaire

La caution solidaire, inspirée des organisations informelles au sein des familles, des villages et de groupes sociaux divers, est née de l'idée de trouver des formes de garanties alternatives pour les individus et les ménages pauvres qui n'avaient pas de garanties physiques suffisantes à fournir aux prêteurs pour recevoir un crédit.

Le principe de la caution solidaire veut qu'au sein d'un groupe d'emprunteurs qui se sont choisis librement, tous sont responsables du bon remboursement de l'ensemble du groupe. La caution solidaire s'appuie sur les liens sociaux entre les individus (parenté, voisinage, classe d'âge, relations d'alliance, d'association, d'amitié) et repose sur les pratiques ancestrales des valeurs de solidarité, d'honneur et de respect des engagements.

La sanction en cas de mauvais remboursement est le refus d'un nouveau prêt pour tous les membres du groupe, qu'ils aient ou non remboursé à titre individuel.

Source: Le financement de l'agriculture familiale dans le contexte de libéralisation : quelle contribution de la microfinance ? Séminaire de DAKAR, du 21 au 24 janvier 2002.

Bulletin d'information post séminaire / Fiche n°8 : Potentialités et limites de la caution solidaire.

La multiplication de groupements serait un succès de la structuration du monde rural. Elle favorise en effet l'accès au crédit bancaire et aux services d'encadrement.

Auparavant, beaucoup de groupements ACCS ont été créés très rapidement de manière opportuniste dans l'Alaotra. L'absence de statut réglementaire strict, basé sur la caution solidaire, régissant l'association constitue toutefois une entrave à cette dernière. Les règles sont mal comprises pour la plupart des paysans ou, comprises mais ne sont pas appliquées en cas d'impayés ; c'est-à-dire qu'il n'y a aucune solidarité ni de véritable pression sur les défaillants. Ils prennent, en effet, le groupe solidaire comme une condition d'accès au crédit et non comme la garantie du prêt.

Ce manque de maturation a provoqué de conflits intra-groupements car la grande partie du crédit est détournée au profit de quelques personnes seulement. Ainsi, soit les membres prennent le risque de garantir le crédit des autres pour lesquels le montant est plus élevé, soit, ils se déchargent sur ceux qui ont effectivement assuré la responsabilité de l'opération - notamment le président et le trésorier du groupement - en cas de non-remboursement. Cela a conduit à la dissolution de bon nombre de groupements ACCS.

Crédit GCV ou ACCS, certains paysans ne se font plus confiance et rejettent le système de caution solidaire. Plus du quart des enquêtés favorables au GCV propose le groupement de 2 ou 3 paysans pour un magasin de stockage, par le fait qu'il leur est difficile de trouver des partenaires à la fois honnêtes et solvables. Mais, à part la faible répartition de risque de non-recouvrement, cela nécessiterait à chaque membre d'énorme quantité de paddy à stocker pour être plus rentable pour

le banquier. Malgré cela, cette proposition est acceptée chez l'OTIV qui s'appuie tout simplement sur le gage de paddy et le faible quantum.

3.4.6. Le quantum élevé peut accentuer le risque

Le quantum est défini comme le montant de crédit accordé par kilogramme de produit que l'emprunteur a remis au créancier comme garantie.

Pour la BOA, il est établi suivant les cours de paddy à la récolte à l'échelle nationale. Il était de 1 000 fmg par kg de paddy durant la campagne 2003, et avancé sur 80% des produits nantis. Du côté de l'OTIV, le quantum est fixe de 650 fmg.

La représentation suivante montre la relation entre le quantum et l'intérêt payé à la banque :

Inter& (*1000 Fmg)

100

40

90

80

70

60

50

Figure 14 : Evolution de l'intérêt perçu par la banque, par tonne
stockée suivant le quantum appliqué (Durée de stockage 4 mois)

600 650 700 750 800 850 900 950 1 000 1 050

Intérêt (* 1000 fmg)

Quantum (Fmg/kg)

Source: Auteur - Octobre 2003.

Le quantum inférieur minimise le crédit octroyé aux paysans, mais limite en revanche les intérêts perçus par le prêteur. Celui-ci a ainsi intérêt à gagner de bon nombre de groupements pour ramasser plus de stocks et mieux rentabiliser ses opérations.

Par ailleurs, l'insuffisance de fonds propres oblige le prêteur à minimiser le quantum.

Plus le quantum est élevé, plus l'opération est rémunératrice pour le prêteur avec l'accroissement de l'intérêt que les paysans lui doivent.

marge entre le prix lors du stockage et celui lors du déstockage ne sera pas bien aperçue, et sa faiblesse peut entraîner : (i) une difficulté pour le groupement à honorer ses dettes, (ii) l'insatisfaction des paysans pratiquants et non pratiquants de GCV, sur leur profit généré par le GCV, (iii) la non-pérennisation de l'opération microcrédit GCV.

3.4.7. Deux maisons sur sept répondent aux normes de stockage dans la Vallée Marianina

Afin que les produits mis en gage soient garantis par l'Assurance, en cas de vol ou incendie, les greniers doivent répondre aux normes de stockage et de conservation, qui sont :

- être bien aéré et ventilé,

- avoir la toiture en tôle, haut et hermétiquement fermé,

- avoir un sol et des murs cimentés ou crépis pour éviter le développement des parasites, - avoir de porte robuste, fermée à doubles clefs,

- être résistant aux variations de température et de conditions climatiques.

Le défaut de magasin de stockage adéquat constitue l'un des principaux facteurs de blocage des paysans à l'accès aux crédits GCV. Dans les Fokontany Ilafy et Mangabe, deux habitats sur cinq seulement sont de toiture en tôle. Ils sont de trois sur cinq à Ankazotsaravolo. Par contre, la quasi-totalité des maisons dans le PC 15 sont de toiture en tôle.

Certaines zones disposent également des bâtiments de stockage des ex-coopératives agricoles dans des états plus ou moins utilisables. Chacun d'eux se mesure en général 9 m de longueur et 5 m de largeur. De source de la DIRDR Ambatondrazaka, ils sont disposés à la location dont les réparations sont à la charge des locataires. Le loyer se présente comme suit :

- pour un stockage de 50 à 74 tonnes, il est de 20 000 fmg par an ;

- pour un stockage de 75 à 99 tonnes, il monte à 50 000 fmg par an ;

- pour un stockage de 100 à 200 tonnes, il est de 100 000 fmg par an.

Le tableau qui suit expose la répartition des maisons, suivant la nature de leur toiture, dans certaines zones de la Vallée Marianina. Les bâtiments administratifs et publics n'y sont pas inclus (comme école, dispensaire, église et maison communale).

Tableau 3 : Répartition des maisons par village suivant la nature de leur toiture

Village

Toiture
en tôle

Toiture
en tuile

Toiture en
cypéracée

Silo du
DIRDR

Rizerie

Ambohimahavelona

13

2

15

0

1

Miaramasoandro

5

0

8

0

1

Ambohimiarina

7

1

27

0

0

Fiherenana

30

2

35

0

3 (a)

Ilafy

27

0

70

1

0

Mangabe

20

0

45

0

0

Manganoro

1

0

0

3

0

Ankazotsaravolo

21

1

15

0

0

Marianina

17

0

20

1

0

Feramanga Sud

31

1

217

1

1

Ambohiboromanga

75 (b)

0

80

0

1

(a) : dont les 2 ne sont pas ouvertes aux publics.

(b) : dont 27 à étage. Source: Auteur - Août 2003.

3.4.8. Utiliser les prêts dans des cultures de contre saison et des activités génératrices de revenus

Les crédits reçus devraient être investis à des activités productives. L'Article 8 de la convention d'octroi de crédit, relatif au suivi des prêts par la BOA, donne droit aux agents bancaires de contrôler à tout moment l'utilisation efficace des sommes prêtées à leurs clients, de manière à ce que ces derniers puissent assurer parfaitement l'échéance convenue.

Les cultures de contre saison constituent des possibilités d'utilisation de crédit. A Ambatondrazaka, la superficie moyenne de tanety cultivables est de 0,8 ha par exploitant, et 0,1 ha par exploitant pour le baiboho20. Les paysans de la Vallée Marianina disposent plus de tanety et baiboho que ceux du PC 1521. La réhabilitation des routes nationales reliant le fivondronana avec les autres régions favorise la commercialisation des produits.

Tomate, piment, haricot vert, choux, ail et plantes potagères sont les principales cultures de contre saison effectuées dans la région. Des paysans commencent aussi à produire de pomme de terre et de haricot sur rizière22, sous l'encadrement des techniciens du CIR.AGRI et du Bureau d'Etudes BRL Ambatondrazaka. (Voir aussi : Tableaux 14, Annexe 3.)

20 D'après Monographie des régions d'Ambatondrazaka et d'Andilamena - DIRDR / Circonscription de l'Agriculture Ambatondrazaka, 2001.

21 Un exploitant de la Commune Ampitatsimo ne possède en moyenne que 0,3 ha d'ensemble tanety-baiboho cultivables, alors que la moyenne générale est de 0,9 ha à Ambatondrazaka.

22 Les plantations débutent en mois d'août, tandis que les récoltes se font en décembre.

Depuis 2000, le BRL y vulgarise également la technique de cultures sur couverture végétale23. Plus de 300 paysans de Vallée Marianina - PC 15 sont intéressés par cette action en 2002.

Actuellement, ces paysans sont regroupés dans des associations afin de faciliter leur suivi. Cela leur permettra également, d'après les responsables du Bureau d'Etudes à Ambatondrazaka, d'accéder au crédit à court terme. Toutefois, l'adoption définitive de cette méthode reste encore loin d'être atteinte.

Culture sur couverture végétale ou non, les paysans accordent plus d'importance à la riziculture qu'aux tanety et baiboho; d'où, l'absence de sérieux investissement à but commercial pour ces derniers. L'insuffisance de matériels, en particulier, le pulvérisateur, la non-maîtrise des maladies phytopathogènes et la prolongation de sécheresse les-découragent rapidement que leur faible production est destinée en grande partie à l'autoconsommation, et les ventes sont peu significatives.

L'élevage à cycle court et la vente de volaille constituent aussi une ressource monétaire non-négligeable pour les exploitants d'Ambatondrazaka. Toutefois, l'aviculture y reste toujours de type familial et traditionnel.

Toamasina et Antananarivo sont les deux marchés de consommation des oies et canards. Les périodes de demandes sont celles de fin d'année - localement, en période d'intenses activités de repiquage - et particulièrement, pour les fêtes de Noël où des Sociétés importantes passent des commandes groupées. Celles-ci correspondent aussi aux dates avant lesquelles auraient lieu le remboursement des prêts GCV.

La DIRDR Ambatondrazaka indique une baisse importante des effectifs de volaille dans la zone24. Cela résulte de la pratique traditionnelle, favorisant l'apparition des maladies contagieuse.

Nombreux bénéficiaires de crédit GCV de l'OTIV ont servi leur prêt à des collectes de paddy durant les mois de juin et juillet. Les produits collectés sont mis tout de suite dans de GCV contre un nouveau crédit pour une autre collecte. Ainsi, ces paysans deviennent spéculateur en juin au décembre et riziculteur de décembre en juin.

La post-récolte est une période faste aux affaires de commerce à Ambatondrazaka, durant la quelle les marges bénéficiaires peuvent atteindre 100% du coût d'achat. Des paysans pensent s'investir dans le commerce de bovin, d'autres dans la boucherie, la vente de bicyclettes ou d'autres produits.

23 Outre ses actions de protection du sol contre l'érosion et d'apport en matières organiques, la nouvelle technique de culture sur couverture végétale offre dans les conditions normales aux paysans: (i) une réduction significative de tâches d'arrosage grâce à la rétention d'humidité par les couvertures, (ii) une meilleure qualité de production, et (iii) un rendement à la récolte élevé.

24 Exemple : environ 30% entre 1988 et 1989.

4. Les autres intervenants

4.1. Le crédit GCV de l'OTIV a gagné plus de collecteurs que de paysans

Le tableau qui suit compare les éléments financiers sur le crédit GCV de l'OTIV avec ceux de la BOA :

Tableau 4 : Comparaison des crédits GCV de l'OTIV et de la BOA

Cautionnement mutuel

Entre les déposants d'un même grenier

Entre tous les membres du

groupement

Frais de dossier

Taux d'intérêt

Coûts spécifiques

Quantité bénéficiée de crédit Quantum

Fonds de garantie mutualiste Garanties

2,5% du montant du prêt 36% par an

A la charge de l'OTIV La totalité du tonnage 650 fmg

Néant

- Nantissement des produits,

- Cautionnement solidaire entre les déposants.

Forfaitaire à 30 000 fmg 24,25% par an

A la charge du groupement 80% du tonnage

Suivant les cours moyens à la récolte au niveau nationale

10 à 20 % de l'avance sur produit

- Nantissement des produits,

- Assurance Vol et Incendie
(0,864% du prêt),

- Fonds de garantie mutualiste, - Cautionnement solidaire de tous les membres du groupement.

Durée de prêt

2 à 6 mois

4 à 7 mois

Nombre de remboursement

2 échéances au maximum

2 échéances au maximum

Libellé OTIV BOA

Sources: OTIV, BOA - Août 2003.

L'OTIV a commencé à lancer, dans l'Alaotra, le microcrédit GCV depuis l'année 2002. Le nouveau produit avait couvert 6 caisses (dont à Tanambe, Ambohijanahary, Ambohitrarivo, Amparafaravola, Morarano Chrome et Bejofo) sur les 10 existant dans le réseau; regroupant 489.96 tonnes de paddy pour 72 membres.

La prise en charge des coûts spécifiques par l'OTIV - dont : le frais de location du magasin, l'achat de raticides, l'amortissement des serrures, le frais de gardiennage, et les primes d'assurance - a fortement suscité la motivation des paysans à faire de GCV. En revanche, cette institution doit déterminer le seuil du tonnage au-dessous duquel l'offre de stockage n'est pas rentable, donc infaisable pour elle. La variabilité de certains composants des coûts spécifiques25, et l'augmentation des coûts cumulés de location du silo et du frais de gardiennage à la longueur de la durée de stockage, ont en effet une incidence sur la rentabilité de l'opération.

25 Sauf les primes d'assurance.

La figure qui suit montre les valeurs du tonnage de rentabilité, avec les maximums de coûts variables26 correspondants, du crédit GCV de l'OTIV.

Figure 15 : Seuils de rentabilité du GCV-OTIV

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Durée de stockage (Mois)

Tonnage de rentabilité (Tonnes) Maximum de coût variable (*1000fmg)

Tonnage (Tonnes)

40

70

60

50

30

20

10

0

400

800

600

200

0

1 400

1 200

1 000

Maximum de cad variable
(*1000 fmg)

13,1

229

18,6

335

24,0

441

29,5

547

35,0

653

42,0

789

47,4

895

1 001

52,9

1 107

58,4

1 213

63,8

Source : Auteur - Novembre 2003.

La promotion du GCV dans la rive Est du Lac Alaotra n'a commencé qu'en mai 2003, à travers les publicités radiodiffusées et les descentes dans des communes27 par les agents de l'OTIV. Ces descentes, accompagnées des animations musicales, ont pour objet d'informationsensibilisation des paysans sur le système et les avantages du grenier commun.

Par conséquent, le Réseau OTIV Lac Alaotra a stocké plus de 3 017 tonnes de paddy en 2003. La récapitulation des GCV par caisse de cette institution est présentée dans l'Annexe 5, Tableau 21.

En terme de quantité, les caisses OTIV d'Ambatondrazaka I et II ont ramassé chacun plus de 400 tonnes de paddy, seulement grâce aux stockages d'un opérateur riziers sis à Manakambahiny, avec 300,770 tonnes, et d'un autre collecteur, ayant 350 tonnes.

Le GCV de l'OTIV a gagné plus de paysans du PC-15 que ceux de la Vallée Marianina. Malgré les réclames diffusés par radio, très peu de paysans de la Commune Ilafy ont osé demander auprès des Agences OTIV plus d'informations sur ce type de crédit. Cette institution est mal vue par beaucoup de paysans. Elle a, en effet, mené des opérations de mise en vente des biens matériels - à savoir des matériels agricoles, des meubles, des ustensiles de cuisine, jusqu'aux volailles - des mauvais payeurs en 2002.

De plus, les paysans de la Vallée Marianina semblent aimer travailler avec la banque que d'autres institutions financières formelles, surtout dans le cas de crédit de faisances valoir28.

26 Les coûts variables regroupent : 1- Le prix d'achat des raticides, 2- L'amortissement des cadenas, 3- Le frais de location du silo, 4- Le frais du gardiennage.

27 La Commune Ilafy n'en fait pas partie.

28 Parmi ceux ayant déjà fréquenté une institution financière, 24,4% des enquêtés juge très faible le montant de crédit faisances valoir accordé par l'OTIV à ces clients.

4.2. Un capital de 7 milliards de fmg prêté aux riziers dans le cadre de Fonds de Commercialisation de Paddy

Outre les prêts informels, des minorités de groupements de paysans ont également bénéficié de crédit de campagne, cette fois dans le cadre légal, auprès des opérateurs riziers29. Cela se fait grâce au Fonds de Commercialisation de Paddy ou FCP prêté par l'Etat à ces derniers à un taux d'intérêt nul.

Encadré 7 : Fonds de Commercialisation de Paddy :
un moyen de fidélisation de paysans par les collecteurs

Opérationnel depuis septembre 2002 dans la région de Lac Alaotra, ce fonds a été mis en place par le Gouvernement malgache afin de maintenir le prix de paddy à un niveau rémunérateur pour les petits paysans et d'aider les opérateurs riziers à développer leurs activités de collecte. Le fonds, un montant de 7 milliards de fmg, est prêté aux riziers et fonctionne sous forme de "crédit revolving"30 .

A partir de ces fonds, les opérateurs riziers achètent chez les paysans le kilo de makalioka pur (1ère catégorie) à 1000 fmg, et celui du riz ordinaire (2ème catégorie) à 950 fmg en juillet, contre des crédits de campagne.

Source : Rapport d'avancement du FCP / LDI Antananarivo - Mars 2003.

Quatre opérateurs riziers de l'Alaotra ont pu bénéficier de ce fonds pour la campagne 2002- 2003. Il s'agissait de SILAC, Madrigal, Société Roger et ITD. Cette campagne étant un succès et les 7 milliards de fmg mobilisés à titre de fonds de collecte ont été entièrement récupérés. Pour la campagne 2003-2004, 9 sociétés ont bénéficié ce même fonds avec ses produits générés en année précédente.

29 La grande majorité des paysans bénéficiaires de ce crédit est constituée par des petits exploitants

30 Crédit revolving : crédit à moyen terme renouvelable au fur et à mesure des remboursements.

Le tableau suivant récapitule l'opération FCP pour la campagne 2003-2004 :

Tableau 5 : Récapitulation de l'opération FCP pour la campagne 2003-2004

Riziers

Communes d'intervention

Paysans

 

Montant
(Fmg)

Collecte
(T)

Déstockage
(T) jusqu'en
31/12/03

Hasina

Ilafy, Moratelo, Ambalavato, Manakambahiny

 

40

 

111

286

250

 

91

 

66

SILAC

Ilafy, Manakambahiny, Andilanatoby, Ambohidrony,

Amparafaravola, Ambohitrarivo, Ambohijanahary,
Tanambe, Bejofo

 

467

1

600

000

000

1

453

 

0

Picot

Ambohimena, Ampitatsimo, Ambonivohitra,

Ambohitanibe, Ambohiboromanga

 

13

 

83

119

900

 

73

 

30

IMAP

Manakambahiny, Ambararata, Ambandrika,

Tsinjoarivo, Bejofo, Ambodirano

 

538

 

950

000

000

 

776

 

120

Safidy

Ambatomainty, Ambohitrarivo, Tanambe,

Amparafaravola

 

291

 

606

899

300

 

525

 

348

Madrigal

Tanambe, Vohitsara, Beanana, Ambohivory,

Ambohijanahary, Ambohitrarivo, Amparafaravola

 

466

1

079

999

725

 

928

 

514

ITD

Ambatomainty, Ambohitrarivo, Ambohijanahary,

Tanambe, Beanana

 

276

 

899

999

505

 

814

 

500

Société Roger

Ambatomainty, Ambohitrarivo, Ambohijanahary,

Tanambe, Amparafaravola

 

485

1

119

899

850

 

933

 

420

Vatomandry

Andrebakely, Ampasikely, Morarano Chrôme,

Ambatomainty

 

315

 

799

997

200

 

670

 

495

Total

 

2

891

7

251

201

730

6

264

2

493

Source : Rapport d'avancement du FCP / PTE ; LDI Antananarivo - Janvier 2004.

Des paysans bénéficiaires de ce crédit trouvent cette opération tolérable, pour éviter le recours chez les usuriers. Néanmoins, ils doivent lâcher des quantités de leur paddy dès la récolte, pour le règlement en nature de leur dette.

Pour le moment, le marché de crédit est encore suffisamment large et l'opération FCP n'a pas beaucoup d'impact sur la part de la BOA dans la région.

4.3. Deux GCV instaurés par le Programme ARTA dans la Vallée Marianina

Encadré 8 : Le Programme A.R.T.A. pour la promotion
de l'accès au crédit des paysans

L'Animation Rurale Tanora Ambatondrazaka (A.R.T.A.) a été créée en 1984 par le Diocèse d'Ambatondrazaka. Auteur de la mise en place de l'OTIV Keta (Ambatondrazaka II) en 1994, il a pour mission de promouvoir le développement durable de l'homme dans le milieu rural selon la doctrine sociale de l'église catholique.

Durant l'approche participative au niveau de groupements de paysans, l'ARTA analyse des problèmes et des potentiels pour une action communautaire, contacte les partenaires compétents (CRS, OTIV, PSDR, Formagri, etc.) et effectue le suivi-évaluation de la réalisation des actions par les paysans bénéficiaires. Ses zones d'interventions suivent le trajet de Vohidiala - Manakambahiny et ses environs - Vallée Marianina - Ambatondrazaka I et II - Ambohimena - Ambandrika jusqu'à Ambatosoratra et Lohafasika.

Source : Coordination du Programme ARTA Ambatondrazaka - Août 2003.

Le Programme ARTA a mis en place à Ambohimiarina (Hameau du fokontany Ilafy) deux GCV depuis juillet 2003. Il est à noter que les habitants de ce hameau sont tous issus d'une même famille. L'objectif du Programme y est d'habituer les petits paysans au crédit formel, à gérer de manière convenable leurs capitaux financiers et à faire des épargnes.

Le tableau ci-après récapitule le stockage des deux groupements d'Ambohimiarina : Tableau 6 : Récapitulation du GCV PARTA à Ambohimiarina en 2003

 
 

Membres

 
 
 
 
 
 

Effectif des

 

Tonnage

 

Date

Date

Durée de

Groupement

membres

effectuant de

(Tonnes)

ASP (Fmg)

d'entrée

de sortie

stockage (Mois)

 
 

GCV

 
 
 
 
 

Masculin

28

28

07

5 250 000

20/07/2003

15/10/2003

3,00

Féminin

36

33

06

4 500 000

04/07/2003

15/10/2003

3,50

TOTAL

64

61

13

9 750 000

 

15/10/2003

3,25

Source: Coordination du Programme ARTA, Ambatondrazaka - Août 2003.

Le quantum est fixé à 750 fmg, et le taux d'intérêt annuel est de 10%. L'intérêt perçu, versé chez l'OTIV Keta, est destiné à effectuer d'épargne forcée pour le groupement même.

Outre celui effectué par un groupement ACCS de la BOA à Mangabe, ce GCV d'Ambohimiarina va constituer un "GCV pilote" pour la région d'Ilafy. Mais toujours est-il qu'il a fallu motiver ces paysans d'Ambohimiarina à faire de GCV ; peut-être qu'il faudra aussi les motiver pour rembourser les crédits.

43

Faible contact entre Agent bancaire et paysans

Absence de
sensibilisation par
la BOA et
promoteurs de

(14vAlonnAmAnt

Eloignement
geographique
de l'Agence

RCM

Eloignement physique de la BOA par rapport aux paysans

Meoonnaissance des avantages sur le GCV

Demotivation des paysans a s'operer avec la banque

Source : Auteur -- Decembre 2003.

Niveau d'instruction
relativement faible des
chefs d'exploitation

Faible oontrole de
l'environnement
technico-doonomique du
systeme d'exploitation

Abandon preooce

deoole; degradation des
moyens d'information et
de communication en

MiiiAll coral

Incapadte de prendre de risque

Non-mail ise
des risques
covariants

Faible disposition
de tanety et de
baiboho

ri ilfivahlac

Conflits sociaux entre les oadebiteurs

Pression par
les membres
sur le

riutaillanr

Mobilisation du
FGM par la
banque

Sanction du
groupement
par la banque

Utilisation des prets a des
fins non-productifs

Insuffisance de liquidite pour
rembourser les dettes

Remboursement
partiel des dettes

Mise en
vente des
produits

nantic

Faible exercice
d'activites
generatrices de

rattan!!

Dernotivation des paysans a effectuer de GCV

Faible taux
d'activite de la
main d'oeuvre

familial&

Importation
massive du riz
vers

nnvannhra

Depenses sur la
main d'oeuvre
salariee elevees

an ninnIta

Abondance de
paddy sur le
marche lors
du

dAstnnkanA

Remboursement
des dettes
informelles apres

la ninnIta

Cours de paddy au
destockage moins eleves

Difficulte de constitution du FGM

Destockage
importante de
riz par les

riziers locaux
vers

novembre

Defaut
d'acheteur au
destockage

Vol de paddy
stocks;
Attaque des rats
sur les paddy

GCV faiblement profitable

Perte physique du paddy
stocks et/ou du magasin

Resultat net du groupement assez faible

Paiement

d'interet pendant
une duree plus ou
wins longue

Incendie du magasin ; Degre hygrometrique plus important a l'interieur du magasin

Charges du groupement plus
elevees

Indisponibilite des oadebiteurs au gardiennage permanent du

grenier

Paiement de frais de
gardiennage pendant
une duree plus ou
moins longue

Location du

grenier pendant
une duree plus ou
moins longue

Figure 16 : Les causes de la demotivation
des Daysans a effectuer de GCV

Cours de paddy a la reoolte assez eleves

Defaut
d'infrastructure de
stodcage adequat

5. Analyse des risques suivant leur origine

A première vue, le prêt GCV paraît la forme d'octroi de crédit aux paysans le moins risquée pour la banque. La mise en gage des paddy, peu difficile à commercialiser par rapport aux autres types de garanties en cas échéant, et le cautionnement de ces derniers par un assureur illustrent cette hypothèse.

Les réalités confrontées par les agences d'institutions financières éparpillées dans toute l'île poussent les prêteurs à renforcer d'avantage la sécurisation de ses opérations31.

Les différentes origines de recouvrement incomplet des dettes, dans le cas de crédit GCV, feront l'objet de cette partie.

5.1. Non-recouvrement dû aux phénomènes indépendants des emprunteurs Le non-recouvrement peut être dû aux phénomènes suivants :

Longue sécheresse,

Ensablement des parcelles dû aux inondations en décembre,

Destruction des cultures par les bovidés en divagation,

Crises socio-politiques d'envergure régionale ou nationale perturbant le marché.

Les figures suivantes démontrent la domination de la période sèche durant le deuxième semestre à Ambatondrazaka.

Precipitation (mm)

400

700

600

500

300

200

100

0

Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Mois

1998 1999 2000 2001 2002 2003

Figure 17 : Les précipitations mensuelles
à Ambatondrazaka de 1998 à 2003

Source : Station Météorologique d'Ambohitsilaozana (Ambatondrazaka) - Août 2003.

45

20,0

15,0

10,0

5,0

0,0

Nombre de jours
pluvieux

Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Mois

Figure 18 : Nombre moyen de jours pluvieux
de 1998 à 2003

Source : Station Météorologique d'Ambohitsilaozana (Ambatondrazaka) - Août 2003.

Le climat à Ambatondrazaka est caractérisé par de faibles crachins de juin au mois d'août, et sec jusqu'en décembre. La température moyenne y est de 17,7°C en juillet, qui augmente progressivement pour atteindre en décembre le 23,7°C. Le travail d'arrosage se trouve ainsi plus important dans la mesure où la surface exploitée est élevée et se trouve loin de point d'eau.

5.2. Non-recouvrement dû à l'incapacité des emprunteurs

Les paysans ne devraient pas attendre le déstockage et la vente des paddy à l'échéance pour régler leurs dettes. L'éventuelle faiblesse des cours en ce moment limite en effet leurs profits et pourra contraindre le recouvrement.

La rentabilité des petits projets, dans lesquels ils ont investi le prêt, est ainsi un facteur à prendre plus de considération. Si leurs activités sont rentables, la capacité de remboursement de ces emprunteurs est évidente. La productivité de ces dites activités peut cependant se heurter à des problèmes intérieurs du système de production :

Techniques de culture inappropriées entraînant une faible rentabilité :

- Inadaptation de la culture aux conditions climatiques

(ex : des variétés ne supportant pas le froid d'hiver en août et septembre), - Usage de pesticides inappropriés,

- Semence de faible germination.

> Carence des facteurs essentiels de production :

- Manque de pulvérisateur32, matériel très important et à usage fréquente en cultures sur tanety et baiboho,

- Insuffisance de capacité de stockage aboutissant à des grosses pertes,

- Manque de moyens de transport plus appropriés.

> Incapacité des emprunteurs à gérer efficacement :

- Gestion irrationnelle des fonds financiers, de la main d'oeuvre ou d'intrants (faible ou application excessive d'engrais),

- Non-intervention aux moments opportuns (dans le repiquage, le sarclage ou le traitement par pesticides),

- Incapacité des producteurs à éradiquer de manière définitive (ou au moins limiter) les attaques des rats sur les cultures.

> Difficulté de commercialisation :

- Eloignement du marché par rapport au village (augmentation des charges), - Forte concentration du même produit sur le marché (baisse des cours),

- Faute d'acheteur.

> Destruction involontaire du GCV et/ou du produit objet de nantissement :

- Pillage du silo par des individus étrangers au groupement,

- Incendie accidentelle du magasin de stockage; surtout que si ce dernier est une des pièces de l'habitat dans lequel on utilise de lampes à pétrole.

Beaucoup de paysans ont l'habitude d'acheter en vrac les semences au marché à ciel ouvert. Ces petits grains non-emballés peuvent être contaminés facilement par des maladies, desquelles tous ceux qui circulent sur le lieu sont suspects d'être vecteurs33. Leur exposition directe à l'air humide diminue en plus le taux de germination et puis, le rendement à la récolte.

A défaut de pulvérisateur, les paysans n'arrivent pas à traiter convenablement leurs cultures contre les maladies. Certains méconnaissent la nature de la pathologie que subissent les cultures et font usage de pesticides inappropriés. De même, l'inexistence de magasin de stockage remplissant les normes hygrométriques favorise le pourrissement des récoltes.

32 Dans les zones Vallée Marianina - PC 15, deux exploitants sur cinq possèdent en privée de pulvérisateur. Parmi ceux qui n'en ont pas, 54% devait emprunter auprès des amis, tandis que les restes n'en utilisent jamais. Auteur / Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

33 Ceux-ci peuvent être des poussières, des insectes, des instruments de quantification des graines, des mains humaines provenant d'un champ quelconque.

5.3. Non-recouvrement dû à la mauvaise volonté des emprunteurs

Le niveau de réputation de la banque en matière d'intransigeance face aux "mauvais payeurs" peut influencer les clients à rembourser. La fiabilité des informations portant sur la crédibilité de ces derniers, recueillies par le responsable de la microfinance au niveau de l'agence, permet d'éviter des octrois non-souhaitables.

Malgré des mesures préalablement prises, le recouvrement des dettes peut ne pas être complet pour des raisons suivantes :

Utilisation des prêts à des fins non rémunérateurs :

- Remboursement des dettes usuraires,

- Satisfaction des besoins en produits de première nécessité ou personnels.

Démotivation des emprunteurs à honorer leurs dettes :

- Relations financières très récentes entre les emprunteurs et la banque, - Insuffisance de suivi des prêts par les agents bancaires34,

- Montant des remboursements trop élevé par rapport à leur capacité.

Non-respect du cautionnement mutuel entre les membres du groupement :

- Désistement de certains membres à combler la part de dettes d'un défaillant, - Incapacité des membres de se faire pression.

Conclusion partielle

Par rapport à ceux de la moitié Sud de Madagascar, les paysans d'Ambatondrazaka disposent plus de surface rizicole par ménage. Leur niveau de production annuelle est ainsi plus élevé qu'ils possèdent une bonne capacité de stockage pour se lancer dans le GCV. Néanmoins, cette population - dans son ensemble même - présente une grande disparité par le fait que certains produisent plus que d'autres. Il en est de même pour les soldes de trésorerie annuelle.

D'une manière générale, on a constaté un faible taux de pénétration aux crédits formels des paysans pour une zone si haute potentielle rizicole. Les catégories les plus aisées, comme les plus faibles, économiquement, ne s'intéressent pas trop aux GCV. Pour les restes, la question de caution solidaire, reposant sur l'utilisation convenable des prêts et la solvabilité des partenaires, constitue leur principale contrainte. Viennent ensuite la nécessité de constitution de fonds de garantie mutualiste, les problèmes de silo et d'organisation sur le gardiennage de ce dernier.

La manque de liquidité après les travaux de récolte, face à la faiblesse des cours de paddy sur le marché, mais également le souci de non-récupération de leur part financière en cas de défaillance des membres, sont les raisons pour lesquelles les paysans sont hostiles au fonds de garantie. En conséquence, et vu l'importance du rôle que joue ce fonds en terme de sécurisation des crédits, des nouvelles mesures devront être adoptées afin d'inciter les emprunteurs à assurer le bon recouvrement de leur dette et de gagner la confiance des membres; tout en gardant la formation de ce type de garantie.

III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Souvent, des agents de développement rural et autres acteurs en dehors des institutions financières voient contradictoires la stratégie politique de la BOA en matière de financement du monde rural, notamment après la privatisation de cette banque35 d'un côté, et la politique générale de l'Etat sur la promotion de l'accès au crédit des paysans de l'autre côté. Ils déclarent ainsi que :

" La banque doit modérer ses rapports avec les paysans : il lui faut être crédible sans pour autant étrangler les paysans. Les banquiers doivent parvenir à distinguer les mauvais payeurs des paysans en difficultés, à travers des informations fiables, avant d'ordonner toutes sanctions".

Cependant, il faut reconnaître que :

· les caractères moraux des clients, quel que soit le secteur où ils travaillent, ne se voient pas sur leur front ;

· les opérations bancaires ne sont pas du tout différentes de celles des entreprises commerciaux : des ventes de marchandises non-payées constituent des pertes au niveau du compte d'exploitation ;

· comme dans toutes ventes à crédit, il est plus évident que le créancier prend les meilleures mesures de sécurisation des prêts en vue d'un recouvrement plus sûr ;

· pour le cas des paysans déjà sanctionnés par la banque - à cause de la défaillance d'un de leur coéquipier - mais qui souhaitent encore y effectuer de GCV en formant de nouveau groupement, ils ont été incapables de se faire pression, d'où de gérer efficacement leur groupement.

Par suite, les recommandations proposées ci-après visent à la fois à : (i) arranger l'accès au microcrédit GCV des paysans, (ii) augmenter le montant global octroyé par l'Agence et, (iii) assurer la sécurité des crédits.

1. Flexibiliser les conditions d'octroi selon la capacité du groupement à fournir le fonds de garantie

Compte tenu de l'importance du FGM en cas d'incendie ou vol des produits stockés, ou encore baisse des cours au moment de l'échéance, il n'est pas conseillé de supprimer ce fonds. Toutefois, la BOA est sollicitée à flexibiliser ses conditions d'octroi suivant la rentabilité des projets d'utilisation des crédits et le niveau du risque attribué à ceux-ci.

Pour les groupements incapables de constituer complètement le FGM, on pourrait leur permettre d'en fournir à un taux inférieur. En revanche, on leur accordera des avances sur produit basées sur un quantum plus faible, tout en s'assurant de la large couverture des coûts de l'opération. La nette différence entre le montant à rembourser par le groupement et la valeur des stocks à l'échéance diminuera les risques.

Néanmoins, ce système pourra être limité par la complication des tâches des agents banquiers dans l'étude des dossiers.

2 . Rassembler les stocks de plusieurs groupements dans un même silo approprié

Dans les zones disposant des magasins de stockage de capacité élevée, il est plus avantageux de rassembler les paddy des groupements dans un même silo approprié. Ainsi, les charges, comme les frais de location du silo et de gardiennage du silo, seront reparties entre les groupements actionnaires.

Les avantages et limites en sont :

Avantages pour les groupements :

- Réduction des coûts variables,

- Capacité de construction de FGM,

- Facilité d'organisation de gardiennage.

Avantages pour la BOA :

- Facilité de contrôle des magasins (réduits en nombre),

- Existence de pressions évidentes entre les groupements, - Diminution relative des risques.

Limites :

Au niveau des groupements, il y aura augmentation des charges de transport si le magasin se trouve trop éloigné.

3. Promouvoir le relais entre crédit de campagne "faisance-valoir riz" (ACCS) et crédit GCV

L'échéance du crédit de campagne "faisance-valoir riz" de la BOA étant le 31 août, la quasitotalité des paysans débiteurs mettent alors en vente de paddy pour honorer leur dette. Les collecteurs profitent cette situation pour abaisser le prix dès le 15 août. Par conséquent, les paysans doivent vendre de quantité plus élevée pour pouvoir rassembler les sommes nécessaires.

Le relais de ce crédit "faisance-valoir" avec le crédit GCV est un moyen pour éviter ce problème. Le fonctionnement de ce système est expliqué par le schéma ci-après :

Figure 19 : Représentation schématique du relais
entre crédits de "faisance-valoir" et crédit GCV

OCTROI DE CREDIT OCTROI DE Remboursement de Remboursement

"faisance-valoir riz" CREDIT GCV dette "faisance-valoir riz" de dette GCV

Janvier Juillet Août Décembre

Mois

ENCOURS DE CREDIT "faisance-valoir riz" ENCOURS DE CREDIT GCV

Source : BOA - Juillet 2003.

Les avantages et limites en sont :

Avantages pour les groupements :

- Eviter la vente en masse avant la hausse effective des cours,

- Percevoir des sommes liquides pour régler à l'échéance les dettes "faisance-valoir",

- Dégager plus de profits par rapport à ceux (ACCS) n'ayant pas effectué le relais.

Avantages pour la BOA :

- S'assurer du taux de recouvrement de crédit "faisance-valoir" à 100% avant échéance,

- Multiplier les octrois de crédit, d'où les intérêts perçus d'un même groupement pour une même année d'exercice.

Limites :

Si le tonnage est faible, le groupement ne disposera que peu de sommes pour mener des activités génératrices de revenus, après soustraction des dettes "faisance-valoir".

4. Mieux engager les groupements dans la gestion des risques en mettant en place une Société de Cautionnement Mutuel (SCM)

L'instauration d'un système d'assurance crédit autogérée par les Organisations Paysannes, appelé "Société de Cautionnement Mutuel ou SCM"36, permet de mieux impliquer les producteurs dans la gestion des risques. Ce sera une société à but non lucratif regroupant les ACCS, de structure légère, gouvernée par la loi régissant la Coopérative, et qui va essayer de fonctionner à moindre coût. Regroupant les ACCS d'une région déterminée, elle prendra la forme de Coopérative, à but non-lucratif et régie par la loi n°99-004 du 21 avril 1999.

a) La fonction de la SCM

Elle consiste à donner de caution à la banque, contre les crédits37 accordés par celle-ci aux ACCS adhérentes de la SCM.

b) Le principe de base de la SCM

Il s'agit de la solidarité entre tous les groupements membres - face aux éventuelles difficultés de remboursement des dettes - par le regroupement des garanties constituées par les adhérents (FGM ou tout autre versement), ainsi que par les Organismes publics (Gouvernement, Organismes internationaux, bailleurs de fonds). L'ensemble de ces versements va former le "Fonds de Garantie Collectif", dont la gestion duquel sera attribuée aux membres de bureau de la SCM.

c) Les raisons de sa création au niveau des exploitants agricoles Sa création est nécessaire :

- Suite au difficulté pour la banque à évaluer les besoins financiers effectifs des paysans, ainsi que leur niveau de solvabilité, compte tenu des distances géographiques et physiques existant entre ces demandeurs et la BOA,

- Par l'insuffisance des garanties réelles que connaissent les paysans,

- En vue d'un engagement réel de tous les codébiteurs à assurer parfaitement l'échéance,

- Pour une participation des groupements de crédit au développement du monde rural : à travers leur autopromotion et la pérennisation de leur partenariat avec les Institutions bancaires.

36 Des Sociétés de Cautionnement Mutuel existent déjà depuis des années en Europe (Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Luxembourg et Suisse) et en Afrique (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Maroc, Sénégal,...). Les bénéficiaires en sont surtout des petits entrepreneurs des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Les secteurs intéressés y sont très variés : le secteur de la production et de la manufacture, l'agriculture et l'élevage, le commerce, l'artisanat, le tourisme, les services et l'informatique.

37 Crédit GCV ou de faisance-valoir.

d) Les rôles des Associations professionnelles, de l'Etat et autres partenaires publics dans le soutien de la SCM

Afin de réussir la phase de démarrage de la SCM, la contribution des Organisations promoteurs (Associations professionnelles) et Organismes publics sont indispensables.

E Les Associations professionnelles sont appelées à :

- Encourager l'adhésion des ACCS dans la SCM,

- Donner aux élus des formations et appuis-conseils relatifs à la gestion et à l'organisation des activités de la SCM,

- Susciter les Organismes publics à rechercher de fonds de garantie et des partenaires susceptibles d'assurer la prise en charge des frais de gestion, en sus des montants déjà versés par les adhérents.

E Les appuis des Organismes publics sont très sollicités, afin de doter la SCM des

matériels logistiques et des fonds nécessaires, et de renforcer les capacités des élus38.

Les atouts et contraintes de cette Société de Cautionnement Mutuel sont :

Atouts pour la BOA :

- Facilité de recouvrement des impayés grâce au regroupement des FGM au niveau de la SCM,

- Elargissement de la répartition des risques, qui ne se limitera plus entre les membres d'un groupement mais désormais entre tous les débiteurs de l'Agence,

- Equité de la répartition des risques entre tous les débiteurs,

- Existence de pressions effectives entre les groupements de crédit,

- Réduction des tâches sur l'étude de dossier pour octroi de crédit, par le fait qu'une grande partie des travaux d'analyses économiques et financières sur le groupement, et d'évaluation des risques, sera effectuée en amont par la SCM.

Atouts pour les groupements :

- Le système d'assurance constitue un effet de levier en favorisant l'accès des paysans au crédit bancaire ;

- La couverture des prêts permet aux paysans de développer des activités génératrices de revenus, en vue d'une diversification des ressources de revenu ;

- En réduisant le risque supporté par la BOA, la SCM permet aux groupements d'obtenir une possible réduction du coût de financement (dont le taux d'intérêt, qui est en relation directe avec le taux du risque) ;

38 La DAPP, en étroite collaboration avec les structures étatiques décentralisées (DIRDR) et les structures privées et semi-privées (ONG, Associations, Programmes et Projets, etc.), joue un rôle important dans l'identification des besoins des OP en matière de renforcement des capacités, dans la diffusion du texte réglementaire relatif aux OP et Coopératives, ainsi que dans l'accompagnement de ces dernières pour l'accès aux crédits formels.

- Les groupements peuvent s'attendre aussi à une diminution de l'effet multiplicatif39 suite au regroupement de tous les FGM des adhérents.

Contraintes :

- Souci sur la formation d'un consensus entre tous les acteurs, notamment entre les membres des groupements,

- Contrainte sur la prise en charge des dépenses en logistiques (matériels et supports de travail, logement),

- Tentation des paysans membres à s'appuyer sur les fonds de l'assurance pour le
règlement de leurs dettes (surtout si le FGM n'est que partiellement remboursable).

Nota Bene : Les organisations administratives et opérationnelles de la SCM sont présentées en Annexe 6.

5. Se méfier de l'hétérogénéité des montants alloués aux membres d'un même groupement

Le Responsable qui décide du déblocage de crédit doit prendre compte de la répartition des prêts entre les membres du groupement eux-mêmes. En effet, l'hétérogénéité dans le montant des prêts alloués est un indicateur qui devrait alerter celui-ci : une personne qui emprunte 1 000 000 fmg peut se trouver garante d'une autre empruntant 50 000 000 fmg.

6. Sécuriser le crédit mais aussi les revenus des ruraux

Outre le renforcement de la sécurisation des crédits, sécuriser les revenus des paysans est préalable et nécessaire, compte tenu de l'environnement défavorable dans lequel évoluent ces débiteurs à savoir : la fluctuation des rendements, l'instabilité des marchés agricoles ou d'autres imprévus. Les trois résolutions suivantes vont leur permettre de minimiser le non-recouvrement des crédits :

6.1. Encourager la diversification des activités à financer en vue de minimiser les risques covariants40

Devant l'instabilité des revenus agricoles, la diversification des activités productives - notamment non-agricoles - serait un moyen de réduction des risques : culture contre saison, élevage à cycle court, transformation des produits agricoles, commerce local de nombreux produits, commerce sur les marchés régionaux, etc.. Les soutiens des ministères, des projets de développement et ONG à la valorisation des savoir-faire locaux en sont alors importants.

39 Effet multiplicatif : taux du FGM par rapport au capital crédit.

40 Les risques covariants se divisent en trois grandes catégories : les risques naturels (climatiques et attaques parasitaires), les risques économiques (fluctuation des prix) et les risque politiques (crises politiques). Risques et sécurisation du crédit rural - François Doligez, IRAM. Août 2000.

6.2. Développer les prestations de services offertes aux Organisations Paysannes

Dans le cadre du programme sur le renforcement des capacités des Organisations Paysannes (OP) initié par les différents ministères concernés, il est important d'étendre le dispositif d'appui-conseil vers les groupements de crédit. Les principaux services sollicités en sont :

alphabétisation des membres de l'OP,

appui à l'évaluation des besoins de financement du groupement et à l'élaboration de la demande de crédit,

mise en place de systèmes adaptés de comptabilité, de gestion et de suivi des activités au niveau des groupements, et au niveau du système d'exploitation des paysans même,

conseil organisationnel et appui juridique,

formation des leaders (Présidents et trésoriers des groupements),

appui-conseil sur le contrôle et recherche de marché.

6.3. Instaurer des synergies entre projets de développement régional et institutions financières rurales

La pérennisation des activités bancaires en milieu rural est fonction de la sécurisation de l'environnement technico-économique des agricultures paysannes. Or, cette dernière résulte surtout des stratégies fixées dans la politique agricole et la mise en application de celles-ci.

Il en sort, en conséquence, la nécessité de synergies entre projets de développement de la région d'Ambatondrazaka et institutions financières qui s'y opèrent.

Outre les structures étatiques décentralisées, les ONG et autres Organismes publiques déjà en activités depuis plusieurs années à Ambatondrazaka, le BV Lac constitue, depuis 2003, le principal projet de développement agricole travaillant dans la région. L'Annexe 7 développe les objectifs et le contenu de ce Projet.

7. Promouvoir le crédit de collecte géré par les coopératives agricoles

La mise en place des coopératives agricoles est l'un des objectifs de la structuration du monde rural. En effet, la coopérative facilite l'organisation des paysans, se trouvant au niveau d'une zone plus étendue. L'instauration d'un centrale d'achat des intrants agricoles et la réanimation de collecte de paddy par les coopératives contribueront à la réorganisation du commerce de paddy dans la région.

Conclusion partielle

Pour que le microcrédit constitue effectivement l'effet de levier pour l'augmentation des revenus des ruraux, il est nécessaire d'analyser la sécurisation des crédits sous deux axes.

Du côté de la banque, il s'agit de maximiser le taux de recouvrement en jouant sur les éléments financiers pouvant contribuer à la minimisation des risques, tout en imposant des mesures strictes sur l'étude des dossiers d'octroi de crédit.

Du côté des groupements de crédit, il consiste à trouver des moyens pour avoir une ressource financière stable en vue d'un développement durable de leur système d'exploitation.

L'objectif est ainsi de chercher les meilleurs moyens pour pérenniser le partenariat entre Institutions financières et paysans producteurs.

Instaurer un environnement agro-socio-économique favorable à l'épanouissement des activités agricoles et para-agricoles des paysans, favoriser l'autopromotion des Organisations Paysannes, faciliter l'accès au crédit de ces derniers en limitant les charges y afférant, et mieux responsabiliser les Associations de crédits dans la gestion des risques ; ce sont les principaux axes d'orientation avancés pour parvenir à cet objectif.

CONCLUSION GENERALE

La promotion du monde rural à travers le financement des microcrédits et le soutien de l'accès des paysans au système de crédit formel, sont les principaux objets de la microfinance. La microfinance constitue donc un moyen de réduction de la pauvreté.

Vu les contextes socio-économiques existant dans les zones Vallée Marianina - PC 15, notamment la vente démesurée de paddy avant la hausse des cours, la pratique de grenier commun villageois est indispensable pour la grande majorité des paysans. La bonne capacité de stockage de paddy à la récolte, mais aussi des insuffisances de réserves en cet aliment de base des ménages dès le mois de janvier, justifient ce propos.

Au terme de cette étude, le fondement des attitudes des paysans vis-à-vis des institutions financières en général, et du microcrédit GCV en particulier, peut se résumer ainsi :

- L'ensemble des activités menées jusqu'ici auprès des paysans, par l'Etat ou les Organismes d'appui, n'ont suffisamment pas pris compte de l'interdépendance de tous les éléments constitutifs de l'environnement dans lequel évolue l'exploitation agricole. En effet, soit les projets ont été mis en oeuvres suivant des directives préalablement définies par les supérieurs, soit, on a réalisé les opérations sans aucune mesure d'accompagnement pérenne.

La dégradation du système éducatif, des infrastructures d'information et de communication a engendré la difficulté d'appréhension et d'adoption de ces innovations par les paysans. Ceci est aggravé par l'absence de synergie entre les différentes interventions en milieu rural, les contraintes liées aux matériels agricoles, aux conditions climatiques et aux marchés.

- Suite aux résultats plus ou moins mitigés des diverses formules de crédits41, mises en oeuvre par la BTM depuis 1977, la BOA promut l'Association de Crédit à Caution Solidaire tout en imposant des formalités strictes pour les études et les octrois de crédit. Ce système a certainement contribué à l'amélioration de recouvrement des prêts durant ces dernières années.

Seulement, les mesures de sécurisation de crédit prises par la banque ne profitent véritablement pas les unités de production de la masse paysanne, tant que leurs revenus ne soient pas suffisamment rassurés. L'instabilité des revenus agricoles, d'où financiers, des ménages amène bon nombre d'entre eux à ne pas se risquer à contracter avec la banque, pour se tourner vers les prêts informels. En effet, malgré l'intérêt démesuré généré par le crédit usuraire, c'est l'aspect social de ce dernier que les paysans en apportent beaucoup d'importance.

- Outre les problèmes environnementaux sus-cités, trouver des partenaires solvables - capables de gérer efficacement les capitaux financiers qu'on leur prête - constitue la principale

41 Crédit individuel, crédit collectif et crédit mutuel.

contrainte des paysans sur la formation de groupement à caution solidaire. Vient ensuite le problème de magasin de stockage par la faiblesse des infrastructures locales.

La nécessité de la constitution de fonds de garantie mutualiste forme aussi l'une des préoccupations des paysans.

La gestion efficace des prêts par les paysans repose sur la considération des objets de financement de ces individus de manière plus large, en y incluant la banque (par la microfinance), les acteurs économiques (spéculateurs), les pouvoirs publics (coordonnateur), les Organismes d'appui (promoteurs) et enfin les Organisations des producteurs (principaux bénéficiaires). L'objectif n'est pas seulement d'augmenter le volume de crédits à octroyer, mais aussi d'offrir un financement de caractère incitatif et adapté aux capacités des paysans.

La mise en synergie des activités de tous ces acteurs permettra de sécuriser les crédits bancaires dans un écosystème favorable à l'épanouissement des systèmes d'exploitation des producteurs.

Mieux impliquer les représentants des Organisations paysannes dans la minimisation des risques mettra en commun les objectifs respectifs des paysans, débiteurs, et de la BOA, créancier. Cela peut se concrétiser en affectant la gestion des fonds de garantie aux débiteurs par la mise en place d'un système d'assurance de type "Société de Cautionnement Mutuel".

Néanmoins, des informations-sensibilisations médiatiques des paysans, sur les avantages de GCV, constituent des mesures à court terme. La vulgarisation de ce type de microcrédit nécessite la mobilisation effective de différents acteurs de développement rural, notamment les Institutions financières et le Gouvernement malgache, à travers les collectivités décentralisées.

Le renforcement de capacité des Associations de crédit constitue aussi l'une des conditions de pérennisation du GCV. Les appuis-conseils doivent correspondre aux besoins des paysans et sa réussite repose sur l'adaptation aux conditions locales. Ils favoriseront l'autopromotion des Organisations Paysannes en générale, et des ACCS en particulier.

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ANTANANARIVO : DDMF, janvier 2001. - 8 pages

BANK OF AFRICA MADAGASCAR ; Direction Déléguée aux Micro-Finances (DDMF) Rapport d'activité 2001 de la DDMF

ANTANANARIVO : DDMF, janvier 2002. - 6 pages

BANK OF AFRICA MADAGASCAR; Direction Déléguée aux Micro-Finances (DDMF) Rapport d'activité 2002 de la DDMF

ANTANANARIVO : DDMF, janvier 2003. - 14 pages

DIRECTION INTER-REGIONALE DU DEVELOPPEMENT RURAL AMBATONDRAZAKA Rapport d'activité 2002 de la Circonscription de l'Agriculture et de Protection des Végétaux (CIRAPV) à Ambatondrazaka

AMBATONDRAZAKA : CIRAPV, 2003. - 12 pages

Fonds de Commercialisation de Paddy. Rapport d'avancement de août au décembre 2003. ANTANANARIVO : Programme de Transition Eco-régional ; LDI, janvier 2004. - 10 pages

Fonds de Commercialisation de Paddy. Rapport d'avancement de décembre 2002 au février 2003. ANTANANARIVO : LDI, mars 2003. - 6 pages

L'état des lieux de la filière riz à Madagascar. Rapport de l'atelier du 22 au 27 avril 1996 ANTANANARIVO : UPDR, 1996. - Volume 2, 360 pages

MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'ELEVAGE ET DE LA PECHE; Direction d'Appui à la Professionnalisation des Producteurs (DAPP)

Rapport de l'atelier de concertation nationale sur la microfinance rurale, du 28 au 30 janvier 2003 ANTANANARIVO : DAPP ; Service d'Appui aux Finances Rurales, mars 2003. - 18 pages

Rapport de l'atelier thématique sur la microfinance rurale, du 16 et 17 juin 2003 ANTANANARIVO : APIFM ; AIM, juin 2003. - 20 pages

dans la réduction de la pauvreté. MADAGASCAR : PNUD, 2000. - 163 pages

PERIODIQUES :

RANDRIANARISOA, Jean Claude

Le crédit agricole en question

KAROKA : Numéro 5, juin 1994. - ill. ; Point de vue ; pages 14 -15.

RANDRIANARISOA, Jean Claude

Le système de crédit au Lac Alaotra

KAROKA : Numéro 6, septembre 1994. - ill. ; Point de vue ; pages 18-19.

DOCUMENTS SUR INTERNET :

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Outils de garantie : Les sociétés de cautionnement mutuel

FRANCE : AFSF. - Format de fichier : Version HTML, 1 page http://www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr/informations/créaent/outils/outils16.htm

BERNET-ROLLANDE, Luc

Le cautionnement

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http://www.netpme.fr/banque-entreprise/article.php?article=14

Comment adapter des services financiers aux besoins des exploitations familiales? Méthode d'analyse des besoins

Fiche d'approfondissement du Séminaire International de Dakar n° 1, du 21 au 24 janvier 2002. - Format de fichier : PDF, 8 pages

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DOLIGUEZ, François

Risques et sécurisation du crédit rural : Contribution au groupe de travail de l'Inter-Réseaux sur le financement des exploitations agricoles

IRAM, août 2000. - Format de fichier : RTF, 4 pages http://www.inter-reseaux.org/themes/financement/RTF/Doligez.rtf

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Les Société de Cautionnement Mutuel : Leur nature et leur fonctionnement

GENEVE : OIT ; SFP ; Fedart Fidi, décembre 2001. - Format du fichier : PDF, Vade mecum, 40 pages

http://www.ilo.org/public/french/employment/finance/download/vade.pdf

PESCHE, Denis ; LESAFFRE, Dominique

Microfinance et sécurisation du crédit aux exploitations familiales

Séminaire International de Dakar du janvier 2002. - Format de fichier : RTF, 1 page http://finance.inter-reseaux.net/ressources/securisation.doc

PESCHE, Denis ; LESAFFRE, Dominique

Paysans et banquiers : le dialogue impossible ?

Séminaire International de Dakar du janvier 2002. - Format de fichier : RTF, 2 pages http://www.inter-reseaux.org/publications/enlignes/RTF/GdS20/Paysans%20et%20Banquiers.rtf

Potentialités et limites de la caution solidaire

Fiche d'approfondissement du Séminaire International de Dakar n° 8, du 21 au 24 janvier 2002. - Format de fichier : PDF, 12 pages

http://microfinancement.cirad.fr/fr/news/bim/FichDak8cautionsol.pdf

Projet d'Appui à la Micro-Finance

La Microfinance à Madagascar

Dernière mise à jour : 5 janvier 2004

http://www.madagascar-contacts.com/microfinance/

Sécuriser le crédit à l'agriculture par des structures de cautionnement mutuel

Fiche d'approfondissement du Séminaire International de Dakar n° 9, du 21 au 24 janvier 2002. - Format de fichier : PDF, 4 pages

http://microfinancement.cirad.fr/fr/news/bim/FichDak9Associationmutuelle.pdf

Sécuriser le crédit à l'agriculture par le crédit stockage ou warrant agricole

Fiche d'approfondissement du Séminaire International de Dakar n° 10, du 21 au 24 janvier 2002. - Format de fichier : PDF, 5 pages

http://microfinancement.cirad.fr/fr/news/bim/FichDak10Cr%e9ditstokage.pdf

Fiche d'approfondissement du Séminaire International de Dakar n° 11, du 21 au 24 janvier 2002. - Format de fichier : PDF, 7 pages

http://microfinancement.cirad.fr/fr/news/bim/FichDak11Centrale-risque.pdf

ANNEXES

ANNEXE 1 : MONOGRAPHIE SIMPLIFIEE D'AMBATONDRAZAKA 66

A. LOCALISATION DE LA VALLEE MARIANINA ET DU PC 15 66

B. DEMOGRAPHIE 67

C. POTENTIALITES DE LA REGION 67

ANNEXE 2 : HISTORIQUE DU CREDIT RURAL DANS LA REGION DE L'ALAOTRA 69

A. 1960 A 1972 : L'EPOQUE DES SOCIETES DE CREDIT AVEC LA SCAM 69

B. 1972 A 1977: UN ESSAI DE CREDIT DE MASSE INDIVIDUEL PAR LE PCAI 69

C. 1977 : POPULARISER LE CREDIT AGRICOLE A TRAVERS LE FMR 70

D. ACS ET ACCS: DES CREDITS ASSOCIATIFS POUR REDUIRE LE COUT D'INTERVENTION 71

E. LE CREDIT SOUS-DISTRIBUE DURANT L'OPERATION BLE KOBAMA 73

F. LE CREDIT USURIER: UNE HISTOIRE QUI DATE DE LONGTEMPS 73

ANNEXE 3 : QUELQUES RENSEIGNEMENTS SUR LES CULTURES DE CONTRE SAISONS 74

ANNEXE 4 : TABLEAUX RESSOURCES SUR LA DETERMINATION DES AVANTAGES DU GCV 76

ANNEXE 5 : LES REALISATIONS EN "CREDIT GCV" DE LA BOA ET DE L'OTIV EN 2003 81

ANNEXE 6 : ORGANISATIONS DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL (SCM) 82

A. LE CADRE JURIDIQUE DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL 82

B. LES ORGANES DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL 82

C. L'ORGANISATION OPERATIONNELLE DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL 83

D. LES RESSOURCES FINANCIERES DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL 83

ANNEXE 7 : LE PROJET BV LAC 86

A. LE CONTEXTE DU PROJET 86

B. LES ZONES D'INTERVENTION DU PROJET 86

C. LES OBJECTIFS DU PROJET 86

D. LE CONTENU ET L'EXECUTION DU PROJET 87

ANNEXE 1 : Monographie simplifiée d'Ambatondrazaka

Localisation de la Vallée Marianina et du PC 15

La cuvette de l'Alaotra est située au milieu des plateaux de la région centrale de Madagascar, dans la Province Autonome de Toamasina. L'altitude moyenne y est de 700 m. Des massifs latéritiques forment les abords aux bassins versants, lesquels couvrent une superficie de 6 492 km2.

Au sud de la cuvette se trouve le Fivondronana d'Ambatondrazaka. Il est limité :

au Nord par le Fivondronana d'Andilamena,

à l'Est par le Fivondronana de Vavatenina et de Brickaville, au Sud par le Fivondronana de Moramanga,

et à l'Ouest par le Fivondronana d'Amparafaravola.

Le relief du Fivondronana d'Ambatondrazaka forme, dans ses bassins versant, un réseau de nombreux cours d'eau dont les plus importants sont :

Le Sahabe, l'un des principaux tributaires du Lac Alaotra. Il se prolonge dans le lac par un chenal de 3 km ;

Le Sahasomanga qui irrigue quelques 4 000 ha des rizières du PC 15, après avoir sillonné par d'intenses aménagements. Il est contrôlé par le barrage d'AntanifotsyBevava.

Sur la limite Nord du Fivondronana coule la rivière de Maningory et va se jeter dans l'Océan Indien.

Le périmètre de la vallée Marianina se situe à 7 km au sud-est d'Ambatondrazaka, entre 770 m et 824 m d'altitude. Elle est alimentée par trois rivières, dont celle de Lohafasika, de Harave et de Sahasomanga. Cette vallée est délimitée par les versants des collines, et traversée au Nord par la route nationale n° 44. Cette route la relie avec la ville d'Ambatondrazaka.

Plus au Nord, entre la vallée Marianina et le grand marais d'Alaotra, est aménagée le Périmètre de Colonisation (appelé aussi Périmètre de Culture) 15 ou PC 15. Il est haut de 755 m à 759 m d'altitude.

Démographie

? Nombre de Communes : 20

? Nombre de Fokontany : 131

? Nombre de population (2001) : 344 439

? Densité de la population : 53 habitants par km2

Tableau 7 : Nombre de population par Commune en 2001

COMMUNE

POPULATION

COMMUNE

POPULATION

COMMUNE

POPULATION

AMBATONDRAZAKA URBAINE

71

401

MANAKAMBAHINY EST

9

358

ANDROMBA

4

238

AMBATONDRAZAKA SUBURBAINE

20

405

AMBOHITSILAOZANA

22

164

ANTANANDAVA

8

497

AMPITATSIMO

15

558

ANDILANATOBY

30

708

MANAKAMBAHINY OUEST

23

249

AMBANDRIKA

4

650

BEJOFO

9

021

ANTSANGASANGA

6

187

FERAMANGA NORD

15

368

DIDY

16

220

SOALAZAINA

8

228

AMBATOSORATRA

26

928

ILAFY

14

396

TANAMBAO BESAKAY

11

615

AMPARIHINTSOKATRA

10

959

IMERIMANDROSO

15

294

 
 
 

Source : Ministère de la Population, Délégation à Ambatondrazaka - Août 2003.

Potentialités de la région

? Fortes potentialités en matière de riziculture :

Tableau 8 : Les potentialités en terres agricoles d'Ambatondrazaka

Type

Superficie en ha

Rizières cultivables

31

500

Tanety cultivables

19

950

Baiboho

2

900

Total des terres cultivables

54

350

Source : DIRDR Ambatondrazaka, 2001.

Tableau 9 : Les matériels agricoles des exploitants d'Ambatondrazaka en 2000

441

Type

 

Nombre

Type

Nombre

Tracteur

 

117

Pulvérisateur

1

381

Remorque

 

80

Egreneuse d'arachide

 

84

Charrette

3

644

Angady

41

288

Charrue

7

264

Fourche

20

355

Herse à dents

10

559

Râteau

 

311

Sarcleuse

 

738

Faucille

35

347

Brouette

 
 
 
 
 

Source : DIRDR Ambatondrazaka, 2001.

Tableaux 10 : Recensement de la production de quelques cultures de saison par la
Circonscription de l'Agriculture d'Ambatondrazaka - Campagne 2001-2002

Zones

Riz irrigué

Riz pluvial

Manioc

Maïs

Production
(T)

Rendement
(T/ha)

Production
(T)

Rendement
(T/ha)

Production
(T)

Rendement
(T/ha)

Production
(T)

Rendement
(T/ha)

Vallée Marianina-PC 15

23 990

3.8

170

2.2

1 380

12.6

250

2.6

Ambatondrazaka

6 120

2.8

180

1.2

900

10.8

180

1.3

Manakambahiny Ouest

7 820

2.2

70

0.9

2 380

10.6

80

1.0

Manakambahiny Est

2 960

2.0

370

2.3

2 800

8.0

200

1.0

Zones

Arachide

Oignon

Haricot

Vouandzou

Production
(T)

Rendement
(T/ha)

Production
(T)

Rendement
(T/ha)

Production
(T)

Rendement
(T/ha)

Production
(T)

Rendement
(T/ha)

Vallée Marianina-PC 15

30

1.0

20

3.0

40

0.8

20

2.0

Ambatondrazaka

70

0.8

200

15.0

80

1.0

20

2.0

Manakambahiny Ouest

17

0.8

10

10.0

26

0.9

74

1.0

Manakambahiny Est

129

0.7

-

-

40

0.8

-

-

Source : DIRDR Ambatondrazaka - Août 2003.

? Diversification du mode de transport :

- Transport aérien,

- Transport ferroviaire, - Transport terrestre.

Tableau 11 : Etat des routes en 1999

Routes revêtues

276 km

Routes accessibles toute l'année

473 km

Routes accessibles temporairement

96 km

Source : DGEP - Octobre 2000.

? Ressources importantes en pêche continentale.

ANNEXE 2 : Historique du crédit rural dans la région de l'Alaotra

A. 1960 à 1972 : L'époque des sociétés de crédit avec la SCAM

Dans les années 1960, le plus important système adopté dans la région du Lac Alaotra en matière de crédit de masse est la SCAM ou Société de Crédit Agricole Mutuel. Elle est constituée par un groupement de paysans habitant dans un même village, possédant un statut officiel de type S.A.R.L., un règlement intérieur et dont le centre d'intérêt est l'accès au crédit.

Les SCAM fonctionnaient comme une véritable société, avec présentation des résultats à chaque fin d'exercice et élaboration des programmes pour la prochaine campagne. C'est l'Assemblée Générale qui constitue l'organe suprême de décision. Toutes demandes de crédits - effectuées auprès de la Banque Nationale Malgache (BNM) - au nom de l'association devront être avalisées par cette institution. Beaucoup d'agriculteurs, membres des SCAM, ont réalisé la promotion de leur exploitation et de leur ménage par le biais de ce système.

De l'autre côté, la politique de développement rural de l'époque - favorables aux formules d'Associations des Producteurs et Coopératives Agricoles - cadre bien avec ces initiatives. L'Etat appuie ces initiatives paysannes par des dotations de matériels lourds, construction de hangars et de magasins de stockage de grande capacité directement gérés par ces coopératives.

Toutefois, des problèmes surgissaient au fur et à mesure de l'évolution de ce système. Le rapport de l'Office du Riz Alaotra (O.R.A.) de 1968 à 1970 mentionnait des détournements de crédit et pratiques de l'usure par la sous-distribution de crédit par certains membres des associations. Cela a conduit à la dissolution de certains SCAM. Cette tournure a incité les responsables à identifier d'autres voies pour l'amélioration du crédit de masse.

1972 à 1977: Un essai de crédit de masse individuel par le PCAI

Le nouveau programme Petit Crédit Agricole Individuel ou PCAI à été lancé par la BNM vers 1972. Il a été repris par la BTM de 1975 à 197742. C'est un prêt destiné aux petits agriculteurs individuels.

Le climat politique national, après les manifestations de mai 1972, n'a pas permis une réelle expansion de ce type de produit. Des mauvais taux de recouvrement, détournement de crédit et insuffisance de sensibilisation s'ajoutaient à ces problèmes. Du point de vue pratique, le système est jugé trop lourd à gérer et nécessite beaucoup de techniciens.

42 La banque BNM est nationalisée et devenue "Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra" ou BTM.

Au fur et à mesure de l'implantation de l'économie socialiste, on a abandonné progressivement l'approche "individuelle stricte" pour généraliser l'approche "collectivités décentralisées". L'objectif est de donner à tout un peuple la même chance d'accéder au crédit. 1977 : Populariser le crédit agricole à travers le FMR

Le Financement du Monde Rural ou FMR Traditionnel, appliqué à partir de 1977 est un crédit individuel sous caution des Fokontany. Le Fokontany, qui est désormais l'unité d'intervention de la BTM, est responsable de l'établissement des demandes de prêt, de la sensibilisation et la perception des recouvrements. L'avantage de ce système a été de pouvoir toucher un maximum de cibles en l'espace de temps assez court.

Cependant, le manque de suivi, au fur et à mesure de l'augmentation du nombre des bénéficiaires, a entraîné un détournement massif de crédit. Ce qui a engendré un très mauvais taux de recouvrement, comme le montre la figure suivante :

Nombre de
beneficiaires

1600

1400

1200

1000

400

800

600

200

0

Nombre de bénéficiaires Taux de recouvrement (%)

1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989

Figure 20 : Evolution du taux de recouvrement
de crédit FMR Traditionnel de 1981-1989

Année

40

90

80

70

60

50

30

20

0

10

Taux de
recouvrennent (%)

Source : BTM Avaradrova - Ambatondrazaka, 1990; in Etude historique du crédit agricole
dans la région du Lac Alaotra
- Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.

On avait aussi noté une dilution des responsabilités par le fait que le crédit était devenu un instrument politique à l'usage des administrateurs. Il suffit d'avoir de bonnes relations avec un décideur pour pouvoir accès au crédit. Par contre, les projets sérieux risquent de ne pas être présentés si des mésententes existent entre les demandeurs et les membres du comité d'octroi.

En 1980, une nouvelle forme d'intervention - qui sera basée sur l'étude plus affinée et individuelle des exploitations - a été proposée par la BTM et le Ministère de l'Agriculture de l'époque, avec l'appui financier de l'IDA et du BIRD. C'est la mise en route du Projet FMR-ODRI ou Financement du Monde Rural - Opération de Développement Rural Intégrée. Le système se propose d'intégrer le crédit agricole dans le processus de développement de l'exploitation, en mettent en oeuvre des suivis techniques de cette dernière par des agents de vulgarisations

(SOMALAC, CIRVA). Le crédit avait touché les besoins à court terme43 et à moyen terme44, avec un taux d'intérêt annuel de 17%. La garantie devra être au moins 10% des montants octroyés.

Son coût trop élevé, avec la nécessité de mobilisation important d'agents de terrain, a handicapé cette approche. Cela a amené à la réduction du nombre des bénéficiaires, illustrée par la figure suivante :

Nombre de
beneficiaires

400

500

300

200

100

0

Nombre de bénéficiaires Taux de recouvrement (%)

Figure 21 : Evolution du nombre des bénéficiaires
de crédit FMR-ODRI de 1983-1987

1983 1984 1985 1986 1987

Année

40

60

50

30

20

0

10

Taux de
recouvrennent (%)

Source : BTM Avaradrova - Ambatondrazaka, 1990; in Etude historique du crédit agricole
dans la région du Lac Alaotra
- Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.

L'insuffisance de contact BTM - paysans et d'encadrements techniques, suite à la dégradation des routes et des moyens de locomotion, a affaibli le taux de recouvrement.

ACS et ACCS: des crédits associatifs pour réduire le coût d'intervention

L'approche par groupement a été reprise vers 1983. C'était le début de l'Association de Crédits Solidaires (ACS) et l'Association de Crédits à Caution Solidaire (ACCS). Le crédit reste individuel, mais le groupe apporte sa caution à la banque pour chacun des membres.

Au Lac Alaotra, les Associations pour l'Intensification des Mailles (AIM) sont reconverties, sous l'impulsion de la SOMALAC, en Associations d'Intensification et de Crédit ou AIC. Les paysans se trouvant en dehors des périmètres, qui ont de difficulté d'accès à l'irrigation, sont pourtant écartés de ces crédits. Il est jugé dangereux d'engager d'importants crédits à ces paysans45.

Une "solidarité forcée" par les faits étant née, non seulement entre les membres d'un groupement, mais aussi entre les propriétaires des lots voisins (regroupés dans l'AIM). Leurs rizières dépendent en effet d'un même réseau hydraulique, d'où la création spontanée de la solidarité entre eux, face à un problème commun. On peut dire que le système adopté était un succès car les taux de recouvrement avoisinaient le 96,2% de 1984 à 1989, d'après la figure qui suit.

43 Crédit de campagne

44 Acquisition de matériels agricoles

45 Sur un ensemble de superficie brute de rizière de 95 400 ha, seuls 32 000 ha font partie des grands périmètres irrigués. Celles possédant une bonne maîtrise d'eau sont encore d'un pourcentage plus bas. Etude historique du crédit agricole dans la région du Lac Alaotra - Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.

72

120

100

100

95

80

60

90

40

85

20

0

80

Campagne de culture

Nombre de
groupements

Taux de
recouvrement (%)

Nombre de groupements Taux de recouvrement (%)

1984-85 1985-86 1986-87 1987-88 1988-89

Figure 22 : Evolution de recouvrement des credits
au sein de la SOMALAC de 1984 à 1989

Source : SOMALAC, 1989; in Etude historique du crédit agricole dans la région du Lac Alaotra - Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.

Les défaillances de ce système n'ont jamais été constatées que lors de la période de dissolution de la SOMALAC en 1991. Les contraintes sur l'irrigation commencent à se fait ressentir. La paralysie des services de développement de la BTM, due à l'événement socio-politique de mai au novembre 1991 a aggravé les problèmes de recouvrement. Alors que l'échéance des crédits de campagne rizicole a été fixée habituellement au 31 août. Le taux de recouvrement n'a atteint que 56% en fin de campagne.

Pour certains, le recouvrement des dettes n'est plus prioritaire pour la continuation des travaux rizicoles, du fait de problème d'irrigation. Pour d'autres, la peur de ne plus avoir de crédit - suite aux grèves et à la fermeture des banques - les ont conduits à ne pas rembourser.

Le crédit sous-distribué durant l'Opération Blé KOBAMA

Le crédit sous-distribué, tel "le crédit blé", existait aussi à Ambatondrazaka vers 1988 à 1993. C'est une opération menée de pair par la BTM et le Ministère de l'Agriculture, par le biais du volet agricole de l'Opération Blé KOBAMA ou OB KOBAMA. L'objectif est d'encourager la production de blé pour l'approvisionnement des minoteries d'Antsirabe et de Toamasina.

Théoriquement, le système ne devrait comporter aucun inconvénient. La part des intrants avancés à crédit par la KOBAMA, sur le coût total de la production du blé ne représente qu'une partie. Cependant, la quantité de blé, vendue à la KOBAMA par certains groupements, n'arrive pas à payer le montant du crédit emprunté avec les intérêts.

Outre les problèmes de grêle et de maladies qui ont affecté les cultures de blé, bon nombre des paysans utilisent, en effet, les intrants pour la culture maraîchère. La production de blé reste ainsi faible.

Le crédit usurier: une histoire qui date de longtemps

Durant toutes ces périodes, le crédit usurier demeure toujours au sein de la population d'Ambatondrazaka. Qu'importe l'aspect économique du système, avec le montant de l'intérêt à payer; seuls les critères sociaux en prédominent : la facilité d'accès, la proximité du service et la libre utilisation de la somme empruntée.

ANNEXE 3 : Quelques renseignements sur les cultures de contre saisons

Tableau 12 : Quelques renseignements sur les principales cultures légumières

NOM DE LA
CULTURE

Poids de la graine
(g / litre)

Nombre de graines
dans 1 gramme

Rendement
(kg / are)

Arachide

400

2 - 3 15 - 30

Carotte

350

900 100 - 300

Choux

700 300

- 375 100 - 400

Concombre

500

35 100 - 200

Courgette 400

- 425

3 - 6 200 - 500

Haricot

625

- 850

 

0.75

Vert: 20 - 70

Sec: 10 - 20

Maïs

640

4 - 5 100

Oignon

500

250 200 - 300

Pe Tsaï

700

300 400 - 600

Pois 700

- 800

2 - 6 Sec: 20 - 30

Poivrons

450

150 50 - 200

Tomate

300 300

- 400 60 - 300

Source : Mémento de l'Agronome, 4e édition.

Ministère de la Coopération et du Développement. France, 1991.

Tableaux 13 : Rendement de production de quelques cultures de saison et contre saison dans la
Vallée Marianina - PC 15, d'après enquêtes auprès des paysans
Campagne 2001-2002 / 2002-2003

CULTURES DE SAISON

Riz irrigué

Riz pluvial

Maïs

Manioc

Arachide

Vouandzou

Oignon

Rendement (T/ha)

3.10

1.53

1,47

10.49

0.60

1.36

5,21

CULTURE DE CONTRE-SAISON

Haricot

Haricot vert

Tomate

Choux

Piment

Courgette

Concombre

Rendement (T/ha)

0.77

2.03

16.03

20,99

5,19

11,31

0,39

Source : Auteur / Enquête auprès des paysans - Août 2003.

Tableaux 14 : Fiches techniques de quelques cultures de contre saison

Culture de concombre Rendement (T/ha) : 7,39

Opérations culturales

Période

Mode

Main d'oeuvre

 

Intrants agricoles

 

Montant
total
(Fmg/ha)

Familiale
(Hj/ha)

Salariée
(Hj/ha)

Montant
(Fmg/hj)

Produits

Quantité

Unité

Montant
(Fmg/unité)

Labour

Août

Attelé

3,47

6,95

15

000

 
 
 
 
 
 

104

250

Trouaison

Août

Manuel

5,21

0,00

 

0

 
 
 
 
 
 
 

0

Traitement semence

Août

Chimique

1,30

0,00

 

0

Fongicide

0,16

kg/ha

10

000

 

1

575

Semis

Août

Manuel

5,21

0,00

 

0

Semence

4,54

kg/ha

125

000

 

567

500

Sarclage

Sept.

Manuel

6,00

0,00

 

0

 
 
 
 
 
 
 

0

Traitements 1

Sept.

Chimique

3,75

0,00

 

0

Décis

0,50

l/ha

350

000

 

175

000

Traitements 2

Sept.

Chimique

3,75

0,00

 

0

Karaté

0,30

l/ha

170

000

 

56

670

Traitements 3

Sept.

Chimique

3,75

0,00

 

0

Ditane

89,00

kg/ha

40

000

3

500

000

Récoltes

Oct.

Manuel

31,25

0,00

 

0

 
 
 
 
 
 
 

0

Total

 

63,69

6,95

 
 
 

4

404

995

Culture de haricot vert Rendement (T/ha) : 2,03

Opérations culturales

Période

Mode

Main d'oeuvre

 

Intrants agricoles

 

Montant
total
(Fmg/ha)

Familiale
(Hj/ha)

Salariée
(Hj/ha)

Montant
(Fmg/hj)

Produits

Quantité

Unité

Montant
(Fmg/unité)

Labour

Juillet

Attelé

3,47

6,95

15

000

 
 
 
 
 
 

104

250

Planage

Juillet

Manuel

14,29

14,29

5

000

 
 
 
 
 
 

71

429

Trouaison

Juillet

Manuel

7,14

0,00

 

0

 
 
 
 
 
 
 

0

Fumage

Juillet

Manuel

0,00

7,14

3

500

Fumier

2,00

t/ha

 

0

 

24

990

Traitement semence

Juillet

Chimique

2,00

0,00

 

0

Fongicide

0,20

kg/ha

10

000

 

2

000

Semis

Juillet

Manuel

5,21

0,00

 

0

Semence

34,92

kg/ha

18

000

 

628

560

Sarclage

Sept.

Manuel

6,00

0,00

 

0

 
 
 
 
 
 
 

0

Traitements 1

Sept.

Chimique

3,75

0,00

 

0

Karaté

0,30

l/ha

170

000

 

56

670

Traitements 2

Sept.

Chimique

3,75

0,00

 

0

Cypvert

0,75

l/ha

65

000

 

48

750

Récoltes

Oct.

Manuel

11,28

22,56

5

000

 
 
 
 
 
 

112

778

Total

 

56,88

50,93

 
 
 

1

049

423

Culture de choux Rendement (T/ha) : 20,99

Opérations culturales

Période

Mode

Main d'oeuvre

 

Intrants agricoles

 

Montant
total
(Fmg/ha)

Familiale
(Hj/ha)

Salariée
(Hj/ha)

Montant
(Fmg/hj)

Produits

Quantité

Unité

Montant
(Fmg/unité)

Labour

Juillet

Attelé

3,47

6,95

15

000

 
 
 
 
 
 

104

250

Planage

Août

Manuel

14,29

14,29

5

000

 
 
 
 
 
 

71

429

Trouaison

Août

Manuel

7,50

7,50

7

500

 
 
 
 
 
 

56

250

Fumage

Août

Manuel

2,10

5,04

3

500

Fumier

2,00

t/ha

 

0

 

17

640

Traitement semence

Août

Chimique

1,00

0,00

 

0

Fongicide

0,20

kg/ha

10

000

 

2

000

Semis

Août

Manuel

5,21

0,00

 

0

Semence

34,92

kg/ha

18

000

 

628

560

Sarclage

Sept.

Manuel

7,00

0,00

 

0

 
 
 
 
 
 
 

0

Traitements 1

Sept.

Chimique

3,75

0,00

 

0

Karaté

0,30

l/ha

170

000

 

56

670

Traitements 2

Sept.

Chimique

3,75

0,00

 

0

Ditane

89,00

kg/ha

40

000

3

500

000

Récoltes

Oct.

Manuel

33,33

16,67

3

500

 
 
 
 
 
 

58

331

Total

 

81,40

50,44

 
 
 

4

495

130

Culture de tomate Rendement (T/ha) : 16,03

Opérations culturales

Période

Mode

Main d'oeuvre

 

Intrants agricoles

 

Montant
total
(Fmg/ha)

Familiale
(Hj/ha)

Salariée
(Hj/ha)

Montant
(Fmg/hj)

Produits

Quantité

Unité

Montant
(Fmg/unité)

Préparation pépinière

Juillet

Manuel

2,00

0,00

 

0

 
 
 
 
 
 
 

0

Fumage

Juillet

Manuel

2,00

0,00

 

0

Fumier

0,05

t/ha

 
 
 
 

0

Semis

Juillet

Manuel

0,50

0,00

 

0

Semence

1,00

kg/ha

50

000

 

50

000

Traitement plantules

Juillet

Chimique

3,00

0,00

 

0

Ditane

2,00

kg/ha

40

000

 

80

000

Labour

Juillet

Attelé

3,47

6,95

15

000

 
 
 
 
 
 

104

250

Planage

Août

Manuel

14,29

14,29

5

000

 
 
 
 
 
 

71

429

Trouaison

Août

Manuel

3,33

6,67

6

000

 
 
 
 
 
 

39

996

Fumage

Août

Manuel

0,00

7,14

3

500

Fumier

2,00

t/ha

 

0

 

24

990

Repiquage

Août

Manuel

8,00

8,00

4

000

 
 
 
 
 
 

32

000

Sarclage

Sept.

Manuel

6,00

0,00

 

0

 
 
 
 
 
 
 

0

Traitements 1

Sept.

Chimique

3,75

0,00

 

0

Décis

0,50

l/ha

350

000

 

175

000

Traitements 2

Oct.

Chimique

3,75

0,00

 

0

Ditane

89,00

kg/ha

40

000

3

500

000

Récoltes

Nov.

Manuel

15,00

9,50

3

500

 
 
 
 
 
 

33

250

Total

 

65,09

52,54

 
 
 

4

110

915

Source : Auteur / Enquête auprès des paysans - Août 2003.

ANNEXE 4 : Tableaux ressources sur la détermination des avantages du GCV

Tableau 15 : Calcul d'indice de rentabilité du Groupement

pratiquant de GCV avec la BOA

cas

Etude de

Tonnage (t)

40,00

Quantum (Fmg/kg)

1 000

Durée de stockage (Mois)

4

Taux intérêt HT/an (%)

24,25

Nombre d'échéance

1

Cours de paddy à l'échéance (Fmg/kg)

1 300

Perte de paddy à l'échéance (%)

3,00

Quantité à déstocker (t)

38,80

CHARGES

 
 
 
 

Libellé

Coût unitaire (Fmg/mois)

Montant total (Fmg)

ASP (Capital crédit)

 

32

000

000

Montant intérêt

 

3

104

000

Sous-total 1

 

35

104

000

Frais de dossier

 
 

30

000

FGM (remboursable)

 

3

200

000

Assurance vol & incendie

 
 

345

600

Sous-total 2

 

3

575

600

Frais gardiennage

60 000

 

240

000

Location silo

50 000

 

200

000

Cadenas

 
 

50

000

Raticides

 
 

20

000

Sous-total 3

 
 

510

000

TOTAL CHARGES du groupement

 

39

189

600

PRODUITS

 
 
 
 

ASP

 
 
 

-

Vente de paddy à l'échéance

 

50

440

000

FGM (fmg)

 

3

200

000

TOTAL PRODUITS du groupement

 

53

640

000

Résultat du groupement :

( BENEFICE )

14

450

400

Indice de rentabilité [ Résultat x 10-7 ] :

 
 
 

1.45

Source : Auteur - Novembre 2003.

Tableau 16 : Indices de rentabilité du Groupement pratiquant de GCV avec la BOA

 

Durée de stockage (Mois)

 
 

2

3

4

5

6

7

 
 
 

0,19

0,16

0,13

0,10

0,07

0,04

100

Differentiel de prix de vente entre la recolte et le destockage (Fmg/kg)

 
 

0,28

0,25

0,22

0,19

0,16

0,13

200

 

10

0,38

0,35

0,32

0,29

0,26

0,23

300

 
 

0,48

0,45

0,42

0,39

0,36

0,33

400

 
 

0,58

0,55

0,51

0,48

0,45

0,42

500

 
 

0,41

0,36

0,31

0,26

0,21

0,16

100

 
 

0,60

0,55

0,50

0,45

0,40

0,35

200

 

20

0,80

0,75

0,70

0,65

0,60

0,55

300

 
 

0,99

0,94

0,89

0,84

0,79

0,74

400

 
 

1,18

1,13

1,08

1,03

0,98

0,93

500

 
 

0,63

0,56

0,49

0,42

0,35

0,28

100

 
 

0,92

0,85

0,78

0,71

0,64

0,57

200

 

30

1,21

1,14

1,07

1,00

0,93

0,86

300

 
 

1,50

1,43

1,36

1,29

1,22

1,15

400

 
 

1,79

1,72

1,65

1,58

1,51

1,44

500

 
 

0,85

0,76

0,67

0,58

0,49

0,40

100

 
 

1,23

1,15

1,06

0,97

0,88

0,79

200

lag

40

1,32

1,53

1,45

1,36

1,27

1,18

300

 
 

2,01

1,92

1,83

1,74

1,66

1,57

400

 
 

2,40

2,31

2,22

2,13

2,04

1,96

500

 
 

1,07

0,96

0,85

0,74

0,63

0,53

100

 
 

1,55

1,44

1,33

1,23

1,12

1,01

200

 

50

2,04

1,93

1,82

1,71

1,60

1,50

300

 
 

2,52

2,41

2,30

2,20

2,09

1,98

400

 
 

3,01

2,90

2,79

2,68

2,57

2,47

500

 
 

1,29

1,16

1,03

0,90

0,78

0,65

100

 
 

1,87

1,74

1,61

1,49

1,36

1,23

200

 

60

2,45

2,32

2,19

2,07

1,94

1,81

300

 
 

3,03

2,90

2,78

2,65

2,52

2,39

400

 
 

3,61

3,49

3,36

3,23

3,10

2,98

500

 
 

1,50

1,36

1,21

1,06

0,92

0,77

100

 
 

2,18

2,04

1,89

1,74

1,60

1,45

200

 

70

2,86

2,72

2,57

2,42

2,28

2,13

300

 
 

3,54

3,40

3,25

3,10

2,95

2,81

400

 
 

4,22

4,07

3,93

3,78

3,63

3,49

500

Tableau 17 : Calcul d'indice de rentabilité du Groupement ne pratiquant pas de GCV
Etude de cas

Tonnage (t) 40,00

Cours de paddy à la récolte (Fmg/kg) 1 000

Besoin financier après récolte (Fmg) 32 000 000

Vente de paddy (après récolte) correspondant (t) 32,00

Reste de paddy à stocker (t) 8,00

Durée de stockage (Mois) 4

Cours de paddy au déstockage (Fmg/kg) 1 300

Perte de paddy au déstockage (%) 3,00

Quantité à déstocker (t) 7,76

CHARGES

Libellé Montant total (Fmg)

Néant 0

TOTAL CHARGES du groupement 0

PRODUITS

Résultat net du groupement : (BENEFICE) 10 088 000

Indice de rentabilité [ Résultat x 10-7 ] : 1.01

Vente de paddy au déstockage

10 088 000

Vente de paddy après récolte -

TOTAL PRODUITS du groupement 10 088 000

Source : Auteur - Novembre 2003.

Nota bene: Les résultats issus de l'utilisation des recettes dues à la vente de paddy après la récolte ne sont pas considérés dans les calculs.

Tableau 18 : Indices de rentabilité du Groupement ne pratiquant pas de GCV

 

Durée de stockage (Mois)

 
 

2

3

4

5

6

7

 
 
 

0,21

0,21

0,21

0,21

0,21

0,21

100

Differentiel de prix de vente entre la recolte et le destockage (Fmg/kg)

 
 

0,23

0,23

0,23

0,23

0,23

0,23

200

 

10

0,25

0,25

0,25

0,25

0,25

0,25

300

 
 

0,27

0,27

0,27

0,27

0,27

0,27

400

 
 

0,29

0,29

0,29

0,29

0,29

0,29

500

 
 

0,43

0,43

0,43

0,43

0,43

0,43

100

 
 

0,47

0,47

0,47

0,47

0,47

0,47

200

 

20

0,50

0,50

0,50

0,50

0,50

0,50

300

 
 

0,54

0,54

0,54

0,54

0,54

0,54

400

 
 

0,58

0,58

0,58

0,58

0,58

0,58

500

 
 

0,64

0,64

0,64

0,64

0,64

0,64

100

 
 

0,70

0,70

0,70

0,70

0,70

0,70

200

 

30

0,76

0,76

0,76

0,76

0,76

0,76

300

 
 

0,81

0,81

0,81

0,81

0,81

0,81

400

 
 

0,87

0,87

0,87

0,87

0,87

0,87

500

 
 

0,85

0,85

0,85

0,85

0,85

0,85

100

 
 

0,93

0,93

0,93

0,93

0,93

0,93

200

lag

40

1,01

1,01

1,01

1,01

1,01

1,01

300

 
 

1,09

1,09

1,09

1,09

1,09

1,09

400

 
 

1,16

1,16

1,16

1,16

1,16

1,16

500

 
 

1,07

1,07

1,07

1,07

1,07

1,07

100

 
 

1,16

1,16

1,16

1,16

1,16

1,16

200

 

50

1,26

1,26

1,26

1,26

1,26

1,26

300

 
 

1,36

1,36

1,36

1,36

1,36

1,36

400

 
 

1,46

1,46

1,46

1,46

1,46

1,46

500

 
 

1,28

1,28

1,28

1,28

1,28

1,28

100

 
 

1,40

1,40

1,40

1,40

1,40

1,40

200

 

60

1,51

1,51

1,51

1,51

1,51

1,51

300

 
 

1,63

1,63

1,63

1,63

1,63

1,63

400

 
 

1,75

1,75

1,75

1,75

1,75

1,75

500

 
 

1,49

1,49

1,49

1,49

1,49

1,49

100

 
 

1,63

1,63

1,63

1,63

1,63

1,63

200

 

70

1,80

1,80

1,80

1,80

1,80

1,80

300

 
 

1,90

1,90

1,90

1,90

1,90

1,90

400

 
 

2,04

2,04

2,04

2,04

2,04

2,04

500

Tableau 19 : Calcul de rentabilité de GCV pour l'OTIV Keta
Etude de cas

Tonnage (t) 40,00

LIBELLE NOMBRE

Unité

Coût unitaire

TOTAL (fmg)

Frais de location

4

mois

50 000

200 000

Raticides

1

 

20 000

20 000

Amortissement des serrures

 
 

33 000

33 000

Réparation du magasin

-

 

-

-

Gardiennage

4

mois

60 000

240 000

Souscription Assurance (1)

 
 
 

375 550

Frais de nantissement

-

 

-

-

TOTAL Coûts spécifiques (fmg)

 
 
 

868 550

(1) TABLEAU DE CALCUL DES PRIMES D'ASSURANCES :

Prix de revient moy. du paddy-DIRDR

VALEUR ASSUREE Tonnage (kg) (fmg/kg) Coût (fmg)

40 000 812

32 480 000

A S S U R A N C E I N C E N D I E

ASSURANCE

V O L

LIBELLE

VALEUR (fmg)

LIBELLE

VALEUR (fmg)

Prime nette

89 320

Prime nette

162 400

Risque hors grande ville

8 932

Taxe de gestion

16 240

Coût Police

10 000

Coût Police

10 000

Taxe d'enregistrement

7 578

Taxe d'enregistrement

8 489

Taxe sur la Valeur Ajoutée

23 166

Taxe sur la Valeur Ajoutée

39 426

Total Assurance incendie

138 996

Total Assurance vol

236 555

TOTAL GENERAL DES PRIMES D'ASSURANCE

375 550

CALCUL FINANCIER Quantum (fmg/kg)

650

ASP correspondant (fmg)

26 000 000

Durée minimale (mois)

2

Taux d'intérêt / an (36%-10%)

26,00

Intérêt perçu en 2 mois (fmg)

1 126 667

Coûts spécifiques (fmg)

868 550

Seuil tonnage de rentabilité (t)

30,836

DECISION D'OCTROI DE CREDIT :

FAVORABLE

(*) moy. : moyenne Source : OTIV / Auteur - Novembre 2003.

ANNEXE 5 : Les réalisations en "crédit GCV" de la BOA et de l'OTIV en 2003

Tableau 20 : Récapitulation des GCV - BOA dans l'Alaotra, campagne 2003.

Agence

Localisation

Montant
débloqué (Fmg)

Part dans la
région Alaotra

BOA 4500

Ambatondrazaka

58 700 000

6,2%

BOA 4900

Amparafaravola

624 184 000

65,6%

BOA 4902

Tanambe

268 000 000

28,2%

 

Ensemble

950 884 000

100,0%

Source: BOA, DDMF Antananarivo - Février 2004.

Tableau 21 : Récapitulation des GCV - OTIV dans l'Alaotra, campagne 2003.

Caisse

Localisation

Nombre de
bénéficiaire
de crédit GCV

Total paddy
stocké (T)

Durée
moyenne
de stockage
(Mois)

OTIV Fitaratra

Ambatondrazaka I

12

445,047

5,75

OTIV Keta

Ambatondrazaka II

14

476,422

5,25

OTIV Fiaremana

Imerimandroso

48

99,207

5,50

OTIV Fanilo

Andilamena

1

60,762

6,00

OTIV Ravinala

Tanambe

19

307,446

5,14

OTIV Otiva

Ambohijanahary

17

226,866

6,00

OTIV Tonta

Ambohitrarivo

42

499,340

5,00

OTIV Famonjena

Amparafaravola

21

136,890

4,60

OTIV Avotr'aina

Morarano Chrôme

13

191,054

6,00

OTIV Manantenasoa

Bejofo

64

574,400

5,29

TOTAL

 

251

3 017,434

5,45

Source: Direction des Opérations du Réseau OTIV Lac Alaotra - Août 2003.

ANNEXE 6 : Organisations de la Société de Cautionnement Mutuel (SCM)

B. Le cadre juridique de la Société de Cautionnement Mutuel

La forme juridique régissant la Coopérative étant la plus adaptée à la SCM, dans la mesure

où :

- Elle permet la participation paritaire et volontaire de tous les adhérents à une action commune ;

- Chaque membre a le même droit de vote (au niveau de l'Assemblée Générale, un membre
équivaut à une voix), indépendamment du montant des contributions versées ;

- Elle bénéficie des avantages fiscaux.

Les organes de la Société de Cautionnement Mutuel

L'organe principal est l'Assemblée Générale des membres, laquelle est composée de tous les groupements ACCS représentés par leur Président et trésorier respectifs.

L'Assemblée Générale élit les organes de la Société, à savoir :

· Le Conseil d'administration, formé de 5 membres, essentiellement des représentants des ACCS. Il est chargé de :

- approuver le budget d'exécution de la Société,

- étudier préalablement les demandes de crédit des ACCS adhérents,

- approuver les conventions avec la BOA (accord de cautionnement aux membres), - nommer le Directeur Exécutif et autres responsables administratifs,

- prendre toutes les dispositions nécessaires en vue d'atteindre les objectifs fixés ;

· Le Conseil des Commissaires aux comptes composé d'experts externes à la SCM. Il contrôle le respect des procédures dans les prises de décision, notamment dans le terme des comptes. Il établit, par la suite, de rapport de vérification de la gestion, qui sera soumis à l'Assemblée Générale.

L'organisation opérationnelle de la Société de Cautionnement Mutuel

Les gestions administratives et financières de la SCM nécessitent de personnel qualifié capable de se communiquer avec les responsables de la banque et partenaires publics.

· Le Directeur Exécutif :

- prépare les programmes de travail, coordonne toutes les opérations et gère le personnel, - rédige les conventions avec la BOA,

- élabore les demandes de financements qui seront soumises auprès des partenaires publics,

- vérifie la régularité des remboursements à la banque par les ACCS adhérents ;

· L'Agent Comptable gère la comptabilité et les échéances ;

· Le Secrétaire est chargé de l'accueil des membres, de téléphone, fax et courrier, et de l'archivage des documents.

Les ressources financières de la Société de Cautionnement Mutuel

Les ressources financières de la SCM seront :

- Le droit d'adhésion des groupements ACCS,

- Les parts sociales (fixes ou variables) versées par les membres,

- L'abondement aux fonds de garantie (une partie des FGM ne sera pas remboursée pour constituer un placement de réserve obligatoire et pérenniser l'activité),

- La commission sur la manipulation des dossiers de l'ACCS,

- Les dotations et les subventions par les Organismes publics.

Figure 23 : Organigramme de la Société de Cautionnement Mutuel

ASSEMBLEE GENERALE

Autorité suprême, décideur
Représentée par tous les Présidents et Trésoriers des groupements ACCS

CONSEIL D'ADMINISTRATION

5 membres, dont : le Président, 1 vice-président,
et 3 conseillers.

Conseil des Commissaires aux comptes

Organismes publics

Directeur Exécutif

Responsable du
crédit rural de
l'Agence BOA

 
 
 

Agent Comptable

 

Secrétaire

Légendes : : Relation hiérarchique : Relation de travail Source : Auteur - Février 2004.

Figure 24 : Structure des activités au niveau régional

Agence BOA

Société de Cautionnement Mutuel
(SCM)

ACCS

ACCS

ACCS

ACCS

Union des
groupements ACCS

Union des
groupements ACCS

Paysans membres

 
 

Paysans membres

 

Paysans membres

 

Paysans membres

du groupement ACCS

 

du groupement ACCS

 

du groupement ACCS

 

du groupement ACCS

SOCIETE DE
CAUTIONNEMENT
MUTUEL

(Assurance autogérée)

1 3 4 10

8

Association de Crédit
à Caution Solidaire

2

7

9

Agence BOA Ambatondrazaka

5

6

Figure 25 : Fonctionnement du système d'assurance autogérée

Légendes :

1. Besoin de crédit par l'ACCS : Demande de caution auprès de la SCM

2. Etude des dossiers de l'ACCS au niveau du Conseil d'Administration de la SCM : - Consultation du Comité d'octroi de crédit

- Consultation de l'Agence BOA

3. Décisions de caution de l'ACCS par la SCM, et d'octroi de crédit par la BOA

4. Versement du FGM et obligations y afférant auprès de la SCM

5. - Etablissement des contrats entre ACCS et BOA

- Déblocage de crédit par la BOA

6. Remboursement des dettes par l'ACCS à l'échéance

7. Information de la SCM, par la BOA, sur la situation de recouvrement des dettes

En cas de non-recouvrement des dettes après l'échéance convenue :

8. Demande d'assurance de non-recouvrement auprès de la SCM

9. Recouvrement des impayés par la SCM avec l'accord du Conseil d'Administration

En cas de recouvrement à 100% des dettes à l'échéance :

10. Décision de restitution du FGM par SCM

ANNEXE 7 : Le Projet BV Lac

C. Le contexte du Projet

Malgré la richesse relative de la plaine d'Alaotra, les signes suivantes démontrent qu'elle est, actuellement, fortement menacée :

- Des successions d'érosions jusqu'à la formation de lavaka : Au niveau de la plaine, la surface des rizières n'est pas extensible, faute de moyens d'irrigation. La population, dont la densité augmente d'année en année, a commencé à coloniser les collines aux alentours. Elle y pratique des cultures et activités pastorales particulièrement érosives et sur des sols fragiles.

- Une stagnation relative de la production rizicole : La déficience d'approvisionnement en intrants (semences, mécanisation, crédit agricole), l'inadéquation des modes de faire-valoir (métayage, insécurité foncière), des problèmes de commercialisation (absence d'organisation des producteurs, moyens de communication et de transport déficients), des ensablements progressifs des rizières suite à la formation des lavaka et, l'inexistence d'extension des surfaces rizicoles irriguées, sont les principales causes de cette stagnation de production.

- Désengagement de l'Etat sur la prise en charge des coûts de maintenance des infrastructures hydrauliques : A l'issue du retrait de l'Etat, les périmètres se sont plus ou moins organisés pour assurer les travaux urgents. Toutefois, la Fédération des AUE n'est pas encore en mesure de faire face à l'ensemble des besoins de maintenance.

Les zones d'intervention du Projet

Le Projet BV Lac interviendra dans 3 zones couvrant environ 900 km2 (sur les 7.000 km2 de la cuvette) :

· Imamba-Ivakaka

· Hauts Bassins versants des Vallées du Sud Est

· Vallée Marianina - PC 15

Les objectifs du Projet

Le Projet BV Lac a pour objectif de :

Accroître et sécuriser les revenus des producteurs,

Préserver les ressources naturelles d'une zone écologique très fragile actuellement

menacée et sécuriser les investissements d'irrigation existant en aval,

Appuyer les organisations des producteurs en leur permettant de devenir
progressivement des maîtres d'ouvrages locaux
d'actions de développement.

Le contenu et l'exécution du Projet

Le maître d'ouvrage est le Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP). Une cellule de projet BV Lac assure la coordination de la mise en oeuvre des actions par des prestataires locaux.

Les principales actions à réaliser sont les suivantes :

- La sécurisation foncière : Préalable aux actions de mise en valeur, de protection de l'environnement et d'amélioration de la productivité, le projet soutient techniquement et financièrement les organisations de producteurs dans la mise en oeuvre de procédures de régularisation foncière.

- L'environnement : La préservation de l'écosystème est l'un des axes forts du projet. Il intervient dans la mise en oeuvre de programmes de reboisement, le traitement de ravines et de lavaka et dans la lutte contre les feux de brousse.

- La mise en valeur agricole : Ces actions visent à promouvoir le développement des cultures intégrées aux systèmes de protection anti-érosifs et fournissant de la biomasse. A ce titre, le projet priorise la promotion de techniques de culture en semis direct, sous couvertures mortes et vives.

- L'élevage : Le projet cherche à améliorer l'intégration de l'agriculture et de l'élevage. Il fournit une assistance en matière de santé animale et également de développement de la disponibilité de fourrages.

- Les infrastructures rurales : Le projet procédera à l'aménagement de trois nouvelles pistes (longues de 30 km au total) dans la zone d'Imamba-Ivakaka.

- Les aménagements hydro-agricoles : Le projet mènera des travaux de construction d'infrastructures hydro-agricoles légères, ayant un impact immédiat sur l'amélioration du fonctionnement et de la protection des réseaux d'irrigation.

- Le crédit rural : Le projet soutiendra des expériences des Greniers Communs Villageois et ce, en collaboration très étroite avec les réseaux de microfinance existants dans la région (BOA Madagascar, OTIV et CECAM).

- L'animation-formation : Le projet assurera des formations et des appuis techniques auprès des Organisations de Producteurs. Il va également contribuer à l'autonomie financière et de gestion de la Fédération des AUE du PC 15 et de la Vallée Marianina.






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