WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etudes de pérennisation du microcrédit "grenier commun villageois" à  Ambatondrazaka, dans la région d'Alaotra - Madagascar

( Télécharger le fichier original )
par Jocelyn Rivoniaina RAVELOSON
Université d'Antananarivo école supérieure des sciences agronomiques - Ingénieur agronome 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Caractéristiques des exploitants

Les principaux facteurs de production dans l'agriculture sont la terre, l'équipement agricole et la force de travail disponible. Compte tenu de la faible mécanisation dans les régions d'Ambatondrazaka12, les modalités d'accès à la terre et à la main d'oeuvre sont les principaux critères discriminants entre les exploitations agricoles.

2.1. Importance de métayage : un des freins à l'accès au crédit agricole

Des inégalités très nettes sont enregistrées dans la répartition foncière. Plus de tiers des paysans travaille sur une surface rizicole moins de 3 ha par ménage. La superficie moyenne est de 2,1 ha dans la classe 3. De cette dernière, seules les 1,2 ha qui sont en mode de faire-valoir direct. 34,3% des rizières utilisées sont acquis par location et/ou par métayage à mi-fruit. Enfin, environ 7,4% des surfaces en propriété est, soit mis en sous-traitement par son éloignement ou insuffisance des moyens d'exploitation, soit inexploitable par inondation ou ensablement.

Les surfaces agricoles moyennes utilisées par les exploitants de la région sont de 5 ha pour les rizières et 0,9 ha pour l'ensemble de tanety et baiboho cultivables.

Le faible accès à la terre des petits producteurs et l'importance de métayage et de location forment un handicap pour leur transition vers l'économie de marché. Elles ne permettent pas l'investissement à long terme en constituant un frein à l'accès au crédit bancaire. En effet, les banques ne disposent d'aucune garantie matérielle de recouvrement, à part les charrues attelées de faible valeur marchande.

Le crédit accordé à un paysan n'est pas fonction de la valeur des biens qu'il présente comme garantie; mais il est certain qu'un petit producteur ne possédant que des biens peu significatifs ne bénéficiera pas de crédit à long voire à moyen terme. Cela oblige la grande majorité

12 En 2000, le nombre de tracteurs à Ambatondrazaka est de 117, et les charrues attelées de 7 264, pour les 31 500 ha de rizières cultivables existantes. Monographie des régions d'Ambatondrazaka et d'Andilamena - DIRDR Circonscription de l'Agriculture Ambatondrazaka, 2001.

des paysans d'Ambatondrazaka à se limiter à la culture de subsistance, à la diversification des cultures sur des petits périmètres de baiboho et de tanety, et à l'utilisation des petits outillages sans procéder à l'intensification des cultures.

2.2. Des salariés à la récolte nécessitant 235 000 fmg et 334 kg de paddy par ha de rizière

Dans les conditions de sous-équipement, la force de travail constitue avec la terre, le principal facteur de production agricole. Sa mobilisation dépend des ressources disponibles des exploitants, aussi bien humaines que financières. Elle est de trois formes :

- la main d'oeuvre familiale disponible à l'agriculture ;

- la main d'oeuvre salariée permanente et temporaire, nécessaire pour réaliser un certain

nombre de travaux spécialisés dont la main d'oeuvre familiale ne possède pas la maîtrise ;

- enfin, l'entraide qui est peu fréquente dans la région mais peut jouer quand même un rôle non

négligeable d'apport en travail.

Malgré la mobilisation massive de la main d'oeuvre familiale, les paysans sont toujours contraints de faire appel à des salariés, notamment en périodes hautes de cycle cultural (repiquage, sarclage, récolte, mise en meule et piétinement des moissons en riziculture). Dans l'ensemble, 67,2% de la taille nette de la famille - main d'oeuvre salariée permanente comprise - seulement constitue en fait les actifs familiaux ; et ceux qui sont disponibles aux travaux d'agriculture ne font que 47,7%.

Les tableaux suivants développent les dépenses d'exploitation sur la main d'oeuvre salariée temporaire au cours d'une campagne de riziculture à Ambatondrazaka :

Tableau 1 : Dépenses sur la MOS temporaire durant la pré-récolte

Mois
Itinéraire
technique
Classe 1

Classe 2 Classe 3 Ensemble Taux (%)*

Nov-déc

Nov-déc

Déc-jan

Déc-jan

Déc-jan

Déc-jan

Fév

LABOUR
(Fmg/ha)

CANALISATION
(Fmg/ha)

HERSAGE
(Fmg/ha)

DIGUETTE
(Fmg/ha)

ARRACHAGE
(Fmg/ha)

REPIQUAGE
(Fmg/ha)

SARCLAGE
(Fmg/ha)

95 875 97 542 144 661

21 852
30 321

22 967

127 903

87 674

128 453

28 948
12 061
26 529

36 397
33 627
45 334

144 926
134 886
134 418

92 293

72 898
63 739

119 319

25 366

114 747

22 592

39 356

136 150

73 271

46,2

16,0

36,8

28,3

84,0

95,3

58,5

* Pourcentage des exploitants faisant appel à la MOS temporaire

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

Tableau 2: Dépenses sur la MOS temporaire à la récolte

Mois Itinéraire technique

Classe 1 Classe 2 Classe 3 Ensemble Taux (%)*

Mai

Mai

Juin

Juin

COUPE

MISE EN MEULE

PIETINEMENT

TRANSPORT

Fmg/ha

Kg de
paddy/ha

Fmg/ha

Kg de
paddy/ha

Fmg/ha

Kg de

Fmg/ha

paddy/ha

Kg de
paddy/ha

116 276
103 135
114 202

63,0
65,3
67,8

72 900

68 750

66 039

112,3
109,3
104,3

52 693
39 315
94 059

119,8 62,7 66,5

61 442
52 778
47 864

0,0 82,9 95,9

110 575

65,5

67 514

108,2

72 312

80,1

51 973

88,7

81,1

63,9

25,4

18,8

* Pourcentage des exploitants faisant appel à la MOS temporaire

Source: Auteur/ Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

Il faut remarquer qu'à la récolte, les salariés temporaires sont payés en liquide en plus des quantités de paddy qu'on leur doit céder. Le travail de mise en meule y fait exception, pour lequel l'employeur peut payer les salariées soit exclusivement en nature (82,3% des cas), soit en espèce.

Ainsi, de la récolte au transport de paddy jusqu'au village, la main d'oeuvre salariée coûte en tout une somme de 234 860 de fmg et 333,5 kg de paddy par hectare de rizière exploitée, au paysan.

Toutefois, ce dernier n'est pas obligé d'appeler des salariés pour chaque itinéraire technique pour des raisons suivantes :

? Insuffisance de moyens financiers

? Faible production n'exigeant pas trop de tâches

? Existence d'entraide entre famille

? Main d'oeuvre familiale assez nombreuse ? Disponibilité de moyens matériels pour le piétinement et le transport des produits

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand