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Etudes de pérennisation du microcrédit "grenier commun villageois" à  Ambatondrazaka, dans la région d'Alaotra - Madagascar

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par Jocelyn Rivoniaina RAVELOSON
Université d'Antananarivo école supérieure des sciences agronomiques - Ingénieur agronome 2004
  

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5. Analyse des risques suivant leur origine

A première vue, le prêt GCV paraît la forme d'octroi de crédit aux paysans le moins risquée pour la banque. La mise en gage des paddy, peu difficile à commercialiser par rapport aux autres types de garanties en cas échéant, et le cautionnement de ces derniers par un assureur illustrent cette hypothèse.

Les réalités confrontées par les agences d'institutions financières éparpillées dans toute l'île poussent les prêteurs à renforcer d'avantage la sécurisation de ses opérations31.

Les différentes origines de recouvrement incomplet des dettes, dans le cas de crédit GCV, feront l'objet de cette partie.

5.1. Non-recouvrement dû aux phénomènes indépendants des emprunteurs Le non-recouvrement peut être dû aux phénomènes suivants :

Longue sécheresse,

Ensablement des parcelles dû aux inondations en décembre,

Destruction des cultures par les bovidés en divagation,

Crises socio-politiques d'envergure régionale ou nationale perturbant le marché.

Les figures suivantes démontrent la domination de la période sèche durant le deuxième semestre à Ambatondrazaka.

Precipitation (mm)

400

700

600

500

300

200

100

0

Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Mois

1998 1999 2000 2001 2002 2003

Figure 17 : Les précipitations mensuelles
à Ambatondrazaka de 1998 à 2003

Source : Station Météorologique d'Ambohitsilaozana (Ambatondrazaka) - Août 2003.

45

20,0

15,0

10,0

5,0

0,0

Nombre de jours
pluvieux

Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Mois

Figure 18 : Nombre moyen de jours pluvieux
de 1998 à 2003

Source : Station Météorologique d'Ambohitsilaozana (Ambatondrazaka) - Août 2003.

Le climat à Ambatondrazaka est caractérisé par de faibles crachins de juin au mois d'août, et sec jusqu'en décembre. La température moyenne y est de 17,7°C en juillet, qui augmente progressivement pour atteindre en décembre le 23,7°C. Le travail d'arrosage se trouve ainsi plus important dans la mesure où la surface exploitée est élevée et se trouve loin de point d'eau.

5.2. Non-recouvrement dû à l'incapacité des emprunteurs

Les paysans ne devraient pas attendre le déstockage et la vente des paddy à l'échéance pour régler leurs dettes. L'éventuelle faiblesse des cours en ce moment limite en effet leurs profits et pourra contraindre le recouvrement.

La rentabilité des petits projets, dans lesquels ils ont investi le prêt, est ainsi un facteur à prendre plus de considération. Si leurs activités sont rentables, la capacité de remboursement de ces emprunteurs est évidente. La productivité de ces dites activités peut cependant se heurter à des problèmes intérieurs du système de production :

Techniques de culture inappropriées entraînant une faible rentabilité :

- Inadaptation de la culture aux conditions climatiques

(ex : des variétés ne supportant pas le froid d'hiver en août et septembre), - Usage de pesticides inappropriés,

- Semence de faible germination.

> Carence des facteurs essentiels de production :

- Manque de pulvérisateur32, matériel très important et à usage fréquente en cultures sur tanety et baiboho,

- Insuffisance de capacité de stockage aboutissant à des grosses pertes,

- Manque de moyens de transport plus appropriés.

> Incapacité des emprunteurs à gérer efficacement :

- Gestion irrationnelle des fonds financiers, de la main d'oeuvre ou d'intrants (faible ou application excessive d'engrais),

- Non-intervention aux moments opportuns (dans le repiquage, le sarclage ou le traitement par pesticides),

- Incapacité des producteurs à éradiquer de manière définitive (ou au moins limiter) les attaques des rats sur les cultures.

> Difficulté de commercialisation :

- Eloignement du marché par rapport au village (augmentation des charges), - Forte concentration du même produit sur le marché (baisse des cours),

- Faute d'acheteur.

> Destruction involontaire du GCV et/ou du produit objet de nantissement :

- Pillage du silo par des individus étrangers au groupement,

- Incendie accidentelle du magasin de stockage; surtout que si ce dernier est une des pièces de l'habitat dans lequel on utilise de lampes à pétrole.

Beaucoup de paysans ont l'habitude d'acheter en vrac les semences au marché à ciel ouvert. Ces petits grains non-emballés peuvent être contaminés facilement par des maladies, desquelles tous ceux qui circulent sur le lieu sont suspects d'être vecteurs33. Leur exposition directe à l'air humide diminue en plus le taux de germination et puis, le rendement à la récolte.

A défaut de pulvérisateur, les paysans n'arrivent pas à traiter convenablement leurs cultures contre les maladies. Certains méconnaissent la nature de la pathologie que subissent les cultures et font usage de pesticides inappropriés. De même, l'inexistence de magasin de stockage remplissant les normes hygrométriques favorise le pourrissement des récoltes.

32 Dans les zones Vallée Marianina - PC 15, deux exploitants sur cinq possèdent en privée de pulvérisateur. Parmi ceux qui n'en ont pas, 54% devait emprunter auprès des amis, tandis que les restes n'en utilisent jamais. Auteur / Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.

33 Ceux-ci peuvent être des poussières, des insectes, des instruments de quantification des graines, des mains humaines provenant d'un champ quelconque.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault