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Médias et pouvoir politique en rdc. (de la deuxième république à  la transition)

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par Michel Kifinda-Ngoy
Université de Kinshasa, RDC -  Licence en sciences de l'information et de la communication 2009
  

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§2. La démocratisation du pouvoir politique au Zaïre

1. Nature du processus de démocratisation

Le processus de démocratisation, en République Démocratique du Congo, commence lorsque le Président Mobutu, constatant la fin de la guerre froide et sur sa crainte de subir d'éventuelles retombées de la perestroïka sur son pays et sur sa vie, entreprit, en janvier et en février 1990, un voyage, à travers tout le Congo, pour faire des consultations populaires afin d'engager un débat sur la perception du peuple congolais concernant le fonctionnement des institutions, la qualité, le profil et la morale des cadres dirigeants, les abus d'autorité et surtout les violations flagrantes des droits de l'homme.

Tirant les leçons de ces consultations populaires, Mobutu prononça, le 24 avril 1990, un discours au cours duquel il annonça des mesures de réformes politique : l'abandon du rôle dirigeant du MPR (Mouvement Populaire de la Révolution), un parti unique, la séparation du parti et de l'Etat, la réhabilitation de la séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire, le retour au pluralisme syndical et au pluralisme politique. Ce dernier était pourtant limité à trois partis politiques afin, disait-il, d'épargner au pays le désordre d'un multipartisme intégral des années 1960.96(*)

Au bout du compte, la période de transition qui commença à la date du 24 Avril 1990 jusqu'en 2006 a été remarquée très longue. Pour comprendre la durée de la transition congolaise, plusieurs approches théoriques sont possibles. En effet, selon le professeur Mabi Mulumba, on peut expliquer la durée de la transition par le dépérissement de l'Etat. L'Etat chaotique devient fractal et une fiction parce qu'il ne remplit plus ses caractéristiques juridiques classique. Pareille situation favorise la perdition.97(*) Pendant toute cette longue période, les médias ont été comptés parmi les principaux acteurs de démocratisation.

2. Les acteurs du processus de démocratisation.

La paternité du processus de démocratisation politique ne revient pas à un individu mais à toute la société congolaise qui a dû subir des profondes mutations positives et négatives et qui a vu certains acteurs accélérer le processus ou le freiner à une étape ou une autre de son évolution. L'ensemble des forces politique et sociales participe à ce changement.

La participation politique de l'élite gouvernante et des forces politiques de l'opposition durant la première phase de transition était basée sur un malentendu. Le paysage politique était dominé par la logique binaire, par la bipolarisation entre la « mouvance présidentielle » et les forces de l'opposition. La famille politique du Président Mobutu était composée du MPR, devenu fait privé, et de tous les partis satellites, qualifiés de partis alimentaires non seulement parce qu'ils étaient des créatures politiques de Mobutu mais aussi parce qu'ils fonctionnaient « sous les mamelles du dictateur » qui leur octroyait un financement.

Les partis de l'opposition étaient qualifiés de « forces du changement », regroupées sous une plate-forme composée d'associations politiques et d'organisation de la société civile, qui fut successivement appelée « Union Sacrée de l'opposition » (USO), « Union Sacrée de l'Opposition Radicale » et « Union Sacrée de l'Opposition Radicale et Alliés » (USORAL).98(*)

A part la classe politique qui est déjà belle et bien reconnue comme l'un des acteurs du processus, nous retenons aussi, d'abord la société civile congolaise est très active durant tout le processus de démocratisation. Elle a souvent mobilisé la population à la base et participé à tous les forums politiques. La plus grande partie de ce corps social s'est rangée derrière l'opposition radicale pour mener ensemble la lutte pour la démocratisation.

En suite, les médias jouent un rôle très important dans la lutte pour le changement politique au Congo. La libération des médias , à partir du 24 avril 1990, a permis de créer de nouveaux journaux et des stations privées de radio et de télévision. En fin, la communauté internationale a soutenu l'opposition pour la rendre capable de tenir tête à Mobutu, à l'affaiblir et à le déstabiliser et ainsi en faire un monument de l'histoire.99(*)

* 96 P. Mabiala M. N., « La longue transition politique en RDC (1990-2006) : Aspect positif et vicissitudes » in La RDC : une démocratie au bout du fusil. Kinshasa, FKA, 2006, p. 31.

* 97 Mabi Mulumba, Les dérives d'une gestion prédatrice. Le cas du Zaïre devenu République Démocratique du Congo. Kinshasa ; CEDI, 2001.

* 98 P. Mabiala M. N., op. cit., p. 35

* 99 P. Mabiala M. N., op. cit., p. 39, 40, 42.

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