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Médias et pouvoir politique en rdc. (de la deuxième république à  la transition)

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par Michel Kifinda-Ngoy
Université de Kinshasa, RDC -  Licence en sciences de l'information et de la communication 2009
  

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2. Analyse de la situation juridico déontologique des médias pendant la deuxième République

Avant toute analyse, il nous semble raisonnable de définir en premier lieu la déontologie journalistique. Claude Jean Bertrand nous apprend qu'en ce qui concerne les médias, la déontologie est un ensemble de principes et des règles établis par la profession de préférence en collaboration avec les usagers, afin de mieux répondre aux besoins des divers groupes dans la population.112(*)

La déontologie est importante pour la presse car le devoir du journaliste, affirme Mulopo-Kisweko V., est de collecter, de traiter et de diffuser l'information en se conformant à certains critères (les impératifs) qui sont : l'honnêteté, l'impartialité, et le bon sens.113(*) Alexandre Civard-Racinais ajoute que la déontologie est pour le journaliste un moyen de combler par partie le déficit de confiance. Elle lui permet d'établir un nouveau rapport au public.114(*) La déontologie du journaliste nous fait voir que l'acteur des informations médiatisées, en l'occurrence le journaliste est considéré comme un agent des informations unidirectionnelles que comme un chercheur de sens en synergie avec l'autre, son interlocuteur.115(*)

Par ailleurs, par déontologie, la profession s'impose une image de marque à défendre, impose une probité et honneur à chacun de ses membres, elle rejette toute censure extérieure, recherche une légitimité et une responsabilité en s'imposant à elle et à ses membres certaines obligations, à commencer par la copaternité et la solidarité au sein du groupe116(*). Naji Jamal Eddime complète que quand on parle de code déontologique, on parle, quelque soit le pays d'un texte qui n'a pas force de loi. Il s'agit d'un code moral que généralement les médias et les journalistes se définissent et déclarent s'y référer pour définir leur pratique, et les réguler, au besoin les défendre contre quiconque...117(*)

Pendant la deuxième République au Zaïre, l'éditeur du journal ou le PDG de l'OZRT était le président sectionnaire du MPR au sein de l'entreprise qu'il dirigeait. Il n'y avait pas d'autre loi qui pouvait aller au dessus de la loi du parti qui, elle, était tacite. Avant la promulgation de deux lois, nous informe Kayembe Aimé118(*), dont l'ordonnance-loi n°81/012 du 2 avril 1981 portant le statut du journaliste oeuvrant en RDC et celle 96/002 de 1996, portant exercice de la liberté de la presse en RDC, l'espace médiatique a était régi par la loi n°70/57 du 28 octobre 1970 qui était totalement liberticide. Du coté de déontologie, il n'y en avait pas non plus d'autre à part que celle édictée par le souci de satisfaire les exigences du Parti Etat.

Il s'avère agréable, avant de clore ce point, de faire une analyse de la liberté de la presse dans certaines lois qui régissaient la presse pendant la deuxième République.

En effet, le Manifeste de la N'sele reconnaît la liberté d'expression, mais il ne mentionnait pas le droit à l'information qui la fondait. Le dit manifeste avait carrément fait table rase de la liberté de la presse. Les ordonnances lois 81/011et 81/012 omettent d'évoquer les libertés fondamentales des journalistes ; justifiant le traitement spécial aux journalistes professionnels.

En 1983 parait la déclaration de l'UNESCO sur les médias qui est un code déontologique, comme code de référence pour les codes nationaux et exhortant les protagonistes des médias à savoir119(*) :

1. respecter les identités et les politiques nationales,

2. promouvoir la coexistence entre les cultures des peuples et des systèmes,

3. combattre toute sorte de colonisation ou d'impérialisme.

Terminons ce point en précisant qu'à cette époque la radiodiffusion et la télévision étaient régies par l'ordonnance loi 050/81 du 02Avril 1981, portant création de l'Office Zaïrois des radios et télévisions (OZRT). Ce qui est vrai est que toutes ces lois avaient un caractère liberticide.

* 112 Bertrand C.J., La déontologie des médias, Paris, éd. PUF « Que sais-je ? », 1997, p. 5.

* 113 Mulopo-Kisweko, V., « Le traitement de l'information en période électorale », tiré de  Etatde droit et élection : rôle des médias, Kinshasa, IFASIC 1999, p. 26-27.

* 114 Civard-Racinais A., Ladéontologie des journalistes, principes et pratiques, Paris, éd. Ellipse, 2003, p. 7.

* 115 Banga, F., Journaliste à la croisée de chemin. Déontologie, éthique sur le parcours journalistique, Kinshasa, éd. Médias Paul, 2006, p. 88 - 91.

* 116 OMEC, Code de déontologie des journalistes en RDC, Kinshasa, éd. Médias Paul, 2004, p. 10.

* 117 Naji J. E., Médias et journalistes : précis de déontologie, Rabat, éd. Souissi, 2002, p. 13.

* 118 Kayembe, A. et autres, Situation des médias en République démocratique du Congo, Paris, Institut Panos, 2004, p. 45.

* 119 Cornu C.F., Journalisme et vérité pour une éthique de l'information, Genève, éd. Labor et Fides, 1994, p. 481-484, tiré de Banga, F., op. cit., p. 17-18.

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