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Médias et pouvoir politique en rdc. (de la deuxième république à  la transition)

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par Michel Kifinda-Ngoy
Université de Kinshasa, RDC -  Licence en sciences de l'information et de la communication 2009
  

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§3. Vers un espace médiatique responsable pour la RDC.

1. Eradication de la pauvreté dans l'espace médiatique congolais.

Avant toute analyse, il faut bien rappeler ici avec Lucien Sfez215(*) que le niveau économique, celui d'une économie globale des médias, est fondamentale. Le rôle de la publicité, en tant que régulateur, est capital. Partant, le capital publicitaire peut s'orienter dans telle ou telle direction, selon qu'il y a (et combien) ou non des télévisions privées, une presse nationale nombreuse ou non, une presse régionale puissante ou non ? Voilà des données que des responsables de médias ne peuvent ignorer avant d'investir.

Signalons également que le mode de financement des médias a toujours une répercussion sur le contenu médiatique et sur l'exercice de la liberté de la presse et du journalisme. Comment voulez-vous que les journalistes de Mirador TV par exemple jouissent de leur liberté et dans leur mission d`éduquer la masse, puissent dénoncer l'excès de l'alcoolisme dans le milieu kinois alors que leur entreprise est financée à 80% par l'une des grandes sociétés brassicoles de la place, la Bralima? Voilà pourquoi, sous la deuxième République, étant donné que les médias étaient financés à 90% par les subventions de l'Etat, les journalistes ont volontiers tué la liberté de presse et ont transformé leur métier, en un simple instrument de la propagande du MPR.

Par ailleurs, il faut aussi reconnaître que les médias congolais fonctionnent dans un milieu subissant une situation économique catastrophique. La crise économique que traverse la RDC, aggravée par les pillages successifs (1991, 1993), puis les guerres dites « des libérations » (1997 - 2002), a plongé le pays dans une situation chaotique et désespérée. La corruption et la débrouille se sont généralisées, y compris dans les milieux de la presse.216(*)

Dans un contexte où la publicité est presque inexistante et attribuée aux organes sur base d'accointances politiques, où la population est trop démunie pour acheter un journal dont le prix équivaut à plusieurs repas, seul survivent les médias qui disposent d'un « sponsor » (politique ou bailleur de fonds). L'expérience de la radio Okapi qui doit apprêter 8 millions de dollars par an pour son fonctionnement, montre que l'équilibre, la neutralité et la présence sur l'ensemble du territoire, élément indispensable à une information vraiment pluraliste, n'est pas facile.

Face à cette situation, il faut mettre sur pied des mécanismes pouvant faire éradiquer la pauvreté dans cet espace. Dans le service public des médias, nous proposons que celui-ci soit financé par une subvention de l'état, votée dans le budget par l'assemblée nationale. A la subvention de l'état s'ajoute les redevances du public, et les fond issus de la publicité et vente des programmes.

Quant aux médias privés, l'Etat doit assainir sérieusement cet espace. Un média incapable de signer le contrat avec ses journalistes doit carrément être fermé. Nous sommes tout à fait d'accord avec Kombo Ntonga217(*) qui pense qu'il faut lutter contre ces chaînes de radios et de télévision qui poussent comme des champignons pas pour favoriser la promotion socioprofessionnelle des hommes des médias. Elles sont, en général sans ressources, non viable et des « ligablo »pour ses propriétaires.

Il est également possible que ces médias fassent des coalitions pour obtenir peu de médias mais fort, au lieu d'en avoir nombreux mais très faibles. Il faut aussi réglementer le prix de la publicité auquel tous les médias devront être stricts et unis. Ils doivent de même améliorer leur contenu pour gagner la sympathie de leur public. Pour la presse écrite spécialement, il faut qu'elle arrive à connaître sa clientèle et chercher comment satisfaire ses goûts. En revoyant le prix des journaux à la baisse, on pourra arriver à augmenter le nombre des lecteurs fidèles et révolutionner la presse écrite.218(*)

* 215 Sfez L., « Pratique des médias : économie et politique » ; in Dictionnaire critique de la communication II, Paris, PUF 1993, p. 941.

* 216 Frère M. S., Médias et conflit, op.cit., p. 124.

* 217 Kombo Ntonga G., Médias, développement et éradication de la pauvreté : cas de la RDC, lors de l'atelier organisé par l'OMEC à Kinshasa, mai 2006, p. 5.

* 218 Pierre Albert, La presse, Paris, éd. PUF « que sais-je », 2002, p. 62 - 74.

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