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La problématique du financement des PME/ PMI par les banques et la BRVM (Bourse Régionale des Valeurs Mobilières )

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par Ali ZAAROUR
Université française d'Abidjan - Diplôme français spécialisé en audit et expertise comptable (Bac+4 ) 2010
  

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B. LE FINANCEMENT DE L'ENSEMBLE PME/PMI VIA LE MARCHE SECONDAIRE

Le financement bancaire est toujours conditionné par un apport de garanties. Elles sont la plupart du temps financières (gage d'espèces, compte bloqué, dépôt à terme, etc.). En matière de garantie financière, un investisseur doit disposer d'un apport

personnel représentant un certain pourcentage ou même la totalité du montant du projet. Un entrepreneur peut donc décider d'investir directement cette liquidité sur le marché financier et plus précisément sur le marché secondaire de la BRVM. S'agissant d'un marché au comptant, avec un délai de dénouements des opérations sur trois (3) jours, les plus-values que réalisera ce dernier à la suite d'une bonne spéculation lui permettront de répondre à de nombreux besoins financiers de son entreprise.

L'investisseur choisira-t-il l'investissement en action ou plutôt en obligation ?

a) Analyse critique d'un investissement en action

Les actions différent des dettes dans la mesure où elles représentent une participation au capital d'une société. En achetant une action, l'investisseur acquiert donc une partie de l'affaire, dans ce cas il ne lui prête pas de l'argent. Pour l'investisseur, cette distinction à deux (2) implications importantes:

· détenir une action de donne droit à aucun paiement régulier ;

· le fait de détenir des actions ne donne droit à aucun remboursement des montants investis.

Alors, comment les actionnaires gagnent-ils à partir de la participation au capital que leur confère la propriété d'une action ?

En achetant une action émise au préalable par une société anonyme, l'investisseur devient alors « copropriétaire » la société. Il bénéficie donc de sa rentabilité présente et/ou anticipée. Bénéficier de la rentabilité d'une société ne signifie pas de s'approprier de ses profits futurs, car le bénéfice net réalisé par celle-ci est soit réinvesti dans l'affaire ou distribué en partie aux actionnaires sous formes de dividendes. Cette décision revient uniquement à la Direction de l'émetteur et plus précisément à son Conseil d'Administration. Il peut décider d'augmenter ou même de diminuer ses dividendes distribués comme bon lui semble. Afin d'illustrer ce qui a été dit précédemment, prenons, par exemple, une société qui réalise un bénéfice net de

50 000 000F CFA, après impôt et service de la dette. Supposons que la société distribue 20 000 000F CFA aux actionnaires en dividendes et garde 30 000 000F CFA pour les réinvestir. Qui obtient quoi?

Figure 5 : Exemple de répartition du bénéfice réalisé par une société aux actionnaires

Source : www.guide-finance.ch/ica_french/les_marches/les_actions/description_action/wcca3.html

Lorsqu'un dividende est payé, les actionnaires reçoivent un montant proportionnel à leur participation au capital de la société. Donc si une société a émis vingt (20) millions d'actions, chaque action détenue rapportera un (1) franc en paiement de dividendes. Dans ces circonstances, un actionnaire détenant 2% de la société, soit quatre cent mille (400 000) actions, recevra 400 000F CFA, un actionnaire détenant cent (100) actions recevra 100F CFA et ainsi de suite. Nous avons vu auparavant qu'il existe différentes manières pour une société de repartir son bénéfice net. Si la société décide de réinvestir en totalité ses profits, d'où vient alors le bénéfice pour l'actionnaire ?

Une société qui décide de réinvestir ses profits en totalité à en principe pour objectif principal « la croissance ». Cette croissance devrait donc lui permettre de faire monter la valeur de ses actions. Le scenario ci-dessous illustre parfaitement cette notion.

Figure 6 : Réinvestissement de profits par l'entreprise pour sa croissance

Source . www.guide-finance.ch/ica_french/les_marches/les_actions/description_action/wcca4.html

Dans ce scénario, l'actionnaire considère que le rendement de son investissement se valorise par le biais d'une hausse du cours de l'action. Ce cours étant le prix de l'action sur le marché boursier à un moment (t). En somme, nous retenons que le rendement total au profit de l'actionnaire est composé du revenu des dividendes auquel s'ajoute une plus-value de capital issue de la croissance de la société émettrice des titres.

Figure 7 : Composition du rendement total des actionnaires

Source . www.guide-finance.ch/ica_french/les_marches/les_actions/description_action/wcca4.html

L'investissement en action ne reste pas sans risque.

Quelles sont alors les différents risques afférents aux actions ?

Figure 8 : Mise en évidence de la notion de volatilité du cours d'une action

Source : www.guide-finance.ch/ica_french/les_marches/les_actions/les_risques_afferents_aux_actions/index.html

De l'analyse de la figure ci-dessus, nous constatons que la notion de «volatilité» d'un titre est mise en évidence. En effet, le titre (B) est plus volatile que le titre (A), donc plus risqué.

L'investisseur choisira laquelle de ces deux (2) actions ?

Dans ce cas précis, le choix de l'action à acquérir dépendra des objectifs que s'est fixé l'investisseur. Pendant que l'un choisira le titre ayant le cours le moins volatile (A) pour se protéger du risque (même si cela ne lui rapporte pas un grand rendement), un autre préférera choisir le titre (B) dont le cours est plus volatil. Ce dernier prend certes d'énormes risques mais il se focalise surtout sur le rendement que peut lui rapporter ce titre. En effet, une hausse considérable du cours de l'action s'avérera très profitable pour cet actionnaire lors de la cession de ce titre au moment opportun. La valeur d'un investissement en action repose donc sur la capacité de l'entreprise à réussir et à dégager des profits ainsi que la capacité du marché à reconnaître cette réussite.

Pour se protéger des risques afférents à l'investissement en action, l'investisseur doit dans un premier temps effectué une analyse financière et économique de l'Émetteur. Ensuite, il devra tenir compte des indices clés du marché boursier qui lui serviront d'outils d'aide à la décision.

Avant de décider d'investir sur une place boursière, l'investisseur tient compte en général des indices de cette place, ce qui lui permet de comparer les performances du marché boursier et de mesurer son évolution. En ce qui concerne les indices utilisés au niveau de la BRVM, il s'agit des indices BRVM10 et BRVM Composite. L'analyse de l'évolution de ces indices sur une période donnée lui permettra de faire un choix entre investir sur cette place boursière ou s'intéresser à une autre place boursière plus rentable.

Tableau 8 : Evolution des indices BRVM10 et BRVM Composite de 1998 à 2008

 

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Indice BRVM 10

94,61

97,08

77,27

84,11

82,36

88,26

102,7

149,87

130,95

224,85

192,08

Taux de croissance

 

2,61%

-20,41%

8,85%

-2,08%

7,16%

16,36%

45,93%

-12,62%

71,71%

-14,57%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Indice BRVM C

98,05

91,34

74,76

77,46

74,34

76,53

87,61

112,68

112,65

199,45

178,17

Taux de croissance

 

-6,84%

-18,15%

3,61%

-4,03%

2,95%

14,48%

28,62%

-0,03%

77,05%

-10,67%

Source : CD des données boursières allégées 1998-2008 in L'Année boursière de la BRVM

24BRVM, « Bourse régionale des valeurs mobilières Afrique de l'ouest 10 ans », L'ANNEE BOURSIERE DE LA BRVM, Ed. Spéciale 10 ans, 2006-2007, page 168.

Figure 9 : Evolution des indices BRVM10 et BRVMC de 1998 à 2008

Taux de croissance

150,00%

100,00%

50,00%

0,00%

200,00%

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

 
 

-6,84%-18,15%3,61%

 

-4,03%

2,95%

 

14,48%28,62%

-0,03%

 

77,05%-10,67%

 
 

2,61%-20,41%8,85%

 

-2,08%

7,16%

 
 

16,36%45,93%-12,62%71,71%-14,57%

 
 

-50,00%

Taux de croissance indice BRVM C

Taux de croissance indice BRVM 10

Source : Elaborée à partir des données du tableau 8.

Avant de débuter notre analyse, il est important de rappeler que les courbes d'évolutions relatives aux indices BRVM10 et BRVM Composite évoluent parallèlement de 1998 à 2008.C'est pour cette raison que nous analyserons que la courbe relative à l'évolution de l'indice BRVM10.

Pour une bonne analyse du graphique ci-dessus nous allons la diviser en trois (3) grandes périodes.

La première période débute de 1999 et se termine en 2002. Elle est caractérisée par une succession de baisse suivie de hausse de la performance du marché financier. Cela constitue ainsi une période critique pour l'investisseur qui s'étend sur trois (3) années. Les taux de croissance de l'indice BRVM 10 passent respectivement de -20,41% à +8,85% pour ensuite rechuter à -2,08%. Une seconde période allant de 2002 à 2005, fortement marquée par une hausse significative des indices BRVM10 et BRVM Composite se traduit également par une hausse respective des taux de croissance de +7,16%, +16,36% et +45,93%. La plus forte croissance a été identifiée durant la période 2004-2005. Une troisième période, allant de 2005 à 2008, période quasi similaire à la première, montre des taux de croissance oscillant entre des valeurs tantôt négatives tantôt positives. En effet, le taux de croissance a été négatif durant la période 2005-2006 pour ensuite devenir positif entre 2006 et 2007. Quant à la période 2007-2008, la baisse

des indices BRVM10 et BRVM Composite ont engendré une baisse du taux de croissance de - 14,57%. Après analyse de la courbe sur les dix (10) années, un investisseur se devra d'être plus prudent quant à sa décision d'investir ou non sur cette place boursière. Il devra comparer son évolution à celle des autres places.

1) La capitalisation boursière

Tableau 9 : Les dix meilleures capitalisations boursières de 2005 à 2007

RANG

TITRES

EN VALEUR

EN %

5

BICI CÔTE D'IVOIRE 2005

45 000 009 000

3,47

9

BICI CÔTE D'IVOIRE 2006

33 208 339 975

1,61

10

BOA BENIN 2006

28 500 000 000

1,38

6

CIE CÔTE D'IVOIRE 2005

33 600 000 000

2,59

2

ECOBANK TRANSNATIONAL INCORPORATED TOGO 2006

485 747 820 660

23,5

2

ECOBANK TRANSNATIONAL INCORPORATED TOGO 2007

686 987 132 430

18,44

9

FILTISAC CÔTE D'IVOIRE 2005

28 172 220 650

2,17

4

NESTLE CÔTE D'IVOIRE 2005

56 941 632 000

4,39

6

NESTLE CÔTE D'IVOIRE 2006

47 009 952 000

2,27

7

NESTLE CÔTE D'IVOIRE 2007

73 273 728 000

1,97

6

PALM CÔTE D'IVOIRE 2007

75 345 370 200

2,02

10

SAPH CÔTE D'IVOIRE 2005

27 602 645 400

2,13

4

SAPH CÔTE D'IVOIRE 2006

65 428 492 800

3,17

4

SAPH CÔTE D'IVOIRE 2007

143 124 828 000

3,84

3

SGB CÔTE D'IVOIRE 2005

69 999 997 500

5,4

5

SGB CÔTE D'IVOIRE 2006

62 222 220 000

3,01

5

SGB CÔTE D'IVOIRE 2007

85 866 663 600

2,3

8

SITAB CÔTE D'IVOIRE 2005

32 319 000 000

2,49

8

SITAB CÔTE D'IVOIRE 2006

35 910 000 000

1,74

8

SOGB CÔTE D'IVOIRE 2007

63 077 372 800

1,69

2

SOLIBRA CÔTE D'IVOIRE 2005

88 572 224 000

6,83

3

SOLIBRA CÔTE D'IVOIRE 2006

90 717 685 760

4,39

3

SOLIBRA CÔTE D'IVOIRE 2007

304 145 920 000

8,16

1

SONATEL SENEGAL 2005

670 150 000 000

51,67

1

SONATEL SENEGAL 2006

910 000 000 000

44,02

1

SONATEL SENEGAL 2007

1 750 000 000 000

46,97

7

TOTAL CÔTE D'IVOIRE 2005

33 054 840 000

2,55

7

TOTAL CÔTE D'IVOIRE 2006

39 476 923 200

1,91

10

TOTAL CÔTE D'IVOIRE 2007

56 665 440 000

1,52

9

UNILEVER CÔTE D'IVOIRE 2007

32 330 220 000

1,67

Source : Elaboré à partir des documents de L'Année boursière de la BRVM

25 - BRVM, << Bourse régionale des valeurs mobilières Afrique de l'ouest », L'ANNEE BOURSIERE DE LA BRVM, Ed. PRESSE DE GRAPHIQUE INDUSTRIE SA, Mali, 2005-2006, page126.

- BRVM, << Bourse régionale des valeurs mobilières Afrique de l'ouest 10 ans », L'ANNEE BOURSIERE DE LA BRVM, Ed. spéciale 10 ans, 2006-2007, pages 162,163.

La capitalisation boursière, qui représente la valeur transactionnelle totale du marché, constitue également un indicateur significatif. Elle est publiée en milliards de francs CFA.

A titre d'exemple, la société SONATEL SENEGAL occupe le premier rang en 2005, 2006 et 2007 avec des capitalisations boursières respectives de 670 150 000 000F CFA, 910 000 000 000F CFA et de 1 750 000 000 000F CFA comparée à la société CIE CÔTE D'IVOIRE qui est apparue en 2005 uniquement en sixième (6ème) position des dix (10) meilleures capitalisations boursières avec une capitalisation de 33 600 000 000F CFA. Un investisseur averti sera tenté d'acquérir des titres SONATEL SENEGAL plutôt que ceux de la CIE CÔTE D'IVOIRE. Il bénéficiera des plus-values résultant d'une éventuelle cession de ces titres en cas de hausse de leur cours. De plus, ce dernier profitera de dividendes dans le cas où il décide d'attendre leur maturité. L'investisseur doit, pour affiner son analyse, utiliser d'autres indicateurs tels que les bénéfices par actions distribués, le ratio cours-bénéfice, le rendement, etc.

2) Bénéfice par action

Les analystes financiers utilisent ce concept plus volontiers que le bénéfice net. En effet, celui-ci permet de comparer les résultats d'une société d'un exercice fiscal sur un autre en excluant les modifications liées à des changements sur le capital (augmentation de capital, acquisition d'une autre société payée en actions, etc.).

Exemple : Supposons que la société Shell Côte d'Ivoire a réalisé au 29 décembre 2006 un bénéfice net égal à 1 125 092 147F CFA et à 1 260 000 actions.

Le BPA est égal à 1 125 092 147 / 1 260 000 = 892,93F CFA.

3) Le ratio cours-bénéfice (PER)

Le PER mesure le nombre de fois que l'on paye le BPA pour acheter l'action. Par exemple, si le BPA d'une société est de 14 662F CFA par action et si le cours de bourse au 29 décembre 2007 est de 175 000F CFA (le PER est alors de11, 94), cela signifie que l'on paye douze (12) fois les bénéfices pour acheter l'action.

Le PER doit donc être apprécié selon deux (2) critères : le BPA attendu pour l'exercice fiscal et le taux de croissance escompté pour les années à venir. Un dérivé du PER est le PER relatif (au secteur ou au marché) qui est égal au PER de la société divisé par le PER du secteur ou du marché. Le PER relatif au secteur est égal à la moyenne (pondérée ou non) des PER des entreprises du même secteur. Le PER relatif au marché est égal à la moyenne (pondérée ou non) de toutes les entreprises cotées.

Par exemple, si le PER de la société SONATEL est de seize (16) alors que le PER du secteur est de vingt (20), le PER relatif est de 16 / 20 = 0,8.

Si le PER relatif est inférieur à un (1), on peut légitimement espérer une remontée du cours de bourse et réciproquement s'il est supérieur à un (1).

4) Le rendement

Le rendement permet de mesurer ce que rapporte l'action par rapport à ce qu'elle a coûté. Un rendement élevé peut être dû à la faiblesse du cours de bourse ou à un généreux taux de distribution. Inversement, un rendement faible peut être le fait d'une valorisation élevée de l'action comme d'une politique de distribution très généreuse. Quoiqu'il en soit, il est important, en tant qu'actionnaire, de prendre en compte la notion de rendement. Une action à très faible risque peut être acquise uniquement pour son rendement. Inversement, il est possible d'acheter un titre dont le rendement est faible à condition d'anticiper une forte progression du cours de bourse.

Exemple : Lorsqu'une société a distribué 10 000F CFA de dividende par action et affiche un cours de 76 500F CFA, son rendement sera de : (10 000 / 76500) x100 = 13,07%. Le taux de rendement ici est de 13,07%.

Ce résultat est la rémunération à laquelle l'investisseur devra s'attendre en fin d'exercice si le montant de dividende versé demeure constant.

5) Le pay-out ratio

Le pay-out est à comparer au rendement car il permet de mieux l'apprécier. Si le rendement est fort et le pay-out élevé, cela signifie que l'entreprise est en perte de vitesse. Au total, nous conseillons de privilégier les deux (2) critères suivants : le PER et le taux de croissance du BPA. En effet, c'est la croissance à venir qui permet de justifier le PER. Si le marché anticipe un fort développement de l'entreprise, un PER élevé se justifie.

Exemple : Supposons que la société Shell Côte d'Ivoire a réalisé au 29 décembre 2006 un bénéfice net égal à 1 125 092 147F CFA et à 1 260 000 actions.

Le BPA est égal à 1 125 092 147/1 260 000 = 892,93F CFA

Cette société a distribué des dividendes par action de 600F CFA

Alors, le pay-out ratio sera égal à : D/BPA = 600/892,93= 67%

Cette valeur signifie que l'entreprise alloue 67% de son bénéfice aux actionnaires.

b) Analyse critique d'un investissement en obligation

Les obligations sont des titres à revenus fixes où la rentabilité est garantie à la différence des actions.

A titre d'exemple, le schéma ci-dessous illustre l'émission d'une obligation.

Figure 10 : Emprunt obligataire : relation Acheteur/Prêteur

Source . www.guide-finance.ch/ica_french/les_marches/les_obligations/description_obligation/index.html

Figure 11 : Les principes de l'emprunt obligataire

Source . www.guide-finance.ch/ica_french/les_marches/les_obligations/description_obligation/index.html

Une entreprise peut décider de prêter de l'argent à une autre entreprise par acquisition de titres de créances que représentent les << obligations >> dans un but de réaliser également des profits. Ce prêt lui donnera droit à des intérêts appelés << coupons >> qu'elle recevra à intervalles réguliers pendant toutes la durée du prêt. A l'échéance, elle se verra rembourser la totalité du montant prêté, c'est-à-dire le << principal >>. Il s'agit d'un remboursement « IN-FINE >>. Le montant des intérêts payés et la fréquence de paiement de ces derniers sont précisés dans la charte relative à l'emprunt. Elle considérera un certain nombre d'informations liés l'émission des obligations par l'Émetteur. Il s'agira pour elle de tenir compte de la valeur nominale de l'obligation, de son taux d'intérêt, de son mode de remboursement ainsi que des garanties obtenues. Suite à l'analyse des caractéristiques de l'Émetteur et de celles de son émission, l'investisseur choisira l'obligation qui lui procurera un maximum de bénéfice à maturité ou lors de sa cession (sur le marché secondaire). Pour ce faire, il tiendra compte des critères suivants :

- la situation financière et économique de l'émetteur ;

- le taux d'intérêt de l'emprunt ;

- la durée de l'emprunt ;

- le mode de remboursement ;

- l'imposition des revenus ;

- la valeur nominale de l'obligation ; - le prix d'émission de l'obligation ; - le montant du coupon (brut et net) ; - les garanties apportées par l'émetteur.

Analysons à présent ces deux (2) émissions d'obligations et déterminons laquelle serait la plus rentable pour un investisseur.

Le tableau ci-dessous permet de comparer les caractéristiques de deux (2) emprunts obligataires.

Tableau 10 : Comparaison des principales caractéristiques de deux (2) emprunts obligataires

 

EMPRUNT TRESOR PUBLIC
DE CÔTE D'IVOIRE

EMPRUNT SOCIETE
FINANCIERE
INTERNATIONALE (SFI) -
(ETATS-UNIS)

TAUX D'INTERET BRUT

6,50%

4,75%

DUREE DE L'EMPRUNT

2006-2009 (3ans)

2006-2011 (5ans)

MODE DE
REMBOURSEMENT

IN-FINE

IN-FINE

FISCALITE

REVENU DEFISCALISE
(Coupon brut = Coupon net)

REVENU DEFISCALISE
(Coupon brut = Coupon net)

VALEUR NOMINALE

10 000F CFA

10 000F CFA

PRIX D'EMISSION

10 000F CFA

10 000F CFA

MONTANT DU COUPON
(BRUT/NET)

650F CFA / 650F CFA

475F CFA / 475F CFA

GARANTIES DE
L'EMPRUNT
OBLIGATAIRE

ETAT DE CÔTE D'IVOIRE
POUR LE PRINCIPAL ET
LES INTERETS

NEANT

Source : L'Année boursière de la BRVM26.

26 BRVM, « Bourse régionale des valeurs mobiières Afrique de l'ouest 10 ans », L'ANNEE BOURSIERE DE LA BRVM, Ed. Spéciale 10 ans, 2006-2007, pages 118 et 123.

Pour une meilleur compréhension de notre analyse nous allons nommer l'emprunt obligataire du Trésor Public de Côte d'Ivoire : Emprunt (A) et celui de la SFI : Emprunt (B).

Nous remarquons que ces deux (2) emprunts proviennent d'Émetteurs différents. L'un provenant de l'ETAT de Côte d'Ivoire et l'autre provenant de la Société Financière Internationale (SFI) dont le siège est à Washington aux Etats-Unis. Ces obligations sont toutes les deux admises sur le compartiment obligataire du marché secondaire de la BRVM. Le premier élément que nous allons considérer dans ce tableau est le taux d'intérêt brut. Après une comparaison des taux proposés par chacun des Émetteurs, nous constatons que le taux proposé par l'Emprunt (A) est nettement plus intéressant que celui proposé par l'Emprunt (B), la différence (6,50% - 4,75%) de 1,75% est non négligeable. De plus, la durée de l'Emprunt (A) est inférieure à celle de l'Emprunt (B), le premier étant de trois (3) années et le second de cinq (5) années. L'Emprunt (A) s'avère plus intéressant pour un investisseur car la notion de temps en finance est d'une grande importance. Un éventuel investissement sur les obligations de l'Emprunt (A) sera plus rentable que sur celles provenant de l'Emprunt (B), car l'investisseur gagnerait plus et en peu de temps. Quant au mode de remboursement, il est identique dans les deux cas, le remboursement du principal se fera en une seule fois d'où l'utilisation du terme « IN-FINE ».

De plus, les revenus que percevra un investisseur suite à l'acquisition de ces titres seront exonérés de l'IRVM. On dit alors que les revenus sont « défiscalisés ». C'est un point fort pour ces deux (2) emprunts. La valeur nominale et le prix d'émission de ces emprunts sont identiques et égal à 10 000F CFA. Les revenus perçus étant exonérés d'impôt, le montant du coupon brut est égal au montant du coupon net dans les deux cas. Cependant, les taux d'intérêts étant différents, un investisseur percevra plus d'intérêts par acquisition des obligations émanant de l'Emprunt (A) plutôt que de celles de l'Emprunt (B).

Outre la prise en considération de tous ces éléments, il est nécessaire de considérer
sérieusement les garanties obtenues par l'Émetteur. En effet, dans le cas de l'Emprunt

(A), le principal et les intérêts sont garanties par l'ETAT de Côte d'Ivoire tandis que le second Émetteur ne présente aucune garantie. Partant de la logique qu'un Etat ne puisse faire faillite, il serait plus prudent et plus rentable pour un investisseur d'acquérir les obligations provenant du Trésor Public de Côte d'Ivoire.

Quelles sont alors les risques afférents aux obligations ?

Les obligations sont des placements relativement stables, mais de moindre rendement que les actions.

La valeur d'une obligation évolue en fonction de l'offre et de la demande sur le marché et surtout des taux d'intérêt. En effet, le cours d'une obligation à taux fixe varie dans le sens inverse des taux d'intérêt. Lorsque les taux montent, le prix de l'obligation baisse. Même si la sécurité reste la qualité principale des obligations, ces placements ne sont pas dénués de tout risque :

· le risque de taux : lorsque les taux d'intérêt augmentent, les obligations récentes sont plus attractives et, par conséquent, les obligations les plus anciennes perdent de la valeur. Le phénomène s'inverse à l'occasion de la baisse des taux d'intérêt ;

· le risque de signature : lorsqu'un émetteur fait faillite, il ne peut plus honorer ses engagements et donc assurer le paiement des intérêts, ni rembourser l'emprunt.

Un entrepreneur peut investir en action ou en obligation et décider d'attendre la maturitéde son investissement dans le cas des obligations ou attendre à ce qu'on lui verse des

dividendes dans le cas des actions. Mais il peut décider d'investir directement sur le marché secondaire.

c) Réalisation de plus-values par cession de valeurs mobilières (actions ou obligations)

Après avoir acquis des titres suite à une bonne analyse boursière, financière et économique des Émetteurs, l'investisseur a déjà commencé sa spéculation, car il a

sûrement acheté une action moins chère pour ensuite la revendre plus chère et ainsi réaliser une plus-value.

Exemple de plus-value réalisée sur cession d'une action SONATEL :

Ainsi, une action SONATEL achetée à 20 000F CFA le 02 janvier 2003 et revendue à 175 000F CFA le 31 décembre 2007 permet d'obtenir une plus-value de 155 000F CFA alors que le rendement d'une telle action peut s'avérer nul (absence de dividendes).

Exemple de plus-value réalisée sur cession d'obligation :

Un investisseur décide d'acquérir une obligation sur le marché secondaire à 10 000F CFA dont le taux d'intérêt est de 6,50% après avoir effectué une analyse boursière, financière et même économique d'un Émetteur X. Si X décide plus tard d'émettre par exemple de nouvelles obligations à un taux d'intérêt inférieur à 6,50%, l'obligation acquis par notre investisseur verra leur prix du marché augmenter. En d'autres termes le cours de l'obligation détenue par notre investisseur évoluera à la hausse. Ce dernier pourra alors profiter de la différence qui résultera de la vente à ce moment précis de son titre. Il réalisera ainsi une plus-value. Par contre, l'émission de nouvelles obligations par X à un taux supérieur à 6,50% ne sera pas bénéfique pour notre investisseur. En effet, ce dernier verra le cours de son obligation baisser, ce qui peut éventuellement entrainer la réalisation d'une moins-value en cas de cession du titre.

En somme, les plus-values ou l'espoir de plus-values peuvent compenser l'absence ou la faiblesse des revenus des titres pour justifier un investissement sur les actions ou obligations d'une société particulière. La spéculation consiste donc à anticiper (prévoir) une hausse en achetant un titre moins cher pour ensuite le revendre plus cher plus tard. Mais qu'en est-il du financement des PME/PMI par les banques ?

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire