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Le vécu psychologique des patients récemment opérés. Cas des amputés d'un membre inférieur à  l'hôpital Kibungo au Rwanda

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par Bonaventure CISHAHAYO
Université d'agriculture,technologie et d'éducation de Kibungo - Mémoire présenté en vue de l'obtention du grade de licencié en psychologie clinique 2008
  

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O. INTRODUCTION

0.1 Position du problème

L'amputation est une intervention chirurgicale majeure et mutilante pouvant se pratiquer à n'importe quel age de la vie du patient. Elle est pratiquée partout dans le monde du fait que ses causes ne se limitent pas à un niveau quelconque.

L'amputation est vécue comme un drame humain, quel que soit son niveau. Elle touche douloureusement le malade dans son intégrité physique, psychologique et sociale ; elle bouleverse sa manière de vivre : son activité quotidienne, ses études, son métier ou ses loisirs. Elle n'épargne pas davantage le médecin et son équipe, a fortiori si le sujet est jeune.

Pour PARRATTE B., ARNOLD C. et CALMELSP. «l'amputation crée elle-même un nouvel état pathologique pour lequel aucune guérison n'est à espérer. Le traitement ne peut alors être que palliatif, ne satisfaisant jamais complètement le patient, le laissant souvent dans un état douloureux, face auquel le médecin peut être impuissant.»1

DUFOUR J. : souligne que l'image de soi est reliée à l'image corporelle. La modification de l'une modifie l'autre, le tout étant vécu par rapport à soi-même et par rapport aux autres avec lesquels on est en relation humaine, affective.»2

L'amputation d'un membre inférieur va modifier la marche et les aptitudes physiques du sujet, ce qui peut l'obliger à changer de métier, à reconsidérer ses relations affectives avec ce corps mutilé. Cela pose le problème de la remise en question de l'identité à travers la modification corporelle et l'acceptation d'une nouvelle identité habitant ce corps et se remettant en relation, à partir de là, avec l'environnement affectif et professionnel. Selon BERNARD M. (1995:140) ; « Nous appellerons image du corps; la configuration globale que forme l'ensemble des représentations, perceptions, sentiments, attitudes, que l'individu a élaboré vis-à-vis de son corps au cours de son existence et ceci à travers diverses expériences ce corps perçu est fréquemment référé à des normes (de beauté, de rôle) et l'image du corps est le plus souvent une représentation évaluative».

Avec les idées de ces auteurs, nous constatons qu'ils convergent sur le vécu de la personne qui a subit des modifications dans l'intégrité de son corps.

Il est important de souligner aussi que les amputations d'un membre inférieur occupent une partie non négligeable parmi les interventions chirurgicales et mutilantes pratiquées dans les hôpitaux. A titre exemplatif, selon les différents rapports d'activités de l'Hôpital Kibungo, les amputations s'élèvent à un nombre considérable parmi les interventions qui intéressent le système osseux. Le tableau ci-dessous nous donne l'idée générale sur les amputations d'un membre inférieur faites au cours de l'année 2007 soit dans la période de 12 mois.

Tableau n° 1 : Statistiques des patients amputés d'un membre inférieur à l'Hôpital Kibungo (Janvier-Décembre 2007)

Mois

Nombre des patients enregistrés pour

l'opération intéressant le syst~me osseux

Nombre des patients amputés d'un membre inférieur

Janvier

32

2

Février

21

1

Mars

21

2

Avril

30

4

Mai

30

6

Juin

26

3

Juillet

17

1

Août

15

1

Septembre

21

3

Octobre

9

1

Novembre

23

3

Décembre

24

2

TOTAL

269

29

Source : Rapports mensuels SIS Hôpital Kibungo, année 2007

D'après le tableau sus mentionné, un taux non négligeable de patients ont subi une intervention chirurgicale aboutissant à une amputation d'un membre, cela ne va pas épargner ces patients les conséquences physiques que psychologiques en postopératoire.

Lors de situations professionnelles, un patient nous a confié, après une semaine d'hospitalisation, qu'il se sentait étranger dans son nouveaux corps, « je suis déformé, et incapable de faire comme avant». Il était également hypervigilant et vérifiait fréquemment son moignon d'amputation qu'il n'y a pas de problèmes comme hémorragie.

Quelques jours après son opération, une autre patiente nous a livré, qu'elle se sentait mal dans ce nouveau corps, malgré qu'elle se fCit préparée psychologiquement pour cet important changement à venir. Lors des soins, elle disait se sentir « inquiète » et angoissée, refusant de regarder son moignon d'amputation. Elle nous a expliqué qu'elle refusait de parler de ses soucis à ses proches et avait choisi de les éloigner de tout ça.

Partant de ces données, nous nous sommes donc demandés comment aider ces patients en période de crise, comment améliorer leur qualité de vie, leur apprendre à gérer leur stress, et à se prendre en charge. L'essentiel de notre travail sera donc de comprendre dans quel cadre et quel état d'esprit se situent les patients récemment amputés. Cela nous permettra de cibler les différents stress et ses facteurs freinant la progression vers l'autonomie et le bien être psychologique, puis de proposer des interventions psychologiques répondant à leurs besoins.

Selon le décret de compétences du domaine de la psychologie clinique, il est de notre rôle propre d'entretenir une relation d'aide efficace qui permet au patient d'avancer dans son nouvel état tant physique que psychologique. Nous nous sommes alors proposé de mener une recherche dont la formulation est : « Le vécu psychologique des patients récemment opérés. Cas des amputés d'un membre inférieur à l'Hôpital Kibungo.».Qui rentre donc tout à fait dans le cadre demandé.

A partir de ces considérations nous nous sommes posé plusieurs questions en rapport avec le vécu psychologique de ces patients ; ces questions sont subsidiaires à la question principale.

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