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Le vécu psychologique des patients récemment opérés. Cas des amputés d'un membre inférieur à  l'hôpital Kibungo au Rwanda

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par Bonaventure CISHAHAYO
Université d'agriculture,technologie et d'éducation de Kibungo - Mémoire présenté en vue de l'obtention du grade de licencié en psychologie clinique 2008
  

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3.2.2.1 Conséquences psychologiques

Tout d'abord, le fait de prendre conscience qu'on a eu une amputation d'un membre créé un choc psychologique pour un patient, car cela a une connotation de gravité : « Il n'y avait pas

eu d'autres solutions. ». La personne peut s'en retrouvée bouleversée et ne pas bien réaliser au début et cela peut prendre quelques jours avant de bien comprendre sa situation. Dans cette partie nous allons cibler les conséquences psychologiques observées auprès des patients amputés d'un membre inférieur faisant objet de notre recherche.

a) Choc émotionnel

L'existence d'un choc psychologique en post opératoire direct est très dominante au cas où le patient sort en anesthésie et aperçoit son moignon d'amputation pour la première fois. Il l est plus grave si le patient n'a pas été mis au courant de se qui va se passer bien avant l'opération où si celui-ci a été opéré de façon urgente avant qu'il n'intègre dans sa conscience les pertes qu'il va subir. Cela a pour conséquence également le stress et l'anxiété. SMELTZER S. et BARE B. (1998 : 2074) expliquent que « le fait de perdre un membre représente toujours un choc pour le patient et sa famille même si ceux-ci ont reçu une préparation psychologique avant l'opération » Le fait de perdre son membre représente un choc pour le patient parce que ce membre était un objet préalablement investi, qui avait une valeur énorme pour son estime de soi et son identité sociale. Dans ce cas pour rétablir son équilibre psychologique, le patient doit passer par le processus de deuil de son membre. Quant au choc pour sa famille, le fait d'être amputé un membre est un élément nouveau dans la famille à cela s'ajoute le rôle que l'amputé assumait dans la structure familiale. De ce fait, la famille croit qu'elle ne va plus compte sur le patient amputé au contraire le patient devient un fardeau pour la famille.

Voici les propos de l'un des patients préparés et ceux d'un patient non préparé.

« C » fut préparé avant l'amputation de son membre inférieur et dit que « nkimara kuva mu kinya, narebye akaguru baciye numva sinsi ukuntu merewe,nti ubu mbaye uwande, ariko numva ko ariko byari kugenda nkuko nari nabibwiwe mbere n'abaganga batarambaga. Ce qui signifie que : en se réveillant de l'anesthésie, j'ai regardé le membre inférieur amputé et je me suis senti je ne sais comment, je me suis dit, à qui j'appartiendrai ? Mais je me suis dit que ca devrait être ainsi comme j'étais prévenu par les soignants avant l'opération. Bien que ce patient a eu le choc en post opératoire, ça n'était pas de grande intensité parce qu'il avait déjà anticipé ce qui allait se passer.

« A» cas non préparé avant l'intervention dit que « rwose nkimara kubona ko banciriye akaguru numvaga ibyange birangiye, nta mizero y'ejo hazaza,numvaga ntazi iyo ndi, ubwege butakiri aha hafi, nti ibyange birarangiye. Ibyiringiro mbisigarana gusa mu Mana mvuga nti nzajya mu ijuru. » Cela signifie : donc après avoir remarqué que l'on a amputé ma jambe, je pensais que c'est fini pour moi, sans espoir de demain, je ne pouvais pas me localiser dans l'espace, la conscience est éloigné, et je me suis dit que c'est ma fin. Mon dernier espoir était Dieu, et je me disais que j'irai au ciel. Un état de choc psychologique est intense pour ce cas pas. L'analyse de ses propos montre qu'il n'avait même pas l'espoir de vivre malgré l'amputation qui vient d'être réalisée. Le seul destin qui restait pour lui était la mort. Son équilibre psychologue est agité. Cela est plus intense quand le patient n'a pas pu être préparé au changement à venir comme suite d'amputation d'un membre inférieur.

En comparant ces deux cas « C » et « A » on remarque que « C » avait une information claire à propos de ce qui allait survenir en post opératoire, ce qui a diminué son stress ; ce qui est contraire pour le cas « A »

b) PHIe14211MMIP I142I1sM.

Même si l'intervention chirurgicale aboutissant à une amputation d'un membre inférieur vise à réconforter le patient en atténuant les manifestations négatives de la maladie en cause, cela ne suffit pas. En effet elle crée un nouvel état qui nécessite une adaptation pour le patient comme l'expliquent SMELTZER S. et BARE B. (1998 : 2071), « on peut considérer l'amputation comme une opération qui vise à améliorer la qualité de vie du patient On y a recours pour soulager les symptômes et favoriser la capacité fonctionnelle~..........une amputation exige une adaptation majeure, en effet, le patient devra accepter l'altération permanente de son image corporelle, tout en gardant un niveau d'estime de soi satisfaisant »

Les trois patients amputés sans préparations préopératoire avec qui nous nous sommes entretenus témoignent qu'aprés l'amputation de leur membre ils ont éprouvé les sentiments d'inutilité à l'égard du monde extérieur, voici des propos de «A» « nyine kubera ko nababaraga, numvaga nta byiringiro mfite byo kubaho. Ninabaho se bwo nzaba nimariye

iki ? cyane kumugara uri muto ni ibyago igihumbi birutwa no gupfa bakaguhamba. » ce qui

signifie que : parce que je sentais de la douleur, je n'avais aucun espoir de vivre. Même si je survis, que vais-je faire ? être infirme en bas age c'est mille fatalités, mieux vaut mourir et être enterré. En analysant les propos de « A » nous pouvons dire qu'elle était dans une situation de perturbation de l'estime de soi où son image positive qu'elle avait en elle-même n'existe plus, au contraire elle éprouve des sentiments négatifs face à elle-même. Tous ceux-ci en raison des circonstances difficiles qu'elle vient d'expérimenter : amputation de son membre inférieur (la perte).

c) Mauvaise perception de son image corporelle.

L'image corporelle est affinée d'un individu à l'autre c'est pour cela que les patients amputés d'un membre inférieur réagirons différemment selon leur situation à propos du changement corporel qu'ils ont subi aprés l'opération comme l'explique WASNER, en 1982, cité par SALTER M. (1996 :18) « les réactions des adultes face à des opérations mutilantes sont liés au degré de développement de leur image corporelle, mais certains facteurs provoquent des réactions différentes : âge, sexe, personnalité, cause du changement, valeurs, attentes, origine socioculturelle, niveau de préparation au changement, relation avec l'équipe soignante~ »

Les témoignages de trois patients sur cinq nous donnent le profil, en voici les propos de « B» « maze kuzanzamuka ibibazo byambanye byinshi nibaza icyo nsigaye maze ndakibura, nti ubu mbaye ikimuga birarangiye » cela signifie que : En se réveillant, je suis envahi par une multitude de questions, je me demandais quelle était ma valeur ; je la manquais, et je me suis dit que je suis infirme c'est fini.

Dans leur propos, les patients amputés d'un membre inférieur manifestent un sentiment d'étrangéité et d'inutilité dans leur corps. Ils se sentent incapable de faire quelque chose. Cependant, Nous axons notre partie sur l'altération de l'image corporelle, car c'est cette difficulté que verbalisent le plus souvent les personnes qui viennent d'être amputées.

Le patient amputé d'un membre inférieur subi des modifications considérables de son image corporelle ce qui l'affecte dans son mode vie.

d) Le stress

En période post opératoire, le patient amputé d'un membre inférieur est confronté à une situation particuliére qui lui exige de ressembler toutes ses forces pour s'adapter. Selye cité par DELAY J. et PICHOT P. (1990 :290) a dénommé stress « un état de tension aigu de l'organisme obligé de mobiliser ses défenses pour faire face à une situation menaçante »

Lors de nos rencontres avec des patients amputés d'un membre inférieur et en parlant avec eux des premiers jours qui ont suivi l'amputation, ils nous ont témoigné d'une sensation anormale, sous forme de serrement dans la poitrine accompagné de palpitation cardiaque à l'approche des soins et au moment où ils devraient faire des petits exercices. Nous avons constaté que le stress était présent lors des situations bien particulières, et non permanentes : lors des premiers changements des pansements avec la constatation de son nouveau corps (moignon) et au moment où ils essayaient de marcher et tombant par terre faute de maitrise de la marche aprés l'amputation. Il est à mentionner ces moments de crises de stress et la présence d'un fond d'anxiété.

e) / ipa iPli

BESANÇON G. (1993 :39) dit que « les pensées de l'anxieux sont généralement orientées vers l'avenir. Il craint facilement pour lui-même ou pour ses proches L'activité cognitive et intellectuelle est consacrée à forger des scénarii catastrophiques dont les thèmes sont des échecs (professionnels, ou affectifsw)».

Lors de notre enquête, les patients nous ont fait part de leurs expériences personnelles. Trois sur cinq enquêtés (non préparés) nous ont parlé d'un état d'anxiété en période post opératoire directe, mélangé à l'apparition de situations de stress lors de circonstance particulières. Cette anxiété nous a été décrite comme une attention permanente sur le moignon d'amputation, voici les propos de « D » « nibazaga uko ngiye kuzabaho, ubu se nzafashwa nande ko ntacyo mbashije gukora. Igihe kinini nakimaraga ndeba kwa kuguru baciye, ndeba buri kanya ko igipfuko gifasheho neza » pour dire que : je me demandais comment je vais vivre, qui va m'aider, je ne puis faire quelque chose. Je passais beaucoup de temps en regardant ce membre amputé, vérifiant sans cesse si le pansement était bien accroché.

Nous avons observé donc un fond d'anxiété plus ou moins permanente pour une partie des patients récemment amputés, ceux non préparés dans la période préopératoire et non accompagnés. Leur état anxieux est dominé par des pensées en rapport avec leur avenir et une profonde douleur de la perte de leur membre.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry