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Le vécu psychologique des patients récemment opérés. Cas des amputés d'un membre inférieur à  l'hôpital Kibungo au Rwanda

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par Bonaventure CISHAHAYO
Université d'agriculture,technologie et d'éducation de Kibungo - Mémoire présenté en vue de l'obtention du grade de licencié en psychologie clinique 2008
  

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1.1.3.2 Conséquences psychologiques


· Choc psychologique

Le choc est définit d'aprés DELAY J. et PICHOT P. (1990 :290) comme « Toute modification brusque et rapide de l'équilibre nerveux et humoral, constitue un choc ».

Tout d'abord, le fait d'apprendre qu'on va subir une amputation d'un membre créée un choc psychologique, car cela a une connotation de gravité : « Il n'y a pas d'autres solutions. ». La personne peut s'en retrouver bouleversée et cela peut prendre quelques jours avant de bien prendre conscience qu'on va bien se faire opérer et qu'à cette issue on aura plus son membre. Cela peut déjà générer du stress et de l'anxiété face à la future situation, car c'est nouveau et inconnu pour le moment, la personne ne sait pas à quoi s'attendre ni quelle sera sa nouvelle vie.

Le choc psychologique existe aussi en postopératoire direct, au moment où la personne découvre son moignon d'amputation pour la premiere fois. Celui-ci est d'autant plus important si la personne a été opérée en urgence et n'a pas été prévenue bien avant l'opération. Cela a pour conséquence également le stress et l'anxiété. SMELTZER S. et BARE B. (1998 : 2074) explique que « le fait de perdre un membre représente toujours un choc pour le patient et sa famille même si ceux-ci ont reçu une préparation psychologique avant l'opération »

Des questionnements anxiogènes suivants sont monnaie courante : « Comment vais-je gérer cette nouvelle situation ? » « Quel grand malheur... » « Comment faire face á ça ? », Etc. La aussi on peut faire le lien avec le manque de connaissances sur les soins de l'amputation et l'adaptation à la vie quotidienne.

Suite à l'opération qui amene à la confection d'un moignon d'amputation, la personne doit faire le deuil de ces éléments :

Le deuil d'une partie de ses organes (membre perdu)

Le deuil de son image corporelle (par la création d'un nouveau membre : moignon)

La notion de deuil sera développée plus tard, dans la section concernant le concept d'adaptation


· La modification de l'image corporelle

L'amputation d'un membre inférieur va modifier la marche et les aptitudes physiques du sujet, ce qui peut l'obliger à changer de métier, à reconsidérer ses relations affectives avec ce corps mutilé. Cela pose le problème de la remise en question de l'identité à travers la modification corporelle et l'acceptation d'une nouvelle identité habitant ce corps et se remettant en relation, à partir de là, avec l'environnement affectif et professionnel. Le membre fantôme fait partie de la représentation mentale du corps, autrement dit du schéma corporel ; ce qui fait que le patient perçoit des sensations soit disant que son membre est encore en place.

CHILTON, cité par SALTER M. (1996 :5) affirme que « L'image du corps joue un

rôle important dans la compréhension de soi. La nature de la perception que nous avons de

nous-mêmes est indissociable de celle que nous avons de notre propre corps. Le corps, partie

visible et matérielle de nous-memes, est au centre de ce qu'une personne perçoit » Alors l'intervention chirurgicale aboutissant à la réalisation d'une amputation d'un membre amene à la confection d'un nouvel organe : le moignon renverse la situation car elle prend la fonction motrice qui n'est pas facile à réaliser compte tenu de l'incapacité qui s'est déjà installée. C'est donc un grand bouleversement qui s'établit au niveau corporel. Il ne s'agit pas d'une simple cicatrice par exemple mais d'un nouvel élément de l'appareil locomoteur à part entiére. L'amputation est ainsi considérée comme «un défaut » d'un point de vue esthétique, elle fosse l'image corporelle car il n'y a plus la continuité de son membre, mais la présence d'une mutilation qui est permanente et rappelle la pathologie qui a amené à cette destruction du corps, à cette transformation anatomique.


· La souffrance spirituelle
:

Quand l'intervention est grave et mutilante, elle amene bien souvent à s'interroger sur le sens de la vie et à chercher des justifications à la souffrance. Cependant, il n'existe pas de réponses toutes faites à apporter à l'amputé, mais on peut par contre lui témoigner une écoute attentive et empathique qui sera aidante.

Cette souffrance peut être identifiée comme une insécurité psychologique, qui peut amener à une importante réflexion personnelle et ensuite avoir des retentissements sur la vie de tous les jours. Cette rumination morale peut avoir des effets négatifs, la personne ne voit pas l'issue de ses problémes, fait preuve d'une plus grande anxiété, d'une plus grande appréhension, fait preuve du pessimisme et de doutes, etc. CAPERNITO L.J (1990 :841) dit que le patient amputé possède des pensées négatives en rapport avec son existence et se pose une multitude de questions en rapport avec son existence par exemple : « Que j'ai fait pour mériter cela ? », « pourquoi cela m'arrive-t-il ? », « est c'est la volonté de Dieu ? », « comment Dieu peut-il m'aimer et me laisser souffrir quand même ».

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery