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Approche participative dans la gestion intégrée des ressources en eau de la zone des Niayes (de Dakar à  Saint- Louis )

( Télécharger le fichier original )
par Moussa Camara
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise 2010
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

Mémoire de maîtrise

APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LA GESTION
INTEGRÉE DES RESSOURCES EN EAU DE LA ZONE DES
NIAYES (de Dakar à Saint-Louis)

Présenté par
MOUSSA CAMARA
Sous la Direction de
Pr Alioune KANE Dr. Awa NIANG FALL
Année universitaire 2009-2010

1

SOMMAIRE

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS 3

AVANT-PROPOS 4

INTRODUCTION GENERALE 5

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE ET MILIEU HUMAIN DE LA ZONE DES
NIAYES 10

CHAPITRE I : LA ZONE DES NIAYES, UN MILIEU PHYSIQUE MARQUE PAR LA PRESENCE QUASI
PERMANENTE DE L'EAU, MAIS EN VOIE DE DEGRADATION 11

I. RELIEF, SOLS ET VEGETATION FAVORABLES A LA PRESENCE DE L'EAU 11

II. DES PARAMETRES CLIMATIQUES FAVORABLES AU MILIEU HUMIDE DES NIAYES 14

III. HYDROLOGIE ET HYDROGEOLOGIE 27

CHAPITRE II : UNE POPULATION DES NIAYES JEUNE ET DYNAMIQUE 28

I. PEUPLEMENT ET COMPOSITION DE LA POPULATION 28

II. DYNAMISME DEMOGRAPHIQUE 33

DEUXIEME PARTIE : DISPONIBILITE ET UTILISATIONS DE LA RESSOURCE EAU DANS LES NIAYES 36

CHAPITRE I : ETAT DE LA DISPONIBILITE DE L'EAU DANS LES NIAYES 37

I. LES EAUX DE SURFACES 37

II. LES EAUX SOUTERRAINES 39

CHAPITRE II : USAGES ET USAGERS DE L'EAU 49

I. USAGES DE L'EAU DANS LES NIAYES 49

II. LES USAGERS DE L'EAU 57

III. INTERRELATION ENTRE LES USAGES ET LES USAGERS DE L'EAU DANS LES NIAYES 60

TROISIEME PARTIE : PLAN DE GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU PAR UNE APPROCHE
PARTICIPATIVE DANS LA ZONE DES NIAYES 63

CHAPITRE I : QU'EST CE QUE LA GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU (GIRE) 64

CHAPITRE II : PLAN GIRE DANS LES NIAYES 67

I. L'APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LA GESTION DE L'EAU DANS LES NIAYES 67

II. L'APPROCHE ECOSYSTEMIQUE 73

CONCLUSION GENERALE 82

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 84

TABLE DES ILLUSTRATIONS 90

LISTES DES FIGURES 90

LISTE DES TABLEAUX 91

Annexes . 92

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Demographie

ASUFOR : Associations des Usagers de Forages

CADL : Centre d'Appui au Développement Local

CGF : Comite de Gestion des Forages

CR : Communaute Rurale

CIVD : Comite Inter Villageois de Developpement

CVD : Comite Villageois de Developpement

CSE : Centre de Suivi Écologique

DAT : Direction de l'Aménagement du Territoire

DEFCCS : Direction des Eaux et Forets, de la Chasse et de la Conservation des Sols

DGPRE : Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eau

DMN : Direction de la Meteorologie Nationale

DPS : Direction de la Prevision et de la Statistique

FEM : Fonds de l'Environnement Mondial

GIE : Groupement d'Intervention Économique

GIRE : Gestion Integree des Ressources en Eau

GOANA : Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance

GPF : Groupement de Promotion Feminine

GWP : Global Water Partnership

IRD : Institut de Recherche pour le Developpement

OCB : Organisations Communautaires de Base

OMD : Objectifs du Millenaire pour le Developpement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PCR :
·
President du Conseil Rural

PAGIRE : Plan d'Action de Gestion Intégrée des Ressources en Eau

PGIRE : Plan de Gestion Integree des Ressources en Eau

PLD : Plan Local de Developpement

PNES : Partenariat National de l'Eau du Sénégal

PNUD : Programme des Nations Unis pour le Developpement

PP : Pollueur-Payeur

RGPH : Recensement Genéral de la Population et de l'Habitat

SDE :
·
Senegalaise Des Eaux

AVANT-PROPOS

La grande sécheresse des années 70 au Sahel, a modifié l'équilibre des écosystèmes naturels. Sur le littoral nord, cela s'est traduit par l'assèchement de nombreux lacs et mares. La dynamique urbaine a aussi joué un rôle important dans la dégradation de ces écosystèmes fragiles.

Le choix de ce travail d'étude et de recherche (TER) est important car une bonne gestion de l'eau reste primordiale pour la protection de la zone des Niayes. Cette dernière qui était caractérisée par l'abondance des eaux de surface n'est plus qu'une vaste zone soumise à la déflation éolienne. En d'autres termes, les Niayes se meurent.

Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude au Professeur Alioune KANE qui a bien voulu accepter la direction scientifique de ce travail et à Mme Awa NIANG FALL qui a assuré l'encadrement de ce mémoire. Sa disponibilité, ses critiques et conseils ont été des atouts non négligeables. Nous tenons aussi à remercier le corps professoral du Département de Géographie.

Que l'occasion me soit donnée ici pour remercier très sincèrement mon père, Mamadou Camara, ma mère Marième Amar et ma grand mère Aissatou Sow qui n'ont ménagé aucun effort pour la réussite de ce travail et de nos études en général.

Que l'ensemble de mes frères et soeurs trouve ici l'expression de notre gratitude. Nous remercions également les camarades du département de Géographie et tous ceux dont le concours a été nécessaire pour la réalisation de ce travail.

INTRODUCTION GENERALE

L'eau est une ressource naturelle limitée, nécessaire à la vie et aux systèmes écologiques, essentielle pour le développement économique et social. Elle fut traitée en tant que tel au chapitre 18 de l'Agenda 21 à Rio en 1992. De nos jours, sa gestion est primordiale en cette période de changement climatique.

Ainsi, la baisse globale de la pluviométrie pourrait jouer sur la recharge des nappes y compris dans les zones humides. L'eau douce sur terre est de 2,5% du stock total d'eau sur la planète mais, seule 0,3% est aisément accessible et se trouve dans les réservoirs, les ruisseaux, les lacs et les rivières, nous devrons donc penser à sa gestion durable.

La taille de la population mondiale augmente d'environ 85 millions de personnes par année, il s'ensuit donc que la quantité d'eau douce disponible par tête diminue rapidement (Sommet mondial sur le développement durable, 2002)

La problématique de l'eau est au centre du développement dans la zone des Niayes au Sénégal. L'eau rythme l'essentiel des activités dans les dépressions où la nappe phréatique est sub affleurante: maraîchage, élevage, exploitation du sel etc. (NDIAYE, 2000).

La zone des Niayes a toujours été objet de convoitise du fait des ses conditions hydriques et bioclimatiques exceptionnelles. Elle offre des potentialités et des avantages socio économiques qui conduisent à une affluence des ménages ruraux agricoles : 9% se concentrent dans la zone (NGOM, 2007).

Cependant l'avancée des dunes qui compromettent la fertilité des sols, l'exploitation excessive d'eau par les maraîchers mènent à la baisse des nappes phréatiques. Les pesticides utilisés de façon anarchique affectent la qualité de l'eau et des productions, ce qui joue sur la santé des populations.

A tout cela vient s'ajouter l'urbanisation qui empiète sur les terres cultivables. La zone des Niayes est donc un concentré de problèmes de diverse nature qui compromet la survie de l'écosystème et son développement (KANE et al, 2008).

Dés lors on doit penser à une gestion intégrée des ressources en eau par une approche participative. Cette gestion se fera de manière coordonnée à l'intérieur de la zone, entre les différents acteurs. Ceci permettra une maximisation du bien être socio-économique en résultant sans pour autant compromettre la pérennité d'écosystèmes vitaux.

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS

Depuis plus de vingt ans la sécheresse sévit dans les régions subsahariennes. Les zones humides de ces régions deviennent importantes du fait qu'on y trouve de l'eau en permanence. C'est le cas de la zone humide des Niayes. Cependant, la zone des Niayes, lieu d'une importance capitale pour la production maraîchère est victime d'une dégradation, liée à la forte variabilité interannuelle des précipitations et à la baisse des nappes qui menacent l'équilibre de l'écosystème. Aussi, les acteurs locaux et la population qui dépendent de l'exploitation horticole de la zone vont aussi sentir les effets de la dégradation. C'est une zone vitale pour le pays car fournissant 80% de la production maraîchère nationale (NGOM, 2007).

On a constaté un tarissement actuel des eaux douces comme les lacs Mbaouane, Mekhé, Tanma, Youi, Mbeubeus, Malika etc. La baisse de la nappe phréatique a entraîné un déplacement de nombreuses zones maraîchères. La sécheresse n'est pas le seul facteur exclusif de la désertification, mais les activités humaines jouent un rôle très important. Une étude de 38 puits dans la zone des Niayes de Dakar a mis en évidence une pollution de la nappe phréatique par certains polluants organiques persistants utilisés par les agriculteurs (CISSE et al ,2003).

Alors aux risques liés aux aspects quantitatifs de l'eau, s'ajoute sa mauvaise qualité qui rend le problème beaucoup plus crucial.

La mise en oeuvre de modèle de gestion intégrée serait une bonne option dans le cadre des programmes de gestion des zones humides. C'est dans ce cadre que s'inscrit notre étude dont la problématique est la « Gestion Intégrée des Ressources en Eau par une approche participative dans la zone des Niayes ». Cette étude peut être inscrite dans le cadre du plan d'action 2008/2011 du PNES (gestion durable et assainissement des Niayes), mais aussi avec la mise en place d'un programme de recherche sur les Niayes par le département de géographie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Elle est aussi d'actualité parce que la plupart des études sur la question de l'eau sont orientés vers une gestion intégrée et durable.

2. OBJECTIFS D'ETUDE

Il s'agit pour nous :

- de faire une évaluation de la gestion actuelle et passée des usages et des ressources en eau dans la zone des Niayes,

- de ressortir les tendances ou changements observés au niveau des composantes de l'écosystème,

- de montrer comment la gestion intégrée des ressources en eau par une approche participative c'est à dire une participation dans la gestion des principaux usagers de l'eau du début à la fin peut être une des clefs majeures dans la mise en oeuvre d'une gestion intégrée et durable en évitant dés le départ les conflits d'usage.

3. HYPOTHESES

1) les Niayes offrent des avantages extraordinaires pour les usagers qui ne cessent d'augmenter.

2) ces usagers exploitent les ressources de façon intensive et dégradent l'eau en particulier et les ressources naturelles en général.

3) la gestion de la zone humide des Niayes doit changer, sinon l'écosystème des Niayes peut entrer dans un état de déséquilibre.

Figure 1: Carte de localisation des Niayes

4. METHODOLOGIE

Dans le souci d'atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés et vérifier nos hypothèses de recherche, la démarche suivante a été adoptée : d'abord on va faire une revue documentaire, ensuite on fera un travail de terrain dans notre zone d'étude et enfin on traitera et analysera les données collectées sur le terrain.

1) La revue documentaire

Un travail de recherche doit avoir une orientation dictée par une documentation pertinente qui s'intéresse à la thématique d'étude. Cette première étape de la recherche nous a menés dans différentes structures de la place :

- La bibliothèque centrale de l'UCAD (Université Cheikh Anta Diop) - La bibliothèque du département de géographie

- La bibliothèque de l'ISE

- La bibliothèque du CSE

- La bibliothèque du département de géologie

- L'ANSD

- La DAPS (Direction de l'Analyse, de la Prévision et des Statistiques) - La Direction de l'Horticulture

- La Direction de l'Agriculture

- La Direction de l'Élevage

- La Direction de l'Aménagement du Territoire

- La Direction des Pêches Maritimes

- La Direction des Bassins de Rétention

- La Direction de l'hydraulique Rurale

- La Direction de la Météorologie Nationale

- La DGPRE (Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eaux) ;

2) Les visites de terrain Elles se sont déroulées en trois étapes :

La première étape était une visite d'observation de terrain dans les Niayes de Dakar plus exactement à Malika aux abords du lac Mbeubeuss devenu dépotoirs des ordures ménagères de la capitale.

La deuxième visite s'est faite dans la C.R. de Darou Khoudoss où des entretiens se sont effectués avec certains maraichers et des personnes ressources de la zone. Une visite de la vallée de Diogo, du lac Khondio à Mboro et certains lacs de Fass Boye a été faite.

La troisième étape a été le moment de parcourir la plupart des C.R. de la zone pour obtenir les PLD et discuter avec les élus locaux (PCR). Les C.R. de Diokoul Diawrigne, Kab Gaye, Taïba Ndiaye, Darou Khoudoss, Notto Gouye Diama, Diender Guedj et Sangalkam ont été sillonnés.

3) Le traitement et l'analyse des données

Cette partie est le travail de laboratoire. Ce travail se fera en respectant de normes scientifiques conçues dans des outils de traitements utilisés permettant d'extraire les informations dans les données déjà recensées. C'est un travail très complexe. C`est dans cette phase qu'on pourra faire nos analyses et pour les commenter ultérieurement. La saisie est faite avec le logiciel Word 2007, l'analyse statistique avec le logiciel Excel et la conception des cartes avec Arc View 3.2.

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE ET
MILIEU HUMAIN DE LA ZONE DES NIAYES

La première partie de notre étude s'intéresse aux milieux physique et humain du littoral Nord. C'est une zone qui fait partie des six zones éco géographiques du Sénégal.

Elle s'étire sur une longueur de 260 km et sa largeur varie de 5 à 15 km à l'intérieur des terres. Le découpage administratif l'inscrit dans les quatre régions bordant la frange maritime à savoir Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis.

Cette zone peut être divisée en 3 sous zones : méridionale, centrale et septentrionale. Dans ces régions on distingue presque les mêmes caractéristiques physiques et humaines, malgré quelques différences notées ça et là.

L'étude physique et humaine des Niayes, permettra de connaitre l'importance de la zone qui ne cesse de voir sa population augmenter, mais aussi ces ressources se dégrader.

La première partie est divisée en deux chapitres. Le chapitre premier traitera du milieu physique et le second chapitre du milieu humain.

CHAPITRE I : LA ZONE DES NIAYES, UN MILIEU PHYSIQUE
MARQUE PAR LA PRESENCE QUASI PERMANENTE DE L'EAU,
MAIS EN VOIE DE DEGRADATION

L'étude du milieu physique du littoral Nord est répartie en 3 sous chapitres. D'abord nous allons présenter le relief, les sols et la végétation de la zone. Ensuite nous analyserons le climat dans toutes ses composantes afin de voir quels sont les paramètres climatiques qui

influencent le milieu. Enfin nous étudierons l'hydrologie et l'hydrogéologie des Niayes, cecipermettant de faire l'état des lieux des ressources hydrologiques existant dans la zone.

I. RELIEF, SOLS ET VEGETATION FAVORABLES A LA PRESENCE DE L'EAU

1. LE RELIEF

La zone des Niayes dans son ensemble présente un relief globalement plat. C'est une région caractérisée par des formations sédimentaires du quaternaire qui reposent sur des formations plus anciennes.

Une étude de la morphologie du littoral Nord du Sénégal a été faite par de nombreux auteurs (MICHEL, 1973 ; SALL, 1971). On distingue plusieurs systèmes dunaires dans le temps et dans l'espace : Le système dunaire interne ou ogolien et le système dunaire externe du littoral.

> Le système dunaire interne constitue des formations dunaires continentales les plus anciennes de la région, édifiées lors de l'épisode aride de l'ogolien. Ce sont les dunes rouges.

> Le système dunaire externe du littoral est composé des dunes jaunes et des dunes blanches. les dunes jaunes occupent l'arrière plan des dunes vives et ont été mises en place durant la période nouakchotienne. Les dunes banches se situent entre la plage sableuse et les dunes jaunes semi fixées. Dans les Niayes on note la présence de dépressions ou couloirs inter dunaires où affleure la nappe phréatique qui constitue les Niayes.

Figure 2 : Mise en place des dunes (Source : www.crdi.sn

2. LES SOLS

La pédologie est assez diverse du Nord au Sud. On détermine six types de sols dans la

zone :

v' Les sols minéraux bruts d'apport qui caractérisent les dunes vives et se particularisent par la pauvreté ou l'inexistence d'horizons humifères ;

v' Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés qui constituent les dunes rouges, occupent la majeure partie de la région des Niayes. Ces sols sont pauvres en matière organique et sont sujets à l'érosion éolienne et aux eaux de ruissellement. Ils servent à la fois de terre de culture vivrière, notamment mil, arachide et de parcours pastoraux ;

v' Les sols bruns rouges dans la partie Nord-Ouest de Louga et Sud --Est de Saint-Louis;

v' Les vertisols, situés dans la zone de Sébikotane (plateau de Bargny et l'axe de la Somone -- lac Tanma ;

v' Les sols halomorphes se situant souvent aux environs des lagunes côtières barrées par les cordons dunaires dans la partie Sud des Niayes (régions de Dakar et Thiès) et au niveau du delta du fleuve Sénégal ;

v' Les sols minéraux à pseudo gley très déterminant dans les dépressions qui constituent les Niayes. Ils sont très riches en matière organique et tout comme les vertisols, ils sont d'un grand intérét dans la production agricole, particulièrement maraichère.

3. LA VEGETATION

La zone des Niayes qui se trouve en plein milieu soudano-sahélien présente du point de vue végétation comme appartenant à la zone sub guinéenne qui caractérise les régions Sud Quest dans sa partie Sud notamment dans les régions de Dakar et de Thiès .

La zone se présente comme une zone de végétation de type relique dont l'origine remonte aux périodes diastasiques du pluvial tchadien et de la transgression du nouakchottien. Ces périodes ont connu une remontée de la végétation à affinité guinéenne de 4 degrés vers le Nord et une rétraction à chaque fois que la période est rhésistasique.

Les dépressions inter dunaires des Niayes abritent une végétation relique à affinité guinéenne. Sa répartition géographique est tributaire des conditions topographiques, hydrologiques et hydro chimiques du biotope.

Sur les pourtours des dépressions c'est-à-dire sur les sols à hydromorphie partielle de profondeur, la couverture végétale est assurée par les palmeraies d'Elaeis guineensis (palmier à huile) avec une bonne représentation de cocos nucifera (cocotier).

Photo 1: Palmier à huile sur la route de Diogo pendant la saison des pluies 2008-2009(C.R.
Darou Khoudoss)

La strate herbacée est importante et on distingue des plantes aquaphiles telles que Nymphéa lotus, Fragmites vulgaris tandis que sur les marges exondées se développent des espèces moins exigeantes en eau à l'image de Imperatum Cylindrica.

Dans le système des dunes rouges ogoliennes, dominent les espèces ligneuses comme la Parinaris Macrophyla, l'Acacia Albida, l'Acacia Radiana etc. Les strates arbustives et

herbacées sont essentiellement composées d'euphorbiacées (Euphorbia Balsamiphera) des combrétacées (Guiera senegalensis et des graminées saisonnières (Cenchrus biflorus, Andropogon sp. Etc.).

Sur le système des dunes jaunes et des dunes blanches, la végétation reste maigre, parfois même inexistante sur les dunes vives. En dehors de la végétation anthropique représentée par les filaos implantée dans le cadre du projet de fixation des dunes, les rares espèces présentées sont la Opuntia tuna et la Maytenus senegalensis (ndouri) et quelques peuplements de Parinari macrophylla (new).

La végétation de la zone est extrêmement importante. À Dakar par exemple les Niayes constituent le seul poumon vert permettant de renouveler l'air fortement pollué par les activités humaines. Mais aussi elles approvisionnent les grandes villes de la zone en légumes et autres produits agricoles par les maraîchers. Sa disparition risque d'entrainer de graves conséquences pour la population.

II. DES PARAMETRES CLIMATIQUES FAVORABLES AU MILIEU HUMIDE DES NIAYES

Le climat défini comme étant l'état moyen de l'atmosphère en un lieu donné est caractérisé par un certain nombre de paramètres concernant surtout la température, les précipitations et les vents. (GEORGES P. et AL, 1970). Notre zone d'étude, les Niayes, bénéficie d'un climat particulier par rapport à l'intérieur du pays. Elle se trouve dans la zone sahélienne. Son climat est de type sub canarien et est placé sous l'influence quasi permanente des alizés maritimes. Les analyses de cette partie ont été faites à partir des stations qui sont consignées dans le tableau suivant :

Tableau 1 : liste des stations synoptiques, climatologiques et pluviométriques utilisées

Noms stations

Latitude

Longitude

Altitude en m

Type de station

Dakar Yoff

14°44'N

17°30'W

27

Synoptique

Thiès

14°48'N

16°57'W

71

Climatologique

Mboro

15°08' N

16°53'W

7

Pluviométrique

Taïba Ndiaye

-

-

-

-

Louga

15°37' N

16°13'W

38

Climatologique

Saint-Louis

16°01'N

1 6°30'W

4

Synoptique

Source : Direction de la Météorologie Nationale

1. VENTS, TEMPERATURE ET INSOLATION

A. MASSES D'AIR ET REGIME DES VENTS

> Masses d'air

Trois masses d'air intéressent notre zone d'étude. Il s'agit de l'alizé maritime qui est issu de l'anticyclone des Açores. C'est un vent de direction Nord --Quest à Nord qui de par son parcours océanique détient une fraicheur et une humidité qui abaissent les températures. Il est présent de décembre à mars et ne favorise pas la pluie.

Le deuxième est l'alize continental ou harmattan. Il est de direction NNE-SSW à E-W. Il se caractérise par sa sécheresse liée à son long parcours et est véhiculé par la cellule libyenne d'origine thermique. Son pouvoir évaporant et ses amplitudes thermiques sont très accusés.

La troisième masse d'air est la mousson qui provient de l'anticyclone de Saint Hélène de l'hémisphère Sud. La mousson provoque des orages isolés et à l'occasion des pluies continues après le passage au sol du FIT lors de sa migration vers le Nord (Leroux ,1980). Elle est présente de juin à octobre, apporte le potentiel hygrométrique précipitable.

> Régime des vents

La direction et la vitesse du vent dépendent de la circulation atmosphérique générale et de la puissance des flux. Le régime des vents est analysé à partir des directions moyennes mensuelles des vents dominants de janvier à décembre.

L'analyse des vents pour notre étude a été faite à partir de 2 stations synoptiques (Dakar Yoff et Saint-Louis) et 2 stations climatologiques du Littoral Nord (Thiès, Louga). A cause des nombreuses lacunes la période choisie diffère pour chaque station.

1' La station de Dakar Yoff, observée de 1981 à 2001 a deux saisons éoliennes.

La première est dominée par les vents du Nord de novembre à avril. Les vents qui sont présents : N - NNE - NE et ENE. Les composantes NNW et NW sont visibles pendant cette période. La deuxième saison éolienne démarre en mai jusqu'en octobre et est dominée par les vents d'OUEST. Y sont présents les vents de W, WNW, NW, NNW et même SW. Le secteur N s'y greffe aussi pendant cette période. Pendant la première saison le N domine la circulation en mars et avril avec respectivement 62% et 52% mais aussi en nov. (62%). Dans

la deuxième saison éolienne le secteur E domine seulement le mois de juillet avec 30% mais il est présent tous les autres mois de l'année avec des fréquences d'au moins 10%.

1' La station de Saint-Louis est observée de 1983 à 2003.

A Saint-Louis on a deux saisons. D'octobre à mai les vents dominants sont du quadrant N à E. Ces vents sont de N, NE, ENE et E. Mais durant cette période les secteurs NW et NNW apparaissent. De juin à septembre c'est le quadrant W à N qui domine la circulation. Ces vents sont de W, WNW, NW et NNW. Durant la période de 8 mois d'octobre à mai, c'est le secteur N qui domine dans ce quadrant. (67% en octobre et en mai, 57% en novembre et février, 43% en janvier et 71% en mars et avril. De juin à septembre ce sont les vents d'Ouest qui prennent la relève. Pendant ces 4 mois, on note une nette domination du secteur W avec 43% en juillet, 57% en août et 48 % en septembre.

1' La station de Thiès est observée de 1985 à 1999 à cause de nombreuses lacunes.

A Thiès c'est le quadrant N à E qui domine la circulation d'octobre à juin. On note la présence des vents de N, NE, E et méme SE. De juillet à aoüt ce sont les vents d'Ouest qui sont dominants. Ils sont de W et NW et s'y greffent les secteurs N et NE. D'octobre à juin, le secteur Nord domine avec en octobre 57%, en novembre et février 43%, en mars 50% et en avril 57%. Ces vents sont présents toute l'année. Les vents d'Ouest dominent la circulation en juillet et août seulement. Le secteur W est dominateur avec 50% pendant ces 2 mois suivi de la composante NE avec 29%.

1' La station de Louga est observée de 1981 à 1999.

Pendant ces 19 ans d'observations 2 quadrants dominent. Il s'agit du quadrant N à E qui domine de novembre à mars on note la présence du secteur N, de la composante NE et du secteur E. Néanmoins les secteurs W et NW sont visibles avec de faibles fréquences. D'avril à octobre c'est le quadrant S-W qui domine avec la présence des vents de S, SW, W et NW là aussi le secteur N est visible. Ainsi de novembre à mars c'est le N qui domine pendant presque tous les mois de la période (37% en novembre et décembre ,42% en février et 47% en mars). La deuxième saison éolienne démarre en mai parce que avril est un mois de transition. Les vents du quadrant S-W montrent leur domination à partir de mai. Le secteur W domine la circulation pendant 2 mois successifs d'aoüt et septembre (47% et 58%) les autres mois sont dominés par la composante NW (74% en mai, 53% en juin et juillet et 42% en octobre).

Les vents de la zone soufflent à des vitesses moyennes annuelles de 4m/s. Cette vitesse montre leur importance dans la création des systèmes dunaires et leur déplacement. Pour lutter contre l'avancement des dunes le gouvernement avait initié un projet de reboisement de la bande du littoral par des filaos.

B. LES TEMPERATURES

Les températures concernent les 2 stations synoptiques et les 2 stations climatologiques de la zone des Niayes. Concernant la région de Dakar et de Saint-Louis la période d'observation va de 1960 à 2004 tandis que pour Thiès et Louga elle va de 1980 à 1999.

Les données obtenues au niveau de la DMN montrent des fluctuations dans chacune de ces stations. TX est la température moyenne mensuelle maximale en °C (maxima) ; TN est la température moyenne mensuelle minimale en °C (minima) ; TM est la température moyenne mensuelle des températures maxi et mini en °C (moyenne)

La moyenne des minima et des maxima des températures de Dakar varie entre 21,3° C et 27,6° C, celle de Saint-Louis varie entre 20,3°C à 31,8°C. Le mois de février reste le mois le plus frais pour Dakar 17,3°C et janvier pour Saint-Louis15, 5°C. Cette fraicheur est certainement due aux invasions des anticyclones mobiles polaires. Le mois le plus chaud pour Dakar est octobre (30,6°C °) et novembre pour Saint-Louis (33,7°C).

Pour la station de Thiès et de Louga la moyenne des minima et des maxima varient entre 20,2°C et 33,3°C pour Thiès et 20,7°C et 34,8 °C pour Louga. Cette variabilité montre que les températures de Louga sont plus élevées que celles de Thiès. Le mois le plus frais de Thiès est février avec 16,4°C de méme que pour Louga avec 16.5°C. Le mois d'octobre est le plus chaud à Louga avec 33,7°C et novembre pour Thiès (35,4°C).

1. Station synoptique de Dakar-Yoff (1960 à 2004)

2. Station synoptique de Saint-Louis (1960 à 2004)

3. Station climatologique de Louga (1980 à 1999).

4. Station Climatologique Thiès (1980 à 1999).

Figure 3: Evolution des températures maxima, minima et moyenne de la station de
Dakar Yoff et de Saint-Louis de 1960 à 2004 et de la station de Thiès et de Louga de
1980 à 1999

Les températures de la zone des Niayes se situent entre 16° C et 35° C. Elles n'atteignent jamais 40°C et sont favorables à la conservation des eaux pendant une longue période. Il permet aux plantes de mieux se développer et est donc un milieu privilégié pour les activités agricoles comme le maraîchage. On voit que 50% de la population du Sénégal vit à l'Ouest de la ligne Podor Kolda.

C. L'INSOLATION

Les données d'insolations étant trop lacunaires, nous avons préféré travailler avec les stations de Dakar et de Saint-Louis qui ont moins de lacunes. Toutefois, nous avons fait des comblements pour avoir des données complètes pour la période choisie (1961- 1999).

A la station de Dakar la valeur moyenne mensuelle de l'insolation est plus élevée en avril au coeur de la saison sèche avec 95 heures et est moins élevée en Aoüt avec 71 heures, période où il pleut beaucoup. La moyenne annuelle à Dakar est de 77 heures.

Quant à Saint-Louis son maximum d'insolation moyenne mensuelle s'observe en avril avec 94 heures et son minimum en juillet avec 69 heures. Sa moyenne annuelle est de 80 heures. Malgré la présence permanente du soleil et la durée d'insolation relativement longue, les ressources ne sont pas trop atteintes. Au contraire, cette durée d'insolation favorise la photosynthèse indispensable aux plantes.

Insolation en Heures

100

80

40

60

20

0

JANV FEV MARSAVRIL MAI JUIN JUIL AOUT DEPT OCT NOV DEC
Année

Dakar Saint-Louis

Figure 4: Insolation moyenne mensuelle en heures à Dakar Yoff et Saint-Louis de 1961 à 1999

2. EVAPORATION, HUMIDITE RELATIVE ET PRECIPITATION

A. EVAPORATION

L'évolution de l'évaporation est uni modale pour les stations de Thiès et Louga observées de 1980 à 1999. Ces 2 régions voient leurs maxima au mois de fév. avec 126 mm pour Louga et 74 mm pour Thiès. Leurs minima interviennent aussi le même mois c'est-à-dire en sept. avec pour Louga 43 mm et 20 mm pour Thiès. La valeur totale de l'évaporation pour Thiès et Louga est respectivement 602 mm et 1086 mm.

Les stations de Saint-Louis et Dakar Yoff, observées de 1960 à 1999 avec l'année 1993 lacunaire montrent une évolution bimodale pour Dakar Yoff et monomodale pour Saint-Louis. Cette dernière voit son maximum au mois de février avec 70 mm et son minimum au mois de septembre avec 29 mm. Sa valeur totale dans l'année est de 596 mm. Pour Dakar Yoff son maxi principal intervient en déc. avec 38 mm et son mini principal en mai avec 24 mm son maxi secondaire se trouve au mois de juillet avec 28 mm et son mini secondaire en aout avec 24 mm. Sa valeur totale évaporée pendant toute l'année est de 336 mm. Cette figure ci-dessous retrace l'évaporation de Dakar Yoff et Saint-Louis de 1960 à 1999, de Thiès et Louga de 1980 à 1999.

140

120

100

40

80

60

20

0

J F M A M J JT A S O N D

Saint -Louis (1960-1999) Dakar ((1960-1999)

Thiès (1980-1999) Louga (1980-1999)

Figure 5: Évolution inter mensuelle de l'évaporation à Thiès et Louga de 1980 à 1999, à Dakar
Yoff et Saint-Louis (1960 à 1999)

La forte évaporation entraine le tarissement des nappes d'où l'assèchement de certains cours d'eau et nappes car dans notre zone l'évaporation est supérieure à l'apport pluvial (KANE, 2007).

B. HUMIDITE RELATIVE

Notre zone d'étude étant le littoral Nord, l'humidité relative sera favorisée par la proximité de la mer, mais aussi par la pluie. L'humidité relative moyenne maximale annuelle est supérieure ou égale 80% dans toutes le 4 stations avec respectivement pour Dakar, Saint-Louis, Thiès et Louga 90%, 87% ,87% et 80%. La moyenne minimale annuelle dépasse toujours 30%. Elle est de 33% pour Louga, 36% pour Thiès, 46% pour Saint-Louis et 59% pour Dakar. Le minimum de l'humidité relative maximale s'observe entre le mois de novembre et mars. A Dakar on ne note pas moins de 80% D'UX pendant toute l'année. A

Saint-Louis 3 mois ont moins de 80% d'UX (déc. janv. fév.). La station de Thiès a 2 mois l'UX a moins de 80 % ( janv. et fév.) tandis que Louga en totalise le maximum avec 5 mois de novembre à mars.

La forte humidité relative de la zone a favorisé le développement de certaines plantes et fleurs dans la zone ce qui est important pour les maraîchers et floriculteurs des Niayes.

Tableau 2 : Pourcentage d'humidité relative moyenne annuelle pour Dakar et Saint-
Louis (1960-2003) et pour Thiès et Louga (1980-1999)

 

Dakar et Saint-Louis (1960-2003)

Thiès et Louga (1980-1999)

 

Dakar

Saint-Louis

Thiès

Louga

UX %

90

86

87

80

UN %

59

44

36

33

UM %

75

65

62

33

 

Source : DMN

- UX (%), est l'humidité relative moyenne maximale ;

- UN (%), est l'humidité relative moyenne minimale ;

- UM (%), est l'humidité relative moyenne des maxi et mini.

C. LES PRECIPITATIONS

Les précipitations de la zone des Niayes sont liées d'une part à la pénétration à partir du Nord de masses d'air froid appelées anticyclones mobiles polaires (AMP) et d'autre part à la remontée du Sud vers le Nord de l'équateur météorologique et de la mousson.

L'analyse des précipitations est faite à partir des données de 2 stations synoptiques, 2 stations climatologiques et de 2 autres stations pluviométriques (Taïba Ndiaye et Mboro). Le reste des stations étant trop lacunaire, nous avons travaillé seulement avec ses six stations.

L'analyse de l'évolution des précipitations dans la zone (prise sur une période d'au minimum 20 ans) montre de grandes fluctuations. Après l'analyse des précipitations, nous allons essayer de voir l'évolution des totaux pluviométriques à travers l'indice de précipitation des stations de Dakar Yoff et de Thiès.

Formule de l'indice de précipitation : IP =

 

Les indices de précipitations inférieures à 0 représentent les années les moins pluvieuses et les années supérieures à 0 les années les plus pluvieuses.

A la station de Dakar Yoff la série d'observation s'étend sur 51 ans de 1958 à 2008 pour une moyenne de 395,3 mm/an inférieure à la normale 1961-1990 (416,05). L'année 1995 a été enlevée car les données sont lacunaires. L'écart entre la moyenne et les totaux annuels montre une variabilité interannuelle des précipitations avec des années excédentaires et des années déficitaires. L'année la plus humide est 1967 avec un total pluviométrique de 895,4 mm. L'année la plus sèche est 1972 avec un total de 116,4 mm. L'année la plus humide enregistre un excédent de 500 mm et l'année la plus sèche un déficit de 318,5 mm. Durant ces 51 années d'observations 40% des années sont excédentaires et 60% sont déficitaires.

La station de Thiès est observée de la période 1930- 2008 avec quelques années lacunaires. L'écart entre la moyenne et les totaux annuels est très variable. La moyenne est de 534,1 mm.elle est supérieure à la normale 1961-1990 qui est de 461,7. L'année la plus humide est 1935 avec 1224,5 mm avec un excédent de 660,4 mm et l'année la plus sèche est 1941 (100,1mm) et son déficit est de 434 mm. Les années déficitaires représentent 56% de la période tandis que celles excédentaires représentent 44%. La décennie 1980-1990 est déficitaire à l'exception de 1989.

La station de Mboro est prise pour une période de 52 ans (1956 à 2007). Comme les autres stations de la zone, son évolution interannuelle est très variable et l'écart entre la moyenne et les totaux annuels reste important. A Mboro 24 années sont excédentaires et les 28 autres sont déficitaires. L'année la plus humide est 1969 avec 738,2 mm et l'année la plus

P en mm

1200

1000

400

800

600

200

0

1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1997 1999 2001 2003 2005 2007

pmm pmoy Normale 1961-1990

Années

sèche est 1991 (169,8 mm). La différence entre ces 2 années est de 568,4 mm et la moyenne est de 373 mm / an. La normale 1961-1990 est de 326,2.

La station de Taïba Ndiaye est étudiée de 1985 à 2005 parce qu'étant lacunaire. La moyenne de cette période de 21 années est de 318,5 mm. L'année la plus déficitaire est 1991 avec 131 mm sont déficit est de 187,5 mm et elle fait partie de 52% des années déficitaires. L'année 2001 reste l'année la plus humide avec 546,1 mm et est la première parmi les 48% des années excédentaires. Son excédent est de 227,6 mm.

La période 1918 à 2008 a été choisie pour la station de Louga avec quelques années lacunaires (1921, 1925, 1928, 1959,1962 et 1980). Pour ces 90 ans d'observations on note une évolution interannuelle variable. 55% des années sont déficitaires tandis que 45% sont excédentaires. L'année la plus humide est 1952 avec 865,3 mm pour un excédent de 503,2 contre 53,8 mm pour 1958 l'année la plus sèche et son déficit est de 308,3. La moyenne de 312,5 mm est supérieure à la normale 1961-1990 (312,5 mm)

L'analyse de la station de Saint-Louis débute de 1892 à 2008 avec cinq années lacunaires. Pour les 117 ans d'observations à cette station, l'écart entre les totaux annuels et la moyenne laisse apparaitre une alternance d'années excédentaires et d'années déficitaires par rapport à cette moyenne. Cette dernière étant de 321,2 mm, on voit un écart considérable entre l'année la plus pluvieuse 1922 avec 769,5 mm et l'année la moins pluvieuse 1992 avec 59 mm. A la station de Saint-Louis la normale est inférieure à la moyenne et est de 261,5 mm. Au total sur les 117 années d'observation 54,5% sont déficitaires et 45,5% sont excédentaires.

1. Station synoptique de Dakar-Yoff (1958-2008)

2.

P en mm

1400

1200

1000

400

800

600

200

0

1930 1933 1936 1939 1942 1945 1948 1951 1954 1957 1960 1963 1966 1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2007

Années
Pmm Pmoy Normale 1961-1990

Station Climatologique Thiès (1930- 2008)

3.

P en mm

1200

1000

800

400

600

200

0

1956 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

Années
Pmm P moy Normale 1961-1990

Station Pluviométrique Mboro de (1956-2007)

4.

Pen mm

1200

1000

800

400

600

200

0

Années Pmm Pmoy

Station pluviométrique de Taïba Ndiaye (1985-2005)

5.

P en mm

1200,0

1000,0

400,0

800,0

600,0

200,0

0,0

1918 1922 1926 1930 1933 1936 1939 1942 1945 1948 1951 1954 1957 1961 1965 1969 1972 1975 1978 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006

Années

Pmm Pmoy normale 1961-1990

Station climatologique de Louga (1918-2008)

6.

P en mm

1200

1000

800

400

600

200

0

1892 1896 1900 1904 1908 1912 1917 1923 1927 1933 1937 1941 1945 1949 1953 1957 1961 1965 1969 1973 1977 1981 1985 1989 1993 1997 2002 2006

Pmm pmoy Normale 1961-1990

Années

Station synoptique de Saint-Louis (1892-2008) Figure 6: Evolution moyenne annuelle des précipitations

L'indice de précipitation de Dakar est marqué par la première décennie (1958-1967) avec des indices positifs sauf une seule année(1959). L'année 1967 est l'année où on note le plus grand indice (2,6) pendant toute cette période. Dans cette série, 29 années ont un indice négatif et les 21 autres années sont positives. L'année 1972 a le plus petit indice dans toute cette série (-1,46). Dans la dernière décennie de la série (1999-2008) quatre années ont des indices positifs et cela résulte de la reprise d'une bonne pluviométrie ces dernières années.

L'étude de l'indice de précipitation de la station de Thiès révèle l'opposition entre 2 périodes. Une première période allant de 1930 à 1970 avec des indices précipitations positives dans la majorité des années (28 années positives sur 13 années négatives ) et une période allant 1971 à 2008 avec des indices pluviométriques négatives presque pendant toutes les

années (30 années négatives sur 6 années positives ). Donc on peut en déduire qu'on a eu beaucoup plus d'années moins pluvieuses entre 1971 à 2004 qu'entre 1930 à 1970. Alors l'abaissement du niveau des nappes qu'on note actuellement dans la zone de Thiès peut être dû à cette baisse de la pluviométrie qui ne permet pas une bonne recharge de la nappe.

1. Station synoptique de Dakar Yoff (1958-2008)

3. Station climatologique de Thiès (1930-2008)

Figure 7: Indice des précipitations à la station de Dakar Yoff et de Thiès

En conclusion on peut dire que la zone des Niayes se caractérise par une irrégularité et une variabilité interannuelle de la pluviométrie. Après la sécheresse des années 70 avec une pluviométrie très faible, cette dernière commence à augmenter ces dernières années. Ces pluies sont à l'origine des inondations dans les zones dépressionnaires, occupées par les hommes pendant la longue période de sécheresse. L'analyse des précipitations mensuelles a montré que les pluies estivales sont plus significatives que les précipitations hivernales. C'est une zone caractérisée par une alternance de 2 saisons : une saison humide qui dure 3 mois (juillet aout septembre) où on note la plupart des précipitations et une saison sèche qui dure 9

mois. Là aussi on a noté des pluies de Heug en 2002. L`irrégularité de la pluviométrie et sa mauvaise répartition dans le temps et dans l'espace peut influencer négativement à long terme la survie de la zone humide des Niayes. Déjà plusieurs marigots et autres mares se sont asséchés, mais aussi la nappe s'est considérablement rabattue par endroit.

III. HYDROLOGIE ET HYDROGEOLOGIE

La zone des Niayes se caractérise par l'absence d'un véritable écoulement fluviatile actuel. Sa configuration laisse croire qu'il existait un réseau hydrographique important dans la zone (faible profondeur de la nappe phréatique dans certains endroits). Le réseau s'est fossilisé par comblement qui se poursuit encor dans un contexte de péjoration climatique.

La dégradation persistante des conditions climatiques fait que les écoulements de surface deviennent de plus en plus rares.

De nos jours, les ressources en eau dans les Niayes proviennent essentiellement de la nappe phréatique, de l'apport pluvial hivernal et des eaux qui proviennent de l'écoulement hypodermique des sables des massifs dunaires (DIONE, 1983).

La zone des Niayes bénéficie d'un important réseau hydrogéologique constitué principalement par 3 nappes souterraines (nappe maestrichtienne, nappe paléocène et les nappes de sables dunaires.

La nappe maestrichtienne est caractérisée par une qualité des eaux qui est bonne dans le secteur du lac Tanma -- Taïba (faible teneur en sel). Vers le Nord la teneur en sel atteint des proportions plus élevées, ce qui la rend impropre à la consommation.

La nappe paléocène recèle d'importantes ressources et la qualité de l'eau est meilleure au Nord. La nappe de sables dunaires longe l'océan atlantique de Kayar à Saint-Louis.

Au plan hydrogéologique on distingue du Nord au Sud le secteur lac Tanma - Mboro, les grandes dépressions (Niayes) où la nappe est presque affleurante et les dunes continentales où la nappe est plus profonde. La qualité de l'eau est bonne malgré l'interaction eau salée eau douce qui forme le biseau salé.

Outre les secteurs affectés par le biseau salé, il existe néanmoins des zones généralement constituées d'anciens bras de mer transformés en dépressions ou lacs (Retba, Tanma, Lompoul etc.) saumâtre ou salée. (D.E.F.C.C.S, 2003).

CHAPITRE II : UNE POPULATION DES NIAYES JEUNE ET
DYNAMIQUE

I. PEUPLEMENT ET COMPOSITION DE LA POPULATION

L'étude du milieu humain est divisée en deux sous chapitres. Dans le premier nous allons étudier l'origine du peuplement et la composition de la population des Niayes. Cette étude nous permettra de voir la corrélation entre les activités de la zone et les populations qui ont habité en premier les lieux. Dans le deuxième sous chapitre nous allons voir le dynamisme de la population c'est-à-dire l'évolution de la population aux cours des années.

1. PEUPLEMENT

L'historique du peuplement des Niayes date de très longtemps. C'est une zone qui n'a pu être habitée qu'avec le retrait des eaux, suivi d'un assèchement du milieu (COLY BARRATOU, 2000). En effet, la présence d'accumulation anthropique de coquillages à des volumes variables peut attester de la colonisation très tôt de cette région. Les amas coquillers étaient localisés autour des réseaux hydrographiques anciens (Dépressions fossiles lacs marigots etc.).

En se basant sur la toponymie de la plupart des villages et communautés rurales qui composent la zone du littoral Nord, on peut dire que la zone a été habitée en premier par les wolofs et les peulhs. Mais les mandingues aurait occupé temporairement la zone vers le XIIIème et XIVème siècle (NDIAYE, 2000). Les peuls et les wolofs se seraient installés vers 1680, même si leur présence dans la zone était rythmée par les saisons. En effet ils venaient paître leur bétail pendant la saison sèche et repartaient quand les premières gouttes de pluies commençaient à tomber. Selon COLY BARRATOU, 2000 l'occupation sédentaire des Niayes est récente et remonte au XVIIème siècle.

D'autres facteurs ont favorisés la venue des migrants dans la région. On peut citer l'esclavage, les calamités naturelles et les guerres du Djolof au XVIIIème siècle. L'installation des voies de communications par les colons a attitré les populations qui se fixèrent et pratiquèrent le maraîchage (NIANG ,1990).

La puissance coloniale a convoité la zone parce qu'elle voulait relier Saint-Louis et Gorée par une ligne télégraphique. Elle a forcé la main au Damel du Kayor. Ce programme comprenait la création de relais de courriers à cheval et des caravansérails pour que le voyage soit plus commode par terre.

C'est en 1861 que Faidherbe a commencé l'exécution du projet. Il construisit les postes fortifiées de Lompoul, Mboro et Mbijam (NDIAYE, 2000).

L'étude des noms de lieu a montré que la région est restée longtemps inhabitée et que la mise en place est tardive (Mbayakh qui veut dire lieu inhabité et Santie qui veut dire aussi nouveau village).

Aujourd'hui, les occupants des Niayes viennent de toutes les contrées du pays. Mais chacun dans la spécificité de sa région d'origine s'adonne à des activités qu'ils menaient dans son terroir. C'est ainsi que les originaires de Saint-Louis se sont installés à Kayar pour les activités halieutiques, les maraichers originaires de Gandon dans la zone de Lompoul et Darou Khoudoss grands producteurs de légumes. Les wolofs et sérères cultivateurs par excellence, s'adonnent toujours à l'agriculture sous pluie etc.

2. COMPOSITION DE LA POPULATION

L'étendue de la zone des Niayes fait que l'étude de la composition de sa population peut être plus ou moins difficile.

En effet, c'est une zone qui compte 4 régions (Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis) huit départements (Pikine, Guédiawaye, Rufisque, Thiès, Tivavouane, Kébémer, Louga et Saint-Louis) et plus d'une dizaine de communautés rurales. Dans le cadre du projet d'Assistance Technique à l'Aménagement et au Développement Economique des Niayes (ATADEN), un Schéma Directeur d'Aménagement de la Grande Cote (SDAGC) a été mis en place en 2007. Dans ce projet un découpage administratif en 3 dimensions a été fait : il s'agit de la zone d'intervention, du territoire côtier des Niayes et de la zone d'influence. (cf. Annexe 1)

Pour notre étude nous avons choisi le découpage de la zone des Niayes (territoire côtier des Niayes) dans le cadre du projet d'Assistance Technique à l'Aménagement et au développement économique des Niayes (ATADEN). Avec les récents changements administratifs Mboro est devenu commune et Darou khoudoss est devenu le chef lieu de la communauté rurale. Donc l'étude de la population de la région des Niayes se fera sur la base de ce découpage suivant :

- Trois arrondissements : Arrondissement des Niayes, Arrondissement de Pikine et Arrondissement de Thiaroye,

- Deux Communes d'arrondissements : Cambéréne et Patte d'Oie, - Deux Communes : Mboro et Kayar,

- Dix Communautés Rurales : Gandon, Diokoul Diawrigne, Thieppe, Kab Gaye, Leona, Sangalkam, Notto Gouye Diama, Taïba Ndiaye, Darou khoudoss et Diender Guedj.

Figure 8 : Carte des communautés rurales de la zone de Niayes

Les potentialités économiques de la zone favorisées par des conditions physiques favorables à certaines activités font que c'est une zone de forte migration.

Toutes les ethnies du Sénégal se retrouvent dans la zone, mais les deux ethnies qui ont peuplé en premier la zone sont les plus nombreuses. A Dakar les wolofs représentent 41,1% et à Louga ils sont de 65,47% de la population. Les Peulhs viennent en deuxième position avec un pourcentage de 29,9 % à Louga et 18,4 % à Dakar (SES, 2005). Mais aussi on note la présence des Lébous qui s'adonnent à la péche, des Sérères qui font des cultures pluviales et des Diolas qui produisent du vin de palme etc.

Les données par âge des communautés rurales n'ayant pas été disponibles nous avons analysé l'âge de la population à partir des régions de la zone.

L'examen de ces 4 figures en secteurs ci-dessous montre la prédominance de la jeunesse dans les 4 régions que constituent les Niayes. La proportion de la population âgée de -- 20 ans est de 55.5% ,54.8% et 56.4% respectivement pour la région de Saint-Louis, Thiès et Louga.

La région de Dakar reste une exception car c'est sa population comprise entre 20 et 59 ans qui domine avec 49%. On peut l'expliquer par le fait que tous les jeunes en age de travailler se ruent vers cette région. Néanmoins, sa population reste jeune avec 45,7%.

Cette jeunesse de la population est sans nul doute la résultante d'une forte natalité, d'une fécondité soutenue et d'une migration importante vers le littoral Nord. La population âgée de plus de 60 ans reste infime et ne dépasse guère 6,5%.

Source : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD)
Figure 9 : Répartition par âge de la population de Saint-Louis, Dakar, Thiès et Louga

La répartition de la population par sexe montre que l'effectif de la frange féminine est plus important dans presque toutes les localités de la zone des Niayes (RGPH3, 2002).

Tableau 3 : Composition de la population par sexe des localités de la zone des Niayes en
2002

Localités

Population Totale

Population Masculine

Population Masculine en %

Population Féminine

Population Féminine en %

Arrondissement des Niayes

255 586

126 546

49,51

129 040

50,49

Arrondissement de Pikine

291 006

145 295

49,9

145 711

50,1

Arrondissement de Thiaroye

220 782

110 340

49,9

110 442

50,1

Ca Cambéréne

37 087

18 397

49,6

18 690

50,4

C A patte d'oie

27 190

13 135

48,3

14 055

51,7

C De Mboro

20 934

10 668

50,9

10 266

49,1

C De Kayar

16 603

8 449

50,8

8 154

49,2

Cr Sangalkam

42 071

21 501

51,1

20 570

48,9

C R Diender

Guedj

22 892

11 295

49,3

11 597

50,7

C R Darou

Khoudoss

52 023

26 809

51,5

25 214

48,5

C R Taïba Ndiaye

22 564

11 049

48,9

11 515

51,1

CrNotto G Diama

28 554

14 329

50,1

14 225

49,9

C R Leona

24 512

12 124

49,4

12 388

50,6

C R Kab Gaye

9 109

4 558

50,03

4 551

49,97

C R Thieppe

13 513

6 671

49,3

6 842

50,7

C R Diokoul

Diawrigne

12 868

6 250

48,5

6 618

51,5

C R Gandon

41 662

19 989

47,9

21 673

52,1

TOTAL

1 138 956

567 405

49,8

571551

50,2

Source : RGPH 3, ANSD

Ce tableau ci-dessus montre qu'excepté les communautés rurales de Kab Gaye, Notto Gouye Diama, Darou khoudoss, Sangalkam et les communes de Kayar et Mboro qui voient leur population masculine dominée, toutes les autres localités ont un pourcentage de population féminine supérieur à celle masculine. Donc les femmes occupent une place importante dans les activités qui sont menées dans la zone.

La population totale féminine est supérieure de 4146 personnes par rapport à la population masculine. Au dernier recensement de 2002 la population de cette zone était

estimée à 1 138 956 habitants au total avec 567 405 habitants pour la population masculine et 571 551 habitants pour la population féminine.

La population des Niayes, dominée par la frange féminine et les jeunes pourrait jouer un rôle très important dans la gestion des ressources naturelles. Ils sont regroupés en GIE, ASC, dans les groupements féminins et dans les ASUFOR.

II. DYNAMISME DEMOGRAPHIQUE

L'étude du dynamisme de la population dans la région des Niayes reste très difficile. En effet c'est une zone qui ne correspond pas au découpage administratif du pays et il existe de fréquents redécoupages administratifs, suivis des imprécisions qui entourent les limites de certaines entités administratives.

Les localités identifiées comme faisant partie de la zone des Niayes ont évolué du point de vue administratif, certains passants de villages en communautés rurales et d'autres devenant par la suite commune.

NDIAYE (2000) avait estimée la population des dix communautés rurales qu'elle avait identifiée à 197 131 habitants en 1988 alors que celle-ci était de 94 622 habitants en 1976. On note une dynamique de cette population qui a doublé en 12 ans. Ce dynamisme de la population ne s'estompe pas avec les années mais continue à augmenter de manière exponentielle.

En effet, le découpage que nous avons choisi pour notre étude nous a révélé que la population dans la zone s'élevait à 1 138 956 habitants en 2002 alors que la population totale des quatre régions regroupant la région des Niayes est à 4 870 826 habitants.

Tableau 4 : Évolution de la population dans les quatre régions de la zone des Niayes
de 1976 à 2002.

Années

Nombre d'habitants de la zone

1976

2

549

694

1988

3

590

359

2002

4

870

826

Source : ANSD

En se basant sur ce tableau ci-dessus, méme sans avoir l'évolution de la population pour chacun de nos localités identifiées, on peut se dire que ce tableau reflète bien la dynamique de cette population. Le tableau montre que le nombre d'habitants de ces quatre régions a augmenté de 1 040 665 habitants en 12 ans passant de 2 549 694 habitants en 1976 à 3 590 359 habitants en 1988. La population a donc un temps de doublement de 25 ans avec un taux de croissance de 3%. Le même phénomène est noté au dernier recensement en 2002. Le nombre d'habitants est passé à 4 780 826 habitants augmentant de 1 280 464 habitants en 14 ans avec un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de 2,06% l'année.

Il faut noter qu'il existe des disparités dans le peuplement de la région des Niayes. Certaines localités ont une évolution beaucoup plus rapide que les autres. Une typologie des communautés rurales s'est fait en fonction de leur dynamisme démographique. Ainsi la dynamique est faible à Thieppe et à Kab Gaye, moyenne à Gandon et Mont Rolland, assez forte à l'image de Mboro et de Notto Gouye Diama et forte pour Diender Guedj (NDIAYE, 2000).

Le dynamisme de la population du littoral Nord est assez particulier par rapport au reste du pays. Cette forte croissance démographique peut s'expliquer à la fois par un fort taux de natalité, mais surtout par les flux migratoires venant de l'intérieur du pays et des états riverains.

Les projections faites par la DPS montrent que la population des quatre régions regroupant la zone des Niayes va passer à 7 369 000 habitants en 2015 pour un total de 12 617 900 habitants pour tous le pays soit 58,5 % de la population de la population totale. Le tableau suivant montre l'évolution de chaque région de la zone de 1976 à 2015.

Tableau 5 : Evolution de la population dans les quatre régions de la zone des Niayes
de 1976 à 2015.

Régions

1976

1988

1994

2000

2005

2015

Dakar

940920

1500000

1869300

2326900

2774800

3822800

Thiès

674440

940000

1114000

1310900

1494300

1889300

Louga

419599

490077

525400

555000

573500

578100

Saint-Louis

514735

660282

784500

842400

924200

1078800

Total

2549694

3590359

4257200

5035200

5766800

7369000

Source : CTSPAF, 1995 ; RGPH, 1976 et 1988)

La comparaison faite avec les autres régions du pays a montré que la zone des Niayes est une zone de forte de concentration d'individus. Il se pose aussi de réels problèmes de survie des espaces réservés aux activités pastorales à cause d'une forte urbanisation surtout dans la région de Dakar. Le dynamisme démographique peut être un atout aussi car il y a plus de bras pour travailler, plus de clientèle, et comme la population augmente les autorités doivent mettre en place des équipements d'accompagnement ce qui améliorera le développement socio économique de la zone.

Figure 10 : Carte de l'évolution de la population des communautés rurales des Niayes de 1988 à 2002.

Source : Direction de l'Aménagement du territoire et Agence Nationale de la statistique et de la Démographie.

DEUXIEME PARTIE : DISPONIBILITE ET UTILISATIONS DE LA
RESSOURCE EAU DANS LES NIAYES

Notre deuxième partie qui s'intitule disponibilité et utilisations de la ressource eau dans les Niayes est divisée en deux chapitres. Le premier est consacré à la réalisation de l'état de la disponibilité de l'eau aussi bien de surface que souterraine. En ce qui concerne les eaux souterraines, un accent particulier est mis sur leur étude en insistant sur leur géométrie, leur hydrodynamisme, leur fonctionnement hydraulique et leur hydrochimie.

On va aussi étudier l'évolution temporelle et saisonnière de la piézométrie en relation avec la pluviométrie pour voir leur réaction. Le deuxième chapitre est consacré d'abord au recensement des différents usages de l'eau dans la zone, ensuite à l'identification des principaux usagers qui bénéficient de la ressource et enfin on va essayer de voir l'interrelation entre usages et usagers de l'eau.

CHAPITRE I : ETAT DE LA DISPONIBILITE DE L'EAU DANS LES
NIAYES

Pour connaitre l'état de la disponibilité de la ressource eau, il faut une bonne connaissance de celle-ci en termes de potentialités, d'utilisations et de contraintes. Mais l'étude exhaustive de l'état de la ressource reste très difficile. En effet, il y a une faiblesse dans les instruments de suivi pluviométriques et piézométriques qui ne permettent pas un bon suivi de la ressource. Néanmoins, nous avons noté ces dernières années une amélioration du suivi des nappes du littoral Nord par la Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eau (D.G.P.R.E).

I. LES EAUX DE SURFACES

Le Sénégal dispose de ressources en eaux superficielles relativement importantes, évaluées en moyenne et par année à prés de 31 milliard de m3 (SGPRE, 2001 in CSE, 2005). Elles sont constituées par les eaux du fleuve Sénégal, Gambie et Casamance.

Notre zone d'étude n'y participe presque pas, dans la mesure où elle ne dispose que de quelques lacs et dépressions inter dunaires où la nappe est affleurante. Cette dernière permet d'avoir de l'eau à une faible profondeur. Leur alimentation est faite d'une part par les pluies d'hivernage et d'autre part par les eaux découlant de l'écoulement hypodermique des sables des massifs dunaires (KANE, 2007).

De nos jours les lacs et marigots de la région ont presque tous tari. On peut retrouver les vestiges d'un réseau hydrographique ancien au niveau des massifs dunaires.

On peut citer le marigot de Sangalkam, de Mayegui et de Malika qui se jetaient dans le lac Retba, le Sanegobidene et le Malingore qui se jettent dans le lac Mbaouane.

Les lacs forment un chapelet tout le long du littoral Nord. On peut citer :

- Le lac Tanma endoréique et temporaire situé à 45 km à l'Est-Nord-Est de Dakar ;

- Le lac Retba qui fonctionne comme une lagune avec une de salinité de 300g/l ce qui lui procure un intérét purement économique avec l'exploitation du sel ;

- Le lac Mbaouane qui est une dépression, qui se trouve entre les dunes rouges et jaunes. C'est un lac temporaire avec des phénomènes de capillarité causant une remontée du sel et l'abandon de terres cultivables.

On peut aussi citer d'autres lacs comme Mbeubeuss qui sert aujourd'hui de dépotoirs des ordures ménagères de Dakar, le lac Mboro, Youi, le lac Talounde prés de Diogo, le lac Khondio situé à 2 km de Mboro, le lac Ndialor qui se situe à 5 km de Diogo, Balounguère et Mbandekhère à Fass Boye et le lac Diek Ndiar prés de Mbetete.

Dans le littoral, l'état des eaux de surfaces est inquiétant. En effet presque tous les lacs et marigots qui servaient à l'alimentation en eau des communautés rurales se sont taris. La baisse du niveau de la nappe phréatique a aggravé la situation depuis la période de sécheresse des années 1970.

Une visite de terrain dans les dépressions inter dunaires qui se trouvent dans la communauté rurale de Darou khoudoss nous a révélé une exploitation intensive de l'eau de la nappe affleurante par les maraîchers. Ils utilisent des motopompes très puissantes qui peuvent tirer pendant des heures de l'eau pour l'arrosage sans aucun contrôle du niveau de la nappe. Le constat est qu'on a noté un abandon de certains céanes améliorés qui sont taris à cause du pompage excessif dans la dépression nommé Meri.

Photo 2: Céane tari dans la dépression de Méri pendant la saison des pluies 2008-2009(C .R.
Darou Khoudoss)

Si l'exploitation des eaux de la nappe affleurante est toujours possible dans la zone, c'est à cause du bon comportement des ressources hydriques souterraines. On note depuis quelques années la création de bassin de rétention dans cette zone. Ces cuvettes permettent d'avoir de l'eau de surface quelques mois après la saison des pluies.

II. LES EAUX SOUTERRAINES

Le ministère de l'hydraulique et du réseau hydrographique national à travers la DGPRE a mené une étude en 2009 des aquifères de Dakar et du littoral Nord pour le renforcement en eau potable de la ville de Dakar et ses environs. Cette étude nous a permis de mieux connaitre les aquifères de la zone du littoral.

Les eaux souterraines du littoral Nord sont localisées dans la formation des sables quaternaires et aussi dans la nappe maastrichtienne et la nappe paléocène.

1. LE SYSTEME HYDROGEOLOGIQUE DES SABLES QUATERNAIRES

C'est un réservoir unique qui repose sur un substratum marneux tertiaire. L'aquifère est constitué à l'Est (le long du littoral Nord) par des alluvions graveleuses et sables dunaires (formations continentales) alors qu'à l'Ouest il est constitué par des sables marins emprisonnés sous les coulées volcaniques issues du volcan des mamelles.

Cet aquifère peut se subdiviser latéralement en trois bassins hydrogéologiques : -la nappe captive à semi captive des sables infrabasaltiques de Dakar ;

- la nappe libre des sables quaternaires de Thiaroye ;

- la nappe libre des sables dunaires du littoral Nord.

A. LA NAPPE CAPTIVE DES SABLES INFRABASALTIQUES DE DAKAR

La géométrie : Cette nappe est contenue dans des sables (à l'Ouest) multicouches marins recouverte par une coulée volcanique basaltique. Elle est captive et elle est en contact avec l'océan sur ces trois flancs (Ouest, Nord et Sud-ouest).

Son toit est formé par les coulées volcaniques issues de l'ancien volcan des mamelles et recouvre la quasi totalité de la tête de la presqu'ile du cap vert. Cette couverture basaltique disparait progressivement vers l'Est en direction du col de la presqu'ile et la limite orientale du recouvrement correspond à une ligne NW passant par la patte d'oie. Au delà l'aquifère devient libre et se confond à celui dunaire de Thiaroye.

Le mur est constitué de marnes et d'argiles de l'Eocène. Il affecte la forme d'un plan incliné vers le Nord Quest, passant par une profondeur de 20 m au Sud (au pied du plateau de Dakar) à plus de 75 m dans la zone Yoff Camberene au Nord.

L'aquifère présente une épaisseur moyenne de 50 m (Gaye, 1983). Des cordons dunaires et la présence de bancs argileux d'épaisseur variant de 1 à 2 m séparent la nappe de 2 à 3 couches dans certains secteurs.

L'hydrodynamisme : les valeurs de transmissivité sont comprises entre 1,05 x 10-2 m2/ s et 9,4 x10-3m2/s. les valeurs de perméabilité suivent les variations de la nature des sables. La perméabilité moyenne est estimée à 1,2 x 10-4m/s. Le coefficient d'emmagasinement moyen est compris entre 10 et 15% (GAYE ,1980).

Fonctionnement hydraulique : la nappe infrabasaltique est actuellement exploitée par 8 forages dont :

- 5 situés au champ de captage des mamelles,

- 3 situés au champ de captage du point B (front de terre, point N, autoroute).

Les prélèvements étaient de l'ordre 18000 m3 entre 1960 et 1987. Ils ont été réduits à 17000 m3 entre 1989 et 1995 et ils sont passés à 12000 m3 depuis 2000 à cause de l'avancée du biseau salée du coté Nord. La figure suivante montre l'évolution des débits prélevés dans cette nappe de 1990 à 2007.

Figure 11: Evolution des débits moyens journaliers en m3/jour prélevés dans la nappe
infrabasaltique de 1990 à 2007.

Dans le secteur de Hann, il existe un dôme piézométrique qui correspond à une zone d'infiltration directe des eaux de pluie (GAYE, 1980). Malgré une infiltration directe des eaux de pluie et l'infiltration latérale, on observe un déficit de recharge effective de la nappe qui pourrait s'expliquer par :

- Une urbanisation galopante qui diminue l'infiltration et favorise le ruissellement ; - Une évaporation forte ;

- Un drainage accentué des eaux vers l'océan.

Dans le secteur de Fann, il y a une protection contre l'intrusion saline qui peut s'expliquer par le fait que les niveaux piézométriques sont plus élevés que celle de la mer. Mais vers l'Est, il existe de grands risques d'invasion saline au niveau des piézomètres Bad 1, Bad5 et Bad 6 (SARR, 2000) car les niveaux piézométriques sont inférieurs à celui du niveau de la mer.

B. LA NAPPE LIBRE DE THIAROYE

La géométrie : Cette nappe se localise entre Dakar et Kayar sur une superficie d'environ 300 km2. Elle est globalement libre. L'aquifère de Thiaroye est en contact avec l'océan atlantique à l'Est, dans toute sa partie Nord et au Sud. Il est limité par les bas plateaux marno-calcaires de Mbao, Rufisque et Bargny et en partie par l'océan.

Dans la zone des Niayes le toit de la nappe se trouve à moins de 2 m sous le sol. Cette nappe s'épuise par évaporation dans la zone (HEBRARD ,1966 ; MARTIN, 1970 in D.G.P.R.E, 2009). Sa profondeur est maximale dans la zone de Diender à l'Est et au niveau de Cambéréne (12 à 16m). Dans le bassin de Thiaroye, la nappe a une profondeur maximale de 6 m et 3 m au niveau de Thiaroye sur mer.

Le mur est essentiellement formé des marnes de l'Eocène accidentés. La morphologie du substratum est inclinée vers le Nord partant + 10 m à Mbao à la cote -- 90 m au niveau de la patte d'oie et dans la zone de Kayar à l'Est. Sa surface présente des dépressions qui sont comblées par les dépôts de sables aquifères. La cuvette de Thiaroye possède une épaisseur de plus de 50 m. Au Sud du lac Mbeubeuss, l'épaisseur des sables varient entre 20 et 40 m alors qu'elle peut atteindre 50 m à Sangalkam et 60 m au lac Retba.

L'hydrodynamisme : cette nappe présente des paramètres hydrodynamiques très variables du fait de la différence de porosité entre les cordons dunaires et à la présence des bancs argileux d'épaisseur variant de 1 à 2 m qui séparent la nappe en deux ou trois couches dans certains secteurs. Les études du Projet Eau à Long Terme de la D.G.P.R.E, 2009 ont montré que les données de perméabilité dans la zone de Thiaroye sont inférieur 1 x 10-4m/s et les plus fortes

valeurs sont localisées dans la zone du lac Retba. Sur une grande partie de l'aquifère, les valeurs sont comprises entre 1 et 5 x 10-4m/s.

Les valeurs de transmissivité varient entre 1 et 10 x 10-3m2/s avec les plus fortes valeurs dans la zone du lac Retba, Mbaouane. Dans le Sud de l'aquifère les valeurs sont comprises entre 1 et 3 x 10-3m2/s.

Fonctionnement hydraulique : L'exploitation de cette nappe contribue à environ 2% pour l'alimentation en eau potable de Dakar. Il est produit essentiellement à travers les centres de captages de Thiaroye avec les forages de Thiaroye F1, F15, F17 bis, F18, F19 bis, F21 bis et F 22.

Du fait de la vulnérabilité du système aquifère de Thiaroye avec sa contamination par les nitrates, les volumes prélevés ont chuté passant de 17000 m3/jour entre 1960 et 1977 réduits à 10000 m3/ jour entre 1978 et 1988 pour arriver à 5000 m3/ jour en 2007.

Figure 12: Evolution des débits moyens journaliers en m3/jour prélevés dans la nappe de
Thiaroye de 1990 à 2007.

La valeur de recharge fixée à 85 mm / an (BRGM-Géohydraulique ,1986) sur une période de 30 ans dans la zone de Thiaroye est proche de la valeur obtenue par CISSE ,2001 après calibration et est de 73 mm/an. Sur le reste de l'aquifère et selon les secteurs considérés, le taux est très variable et on obtient 55 mm/ an dans le Sud-est du système, 36 mm/an dans le secteur Ouest de Thiaroye et 0 à 12 m /an sur le reste de l'aquifère.

L'évolution de la minéralisation des eaux qui est effectuée à partir des données de la campagne de mesure de la D.G.P.R.E, 2009 montre :

- Une minéralisation qui reste importante à Mbao, mais diminue en revanche dans la zone de Hann;

- Une augmentation de la minéralisation dans la zone de Thiaroye et Pikine - Dagoudane qui atteint 500 mg / litre environ ;

- Une forte évolution entre Déni Niayes et Beer Thialane et dans la zone de Keur Massar où la minéralisation atteint 1000 mg / litre ;

- Mais l'invasion de cette minéralisation dans la zone de Thiaroye n'est pas liée à une

invasion saline mais plutôt par une pollution due aux fortes teneurs en nitrates.

C. LA NAPPE DU LITTORAL NORD

Cet aquifère est l'un des plus riches en eau souterraine parmi tous les aquifères qui composent le bassin sédimentaire sénégalais. Ces principaux aquifères captés sont : les sables quaternaires et les calcaires lutétiens.

La géométrie : les sables quaternaires ont un toit constitué par des sables, sables argileux, sables très argileux et argiles sableuses d'origine essentiellement éoliens. Le toit des calcaires lutétiens est composé par des formations calcaires recouvertes par des formations argilosableuses beaucoup moins perméables et attribuées au continental terminal. Son mur est un substratum constitué par les marnes éocènes (éocène inférieur, lutétien inférieur, lutétien moyen), tandis que celui des sables quaternaires est essentiellement constitué de formations marneuses et marno-calcaires de l'éocène.

L'épaisseur des calcaires lutétiens est très variable pour la majeure partie de la zone d'extension et elle est en moyenne de l'ordre de 25 à 35 m avec un maximum à Ndiock SALL situé au Nord de Louga. Mais sur l'axe routier Tivaouane --Louga, elle est de 5 à 10 m. pour les sables quaternaires l'aquifères sableux couvre une superficie d'environ 2300 km2. L'épaisseur est aussi très variable et est maximale à Mbéguéne (161m).

L'hydrodynamisme : Dans l'aquifère des sables quaternaires la perméabilité est comprise entre 2, 8 x 10-5 et 8,5 x 10-4 m/s. les valeurs maximales sont situées sur les zones axiales de la fosse du substratum marneux. Dans les calcaires lutétiens l'hydrodynamisme est très variable et est dü à l'hétérogénéité dans la karstification de cette formation. Les valeurs de perméabilité varient entre 7,4 x 10-3 et 2,5 x 10-6 m/s. tandis que celles de transmissivité

varient entre 2,9 x 10-1 et 2,0 x 10-5 m2/s. La transmissivité dans les sables quaternaires est de 1 à 3,5 x 10-5 m2/s dans la zone axiale de la fosse est de 1,3 x 10-3 à 9,7 x 10-4 m2/s tout autour.

Fonctionnement hydraulique : le centre de captage de Kelle/Kébémer et les forages du littoral Nord sont exploités pour l'approvisionnement en eau de la ville de Dakar.

La production au niveau du champ de Beer Thialane a été arrêtée en 1997. Depuis 2007 la SONES exploite 19 forages au niveau de la nappe du littoral Nord. La figure suivante montre l'évolution des débits prélevés dans trois stations de captage du littoral Nord (Kelle, Kébémer et Nem Cissé / Guéoul F1) de 1990 à 2007.

Figure 13 : Evolution des débits moyens annuels en m3/jour prélevés dans la nappe du
Littoral Nord de 1990 à 2007

Cependant, cette nappe est aussi exploitée par les forages ruraux de la DEM, des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) et les forages villageois.

L'alimentation du système hydraulique du littoral Nord se fait se fait essentiellement par infiltration et cette recharge n'arrive que pendant les années excédentaires. Elle est protégée par l'invasion jusqu'à la latitude de Louga, grace au bombement très accusé dans la partie Ouest. Ainsi le niveau piézométrique est supérieur à celui de la mer. Elle semble très vulnérable à la progression d'eau salée en provenance du delta du fleuve Sénégal dans la partie Nord.

D. L'HYDROCHIMIE DU SYSTEME HYDROGEOLOGIQUE DES SABLES QUATERNAIRES

Les températures mesurées dans ce système (D.G.P.R.E, 2009) varient entre 27,8 et 33,2° C avec une moyenne de 29,2°C. Mais on note une élévation de cette température dans les ouvrages proches des zones de captages. Ceci peut être lié à un écoulement ascendant des eaux d'une grande profondeur par le pompage. Après la saison des pluies les températures baissent à cause de l'infiltration des eaux de pluie.

Les valeurs de pH sont plus élevées au niveau des ouvrages situés sur le littoral Nord. Les valeurs de pH sont comprises entre 5,5 et 8,1 avec une moyenne de 7,2.

La conductivité électrique montre que les eaux de la nappe sont relativement minéralisées. Dans la nappe de Thiaroye les eaux sont peu minéralisées dans leur ensemble. Les plus forts taux de minéralisation, supérieure à 1500 uS/ cm se retrouvent à coté des forages d'exploitation de la nappe. Tout comme les températures baissent après la saison des pluies, la minéralisation aussi baisse à cause de la dilution par la recharge.

L'évolution des teneurs en nitrates a montré que c'est la nappe de Thiaroye qui est plus atteinte avec des teneurs de 300mg/l dans la zone de Guédiawaye, Thiaroye et Pikine. Cette contamination dans cette zone est essentiellement liée à la présence humaine avec le dépôt des matières fécales sur le sol du à un mauvais assainissement.

Dans la nappe infrabasaltique, les eaux présentent des teneurs en nitrates très élevées qui évoluent d'un minimum de 6 mg/l du Sud Ouest à un maximum de 140 mg/l environ du centre de captage de la belle. On note une forte concentration dans la zone du camp pénal, front de terre, point N bis Autoroute (Babou Sarr). Ces teneurs élevées pourraient être liées à une pollution anthropique (infiltration des eaux usées, fuites dans les fosses sceptiques etc.).

Dans la zone de la nappe du Littoral Nord à part la localité de Nganiakh Dieng qui a une teneur de 654 mg/l, les teneurs en nitrates dans la zone sont faibles.

2. LA NAPPE MAASTRICHTIENNE ET LA NAPPE DU PALEOCENE

A. LA NAPPE MAASTRICHTIENNE

Cette nappe couvre les 4/5 du territoire sénégalais. Elle est libre au niveau du Horst de Ndiass mais devient captive vers l'Est où elle est recouverte par les séries marnocalcaires et argileuses. Son épaisseur est très variable. Les valeurs de transmissivité obtenues au niveau de

Horst de Ndiass sont généralement comprises entre 1 x 10-4m2 /s et 4 x10-3 m2 /s. Mais dans le secteur de pout Sud, on trouve une transmissivité plus élevée de l'ordre de 5,7 x 10-2m2/s. La perméabilité est peu variable. Elle varie entre 1 x 10-5m/s et 1 x10-6 m/s (Faye ,1983). Les coefficients d'emmagasinement sont de l'ordre de 1 x 10-4 en moyenne dans l'ensemble du Horst. Le Maastrichtien a pour zone de recharge le Horst de Ndiass. Ce qui a été prouvé par les études hydrogéologiques complémentaires des aquifères de Dakar et du littoral Nord. La recharge peut être estimée à 36 mm/an soit 20 millions de m3 /an (minimum) pendant les périodes pluviométriques favorables et décroit à environ 24 mm/an pendant les périodes de faibles pluviométries.

La nappe maastrichtienne est soumise à un risque de salinisation irrémédiable à cause de l'existence d'un niveau piézométrique très bas en bordure de mer, mais aussi à cause de la recharge qui représente la moitié des prélèvements effectués sur la nappe. (D.G.P.R.E ,2009)

B. LA NAPPE DU PALEOCENE

La nappe du paléocène se localise à l'est du Horst de Ndiass, à l'Ouest de Tanma et dans les régions de Thiès et Fatick avec une potentialité de 68000m3/jour. Cette nappe est épaisse d'une centaine de mètres. Elle se compose de calcaires karstiques très perméables et de marnes. Son réservoir est très productif dans le compartiment de Pout et de Sébikotane avec des débits d'exploitations pouvant atteindre 200 à 400m3/heure dans la zone de Sébikotane. Sa transmissivité est variable et est de 10-3m2/s à 10 m2/s selon le degré de karstification. Elle est comprise entre 7,8 x 10-3 m2/s à 3,1 x 10-2m2/s dans le compartiment de Sébikotane.

L'exploitation de la nappe au niveau du horst de Ndiass se fait essentiellement dans les compartiments de pout et Sébikotane. La nappe du paléocène est alimentée dans le secteur de Sébikotane par les eaux de la nappe maastrichtienne profonde. Une augmentation de la salinité est remarquée dans les secteurs de pout et Sébikotane provocant l'abandon du forage F4 dans le compartiment de Sébikotane.

L'hydrochimie du système aquifère du horst de Ndiass montre que les températures mesurées varient entre 30,1 et 34,5 °C. Mais celles-ci baissent après la saison des pluies et peut s'expliquer par une infiltration des eaux de pluies.

Les valeurs de pH mesurées dans la nappe maastrichtienne varient de 5,4 et 7,8. Dans la nappe calcaire paléocène le pH des eaux varie entre 6,56 et 8,95 dans le compartiment de

Sébikotane. La mesure de conductivité électrique montre une forte minéralisation aux environs du lac Tanma au Sud Quest dans le secteur de Doukoura (2120uS/cm et au Sud est dans le secteur de Ngarine (7570uS/cm).

3. EVOLUTION SAISONNIERE ET TEMPORELLE DES NIVEAUX PIEZOMETRIQUES

L'étude de l'évolution de la piézométrie reste importante dans la mesure où elle nous permettra de voir les réactions des nappes après la saison pluvieuse. Elle nous permettra aussi de voir l'évolution de la piézométrie au fil des années. Les données des piézomètres étant trop lacunaires nous avons préféré reprendre l'analyse faite par CISSE, 2001 et par la D.G.P.R.E, 2009.

> EVOLUTION SAISONNIERE

Le changement de niveau de la nappe à l'échelle saisonnière est remarqué au niveau des nappes se trouvant dans notre zone d'étude. Ce changement peut être dü à l'influence de l'exploitation sur certains points, à des zones favorables à l'infiltration des eaux de pluies mais aussi à la pluviométrie qui est très irrégulière et très variable. L'étude des aquifères de Dakar et du littoral Nord pour le renforcement en eau potable de la ville de Dakar et environ faites par la D.G.P.R.E (2009) a montre que :

Dans la nappe captive des sables infrabasaltiques de Dakar un relèvement de - 0.30 à 3.36 m des niveaux piézométriques a été noté dans les ouvrages de contrôle entre mai et décembre 2008 après le calcul des écarts à partir des niveaux piézométriques.

Dans la nappe libre des sables de Thiaroye, on note ici un relèvement de -1.73 à 3.70 m tandis que les écarts calculés à partir des niveaux piézométriques dans la nappe du littoral Nord sont relativement faibles. Dans l'aquifère du maastrichtien c'est le piézomètre de YENNE 6 qui montre une nette fluctuation de sa pluviométrie quant à la nappe des calcaires paléocènes un relèvement de 0.21 à 2.04 m est noté entre mai 2005 et novembre 2005 malgré une forte utilisation de la nappe.

L'évolution saisonnière de la pluviométrie dans la zone du littoral montre une remontée des nappes après la saison des pluies ce qui traduit une alimentation directe des nappes due aux fortes précipitations pendant ces dernières années. (cf. annexe 2)

> EVOLUTION TEMPORELLE

L'évolution temporelle de la piézométrie montre une succession de hausse et d'abaissement du niveau de toutes les nappes du Littoral Nord. L'augmentation ou la baisse du niveau de la nappe est fonction du rythme d'exploitation de la nappe et /ou de la succession d'années excédentaires ou déficitaires en pluie. Dans la nappe captive des sables infrabasaltiques de Dakar on a assisté à une remontée générale de la nappe depuis 1993 qui est due à la fois à l'augmentation de la pluviométrie et à la baisse des prélèvements d'environ 1000 m3 / jour (D.G.P.R.E ,2008).

CISSE (2001) a étudié l'évolution temporelle de la piézométrie par rapport à la pluviométrie dans la nappe de Thiaroye à travers les piézomètres P2.1 et PS.10. Ces piézomètres sont situés respectivement dans les secteurs Sud-Ouest et Nord-Est. L'analyse a montré une baisse du niveau de la nappe de 1975 à 1984, une remontée à partir de 1985 jusqu'en 1989, une baisse à la fin de l'hivernage 1989 jusqu'en 1992 et depuis le niveau s'est stabilisé. Donc dans la nappe de Thiaroye on peut dire que les variations piézométriques reflètent exactement celles de la pluviométrie.

Dans la nappe du littoral Nord, l'évolution de la piézométrie a montré une baisse générale de la nappe. Cette baisse généralisée est liée à la pression démographique importante doublée du déficit de la pluviométrie dans cette partie des Niayes et d'importants prélèvements dans les sites de captages.

Dans l'aquifère du Maastrichtien aussi l'évolution de la piézométrie traduit une baisse générale. Mais cette baisse est variable selon les secteurs considérés. Elle est aussi en partie liée à l'augmentation progressive des débits entre 1984 et 1992 (D.G.P.R.E, 2008).

La baisse de la nappe se fait ressentir aussi dans l'aquifère du paléocène malgré une baisse des prélèvements de 7000m3 / jour dans le compartiment de Sébikotane. Dans le compartiment de Pout on a noté qu'au Nord il y a une baisse généralisée de la nappe de 1965 à 1997. Cette baisse est comprise à partir de 1987 entre 0.64 et 0.94m/an tandis qu'au Sud du compartiment l'évolution temporelle de la piézométrie montre une légère remontée de la nappe depuis 1991. L'étude de ces aquifères nous a permis de mieux connaitre les nappes de notre zone d'étude. Si certaines d'entre elles sont sous exploitées du fait d'une forte contamination rendant impropre la consommation de l'eau, d'autres sont surexploitées abaissant le niveau piézométrique en corrélation avec la diminution de la pluviométrie.

CHAPITRE II : USAGES ET USAGERS DE L'EAU

Dans le second chapitre nous allons d'abord recenser les usages que l'on fait de la ressource dans la zone, ensuite on identifiera les principaux usagers qui bénéficient de la ressource et enfin on verra l'interrelation entre usages et usagers.

I. USAGES DE L'EAU DANS LES NIAYES

Dans notre zone d'étude, l'eau qui est utilisée provient dans la plupart des cas des eaux souterraines, mais aussi des eaux de pluies. Plusieurs usages de cette eau ont été identifiés : usages domestiques, usages agricoles, usages industriels et usages de la pêche.

1. USAGE DOMESTIQUE

Dans la zone des Niayes l'usage dit domestique est identifié et se résume à l'alimentation en eau potable de la population. L'eau est utilisée pour la boisson, pour la cuisine, le linge, la vaisselle mais aussi la toilette qui est une source de pollution des nappes. C'est l'un des usages de l'eau les plus importants pour l'homme car son utilisation est faite par toute la population. Get usage nécessite une eau de qualité et même de très bonne qualité quand il s'agit de l'eau de boisson. Le taux d'accès à l'eau potable et par puits modernes en milieu rural est estimé en fin décembre 2008 à 75,5%. Dans les communautés rurales de la zone des Niayes le taux d'accès à l'eau est estimé en moyenne à 65% (PEPAM, 2008).

Tableau 6 : Taux d'accès global à l'eau, par adduction d'eau potable et par puits modernes dans les
communautés rurales des Niayes

Communautés rurales

Taux d'accès global à l'eau en %

Taux d'accès par

adduction d'eau
potable en %

Taux d'accès par

puits modernes en %

Sangalkam

84

84

0

Diender guedj

79

79

0

Darou khoudoss

63

30

0

Taiba ndiaye

86

67

19

Notto gouye diama

83

55

28

Léona

43

43

0

Kab Gaye

37

9

28

Thieppe

30

10

19

Diokoul Diawrigne

64

33

30

Gandon

81

71

10

L'accès à l'eau potable et à des services d'assainissement est l'un des principaux facteurs pour le développement économique et social ainsi que pour la réduction de la pauvreté, notamment l'atteinte des OMD dans les pays de l'UEMOA. La carte suivante montre que sur les dix communautés rurales de la zone, quatre ont un taux d'accès global à l'eau global de plus de 80% (Gandon, Taïba Ndiaye, Notto Gouye Diama et Sangalkam). Diokoul Diawrigne, Darou Khoudoss et Notto Gouye Diama ont un taux d'accès entre 60 et 80% et Léona, Thieppe et Kab Gaye ont un taux d'accès à l'eau de moins 60%.

Figure 14 : Carte du taux d'accès global à l'eau dans les communautés rurales des Niayes

L'OMS avait recommandé pour l'an 2000 un taux de desserte de 35 litres /jour/habitant. Si on se base sur ce taux on peut voir donc que les besoins journaliers de la population de la zone des Niayes en eau peuvent relativement atteindre 28 473 900 litres par jour.

2. LES USAGES AGRICOLES

Les plantes ont besoin d'eau pour se développer. Les usages agricoles de l'eau représentent 70% de la consommation en eau sur la planète et peuvent atteindre 90% dans les zones arides.

L'horticulture reste le premier et le plus important usage agricole. Elle est constituée du maraichage, de l'arboriculture et de la floriculture. La plupart des forages installés dans cette zone servent à ce type de culture. L'usage de l'eau pour l'horticulture reste important.

En 2000, le prélèvement sur les ressources en eau du Sénégal s'élevait à 1591 millions de m3 dont 1435 millions pour l'agriculture (93%), 98 millions pour les collectivités (4%), et 58 millions pour l'industrie (3%) (FAO, 2005). La visite à la direction de l'hydraulique ne nous a pas permis d'avoir les prélèvements en eau par l'agriculture dans la zone des Niayes.

L'arboriculture fruitière est très développée. La zone des Niayes produit 19 500 tonnes de fruits, soit près de 11 % de la production totale. Cette région est la deuxième productrice de fruits derrière la Casamance. La culture de mangues domine méme si les cultures d`agrumes et d'acajous commencent à avoir une certaine ampleur. La floriculture est notée dans la zone surtout dans la région de Dakar. La production fruitière est une importante source de revenus pour les producteurs. Son expansion est de nos jours favorisée par une crise de la production céréalière qui demande la recherche de ressources alimentaires alternatives. (CRDI, 2001). Le tableau suivant nous montre l'évolution des cultures maraîchères dans les régions de Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis de 2004 à 2008.

Tableau 7: Évolution de la production en tonnes des cultures maraîchères dans les régions de
Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis de 2004 à 2008.

PRODUCTIONS

2004

2005

2006

2007

2008

TOTAL

TOMATE

55450

52409

55736

53700

40840

258135

POMME DE TERRE

7282

2323

2008

5000

2825

19438

HARICOT VERT

4500

8711

7849

10000

10000

41060

GOMBO

4248

6667

6891

6890

4400

29096

PIMENT

3318

2216

2182

2170

1970

11856

AUBERGINE

2552

5396

5773

5800

5455

24976

OIGNON

34875

71537

76846

136000

78600

397858

NAVET

9972

-

-

-

-

9972

CHOU POMME

15375

-

25972

37610

40130

119087

JAXATOU

9477

6537

7127

7160

6610

36911

MANIOC

63000

-

-

-

-

63000

CAROTTE

5859

7945

7219

7180

5700

33903

PATATE DOUCE

26485

30875

37500

38000

40000

172860

AUTRES

14523

6745

8590

11570

18290

59718

Source : Direction de l'horticulture

Pour ces cinq ans de productions l'oignon domine toutes les autres cultures (397 858 tonnes). Elle est suivie de la tomate (258 135 tonnes) qui a accusé une nette régression en 2008 et de la patate douce (172 860 tonnes). La production de légumes est en général bonne dans

la zone et presque tous les légumes utilisés par les citadins y sont cultivés : pomme de terre ,haricot vert, gombo, piment, aubergine, navet, chou, jaxatou, manioc, carotte et patate douce.

Mais l'exigence en eau des cultures maraichères est variable. L'institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II au Maroc a fait une classification des cultures maraichères selon leurs exigences en eau.

Tableau 8 : Classification des cultures maraîchères selon leurs exigences en eau

Cultures peu exigeantes
(200-300 mm eau/cycle)

Cultures à exigence

moyenne

(320-480 mm eau/cycle)

Cultures très exigeantes (500-700 mm eau/cycle)

Haricot vert, betterave rouge, navet, carotte, concombre, laitue, melon, oignon, persil, petit pois, courgette, pastèque

Choux, poireau, pomme de terre, courge, aubergine, piment, tomate

Asperge, artichaut, bananier

Dans cette classification on a noté que quatre de nos cultures (Haricot vert, oignon, navet, carotte sont des cultures peu exigeantes en eau avec un besoin de 200 à 300 mm d'eau par cycle. le chou, la pomme de terre, aubergine, le piment et la tomate ont une exigence moyenne de 320 à 480 mm d'eau par cycle. Ces besoins jouent sur la consommation eau de ces cultures surtout dans la zone des Niayes ou les maraîchers utilisent l'eau de la nappe phréatique. Parmi ces cultures maraîchères certains ont un cycle biologique plus ou moins long allant d'un an à deux ans ou méme pérennes. Par exemple Le haricot vert et l'aubergine sont des plantes annuelles, le chou et la carotte des plantes bisannuelles et la pomme de terre et la patate douce sont pérennes. La durée du cycle végétatif aussi joue sur la consommation des plantes.

Tableau 9: Classification des cultures maraîchères selon leur cycle biologique

Plantes annuelles

Plantes bisannuelles

Plantes pérennes

Laitue, fève, tomate, piment, courgette, haricot, maïs doux, concombre,

aubergine, melon, pastèque, persil, petit pois,

Ces plantes nécessitent la vernalisation pour la production des graines: exposition à 4-6 °C pendant 1-2 mois; plus le froid est dur, moins longue est la période de vernalisation:

Pomme de terre, patate douce, menthe, artichaut, cardon, asperge, bananier

 

Choux, betterave rouge, carotte, céleri, bette, fenouil, poireau, oignon, ail, radis, navet

 

Source Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

La culture pluviale est le deuxième usage agricole. Elle est l'apanage de certaines communautés comme les sérères et les wolofs. Le système de production agricole est marqué par des cultures répétées, ce qui contribue à appauvrir considérablement les sols et à développer des parasites. Ce type de culture concerne les espèces céréalières comme le maïs le mil et le sorgho. Avec la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance (GOANA) le Niébé et le manioc commencent à être cultivé. L'objectif de la GOANA est de produire 3 000 000 de tonnes de manioc sur tout le territoire national (ministère de l'agriculture, 2009). Les potentialités de notre zone d'étude peuvent permettre l'atteinte de ces objectifs. La filière arachidière qui était très présente au niveau des dunes rouges est aujourd'hui presque abandonnée à cause de la rareté des pluies. Le nombre de jours de pluies ne permet pas à ces cultures d'arriver à maturité (NDIAYE, 2009).

L'élevage est aussi présent dans la zone. Il est en majorité extensif et traditionnel dans la plupart des collectivités locales. Il existe des fermes bovines mais aussi l'aviculture connait un essor extraordinaire. Les statistiques de l'élevage nous ont été fournies par la direction de l'élevage mais les données disponibles sont à l'échelle du département. Pour avoir le cheptel qui intéresse notre zone, nous avons choisi les départements de Guédiawaye-Pikine et Rufisque pour la région de Dakar, Thiès et Tivaouane pour la région de Thiès, Louga et Kébémer pour la région de Louga et Saint-Louis pour la même région. Le tableau suivant montre le cheptel pour chaque espèce dans chaque département de notre zone.

Tableau 10: Statistique du cheptel des départements de la zone des Niayes

Départements

Bovins

Ovins

Caprins

Porcins

Equins

Asins

Camelins

Volaille Familiale

Pikine Guédiawaye

2200

50270

12000

140

1520

110

-

-

Rufisque

18370

58240

35630

1100

3640

870

-

1941000

Thiès

48150

66150

56400

9400

16860

13300

-

1481200

Tivavouane

39250

55440

47040

1770

21200

15300

-

1157400

Louga

128850

207160

184800

-

33270

6830

2860

763600

Kebemer

50500

308140

280850

-

17630

3830

150

604000

Saint-Louis

12070

11600

22880

-

300

3630

430

238760

TOTAL

297190

701560

639600

12410

94420

43870

3440

1606360

TOTAL PAYS

3210210

5251220

4476960

326780

523650

441660

4696

21888690

%

9,25

13,3

14,2

3,7

18

10

73,2

7,33

Source : Direction de L'élevage

En 2008 la zone des Niayes héberge 9,25% du cheptel national bovin soit 297 190 têtes. Les ovins représentent 13% du cheptel national ovins tandis que les caprins atteignent 14,2%. Les porcins ne sont pas très nombreux par rapport aux autres cheptels et sont de l'ordre de 3,7% ; les équins et les asins représentent respectivement 18% et 10%. Notre zone renferme beaucoup plus de camelins car regroupant à elle seul 73,2% du cheptel national. La volaille familiale est estimée à 1 606 360 et représente 7,33% de la totalité.

Donc ce cheptel peut consommer beaucoup d'eau vu leur nombre. La direction de l'hydraulique a estimée la consommation en eau des bétes à 40 litres par jour pour les grands ruminants (bovins, équins, asins, camelins) et à 5 litres par jour pour les petits ruminants (ovins, caprins, porcins).Les tableaux suivants nous montrent d'une façon plus ou moins synthétique la consommation en eau, en litre et en m3 par jour et par an de chaque espèce.

Tableau 11 : Consommation en eau des grands ruminants des départements de la zone des
Niayes

GRAND RUMINANT

BOVINS

EQUINS

ASINS

CAMELINS

TOTAL

 

NBRES DE BETES

297 190

94 420

43 870

 

3 440

 

438

920

Consommation par jr/l

11887600

3776800

1754800

 

137600

 

17 556

800

Consommation par an/l

4338974000

1378532000

640502000

50

224 000

64

082 32

000

Consommation par en

m3

4 338 974

1 378 532

640 502

 

50 224

 

6 408

232

Ainsi on voit que les bovins consomment environ 4 338 974 m3 d'eau par an d'eau plus que la consommation des équins, asins et camelins réunie. La consommation de l'eau par les grands ruminants est importante et s'élève à 6 408 232 m3 d'eau par an d'eau.

Tableau 12 : Consommation en eau des petits ruminants des départements de la zone
des Niayes

PETITS RUMINANTS

OVINS

CAPRINS

PORCINS

TOTAL

NBRES DE BETES

701560

639600

12410

1353570

Consommation par jr/l

3507800

3198000

62050

6767850

Consommation par an/l

1280347000

1167270000

22648250

2470265250

Consommation par an en m3

1 280 347

1 167 270

22 648

2 470 265

La consommation en eau des petits ruminants est dominée par les ovins vu leur nombre. Cette consommation est estimée à 1 280 347 m3 d'eau par an. La consommation des porcins est très faible (22 648 m3 d'eau par an d'eau) mais cela peut s'expliquer par le fait que leur nombre est très minime dans cette zone. La consommation en eau totale des petits

ruminants est estimée à 2 470 265 m3 d'eau par an d'eau, ce qui n'est pas du tout négligeable.

3. LES USAGES INDUSTRIELS

Les industries ont besoin d'eau pour fabriquer leurs produits, laver les cuves de stockage, les chaines de fabrication, les sols des usines ou des entrepôts et pour refroidir les installations. Notre zone renferme des industries comme les ICS, les phosphates de Taïba et les usines installés dans la zone franche de Dakar (usine agro alimentaire) qui utilisent beaucoup d'eau et peuvent méme être source de pollution. L'eau rejetée par les industries chimiques dans la mer ou aux environs peut polluer la zone et détériorer l'écosystème.

4. LES USAGES DE LA PECHE

Le littoral Nord est une zone maritime caractérisée par la présence d'importantes ressources halieutiques. La pêche artisanale ou côtière est la plus diversifiée et occupe de nombreuses personnes. Elle concerne des bateaux de petite taille (6 à 25mètres) et de nombreuses techniques, pour une marée durant quelques heures à plusieurs jours, avec 2 à 15 hommes d'équipage par bateau. La pêche industrielle ou hauturière fournit un plus grand nombre de captures en poisson et autres ressources halieutiques. Elle se déroule surtout sur des chalutiers de 30 à 50 mètres pour des marées de 10 à 15 jours. Le poisson est très souvent conditionné à bord. On compte 10 à 25 hommes par bateau. La grande pêche se déroule en haute-mer pour des campagnes pouvant durer plusieurs mois, sur des bateaux atteignant 110 mètres de long, avec un équipage comptant jusqu'à 60 hommes dans le cas des navires-usines transformant le poisson à bord.

Tableau 13: Tableau synoptique de la pêche artisanale pour les 4 régions des Niayes en 2007

Régions

Pirogues moteurs

Autres pirogues

Nbres de

pêcheurs estimés

Mise à

terre en

tonnes

Mise à

terre (vce

en milliers

de f CFA)

Consommation produits frais
QT(t)

Mareyage produits

frais QT(t)

Produits transformés QT (t)

Dakar

2247

109

16450

33378

18548022

13299

15792

1712

Thiès

2439

107

13634

246221

52416173

36918

129807

29499

Saint-Louis

346

 

3777

47582

8704142

5238

29131

4338

Louga

115

 

429

2431

1629612

473

1077

299

TOTAL

5147

216

34290

329612

81297949

55928

175807

35848

Source : Direction De La Pêche Maritime

Le secteur de la pêche au Sénégal contribue pour 2,5% au PIB national et pour 3,34% du PIB du secteur primaire en 1990 (CSE, 2005). La pêche artisanale domine la pêche industrielle. Le nombre de pirogues a atteint 5147 pirogues en 2007. La quantité totale de

poissons mise à terre pour les 4 régions est de 329 612 tonnes mais on note que la plus grande part revient à Thiès (246 221) car la zone de Mbour y est incluse. La valeur commerciale est estimée à 81 297 949 de F CFA ce qui reste importante et participe au développement de la zone. Sur les 329 612 tonnes de poissons mise a terre, 53% sont passés entre les mains des mareyeurs (175 807 tonnes) et 10,8% sont transformés (35 848 tonnes). Le pourcentage des produits transformés de la pêche artisanale (10,8%) est faible par rapport à la moyenne nationale qui est de 30 à 40% pour les débarquements. Cette transformation est une activité essentiellement féminine (CSE, 2005).

Mais on note une crise aigue marquée par la baisse de la production qui va toucher toutes les activités connexes. On note des pratiques néfastes qui ont contribué à la diminution rapide de la ressource. Notre cadre d'étude étant le littoral Nord, l'usage de la péche y est présent dans plusieurs zones. Plusieurs sites ont été répertoriés par la direction des pêches maritimes dans le cadre de leur programme d'aménagement des sites de débarquements de la péche artisanale sur la grande côte du Sénégal. Il s'agit du site du site de Yoff et de Hann à Dakar, du site de Kayar, de Fass Boye et à Saint-Louis où on a deux sites le site de Guet Ndar et de Goxoum Bathe.

Figure 15: Carte des quais de pêche du littoral Nord

II. LES USAGERS DE L'EAU

Les usagers de l'eau sont nombreux dans le littoral, allant de la population locale aux pêcheurs migrants ou saisonniers en passant par les agriculteurs, les éleveurs et les industriels. Ces usagers sont pour une grande part à l'origine des problèmes qualitatifs et quantitatifs que connaît la ressource.

1. LA POPULATION LOCALE

Cette catégorie d'usagers concerne la population totale de la zone pour l'usage domestique. En effet c'est toute la population qui a besoin d'eau pour la boisson ,faire le linge ou la cuisine, etc. Ces usagers obtiennent de l'eau potable à travers les branchements de la SDE provenant du lac de Guiers et des forages mais aussi des puits villageois qui sont une source d'eau non protégée. Le tableau suivant montre les sources d'approvisionnement en eau des populations des 4 régions où se trouve la zone des Niayes.

Tableau 14 : Pourcentage d'approvisionnement en potable ou non protégée dans les 4 régions
des Niayes.

Régions

Source d'eau potable en %

Source d'eau non protégée en %

Dakar

93.4

6.6

Thiès

65.5

34.5

Louga

57.4

42.6

Saint-Louis

64.7

35.3

Source : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (Dsrp) et Dps in Cse, 2005.)

En effet à part Dakar la capitale, toutes les autres régions ont plus de 30% de leur population qui utilise des sources d'eau non protégée (Thiès 34.5%, Louga 42.6 % et Saint-Louis 35.3%.

La région de Dakar à plus de 90% de sa population utilise une source d'eau potable. Ce qui montre une large différence entre la capitale et les autres régions des Niayes. L'utilisation des sources d'eau non protégée est un risque pour la population des Niayes car on note une pollution de certaines parties de la zone ce qui peut poser un problème de santé publique.

Les populations n'ayant pas de branchements dans leur maison à travers la SDE par l'importante conduite du lac de Guiers ou par les forages ruraux souffrent toujours de la corvée de l'eau. En effet, dans certaines zones les puits dépassent 20 m et représentent un réel problème pour les femmes chargées de l'approvisionnement en eau des ménages. Ces femmes

jouent un rôle important en matière d'approvisionnement et de préservation de l'eau mais leur influence reste minime dans sa gestion. Pour remédier à cela, elles occupent la troisième place dans les quatre principes de Dublin pour la GIRE.

2. LES AGRICULTEURS

Dans ce groupe d'usagers se retrouvent les maraichers les arboriculteurs et les floriculteurs. Légumes, fruits et fleurs sont les principales spéculations de la zone. Les maraichers utilisent beaucoup d'eau pour l'irrigation de leurs cultures de contre saisons. L'eau utilisée provient des branchements de la SDE, des forages collectifs mais aussi des forages privés. L'agriculture irriguée consomme la majeure partie de l'eau disponible grace à des forages profonds dans la nappe. Il a été estimé au Sénégal qu'en 2002 les prélèvements d'eau pour l'irrigation étaient de 2065 x 106m3 /an (ENQUETE AQUASTAT, 2005) le principal système de production est le système péri urbain de production familiale (90% des 3000 exploitants horticoles avec moins d'un hectare de surface.

« Les maraichers du dimanche » sont nombreux dans la zone surtout dans la zone périurbaine. Ce sont des allochtones qui disposent de moyens pour avoir des forages et irriguer de vastes surfaces. La plupart du temps ils ne respectent pas le quota qui est défini par le code de l'eau et dépassent les limites de pompages. Ceci fausse les estimations sur l'utilisation de l'eau par l'agriculture et joue sur une meilleure gestion de l'eau.

La plupart des floriculteurs se retrouvent à Dakar. On dénombre 410 exploitants floriculteurs en zone urbaines et périurbaines (BA DIAO, 2005). Cette activité est faite le long des axes routiers, mais aussi dans les citées résidentielles. Ils utilisent l'eau de la SDE pour l'arrosage mais l'eau des puits et céanes pour ceux qui se trouvent dans les zones dépressionnaires.

Les arboriculteurs sont très présents dans la zone. La production n'est pas négligeable car étant la deuxième zone fruitière après la Casamance (mandarine, papaye, mangue, citron etc.). Les grands fonctionnaires détiennent la plupart des exploitations arboricoles. Ils construisent leurs propres forages et ne respectent pas dès fois les normes établies par le code de l'eau en matière d`exhaure.

3. LES ELEVEURS

On peut intégrer dans ce groupe d'usagers les éleveurs proprement dite c'est-à-dire ceux qui font l'élevage des bovins et des caprins, mais aussi les aviculteurs.

La zone des Niayes étant peuplée en premier par des wolofs et des peulhs la pratique de l'élevage y est présente depuis longtemps. En effet dans la plupart des communautés rurales on trouve des éleveurs. L'élevage des petits ruminants domine celui des bovins il est pratiqué par des autochtones (NDAO, 2004) l'élevage des bovins est aussi très important et les traces de leurs passages sont toujours visible aux abords des points d'eau. Si pendant la saison des pluies l'eau est disponible facilement dans des mares et marigots temporaires, en saison sèche l'eau utilisée pour l'abreuvement provient soit des puits ou des forages. On a noté la présence de bassin de rétention dans la zone qui sert aussi à l'abreuvement des bétails.

Donc les éleveurs font partie intégrante des usagers de l'eau dans les Niayes. Certains forages disposent d'abreuvoirs pour les bétails. Les éleveurs sont facturés en fonction de leurs nombres de têtes de bétail ou ils achètent des bassines d'eau.

Photo 3 : Bassin d'alimentation du bétail dans la CR de Diender Guedj (Kane 2007)

L'aviculture est une activité professionnelle secondaire pour la majorité des producteurs. Il est parfois associé à des productions agricoles comme l'arboriculture et leurs propriétaires sont rarement présents. Cette activité tend à la professionnalisation donc on peut prévoir une augmentation des quantités d'eau utilisées par les exploitants.

4. LES INDUSTRIELS

L'industrie est une activité consommatrice de beaucoup d'eau. Dans la zone des Niayes on a les industries minières comme les ICS qui ont leurs propres forages au sein de leur usine. Les prélèvements sont importants et se font méme sentir sur la nappe. L'eau est un intrant très important pour les industries minières et chimiques comme les ICS. L'industrie ne

pourrait pas fonctionner sans eau pour les fonctions de refroidissement et de transformation, comme catalyseur pour l'acheminement des déchets.

Les industries chimiques du Sénégal étant le plus grand complexe industriel du Sénégal ont besoin constamment d'eau de bonne qualité. des redevances hydrauliques sont versées à l'Etat. Mais les risques de pollution sont très grands dans la zone d'autant plus qu'il existe de nombreux sites dans la zone (site de Mboro, site de Darou khoudoss, site de Mbao). La nappe et la mer peuvent être affectées par les effluents industriels. Les industries agro alimentaires utilisent aussi beaucoup d'eau. On en retrouve beaucoup dans la zone franche industrielle de Dakar.

5. LES PECHEURS

Le Sénégal dispose d'une façade maritime longue de 700 km. Ses côtes sont riches en ressources halieutiques en raison des facteurs hydrodynamiques, climatiques et géomorphologiques favorables. Notre zone d'étude étant le littoral Nord, les usagers pécheurs sont visibles dans la zone. Dans Les sites de pêches de Kayar, Fass boy Guet Ndar etc. les enquêtes de terrains nous ont montré que la zone avait beaucoup de lacs et marigots. Des témoignages nous ont révélé que la péche était active dans ces points d'eau. Mais avec la création des bassins de rétention cette pêche tend à recommencer dans les lieux où ils sont implantés. La pratique de la péche est assez marginale comparée à l'agriculture. A coté des pêcheurs il existe aussi d'autres activités comme la transformation artisanale des produits halieutiques. Cette activité est en plein développement et plus de 400 femmes y sont employés à Fass Boye. La pêche artisanale est de loin la plus dynamique de la zone. Le nombre de pêcheurs est estimé à 34290 pêcheurs pour les 4 régions de la zone des Niayes.

III. INTERRELATION ENTRE LES USAGES ET LES USAGERS DE L'EAU DANS LES NIAYES

L'eau est une ressource essentielle au développement des sociétés humaines. Grace à ses propriétés exceptionnelles, l'eau est en effet nécessaire à toutes les activités humaines. Les usages se sont intensifiés et les volumes d'eau utilisés par l'homme sont très importants.

Plusieurs usages de l'eau ont été identifiés dans la zone allant des usages domestiques aux usages de la péche en passant par les usages agricoles et industriels. Les usagers de l'eau sont très nombreux dans la zone et peuvent être estimés à 1 138 956 habitants. Ces usagers sont à l'origine de multiples difficultés dans la zone.

Du point de vue quantitatif, le niveau des nappes de la zone commence à baisser à cause d'une surexploitation. Les besoins journaliers de la population en eau potable estimée à 31 890 768 litres par jour. Cette consommation reste importante. Le gaspillage de l'eau par les populations locales participe à l'augmentation de cette consommation. C'est pourquoi dans ses défis à relever le PAGIRE a mentionner l'absence de stratégie opérationnelle de communication et d'éducation sur l'eau avec la frange la plus importante des acteurs ou usagers( PAGIRE, 2004). Pendant notre séjour de terrain à Ndande (Louga) le 03 et 04 mai 2010, nous avons assisté à une fermeture du réseau de la SDE pendant 24 heures et selon les populations locales ces arréts de l'approvisionnement sont fréquents dans la zone. L'usage de l'eau pour l'agriculture domine dans presque toutes les communautés rurales. Les habitants sont soit maraichers soit éleveurs où ils pratiquent l'agriculture sous pluie. L'agriculture est la principale activité dans la communauté rurale de Diokoul Diawrigne (PLD Diokoul Diawrigne, 2010) comme dans presque toutes les autres communautés rurales de notre zone d'étude. C'est surtout le maraichage qui consomme beaucoup d'eau dans les zones dépressionnaires. Là aussi ce sont les mauvaises pratiques agricoles qui diminuent la ressource. Les contrôles n'étant pas fréquents surtout pour les maraichers qui disposent de motopompes puissantes (maraichers du dimanche) qui dépassent les limites d'exhaure mentionnées dans le code de l'eau du Sénégal. Donc l'usage de l'eau pour l'agriculture doit être mieux contrôlé mais il faut aussi sensibiliser les usagers des conséquences qui pourraient en découler.

Aussi les éleveurs font partis des usagers de l'eau. Le cheptel est estimé à 3 398 850 têtes et leur consommation en par jour avoisine 24 324 650 litres petit et grand ruminants compris. Donc une concurrence (si elle ne l'est pas déjà) pourrait naitre entre les habitants des communautés rurales qui utilisent l'eau des puits, des forages ou même des bassins de rétention. Les éleveurs ont besoin de beaucoup d'eau pour abreuver leurs bétails. Un risque de piétinement des jardins maraichers aux abords de points d'eau et des bassins de rétention par le bétail existe et ceci peut créer un certain nombre de problèmes entre ces usagers de l'eau. Donc une réglementation doit être mise en place pour éviter d'éventuels conflits.

Les industries utilisent aussi l'eau de la zone. On peut citer les ICS qui sont la plus grande industrie de la zone. Le rejet de ces eaux usées entraine une pollution de la nappe ou de la côte. De ce fait on aura des répercussions sur les besoins en eau des maraichers qui puisent directement l'eau des céanes et des puits.

Le littoral étant une grande zone de pêche, les pêcheurs exploitent le territoire maritime côtier du pays. Ils participent au développement de la zone car la pêche emploie beaucoup de personnes allant des pêcheurs aux transformatrices en passant par les mareyeurs et autres. En 2007, le revenu est estimé à 81 297 949 francs de CFA.

En conclusion on peut dire que l'analyse a montré une relation étroite entre les usages et les usagers de l'eau des Niayes. Les usages qu'on peut faire de l'eau sont nombreux. Les usagers participent à la raréfaction et à la pollution de la ressource, réduisant les usages qu'ont peut en faire. On peut donner l'exemple de la nappe de Thiaroye qui n'est presque plus exploitée à cause de la pollution aux nitrates

TROISIEME PARTIE : PLAN DE GESTION INTEGREE DES
RESSOURCES EN EAU PAR UNE APPROCHE PARTICIPATIVE
DANS LA ZONE DES NIAYES

La zone des Niayes est sujette à de nombreux problèmes concernant les ressources naturelles en général et la ressource eau en particulier. Beaucoup de contraintes sont identifiées :

- Le déficit pluviométrique qui est un facteur limitant pour toutes les autres ressources ;

- Une diminution du nombre des marigots due à leurs assèchements précoces. Ceci crée une difficulté pour abreuver les bétails ;

- Une salinisation de certaines nappes ; une très grande pollution créant la mise à l'écart de certaines nappes (nappe de Thiaroye) ;

- Un abaissement des niveaux de la piézométrie par une exploitation très intense des nappes ;

Au regard de tous ces problèmes la mise en place d'un plan de GIRE dans la zone des Niayes devient une obligation.

CHAPITRE I : QU'EST CE QUE LA GESTION INTEGREE DES
RESSOURCES EN EAU (GIRE)

1. DEFINITION DE LA GIRE

La gestion intégrée des ressources en eau est un concept séduisant et logique. Sa base

est que les nombreuses et différentes utilisations de l'eau sont interdépendantes.

La Gestion intégrée veut dire que toutes les différentes utilisations des ressources en eau sont prises en compte ensemble. Les attributions et les décisions de gestion de l'eau prennent en compte les effets de chaque utilisation sur les autres.

La gestion est employée dans son sens le plus large. Elle souligne que nous devons non seulement nous concentrer sur la mise en valeur des ressources en eau mais que nous devons gérer consciemment la mise en valeur de l'eau de manière à assurer son utilisation durable à long terme pour les générations futures (Cap Net ; Global Water Partenrship ; 2005).

La Gestion Intégrée des Ressources en Eau est donc un processus qui favorise le développement en vue de maximiser de manière équitable le bien être économique et social en résultant sans pour autant compromettre la pérennité d'écosystèmes vitaux .( Partenariat mondial pour l'eau/Comité technique consultatif ).

2. LES PRINCIPES ET LES ENJEUX DE LA GIRE

La GIRE se base sur quatre principes (conférence de Rio ; 1992).

1) L'eau douce est une ressource limitée et vulnérable ; indispensable à la vie ; au développement et à l'environnement ;

2) le développement et la gestion de l'eau devraient être fondés sur une approche participative impliquant usagers ; planificateurs et décideurs à tous les niveaux ;

3) les femmes sont au coeur des processus d'approvisionnement ; de gestion et de conservation de l'eau ;

4) pour tous ses différents usages ; souvent concurrentiels ; l'eau a une dimension économique. C'est pourquoi elle doit être considérée comme un bien économique. Les enjeux de la GIRE sont de trouver un équilibre entre :

- L'utilisation de l'eau pour la subsistance d'une population mondiale en plein essor - La protection et la conservation des ressources afin de garantir sa pérennité.

3. LES DOMAINES SPECIFIQUES DE LA GESTION DE L'EAU

Il existe trois domaines spécifiques de la gestion de l'eau : la gestion, l'exploitation et

cadre institutionnel.

Pour la gestion : c'est le fait de l'État et des collectivités. Ils devront faire des études ; des allocations ; des outils de protection des plans sur l'eau et se charger d'informer et de sensibiliser l'opinion sur une gestion durable de l'eau.

Pour l'exploitation : les usagers ; la société civile ; les populations etc. ont le devoir d'économiser l'eau de participer au plan d'élaboration de la gestion de l'eau de se concerter sur un quelconque problème lié à l'utilisation de l'eau ; de protéger la ressource et de faire passer le message de bonnes gestion de la ressource.

Enfin un cadre institutionnel se chargera de mettre en application les règles et les lois établies pour une bonne gestion de l'eau.

4. LE SENEGAL ET LA GIRE

Le Sénégal s'est engagé dans l'élaboration du Plan d'Action de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE) depuis 2004. L'objectif principal qu'il vise est de participer à la mise en oeuvre d'une gestion intégrée des ressources en eau du pays ; adaptée au contexte national ; conforme aux orientations définies par le gouvernement sénégalais pour la réduction de la pauvreté ; l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) tout en respectant les principes reconnus au plan international en matière de gestion durable et écologiquement rationnelle des ressources en eau (PAGIRE ; 2007). L'état du Sénégal a fourni beaucoup d'efforts pour améliorer la gestion de l'eau.

Notre pays fait parti des membres de la famille du partenariat mondial de l'eau (GWP). Cette institution est fondée en 1996 pour aider les pays à traduire en actions concrètes les nouveaux principes en matière de gestion de l'eau proclamés par les conférences de Dublin et de Rio en 1992. Son objectif est de promouvoir la GIRE en favorisant le dialogue intersectoriel ; l'échange d'expérience en matière de gestion durable de l'eau.

Le Sénégal a mis en place une vision nationale sur l'eau à l'horizon 2025. La vision du Sénégal à l'horizon 2025 est « un Sénégal verdoyant sur toute l'année en ville comme en campagne ». Beaucoup d'actes de ce genre ont été posés par l'Etat pour améliorer la gestion de l'eau.

Les problèmes identifiés dans la gestion de l'eau dans les Niayes est le reflet même des problèmes identifiés par le PAGIRE. Ils sont très nombreux (cf. tableau). La maîtrise de tous ses problèmes va mener à une bonne mise en place d'un plan GIRE pour la zone des Niayes.

Tableau 15 : Extrait de l'annexe 1 du PAGIRE, 2007 : Problèmes et contraintes de la gestion des ressources en eau du Sénégal

Problèmes identifiés

Faible prise en compte de l'environnement dans les politiques de l'eau ;

Approche sectorielle ne tenant pas compte des priorités du secteur agricole et la protection

de l'environnement ;

Absence de politique d'économie d'eau dans le secteur agricole ; Faiblesse des cadres de concertations au niveau local ;

Faible respect des textes en vigueur ;

Insuffisante prise en compte des eaux usées dans la mobilisation des ressources en eau ; Surexploitation de la nappe ;

Crises pluviométriques ;

Inadéquation de la demande par rapport au potentiel exploitable ; Insuffisance des études sur les eaux de surfaces et souterraines ; Avancée de la langue salée dans les zones côtières ;

Faible mobilisation de la société civile ;

Faible appropriation par les usagers des bonnes pratiques de gestion de l'eau ;

Populations insuffisamment informées sur les impacts des populations ;

Absence d'outil de prévention et de gestion des inondations ;

Absence d'outils de suivi de la variabilité des ressources en eau et son impact sur la gestion

de la demande ;

Banques de données sur l'eau non intégrées ;

Déversements d'eaux polluées domestiques, industrielles et agricoles ;

Manque ou absence de réseau d'assainissement; Occupation anarchique des lits des cours d'eau; Insuffisance des capacités des gestionnaires de forage;

L'utilisation sans discernement et non coordonnée des ressources en eau s'est également traduite par une grave pollution des eaux superficielles et souterraines et par la dégradation de l'environnement. Une approche intégrée de la gestion des ressources en eau permet aux demandes concurrentielles d'être modérées par des processus politiques participatifs.

CHAPITRE II : PLAN GIRE DANS LES NIAYES

Le plan de gestion intégrée qu'on va essayer de mettre en place pour la zone des

Niayes reposera sur deux approches :

- L'approche participative dans la gestion par tous les acteurs locaux

- L'approche écosystémique pour un maintien de la biodiversité dans les Niayes.

I. L'APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LA GESTION DE L'EAU DANS LES NIAYES

1. CONCEPT D'APPROCHE PARTICIPATIVE

L'approche participative est le deuxième principe de la GIRE qui stipule : « le

développement et la gestion de l'eau devraient être fondés sur une approche participative impliquant usagers, planificateurs et décideurs à tous les niveaux ».

Population

=

Multi usagers

Usagers domestiques

Pêcheurs industriels agriculteurs

Usage environnemental

Figure 16: Schéma des principaux usagers de l'eau

La gestion des ressources en eau a été traditionnellement le fait d'institutions fonctionnant selon une approche descendante c'est-à-dire du sommet à la base (des structures gouvernementales vers les citoyens). Dans ce genre d'approche, les politiques et les Programmes sur l'eau sont élaborés et appliqués après une consultation minimale de la population.

Donc la vision intégrée de la GIRE est une vision schismatique qui marque un changement majeur dans les façons de faire. Il s'agit donc de l'approche participative, laquelle repose largement sur les besoins exprimés par les citoyens. Ainsi on va s'assurer que les besoins de la population sont pris en compte et qu'elle collaborera à la mise en oeuvre des solutions. Avec cette approche, il y aura une modification dans la gouvernance de l'eau et l'Etat est appelé à décentraliser une partie de ses pouvoirs et de ses responsabilités vers les collectivités locales.

2. LES ACTEURS LOCAUX DE DEVELOPPEMENT

Les acteurs locaux contribuent de façon très importante à cerner les problèmes environnementaux. Ils apportent leurs connaissances et exposent leurs préoccupations afin de faire connaître les problèmes que vivent les populations locales. Ils agissent comme organisateurs dans la région et ils aident à maintenir l'intérêt du projet. Ils contribuent à sensibiliser et à informer leurs voisins et d'autres personnes et à les convaincre de mettre en oeuvre des actions concrètes à court et à moyen terme. Ils aident aussi à déterminer l'ordre de priorité qui devrait leur être accordé. (Ministère De L'environnement Québec, 2004).

Dans notre zone d'étude les Niayes, les acteurs locaux qui sont impliqués dans le processus de définition et de mise en oeuvre de politiques et plan de gestion des ressources en eau sont nombreux. NDAO (2004) en a recensé beaucoup et la plupart des acteurs locaux qu'il a identifié sont les mémes qu'on retrouve dans toute la zone des Niayes. Le tableau suivant nous le montre avec trois catégories (administration, projets et ONG et enfin organisations municipales et villageoises).

Tableau 16 : Les acteurs locaux de développement

Administration

Projets et ONG

Organisations villageoises

- Sous Préfet

-Programme d'appui à

- Organisations

- Le Centre d'Appui au

l'entreprenariat paysan

Communautaires de Base

Développement Local

(PAEP)

(OCB)

(CADL) (ex CER)

- Office National pour la

- Association des Maraîchers

- Conseil rural

Formation Professionnel

des Niayes

- Société des Eaux du

-Programme d'Appui à la

- Comité de Gestion des

Sénégal (SDE)

Décentralisation

Forages

- SONES

en Milieu Rural

- Association des Usagers de

 

PADMIR

Forages

 

- Vision Mondial

Fédération des Producteurs

 

- Projet de Gestion

Maraîchers des Niayes

 

Intégrée des Ecosystèmes

- Comités Villageois de

 

du Sénégal (PGIES)

Développement

 

- ONG

- Groupement de promotion

 

-PNES (Partenariat

féminine

 

National de l'Eau du

- Groupement de promotion

 

Sénégal)

des hommes

 
 

- Groupement d'Intérêt

 
 

Économique (GIE)

 
 

- Association Sportive et

 
 

Culturelle (ASC)

A) l'administration

L'administration représente l'État dans les collectivités locales. Il s'agit du sous préfet, du conseil rural et du centre d'expansion rural polyvalent (CERP).

- Le Sous préfet

Il est le coordonnateur des activités qui sont menées au sein de son arrondissement. Il est impliqué indirectement dans la gestion des ressources naturelles ; mais sa participation entre dans le cadre de la sensibilisation des populations locales sur les enjeux de l'environnement et des ressources naturelles. Il assiste les services des eaux et forêts dans ses actions de contrôle et de surveillance des ressources forestières.

- Le conseil rural

Il gère les terres ; fixe le montant de la taxe locale et établit des programmes de développement. Ce conseil est mis en place pour intéresser les populations d'une communauté rurale au développement de leur collectivité. Parmi ces missions figurent les ressources naturelles et l'organisation de l'espace rural. C'est une mission difficile car la plupart des conseillers ruraux ignorent les enjeux liés à l'environnement. Donc une formation en matière d'environnement serait importante. Dans le budget du conseil rural une faible part est octroyée au volet de l'environnement.

« A Diokoul Diawrigne, les quelques conseillers ruraux que nous avons rencontré déplorent le fait que l'Etat du Sénégal et ses partenaires au développement visent surtout le reboisement et tout autre forme de gestion des ressources naturelles ne sauraient réussir sans

la maîtrise de l'eau » (Ndao, 2004). Ceci pourrait être dû au fait que l'eau n'est pas une compétence transférée aux collectivités.

- Le Centre d'Appui au Développement Local (CADL) (ex CER)

Le CADL est un service public qui a pris le relais de l'ex CER dans l'arrondissement. Il est chargé d'impulser, de coordonner et de suivre l'ensemble des actions de développement à la base dans les limites de l'arrondissement. Il apporte son appui- conseil aux communautés rurales, notamment dans l'élaboration et la mise en oeuvre des Plans Locaux de Développement (PLD).

B) les projets et les organisations non gouvernementales

- Programme de Gestion Intégrée des Ecosystèmes du Sénégal (PGIES)

Notre zone d'étude fait parti des quatre écosystèmes représentatifs du Sénégal choisis

dans ce projet. Il vise à promouvoir la gestion intégrée des écosystèmes et de la biodiversitéd'importance mondiale.

Ce projet est mis en place par le ministère de l'environnement et de la protection de la nature ; assisté par le fonds de l'environnement mondial (FEM) et le programme des nations unis pour le développement (PNUD).

Ce projet a une durée de dix ans et comporte trois phases. Il est très intéressant et pourrait aider à la mis en application du plan GIRE dans la zone des Niayes.

- La Vision Mondiale (World Vision)

Elle est présente dans beaucoup de communautés rurales des Niayes. Dans ses actions de gestion de ressources naturelles ; elle organise des séances de reboisement.

- L'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR)

Cette agence encadre les agriculteurs et les appuie en matériels et en intrants. Elle est présente dans la zone car c'est la zone de maraîchage par excellence. Donc les Maraîchers peuvent bénéficier de son aide surtout en formation pour l'utilisation efficiente de l'eau.

- Le Projet de Modernisation et d'Intensification Agricole (PMIA)

Ce projet sélectionne des groupements de femmes et de jeunes et ensuite les forme aux techniques de reboisement et de maraîchages.

- L'Office National pour la Formation Professionnelle (ONFP)

L'office aide à la formation en maraîchage, en élevage et à la lutte contre l'érosion des sols. Il intervient également dans l'arboriculture fruitière de certains villages des Niayes.

- Le Projet d'Appui à l'Entreprenariat Paysan (PAEP)

Ce projet aide les paysans à creuser des puits traditionnels mais aussi en dotant les paysans de matériels agricoles et d'intrants par les préts aux agriculteurs. Il a dirigé aussi une phase de l'exploitation de la bande de filao dans la communauté rurale de Darou Khoudoss en collaboration avec des GIE.

C) les organisations villageoises

Les organisations communautaires de base (OCB) sont très nombreuses dans la zone. On distingue les comités villageoises de développement(CVD) ; les groupements de promotion féminine(GPF) les groupements d'intérêt économique(GIE) ; les associations sportives et culturelles(ASC) ; les associations des usagers de forages(ASUFOR) ; les comités de gestion des forages(CGF) ; les associations des Maraîchers des Niayes et la fédération des producteurs de la zone des Niayes.

- Les comites villageoises de développement

Les CVD interviennent dans beaucoup de domaines d'activités. Ils s'activent dans le domaine du maraîchage et du reboisement ; mais aussi dans le domaine du crédit et du commerce. Ils travaillent en collaboration avec des partenaires comme le programme d'appui a la décentralisation en milieu rural (PADMIR) ; l'USAID ; la vision mondiale etc. ces comités sont mixtes et peuvent être regroupés en comités inter villageois de développement (CIVD).

- Les groupements de promotion féminine (GPF)

Ces groupements sont retrouvés dans la quasi-totalité des communautés rurales de la zone des Niayes. Ils interviennent surtout dans le domaine financier avec l'épargne et le crédit. Certains parmi eux s'activent dans la gestion des ressources naturelles (reboisement et eau potable).

- Les groupements d'intérêt économique (GIE)

Comme les GPF ; les GIE s'intéressent beaucoup plus dans le domaine économique. Ils sont très bien structurés. Leur intervention dans la gestion des ressources naturelles s'arrête au reboisement et à la lutte contre les feux de brousse. Ils s'activent aussi dans le domaine du maraîchage; de l'agriculture et de l'embouche.

- Les associations sportives et culturelles (ASC)

Les ASC participent faiblement à la gestion des ressources naturelles. Mails ils sont des acteurs très importants car elles peuvent participer à la mobilisation des jeunes pour des séances de reboisement. On en retrouve beaucoup dans chaque communauté rurale.

- Les comités de gestion de forages (CGF)

Ils sont créés dans le but de gérer le système d'approvisionnement en eau d'une communauté (branchement de réseau d'adduction ; des points d'eau ou des forages équipés en motopompes. L'esprit des CGF favorise une meilleure implication des populations pour la gestion collégiale des ressources en eau autour des forages et pour la résolution des problèmes de déficit d'eau (Kane, 2007). Le ministère de l'hydraulique participe à la dotation des communautés rurales, de comités de gestion de forages (loi n°84-001 du 09 janvier 1984). Le CGF est le garant de la gestion et du fonctionnement de cette unité hydraulique.

- Les Associations des Usagers de Forages (ASUFOR)

Comme les CGF ; les ASUFOR participent à la gestion des forages. Ils mènent une politique de recouvrement de tous les usagers par rapport au volume d'eau consommée. Les ASUFOR sont dirigées par un bureau exécutif qui dirige toutes les activités. Les missions des ASUFOR entrent dans les principes novateurs majeurs de la REGEFOR (reforme de la gestion des forages) dans l'organisation des bénéficiaires de la stratégie de maintenance ; d'exploitation et de la gestion des forages dans le but de pérenniser l'approvisionnement en eau potable des ruraux.

- La Fédération des Producteurs Maraîchers de la zone des Niayes

Elle a été mise en place par des agriculteurs de la communauté rurale de Diender Guedj, Sangalkam et même au-delà. Son but est de gérer les difficultés de périmètres Maraîchers de la zone.

La fédération regroupe 1800 membres répartis en 45 villages. Elle a été créée en 1994. Ses objectifs sont entre autres :

- Assurer l'autosuffisance en eau d'irrigation (fonçage de puits ; renforcement des capacités de forages grace au concours de l'Etat) ;

- Améliorer la qualité de la production mise sur le marché niveau national et international.

- Son activité principale est la production et l'exploitation des périmètres maraîchers.

Le tableau suivant donne le nombre d'organisations communautaires de base pour quatre communautés rurales de la zone de Niayes. Ces données sont tirées des Plans Locaux de Développement de chaque communauté rurale. Dans le PLD de Taïba Ndiaye on n'a pas donné le nombre exact de chaque structure.

Tableau 17 : Typologie des acteurs locaux dans quatre communautés rurales des

Niayes

Types de structures

C.R.

GPF

GPH

GIE

ASC

GROUPES MIXTES

Darou Khoudoss

71

38

35

11

6

Diokoul Diawrigne

23

-

8

1

2

Sangalkam

30

-

40

30

2

Taïba Ndiaye

-

-

-

-

-

Source : PLD Darou Khoudoss, Diokoul Diawrigne, Sangalkam et Taïba Ndiaye

L'implication des parties prenantes est très importante car elle peut aboutir à une prise de décision informée avec l'importance des richesses d'informations qu'elles détiennent. Il ne faut pas occulter aussi le fait que ces parties prenantes sont les plus touchées par la pénurie des ressources en eau ou la gestion insuffisante des ressources en eau. Le consensus aux premières heures du projet peut réduire la probabilité de conflits qui pourraient empêcher la mise en oeuvre et le succès du projet. Cette implication des parties prenantes peut établir la confiance entre le gouvernement et la société civile ; ce qui peut éventuellement mener à des relations de collaboration à long terme (GWP, 2005).

II. L'APPROCHE ECOSYSTEMIQUE

Les écosystèmes sont des systèmes ouverts de matières et d'énergie (composition) sous différentes combinaisons (structures) et qui évoluent avec le temps (fonction).

Les écosystèmes sont en constante évolution en réaction aux pressions exercées par les populations qui les composent (humains ou autres) et par l'évolution de l'environnement physique (Burton, 2001).

1. LES AVANTAGES DE L'APPROCHE ECOSYSTEMIQUE

L'approche écosystémique constitue le principal outil d'intégration pour la gestion intégrée de l'eau par bassin versant (Burton, 2001).

Les écosystèmes aquatiques comprennent l'eau, les processus naturels qui l'influencent et les organismes qui y vivent. Les cours d'eau, les lacs, les zones littorales sont

des systèmes complexes, ils abritent un grand nombre d'espèces vivantes très diverses, végétales et animales qui interagissent entre elles de façons variées en établissant des relations de cohabitation, de compétition, de prédation etc.

Pour croître, elles ont besoin d'énergie et des aliments qui leur sont fournis par le milieu extérieur constitué par l'eau, les sols et l'atmosphère. L'intégrité des écosystèmes est assurée lorsque les considérations environnementales et socio-économiques sont équilibrées sur une longue période. En effet lorsque les considérations écosystémiques sont intégrées dans le processus de planification, il y a moins de risque que les décisions relatives à l'utilisation du territoire portent atteinte à la santé des écosystèmes et des humains.

Plusieurs avantages ont été notés dans cette approche. D'abord une attention est accordée en priorité aux interrelations entre les différents éléments d'un écosystème, ce qui favorise la gestion intégrée de ces éléments. Ensuite l'accent est mis sur les questions à long terme ou à grande échelle ce qui permet d'adopter une stratégie davantage orientée vers la « prévision et la prévention » plutôt que vers la méthode la plus courante de «réactions et corrections ». Enfin on reconnait le rôle de la culture, des valeurs et des systèmes socioéconomiques dans les questions de gestion de l'environnement et des ressources mais aussi cette approche offre un mécanisme permettant d'intégrer les sciences et la gestion (Ministère de l'environnement Québec, 2004).

2. LES CONCEPTS FONDAMENTAUX DE L'APPROCHE ECOSYSTEMIQUE

Burton (2001) a montré les concepts fondamentaux d'une approche écosystémique : Étant donné que tous les éléments d'un écosystème (physique, chimique et biologique) sont interdépendants, les ressources doivent être gérées comme des systèmes dynamiques et intégrés et non comme des éléments indépendants et distincts. En pratique cette gestion suppose que tous les acteurs doivent comprendre les conséquences de leurs gestes sur la durabilité des écosystèmes. La nature dynamique et complexe des écosystèmes fait en sorte que l'approche écosystémique doit être souple et adaptable.

La complexité des problèmes et des défis soulevés dans un écosystème exige une approche qui fait appel à l'intégration des questions scientifiques, sociales et économiques. La recherche, la planification, la communication et la gestion environnementale doivent plus que jamais reposer sur la collaboration multidisciplinaire. (Burton ,2001).

Dans les Niayes, l'aggravation des facteurs de la vulnérabilité et l'augmentation des menaces et risques sur le milieu sont à l'origine de la dégradation de l'environnement.

L'écosystème des Niayes est perturbé par la migration des dunes, la dégradation des sols fragilisés par l'agriculture intensive, le rabattement excessif de la nappe aggravé par la régression de la pluviométrie. La perte de la biodiversité est visible avec la disparition de nombreuses espèces végétales et animales. On note même une dégradation de la bande de filao le long du littoral qui est très important contre l'avancée des dunes.

III. SCHEMA DE GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU DANS LES NIAYES

Le schéma de gestion intégrée des ressources en eau va se baser sur un effort d'intégration totale de tous les acteurs c'est-à-dire une intégration des systèmes humains. Ainsi on aura une intégration intersectorielle (alimentation humaine, agriculture, pêches, industrie, nature et faune) mais aussi une intégration des dimensions politiques, administratives, économiques, sociales et environnementales (Ministère de l'environnement Québec, 2004). Dans les Niayes, l'intégration des acteurs locaux est indispensable car plusieurs d'entre eux font le méme travail. Il y a plusieurs entités de gestion de l'eau des forages (ASUFOR, CGF), plusieurs associations de jeunes réparties en ASC et amicales, plusieurs groupements de femmes (GPF, GIE etc.) et plusieurs ONG et associations de maraîchers. Une typologie de ces institutions est indispensable pour une meilleure coordination des interventions. De ce fait, des fédérations regroupant tous les mêmes types d'acteurs permettront une meilleure synergie des actions. Donc le modèle collaborationniste qui a été proposé par le ministère de l'environnement du Québec revét une importance capitale car il permet de cerner les problèmes environnementaux dans toute la zone.

Partenaires Employés Public

ACTEUR A ACTEUR B

AUTORITE

SOLUTION

ACTEUR C

Figure 17: Modèle de planification collaborationniste

On propose le schéma gestion intégrée des ressources en eau suivant pour la zone des Niayes. Dans le PGIRE Niayes, l'État, les acteurs clés et les usagers de l'eau seront au méme niveau pour une meilleure participation de tous. Dans les niveaux suivants, on aura la connaissance et la gestion des ressources, le cadre institutionnel, le cadre législatif et réglementaire et enfin le cadre financier.

PGIRE NIAYES

Etats et acteurs

Principaux usagers

Connaissance et Gestions des
Ressources en Eau

 

Le cadre institutionnel

 

Le cadre législatif et réglementaire

Réforme du cadre financier

Figure 18: Schéma PGIRE Niayes

1. CONNAISSANCES ET SENSIBILISATION SUR LES RESSOURCES EN EAU

Une meilleure connaissance des ressources en eau de la zone reste très importante car elle va permettre de bien gérer l'exploitation de la ressource. En effet plusieurs études sont faites sur la zone aussi bien dans le domaine des eaux de surface que pour les eaux souterraines. La DGPRE a fait des études sur les aquifères de Dakar et du littoral nord, mais aussi de nombreux étudiants ont travaillé dans la zone. Si tous ces documents sont centralisés, cela permettra une meilleure analyse de la zone géographique. Les études déjà faites ont montré que la zone des Niayes est une zone très fragile en ce moment. La nappe s'abaisse considérablement, on note une perte de biodiversité extraordinaire et tout ceci combiné avec les changements climatiques menacent l'équilibre de l'écosystème des Niayes.

Un meilleur suivi des eaux de surface et des eaux souterraines permettra de connaître le potentiel hydraulique de la zone. Il faut aussi mettre en place un système de suivi des données climatiques dans toute la zone car ces données sont très lacunaires et ne garantissent pas une analyse fiable pouvant être pris en compte lors des programmes d'aménagement.

Les facteurs anthropiques jouent un très grand rôle dans cette dégradation de l'écosystème. Ce sont les hommes qui habitent la zone des Niayes qui remblaient les dépressions, coupent la bande de filao du littoral nord, exploitent les eaux des nappes sans aucun contrôle. Donc dés le début du processus, il faut une forte sensibilisation des ces derniers pour qu'ils puissent connaître les risquent qu'ils encourent si les Niayes venaient à disparaître. Notre visite de terrain dans les communautés rurales de Darou Khoudoss nous a permis de voir beaucoup de dépressions abandonnées après plusieurs années d'exploitation. Une dégradation des sols est observée avec l'excès de pompage qui attire le biseau salé.

La première mesure à prendre c'est de mieux connaître la zone et de sensibiliser la population. La consultation et la sensibilisation des usagers de l'eau se fera à travers des ateliers qui seront initiés dans chaque communauté rurale de la zone. Les collectivités locales à travers leurs conseillers et les étudiants de chaque localité pourraient être formés pour qu'ils puissent servir de relais dans toute la zone. Ces actions se feront en étroite collaboration avec les associations de jeunes de femmes mais aussi des maraîchers et autres agriculteurs de la zone.

2. LE CADRE INSTITUTIONNEL

Depuis le début de la mise en place du PAGIRE au Sénégal, la DGPRE a joué un rôle considérable. A travers cette direction, une agence chargée spécifiquement de la zone éco géographique des Niayes (le littoral nord) pourrait être mise en place. Les agents qui vont travailler dans cette agence pourraient être formés sur les outils de la GIRE. Ces agents travailleront en étroite collaboration avec la DGPRE, les autres directions du ministère de l'hydraulique mais aussi avec le PNES et les collectivités locales pour une gestion intégréeet durable. Une institution forte et bien structurée avec des agents maitrisant les enjeux de la GIRE et ayant une connaissance aigue de la zone des Niayes permettra une revitalisation rapide de cette zone. A travers cette institution, des études beaucoup plus poussées peuvent être faites pour une meilleure gestion de l'une des zones éco-géographiques les plus importantes du pays.

3. CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

La mise en oeuvre efficace du PGIRE Niayes nécessite que les parties prenantes parviennent à un consensus sur la légitimité des décisions et des actions des institutions. L'institution mise en place sera chargée d'appliquer les lois et règlements en matière d'eau au Sénégal.

Pour améliorer la qualité de l'eau et diminuer l'exploitation excessive des nappes, il faut avoir une législation appropriée qui imposera à chaque usager de prendre des mesures pour l'utilisation de l'eau dans la zone.

Lors de l'élaboration du PAGIRE au Mali et au Sénégal en 2009, il a été noté que le code de l'eau du Sénégal datant de 1981 n'est plus adapté à l'organisation moderne du pays et ne répond plus aux ambitions de développement socio-économique. Ce code ne répond plus aux principes et objectifs de la GIRE car il est profondément centraliste et donne peu de place aux autres acteurs de développement dans le domaine de l'eau. Il ne prend pas en compte les nouvelles dynamiques de développement résultant de la décentralisation. Mais aussi les principes de concertation et de subsidiarité et de gestion durable de la ressource eau sont ignorés dans ce code.

Le nouveau code de l'eau en projet doit impliquer les objectifs de la GIRE pour une meilleure gestion de l'eau dans tout le pays en général mais plus particulièrement dans la zone fragile des Niayes. Ce nouveau code doit intégrer les principes de développement durable, intégrer les OMD mais aussi intégrer les différents usagers par une approche participative. L'intégration des principes de la GIRE dans le nouveau code de l'eau, va contribuer indéniablement à contribuer à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

S'agissant de la zone spécifique des Niayes un statut juridique doit être érigé pour sa meilleure protection. Dans la Niaye de Dakar une interdiction de construire est impérative pour protéger les quelques lacs qui restent dans la zone et la végétation qui sert de poumon vert. Les personnes ayant construit dans les zones de recharge des eaux de pluies doivent être déguerpies et relogées dans d'autres quartiers bien assainis.

Une brigade de surveillance des eaux doit être créée pour le contrôle de l'exhaure dans les zones maraîchères des Niayes car on assiste à un pompage excessif et incontrôlé des eaux souterraines.

Dans la zone des Niayes, il faut revoir les autorisations de prélèvements et de rejets de l'eau. Des considérations économiques doivent être prises en compte : il faut fixer les tarifs de manière à inciter les usagers à utiliser l'eau avec efficience et modération dans leurs différentes activités. Par exemple si un maraîcher sait que le gaspillage qui résulte de son mode d'arrosage va hausser sa facture d'eau à la fin du mois, il va utiliser l'eau d'une manière rationnelle pour ne pas augmenter le prix à payer.

Les considérations environnementales ne doivent pas être en reste. Le principe « Pollueur-Payeur » (PP) doit être appliqué. Ce principe peut inciter les potentiels pollueurs (industries) à réduire la pollution en épurant sur place leurs eaux usées en conformité avec les normes établies avant de déverser les effluents. TSHIBAMBA, 2006 a proposé d'appliquer le principe PP aux usagers domestiques. Il propose que le coüt de l'épuration des eaux usées puisse être automatiquement facturé aux usagers, de préférence sur la base des quantités d'eaux consommées. Cette proposition est intéressante car elle incitera en méme temps les usagers à réduire leurs consommations en eau potable.

4. REFORME DU CADRE FINANCIER

Le financement des activités de l'eau est fortement tributaire des ressources financières extérieures (85%) PAGIRE, 2009. Au Sénégal l'eau ne finance pas encor l'eau. C'est l'Etat avec ses partenaires qui compensent le gap de financement. Avec l'augmentation de la population sénégalaise en général et celle des Niayes en particulier les besoins en investissements vont monter en puissance. Pour répondre à cette situation de précarité, le PGIRE Niayes peut permettre la mise en place d'instruments nécessaires à l'autofinancement partiel du secteur de l'eau. Il faut reconnaître que l'efficacité économique optimale serait obtenue en percevant auprès des usagers le coüt économique intégral de l'eau méme si celleci reste très difficile à réaliser dans un premier temps. Pour une viabilité financière des projets, sans qu'il soit nécessaire de prendre les subventions de l'Etat, le tarif unitaire moyen appliqué à l'usager doit être égal au coüt financier unitaire de production et de distribution de l'eau.

Donc la création de redevances eau équilibrées reste importante pour le financement des projets eau. Mais ces instruments économiques et financiers doivent être intégrés dans la réglementation et les lois du code de l'eau pour que son application soit effective.

Le territoire des Niayes est hétérogène car il est partagé entre plusieurs communautés rurales. Chaque collectivité locale a des intéréts particuliers dans la zone donc l'intégration du territoire va être difficile. Mais pour une meilleure intégration des acteurs il faut créer d'abord un cadre de concertation de toutes les collectivités locales. Ce cadre permettra à chacun de connaître les problèmes de l'autre et essayer de les résoudre ensemble. Il peut permettre aussi aux autres collectivités locales de ne pas répéter les mêmes erreurs qui ont entrainé une dégradation des ressources dans une autre localité. Ensuite, il faut harmoniser tous les projets et programmes qui entrent dans le cadre de la gestion des ressources naturelles en général et

de l'eau en particulier. Enfin, avec la participation de tous les acteurs locaux, mettre en place une convention relative au statut juridique des Niayes avec une législation facilement adaptable en tenant compte des usages et coutumes des populations autochtones comme préconisé par la GIRE.

CONCLUSION GENERALE

La région naturelle des Niayes est une zone vulnérable. C'est un milieu caractérisé par des dunes et des dépressions souvent inondées. Le littoral nord a attiré et continue d'attirer les populations de tous horizons. Une nette dégradation des ressources naturelles en général et de la ressource eau en particulier a été observée. Les eaux de surface ont presque toutes disparu et l'eau qu'utilisent les populations des Niayes proviennent exclusivement des eaux souterraines.

La présence de la mousson en provenance du sud issue de l'anticyclone de SainteHélène durant l'hivernage amène les précipitations. Ces dernières sont très variables dans la zone des Niayes avec une moyenne annuelle de 395,3 mm par an à la station de Dakar Yoff pour la période de 1958 à 2008 et une moyenne annuelle de 534,1mm par an à la station de Thiès pour la période de 1930 à 2008.

Les années 1970 sont marquées par une diminution sensible des pluies dans tout le pays et la plupart des lacs, mares et marigots de la zone du littoral nord se sont asséchés. Une vague de migrants se sont retrouvés dans la zone des Niayes, là où la nappe phréatique est affleurante à sub affleurante.

La population est passée de 94 622 habitants en 1976 (NDIAYE, 2000) à 1 138 956 habitants en 2002. Cette augmentation rapide et très importante est à l'origine de la dégradation de la biodiversité dans le littoral nord. Cette population pratique différentes activités et on a recensé plusieurs usages de l'eau allant des usages domestiques aux usages de la pêche en passant par les usages agricoles et industriels. Ces nombreux usages sont à l'origine de la dégradation de la ressource eau du point de vue de la qualité et de la quantité.

Dans les Niayes, certes le potentiel en eau est toujours important, mais la qualité de l'eau à certains endroits laisse à désirer (nappe de Thiaroye) mais aussi on assiste à la remontée du biseau salé dans les zones de contact avec l'Océan atlantique.

A cela s'ajoute une forte pression foncière car la demande de logement ne cesse de croître surtout dans la région de Dakar. Ainsi les zones dépressionnaires ont été occupées avec une bidonvilisation de la zone avec des habitats précaires. Ces derniers sont à l'origine de la pollution aux nitrates de la nappe de Thiaroye par défaut d'assainissement.

Dans la zone des Niayes, les inondations sont importantes ces dernières années. Pour rappel avec la sécheresse des années 1970, il ya eu une occupation des dépressions qui

encombrent les chenaux de drainage des eaux de pluies par les ordures ménagères, les routes et les nouveaux lotissements (KANE ET AL, 2008) mais aussi par la construction de l'autoroute à péage Dakar-Diamniadio.

La gestion de l'eau aussi n'est pas des meilleures car une approche sectorielle a été notée dans la plupart des projets de l'Etat et les décisions ne provenaient que du sommet vers la base. Dans ce genre d'approche, la consultation de la population est minimale et cela crée des barrières pour la participation du public à la recherche de solutions.

Ainsi pour atteindre les OMD dont le Sénégal est signataire, une nouvelle vision de la gestion de l'eau doit être appliquée. Il s'agit de la GIRE. Ainsi le Plan Gestion Intégrée des Ressources en Eau des Niayes (PGIRE NIAYES) repose sur deux approches très importantes : l'approche participative et l'approche écosystémique.

L'approche participative est importante pour une plus grande implication des usagers de l'eau et pour rompre avec les anciennes méthodes comme l'approche descendante où tout était fait par l'Etat.

L'approche écosystémique reste importante aussi car chaque usager doit bien connaître les conséquences de ces gestes pour la durabilité des écosystèmes.

Quand ces deux approches seront bien inclus dans les politiques de l'eau, on pourra assister à une revitalisation de la zone des Niayes et réduire considérablement la pauvreté qui sévit dans certaines communautés rurales de la zone des Niayes. Ceci permettra aussi l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour Le Développement de l'eau.

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TABLE DES MATIERES

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS . 3

AVANT-PROPOS 4

INTRODUCTION GENERALE 5

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE ET MILIEU HUMAIN DE LA ZONE DES NIAYES . 10

CHAPITRE I : LA ZONE DES NIAYES, UN MILIEU PHYSIQUE MARQUE PAR LA

PRESENCE QUASI PERMANENTE DE L'EAU, MAIS EN

DEGRADATION

I. RELIEF, SOLS ET VEGETATION FAVORABLES A LA PRESENCE DE L'EAU

VOIE DE

.. 11

11

 

1.

LE RELIEF

 
 
 

11

 

2.

LES SOLS

 
 
 

12

 

3.

LA VEGETATION

 
 
 

13

II.

 

DES PARAMETRES CLIMATIQUES FAVORABLES AU

MILIEU

HUMIDE

DES

NIAYES

 
 
 
 
 
 

14

 

1.

VENTS, TEMPERATURE ET INSOLATION

 
 
 

15

 
 

A. MASSES D'AIR ET REGIME DES VENTS

 
 
 

15

 
 

B. LES TEMPERATURES

 
 
 

17

 
 

C. L'INSOLATION

 
 
 

19

 
 

2.

EVAPORATION, HUMIDITE RELATIVE ET PRECIPITATION

 
 
 

20

 
 

A. EVAPORATION

 
 
 

20

 
 

B. HUMIDITE RELATIVE

 
 
 

21

 
 

C. LES PRECIPITATIONS

 
 
 

21

III.

 

HYDROLOGIE ET HYDROGEOLOGIE

 
 
 

27

CHAPITRE II : UNE POPULATION DES NIAYES JEUNE ET DYNAMIQUE 28

I. PEUPLEMENT ET COMPOSITION DE LA POPULATION 28

1. PEUPLEMENT 28

2. COMPOSITION DE LA POPULATION 29

II. DYNAMISME DEMOGRAPHIQUE 33

DEUXIEME PARTIE : DISPONIBILITE ET UTILISATIONS DE LA RESSOURCE

EAU DANS LES NIAYES ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.36

CHAPITRE I : ETAT DE LA DISPONIBILITE DE L'EAU DANS LES NIAYES 37

I. LES EAUX DE SURFACES 37

II. LES EAUX SOUTERRAINES 39

1. LE SYSTEME HYDROGEOLOGIQUE DES SABLES QUATERNAIRES 39

A. LA NAPPE CAPTIVE DES SABLES INFRABASALTIQUES DE DAKAR 39

B. LA NAPPE LIBRE DE THIAROYE 41

C. LA NAPPE DU LITTORAL NORD 43

D. L'HYDROCHIMIE DU SYSTEME HYDROGEOLOGIQUE DES SABLES QUATERNAIRES 45

2. LA NAPPE MAASTRICHTIENNE ET LA NAPPE DU PALEOCENE 45

A. LA NAPPE MAASTRICHTIENNE 45

B. LA NAPPE DU PALEOCENE 46

3. EVOLUTION SAISONNIERE ET TEMPORELLE DES NIVEAUX

PIEZOMETRIQUES 47

EVOLUTION SAISONNIERE 47

EVOLUTION TEMPORELLE 48

CHAPITRE II : USAGES ET USAGERS DE L'EAU

I. USAGES DE L'EAU DANS LES NIAYES

49

49

 

1.

USAGE DOMESTIQUE

49

 

2.

LES USAGES AGRICOLES

50

 

3.

LES USAGES INDUSTRIELS

55

 

4.

LES USAGES DE LA PECHE

55

II.

 

LES USAGERS DE L'EAU

57

 

1.

LA POPULATION LOCALE

57

 

2.

LES AGRICULTEURS

58

 

3.

LES ELEVEURS

58

 

4.

LES INDUSTRIELS

59

 

5.

LES PECHEURS

60

III. INTERRELATION ENTRE LES USAGES ET LES USAGERS DE L'EAU DANS LES NIAYES

60

TROISIEME PARTIE : PLAN DE GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU PAR UNE APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LA ZONE DES NIAYES..... 63

CHAPITRE I : QU'EST CE QUE LA GESTION INTEGREE DES RESSOURCES

ENEAU (GIRE) ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

64

 

1.

DEFINITION DE LA GIRE

64

2.

LES PRINCIPES ET LES ENJEUX DE LA GIRE

64

3.

LES DOMAINES SPECIFIQUES DE LA GESTION DE L'EAU

64

4.

LE SENEGAL ET LA GIRE

65

CHAPITRE II : PLAN GIRE DANS LES NIAYES 67

I. L'APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LA GESTION DE L'EAU DANS LES
NIAYES 67

1. CONCEPT D'APPROCHE PARTICIPATIVE 67

2. LES ACTEURS LOCAUX DE DEVELOPPEMENT 68

A) l'administration 69

B) les projets et les organisations non gouvernementales 70

C) les organisations villageoises 71

II. L'APPROCHE ECOSYSTEMIQUE 73

1. LES AVANTAGES DE L'APPROCHE ECOSYSTEMIQUE 73

2. LES CONCEPTS FONDAMENTAUX DE L'APPROCHE ECOSYSTEMIQUE 74

III. SCHEMA DE GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU DANS LES NIAYES

75

1. CONNAISSANCES ET SENSIBILISATION SUR LES RESSOURCES EN EAU 77

2. LE CADRE INSTITUTIONNEL 78

3. CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE 78

4. REFORME DU CADRE FINANCIER 80

CONCLUSION GENERALE .. 82

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 84

TABLE DES ILLUSTRATIONS 90

LISTES DES FIGURES 90

LISTE DES TABLEAUX 91

ANNEXES 92

TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTES DES FIGURES

Figure 1: Carte de localisation des Niayes

Figure 2 : Mise en place des dunes (Source : www.crdi.sn)

Figure 3: Évolution des températures maxima, minima et moyenne de la station de Dakar Yoff et de Saint-Louis de 1960 à 2004 et de la station de Thiès et de Louga de 1980 à 1999 Figure 4: Insolation moyenne mensuelle en heures à Dakar Yoff et Saint-Louis de 1961 à 1999

Figure 5: Évolution inter mensuelle de l'évaporation à Thiès et Louga de 1980 à 1999, à Dakar Yoff et Saint-Louis (1960 à 1999)

Figure 6 : Évolution moyenne annuelle des précipitations

Figure 7: Indice des précipitations à la station de Dakar Yoff et de Thiès

Figure 8 : Carte des communautés rurales de la zone de Niayes

Figure 9 : Répartition par âge de la population de Saint-Louis, Dakar, Thiès et

Louga

Figure 10 : Carte de l'évolution de la population des communautés rurales des Niayes de 1988 à 2002.

Figure 11: Évolution des débits moyens journaliers en m3/jour prélevés dans la nappe infrabasaltique de 1990 à 2007.

Figure 12: Évolution des débits moyens journaliers en m3/jour prélevés dans la nappe de Thiaroye de 1990 à 2007.

Figure 13 : Évolution des débits moyens annuels en m3/jour prélevés dans la nappe du Littoral Nord de 1990 à 2007

Figure 14 : Carte d'accès à l'eau dans les communautés rurales des Niayes

Figure 15: Carte des quais de pêche du littoral Nord

Figure 16: Schéma des principaux usagers de l'eau Figure 17: Modèle de planification collaborationniste Figure 18: Schéma PGIRE Niayes

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : liste des stations synoptiques, climatologiques et pluviométriques utilisées Tableau 2 : Pourcentage d'humidité relative moyenne annuelle pour Dakar et Saint-Louis (1960-2003) et pour Thiès et Louga (1980-1999)

Tableau 3 : Composition de la population par sexe des localités de la zone des Niayes en 2002 Tableau 4 : Évolution de la population dans les quatre régions regroupant la zone des Niayes de 1976 à 2002.

Tableau 5 : Évolution de la population dans les quatre régions de la zone des Niayes de 1976 à 2015.

Tableau 6 : Taux d'accès à l'eau par adduction d'eau potable et par puits modernes dans les communautés rurales des Niayes

Tableau 7: Évolution de la production des cultures maraîchères dans les régions de Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis de 2004 à 2008.

Tableau 8 : Classification des cultures maraîchères selon leurs exigences en eau Tableau 9: Classification des cultures maraîchères selon leur cycle biologique

Tableau 10: Statistique du cheptel des départements de la zone des Niayes

Tableau 11 : Consommation en eau des grands ruminants des départements de la zone des Niayes

Tableau 12 : Consommation en eau des petits ruminants des départements de la zone des Niayes

Tableau 13: Tableau synoptique de la pêche artisanale pour les 4 régions des Niayes en 2007 Tableau 14 : Pourcentage d'approvisionnement en potable ou non protégée dans les 4 régions des Niayes.

Tableau 15 : Extrait de l'annexe 1 du PAGIRE, 2007 : Problèmes et contraintes de la gestion des ressources en eau du Sénégal

Tableau 16 : Les acteurs locaux de développement

Tableau 17 : Typologie des acteurs locaux dans quatre communautés rurales des Niayes LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Palmier à huile sur la route de Diogo pendant la saison des pluies 2008-2009(C.R. Darou Khoudoss)

Photo 2: Céane tari dans la dépression de Méri pendant la saison des pluies 2008-2009(C .R. Darou Khoudoss)

Photo 3 : Bassin d'alimentation du bétail dans la CR de Diender Guedj (Kane 2007)

Annexes

Annexe 1 : Découpage administratif de la zone d'intervention du SDAGC, le territoire côtier des
Niayes et la zone d'influence.

Ré- gions

Départe- ments

Zone d'intervention

Zone des Niayes

Zone d'influence

 
 

Commu- nes

Commu- nautés

rurales

Com- munes

Com- munautés rurales

Communes

Communautés rurales

Dakar

Dakar

Pikine Rufisque Guédiawaye

Diamnia dio

Sébikota ne

Sangalkam

 

Sangalkam

Toutes les communes et communes d'arrondisse ment

Yenne

Thies

Thiès

Kayar

Diender

Kayar

Diender

Thiès

 
 

Keur moussa

 
 
 

Keur moussa

pout

 
 
 
 

fandéne

Tivaouane

Mboro

Darou khoudoss

Mboro

Darou khoudoss

Mekhe

Chérif

 

Méouane

 
 
 

Koul

 

Taïba Ndiaye

 

Taïba Ndiaye

Tivaouane

Medina dakhar

 

Mont Rolland

 

Notto

Gouye
Diama

 

Ngandiouf

 

Notto Gouye Diama

 
 
 
 
 

Pire goureye

 
 
 

Pire Goureye

L ouga

Kébémer

 

Bandégne wolof

 
 

Kébémer

Thiolom Fall

 

Diokoul Diawrigne

 

Diokoul Diawrigne

 

Guéoul

 

Kab gaye

 

Kab gaye

 
 
 

Ndande

 

Thieppe

 
 
 

Thieppe

 
 
 
 

Louga

 

Kelle Gueye

 

Leona

Louga

 
 

Nguidille

 
 
 

Mbédiene

 

Leona

 
 
 

Nguidille

 

Ngeune sarr

 
 
 

Niomré

 

Sakal

 
 
 

Ngueune sarr

 
 
 
 
 

Sakal

Saint-Louis

Saint-Louis

 

Gandon

 

Gandon

Saint-Louis

Gandon

 

Mpal

 
 
 

Mpal

Source : Direction de l'Aménagement du Territoire

Annexe 2 : Fluctuation des niveaux piézométriques dans les nappes infrabasaltiques, Thiaroye,
Littoral Nord et maastrichtienne entre mai 2005 et décembre 2008.

N°IRH

DESIGNATION

AQUI
FERE

ALT Bdb

N.P. Mai 05

N.P. Sept 05

N.P. Nov.0 5

N.P. Jan. 06

N.P. Juil. 08

N.P. Nov.08

N.P. Déc.08

10-2x-

0098

PIKINE CAMBERENE P2-2

INF

7.51

1.21

1.18

2.10

2.04

1.99

-

2.05

10-2x-

OUAKAM PIB2

INF

26.43

-0.30

-0.29

0.38

0.46

0.54

-0.30

-0.29

0127

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10-2x-

PARCELLES

INF

18.44

-

1.82

1.77

2.93

2.76

2.59

2.30

0128

ASSAINIES PIB3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

10-3X-

SANGALKAMPS11

TH

8.36

1.59

0.81

2.83

2.80

2.78

1.90

2.85

0139

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10-3X-

BABYLORP2-10

TH

4.54

-5.76

-5.84

-4.31

-4.21

-4.08

-5.33

-4.21

0211

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10-3X-

KAYAR PS7

TH

1.68

-1.73

-1.62

-0.71

-0.87

-1.04

-1.58

-0.84

0233

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

05-2X-

SEMELLE

LN

6.48

-1.69

-1.72

-1.76

-1.78

-1.80

-1.99

-1.78

0004

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

05-2X-

POTOU (PUITS)

LN

7.93

-2.45

-2.37

-2.32

-2.34

-2.37

-

-

0025

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

05-7X-

TAIBA NDIAYE

LN

44.13

26.79

26.77

26.78

26.79

26.79

26.52

00000

0043

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10-3X-

NOTTO S4

M

7.56

-

-32.55

-32.31

-32.53

-32.76

-33.08

-32.47

0074

 
 
 

32.48

 
 
 
 
 
 

10-6X-

YENNE 6

M

8.95

1.01

-

1.02

0.99

0.96

1.03

1.23

0022

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

INF : infrabasaltique ; TH : Thiaroye ; LN : Littoral Nord ; M : Maastrichtien. Source : D.G.P.R.E ,2009






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius