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Gestion des finances publiques et son impact sur l'évolution de la croissance économique en RDC

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par Jules KASEYA
Université de Lubumbashi - Licence 2011
  

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2.1.2. BUDGET DE L'ÉTAT

Un budget en tant que tel est une prévision bien détaillée des recettes et des recettes d'un agent économique (ménages, entreprises, État) pour une période de temps bien déterminée et généralement courte. Nous donnerons les notions de base sur le budget et particulièrement celui de l'État, nous décrirons les différentes phases d'élaboration, du vote d'exécution et de contrôle du budget de l'État tout en effectuant également une analyse critique et synthétique à l'aide des données chiffrées des budgets de l'État Congolais.

2.1.2.1. NOTIONS FONDAMENTALES SUR LE BUDGET

Etymologiquement « le budget est un mot d'origine anglo-saxonne, budjet venant de l'ancien français : bougette, qui désigne une petite bourse. Dès l'origine, le budget est le moyen mis au service du pouvoir pour appliquer sa politique. Le sac du roi renfermait l'argent nécessaire aux dépenses publiques. Il exprime un équilibre entre le pouvoir politique et la notion conçue initialement presque exclusivement comme source des revenus de l'État ». (C. BIGAUT, 1995, p.7).

A. Définitions et approches théoriques du budget

Le budget est défini par Menard LOUIS cité par J. TURBINE comme « l'expression financière d'un programme d'action envisagé par une période donnée. Le budget est établi en vue de planifier l'exploitation future de contrôler à posteriori les résultats obtenus ». (J. TUBRBINE) et Al, WWW.managementculturel.com, p.1).

Le budget de l'État est défini comme « un document retraçant l'ensemble des recettes et des dépenses de l'État pour une année civile (du 1er janvier au 31 décembre). Ce budget concerne l'État au sens strict, c'est-à-dire les administrations de l'État (les ministères). Sont exclues du budget de l'État les ressources et les dépenses des collectives locales (régions, département et communes) ainsi que celles des organismes sociaux ». (J-Y. CAPUL et O. GARNIER, 2008, p.26).

Le budget « est l'acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses annuelles de l'Etat ou des autres services que les lois assujettissent aux mêmes règles (paragraphe 1, Article 5 du décret du 31 Mai 1862 en France.)... Le budget de l'Etat prévoit et autorise en la forme législative des charges et les ressources de l'Etat. Il est arrêté par le parlement dans la loi de finances qui traduit les objectifs économiques et financiers du gouvernement (paragraphe 2, Article 1er du décret organique du 19 juin 1956) » (C. BIGAUT, 1995, p.25).

Or, comme nous le constaterons dans ce travail, les recettes et dépenses des collectivités locales (provinces voire districts et territoires, chefferies et collectivités) sont aussi intégrées au budget de l'État en République Démocratique du Congo.

B. Caractéristiques du budget

Le budget d'après Christian Bigaut « n'est pas un document comme les autres. Sa présentation, son contenu, sa procédure d'adoption résultent de sa quadruple facette : historique, économique, juridique et politique ». (C. BIGAUT, 1995, p.7).

De part sa facette historique, « le budget (de l'Etat) est synonyme des moyens [financiers] mis à la disposition du pouvoir pour appliquer sa politique...Dans sa facette économique, le budget de l'État dans la conception classique des finances publiques avait un triple caractère :

· Un budget neutre : l'ordre économique ne doit pas être troublé et inquiété par des initiatives Étatiques.

· Un budget improductif : le budget se limitait à couvrir les dépenses publiques de fonctionnement seulement.

· Un budget équilibré : les dépenses publiques et les recettes publiques doivent s'équivaloir. Autrement dit, l'État ne doit pas dépenser plus qu'ils ne perçoivent et mobilisent des recettes. Progressivement, avec la conception moderne des finances publiques, on a assigné une triple mission au budget au lendemain de la 1ère guerre mondiale et après la 1ère guerre mondiale :

o Une mission de la vie économique,

o Une mission d'allocation des ressources,

o Une mission de redistribution.

Cela conduit aux facteurs qui expliquent l'extension du rôle de l'État et par là, l'accroissement de la dépense publique dont plusieurs dont différents thèses ont été soutenues (la « loi » de Wagner, la thèse de Peacock et Wiseman, la thèse marxiste) dont notamment, d'après la thèse Keynésienne, « le budget est un instrument essentiel de la politique conjoncturelles. Keynes, en 1936, dans sa Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, a conféré aux opérations budgétaires une importance particulière en faisant l'instrument privilégié des pouvoirs publics pour assurer la régulation économique globale.

Le raisonnement de Keynes repose sur l'idée selon laquelle l'économie d'un pays peut connaître un état d'équilibre économique caractérisé par le sous-emploi :le plein emploi, loin d'être obtenu naturellement et automatiquement comme le croyait les économistes classiques doit être constamment recherché par l'intervention des pouvoirs publics, en particulier au moyen du budget de l'État ». (C. BUGAUT, 1995, p.13).

Dans la facette juridique du budget de l'État, « l'évolution de la mission que l'État s'est assignée, s'est traduite dans la présentation de la loi des finances avec l'apparition de nomenclatures économiques (classification des dépenses) pour tenter d'apprécier au mieux l'incidence du budget sur les activités économiques de la nation » (C. BIGAUT, 1995, p.15).

Du point de vue de sa facette politique, « le budget (de l'Etat) est l'instrument de l'action gouvernementale. Il est la transcription financière de la réalisation de son programme. Le choix budgétaire de l'État est un choix politique. Le budget réalise la poursuite d'objectifs politiques maisle gouvernement doit rationnaliser ses choix : déterminer des priorités, les

organiser en fonction des calculs et des raisonnements compatibles avec la conjoncture économique et sociale. Cette méthode a fait naître la rationalisation des choix budgétaires. Elu sur un programme politique, le gouvernement souhaite concrétiser les engagements qu'il a pris. Ces engagements se traduisent par une affectation des recettes à certaines dépenses. Le budget constitue l'intermédiaire obligatoire pour atteindre des objectifs ». (C. BIGAUT, 1995, p.17).

C. Fonctions et rôles du budget

Un budget, quel qu'il soit, privé ou de l'État a une double fonction :

· Outil de prévision

· Outil de contrôle

En tant qu'outil de prévision, « le budget sert à :

1' Faire un diagnostic du futur : le budget permet d'établir de façon structurée les données prévisionnelles pour les activités futures,

1' Orienter les décisions : le budget permet de répartir les ressources en fonction des activités prioritaires,

1' Rechercher des fonds : il est l'outil privilégié pour les bailleurs des fonds lors de l'analyse des demandes de subvention et lors du contrôle des dépenses engagées ». (JY.TURBIDE et Al, WWW. Managementculturel.com, pp.5-6).

De ce fait, « le budget est donc un plan écrit qui doit servir d'outil de planification et de suivi. Dans un 1er temps, le budget prévoit les revenus (encaissement ou recettes) et les dépenses (décaissement ou débours) pour une période de temps spécifiée à l'avance. Le budget est l'expression monétaire des objectifs de l'organisation »(J.TURBIDE et Al, WWW.managementculturel.com, p.5).

En tant qu'outil de contrôle, « le budget sert à :

1' Surveiller les opérations et corriger les écarts : le budget est un outil proactif dans la gestion des ressources financières puisqu'il permet de suivre les opérations en temps réel et d'ajuster les dépenses anticipées si nécessaires ;

1' Évaluer les performances : le budget une fois comparé aux données financières réellement encaissées et dépenses pour une activité donnée ou par l'ensemble de celle-

ci, permet d'evaluer un aspect important de la performance : performance financière

de l'organisation » (J.TURBIDE et Al, WWW.managementculturel.com, p.6).

Par consequent, « une fois elabore, le budget sert dans un 2ème temps d'outil de suivi, afin de s'assurer que les previsions de revenus et de coûts soient respectees par chacun des utilisateurs. Le budget ainsi utilise permet une meilleure coordination et un meilleur contrôle des finances de l'entite. Le budget peut aussi servir d'outil de communication et de motivation lorsqu'il est vehicule dans l'entreprise [organisation] comme un element important dans l'operationnalisation de la strategie de l'organisation. Le budget concretise ces projets de l'organisation en les exprimant sous forme de ressources financières » (J.TURBIDE et Al, WWW.managementculturel.com, p.5).

D. Principes du budget de l'État

Pour sa presentation, le budget doit respecter un certain nombre des principes ou règles parmi lesquels nous citons :

· L'annualite budgetaire,

· L'universalite budgetaire,

· L'unite budgetaire,

· La specialite budgetaire,

· L'equilibre budgetaire,

· La publicite budgetaire,

· La sincerite budgetaire.

1°. Le principe de l'annualité budgétaire

Ce principe signifie que « le budget est vote chaque annee et pour une annee par le parlement et qu'il doit être execute dans l'annee par le gouvernement. L'annee budgetaire coïncide en France avec l'annee civile ; certains pays dissocient leur exercice budgetaire de l'annee civile : Japon ou Grande Bretagne (1er Avril), Etats-Unis (1er Octobre)... » (F.CHOUVER, 2008, p.15).

Par ailleurs, en Republique Democratique du Congo comme en France l'annee ou l'exercice budgetaire part du 1er Janvier jusqu'au 31 Decembre.

quinquennal, plan septennal, etc.) et dont la tranche annuelle doit être fixée et déterminée chaque année et présentée au budget relatif à l'année en cours et en cas de crédit provisoire.

2°. Le principe de l'universalité budgétaire

Ce principe insiste d'une part sur la non compensation entre les recettes et les dépenses de manière à ne laisser figurer au budget que le solde net de l'opération ; autrement dit, c'est l'opération ou le produit brut qui doit figurer au budget ; raison pour laquelle ce principe s'appelle aussi comme « principe du produit brut ». D'autre part, sur le non affectation d'une recette à une dépense bien déterminée. Ces non compensations et non affection s'appliquent également lors et pendant l'exécution du budget.

Cependant, « en rendant obligatoire l'inscription au budget de toutes les dépenses et toutes les recettes pour leur montant intégral, la règle (principe) de l'universalité ou du produit brut déjoue toutes les possibilités de camouflage d'opérations budgétaires par des services publics. Cette règle (ce principe) permet une gestion budgétaire sincère. C'est d'ailleurs pour cette raison que la comptabilité publique interdit au comptable des recettes d'effectuer ces dépenses et au comptable des dépenses d'enregistrer les recettes. C'est pour éviter ou éloigner la tentation de procéder à la compensation » (MPIRY BEN OPINE, 2010- 2011, pp 24-25).

Pour mieux comprendre la règle de la non-compensation prenons l'exemple d'un territoire de la RDC à l'instar de Kipushi qui prévoit dans son budget d'acheter un véhicule de transport au cours de l'exercice budgétaire 2010. Ce territoire au titre d'entité administrative décentralisée mobilisée des recettes d'environ CDF 3000 000 alors que le coût d'achat de ce véhicule est évalué à CDF 2700000. Dans la présentation de son budget, le territoire de Kipushi ne peut pas se permettre le droit de compensation en faisant figurer le solde nets à son budget par rapport à cette opération, c'est-à-dire en faisant apparaître comme recettes = CDF 3 000 000 et Dépenses = CDF 2 700 000 ainsi que le solde = 3000000 -- 2700000 = 300000. Par contre, il doit inscrire à son budget dans la rubrique recettes la somme de CDF 3000000 et dans celle des dépenses le montant de CDF 3000000 et ce n'est que le trésor public qui versera la somme requise le moment lors de l'exécution budgétaire au dit territoire.

En effet, eu égard à cette règle de la non-compensation qui milite pour une gestion sincère et
en se fiant aux résultats de nos entretiens avec certains agents des régies financières à
Lubumbashi, nous nous sommes rendus compte qu'un agent percepteur sur trois qui n'est pas

payé au bout d'un certain temps (2 ou 3 mois et même plus) est certain de compenser l'argent des impôts et taxes qu'il perçoit pour le compte du trésor public à ses propres (satisfaction de ses besoins et ceux de siens). Il en découle d'ores déjà non seulement un manque à gagner pour l'État mais également une perte considérable des deniers, en même temps qu'un système infect s'érige.

En outre, la règle de la non-affectation se justifie par les raisons ci-après :

· « L'affectation d'une recette à une dépense est une source de gaspillage des deniers de l'État...

· L'affectation des recettes peut mettre en cause la solidarité nationale.

Exemple : Si les impôts sur les rémunérations étaient destinés à la construction des autoroutes, la plupart des salariés critiqueraient cette décision et demanderaient peut-être plus d'hôpitaux, d'écoles ou de chemin de fer.

D'après P. Lalumière cité par le professeur Mpiry, « si un impôt est affecté à une dépense particulière, chaque citoyen peut, à juste titre, ne vouloir payer que les impôts affects aux dépenses dont il profite directement ». Aujourd'hui, suite à la naissance des budgets annexes et à l'ampleur de la politique interventionniste de l'État, il est admis que certaines ressources soient affectées à des dépenses déterminées. Pour rassurer les souscripteurs d'un emprunt public, l'État peut décider d'affecter à son remboursement les recettes qui proviennent de la consommation du carburant par exemple. Les mandataires de l'État doivent savoir constituer des réserves au cours de la période des vaches grasses » (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, p.25-26).

Dans l'application du non affectation, il faudra distinguer les exceptions relatives au budget général, aux annexes et comptes spéciaux. La règle de la non-affection s'applique au budget général tandis qu'aux annexes et comptes spéciaux, elle applique des mesures dérogatoires surtout à cause du caractère commercial et industriel de leurs bénéficiaires.

3°. Le principe de l'unité budgétaire

D'après ce principe, toutes les recettes et les dépenses de l'État et ses démembrements doivent être conciliées et présentées dans un seul document : le budget de l'État. Selon le professeur Mpiry, « l'intérêt pratique de cette règle [principe] est de rendre le contrôle aisé : il est plus facile de comparer les dépenses et les recettes qui figurent dans un

document unique que lorsqu'elles se trouvent disséminées dans une multitude des documents. Aussi le respect de cette règle [principe] permet d'avoir une vue d'ensemble de la situation financière du pays... Quelles que soient les qualités de cette règle [principe] d'unité budgétaire, elle n'est pas exempte des critiques pertinentes. En effet, aujourd'hui l'État a pris sous sa responsabilité indirecte des activités diverses à caractère industriel et commercial. Leur réalisation s'effectue par l'intermédiaire soit d'organismes publics indépendants de l'État (organismes publics jouissant d'une autonomie financière), soit d'organismes privés agissant en lieu et place du gouvernement. Celui-ci fournit des moyens financiers enregistrés hors du budget général » (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, pp.23-24).

4°. Le principe de la spécialiste budgétaire

Ce principe voudrait que les crédits budgétaires ne soient pas alloués en bloc pour n'importe quel usage d'autant plus qu'ils sont spécifiés en partie ou chapitre. D'après ce principe, chaque chapitre ne doit comporter que des services y afférant, de nature identique tout en excluant de manière catégorique les crédits budgétaires relatifs aux frais de personnel et ceux destinés à l'achat voire l'entretien des matériels.

Pour le professeur Mpiry, « l'objectif est de permettre au parlement d'exercer un contrôle rigoureux sur le gouvernement. De ce fait, le gouvernement doit aussi présenter un budget détaillé laissant voir clairement ses grandes rubriques en recettes qu'en dépenses. Le budget doit laisser apparaître les grandes sources de financement de l'État. Recettes fiscales ; recettes parafiscales, recettes administratives et judiciaire ; les revenus du portefeuille et du domaine de l'État ; les aides et emprunts d'une part, et les dépenses relatives au personnel, au matériel, au remboursement de la dette et la structure des dépenses en capital d'autre part... » (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, pp.26-27).

En observant ce principe, on peut apprécier l'importance ou la taille des sources des recettes publiques de celle attachée à un poste déterminé des dépenses.

5°. Le principe de l'équilibre budgétaire

Au regard de ce principe, le budget de l'État doit être équilibré entre dépenses publiques et recettes publiques. Cette égalité arithmétique est justifiée par le fait que l'État comme tout autre agent économique ne doit dépenser plus qu'il ne gagne et mobilise des revenus. Donc il est tenu de respecter sa droite du budget ou sa contrainte budgétaire comme tout consommateur.

Cependant, ce principe souffre d'exception en cas d'inegalite entre recettes publiques et depenses publiques (DOR). Lorsqu'il n'y a pas egalite entre depenses publiques et recettes publiques, le budget de l'État est en desequilibre et à ce stade 2 cas peuvent se presenter :

· Les depenses superieures aux recettes, on parle du deficit budgetaire.

· Les depenses inferieures aux recettes, on parle d'excedent ou surplus budgetaire.

Par rapport à cette situation (d'equilibre ou de desequilibre) deux tendances s'observent dont l'une opte pour l'equilibre budgetaire au sens strict et l'autre qui tolère un certain seuil du deficit budgetaire.

ü La thèse de l'équilibre budgétaire au sens strict :

Pour les partisans de cette thèse, le deficit du budget de l'État est à eviter parce qu'il peut contraindre l'État (gouvernement) à recourir aux recettes exceptionnelles, à titre illustratif la planche à billet qui peut non seulement l'aider à resoudre ses problèmes mais dont les consequences sont nefastes pour l'economie, à l'endettement qui a des effets nocifs lorsque l'Etat est incapable de rembourser, etc.

ü La thèse du déficit budgétaire systématique :

Selon G. Bakendeja wa Mpungu, cite par le professeur Mpiry « avant de prendre position sur le problème du deficit budgetaire de l'État, nous voulons rappeler qu'à côte de ceux qui s'y opposent farouchement, il y a d'autres qui relativisent en tenant plus compte du niveau de ce deficit à partir d'un certain seuil tolerable. Il s'agit naturellement de ce que l'on appelle doctrine dite du deficit systematique du budget de l'État qui a ete developpee à la fin les annees 1950 par Sir William Beverudge sur base des theories de lord John Maynard Keynes » (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, pp.28-29).

D'après les tenants de la thèse du deficit budgetaire systematique le deficit peut être un moyen de relance economique propice en cas de desequilibre budgetaire par le recours à l'emprunt public ou à d'autres procedes pour soutenir la croissance economique.

· Recourir à l'endettement ou l'emprunt public : cet endettement peut être effectué par le recourt à l'emprunt intérieur (émission des bons de trésor) ou l'emprunt extérieur auprès des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. Cependant, le recourt à l'endettement pose deux sérieux problèmes surtout dans les pays en développement comme la RD Congo ci-après :

o Le remboursement de la dette car au principal s'ajoute aussi les services de la

dette et éventuellement les arriérés qui, avec le temps sont capitalisés,

o L'affectation de la dette : normalement l'argent emprunté doit êtres orienté

vers les secteurs économiques productifs de l'économie nationale.

· Recourir à la fiscalité : l'État se donne comme objectif de procéder à un recouvrement des arriérés fiscales. Dans ce cas, faudra-t-il que les ménages et les entreprises soient en capacité au risque d'influencer les revenus et les investissements

· Recourir au financement monétaire : recourt du gouvernement en difficulté aux avances de al banque centrale par la planche à billet.

Par contre, en cas d'excédant budgétaire ; le gouvernement ou l'État est en capacité de financement et peut soit prêter les fonds excédentaires, soit procéder à l'achat des équipements pour la production ou soit rembourser ses dettes venant à échéance au bien encore constituer avec ces fonds un fonds souverain.

Pratiquement et d'après le Professeur Bakandeja, « beaucoup de pays ont eu et ont encore des budgets déficitaires surtout en période de crise économique avec en tête les EtatsUnis considérés comme le champion des déficits budgétaires ; mais à partir des années 1995, tous ces pays tendent à revenir à l'équilibre budgétaire car le déficit ne saurait être permanent » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 1997, p.158).

De plus, la raison est que « le financement de ce déficit devient de plus en plus difficile actuellement suite à la limite, à l'alourdissement fiscal, à la nécessité de limiter les émissions monétaires du trésor afin de maîtriser l'inflation ». (VIVIEN-GARBOVA et WELDULLER cité par MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, p.29-30).

Par ailleurs, toujours dans cette optique du déficit budgétaire, le professeur P. Lalumière développe une théorie du budget cyclique en s'inspirant sur les idées Keynésiennes dans ce sens que : « l'économie financière a élaboré la théorie du budget cyclique. La particularité de cette théorie est que l'équilibre budgétaire pourrait être recherché, non pas le cadre de chaque année civile mais au cours d'un cycle économique. On comprendra que les

déficits importants pendant les périodes de récessions économiques seront compensés par des excédants ou surplus enregistrés en période d'expansion économique » (LALUMIERE P. cité par M'PIRI BIN OPIN, 2010-2011, p.30).

« Cette théorie nous offre deux méthodes pour son application :

· La mise en réserve des plus values fiscales dues à certains impôts sensibles à la conjoncture économique réalisée en périodes de croissance pour les injecter dans les circuits économiques en périodes de crise.

· L'amortissement alternatif de la dette publique c'est-à-dire que les remboursements de la dette ne se feront plus à échéances fixes mais en fonction de la conjoncture et du niveau des activités économiques (MOVA SAKANYI. Cité par M'PIRI BIN OPIN, 2010-2011, p.30).

Outre la théorie du budget cyclique, il existe aussi une théorie dite théorie du circuit qui prône ce qui suit : durant la période de crise (provoquée surtout par la guerre ; les dépenses publiques soient financées quasi totalement par le financement monétaire (planche) et pour maîtriser l'inflation qui en découlerait, il faudrait instaurait un contrôle rigoureux des prix suivis d'importants prélèvements fiscaux. Il en résulte donc que l'État injecte la masse monétaire par voie de planche à billet et également par d'importants impôts et taxes prélevés sur les revenus et biens de consommation.

Il convient également de noter qu'il existe différents types de déficit budgétaire parmi lesquels, nous pouvons citer :

· Le déficit public structurel : qui désigne le déficit des administrations corrigé des effets de la conjoncture,

· Le déficit public primaire (ou solde primaire) : qui désigne des administrations publiques hors paiement des intérêts de la dette,

· Le déficit public conjoncturel : lié à l'affaiblissement de l'économie plus précisément de la demande globale suite à la conjoncture.

Il sied de noter qu'il existe une nuance entre l'impasse budgétaire et le déficit budgétaire, dans la mesure où le déficit budgétaire désigne le solde budgétaire négatif ; les dépenses publiques étant supérieures aux recettes publiques. Le solde budgétaire se calcule par la formule suivante :

Solde budgétaire = Recettes publiques -- Dépenses publiques

Alors que l'impasse budgétaire est un déséquilibre budgétaire prévisionnel, très temporaire et déclenché volontairement par les autorités budgétaires pour une cause déterminée et précise.

Comme nous l'avons si bien constaté, le principe d'équilibre budgétaire est indispensable car il est un indicateur d'une gestion budgétaire optimale et se justifie par le fait que l'État comme tout autre agent économique est soumis au respect de sa contrainte budgétaire de façon analogue à un consommateur ordinaire. De plus, les dérogations à ce principe notamment le déficit budgétaire est important et constitue même comme nous le verrons un véritable outil de la politique budgétaire susceptible d'engendrer la croissance économique dans un pays.

6°. Le principe de la Publicité budgétaire

Pour MOVA SAKANYI cité par le professeur MPIRY, « le principe de la publicité budgétaire est un principe mineur car il est de mise pour toute autre loi ». (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, p.31).

Ainsi, le budget de l'État ou loi de finances doit non seulement être votée au parlement mais aussi promulguée par le chef de l'État et rendue disponible au journal officiel de la République. La publication de la loi de finances est indispensable car, comme nous l'avons dit, le budget permet de juger les actions du gouvernement sur base de son programme, il est l'outil privilégié qu'exigent les bailleurs des fonds lors de l'emprunt, il permet d'apprécier la santé financière d'un État, etc.

7°. Le principe de la sincérité budgétaire

En France, ce principe est évoqué de manière récurrente dans certaines décisions du conseil constitutionnel depuis les années 90, légalisé et applicable depuis 2002. Ce principe, d'après François Chouvel « recouvre des exigences différentes selon qu'il s'agit du budget ou des comptes.


· La sincérité du budget : l'article 32 de la loi organique dispose que les lois des finances présentent de façon sincère l'ensemble des ressources et des charges de l'État ; leur sincérité s'apprécie compte tenu des informations disponibles et des prévisions qui peuvent raisonnablement en découler ...

· La sincérité des comptes : l'article 27 (alinéa 3) prévoit que les comptes de l'État doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle de son patrimoine et de sa situation financière. La sincérité est ici comprise dans le sens traditionnel que lui donne la doctrine comptable » (F. CHOUVEL, 2008, pp.29-30).

Malheureusement que ce principe pourtant indispensable pour une gestion transparente des deniers publics n'est pas applicable dans la législation Congolaise moins encore consacrée.

Le budget pour sa présentation exige le respect des principes parmi lesquels nous en avons fait allusion dans cette partie. Toutefois, nous ne pensons pas avoir éclairci toute la lumière sur tous les principes quant à la présentation du budget de l'État néanmoins, ceux auxquels nous avons fait allusion sont des principes fondamentaux, requis pour la présentation du budget d'un État.

E. Typologie des budgets

Pour les entreprises, il existe différents types de budgets dont les principaux

types :

· Budget d'exploitation : revenus totaux-dépenses totales,

· Budget par acticités : revenus de l'activité-dépenses de l'activité,

· Budget selon la classification des coûts : revenus- (coûts variables + coûts fixes),

· Budget d'immobilisation,

· Budget de caisse (budget de trésorerie) : recettes (entrées d'argent)- déboursés
(sorties d'argent) ». (J.TURBIDE et Al,
WWW.managementculturel.com, pp.6-7).

Pour l'État par contre, nous avons :

· Le Budget Général,

· Le budget pour ordre,

· Le budget des entités administratives décentralisées.

Il faudra signaler ici que le budget fonctionnel, et le budget d'investissement souvent intégrés ou annexés au budget général de l'État.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard