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Exploitations agricoles familiales et projets d'agrocarburants de proximité au Sénégal: cas du projet Jatropha dans le département de Foundiougne

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par Amadiane DIALLO
Université catholique de Louvain - Master 2 en politique économique et sociale finalité développement/ politique et gestion de projets 2011
  

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1.2.2- Activités génératrices de revenus non agricoles

Compte tenu des performances erratiques de l'agriculture d'une manière générale et particulièrement des difficultés notées dans la commercialisation de l'arachide ces dernières années, les exploitations agricoles familiales ont développé d'autres activités génératrices de revenus non agricoles. Comme souligné dans le chapitre précédent, Il s'agit principalement du petit commerce (17/35), des métiers ruraux tels que l'artisanat et la maçonnerie (5/25), le maraîchage (4/25), transport (2/25). Les activités non agricoles par type d'exploitation sont résumées dans le tableau ci-après.

Tableau 12 : Activités non agricoles par type d'exploitation

Types

Petit commerce

Métiers ruraux

Maraîchage

Transport

A

3EAF / 4 EAF

1 EAF / 4 EAF

0 EAF / 4 EAF

0 EAF / 4 EAF

B

7 EAF / 8 EAF

2 EAF / 8 EAF

2 EAF / 8 EAF

1 EAF / 8 EAF

C

4 EAF / 7 EAF

0 EAF / 7 EAF

2 EAF / 7 EAF

1 EAF / 7 EAF

D

3 EAF / 6 EAF

2 EAF / 6 EAF

0 EAF / 6 EAF

0 EAF / 6 EAF

Source : mes enquêtes, 2010

Ainsi, il est clair que quelle que soit la typologie, les exploitations agricoles familiales s'adonnent toutes à des activités non agricoles pour assurer la subsistance familiale.

1.2.3- Revenus globaux moyens par type d'exploitation et ventilation par poste de dépenses Tableau 13 : Décomposition du revenu annuel global par type d'exploitation

Type

arge brute

M arge brute

Total

Revenu

Revenu

productions

productions

revenu

non

global

végétales

TM

ani males

agricole

agricole

 

FCFA

%

FCFA

%

FCFA

%

FCFA

%

FCFA

%

du

ns

roductins

 
 

revenu470250

non

66550

 

globa536800

100%

A B

%

CFA

%

CFA

%

CFA

%58250

CFA

%

100%

50

6,9% 15000

92,3%

,7%

02503,5%

7,6%

95,7% 550

4%43200 56800

4,3%

1010057 00%

100%

75

0,1% 68000

94,0%

,7%

1,7% 875

0,8% 5250

 

2%60350 64125

4,2%

1431017 00%

100%

Source : mes enquêtes, 2010

966857 957% 43

Pour tous les types d'exploitation, les productions végétales pourvoient plus de revenus que les autres secteurs. Les exploitations des types C et D qui conduisent de grandes superficies semblent gagner plus des productions végétales avec respectivement 92,3% et 94% des revenus globaux. Par contre, les types A et B améliorent leur niveau de revenu par le biais des productions animales (31,7% et 10,7%) notamment avec la vente des petits ruminants et de la volaille.

Les chiffres dans le tableau prouvent une fois de plus que les exploitations enquêtées tirent l'essentiel de leur revenu dans les activés agricoles. Les revenus non agricoles, bien qu'étant des compléments primordiaux, ne parviennent pas à se hisser au niveau des recettes procurées par l'agriculture. C'est pourquoi malgré toutes les contraintes structurelles et fonctionnelles, ces exploitations ne peuvent pas se passer des activités agricoles. Elles chercheront toujours des activités, voire des stratégies internes et externes de soutien pour reproduire leur système de production. Dans cette logique, elles essaient de tirer le maximum de profit des différentes innovations introduites dans leurs milieux sans jamais se départir de leur ossature productive. Cela fait partie de l'axe fondamental de leur « boussole intérieure » (DE LENEER, 1983).

Le tableau ci-dessous montre comment les revenus sont utilisés.

Tableau 14 : Ventilation des revenus globaux par poste de dépense selon le type d'exploitation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

95

 
 

0

0

 

Source : mes enquêtes, 2010

Ces revenus globaux permettent à ces exploitations de satisfaire surtout le premier objectif prioritaire qu'elles se sont toutes fixées, en l'occurrence la subsistance. Les parts

8025% 14% 075% 35% 15%
considérables (de 77% à 95% selon les types) qu'elles réservent pour ce poste de dépenses dans l'utilisation de ces revenus globaux le confirment.

77,34% 16% 0,66%

86

Mémoire Master Amadiane DIALLO

Malheureusement la part réservée aux investissements est moins importante pour permettre l'atteinte, en une campagne, des deuxième et troisième objectifs prioritaires notamment l'achat de matériels agricoles et la construction de bâtiments en dur.

Avec 3% des revenus globaux soit 16.104 FCFA d'investissement, les exploitations de type A ne peuvent pas se procurer le matériel agricole le moins cher fut-il d'occasion. Etant relativement bien équipés en semoir et houe, elles préfèrent acheter des chèvres ou moutons à capitaliser en vue de résoudre des problèmes ponctuels futurs.

Malgré leur sous-équipement en semoir, les exploitations du type B qui font des investissements de l'ordre de 9% de leur revenus globaux, soit 57.071 FCA, déploient les mêmes stratégies que celles du type A.

Les exploitations de type C et D qui disposent de plus de moyens s'orientent aussi pour la plupart dans ce créneau d'investissement dont l'achat de bétail à emboucher et à revendre plus cher. Cette stratégie leur permet d'acheter les intrants nécessaires à leurs emblavures prochaines. Pour combler leur taux d'équipement bas (voir caractérisation), elles louent au besoin du matériel agricole avec leur épargne.

Toutefois, certaines exploitations des types C et D parviennent à faire avancer les constructions qu'elles ont déjà démarrées au fur et à mesure des campagnes agricoles.

Les impôts payés par les exploitations représentent la taxe rurale instituée depuis 1972 par décret présidentiel. Elle ne concerne que les imposables composés de tous les membres âgés de 14 à 65 ans à l'exception des élèves et fonctionnaires de l'état. Elle est annuellement de 1000 FCFA par personne imposable dans les villages enquêtés. C'est ce qui justifie la faiblesse de ses pourcentages dans la ventilation des revenus.

En définitive, il ressort de ces analyses que les exploitations agricoles familiales, adoptent plus ou moins la même stratégie quel que soit le type d'appartenance. Ces stratégies reflètent la réalité des ruraux qui ont des défis majeurs de subsistance à relever à travers leurs productions agricoles. Ainsi, leur logique en tant qu'acteurs dans le projet de plantation est assujettie à cet état de fait : s'enraciner dans leur système de production pour se sécuriser et s'ouvrir pour survivre.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon