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Marché des capitaux et le financement des économies: le cas de l'UEMOA

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par Degol MENDES
Pôle régional de formation en gestion de la dette en Afrique du Centre et de l'Ouest - Expert en gestion de dette publique 2010
  

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3.3.5. Equilibre entre l'offre et la demande des titres publics

C'est dans ce contexte de surliquidité des banques que les équilibres se sont établis depuis 2001. Ainsi, l'offre a toujours été supérieure à la demande à l'exception du 4ème trimestre 2005, 1er trimestre 2006 et 3ème Trimestre 2007, qui sont les périodes au cours desquelles les taux de souscription (demande des titres) ont été respectivement de 94,4%, 67,5% et 77,8% des montants mis en adjudications (offres des titres). Le taux de souscription le plus bas (67,5%) a été enregistré au 1er trimestre 2006 à la suite de la baisse des réserves excédentaires en liaison avec la hausse des coefficients de réserves obligatoires dans certains pays comme indiqué précédemment. S'agissant du deuxième taux de souscription le plus bas (77,8%) enregistré au 3ème trimestre de 2007, il pourrait s'expliquer par la prudence des banques face à l'appel de fonds très important d'un Etat, qui en une seule opération voulait lever 225,0 milliards de F CFA, soit 75% de l'offre totale de l'année sur le marché des titres publics de l'Union, sur une période de 2 ans.

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Graphique V. Evolution des taux de sursouscription

350,0%

300,0%

250,0%

200,0%

150,0%

100,0%

50,0%

0,0%

Sursouscription (> 100)

Globalement, le taux moyen de souscription s'est établi à 135,4% de l'offre, indiquant l'existence d'une importante demande pour les Bons de Trésor. Cette préférence des investisseurs pour les titres publics est, en quelque sorte le reflet des lacunes constatées au niveau du marché des prêts au secteur privé. En effet, les faiblesses institutionnelles ne favorisent pas l'accroissement des prêts au secteur privé, du fait de l'insuffisance des capacités d'étude et de suivi des prêts30, du manque d'informations fiables sur la solvabilité des emprunteurs et de la faiblesse des cadres juridictionnels et réglementaires dans les pays de l'Union31. Dans ce contexte, les banques se plaignent de l'insuffisance des projets bancables dans l'Union pour absorber ses réserves excédentaires, tandis que le secteur privé les accuse de ne pas vouloir prendre assez de risque dans le financement des projets à long terme.

Pour l'instant, la forte présence des Etats sur le marché est à saluer, car elle participe à la réduction des excès de liquidité sur le système bancaire et permet d'amener les banques en « Banque ». Cependant, après cette phase, la présence des Etats devrait être bien coordonnée afin de ne pas causer d'effet d'éviction sur le financement du secteur privé par le système bancaire. En effet, dans un contexte régional marqué par des contraintes d'accès au marché financier régional, notamment pour les petites et moyennes entreprises, le système bancaire demeure la principale source de financement des entreprises privées32.

Au total, l'analyse de l'offre et de la demande sur le marché des titres publics de l'Union fait ressortir que l'excès de liquidité dans le système bancaire a favorisé la demande des titres publics par les banques, qui en sont les principaux demandeurs. Pour minimiser les effets d'éventuelle éviction sur le financement du secteur privé, il serait souhaitable

30 Le taux de dégradation de portefeuille établi à 18,3% dans l'ensemble de l'UEMOA demeure élevé nonobstant sa tendance à la baisse (Commission Bancaire, 2009).

31 Cette situation n'est pas toutefois spécifique à Union.

32 Le financement qui d'ailleurs est à court terme dans sa majorité (70% du total des crédits consentis).

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d'attirer plus d'investisseur sur ce marché et mettre en place le système de Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT) pour assurer la liquidité des titres sur le marché secondaire.

Une autre manifestation de l'excès de liquidité est sans doute le fait que les banques aient accepté d'offrir les ressources financières aux Etats à des taux parfois inférieurs au taux de pension de la Banque Centrale.

Dans la recherche de crédibilité, les Etats ont souvent annoncé un montant de l'offre inférieur au montant effectivement souhaité, afin d'amener les banques à baisser les taux d'intérêt. Cependant, le fait de prendre toutes les ressources disponibles au-delà du montant annoncé préalablement pourra donner l'impression que les Etats sont confrontés à des tensions de trésorerie importantes. Ce constant peut amener les banques à relever le niveau du risque du pays et par conséquent proposer, dans l'avenir, les taux d'intérêt plus élevés. Finalement, nonobstant l'ampleur des ressources levées sur le marché des titres publics des pays de l'UEMOA, ce marché reste encore liquide.

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