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Analyse des déterminants de la faillite des entreprises publiques burundaises: cas du Complexe Textile de Bujumbura( COTEBU )

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par Salvator NYANDWI
Institut supérieur de gestion des entreprises - DESS en gestion des entreprises option finance comptabilité 2013
  

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II.2. Projet d'extension du COTEBU et ses conséquences

Durant la période de 1980 à 1990, il y a eu un projet d'agrandissement de l'usine afin d'augmenter la production jugée insuffisante par les gestionnaires. L'idée d'extension des ateliers de l'entreprise a commencé à germer à partir de l'année 1986 et trois situations ont motivé sa mise en oeuvre :

v Le goulot d'étranglement entre la capacité de tissage et celle de finissage

Dès le démarrage de l'entreprise en 1980, il avait été remarqué que les ateliers étaient disproportionnés mais étant donné que les burundais n'étaient pas expérimentés dans les métiers de textile, les ateliers ont dû démarrer comme ils étaient livrés et installés par les chinois. La capacité maximale installée pour le tissage était de 9 millions de mètres par an tandis que celle de l'atelier de finissage est de 15 millions de mètres par an. Ainsi, il fallait augmenter les machines des ateliers de tissage pour exploiter cette capacité de finissage déjà installée. Le tableau ci-après montre les types de machines qui ont été commandées et réceptionnées pour le projet d'extension par les gestionnaires de l'entreprise COTEBU.

Tableau n°5 : Machines commandées et réceptionnées pour le projet d'extension

du COTEBU

Type de machines

Nombre de machines

Année de fabrication

1

Filature

7 680 broches

1990

2

Tissage 1

240

1990

3

Tissage 2 (tissus multicolores)

48

1990

4

Tissage 3 (tissus éponges)

24

1990

Source : SCEP, Rapports financiers du COTEBU de 1980 à 1990

N.B. Les broches sont des tiges recevant les bobines des métiers à tisser.

v Une demande accrue des imprimés qui dépassaient les capacités de production du COTEBU

A partir de 1986 jusqu'en 1990, la production et la vente ont atteint des niveaux qui dépassent la capacité de production des ateliers de tissage qui est de 9 millions de mètres. Le tableau ci-après indique le volume total de la production et des ventes du COTEBU en métrage et les montants des chiffres d'affaires qui avaient pu dépasser la capacité installée pendant cinq années consécutives.

Tableau n°6 : Evolution du volume total de la production et des ventes du COTEBU de

1980 à 1990 (en mètres)

Année

Production de tissus finis en m

Ventes de tissus finis en m

Chiffre d'affaires en FBU

Coût unitaire en FBU

1980

773 207

----

----

----

1981

1 564 460

2 337 600

342 805 178

146,6

1982

3 514 515

2 708 974

452 542 426

167

1983

4 509 635

4 383 986

699 503 542

159,5

1984

6 368 066

6 855 277

1 077 482 904

157

1985

8 304 836

8 103 786

1 292 103 493

159,5

1986

8 551 566

9 318 565

1 644 251 159

176

1987

9 152 028

9 100 523

1 750 795 651

192

1988

10 385 451

10 159 607

2 192 523 882

216

1989

11 898 082

10 579 591

2 655 084 833

251

1990

12 588 559

9 986 600

2 742 905 609

274,6

Source : SCEP, Rapport sur les états financiers de COTEBU sorti le 23/7/1991

Dans le tableau ci-dessus, les chiffres affichés par l'entreprise étaient en nette augmentation (voir en encadré). Nous remarquons qu'à partir de 1986, c'est le début d'une période de cinq ans de production maximale qui aurait permis aux gestionnaires avisés de préparer le remplacement de l'outil de production en tenant compte de la durée de vie des machines industrielles.

v La volonté de diversification de la production

L'envie de diversifier les produits fabriqués est née depuis longtemps comme mentionné précédemment mais il n'y a pas eu d'études précises.

« Dans le projet d'extension, le COTEBU cherchait à augmenter les produits exportables, notamment les tissus multicolores d'une largeur de plus de 1,5 mètres et les serviettes de bain. Il convient de noter que jusqu'à présent, le COTEBU produit un tissu d'une largeur de 1,2 mètres et cela constitue un sérieux problème pour se positionner sur le marché international ».24(*) Il reste à savoir si ces machines seront à la hauteur étant donné qu'elles sont issues de la même technologie que celles déjà installées.

II.2.1. Analyse du coût de l'extension de COTEBU

Le budget prévu pour cette extension fut réparti sur les quatre années de la réalisation du projet. Les sociétés ayant participé à la construction des nouveaux hangars et l'installation des machines sont toutes chinoises.

Bien que le budget prévu pour tous les achats était disponible, ces sociétés n'ont pas été totalement payés parce que des arriérés continuent à courir jusqu'à ce jour.

Ce manque de paiement des sociétés chinoises ayant participé à la construction des bâtiments et installation des machines commandées est venu allonger la liste des nombreux problèmes financiers de COTEBU.

Pourtant, tous les éléments prévus pour l'extension étaient budgétisés et le paiement devrait être effectué après les réceptions. Pour les analystes financiers, la dette envers les sociétés chinoises ayant participé à l'extension ne pourrait provenir que du manque de rigueur dans la gestion du budget d'extension.

Le tableau ci-après montre la réalisation de l'extension des usines et le calendrier de déblocage des fonds qui est étalé sur une période de 4 ans.

Tableau n°7 : Réalisation de l'extension des usines du COTEBU et Calendrier de

déblocage des fonds. (en milliers de FBU)

Année

Type

d'activités

1990

1991

1992

1993

TOTAL

Frais de conception

44 776

 
 
 

44 776

Equipement de production

418 017

501 002

 

221 010

1 140 029

Montage des équipements

 
 

105 600

 
 

Génie civil

162 173

713 736

204 241

 

1 080 150

Matériel roulant

 
 

8 000

 

8 000

Equipement de bureau

 
 

3 500

 

3 500

Frais de 1er établissement

2 000

 
 
 

2 000

Divers et imprévus

 
 

30 000

 

30 000

Fonds de roulement

 
 

133 798

 

133 798

Intérêts intercalaires

 

68 356

85 183

 

153 540

Total besoins de financement

626 966

1 283 094

570 322

221 010

2 701 393

Sorties fonds propres

626 966

186 517

186 517

 

1 000 000

Crédit consortial

 

1 096 577

383 805

221 010

1 701 393

TOTAL GENERAL

2 701 393

Source : SCEP, Rapports sur les données financières du COTEBU entre 1980 et 1990.

Le crédit consortial fait allusion à un groupe de banques commerciales qui se mettent ensemble pour constituer un montant important qu'une seule banque ne pourrait disposer ; on parle d'un consortium de banques.

A l'analyse du tableau ci-dessus, nous voyons que les travaux se sont déroulés sur 3 ans (de 1990 à 1993) faisant penser à un long processus d'installation des machines.

Cette longue période va engendrer sans doute un coût élevé pour les immobilisations occasionnant des manques à gagner que les gestionnaires n'ont peut-être pas tenu en considération.

De plus, si une étude minutieuse et conséquente avait été faite, les gestionnaires auraient dû remplacer les vieilles machines sans faire d'autres constructions de hangars.

* 24 SCEP, « Rapport sur les données financières du COTEBU de 1980 à 1990 »

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci