WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le commerce de la rue et l'occupation des espaces publics à  Lomé. Cas des trottoirs

( Télécharger le fichier original )
par Komla Dzidzinyo GBETANOU
Université de Lomé - Togo - Maitrise en sociologie 2010
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    UNIVERSITE DE LOME

    FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

    (FLESH)

    (FLESH)

    DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

    CHAPITRE I LE COMMERCE DE LA RUE ET L'OCCUPATION DES ESPACES PUBLICS A LOME: Cas des trottoirs

    MEMOIRE

    POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE MAITRISE ès-LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

    OPTION : TERRITOIRE - AMENAGEMENT - ENVIRONNEMENT

    Présenté et soutenu par : Sous la direction de :

    Dzidzinyo K. GBETANOU Dr. Folly K. Lolowou HETCHELI

    Maître-Assistant

    Dr. Fortuné K. Séna ATCHON

    Assistant

    Novembre 2010

    DEDICACE

    A mes parents Kodzo Sossou et Afiwa Thérèse

    REMERCIEMENTS

    Au terme de ce travail, qui est le résultat de nombreuses discussions et de rencontres, nous éprouvons le plaisir d'adresser nos sincères remerciements à certaines personnes qui, de façon directe ou indirecte ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

    Notre reconnaissance s'adresse d'abord à M. ATCHON Kodjo Sena et M. HETCHELI Folly Kokou Lolowou qui ont encadré et constamment encouragé les différentes étapes de cette recherche. Nous les remercions très sincèrement pour leur disponibilité et enseignement multiple, particulièrement au moment de la remise en cause de notre travail.

    Aux membres du jury pour avoir accepté juger ce travail.

    Nous remercions M. Gabriel NYASSOGBO et sa femme tous deux parents et tuteurs. Les mots me manquent pour vous dire merci. Nous ne saurions oublier Edinam NYASSOGBO qui d'une manière ou d'une autre nous a permis de me sentir aussi bien que jamais pendant tous ces moments de partage et de cohabitation.

    Nos remerciements vont également à :

    Mlle PEKPE Afiwa qui nous a poussé à aller de l'avant,

    M. BOSSIADE Kossi Aidi pour tout son soutien,

    Mlle DARE Bénédicte qui nous a aidé dans la réalisation de l'enquête de terrain,

    A nos amis ANIKA, ATCHOTIN, OGANTO, DEDRI et tous les autres que nous ne pouvons citer, pour tout leur soutien.

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau N° 1 : Age et sexe des enquêtés......................... .....................50

    Tableau N° 2 : Niveau d'instruction et le sexe des enquêtés........................51

    Tableau N° 3 : Profession et sexe des enquêtés.......................................52

    Tableau N° 4 : Nationalité des enquêtés par rapport au sexe .....................53

    Tableau N° 5 : Connaissance des enquêtés sur les espaces publics...............55

    Tableau N° 6 : Connaissance des espaces publics et niveau d'instruction ................................................................................................56

    Tableau N°7 : Utilité des espaces publics par rapport au niveau d'instruction.................................................................................57

    Tableau N° 8 : Répartition des enquêtés selon le sexe par rapport à la satisfaction

    Des activités exercées.....................................................................58

    Tableau N°9 : Revenus et satisfaction des enquêtés .................................................................................................59

    Tableau N° 10 : Répartition des enquêtés selon le type d'occupation

    et le payement de taxes à la mairie.......................................................62

    Tableau N° 11 : Répartition des enquêtés selon le type d'occupation et le payement de taxes à la mairie .............................................................63

    Tableau N° 12 : Répartition des enquêtés selon qu'ils vivent en parfaite

    harmonie avec les voisins.................................................................66

    Tableau N° 13 : Répartition des enquêtés selon la nature des relations............67

    Tableau N° 14 : Répartition des enquêtés selon qu'ils aient des

    relations autre que celle qui les lient sur les trottoirs.................................67

    Tableau N° 15 : Répartition des enquêtés selon qu'ils aient une fois porté

    secours pour renforcer ou monter une activité.......................................68

    Tableau N° 16 : Répartition des enquêtés selon leur réaction au cas

    où ils manquent de ce que veut le client...............................................68

    LISTES DES GRAPHIQUES

    Graphique N°1 : Profession des enquêtés.............................................54

    Graphique N°2: Autres sources de revenus des enquêtés...........................60

    Graphique N° 3 : Raisons de l'occupation des trottoirs.............................61

    Graphique N° 4 : Sécurité sur les trottoirs.............................................64

    Graphique N° 5 : Temps passés sur les trottoirs......................................65

    Graphique N° 6 : Attentes de la municipalité.........................................65

    SOMMAIRE

    DEDICACE.................................................................................. 2 REMERCIEMENTS........................................................................... 3 LISTE DES TABLEAUX.................................................................. 4

    LISTE DES GRAPHIQUES...............................................................5

    SIGLES ET ACCRONYMES............................................................. 3

    INTRODUCTION............................................................................ 8 Première partie : 

    LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L'ETUDE............................... 3

    CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE ET CONCEPTUEL........................ 12

    CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE..................................... 37

    CHAPITRE III : CADRE PHYSIQUE DE LA RECHERCHE.............................45

    Deuxième partie:

    PRESENTATION-ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS..............................................................................49

    CHAPITRE IV : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES.............50

    CHAPITRE V : INTERPRETATION DES RESULTATS...........................70

    CONCLUSION.............................................................................83

    BIBLIOGRAPHIE................................................................................85

    ANNEXES..................................................................................89

    TABLES DES MATIERES...............................................................98

    SIGLES ET ACCRONYMES

    BIT Bureau International du Travail

    BM Banque Mondiale

    CDQ Comité de Développement du Quartier

    EAMAU Ecole Africaine du Métier d'Architecture et de

    l'Urbanisme

    FLESH Faculté des Lettres et Sciences Humaines

    FMI Fond Monétaire International

    IFI Institution Financière Internationale

    PIB Produit Intérieur Brut

    PNUD Programme des Nations Unies pour le

    Développement

    UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africain

    UNFPA United Nations Funds for Population Activities

    URD Unité de Recherche Démographique

    SPSS Statistical Package for Social Science

    INTRODUCTION

    Le chômage, le déficit des ressources économiques et l'insuffisance de la production sont autant de maux qui minent aujourd'hui la société africaine en général et togolaise en particulier. A partir des années 1980, le Togo connaît une crise économique caractérisée par une importante récession. Cette crise s'est soldée par la compression des agents ayant 55 ans d'âge ou 30 ans d'activité professionnelle. Les programmes d'ajustement structurel (PAS)1(*) adoptés par le Togo et tous les autres pays africains en réaction à cette crise économique ont eu des effets pervers sur les populations, notamment les groupes les plus démunis dans le domaine de l'emploi, des revenus, de la nutrition, de la santé et de l'éducation. Pour atténuer donc les effets négatifs sur les groupes vulnérables, une des alternatives pour ces pays est d'étudier les possibilités susceptibles de promouvoir l'entreprenariat. Il était alors devenu urgent de forger une conscience basée sur l'initiative privée ou l'effort personnel.

    Au Togo, des politiques gouvernementales sont initiées en vue de créer des conditions pour encourager la formalisation du secteur informel2(*). C'est dans ce contexte de volonté politique que les métiers du secteur informel verront le jour. A côté de ce secteur, il existe des sous secteurs dans lesquels on peut ranger les petits commerces. Cette réalité sociale prend de nos jours une ampleur importante dans la ville de Lomé à telle enseigne que les trottoirs et carrefours sont devenus des lieux de commerce.

    Ainsi pour pallier un problème on en crée d'autres : l'occupation des espaces publics. L'occupation spontanée et illégale des trottoirs paraîtrait si mineur mais prend une ampleur de plus avec la crise économique et sociale, dans un contexte de mauvaise gestion des espaces publics dans la ville de Lomé.

    La ville, et singulièrement la capitale, qui fait la fierté des nouveaux Etats, et qui n'évoque pas toujours la sécurité et la prospérité devient à tout bout de champ un vaste marché et même les trottoirs qui sont pour la circulation des piétons, un véritable lieu d'exercice des activités pour les citadins. Lieux de rencontre, d'échange, de communication et de socialisation3(*), les espaces publics perdent de plus en plus leurs fonctions et usages premiers au profit de multiples activités très variées.

    Cette recherche dont le thème s'intitule : « Le commerce de la rue et l'occupation de l'espace public à Lomé : cas des trottoirs » est entreprise dans le cadre des travaux pratiques de recherche sur le terrain sanctionnant la fin du deuxième cycle dans le système universitaire du Togo et plus particulièrement dans les disciplines de sciences humaines et sociales. Elle est une contribution modeste à la réflexion commune sur la question de l'occupation des espaces publics et de ses liens avec ce que l'on peut appeler les activités de l'économie informelle dans les pays du Sud. Elle tente de mettre en relief les problèmes socio-économiques à l'origine du phénomène et les relations sociales4(*) entre les occupants des trottoirs.

    Le document est subdivisé en deux parties.

    La première partie intitulée « Les fondements théoriques de l'étude » présente le cadre théorique et conceptuel de la recherche (chapitre 1), le cadre méthodologique (chapitre 2) et le cadre physique de l'étude (chapitre 3).

    Le premier chapitre expose le bien fondé de la recherche, les hypothèses ainsi que les objectifs poursuivis. Le second décrit l'ensemble des règles, étapes et procédures utilisées lors de cette recherche pour atteindre les objectifs poursuivis. Le troisième présente le site de l'étude dans ses différentes composantes.

    La deuxième partie est intitulée Présentation analyse et interprétation des résultats. Elle comporte deux chapitres. D'abord, le premier présente à travers les tableaux et graphiques, les résultats de l'enquête sur le terrain tout en les analysant. Ensuite, le second chapitre procède à l'interprétation des résultats c'est-à-dire explicite le sens caché des données du chapitre précédent. Enfin, une troisième partie expose des mesures dont la mise en oeuvre pourrait contribuer positivement à la résolution durable du phénomène.

    Première partie :

    LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L'ETUDE

    CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE ET CONCEPTUEL

    1. CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

    1.1. JUSTUFICATION ET PERTINENCE CHOIX DU SUJET

    1.1.1. Motivation et pertinences pour le sujet

    Nous sommes intéressés à étudier le commerce de la rue et l'occupation des trottoirs dans la ville de Lomé, du fait de la généralité du phénomène dans les grandes villes africaines telles que Bamako, Libreville, Cotonou...etc., de la pertinence et de la visibilité du phénomène dans nos quotidiens. En effet, la crise socio économique a poussé chacun à s'auto employer. Ainsi, dans le souci d'améliorer les conditions socio économiques, les populations se lancent dans des activités pouvant leur permettre de vivre. Le trottoir est devenu pour bon nombre de citadins le principal lieu d'exercice de leurs activités, le détournant ainsi de sa fonction et de son usage premier, à savoir le passage des piétons ; ce qui pose problème non seulement au niveau de la gestion de l'espace public et de l'aménagement urbain, mais et surtout au niveau de la gouvernance urbaine, vu les conséquences néfastes que de telles pratiques ont sur les riverains et les passants.

    Il est à noter que l'utilisation des trottoirs comme des lieux d'exercice des activités commerciales a des impacts sur les populations. C'est le cas depuis quelques années avec la rude concurrence (exposition par les occupants du trottoir devant les magasins des mêmes articles qui se trouvent dans les magasins) lancée contre les magasins de ventes par les commerçants qui exposent dans les rues. Le paradoxe est qu'au moment où la municipalité prend des mesures de répression, on met la même population dans des situations délicates : les investissements tant matériel que financier sont à reprendre.

    1.1.2 Pertinence scientifique du sujet

    Au cas où les résultats de notre recherche se révèlent satisfaisants, les autres chercheurs en sciences sociales peuvent s'en servir pour étoffer leurs travaux scientifiques. Les résultats peuvent être également utilisés par les pouvoirs publics pour décider du sort des occupants des trottoirs en vue des dispositions à prendre pour la libération des trottoirs.

    Par ailleurs, l'étude rend compte de l'importance sociologique de la nature des relations sociales qui existent entre les occupants du trottoir.

    1.1.3 Pertinence sociale du sujet

    La pertinence sociale du sujet se révèle par le fait que l'occupation des trottoirs est devenue normale dans les habitudes des citadins. Les relations sociales sur ces trottoirs sont très importantes et au moment même que la municipalité prend des mesures pour libérer les trottoirs, les occupants vivent des cauchemars c'est-à-dire que tout est à refaire. L'ambition de notre recherche est de mieux comprendre l'occupation des trottoirs des grandes artères de la ville de Lomé, son intérêt pour une recherche sociologique, et ses répercussions sur la vie des citadins.

    1.2. PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE

    Depuis environ trente ans, les pays du tiers monde ont dû faire face à une urbanisation accélérée. Un nombre grandissant de migrants s'est retrouvé dans les villes, face à un développement capitaliste niant les réalités socio-économiques locales. Les pays du tiers monde sont confrontés à une crise socio-économique qui engendre des difficultés économiques et sociales.

    Le développement des pays africains s'est posé ainsi en termes d'urgence : besoins pressants de croissance économique, modernisation de la production, modernisation des infrastructures routières et équipements socio collectifs. Ainsi, les États et les industries des pays du tiers monde n'ont pas été en mesure de créer suffisamment d'emplois. L'insuccès de l'industrialisation à l'occidentale dans les pays d'Afrique a conduit, depuis leur indépendance, les États à un laisser aller en matière de développement économique.

    Sans protection contre le chômage, les sociétés du tiers monde ont alors fait preuve d'une impressionnante capacité de créativité pour s'adapter à cette réalité. L'économie informelle5(*), bien que dans une moins large proportion, est aussi présente dans les pays occidentaux industrialisés. Toutefois, en Afrique, elle prend une forme particulière.

    Faute d'adopter cette attitude prospective, l'urbanisation a été mal conduite et laissée presque à la loi de l'installation humaine à qui mieux, sans considération de la planification urbaine6(*) tout comme le phénomène de l'occupation des trottoirs. Dans plusieurs capitales, la crise urbaine7(*) est inéluctable. Elle est déjà la crise de l'État8(*), et celui-ci, dans l'incapacité d'apporter des solutions aux problèmes de gestion des espaces publics et des infrastructures de base, d'accompagner financièrement l'urbanisation galopante et mal maîtrisée fait comme si l'Etat est inexistant. Bien que l'Afrique soit parmi les régions du globe les moins urbanisées, la croissance spectaculaire de sa population urbaine et spécialement des grandes villes, apparaît excessive et préoccupante, eu égard aux problèmes directs que posent ce phénomène qui a pris de l'ampleur : l'occupation des trottoirs. Ainsi, le débat sur l'espace public et son occupation spontanée et illégale dans les villes d'Afrique tropicale pose le problème particulier de gestion de l'espace urbain dans un contexte plus général de celui d'une urbanisation rapide et mal maîtrisée par l'ensemble des acteurs du développement urbain (Le Bris, Giannitrapani, 1991). L'espace public n'est public que s'il est ouvert et accessible à tout le monde. Il est affecté à plusieurs fonctions et usages communs aux citadins. C'est un espace de rencontre, d'échange, de communication et de socialisation à l'image de la ville (Grafmeyer, 2004). L'espace public est donc un espace plurifonctionnel, destiné à des usages multiples pour l'épanouissement individuel et collectif des citoyens d'une ville.

    Leur rôle est si important dans les villes que durant les  luttes urbaines des années 1960 et1970 en France, en réaction au déficit d'urbanité résultant de l'urbanisme fonctionnel qui a présidé à l'organisation de la ville industrielle,  l'insuffisance en espaces publics faisait l'objet des mouvements de revendication et de protestation au même titre que la gestion technocratique et affairiste de la transformation urbaine. Les rénovations qui exilent brutalement les populations d'un quartier central pour y installer des bureaux, l'absence d'équipements collectifs dans les nouveaux ensembles, les tarifs trop élevés des transports, et quantité d'autres problèmes concernant ce que l'on commence à appeler le cadre de vie, sont d'autres réalités.

    Au Togo, tout comme dans les autres pays d'Afrique où les espaces publics sont depuis longtemps occupés et détournés de leur objectif premier, le cas de la ville de Lomé reste relativement notoire avec ses grands carrefours densément occupés par une population venue de divers horizons. En effet, Lomé est confronté à un flux d'individus venus de tous les horizons, qui occupent les trottoirs et autres espaces publics.

    Pour gérer l'informel, la commune dispose de plusieurs services : les services techniques qui interviennent et donnent un avis sur l'opportunité ou non d'installer une ou des activités sur une parcelle d'espace public ; les services financiers, qui sont de véritables interlocuteurs des activités informelles, assurent leur recensement et leur taxation. Il faut donc reconnaître que les usages et les fonctions auxquels ces espaces étaient au départ destinés sont détournés à d'autres fins, fins que la municipalité cautionne en les considérant comme source de rentabilité pour leur caisse laissant croire que ces occupations sont légales.

    C'est dans cette perspective que depuis le courant du mois de Juillet-Aout 2010, la municipalité avec l'appui des forces de l'ordre a pris de nouvelles dispositions en organisant des opérations de déguerpissement des occupants des emprises de la voie et des espaces publics en général et des trottoirs en particulier. Si de telles mesures sont prises aujourd'hui, c'est parce qu'il y a des problèmes.

    En effet, une simple observation laisse voir que les espaces publics en général, les trottoirs en particulier, et même les emprises de certaines voies sont occupés pour de multiples activités.

    Ainsi comment se pose le problème de l'occupation des trottoirs à Lomé ?

    Les marchés ont longtemps constitué un haut lieu de la géographie urbaine africaniste et des paysages de ces villes. De ce fait, à part Déckon et Ramco, le marché d'Adawlato dont les abords nous intéressent aussi est un symbole important du dynamisme commercial, voire de l'urbanité de la capitale togolaise. Mais, ce grand marché apparaît de moins en moins aujourd'hui comme un bâtiment et de plus en plus comme un quartier : le commerce de la rue prend de l'importance sur le commerce de marché. Ainsi, autour de ce grand marché, l'affluence est forte non seulement dans les boutiques mais aussi sur les trottoirs préalablement destinés aux piétons et sur la chaussée réservée aux automobiles.

    La question de l'occupation des espaces publics implique directement pour ceux qui s'y intéressent un lien entre espace public d'une part, et « citadinité » et « urbanité » d'autre part. Quelles sont les causes et conséquences de l'occupation des trottoirs par les commerçants ?

    1.3. HYPOTHESES

    L'hypothèse confère au projet de recherche tout son caractère d'activité scientifique et occupe une place importante dans la construction du modèle d'analyse. Elle permet de mener le travail de recherche avec ordre et rigueur et lui procure un fil conducteur. Par définition, l'hypothèse est une affirmation provisoire qui peut être confirmée, infirmée ou nuancée par la confrontation aux faits. Selon N'DA, P. (2006 : 51), « c'est une supposition ou une prédiction, fondée sur la logique de la problématique [...]. C'est la réponse anticipée à la question de recherche posée. »

    Cette recherche repose sur deux types d'hypothèses : une générale et cinq spécifiques.

    1.3.1. Hypothèse générale

    Les difficultés liées à la maîtrise de la dynamique urbaine9(*) et de la gestion de l'espace urbain justifient l'occupation des trottoirs.

    1.3.2. Hypothèses secondaires

    · La situation socio économique favorise l'occupation illégale des trottoirs.

    · L'occupation anarchique des trottoirs conduit à une insécurité routière.

    · Le phénomène de l'occupation des trottoirs génère des impacts sur la vie sociale des citadins.

    · L'importance des activités dites informelles oblige les citadins à occuper les trottoirs.

    · La fréquentation du même comme point de vente entraine l'existence d'une relation sociale entre les occupants du trottoir.

    1.4. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

     Les objectifs sont des « déclarations affirmatives qui expliquent ce que le chercheur vise, cherche à atteindre » (ibid. : 50).

    Ainsi, cette recherche poursuit-elle deux types d'objectifs : un principal, caractérisant l'intention globale de cette recherche et trois spécifiques ou opérationnels qui découlent de l'objectif général. Ce sont les actions ou opérations à mener pour atteindre l'objectif général.

    1.4.1. Objectif principal

    Il s'agit d'identifier les différentes causes et conséquences qu'engendre l'occupation anarchique des trottoirs.

    1.4.2. Objectifs spécifiques

    Pour atteindre cet objectif général, il est important de :

    · Identifier les principales activités exercées sur les trottoirs.

    · Montrer pourquoi de nouveaux usages et fonctions sont illégalement assignés aux trottoirs.

    · Montrer que le manque de places dans les principaux marchés convoités par tous est cause de ce phénomène.

    · Montrer la nature des relations sociales qui lient les occupants du trottoir entre eux.

    1.5. DEFINITION DES CONCEPTS

    Toute recherche en Sciences Sociales doit de définir certains termes utilisés lors de la recherche pour faciliter la compréhension aux lecteurs. C'est sans doute cette préoccupation qu'exprimait Durkheim, E., (1974 : 34) en ces termes : « la première démarche du sociologue doit être de définir les choses dont il traite, afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question. C'est la première et la plus indispensable condition de toute preuve et de toute vérification. »

    Ainsi, sans déroger à la règle, allons-nous procéder à la définition de certains termes et concepts clefs, afin de rendre ce travail compréhensible. Le but n'est pas de proposer une définition précise des termes ci-dessous mais de cerner les contours de la thématique abordée dans ce document. Cette précision répond au besoin d'expliciter le cadre de l'analyse afin d'avoir une mesure de la portée des résultats.

    1.5.1. Secteur informel

    Dans la littérature, le commerce de la rue est aussi identifié sous l'appellation de « secteur informel », « activités informelles » ou « secteur non structuré ».

     « Le secteur informel, c'est l'ensemble des activités urbaines marchandes de production de biens et de services modernes employant des moyens techniques modernes et/ou traditionnels combinés à des rapports sociaux traditionnels et dont la reproduction est directement liée à celle des structures déterminées dans les modes de production capitaliste et traditionnelle dont elles constituent réciproquement une condition de leur reproduction » (Niang, 1988 :53).

     Il est défini comme celui de la  micro entreprise, « un secteur non enregistré caractérisé par  l'absence de comptabilité, le non respect de la codification, un chiffre d'affaire ou un nombre de travailleurs limités » (Hugon, 1991 : 63).

    Cependant, ces différents concepts représentent sensiblement la même réalité. Jusqu'à présent, nous avons utilisé les termes «commerce de la rue » et «activité informelle » par respect pour la pensée des auteurs, mais aussi, dans le but de faciliter l'écriture. Or, Lautier (1994), soutient que l'usage de l'expression « secteur informel » n'est pas fondé. Deux raisons s'opposent à cette conceptualisation sectorielle de l'économie informelle aujourd'hui. D'abord, l'auteur constate l'impossibilité de séparer les activités formelles des activités informelles, les actifs formels des actifs informels.

    En effet, selon Catherine Coquery-Vidrovitch (1991), il semble exister une interrelation entre les productions des deux « secteurs ». Chaque type d'économie a une influence sur les travailleurs de l'autre. Un travailleur peut également se retrouver à la fois dans les deux économies. Ainsi, un fonctionnaire peut posséder une petite entreprise informelle. Enfin, Lautier souligne qu'il n'existe aucune unité entre les différents segments du « secteur informel » qualifié « d'hétérogène ». (Lautier, 1994 :40)

    Lors de la 90ème session de la Conférence internationale du travail en 2002, le Bureau International du Travail (BIT) confirme que le concept « d'économie informelle » est de plus en plus utilisé pour désigner toutes ces activités. D'après cet organisme, ce concept correspond à un phénomène dynamique, hétérogène et complexe qui ne constitue pas un « secteur » au sens de groupe industriel ou d'activités économiques spécifiques (B.I.T, 2002 :2-3). Dans notre travail, l'utilisation du terme « commerce de la rue » sera donc un peu évitée, à moins de devoir préserver la pensée exacte d'un auteur.

    1.5.2. Espace public

    Le concept d'espace public renvoie à une grande variété de lieux : rue, boulevard, cour, quai, parvis, dalle, jardin, square, promenade, esplanade, etc. , mais aussi à  toutes sortes d'espaces moins bien délimités ou de statut intermédiaire entre le public et le privé .Leur ouverture et leur accessibilité en font des domaines publics. « Si par définition les espaces publics sont des espaces appartenant au domaine public ouvert et accessible à tous, par extension leur registre comprend tous les espaces accessibles au public » (Loudier et Dubois, 2002 : 34).

    Selon Grafmeyer (2004 : 96) « expression emblématique de la citadinité, l'espace public est par excellence ce qui fait de la ville autre chose qu'une mosaïques de quartiers et un simple agrégat de petits mondes étanches »

    Coralli (2001) estime que c'est le « lieu privilégié de la citadinité », ainsi que le fondement et «  le signe de l'urbanité ».

    1.5.3. Citadinité

    « Terme proche de l'urbanité, la citadinité, telle que nous l'entendons ici désigne le caractère des habitants d'une ville en proposant une approche centrée sur les individus, sur les acteurs ordinaires, à travers leurs pratiques sociales et leurs représentations» (Gervais-Lambony, 2001 : 98). La citadinité  implique dans un sens restrictif le droit à résider de façon permanente dans la ville et renvoie de façon plus générale au  droit à la ville qui n'est pas un simple droit de visite mais qui « se manifeste comme forme supérieure des droits : droit à la liberté, à l'individualisation dans la socialisation. Le droit à l'oeuvre (à l'activité participante) et le droit à l'appropriation (bien distinct du droit à la propriété) impliquent le droit à la vie urbaine.

    « La citadinité définit ainsi non seulement l'accès à la ville (à un logement, un travail, et aux services et équipements offerts par la ville) mais aussi la possible participation de l'individu à la création de la cité. Cette participation place le citadin comme un acteur à part entière de la ville en terme social, économique, et, bien entendu, politique. » (Spire, 2009 : 8).

    1.5.4. Environnement

    Dans un terme usuel, l'environnement, selon Godard (1996), désigne tout ce qui nous entoure, qui agit sur l'homme et sur lequel l'homme agit. Du moment où l'on cherche à expliquer l'homme et son comportement dans l'espace, l'environnement désigne un milieu global, un ensemble intégré, un système de relations où les interactions mettent en jeu constamment des équilibres et des déséquilibres potentiels

    1.5.5. Urbanité

    Pour appréhender les changements sociaux et spatiaux à l'oeuvre, on a recours au concept d'urbanité. L''urbanité procède du couplage de la densité et de la diversité des objets de société dans l'espace. Les objets de société se rapportent à des constructions sociales, tant matérielles (parcelles, habitations...) qu'immatérielles (zonage, normes de construction...). L'approche par l'espace de  ce qui fait qu'une ville est une ville  implique toutefois de saisir les relations qui se nouent entre la matérialité de l'urbain et sa substance sociale. D'où un intérêt pour les pratiques et les représentations qui donnent forme et sens aux configurations spatiales.

    1.5.6. Trottoirs

    Selon le dictionnaire Le Robert c'est un « chemin surélevé réservé à la circulation des piétons ».

    1.5.7. Ville

    La notion de ville est complexe à définir. Toutes les tentatives de définition prenant appui sur l'une des fonctions de la ville, l'effectif de la population ou la superficie de l'aire géographique urbaine se voient heurtées à des limites. Pour l'école de Chicago, la ville forme une mosaïque urbaine composée de nombreuses communautés immigrées. « La ville est à la fois territoire et population, cadre matériel et unité de vie collective, configuration d'objets physiques et noeud de relations entre sujets sociaux » (Grafmeyer, 2004 : 8). La ville renvoie ainsi à deux ordres de réalités indissociables : « d'un côté une ville statique, sinon figée et circonscrite pour un temps dans des cadres matériels ; de l'autre, une ville dynamique, composée de citadins et de groupes en relation » (Stébé / Marchal, 2007 : 9).

    1.6. REVUE DE LA LITTERATURE

    Nul ne peut progresser scientifiquement sans faire recours aux différentes recherches déjà faites pour ne pas retomber dans une répétition. C'est pourquoi, lors de nos investigations, nous nous sommes donné la peine de consulter à chaque étape de notre travail, certains ouvrages afin de mieux orienter nos recherches.

    En effet, les documents et ouvrages que nous avons eus à lire ne relatent pas exactement les aspects du thème choisi. Cependant, cette documentation nous a aidés à cerner le vrai problème, à poser la problématique et à appréhender les aspects du phénomène.

    1.6.1. La fonction commerciale informelle de la ville

    La bibliographie consacrée à Lomé insiste, à juste titre sur tout ce que la capitale togolaise doit à son histoire commerciale. Il ne s'agit pas ici de revenir en détail sur ce passé, bien connu, mais de l'évoquer rapidement afin de situer dans l'histoire de la ville les dynamiques actuelles des activités commerciales et, surtout informelles loméennes, activités qui apparaissent aujourd'hui encore essentielles dans l'économie de la capitale togolaise et qui, à différentes échelles, s'insèrent dans l'espace urbain tout en contribuant, dans le même temps, à le façonner.

    Pour Steck (2007 : 97-120), on ne peut évoquer Lomé sans insister sur l'importance de sa fonction commerciale. En effet il semble nécessaire de chercher ici à comprendre quels sont les liens qui, d'une part associent entre elles les activités commerciales dans toutes leurs diversités, et d'autre part ces activités commerciales et le fonctionnement quotidien de la ville elle-même. Ainsi, l'importance de l'informel et singulièrement du commerce informel dans l'économie urbaine renvoie certes à un schéma assez classique dans la plupart des villes africaines, toutes plus ou moins marquées par des situations de crise économique, sociale et parfois politique.

    Dans son étude plus axée sur le marché d'Adawlato et ses environs il soutient que celui-ci est un symbole important du dynamisme commercial, voire même de l'urbanité de la capitale Togolaise.

     Le commerce de la rue prend de plus en plus le pas sur le commerce de marché stricto sensu. Dans le même ordre d'idée, le 1er Juillet 2005, Edem Kodjo alors premier ministre, prononçait à l'Assemblée nationale son discours de politique générale et déclarait (dans l'ordre, mais à différents moments du discours) : 

    « L'économie togolaise devient de plus en plus souterraine et informelle. Nous ne pouvons pas construire un Etat moderne ainsi » ; « nous devons dégager les trottoirs pour les rendre aux piétons, cesser d'installer les points de vente partout à même le sol, y compris face au cimetière. Tous ceux qui ont des choses à vendre au bord de la route doivent les vendre à domicile. Lomé ne peut devenir un immense marché » Togo Presse, 4 Juillet 2005.

    S'il est vrai que certaines remarques de ce discours sont marquées du sceau du bon sens, leur traduction concrète mérite une remarque. Les mesures de lutte contre la diffusion de ces activités informelles dans les rues donnent lieu à des développements plus précis, sans que leur applicabilité soit assurée.

    Par-dessus tout, le problème de l'occupation de l'espace public est un véritable problème et tout le monde est conscient..

    En sommes, si l'informel apparaît comme un ensemble d'activité économique avec lesquelles il faudrait compter, la perception des limites de ces activités et des difficultés gestionnaires qu'elles génèrent, notamment dans la gestion des espaces urbains, semble prendre le dessus.

    Deux grandes enquêtes permettent de se faire une idée de l'importance de l'informelle à Lomé. La première est une enquête de l'Unité de recherches démographiques (URD) de l'Université de Lomé qui, à partir de données remontant à 2000, aborde la question sous l'angle démographique (URD 2000). L'autre est la très lourde enquête 1-2-3 conduite pour le compte de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en 2001-2003 dans la plupart des grandes villes de la sous région, Lomé inclus, dont l'approche est plus économique.

    Selon l'enquête 1-2-3, l'informel loméen représente à lui seul presque 8 % du PIB national, ce qui est loin d'être négligeable (l'informel sur le plan national représenterait quant à lui entre 15 % (estimation enquête 1-2-3 2001-2003) et 25 % (URD 2000) du PIB togolais), malgré une productivité très faible.

    Au sein de cet informel, le commerce semble occuper une place de choix : selon l'enquête 1-2-3, il représenterait 48,5 % des entreprises informelles. Une troisième enquête, de 1996, évalue quant à elle la part du commerce au sein de cette population active informelle à 45 % (Enquête socio-économique Lomé, 1996). Enfin, selon l'enquête URD les femmes interrogées citent le commerce comme étant la source principale de revenus du ménage dans 64-65 % des cas.

    Cette importance de l'informel, et singulièrement du commerce informel dans l'économie urbaine renvoie certes à un schéma assez classique dans la plupart des villes africaines (Abidjan, Cotonou, Bamako), toutes plus ou moins marquées par des situations de crises économiques, sociales et parfois politiques que l'on pourrait considérer, le temps passant, comme étant plus structurelles que conjoncturelles. Elle ne peut toutefois être totalement isolée d'une histoire urbaine singulière qui associe de longue date la destinée de la principale ville togolaise au commerce.

    Cette identité urbaine commerciale semble perdurer et se traduit encore aujourd'hui par la formidable attractivité de la ville : on vient certes s'approvisionner mais aussi y travailler.

    1.6.2. Facteurs explicatifs de l'occupation des espaces publics et planification urbaine

    La pauvreté serait une des causes de cette occupation des trottoirs. En effet la Banque Mondiale et le PNUD fixaient pour les années 1994 -1995 le pourcentage des togolais extrêmement pauvres à 57,6% avec des proportions respectives de 65,5% dans les zones rurales et 32,7% à Lomé. Mais de nos jours, on constate que la pauvreté s'urbanise. « La caractéristique principale de la croissance urbaine au 21ème siècle est qu'elle se composera dans une grande mesure de pauvres » (UNFPA, 2007 : 32).

    Cette situation d'augmentation du nombre de pauvres urbains se couple malheureusement d'une dégradation progressive de leur condition de vie de même que de leur cadre de vie. Bien de décennies après leur accession à la souveraineté nationale et internationale, les pays de l'Afrique noire sont toujours à la recherche de repères ou de voies idoines de leur développement. Le moins que l'on puisse dire est que le parti est loin d'être remporté. La pauvreté semble gagner du terrain à une vitesse vertigineuse.

    La planification urbaine a pour objet de coordonner le développement et la création des villes dans le respect du cadre de vie des habitants actuels ou futurs ainsi que l'équilibre nécessaire entre population et équipement (espaces publics, espaces verts, assainissement, éclairage public...etc.)

    Chacun des outils ainsi utilisés quels qu'ils soient, comporte des options d'aménagement à moyen, long terme, ou des règlements d'utilisation du sol à l'échelle de la commune destinés à une application immédiate. Si les outils de planification régionale et urbaine diffèrent assez peu, dans leur forme, d'un pays à un autre, c'est que les influences réciproques ont été importantes à l'échelle internationale, dès le début du siècle, même si leurs effets ne peuvent pas se manifester que tardivement. Dès ses origines, le milieu des urbanistes et des planificateurs urbains s'est constitué sur une base internationale.

    Ces influences ont été d'autant plus marquées que l'urbanisme et la planification urbaine se développaient aux confins des appareils d'Etat, comme celui de l'Allemagne ou les Etats-Unis. Ainsi par exemple, le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme français institué seulement en 1968 apparaît proche des masters plan anglo-saxon qui remontent au début du 20ème siècle dont les tous premiers (le Burnham Plan de Chicago et le premier plan de New York) datent de 1909.

    Mais depuis, la planification urbaine a évolué, notamment à travers son application rigoureuse. Et pourtant, Beaucire et al. (1994), estiment que ces outils et procédures semblent être insuffisants en termes quantitatifs et qualitatifs. C'est ce qui, de nos jours, justifie l'acuité des difficultés de planification et de gestion urbaine avec leurs conséquences sur l'environnement.

    D'une manière plus générale, les espaces publics représentent d'ailleurs une « entrée » privilégiée pour l'analyse de ces formes instables d'interactions qui se construisent à l'écart des liens durables, des appartenances communes et des identités partagées. Isaac écrit à ce titre « un espace public, c'est tout le contraire d'un milieu ou d'une articulation de milieux. Il n'existe comme tel que s'il parvient à brouiller les rapports d'équivalence entre une identité collective (sociale ou culturelle) et un territoire » (1984 : 40).

    1.6.3. L'informel et l'Etat

    La stagnation du secteur moderne et des services entraîne le développement du secteur informel qui lui, offre un coût à la création d'emplois beaucoup plus faible.

    Selon plusieurs auteurs, l'État est fortement mis en cause dans l'analyse du problème de l'informalité. Il semble en effet absent lorsqu'il s'agit de réguler la société. A ce sujet, Muheme parle d'une faillite de l'État dans ses mécanismes de régulation de la crise et de la marginalisation. Diehdiou exprime sensiblement la même idée lorsqu'il écrit qu' « il y a donc, quant au fond, une indéniable faillite de l'Afrique officielle » (Diehdiou, 2003 : 6). Dans ce contexte, le commerce de la rue concrétiserait les tentatives d'inspiration sociale pour corriger les manques de l'État. En somme, l'État dans les pays africains serait incapable de répondre aux besoins de base de sa population et serait même responsable d'une tendance régressive dans la répartition du revenu. Sommes-nous devant un État démissionnaire ? Pour Carlos Maldonado, les pouvoirs publics étant incapables d'offrir une alternative de développement, les citadins africains trouvent les moyens de survivre et de s'affirmer, par leur propre initiative et leur propre ingéniosité (Maldonado, 2001 : 4).

    Si l'État des pays africains est inexistant dans le devoir de régulation et de redistribution, il est parfois qualifié de « monstre » agonisant (Gaspar B. Muheme, 1995 : 102).

    Le B.I.T fait état, dans les pays du tiers monde, d'obstacles juridiques et institutionnels rendant difficile la possibilité pour les travailleurs et les entreprises d'évoluer vers le secteur formel ou de s'y maintenir. Toujours selon le B.I.T, d'autres causes fondamentales permettent le développement de l'économie informelle : les politiques publiques nationales empêchant la création d'emplois dans l'économie formelle, l'accès limité à des institutions fortes et efficaces ainsi qu'une discrimination envers les femmes et autres groupes défavorisés. Les tendances démographiques, l'absence de représentation et de moyens d'expression pour les travailleurs du secteur informel sont, de la même façon, des causes de « l'informalisation ». (B.I.T, 2002 :6)

    « Face à un État incapable de redresser la situation, l'économie informelle répond, pour la population, à une stratégie de survie » (Coquery-Vidrovitch, 1991 :32). L'économie informelle est en mesure de créer des emplois, et même de contribuer au produit intérieur brut, donc au revenu national (Muheme, 1995 : 101). Pour Maldonado, les activités informelles deviennent la seule alternative pour les chômeurs et pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail. En dépit du fait que l'économie informelle ne peut, selon le même auteur, sortir les pays en développement de la crise, elle pourvoit à l'essentiel des emplois urbains et assure elle-même la formation. (Maldonado, 2001).

    1.6.4. Economie et l'informel

    Productive et facteur de redistribution, l'économie informelle a un rôle de première importance quant au maintien de l'équilibre du système social des centres urbains (Lachaud, 1988 :9). Elle a des conséquences positives en termes d'intégration économique, de cohésion et de régulation sociale.

    « Nous ne saurions longtemps ignorer la multitude de ces petits métiers qui, dans un environnement urbain excroissant, offrent des biens et des services peu coûteux et adaptés aux réalités socio- culturelles et aux besoins des populations. Ces entreprises sont essentielles pour susciter la richesse collective. Elles permettent de réaliser des revenus substantiels, de créer des emplois, de régler quelques problèmes de chômage [....] Elles contribuent aussi aux efforts de développement endogènes et autocentrés » (Arllano, Gasse, Verna, 1994 :242 cité par Marchand, 2005 : 15).

    Quoique le secteur informel soit constructeur, il est également paradoxal, voire négatif. Ainsi, si l'économie informelle ne paie pas d'impôt, l'assiette fiscale diminue et donc, avec elle, la puissance publique. Mais si l'assiette fiscale diminue, le développement d'activités informelles est favorisé car il y a moins d'emplois dans le secteur public. L'auteur nous dévoile ainsi un cercle vicieux propre à la dynamique informelle.

    Muheme estime parallèlement, qu'entre 1960 et 1970, les approches du « secteur informel » rejoignent l'expression d'un « chômage déguisé ». Ce concept englobe l'ensemble des petits commerces, artisans et petites exploitations familiales ou sociétaires. Ceux-ci constituent péniblement un moyen d'existence et sont caractérisés par un certain parasitisme, un quasi-salariat, un métayage urbain et une pluriactivité (Muheme, 1995 :109).

    Dès 1972, le rapport du Bureau international du travail (B.I.T) portant sur la situation de l'emploi urbain au Kenya, dans le cadre du « Programme mondial de l'emploi » lancé en 1969, nomme une réalité qui ne cesse de susciter de l'intérêt de la part des experts en développement. Le concept d'économie informelle prend naissance. Il englobe des travailleurs pauvres, exerçant un travail pénible, mais dont les activités économiques ne sont ni reconnues, ni enregistrées, ni protégées, ni réglementées par les pouvoirs publics (B.I.T, 2002 :1). L'informalité économique est alors « une façon de faire les choses » caractérisée par : une facilité d'entrée, un recours aux ressources locales, une appropriation familiale des ressources, une production à petite échelle, une technologie adaptée et une main-d'oeuvre importante, dans un marché de concurrence sans réglementation. Enfin, les qualifications sont acquises en dehors du système scolaire officiel (Lubell, 1991 : 19).

    Ainsi à partir des années quatre-vingt, les Politiques d'Ajustement Structurel (PAS) imposés par les Institutions financières internationales (IFI) notamment le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) font croître le taux de chômage dans les pays en développement. Plusieurs Etats abandonnent leur politique de subsides aux denrées de première nécessité en milieu urbain. Le discours des organismes internationaux change. L'informel a maintenant un rôle plus social que productif. Il est alors qualifié : « d'éponge à emploi ». Grâce à ses qualités de créativité, de dynamisme et de flexibilité, l'informel devient alors un outil d'adaptation aux politiques d'ajustement structurel (Lautier, 1994 : 67).

    1.7. Cadre théorique de référence

    Il convient à présent de préciser le positionnement théorique qui sous tend notre travail de recherche. Construire une problématique de travail qui associe la ville et l'occupation des espaces publics par des acteurs venus de tous les horizons ne peut se passer d'un examen des thèses formulées par les chercheurs associés à la tradition sociologique de Chicago. Les textes de sciences sociales produits par ce courant de pensée proposent des questionnements théoriques et empiriques novateurs qui concernent le phénomène de l'immigration, source des problèmes dans les grandes villes.

    1.7.1. Changement social

    Le changement social est l'un des objets les plus controversés chez les sociologues. C'est pourtant l'un des objets privilégiés de la sociologie avec le fonctionnement de la société. Selon la définition de Guy Rocher, le changement social est : 

    « toute transformation observable dans le temps, qui affecte, d'une manière qui ne soit que provisoire ou éphémère, la structure ou le fonctionnement de l'organisation sociale d'une collectivité donnée et qui modifie le cours de son histoire » (Rocher, 1968 : 22).

    L'on conservera le concept d'évolution sociale pour parler de transformations placées dans le long terme. Les sociologues, rechignant aujourd'hui aux théories générales, traitent donc du changement social qui s'inscrit dans le court ou moyen terme. Certains vont jusqu'à rejeter toute possibilité de théorie du changement social, considérant que la sociologie doit se limiter à « l'analyse de processus de changement datés et signés » (Boudon et Bourricaud, 1982 : 64). Mais « les sociologues marxistes ont continué d'appliquer à des champs spécifiques (l'Etat, la question urbaine, le développement, etc.) le principe du changement social par les conflits de classe » (Durand et Weil, 2006 : 397).

    Au-delà de tout cela, il faut souligner que les auteurs qui se sont préoccupés de définir le changement social, le caractérisent par les trois dimensions suivantes :

    · le changement social est repérable dans le temps ; c'est-à-dire que l'on peut désigner ce qui a été modifié entre deux moments. Il tend donc à être identifié par rapport à une situation de référence. Dans notre cas on peut l'illustrer par le fait que les trottoirs servent de passage aux piétons mais avec la pression démographique et la situation économique, on les occupe comme lieu d'exercice d'activité à caractère économique.

    · le changement social est durable ; c'est-à-dire que les transformations structurelles observées ont une certaine stabilité. La pérennité des modifications intervenues dans le processus de la circulation des piétons est notoire et même si les opérations de déguerpissement les font fuir pour un temps soit peu, ils reviennent occuper ces lieux.

    · le changement social est évidemment un phénomène collectif ; il concerne une communauté, une organisation, une collectivité ou des individus pris collectivement. Le changement social fait appel à des facteurs tels que le progrès technique (les innovations), les valeurs culturelles, la démographie etc.). Il n'est donc pas spécifique qu'aux togolais puisque on y retrouve sur ces trottoirs d'autres nationalités et cela se passe dans d'autres pays.

    Pour ce dernier, « (le facteur démographique) qui déjà présent chez Durkheim, occupe une place non négligeable dans la sociologie du sous développement et du tiers monde (exode rural, urbanisation sauvage, malnutrition etc.) » (Durand et Weil, 2006 : 393). Le poids de la démographie dans les pays du sud et tout son corollaire rendent difficile la vie dans les grandes villes.

    Les problèmes majeurs qui se posent à nos villes sont en fait nés suite à la croissance de la population. Ainsi, le facteur démographique est le fondement de la distinction des trois types de société chez David Riesman. A la première phase de la stabilité démographique (fort taux de mortalité compensant un fort taux de natalité) correspond la société de subsistance où prévaut une conformité conventionnelle appelée détermination traditionnelle (importance de la famille et faiblesse du changement). La deuxième phase qui est celle de la croissance démographique transitoire (due à la baisse de la mortalité) marque le caractère intro-déterminé, c'est-à-dire que « la source de la détermination est intérieure en ce sens qu'elle est inculquée très tôt par les ainés et orientée vers des buts généraux, mais néanmoins inévitables » (Riesman, 1964 : 37). La dernière phase, celle du début du déclin démographique (la baisse de la natalité a rattrapé la baisse de la mortalité) est celle que nous avons avec l'évolution de la médecine.

    Notons donc que ce sont les villes qui subissent tout ce poids démographique puisqu'avec l'exode rural et l'attrait des grandes villes de graves problèmes se posent à elles. La physionomie de la ville change et elle devient à la solde de ce que les citadins s'y attendent.

    1.7.2. Relations sociales en ville

    « Nous désignons par « relation » sociale le comportement de plusieurs individus en tant que, par son contenu significatif (sinngehalt), celui des uns se règle sur celui des autres (aufeinander gegenseitig eingestellt) et s'oriente en conséquence. La relation sociale consiste donc essentiellement et exclusivement dans la chance que l'on agira sans qu'il soit nécessaire de préciser d'abord sur quoi cette chance se fonde » (Weber, 1995 : 58).

    La théorie de la relation sociale est basée sur un minimum de relation dans le vécu quotidien des uns et des autres. Selon Weber : 

    « Le contenu peut être extrêmement divers : lutte, hostilité, amour sexuel, amitié, piété, échange commercial, « exécution esquive », ou « rupture » d'un accord, « concurrence » économique, érotique ou autre, communauté féodale, nationale ou de classe ( au cas où ces dernières engendrent une « activité sociale10(*) » dépassant le simple fait de vivre en commun » (1995 : 58).

    En effet, les relations sociales dans notre cas d'étude ne consistent pas exclusivement, purement et simplement dans la possibilité d'existence d'une activité réciproque et exprimable d'une certaine manière. Ainsi approximativement les gens entretiennent des relations avec leurs prochains quand ceux-ci constatent une réciprocité dans les actes. Mais l'absence de réciprocité n'exclut pas définitivement une relation sociale.

    « Une relation sociale qui reposerait intégralement et sans réserves sur une attitude significativement congruente de part et d'autre ne serait jamais en réalité qu'un cas limite. L'absence de réciprocité ne saurait, selon notre terminologie exclure l'existence d'une « relation sociale » que si elle entraine comme conséquence la disparition d'une relation réciproque dans l'activité de part et d'autre » (Weber, 1995 : 59).

    Les relations sociales sont-elles éphémères ou durables ? Pour y répondre Grafmeyer dit :

    « En raison même de la multiplicité des contacts occasionnés par la vie en ville, les relations sociales tendent à y être anonymes, superficielles et éphémères. La réserve dans l'échange, la préservation de l'intimité deviennent des conditions de l'interaction. Par opposition aux liens interpersonnels qui unissent étroitement les membres du « groupe primaire » de type villageois, les citadins entretiennent plutôt des rapports « secondaires », c'est-à-dire segmentés, transitoires et empreints d'utilitarisme » (2004 : 15).

    Weber renchérit :

    « Une relation sociale peut avoir un caractère éphémère ou bien être durable, ce qui veut dire qu'elle peut être réglée de telle sorte qu'il existe la chance d'une répétition continuelle d'un comportement significativement correspondant (c'est-à-dire valable pour cela et auquel on peut donc en conséquence s'attendre). Seul le fait que cette chance existe - par conséquent la plus ou moins grande probabilité qu'une activité significativement - correspondante se développe, sans rien de plus - est l'indication de la « persistance » [Bertand] d'une relation sociale » (op. cit : 59-60).

    Ainsi, le contenu d'une relation sociale peut se baser sur une entente et par des promesses vis-à-vis de soi et des autres : le comportement de chacun devient alors rationnel « soit en finalité de façon loyale, soit en valeur d'après le devoir de respecter l'entente » (ibid. : 61). Les relations sociales sont donc empreintes de bonne volonté de la part de chaque agent et se voient dans un cadre unissant tous les acteurs concernés. Sur les trottoirs, les relations sont dans une persistance du fait qu'il y a une répétition continuelle dans les comportements des occupants malgré qu'il puisse y avoir des hostilités.

    La nature de la relation sociale dans cette étude est principalement de type sociétaire, c'est-à-dire la sociation11(*) qui caractérise plus les relations sociales en ville. Cependant, les relations sociales de type sociétaire peuvent se transformer et devenir aussi de type communautaire par rapprochement et naissance de sentiments. Elle se manifeste par un sentiment subjectif des participants d'appartenir à une même communauté.

    1.7.3. Fragmentation socio-spatiale

    La fragmentation socio-spatiale traite plus directement des interactions entre le social et le spatial. Elle s'intéresse aux différences socio-spatiales, à l'organisation socio-économique des territoires fragmentés, aux modifications des modes de vie des habitants et l'impact de ces modifications sur la ville. La fragmentation physique ou spatiale est appliquée à des situations urbaines caractérisées par un aspect éclaté, hétérogène et peu articulé physiquement ou visuellement. La fragmentation renvoie à la question de l'unité et la partition de la ville. Dans les pays du Sud, il s'agit des espaces occupés d'une manière anarchique non urbanisés et non urbanisables avec une quasi absence d'articulation entre les éclats urbains. Pour les pays du Nord, c'est une désorganisation dans le système de communication avec les modèles téléphoniques classiques, voies ferrées, des autoroutes précaires, et la construction des zones d'habitat non maîtrisés par l' autorité publique.

    « Un critère de la fragmentation sociale est donc la disparition des espaces publics, leur privatisation, leur remplacement par des espaces marchands, touristiques ou de loisir, parfois dénoncés comme simulacres d'espaces publics» (Navez-Bouchanine, 2002 : 111).

    Il s'agit de la privatisation des espaces avec le développement des formes de marché et de loisirs qui ne font pas bon ménage avec la moralité humaine. D'un côté, il s'agit des conséquences de la précarisation de la vie et de l'autre, il s'agit d'une conséquence de la liberté d'occuper d'une manière autonome un espace où on peut développer ce qui convient d'appeler la culture urbaine.

    Le recours aux théories de la fragmentation signifie que les phénomènes observés aujourd'hui sont d'une autre nature. Elles renvoient à l'autonomie des territoires dans les domaines économique, culturel, ou même politique. Cette privatisation ou occupation des territoires peut constituer des menaces à l'autorité publique.

    « C'est bien la fragmentation comme processus de fermeture de territoires spatialement délimités et habités par des populations socialement homogènes qui est ici concernée. Constituant de véritables entités, souvent désignées par leur enveloppe spatiale, les fragments représenteraient une forme de division de l'espace qui aurait quelque parenté avec celle désignée par la ségrégation » (Ibd : 62).

    La mise à profit des disjonctions spatiales par les individus donne les moyens de saisir comment la fragmentation urbaine peut être utilisée comme ressource ou intérêt pour les citadins.

    « La fragmentation signifierait une séparation qui, au-delà du seul espace résidentiel, concernerait l'espace public ou collectif : la centralité sociale et fonctionnelle de la ville y serait donc au moins autant en question que l'unité globale, symbolique ou sociale, du peuplement des quartiers » (ibd).

    En définitive, l'occupation des trottoirs renvoie à une forme de fragmentation de l'espace et suit une logique c'est-à-dire que tout se passe comme si la décision d'occuper les trottoirs est sans précédent et on se l'approprie sans pour autant se rendre compte que c'est anormal.

    CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE

    Il s'agit dans ce chapitre de décrire l'ensemble des règles, étapes et procédures auxquelles cette recherche a eu recours pour cerner les logiques socio-économiques à l'origine du phénomène de l'occupation des trottoirs par les petits commerçants au Togo.

    2.1. TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONNEES

    Pour recueillir les informations sur le terrain afin de confirmer, d'infirmer ou de nuancer l'hypothèse de recherche, nous avons opté pour une combinaison de méthodes de recherche en Science Sociale. La complémentarité des méthodes qualitatives (les entretiens approfondis) et quantitative (le questionnaire), nous permettra de mieux cerner les différents aspects de l'étude pouvant permettre de faire des analyses et des interprétations pertinentes.

    2.1.1. Pré enquête

    Elle s'est déroulée du 20 au 21 février 2010 à Agoényivé au Nord de Lomé et nous a permis de nouer le premier contact avec les occupants des trottoirs et les autorités en charge de la gestion des espaces publics, d'avoir accès aux données relatives au cadre physique, à son organisation sociale, et surtout de connaître la réalité du terrain avant l'enquête proprement dite.

    2.1.2. Recherche documentaire

    Avant nous, le domaine de recherche a déjà fait l'objet de nombreux écrits, de recherches universitaires, de colloques internationaux et nationaux soldés par des résultats scientifiques, unanimement acceptés et utilisés par l'ensemble des acteurs de développement. En les parcourant, nous avons pu nous faire une idée plus claire des interactions possibles entre les activités informelles et l'occupation des trottoirs de Lomé. Cette source secondaire de données nous a permis de nous débarrasser des idées préconçues et de bien formuler les hypothèses de recherche et de fixer les objectifs à atteindre.

    La lecture des documents couplée à nos recherches sur différents sites Internet nous a permis de rédiger la revue de la littérature, de constituer la bibliographie et surtout de bien spécifier le thème de recherche.

    Mais à elle seule, la recherche documentaire est insuffisante et ne permet pas de rendre compte de la réalité du terrain. D'où la nécessité de faire des enquêtes sur le terrain.

    2.1.3. Pré-test

    Elle est motivée par le souci de tester l'efficacité des outils de collecte des données sur le terrain.

    En effet, le pré-test a été réalisé le 15 février 2010 sur un échantillon accidentel de dix personnes dans Agoényivé, un village rattrapé par le fait urbain et qui présente presque les mêmes caractéristiques que ces derniers. Il nous a permis de corriger surtout le questionnaire et de mieux le structurer pour l'enquête proprement dite.

    2.2. Méthodes de collecte d'information

    2.2.1. Méthode quantitative

    Elle est utilisée pour quantifier les données, dégager les tendances sur les base des chiffres parlant. La recherche quantitative (le questionnaire) donnerait surtout l'occasion d'apprécier l'adéquation de la pertinence des réalités auxquelles ils sont confrontés et la perception qu'ils en ont.

    Elle donnera également l'opportunité d'évaluer auprès des occupants des trottoirs, leurs connaissances, attitudes et pratiques sur les espaces publics et leurs conditions socio-économiques et sécuritaires.

    2.2.1.1. Elaboration du questionnaire

    Le questionnaire proprement dit ne s'est pas constitué sur le hasard. En sciences sociales, il faut nécessairement savoir de façon précise ce que l'on cherche, s'assurer que les questions ont un sens pour chacun, que tous les aspects de la question ont été abordés.

    Ainsi nous avons fait une liste des questions avant de procéder à la sélection de celles qui sont en relation avec les objectifs, hypothèses, variables et indicateurs.

    2.2.1.2. Enquête par questionnaire

    L'outil de collecte de données quantitatives en Sciences Sociales est le questionnaire.

    « Elle consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif d'une population, une série de questions relatives à leur situation sociale, professionnelle ou familiale, à leurs opinions [...] ou encore sur tout autre point qui intéresse les chercheurs » (Quivy, R. et al. 1995 : 190).

    Elle a eu lieu du 13 au 16 mars 2010. Pour avoir des données quantifiables sur les activités informelles et l'occupation des trottoirs de la ville de Lomé, nous avons procédé à l'administration indirecte de questions au public cible aux fins de vérification des hypothèses théoriques émises et d'examination des corrélations qu'elles suggèrent. Cette technique se justifie par le fait que la plupart des enquêtés ne savent ni lire ni écrire.

    2.3. Méthode qualitative

    2.3.1. Entretien individuel

    Les limites du questionnaire et le caractère suggéré de certaines réponses nous ont conduit à opter pour une méthode laissant un tant soit peu une marge de manoeuvre à certains de nos enquêtés dans leurs réponses. Cette technique n'est pas utilisée à tout l'échantillon retenu mais seulement à des spécialistes et à des personnes ressources de la Mairie de Lomé. Il a eu lieu le 16 mars 2010.

    Ainsi, elle s'est faite en deux phases : la première a consisté à interroger les spécialistes des questions de gestion des espaces publics. La deuxième phase est constituée par des entretiens avec les responsables et personnes ressources du Ministère de l'urbanisme. Ces entretiens ont permis de juger de la pertinence du thème, de le recentrer et de le reformuler.

    2.4. VARIABLES ET INDICATEURS

    2.4.1Variables

    Une variable est une notion plus ou moins abstraite. Elle découle de la question de départ et des hypothèses de recherche émises. On distingue généralement deux types de variables : une dépendante qui constitue le phénomène ou le fait social12(*) à expliquer et d'autres indépendantes qu'on peut mesurer et donc déterminer l'influence sur la variable dépendante.

    2.4.1.1 Variable dépendante

    Il s'agit de l'occupation des trottoirs par les commerçants à Lomé.

    2.4.1.2. Variables indépendantes

    Cette recherche s'appuie sur quelques éléments pour rendre compte de la variable dépendante qu'est l'occupation des trottoirs destinés en fait pour faciliter le passage des piétons.

    · Provenance des occupants des trottoirs

    Les occupants de trottoirs et de carrefours viennent d'horizons géographiques divers, avec évidemment la prédominance des togolais. Mais il faut noter que étrangers y sont aussi représentés notamment les nigérians et les maliens surtout dans le petit commerce ambulant. Quant aux sénégalais, on les rencontre particulièrement dans la restauration, la couture, la bijouterie et la vente des statues ou objets d'art. Il faut retenir aussi que parmi les nigérians, les Yoruba encore appelés « les banquiers sous l'arbre » constituent de véritables agents de changes informels et les ibos spécialisés dans la friperie constituent une minorité importante. Le métier de coiffeur (hommes) et de vulcanisateur est le domaine de prédilection des Fons (Bénin).

    · Le niveau d'instruction

    Cette variable est importante pour la compréhension de la problématique de cette recherche. La compréhension de la problématique de la bonne utilisation des espaces publics ou de leur gestion nécessite aujourd'hui un minimum d'instruction. L'éducation est donc essentielle à la promotion des espaces publics. Il permet alors d'évaluer la réceptivité des populations urbaines face aux problèmes de mauvaise utilisation des trottoirs des grands carrefours de la ville de Lomé.

    · Le volume des activités

    La variété des activités exercées sur les trottoirs est très importante. Du simple occupant temporaire aux occupants permanents c'est-à-dire ceux qui y ont érigé des kiosques, la variation est énorme. Il f aut donc retenir qu'hormis toutes les catégories d'activités dites commerciales, il existe qui sont en fait informelles mais pas nécessairement commerciales.

    · La situation socio économique

    Avec une situation socio-économique précaire, les populations se lancent dans ce qui est appelé l'initiative privée. Cela consiste donc à ne pas attendre de l'Etat et se lancer dans des activités susceptibles de faire vivre.

    2.4.2. Indicateurs

    Les variables étant abstraites et donc difficiles à appréhender ou à cerner, certains indicateurs sont retenus pour rendre compte des variables. C'est en ce sens que N'DA, P. (op. cit: 55) dit : « l'indicateur est ce qui indique, permet de reconnaître une variable, une notion plus abstraite et vaste». Pour Quivy, R., et al. (op. cit : 121) « Les indicateurs sont des manifestations objectivement repérables et mesurables des dimensions du concept»

    Trois (03) indicateurs ont été retenus pour mesurer le phénomène de l'occupation des trottoirs par les activités informelles dans la ville de Lomé.

    · Difficulté de circulation

    L'un des indicateurs du phénomène est la difficulté de circulation aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons et tous ceux qui empruntent la rue. L'occupation du trottoir oblige les piétons à empiéter sur la chaussée traditionnellement réservée aux automobilistes. Dans une ville où le transport à moto appelé « zémidjan »s'est particulièrement développé, la chaussée est donc très encombrée, entraînant de nombreux accidents de circulation.

    · Manque de contrôle

    Généralement dans les grands pays du Nord (France, USA, Allemagne..etc.), les espaces publics sont contrôlés et entretenus. Mais ici, on constate que la municipalité qui devrait s'en occuper est « inexistante » rendant libre cours à une occupation anarchique.

    · La pollution

    La pollution, sous ses multiples formes, est également un indicateur. En effet tous ceux qui occupent les trottoirs produisent d'importantes quantités de déchets commerciaux et artisanaux. Il faut noter aussi que ces trottoirs sont souillés par des huiles à moteur et des déchets liquides, là où il y a des réparateurs de voitures et de pneus. Il faut ajouter à tout cela les nuisances sonores causées par les tenanciers de bars et de buvettes, les vendeuses de cassettes, les mécaniciens, les soudeurs, les ferrailleurs...etc. qui rendent l'environnement bruyant.

    2.5. TECHNIQUE DE CHOIX DE L'ECHANTILLON

    « Le propre des sociologues est, en principe, d'étudier les ensembles sociaux (par exemple une société globale ou des organisations concrètes dans une société globale) comme des totalités différentes de la somme de leurs parties» (Quivy, R. et al. op. cit. 159)

    Cependant, les contraintes en termes de temps de recherche sur le terrain, en moyens financiers et techniques les y contraignent à restreindre le champ d'analyse en interrogeant effectivement que quelques individus (échantillon) prélevés dans le groupe plus élargi (population mère), quitte à généraliser les résultats obtenus à l'ensemble. Toutefois, l'échantillon doit répondre à l'exigence de la représentativité.

    2.5.1. Population cible

    La population cible est la société ou l'ensemble des éléments concernés par l'étude. N'DA, P. (op. cit : 101), la définit comme « une collection d'individus (humains ou non), c'est-à-dire un ensemble d'unités élémentaires (une personne, un groupe, une ville, un pays) qui partagent des caractéristiques communes précises par un ensemble de critères. »

    Ainsi dit, la population cible concernée par cette étude est l'ensemble des occupants des trottoirs des zones Tokoin Ramco, Déckon et ceux des environs du grand marché d'Adawlato.

    2.5.2. Echantillonnage

    L'échantillonnage est la technique scientifique par laquelle le chercheur prélève une fraction d'individus (échantillon) de l'ensemble. Dans notre cas, nous avons procédé par un échantillonnage aléatoire. C'est cet échantillon, représentatif de la population mère, qui est effectivement soumis à l'enquête. N'ayant pas une estimation adéquate des occupants du trottoir dans ces zones il nous est difficile de démontrer le choix de l'échantillon. Mais il faut retenir que l'échantillon est de 91 enquêtés répartis comme suit : Tokoin-Ramco : 21 (à cause du fait que nous avons choisi que l'Avenue de la Libération) ; Deckon : 40  et Adawlato 30 (à cause de l'importance des activités dans ces deux zones).

    2.6. DIFFICULTES RENCONTREES

    Hormis les contraintes classiques inhérentes à toute recherche scientifique en général et plus spécifique au milieu universitaire (temps et techniques limités), la conduite de cette recherche s'est vue confrontée à certaines difficultés d'ordre méthodologique et pratique sur le terrain qu'il convient de relever.

    Il faut souligner que la plupart des publications pertinentes sur l'occupation des trottoirs n'étaient pas disponibles. Ce qui a fortement limité nos marges de manoeuvre dans la constitution de la revue de la littérature.

    Sur le terrain les difficultés sont liées à la réticence de certains enquêtés à nous accepter soit pour des raisons politiques soit pour des raisons personnelles.

    En effet, nous avons réalisé notre enquête juste après la proclamation des résultats de l'élection présidentielle du 04 Mars 2010 et même dans la fièvre des préparatifs de prestation de serment du président réélu.

    Quelles sont alors les caractéristiques géographiques et socio-économiques du cadre de l'étude ?

    CHAPITRE III : CADRE PHYSIQUE DE LA RECHERCHE

    « Toute étude qui ne se déroule pas dans un laboratoire épouse nécessairement un cadre physique ou milieu afin de bien circonscrire le phénomène ou l'événement à étudier et prend en sciences humaines le nom d'étude en milieu naturel ou sur le terrain » (Paul N'DA, op. cit. 100).

    3.1. PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN

    Il est nécessaire de délimiter clairement le champ de l'étude en vue de parvenir à des analyses acceptables. C'est pourquoi, dans le cadre de notre étude, nous nous sommes intéressés à la ville de Lomé précisément à son centre économique qui est le carrefour de Déckon et ses alentours qui sont Amoutiévé et le Grand marché d'Adawlato, et Tokoin Ramco le long de l'Avenue de La Libération.

    3.1.1. Bref aperçu sur la ville de Lomé

    Caractérisée par une forte expansion géographique, Lomé est la ville dont les origines remontent à la seconde moitié du 17ème siècle. Elle est aujourd'hui à la fois capitale économique et politique du pays.

    Sur le plan démographique sa population est estimée à environ 921000 habitants par l'UNFPA en Juillet 2003. Aujourd'hui, il n'est pas étonnant d'estimer avec les récentes données de la législative de 2007 la population à près de trois millions d'habitants. Il s'agit d'une population marquée par une forte diversité culturelle et confrontée aux problèmes communs des grandes villes notamment le chômage, le phénomène des enfants de la rue, la délinquance, la prostitution, la criminalité juvénile, la toxicomanie, l'alcoolisme, la violence...etc.

    Cependant, compte tenu de l'affluence dans le centre ville de Lomé, poumon économique que celui-ci représente pout tout le pays, nous avons choisi le carrefour de Déckon dans le quartier Amoutiévé, les alentours du grand marché d'Adawlato et Tokoin Ramco (le long de l'Avenue de la Libération), afin de toucher du doigt le phénomène.

    3.1.2. Présentation des sites d'enquête

    3.1.2.1 Le quartier Amoutiévé

    « Amoutiévé est l'un des premiers quartiers de Bè. Au départ il fut situé sous deux arbres appelés « Amu-ti », dont il garda le nom d'Amoutiévé » (Gbama, 2008 : 38).

    Amoutiévé a conservé son caractère de vieux village à travers sa structure et ses pratiques sociales. Avec une population d'environ vingt et sept mille six (27006) habitants d'après le CDQ, Amoutiévé est un quartier à forte concentration de population. Il est dirigé par le chef Togbui ADJALLE, également chef de la ville de Lomé. Il s'agit là, d'un symbole de reconnaissance à Amoutiévé, son statut de quartier originel de la ville de Lomé.

    Il fait partie du 3ème arrondissement. Il est limité au Nord par la lagune de Bè (Rue Okout-Waya 165 AMT), au Sud par le quartier Abobokomé (Boulevard du 13 Janvier 127 ABK), à l'Est par le quartier Lom Nava (Rue Dilabisi 36 LNV) et à l'Ouest par le quartier Doulassamé (Avenue Maman N'Danida 22 MT).

    Amoutiévé a un sol et un sous sol constitué d'argile et de sable, ce qui rend difficile l'infiltration et l'écoulement rapide des eaux de pluie vers la lagune.

    Sur le plan habitat, on remarque divers types de constructions avec une nette hégémonie de bâtis à faible niveau de vie, de genres économiques évolutifs fortement peuplés et assez peu équipés en infrastructures.

    Le quartier conserve encore des rues en couloir. La petite taille des maisons, la dégradation et le faible entretien sont d'autres caractéristiques du bâti. L'éclairage est bonne au carrefour Déckon mais rare dans les maisons. La plupart des constructions modernes se situent au bord des routes qui traversent le quartier, et appartiennent en majorité aux étrangers. Le quartier abrite ainsi l'un des grands carrefours de la ville de Lomé. Il est également un des quartiers sensibles et difficiles lors des mouvements socio politiques.

    La propreté notamment la gestion des ordures ménagères, la salubrité ou l'évacuation des eaux usées est un véritable handicap pour ce quartier en ce sens qu'elle constitue un problème de santé publique pour les habitants.

    En effet, Amoutiévé dispose de caniveaux destinés à l'évacuation des eaux de pluie vers la lagune. Mais faute d'entretien, ces canalisations sont remplies de sables et d'ordures ; ce qui empêche l'écoulement normal des eaux. Cela occasionne alors des inondations dans le quartier.

    Il est à signaler que la mauvaise habitude des habitants d'Amoutiévé qui, même si les canalisations ne répondent plus aux réalités actuelles, y déversent des eaux usées des ménages et des toilettes. Ceci donne une mauvaise odeur qui pollue l'atmosphère de tout le quartier. Ces eaux souillées se déversent à leur tour dans la lagune qui devient alors un important creuset d'eau souillée et stagnante. Comme conséquence, il y a une prolifération de mouches et moustiques qui expliquent la fréquence des maladies dites de mains sales et surtout le paludisme en permanence.

    3.1.2.2 Le Marché d'Adawlato

    « Le marché d'Adawlato est limité au Nord par la rue de Sous Lieutenant GUILLEMARD, à l'Ouest par l'Avenue de la Libération et le chemin de fer, à l'Est par la rue de la Mission et l'Avenue Maman N'danida et au Sud par la Mer » (Adje, 1998 : 34).

    Il fait partie de l'espace socio-économique de Lomé (3ème arrondissement) et compte parmi la vingtaine de marchés de la ville. C'est un marché à animation quotidienne qui a subit au fil des années des transformations au niveau de son dynamisme et de sa morphologie.

    Installé en plein proximité de la côte marine, le marché d'Adawlato est un grand centre commercial à régime d'activités quotidiennes. Son double rôle (celui de marché satellite et celui de carrefour commercial ou de place centrale), lui permet d'assurer une activité économique remarquable et une animation quotidienne. « Il a ainsi une dimension commerciale internationale » (Medzinyuie, 2005 : 50).

    3.1.2.3 Tokoin- Ramco

    Il fait partie du 5ème arrondissement de la commune de Lomé. En fait le nom Ramco n'existe pas en fait dans le registre des quartiers de la ville de Lomé. Il est issu du nom d'une maison de commerce. En réalité, il se trouve dans le quartier Tokoin-doumasséssé.

    Notre zone d'étude « Tokoin Ramco est quadrillée à l'Ouest par l'Avenue de la Libération, à l'Est par le Boulevard Jean Paul II, au Nord par l'Avenue des Hydrocarbures et au Sud par la Lagune » (Gbikpi, 2006 : 28).

    C'est tout au long de l'Avenue de la Libération que nous avons pu faire nos enquêtes de la concentration des activités sur ces lieux.

    Tokoin Ramco n'a pas une histoire particulière mais nous savons que les terres appartenaient à la collectivité SOGAH avant sa vente à partir des années 1959 et 1960. Il n'a pas de chef propre à lui mais est sous l'autorité du Chef Canton d'Amoutièvé Togbui ADJALLE.

    Deuxième partie

    PRESENTATION - ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

    CHAPITRE IV : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS13(*)

    1. IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

    Tableau N° 1 : Age et le sexe des enquêtés

    Sexe

    Ages

    Masculin

    Féminin

    Sans réponse

    Total

    Eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    18-30 ans

    30

    34,1

    16

    18,2

    -

    -

    46

    52,3

    31-40 ans

    21

    21,6

    14

    14,8

    -

    -

    35

    36,4

    41-50 ans

    6

    6,8

    2

    2,3

    1

    1,1

    9

    10,2

    51-60 ans

    -

    -

    1

    1,1

    -

    -

    1

    1,1

    Total

    57

    62,5

    33

    36,4

    1

    1,1

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La lecture du tableau N°1 fait apparaître que 52,3 % des enquêtés ont l'âge compris entre 18-30 ans. Les hommes représentent ainsi 34,1 % et les femmes 18,2 %. Vient ensuite la tranche d'âge de 31-40 ans soit 36,4 % dont 21,6 % d'hommes et 14,8 % de femmes. Quant à la tranche d'âge de 41-50 ans, elle représente 10,2 % de l'échantillon avec respectivement 6,8 % et 2,3 % pour les hommes et les femmes. La tranche d'âge de 51-60 ans ne représente par ailleurs que 1,1% seulement de l'échantillon.
    Cette composition montre que l'échantillon est composé d'individus relativement matures susceptibles de donner un avis favorable sur le phénomène du commerce de la rue et l'occupation des trottoirs. Les hommes représentent ainsi 62,5 % de l'échantillon et les femmes 36,4 %.

    Tableau N° 2 : Niveau d'instruction et sexe des enquêtés

    Sexe

    Niveau d'instruction

    masculin

    Féminin

    Total

    eff

    %

    Eff

    %

    eff

    %

    Primaire

    17

    18,68

    11

    12,08

    28

    30,76

    Collège

    31

    34,06

    17

    18,68

    49

    53,84

    Lycée

    5

    5,49

    3

    3,29

    8

    8,79

    Supérieur

    2

    2,19

    -

    -

    2

    2,19

    Aucune réponse

    3

    3,29

    1

    1,1

    4

    4,4

    Total

    58

    63,71

    32

    35,15

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    De la lecture du tableau N°2, il ressort que 53,84 % des enquêtés estiment avoir fait le collège, regroupant ainsi 34,06 % d'hommes et 18,68 % de femmes. Pour le primaire, on note 30,76 % des enquêtés avec des proportions 18,68 % d'hommes et 12,08 % de femmes. Pour le lycée et le supérieur, ils représentent respectivement 8,79 % (avec 5,49 % d'hommes et 3,29 % de femmes) et 4,4 % (avec 3,29 % pour les hommes et 1,1 % pour les femmes).

    Force est de constater que le niveau d'instruction des enquêtés est bas soit 84,6 % (primaire et collège) et, le lycée et le supérieur représentent 10,98 %.

    Tableau N° 3 : Profession et sexe des enquêtés

    Sexe

    Profession

    Masculin

    Féminin

    Sans réponse

    Total

    eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    Elève/Etudiant

    1

    1,1

    -

    -

    -

    -

    1

    1,1

    Commerçant

    24

    26,37

    19

    20,87

    -

    -

    43

    47,25

    Artisan

    8

    8,79

    -

    -

    1

    1,1

    9

    9,89

    Mécanicien

    9

    9,89

    1

    1,1

    -

    -

    10

    10,98

    Tenancier de bar

    8

    8,79

    3

    3,29

    -

    -

    11

    12,08

    Coiffure/Couture

    3

    3,29

    7

    7,69

    -

    -

    10

    10,98

    Aucune réponse

    5

    5,49

    2

    2,19

    -

    -

    7

    7,70

    Total

    58

    62,5

    2

    35,16

    1

    1,1

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La lecture de ce tableau laisse voir que 47,25 % des enquêtés sont des commerçants avec des proportions de 26,37 % d'hommes et 20,87 % de femmes. Suivent ainsi les tenanciers de bar / café avec 12,08 % (9,1% d'hommes et 3,29 % de femmes) et avec 10,98 % les mécanicien et coiffure/couture ayant respectivement en leur sein rien que les hommes pour le premier et (3,29% d'hommes et 7,69 % de femmes), pour le second. Il faut relever que les artisans représentent 9,89 % des enquêtés et les élèves/étudiant soit 1,1%.

    Il faut néanmoins pas oublier une portion de 7,7 % des enquêtés classés dans « sans réponse » qui en fait représentent le petit vendeur de plats à consommer sur place, le vendeur de portable ou l'horloger...etc.

    Tableau N° 4 : Nationalité des enquêtés par rapport au sexe

    Sexe

    Nationalité

    Masculin

    Féminin

    Sans réponse

    Total

    eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    Eff

    %

    Togolaise

    36

    39,56

    23

    25,27

    1

    1,1

    60

    65,93

    Malienne

    3

    3,29

    1

    1,1

    -

    -

    4

    4,39

    Nigérienne

    8

    8,79

    6

    6,59

    -

    -

    14

    15,38

    Guinéenne

    3

    3,29

    -

    -

    -

    -

    3

    3,29

    Ghanéenne

    3

    3,29

    1

    1,1

    -

    -

    4

    4,39

    Béninoise

    4

    4,39

    -

    -

    -

    -

    4

    4,39

    Sénégalaise

    1

    1,1

    1

    1,1

    -

    -

    2

    2,19

    Total

    58

    63,73

    32

    35,16

    1

    1,1

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La lecture de ce tableau montre que 39,56 % des hommes et 25,27 % des femmes sont de nationalité togolaise soit 65,93 % suivi des nigériens 15,38 % avec (8,79 % d'hommes et 6,59% de femmes). Les nationalités ghanéenne, malienne et béninoise avec toute une chacune 4,39 % et la même proportion d'hommes et de femmes soit respectivement 3,29 % et 1,1 % montrent que d'autres de la sous régions peuvent aussi se représenter. Ainsi les nationalités guinéenne avec 3,29 %, sénégalaise avec 2,19 % et béninoise avec 1,1 %, se font représenter.

    Toute cette diversité de nationalités laisse voir le coté c'est un phénomène qui emballe toutes les nationalités du moins de la sous région.

    Graphique N° 1 : Professions des enquêtés

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La figure N° 1 met en exergue la profession des enquêtés. Il ressort de sa lecture que 44 des enquêtés (48,35 %) sont des commerçants et 12 des tenanciers bar/café (13,18 %). Les artisans, mécaniciens et coiffure / couture font chacun 10 soit (10,98 %) et élève/ étudiant avec 1,09 % sans oublier la catégorie «aucune réponse » qui fait 4 soit 4,39 %.

    2. CONNAISSANCES SUR LES ESPACES PUBLICS

    Tableau N° 5 : Connaissance des enquêtés sur les espaces publics

    ESPACES PUBLICS

    Eff

    %

    ESPLANADES

    51

    30,37

    TROTTOIRS

    42

    25,0

    JARDINS PUBLICS

    36

    21,5

    QUAIS

    9

    5,4

    TERRAIN DE FOOT

    8

    4,8

    PARVIS

    6

    3,6

    BOULEVARD

    3

    1,8

    MARCHE

    3

    1,8

    PLACE DE L'INDEPENDANCE

    3

    1,8

    PLACE PUBLIQUE

    2

    1,2

    PLAGE

    2

    1,2

    PREFECTURE

    2

    1,2

    CIMETIERE

    1

    0,6

     Base

    (1)

    (2)

    Total

    91

    _

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    NB :

    1= Total supérieur à la taille de l'échantillon : question à choix multiple

    2= Somme supérieure à 100 : question à choix multiple

    Le tableau N° 5 fait ressortir la capacité des enquêtés à citer eux-mêmes les espaces publics qu'ils connaissent. Il apparait à sa lecture que les esplanades sont citées à 30,37 % suivies des trottoirs avec 25 % et les jardins publics avec 21,5 %.Quais, terrain de foot et parvis viennent respectivement avec 5,4 %, 4,8 % et 3,6 %. Boulevard et marché sont cités à près de 1,8 % chacun et à 1,2 %, plage, place publique et préfecture sont citées sans oublier le cimetière avec 0,6 %.

    Tableau N° 6 : Connaissance des espaces publics et niveau d'instruction des enquêtés

    Niveau d'instruction

    Espaces publics

    Primaire

    Collège

    Lycée

    Supérieur

    Sans réponse

    Total

    eff

    %

    eff

    %

    Eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    Trottoirs

    16

    21,05

    34

    22,66

    5

    19,23

    1

    16,66

    -

    -

    56

    21,45

    Esplanade

    17

    22,36

    43

    28,66

    9

    34,61

    1

    16,66

    1

    33,33

    71

    27,2

    Cour de ton voisin

    5

    6,57

    11

    7,33

    1

    3,84

    1

    16,66

    -

    -

    18

    6,89

    Terrain de foot du quartier

    15

    19,73

    21

    14

    4

    15,38

    1

    16,66

    1

    33,33

    42

    16,09

    Jardin public

    23

    30,26

    41

    27,33

    7

    26,92

    2

    33,33

    1

    33,33

    74

    28,35

    Total

    76

    100

    150

    100

    26

    100

    6

    100

    3

    100

    261

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La lecture de ce tableau laisse voir la corrélation entre le niveau d'instruction et la connaissance des espaces publics.

    Ainsi le jardin public est reconnu à près de 28,35 % comme espace public avec des proportions de 30,26% par ceux du primaire, 27,33 % par ceux du collège, 26,92 % par ceux du lycée et 33,33 % par ceux du supérieur. Dans ces propositions, les esplanades à 27,2 % avec des répartitions aussi variées selon le niveau d'instruction. On note que ceux du primaire la choisissent à près de 22,36 %, 28,66 % pour le collège, 34,61 % et 16,66 % pour le lycée et le supérieur.

    Les trottoirs sont aussi reconnus à 21,45 % avec 21,05% pour le primaire, 22,66% par le collège, 19,23 % et 16,66 % par le lycée et le supérieur avec 33,33 %. Il faut noter aussi que le terrain de foot du quartier n'est pas du reste avec 16,09 % repartis selon 19,73 % pour le primaire, 14 % pour le collège, 15,38 % et 16,66 % pour le lycée et le supérieur avec 33,33 %.

    Il faut noter que même si la cour du voisin n'est pas en fait un espace public elle a été choisie par nos enquêtés comme espace public à près de 6,89 % aussi bien par le primaire avec 6,57 % et le collège avec 7,33 % que le lycée avec 3,84 %. C'est ici même le niveau d'instruction joue sur la connaissance parfaite des espaces dits publics.

    Tableau N° 7 : Utilité des espaces publics par rapport au niveau d'instruction des enquêtés

    Niveau

    d'instruction

    Utilités des

    espaces publics

    Primaire

    Collège

    Lycée

    Supérieur

    Sans réponse

    Total

    eff

    %

    eff

    %

    Eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    Servir de point de vente

    7

    11,66

    7

    6,66

    1

    6,25

    1

    25

    -

    -

    16

    8,6

    Servir de lieu de repos

    21

    35

    35

    33,33

    7

    43,75

    1

    25

    -

    -

    64

    34,43

    Favoriser le passage des piétons

    11

    18,34

    23

    21,9

    3

    18,75

    1

    25

    -

    -

    38

    20,43

    Permettre l'épanouissement des citadins

    21

    35

    40

    38,09

    5

    31,25

    1

    25

    1

    100

    68

    36,55

    Total

    60

    100

    105

    100

    16

    100

    4

    100

    1

    100

    186

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    Le tableau N°7 est une illustration des données recueillies sur l'utilité des espaces publics par rapport au niveau d'instruction. Sa lecture montre que les espaces publics servent de lieux de repos à 34,43 % repartis selon les enquêtés ayant fait le primaire à 35 %, 33,33 % pour le collège, 43,75 % et 25 % pour le lycée et le supérieur. Pour 36,55 % des cas ils permettent l'épanouissement des citadins. La répartition 35 %, 38,09 %, 31,25 % et 25 % respectivement pour le primaire, le collège, le lycée et le supérieur, est une autre illustration. Aussi pour 20,43 % des cas, les espaces publics servent à favoriser le passage de piétons. Ceci se repartit ainsi : 18,34 % pour le primaire, 21,9 % pour le collège, 18,75 % pour le lycée. Il faut noter que 8,6 % pensent que les espaces publics servent de point de vente avec 11,66 % pour le primaire et 6,66 % pour le collège, 6,25 % pour le lycée et 25 % pour le supérieur.

    3. SATISFACTION DES OCCUPANTS DU TROTTOIR

    Tableau N° 8 : Répartition des enquêtés selon le sexe par rapport à la satisfaction des activités exercées

    Sexe

    Satisfaction à partir des activités exercées

    Total

    Oui

    Non

    Eff

    %

    Eff

    %

    eff

    %

    Masculin

    39

    42,85

    16

    17,58

    55

    60,43

    Féminin

    28

    30,76

    4

    4,39

    32

    35,16

    Sans réponse

    4

    4,39

    -

    -

    4

    4,39

    Total

    71

    78,03

    20

    21,97

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    Le tableau N° 8 met en exergue la place qu'accordent les populations aux activités exercées sur les trottoirs et montre que les enquêtés vivent pleinement des activités qu'ils exercent sur les trottoirs. Sur ce, 78,03 % des enquêtés disent vivre totalement de leurs activités sur les trottoirs. On note 42,85 % d'hommes et 30,76 % de femmes. Au contraire 17,58 % d'hommes et 4,39 % de femmes, soit 21,97 % disent ne pas vivre totalement de leurs activités sur les trottoirs. Ce qui laisse voir qu'ils ont d'autres sources de revenus.

    Tableau N° 9 : Revenus et satisfaction des enquêtés

    Revenus

    Si oui êtes vous satisfaits ?

    Total

    Oui

    Non

    Ne sait pas

    eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    eff

    %

    Moins de 5000 F

    1

    1,1

    9

    9,89

    5

    2,4

    15

    16,47

    5000-15000 F

    6

    6,59

    26

    28,57

    -

    -

    32

    35,16

    15000-30000 F

    7

    7,69

    13

    14,28

    8

    8,79

    28

    30,76

    30000 et plus

    8

    8,79

    6

    6,59

    2

    2,19

    16

    17,57

    Total

    22

    24,17

    54

    59,36

    15

    16,47

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La lecture attentive de ce tableau montre en fait en gros deux groupes de répondants sans oublier ceux qui ne savent pas s'ils sont comblés ou pas. On note 24,17 % qui sont comblés même si au sein de ceux-ci on a des revenus aussi variés. Avec moins de 5000 F, 1,1 % estime être comblé de ce qu'il fait sur les trottoirs et 6,59 % des enquêtés ayant des revenus sont compris entre 5000 - 15000 F, se déclarent aussi satisfaits. De même se disent comblés, 7,69 % et 8,79 % respectivement pour ceux ayant leurs revenus compris entre 15000 - 30000 F et 30000 et plus.

    Une autre catégorie qui est plus représentative (59,36 %) estime n'être pas comblée. Elle se répartit comme suit : 9,89 % pour ceux ayant des revenus inférieurs à 5000 F, 28,57 % pour ceux ayant leurs revenus compris entre 5000 - 15000 F, 14,28 % pour ceux qui ont leurs revenus compris entre 15000 - 30000 F et 6,59 % pour des revenus supérieurs à 30000 F.

    Ceux qui ne savent pas s'ils sont comblés ou pas s'estiment à 16,47 %.

    Ce tableau donne ainsi une image de la représentativité des activités exercées sur les trottoirs et marque la dépendance de certains de ces activités.

    Graphique N° 2 : Autres sources de revenus des enquêtés

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La figure N° 2 est un éclaircit au précédent tableau. Il permet de voir les autres sources de revenu des enquêtés selon le sexe. La lecture permet ainsi de dire que les autres sources de revenu des femmes sont (frais de location de maison, couture, salaire du mari, et autres affaires) avec pour chacun des cas avec une fréquence de 1.

    Chez les hommes, les frais de location de maison c'est-à-dire que ce qu'ils perçoivent chez leurs locataires à la fin de chaque mois, est une autre source de revenu avec une fréquence de 3. Les enquêtés qui estiment ne rien faire se représentent avec une fréquence de 3 et avec une fréquence 2, les enquêtés ont pour autre source de revenu le taxi moto, ce qu'ils n'exercent pas en plein temps puisque c'est après leurs activités sur les trottoirs qu'ils le font pour combler ce qu'ils auraient gagné dans la journée. La vente d'essence, la réparation de portable, coiffure, les jobs saisonniers, le maraboutage etc. sont d'autres activités qu'ils exercent pour avoir d'autres revenus que ce qu'ils ont des principales activités exercées sur les trottoirs.

    4. MOTIVATION DES ENQUETES A OCCUPER LES TROTTOIRS

    Graphique N° 3 : Raisons de l'occupation des trottoirs

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    Les raisons qui les ont poussé à occuper les trottoirs sont très diverses. Ainsi 48 % estiment que c'est la situation économique, 28 % parce que c'est proche de leur domicile, 22 % disent que cela est dû au manque de places au marché et 2 % à cause de l'accès facile.

    Tableau N°10 : Répartition des enquêtés selon le type d'occupation et le payement de taxes à la mairie

    Types d'occupation

    Payement des taxes

    Total

    Oui

    Non

    eff

    %

    Eff

    %

    eff

    %

    Mairie

    6

    6,59

    -

    -

    6

    13,3

    L'aval de la maisonnée

    11

    12,08

    7

    7,69

    18

    40

    Occupation spontanée

    11

    12,08

    10

    10,98

    21

    46,7

    Sans réponse

    -

    -

    -

    -

    46

    50,54

    Total

    28

    30,76

    17

    18,68

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La lecture de ce tableau donne une idée de contradiction sur le phénomène de l'occupation anarchique des trottoirs et le système de taxation qui en résulte.

    Sur 30,76 % qui payent des taxes à la mairie, 12,08 % disent avoir occupé les trottoirs spontanément et 12,08 % ayant reçu l'aval de la maisonnée c'est-à-dire que le propriétaire à autoriser qu'on s'installe devant sa maison. C'est donc 6,59 % qui ont vraiment eu une autorisation à s'y installer.

    On note que 18,68 % qui estiment ne pas payer de taxes à la mairie avec 10,98 % pour les occupations spontanées et 7,69 % pour ceux qui ont l'aval de la maisonnée.

    Il faut donc remarquer que ceux qui (6,59 %) estiment avoir eu une autorisation de la mairie payent forcément des taxes et 50,54 % des enquêtés qui n'ont pas donné leur avis sur la question.

    Tableau n°11 : Répartition des enquêtés selon le type d'occupation et le payement les taxes à la mairie

    Types d'occupation

    Seriez-vous prêt à payer les mêmes taxes que ceux des marchés

    Total

    Oui

    Non

    eff

    %

    Eff

    %

    eff

    %

    Mairie

    5

    5,49

    1

    1,1

    6

    6,59

    L'aval de la maisonnée

    11

    12,08

    7

    7,69

    18

    19,78

    Occupation spontanée

    10

    10,98

    11

    12,08

    21

    23,07

    Sans réponse

    -

    -

    -

    -

    46

    50,54

    Total

    26

    28,57

    19

    20,87

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    Sur les 23,07 % qui ont fait une occupation spontanée, 10,98 % disent oui pour payer les mêmes taxes que ceux des marchés et 12,08 % disent non. Pour ceux ayant eu l'aval de la maisonnée (19,78 %), 12,08 % disent oui et 7,69 % disent non. Ce qui est plus remarquable est que sur les 7,59 % qui ont leur autorisation, 1,1 % n'accepte pas payer les mêmes taxes que ceux des marchés. Soit en général 28,57 % pour oui et 20,87 % pour non. Près de 50,54 % des enquêtés n'ont pas donné leur avis sur la question.

    Graphique N° 4 : Sécurité sur les trottoirs

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    Le graphique N° 4 montre que 86 %des enquêtés estiment n'être pas en sécurité et 14 % estiment être en sécurité.

    Il convient de relever à la lumière de ce graphique que la tendance à croire la sécurité sur les trottoirs est liée la fréquence du rythme d'accident dû à l'encombrement des trottoirs.

    Graphique N° 5 : Temps passé sur les trottoirs

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    On y voit que 54 % des enquêtés passent pratiquement environ dix heures sur les trottoirs et 35 % environ dix sept heures. Dans ce même sens 8 % y passent sept heures et 3 % environ cinq heures.

    Il faut retenir que cette stratification du temps s'explique par le type d'activité qu'ils exercent sur les trottoirs et noter donc qu'à partir de tout ce qui précède les trottoirs restent relativement occupés presque tout le temps.

    Graphique N° 6 : Attentes de la municipalité

    Source : les données de l'enquête

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La lecture du graphique N° 6 montre que 42,6 % des enquêtés attendent que la municipalité construit des points de vente en un lieu qui leur convient. 24,8 % considèrent qu'il faut une sensibilisation de la population sur les risques liés à l'occupation des trottoirs pour une prise de conscience. D'autres plutôt très radicales préconisent l'interdiction des trottoirs comme point de vente et 9,9 % qui proposent des attentes.

    5. RELATIONS SOCIALES

    Tableau N° 12 : Répartition des enquêtés selon qu'ils vivent en parfaite harmonie avec les voisins

    Vivent en harmonie

    eff

    %

    Oui

    78

    85, 71

    Non

    13

    14, 29

    Total

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    Les résultats de ce tableau montre près de 85, 71 % des enquêtés estiment vivre en harmonie avec leurs voisins contre 14, 29 % qui ont des relations tendues à cause parfois d'incompréhension ou de petites querelles liées à la clientèle.

    Tableau N° 13 : Répartition des enquêtés selon la nature des relations sociales

    Relations sociales

    eff

    %

    Simple voisinage

    3

    3, 29

    Superficielle

    4

    4, 39

    Partage et complémentarité

    28

    30, 76

    Riche relation de voisinage

    50

    54, 94

    Tendance à s'ignorer

    6

    6, 59

    Total

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La lecture de ce tableau montre que 54, 94 % des enquêtés vivent une riche relation de voisinage et 30, 76 % une relation de partage et de complémentarité synonyme d'entente. 6, 59 % ont tendance à s'ignorer, 4, 39 % une relation superficielle de limitant au lieu d'exercice de leur activité et 3, 29 % une simple relation de voisinage.

    Tableau N° 14 : Répartition des enquêtés qu'ils aient des relations autre que celles qui les lient sur les trottoirs

    Autres relations

    eff

    %

    Oui

    83

    91, 20

    Non

    8

    8, 80

    Total

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    La lecture de ce tableau montre que la plupart des enquêtés soit 91, 20 % nouent une relation autre que celle sur les lieux de travail et 8, 80 % aucune autre relation. Ces relations sont en fait des relations d'assistance et de partage lors d'évènement heureux ou malheureux.

    Tableau N° 15 : Répartition des enquêtés qu'ils aient une fois porté secours pour renforcer ou monter une activité

    Avoir porté secours

    eff

    %

    Oui

    21

    23, 08

    Non

    70

    76, 92

    Total

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    Les résultats de ce tableau montrent que malgré que nos enquêtés ont de bonnes relations entre eux, 23, 08 % ont une fois aidé quelqu'un à monter ou à renforcer une activité économique contre 76, 92 %.

    Tableau N° 16 : Répartition des enquêtés selon leur réaction au cas où ils manquent de ce que veut le client

    Réactions des enquêtés

    eff

    %

    Le laisser partir

    9

    9, 90

    Le diriger vers le voisin

    20

    21, 97

    Aller le prendre chez le voisin et le lui vendre

    62

    68, 13

    Total

    91

    100

    Source : les données de l'enquête réalisée du 13 au 16 mars 2010

    Ce tableau montre que 68, 13 % des enquêtés vont jusqu'à aller chercher eux même ce que veut le client s'ils ne l'ont pas pour le lui vendre, 21,97 % dirigent tout simplement le client vers le voisin qui a ce qu'il désire et 9, 9 % le laissent partir.

    Ainsi présenté, la question est de savoir quel est le message, le sens socio-économique et sociale de ces résultats ? Quelle est la portée scientifique de ces données recueillies sur le terrain ?

    Ces questions nous amènent à l'interprétation des données analysées

    CHAPITRE V : INTERPRETATION DES RESULTATS

    Les données recueillies sur le terrain et analysées présentent, sans pour autant répondre à la question ``pourquoi'', les avis des enquêtés sur le phénomène du commerce de la rue et l'occupation des trottoirs. Ces données apparemment anodines, sont munies de sens qu'il faut déchiffrer, interpréter sans courir le risque de tomber dans la subjectivité. C'est la tâche dévolue à ce chapitre.

    2.1 Les causes de l'occupation des trottoirs

    La cause principale de l'occupation des trottoirs semble être liée aux difficultés de maîtrise de la dynamique urbaine et de gestion de l'espace urbain en particulier. Débordées par la croissance urbaine extrêmement rapide, les autorités locales et centrales adoptent « le modèle du laisser-faire ». Lomé qui avait à l'indépendance au premier recensement de la population en 1960 une population de 85 000 habitants seulement, en abritera 148 000 en 1970. Entre cette dernière date et 1981, elle sera multipliée par deux, passant de 148 000 à 385 000 habitants, tandis que l'espace urbain croissait de 1 900 à 6 000 hectares, soit plus de trois fois. Actuellement selon les récentes estimations liées aux législatives de 2007, elle atteint près de 3 000 000 d'habitants. Les nombreuses parcelles partiellement ou pas du tout mises en valeur pour diverses raisons témoignent des difficultés de maîtrise de la dynamique urbaine. Au niveau de la municipalité, les moyens disponibles sont dérisoires par rapport à l'ampleur des tâches à réaliser. L'agglomération couvre aujourd'hui, avec environ ses 3 000 000 d'habitants, plus de 20 000 hectares. Les complicités des autorités locales et centrales, qui laissent faire, avec leur silence coupable, font également partie des facteurs qui favorisent le développement des activités de rue, un aspect important de la crise urbaine.

    La situation actuelle qui prévaut dans les pays du Sud, c'est à dire la crise de l'emploi des jeunes diplômés sortis des universités et autres situations plus particulières au Togo, et la volonté de chacun à pouvoir gagner le minimum à la survie encouragent l'auto emploi dans tous les secteurs d'activités, même dans le commerce où avec un petit étalage dans un coin de la rue on y exerce ses activités génératrices de revenus. « C'est la situation économique du pays qui nous pousse à occuper les trottoirs » laissent entendre 48 % des enquêtés (Graphique N° 3).

    2.2. Des classes d'âges variés

    L'âge de ceux qui travaillent sur les trottoirs est très varié (Tableau N° 1). Mais une simple observation, même sommaire indique qu'il varie de 6 à plus de 55 ans avec une forte représentation des jeunes. Ainsi, 52,3 % des enquêtés ont un âge compris entre 18 et 30 ans et 36,4 % un âge compris entre 31 et 40 ans. A celles qui exercent leurs activités dans la rue depuis leur jeunesse et qui sont aujourd'hui âgées de plus de 50 ans, il faut ajouter quelques femmes salariées du secteur moderne admises à la retraite forcée ou celles qui quittent volontairement les bureaux avant l'âge normal de la retraite dans le cadre de la retraite anticipée pour exercer leur talent dans la rue à cause du salaire dérisoire, lié à un faible niveau d'instruction. Dans certains cas, c'est la mère commerçante qui a atteint un âge avancé qui veut passer la main à sa fille instruite capable de tenir la comptabilité.

    2.3. Des acteurs venus d'horizons géographiques divers

    Les occupants de trottoirs et de carrefours viennent d'horizons géographiques divers (15,38 % de nigériens ; 4,39 % de ghanéens, de béninois et de maliens ; 2,19 % de sénégalais, avec une prédominance des Togolais (65,93 %). On rencontre tous les groupes ethniques du Togo ainsi que les représentants des pays voisins du Golfe de Guinée et du Sahel (Tableau N° 4). Parmi les Togolais, le groupe majoritaire est constitué de Mina et d'Ewé du sud traditionnellement commerçants, suivi des femmes tem ou kotokoli de la Région centrale. La vente des produits alimentaires locaux est exclusivement assurée par les Togolaises, tandis qu'elles se répartissent dans des proportions à peu près égales dans la redistribution des produits alimentaires importés avec les femmes yoruba du Nigeria.

    Dans le groupe des étrangers, notamment africains, les ressortissants des pays sahéliens sont les plus nombreux. On peut citer les Nigériens surtout dans le petit commerce ambulant, et les Maliens. Quant aux Sénégalais, on les rencontre particulièrement dans la restauration, la couture, la bijouterie et la vente des statuettes ou objets d'art et les béninois dans la coiffure et celui de vulcanisateur.

    Les Nigérians, parmi lesquels de nombreux Yoruba, et les Ibos, qui constituent aussi une minorité importante. Les premiers sont ceux qu'on appelle ici « des banquiers sous l'arbre». Ils constituent de véritables agents de change informels et les seconds sont spécialisés dans la friperie ; ils possèdent des magasins et des boutiques dans les principaux marchés de Lomé, mais exposent leurs marchandises sur les trottoirs

    2.4. Des acteurs numériquement dominés par les femmes

    De tous ceux qui ont pour principal lieu de travail les trottoirs et les rues, les femmes sont globalement les plus nombreuses, mais avec des différences sensibles suivant les secteurs d'activités, le quartier ou la rue. Par exemple à Tokoin ramco et à Déckon, on a rencontré très peu de femmes (36,4 %) qui exercent le métier de commerçant (Tableau N° 1). Même si selon l'échantillon les hommes font 62,5 %, la réalité montre que les femmes sont plus nombreuses dans le secteur. On rencontre les hommes beaucoup plus dans les métiers dits nobles et dans les activités commerciales, ils interviennent particulièrement dans la vente d'articles ménagers et électroménagers, de bicyclettes et de motocyclettes soigneusement rangées sur le trottoir, de pièces détachées pour voitures et motos, etc. Il faut donc retenir que les emplois de rue sont donc numériquement dominés par les femmes avec cependant des variantes très importantes suivant les secteurs et les nationalités. Elles sont particulièrement nombreuses dans et autour des marchés .Le nombre de femmes impliquées dans la restauration de rue prend de plus en plus d'ampleur à cause de la dynamique urbaine qui est à l'origine de l'étalement urbain. Les femmes sont particulièrement présentes dans cette restauration de rue où les jeunes filles et fillettes constituent la main d'oeuvre. L'une des raisons qui expliquent fondamentalement le nombre élevé de femmes dans les activités du secteur informel est leur faible niveau scolaire et leur taux élevé d'analphabétisme (61,7 % contre 31,2 % pour les hommes au Togo) (Banque mondiale, 1996) qui ne leur permettent pas d'être compétitives sur le marché de l'emploi et de participer aux activités du secteur moderne au même titre que les hommes.

    2.5. Des activités ni commerciales, ni artisanales

    C'est le lieu de rappeler un phénomène très pertinent : la prière musulmane tous les vendredis surtout aux abords des rues où on note une affluence des adeptes de Mahomet, convergeant en grand nombre sur certains points du trottoir pratiquement transformé en mosquée. Cette occupation éphémère peut s'expliquer par le fait que ceux-ci se regroupent pour pouvoir en même temps surveiller leurs étalages.

    C'est aussi l'organisation des funérailles avec l'autorisation des autorités municipales la plupart du temps de vendredi à dimanche. Non plus seulement les trottoirs, mais aussi des rues entières (trottoirs et chaussées) sur lesquelles des appâtâmes sont érigés dans tout le sens de la largeur et sur une longueur de 50 à 100 mètres, sont bloqués pendant 48 à 72 heures, particulièrement durant les week-ends. Il revient donc à faire de longs détours par des rues secondaires généralement peu entretenues pour pouvoir passer. L'organisation de ce genre de manifestation sur les espaces publics entraîne par ailleurs des nuisances sonores, car de nombreuses fanfares et chorales sont là pour accompagner le défunt dans sa dernière demeure. La plus grande affluence a lieu à « la veillée de prières et de chants », à la veille de l'enterrement entre 20 heures et minuit, au domicile du défunt.

    D'autres types d'occupation ont trait à l'érection sur les trottoirs des habitations en matériaux définitifs ou dans l'emprise de la voie des bâches lors des manifestations festives ; la fabrication et le stockage de matériaux de construction dans le domaine public lors des travaux de construction ; l'abandon d'épaves de véhicules et autres engins dans le domaine public, la construction des ouvrages d'assainissement privés dans l'emprise de la voie et la transformation des trottoirs en parkings privés. Ces divers types d'occupations ont souvent pour conséquences l'obstruction du passage, induisant un fort risque d'accident et la dégradation du bien public de même que la forte exposition aux pollutions de toutes sortes, le risque d'incendie et la réduction de la visibilité dans la ville. Ce qui précède pourrait laisser supposer une situation de vide juridique loin de là !

    Il y a dans les villes africaines ce qu'on appelle « les librairies par terre ». Ce sont des livres d'occasion exposés à même le sol ou sur des étalages. Tout cela est complété par des fournitures scolaires et la papeterie. Le secteur est très actif à la rentrée scolaire où déjà dès le mois de juillet, juste après la proclamation des derniers résultats scolaires et universitaires et ce jusqu'en novembre, des dizaines de femmes et de jeunes filles qui deviennent momentanément des « libraires » d'occasion, ne laissent aucun répit aux parents sollicités de toutes parts.

    Ainsi, de nombreuses activités socio-économiques et culturelles comme le commerce, l'artisanat, la religion... qui s'exerçaient naguère dans des lieux précis, commencent aujourd'hui à déborder de leurs cadres pour se retrouver dans la rue et sur les trottoirs, avec souvent la complicité des autorités centrales et locales, malgré certaines interventions ponctuelles très brutales mais sans effet. Par la diversité des services offerts et des acteurs, on se rend compte que toutes les catégories sociales sont impliquées et sollicitent les trottoirs d'une manière ou d'une autre.

    2.6. A quoi servent les espaces publics et plus précisément les trottoirs ?

    Mieux qu'un simple  chemin surélevé réservé à la circulation des piétons, les populations entretiennent une relation très intime avec les trottoirs. Pour elles, le trottoir, dans son sens le plus large, non seulement permet la circulation des piétons, mais aussi sert de lieux d'exercices de plusieurs activités génératrices de revenus. Il procure l'essentiel des ressources dont les occupants ont besoin pour leur survie. « C'est ce qui fait ce que nous sommes, c'est ici que nous exerçons toutes nos activités utiles pour survivre », ont laissé entendre certains enquêtés.

    En effet, comme on peut le constater aux Tableaux N° 6 et N° 7, les occupants savent qu'ils sont tributaires des trottoirs qui longent les grandes artères de la ville. Il faut dire alors que les espaces publics et les trottoirs sont connus dans un premier temps non pas comme des points de vente mais comme ayant des rôles bien précis définis par les textes (les pourcentages du tableau N° 7 le montrent bien : 36,55 % pour l'épanouissement des citadins ou 34,43 % pour servir de lieu de repos ; et 20,43 % pour faciliter le passage des piétons). Ce qui permet de dire alors que la population, même si le niveau d'instruction est bas et que certains ne savent pas à quoi sert le trottoir premièrement (8,6 %), sait du moins qu'elle y est là sans pour autant qu'elle ne doit pas y être. L'instruction est un véritable moyen d'autonomisation des pauvres. La population enquêtée même si elle n'est pas analphabète, la grande majorité des occupants sont sous informés et donc incapables de voir les risques liés à l'occupation de ces lieux et la possibilité d'avoir des opportunités susceptibles de contribuer à leur épanouissement. Par ailleurs, l'état de pauvreté qui prévaut ne la permet pas de faire face aux dépenses engendrées par la vie.

    2.7. Les trottoirs qui font vivre et occupent plus d'un

    Même si tout prouve que les trottoirs sont pour faciliter la circulation des piétons, ils ont d'autres usages qu'en font les populations toujours croissantes. Faute de pouvoir trouver quoi faire et ceci malgré pour certain avec même une qualification requise et adéquate, chacun se « débrouille ». C'est dans ce débrouillardise que la plupart se retrouve attendant une meilleure situation qui ne vient jamais. On se contente ainsi du peu qu'on gagne sans pour étant être satisfait. Les trottoirs « lieu de prédilection d'exercice d'activités » de survie pour tout ces gens, font vraiment vivre (tableau N° 8) et réduisent ainsi le taux de chômage si on peut le dire (78,3 % des enquêtés vivent totalement des activités exercées sur les lieux et 21,97 % ont d'autres activités complémentaires.

    Il faut donc retenir que la plupart ne vit que de ce qu'il fait comme activité sur les trottoirs. « Toute ma personnalité, c'est à partir du trottoirs » laisse entendre un enquêté. Le revenu est donc ce qui leur permet de dire leur satisfaction même s'ils ne gagnent pas assez (Tableau N° 9 : 35,5 % ont un revenu compris entre 5 000-15 000 et 30,76 % ont un revenu compris entre 15 000-30 000).

    Les revenus qu'ils en tirent ne permettent pas à certains de subvenir à tous leurs besoins essentiels comme on peut le constater à travers l'analyse leur satisfaction. Pour améliorer leurs revenus, ils ont recours à d'autres activités génératrices de revenus (Graphique N° 2).

    2.8. Occupation illégale ou légale ?

    Il est important de voir cet aspect du phénomène. Occuper les trottoirs pour des activités commerciales et autres dans un sens restrictif et simple est une violation de l'espace public. Mais voir que la municipalité autorise ceux qui font des démarches à son niveau pour son occupation, taxe même ceux qui y sont spontanément et parfois opèrent avec l'appui des forces de l'ordre des opérations de déguerpissement, montre une grande contradiction dans l'exercice de ses fonctions.

    Finalement, on dirait qu'on y est légalement quand on vient percevoir des taxes ou quoi ?

    2.9. Sont-ils en sécurité sur les lieux ?

    La question de sécurité qui incombe est liée à la situation où il passe que les chauffards arrivent souvent à rentrer dans les étalages avec leurs véhicules causant des dégâts tant matériels qu'humains. La prépondérance des accidents sur ces lieux est importante quand on sait déjà que cette occupation des trottoirs est une obstruction faite aux piétons les amenant à emprunter les chaussées réservées aux véhicules. Nous n'y sommes pas du tout en sécurité affirment-ils avec 86 % des cas (Graphique N° 4).

    2.10. Sensibiliser ou faire déguerpir les occupants ?

    Il est très important de voir qu'une opération de déguerpissement faite a un effet immédiat mais pas à long terme puisqu'on voit les occupants y reviennent tôt ou tard. Seulement 22,7 % estiment qu'il faut l'interdiction à l'utilisation des trottoirs comme points de vente. Pour mieux s'exprimer, une prise de conscience des populations est souhaitable et ceci à partir des sensibilisations adéquates 24,8 % des enquêtés (Graphique n°6) et des mesures plus radicales qui sont loin d'être prise puis que on craint aussi voir tous ceux-ci sans pour autant n'arriver plus à joindre les deux bouts quand on sait que l'instinct de survie, la recherche des voies et moyens de sortir de la pauvreté en diversifiant les activités et les sources de revenus, et d'assurer un bon avenir à sa progéniture se fait en au détriment de l'environnement. Ceci ne signifie nullement pas que les occupants se livrent volontairement à l'occupation des trottoirs mais à cause de la crise qui se secoue le pays.

    2.11. Nature des relations sociales entre les enquêtés

    Il est impératif de voir la nature des relations sociales que nouent les enquêtés entre eux. Une relation de « bonjour-bonsoir » qui montre la froideur des relations. Ce n'est pas le contrat qui établit le consensus collectif d'une relation sociale, mais plutôt c'est le consensus qui rend possible le contrat. C'est dans ce sens que Weber explicite :

    « Cela ne veut aucunement dire que les individus qui participent à une activité dans laquelle les uns se règlent sur les autres attribuent, dans le cas particulier, un contenu significatif identique à la relation sociale ni que l'un des partenaires adopte intérieurement une attitude qui corresponde significativement à celle de l'autre, que par conséquent il existe une « réciprocité » [Gegenseitigkeit] en ce sens » (op. cit : 59).

    Le tableau N° 13 explique en fait les hostilités sur les trottoirs : 6,59 % des enquêtés ont tendance à s'ignorer. En paraphrasant Weber, le contenu des relations sociales peut être une lutte pour le monopôle du trottoir ou des hostilités pour le prestige (14,29 % ne vivent pas parfaitement en harmonie avec les voisins au tableau N° 12).

    En effet le tableau N° 12, 13, 14 montrent que les relations sont fortes entre les enquêtés. La majorité (85,71 %) estime vivre en harmonie avec les voisins et ayant des relations qui ne se limitent pas qu'au simple fait de voisinage, c'est-à-dire allant jusqu'à l'assistance dans les moments de joie et de peine (91,2 %). Ceci est dû au fait qu'ils ont des intérêts et des objectifs en commun (vendre et faire profit et conscients qu'ils pourront tous être renvoyés un jour). Cette harmonie implique un lien social très fort signe d'une cohésion sociale. On voit donc une solidarité mécanique. En s'appuyant sur Durkheim,

    « La solidarité mécanique ou par ressemblance est basée sur l'existence de croyances et de sentiments qui sont communs à l'ensemble d'un groupe ; elle est inversement proportionnelle au degré de personnalité individuelle » Remy et Liliane, (1974 : 173).

    Mais c'est cette même solidarité que Weber rejette en disant que la relation sociale n'est pas fondée sur l'existence d'une quelconque solidarité. Même si le milieu social est fait de sociation (compromis et entente), il faut tenir compte de la sociation de type communautaire où

    « une relation sociale lorsque, et tant que, la disposition de l'activité sociale se fonde - dans le cas particulier, en moyenne ou dans le type pur - sur un sentiment subjectif (traditionnel ou affectif) des participants d'appartenir à une même communauté [Zusammengehorigkeit] » (Weber, 1995 : 78).

    3. VERIFICATION DES VARIABLES ET DES HYPOTHESES

    Rappel de l'hypothèse et des variables

    Pour explorer la problématique posée par cette recherche, l'hypothèse générale émise est la suivante : les difficultés liées à la maîtrise de la dynamique urbaine et de gestion de l'espace urbain justifient l'occupation des trottoirs. Les hypothèses spécifiques sont les suivantes :

    · La situation socio économique favorise l'occupation sauvage des trottoirs.

    · L'occupation anarchique des trottoirs conduit à une insécurité routière.

    · Le phénomène de l'occupation des trottoirs génère des impacts sur la vie sociale des citadins.

    · L'importance des activités dites informelles oblige les citadins à occuper les trottoirs.

    · La fréquentation du même comme point de vente entraine l'existence d'une relation sociale entre les occupants du trottoir.

    Quand à la variable dépendante, elle a été déclinée comme suit : il s'agit de la problématique liée à l'occupation des trottoirs par les commerçants à Lomé.

    Ainsi rappelées et sur la base des informations recueillies à travers la pré-enquête et l'enquête proprement dite sur le terrain, l'incidence du phénomène de l'occupation des trottoirs sur la vie des citadins se manifestent comme suit :

    La perte de l'objectif des trottoirs

    Les trottoirs sont pour les piétons, c'est-à-dire faciliter leur circulation. Mais aujourd'hui on constate qu'ils sont devenus des points d'exercice d'activités commerciales, des parkings pour des autos et motos, et aussi de lieux de construction d'ouvrages d'assainissement...etc.

    La pollution et les nuisances sonores

    Dans grandes villes, un des plus grands problèmes qui se posent est celui de la pollution dans toutes ses formes. Outre que ces activités produisent des déchets, on constate qu'avec plus particulièrement les mécaniciens qui dans l'exercice de leur fonction salissent les trottoirs avec les huiles à moteur et autres.

    Un autre problème est lié aux nuisances sonores que doivent supporter les riverains. Il s'agit des tenanciers de bar qui pour attirer la clientèle mettent de la musique à tu tête, les vendeurs de cassettes et les soudeurs.

    4. VERIFIATION DES HYPOTHESES

    Pour entreprendre cette recherche, certaines suppositions (hypothèses) ont été émises par anticipation sur les résultats réels révélés par l'enquête proprement dite sur le terrain. Pour appréhender ou expliquer le phénomène du commerce de la rue et l'occupation des trottoirs, certains éléments clefs (les variables) ont été retenus. Au vu des résultats obtenus et analysés puis interprétés, il convient de faire le point. Cette section a donc pour but de confronter le réel (données du terrain) aux suppositions (hypothèses et variables) et d'en tirer une conclusion quant à la concordance entre ces suppositions et la réalité du terrain.

    Ainsi, à travers l'analyse et l'interprétation des résultats, l'hypothèse secondaire 1 est vérifiée.

    En effet les enquêtés affirment que c'est la situation socio économique justifie l'occupation sauvage des trottoirs. De même l'hypothèse secondaire 2 se trouve aussi vérifiée : l'occupation anarchique des trottoirs conduit à une insécurité routière.

    Par contre l'hypothèse secondaire 3 se trouve en partie vérifiée puisque tous ne perçoivent pas que cette occupation génère des impacts sur la vie sociale des citadins.

    Dans un sens plus large l'importance des activités dites informelles oblige à occuper les trottoirs (hypothèse secondaire 4) reste aussi vérifiée dans tous les cas : on occupe les trottoirs parce qu'on a une activité qui peut nous rapporter. De même (l'hypothèse secondaire 5) est vérifiée : quel que soit le type d'occupation, il existe une relation sociale entre les occupants du trottoirs.

    Quant à l'hypothèse générale, elle se trouve confirmée par l'ensemble des aspects des résultats de l'enquête et des réalités du terrain : les difficultés liées à la maîtrise de la dynamique urbaine et de gestion de l'espace urbain justifient l'occupation des trottoirs.

    Par ailleurs, les variables retenues pour les besoins de cette recherche sont en adéquation avec les hypothèses.

    5. SUGGESTIONS

    Le travail du Sociologue n'est pas en réalité de résoudre les problèmes qui se posent à la société mais de mettre à la lumière du jour les variables sociales qui sont à l'origine des faits ou phénomènes sociaux observés.

    Le phénomène de l'occupation de l'espace public n'est pas un phénomène particulier au Togo, mais pour tous les autres pays comme le Gabon, le Sénégal...etc. Son ampleur varie d'un pays à l'autre, d'une ville à une autre et même d'un quartier à un autre au sein d'un même pays. Son analyse couplée à celle du commerce de la rue nécessite de la part du chercheur prudence, objectivité et surtout réalisme car, pour tout problème humain complexe, il existe une solution simple et claire, mais ce n'est pas la bonne.

    Cette partie intitulée «SUGGESTIONS » n'a pas pour vocation d'exposer des solutions toutes faites à l'analyse du phénomène mais tente de fournir ou de suggérer des pistes de réflexions et de décisions aux autorités dans l'optique d'améliorer les politiques et stratégies urbaines en vue d'une maîtrise et gestion des espaces publics.

    Nous invitons à la population  prendre et mettre en application les arrêtés municipaux pour réglementer l'occupation des espaces publics en général et des trottoirs en particulier. Il faudrait également organiser à l'endroit des populations des séances de sensibilisation, puis chaque fin du mois des opérations de contrôle et de répression mais aussi d'encadrer l'implantation et la gestion des étalages sur les trottoirs. Question répression nous appelons à faire déguerpir les occupants illégaux en vue d'une démarche d'autorisation d'installation, et à procéder surtout à la démolition de tout ouvrage d'assainissement privé installé dans le domaine public.

    Seulement même les plus radicales de ces mesures pourront-elles atteindre leur cible quand on sait que les dérapages actuels proviennent de la violation des dispositions déjà existantes ? « On intervient aujourd'hui, ils reviennent s'installer demain » se désolait un agent municipal. Tant que les problèmes d'insuffisance du personnel chargé de la répression, du manque de moyens adéquats ne seront pas résolus, que le courage politique nécessaire pour prendre des mesures drastiques à l'encontre de potentiel électeur ne sera pas consenti, les efforts des autorités à divers niveaux dans un contexte généralisé d'incivisme et de « débrouillardise » resteront désespérément vains et improductifs. Et Lomé demeurera telle qu'elle se présente aujourd'hui : un souk à ciel ouvert. Déjà qu'elle est mal urbanisée et mal assainie avec des flaques d'eaux jonchées de nids de moustiques et d'immondices. Lomé la poubelle, c'est une autre histoire.

    CONCLUSION

    Les villes reconnues partout comme « le moteur de développement » peuvent paraître comme « le moteur de sous développement » c'est-à-dire le moteur des problèmes. La fonction et l'usage du trottoir : faciliter le passage des piétons, n'est plus primordial. On assiste alors à l'occupation illégale et anarchique des espaces publics en général et en particulier des trottoirs et carrefours dans les grandes villes africaines; l'ampleur est ainsi inquiétante.

    L'extension des petits commerces en dehors de toute planification du développement urbain est visible. Le trottoir est devenu pour bon nombre de citadins le principal lieu d'exercice de leurs activités. Le problème se pose alors au niveau de la gestion de l'espace public et de l'aménagement urbain mais aussi au niveau de la gouvernance urbaine.

    Ce secteur d'auto emploi qu'est le trottoir permet néanmoins malgré les problèmes qu'il pose, de réduire le chômage et la pauvreté.

    En effet, vu les conséquences néfastes que de telles pratiques ont sur les riverains et les passants, et pour ne pas laisser pourrir une situation déjà grave, les autorités doivent trouver une solution durable. Mais sachant bien que la façon autoritaire et cavalière qu'est le modèle répressif n'est pas la solution, elles ont du fil à retordre.

    Pour notre recherche, il était question de voir les l'effet du commerce de la rue en occupant les trottoirs sur les citadins. Pour y parvenir, il était question de montrer que les difficultés liées à la maîtrise de la dynamique urbaine et de la gestion de l'espace urbain, justifient l'occupation des trottoirs. Abondant dans le même sens et en plus des problèmes que cela pose aux citadins, il fallait voir les causes et les conséquences de cet encombrement.

    La collecte des données, leur analyse et interprétation ont permis de constater que le phénomène est dû à la situation économique et entraine par-dessus tout, une insécurité en matière de circulation des passants et véhicules. Ainsi les objectifs assignés à notre travail de recherche sont atteints.

    Outre tout cela, l'étude a mis en exergue la contribution du secteur à la vie des citadins. Les uns vivent totalement que de cela et les autres partiellement jusqu'à pouvoir épargner pour assurer un lendemain dont on ne sait les difficultés qu'il comportera.

    Certes qu'il serait difficile à l'autorité de l'encourager, il faudrait l'encadrer pour éviter les dérapages. Le modèle répressif est à cet effet à revoir car du moins dans tous les cas les déguerpis ne mettront pas assez de temps pour réoccuper les lieux.

    Les villes ont aujourd'hui un destin commun du fait de leur interdépendance. La crise urbaine à laquelle elles sont confrontées mérite une réponse ferme qui doit se traduire dans des actes concrets et non plus dans des discours. Il convient de dépasser les intérêts personnels de tout citadin empreints d'hégémonie, de domination économique et sociale pour agir de façon solidaire pour construire un modèle de ville où tout serait planifié, organisé et mieux géré.

    BIBLIOGRAPHIES

    Ouvrages Méthodologiques

    1. Boudon R. et Bourricaud F. (1982), Dictionnaire critique de la sociologie, PUF, Paris. 

    2. N'da P. (2006), Méthodologie de la recherche : de la problématique à la discussion des résultats, EDUCI, Abidjan, Collection PEDAGOGIE, 3ème édition revue et complétée.

    3. Quivy R. et al. (1995), Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris.

    Ouvrages généraux

    4. Durand J.-P. et Weil R. (2006), Sociologie contemporaine, Vigot, Paris, France, 3ème édition revue et augmentée.

    5. Durkheim E. (1974), Les règles de la méthode sociologique, Paris, PUF.

    6. Godard (1996), L'environnement, du concept au champ de recherche et à la modélisation. Une hiérarchie enchevêtrée dans la formation du sens, Revue internationale de systémique, Paris, France.

    7. Gervais-Lambony P. (2001), «  La citadinité, ou comment un mot peut en cacher un autre » in DORIER-APPRILL E. (dir.), Vocabulaire de la ville, notions et références, Paris, Editions du temps.

    8. Le Bris E., Giannitrani H. (1991), Maîtriser le développement urbain en Afrique sub-saharienne, Editions de l'ORSTOM, Paris.

    9. Rémy J. et Liliane V. (1974), La ville et l'urbanisation : Modalité d'analyse sociologique, Gembloux, éd. Duculot, Paris. 

    10. Riesman D. (1964), La foule solitaire, Paris, Arthaud.

    Ouvrages spécifiques

    11. Coquery-Vidrovitch C. (1991), « L'informel dans les villes africaines : essai d'analyse historique et sociale » in C. Coquery-Vidrovitch, S. Nedelec., Tiers-monde : l'informel en question, Paris, L'Harmattan.

    12. Coralli M. (2001), Espace public et urbanité, le cas de Koungueul au Sénégal, L'Harmattan, Collection Villes et Entreprises.

    13. Diehdou L. (2003), L'économie informelle en Afrique : la tradition contre la pénurie, Possible et ATTAC, volume 27, n° 4, Automne.

    14. Grafmeyer Y. (2004), Sociologie urbaine, Nathan Université, Collection Sociologie.

    15. Hugon P. (1991), «  Les politiques d'appui au secteur informel en Afrique » in C. Coquery-Vidrovitch, S. Nedelec., Tiers-monde : l'informel en question, Paris, L'Harmattan.

    16. Isaac J. (1984), Le passant considérable. Essai sur la dispersion de l'espace public, Paris, Librairie des méridiens.

    17. Lachaud, J.-P. (1988), Le secteur informel urbain et le marché du travail en Afrique au Sud du Sahara, Genève, Institut international d'études sociales.

    18. Lautier, B. (1994), L'économie informelle dans le tiers-monde, Paris, Édition la Découverte.

    19. Loudier C., Dubois J.-L. (2002), « L'insécurité dans l'espace public » in Les cahiers de L'IAURIF. Espaces publics : espaces de vie, espaces de ville, n° 133 - 134.

    20. Navez-Bouchanine F. (2002), La fragmentation en question : Des villes entre fragmentation spatiale et fragmentation sociale ?, Paris, L'Harmattan.

    21. Stébe J-M, Marchal H. (2007), La sociologie urbaine, PUF, Paris.

    22. Steck J.-F. (2007), « Activités commerciales, dynamiques urbaines et encadrement de l'informel à Lomé : principales questions » in Gervais-Lambony P. et Nyassogbo G. K., Lomé Dynamique d'une ville africaine, Karthala.

    23. Steiner P. (2005), « Le processus de socialisation » in La sociologie de Durkheim, Paris.

    24. Weber M. (1995), Economie et société/1 les catégories de la sociologie, Pocket.

    25. Wirth L. (1938), Le phénomène urbain comme mode de vie, traduit dans Grafmeyer Y.et Isaac J. in l'Ecole de Chicago. Naissance de l'écologie urbaine(1979), Paris, Aubier-Montaigne, 3ème éd., 1990.

    Articles et revues

    26. Beaucire et al. (1994), Transports urbains n° 84, Juillet -Septembre, Paris, France.

    27. Bureau International du Travail (2002), Travail décent et économie informelle :sixième question à l'ordre du jour, Genève, Conférence Internationale du Travail, 90ième session.

    28. Enquête Socio-économique Lomé (1996)

    29. Kodjo E. (2005), Programme d'action du gouvernement du Premier Ministre Edem Kodjo, Togo Presse, 4 Juillet 2005.

    30. Lubell H. (1991), Le secteur informel dans les années 80 et 90, Paris : Centre de développement de l'Organisation de coopération et de développement économique.

    31. Maldonado C. (2001), L'économie informelle en Afrique francophone : structure, dynamique et politique, Genève, B.I.T.

    32. Niang A. (1992), Le secteur informel : définitions et facteurs de son expansion en milieux urbains au Sénégal, Revue sénégalaise de sociologie, St-Louis, Université Gaston Berger, no 2.

    33. PNUD (1994), Rapport sur le développement humain, Paris.

    34. UEMOA (2001-2003), Enquêtes 1-2-3 2001-2003 UEMOA.

    35. URD (2000), Enquête de l'Unité de recherche démographique de l'université de Lomé.

    Mémoires et thèses

    36. Adje J. D. (1998), Approches sociologiques des problèmes posés par l'orientation actuelle de l'émancipation de la femme : cas du quartier urbain d'Adawlato, Mémoire de Maîtrise UL.

    37. Gbama K. M. (2008), Stratégies de communication commerciale et phénomène des marchands ambulants à Lomé : cas du marché d'Adawlato et Déckon, Mémoire de maitrise, UL.

    38. Gbikpi M. E. K. (2006), Facteurs explicatifs de l'adoption des méthodes de prévention en santé de la reproduction : cas des jeunes du quartier Tokoin Lycée à Lomé, Mémoire de maîtrise, UL.

    39. Geneviève M. (2005), L'économie informelle au Sénégal : Logique et fonctionnement de quelques entreprises informelles à Saint-Louis, Mémoire de maîtrise, Université de Laval, Québec.

    40. Medzinyuie K. (2005), Les causes de la mévente de tissus de pagnes Wax au Togo : Etude de cas du Marché d'Adawlato à Lomé, Mémoire de maîtrise, UL.

    41. Muheme G. B. (1995), L'économie informelle face à l'évolution du dualisme Conceptualisation théorique et illustration par l'étude de l'itinéraire agro-économique de la filière mboga, Québec, Thèse de doctorat, Université Laval.

    42. Niang A. (1988), Le secteur informel de production de biens et de services modernes. Un exemple de l'articulation entre les structures socio-économiques traditionnelles et le mode de production capitaliste, Paris, Thèse de doctorat, Paris 8.

    43. Spire A. (2009), Les étrangers d'Afrique de l'Ouest à Lomé (Togo) : Identification, (in)visibilité et citadinité, Thèse de doctorat de géographie.

    ANNEXES

    QUESTIONNAIRE DESTINE À LA POPULATION

    Date .................................................................................

    Quartier..............................................................................

    Ce questionnaire a été constitué dans le cadre de notre recherche sur le commerce de la rue et l'occupation de l'espace public: cas des trottoirs de Lomé. Dans l'intention de parvenir à nos fins, nous avons besoin de votre soutien indéfectible. Nous vous garantissons que ce questionnaire est confidentiel et sera couvert par le secret scientifique. Nous vous remercions d'avance d'avoir accepté sacrifier une partie de votre précieux temps pour répondre à nos questions. Nous vous témoignons notre sincère reconnaissance.

    SECTION I : Identification de l'enquêté.

    N° d'ordre

    Questions et filtres

    Modalités et codes

    Passer à

    Q101

    Sexe (noter le sexe sans poser la question)

    Masculin ............................1

    Féminin...............................2

     

    Q102

    Quel âge avez-vous?

    Moins de 18 ans.....................1 18-30 ans ...........................2

    31-40 ans............................3

    41-50 ans............................4

    51-60 ans............................5

    Plus de 60 ans.......................6

     

    Q103

    Quel est votre niveau d'instruction ?

    Primaire..............................1

    Secondaire...........................2

    Supérieur ............................3

    Autres (à préciser).....................4

     

    Q104

    Quelle est votre profession ?

    Elève/Etudiant.......................1

    Commerçant.........................2

    Artisan...............................3

    Mécanicien...........................4

    Tenancier de bar....................5

    Coiffure/Couture....................6

    Autres (à préciser)..................7

     

    Q105

    Quelle est votre religion ?

    Catholique...........................1

    Musulman............................2

    Protestant.............................3

    Traditionnelle........................4

     

    Q106

    Quelle est votre nationalité ?

    Togolaise.............................1

    Malienne..............................2

    Nigérienne...........................3

    Guinéenne...........................4

    Autres (à préciser).......................5

     

    SECTION II : Connaissances sur les espaces publics.

    N° d'ordre

    Questions et filtres

    Modalités et codes

    Passer à

    Q201

    Pouvez-vous citer trois espaces publics ?

    .......................................1

    .......................................2

    .......................................3

     

    Q202

    Parmi les exemples suivants, dites lesquels sont des espaces publics.

    Trottoirs............................1

    Esplanades.........................2

    Cour de ton voisin................3

    Jardin public.......................4

    Terrain de foot du quartier ......5

     

    Q203

    Quel est l'objectif des espaces publics ?

    Servir de point de vente..........1

    Servir de lieu de repos............2

    Favoriser le passage des piétons..............................3

    Permettre l'épanouissement des citadins.............................4

    Autres (à préciser).................5

     

    Q204

    Quel est l'objectif des trottoirs ?

    Servir de point de vente..........1

    Faciliter le passage des piétons............................. 2

    Ne sert à rien.......................3

     

    Q205

    A votre avis pourquoi les trottoirs sont-ils utilisés à d'autres fins que de servir de passage aux piétons?

    A cause de la situation économique.........................1

    Manque d'espace libre dans les marchés............................2

    Proche de votre maison.........3

    Autres (à préciser)................4

     

    SECTION III : Raisons de l'occupation des trottoirs comme lieu d'exercice de commerce.

    N° d'ordre

    Questions et filtres

    Modalités et codes

    Passer à

    Q301

    Pourquoi avez-vous choisi d'exercer votre activité sur le trottoir ?

     
     

    Q302

    Avez-vous trouvé facilement votre place ?

    Oui......................................1

    Non.....................................2

    Q304

    Q303

    Qui vous a autorisé à occuper cette place?

    Mairie..................................1

    L'aval de la maisonnée...............2

    Occupation spontanée................3

    Autres.................................4

     

    Q304

    Pourquoi ?

    Manque du capital relationnel......1

    Refus de certains propriétaires.....2

    Autres (à préciser)....................3

     

    Q305

    Payez-vous des taxes à la marie ?

    Oui......................................1

    Non.....................................2

     

    Q306

    Si oui combien ?

    Moins de 5000f ...................1

    5000-15000.........................2

    15000-30000........................3

    30000 et plus........................4

     

    Q307

    Comptez-vous quitter ces lieux ?

    Oui......................................1

    Non....................................2

     

    Q308

    Si oui pourquoi ?

    Descente des forces de l'ordre pour vous chasser..........................1

    Taxes trop chers par rapport au marché.................................2

    Octroi de place dans un marché.................................3

    Autres..................................4

     

    Q309

    Si non pourquoi ?

    Pas de taxes à payer..................1

    Difficulté d'accès à la place au marché ................................2

    Manque de concurrence.............3

    Autres (à préciser) ...................4

     

    SECTION IV : Analyse de la satisfaction des occupants des trottoirs

    N° d'ordre

    Questions et filtres

    Modalités et codes

    Passer à

    Q401

    Vivez-vous totalement de vos activités sur les trottoirs ?

    Oui......................................1

    Non.....................................2

     

    Q402

    Si non quelle est votre autre source de revenu ?

     
     

    Q403

    Si oui êtes vous comblé ?

    Oui......................................1

    Non.....................................2

     

    Q404

    A combien s'élèvent vos revenus en un mois ?

     
     

    Q405

    Arrivez-vous à épargner une partie de vos revenus en vue de vous assurer vos jours de vieillesse ?

    Oui .....................................1

    Non.....................................2

    Q406

    Q406

    A combien s'élève votre épargne mensuelle?

     
     

    SECTION IV : Perspectives, attentes et contributions

    N° d'ordre

    Questions et filtres

    Modalités et codes

    Passer à

    Q501

    Combien de temps passez-vous sur les trottoirs ?

    6h-23h.................................1

    6h-11h.................................2

    16h-23h................................3

     

    Q502

    Qu'attendez-vous de la municipalité ?

    Sensibiliser la population sur les risques que cela comporte..........1

    Interdire l'utilisation des trottoirs comme point de vente...............2

    Construire plus de points de vente...................................3

    Autres (à préciser), ..................4

     

    Q503

    Seriez-vous prêt à payer les mêmes taxes que ceux des marchés en vue d'une éventuelle délocalisation ?

    Oui......................................1

    Non.....................................2

     

    Q504

    Sentez-vous en sécurité sur les trottoirs ?

    Oui......................................1

    Non....................................2

     

    SECTION VI : Nature des relations sociales

    N° d'ordre

    Questions et filtres

    Modalités et codes

    Passer à

    Q 601

    Vivez vous en parfaite harmonie avec voisins sur les trottoirs ?

    Oui................................1

    Non...............................2

     

    Q 602

    Quelle est la nature de vos relations entre voisins ?

    Simple voisinage...............1

    Superficielle.....................2

    Partage et complémentarité....3

    Riche relation de voisinage....4

    Tendance à s'ignorer...........5

     

    Q 603

    Vos relations s'arrêtent-elles que sur les trottoirs ?

    Oui.............................1

    Non............................2

     

    Q 604

    Avez-vous déjà aidé quelqu'un à commencer ou à renforcer ses activités sur les trottoirs ?

    Oui.............................1

    Non............................2

     

    Q 605

    En cas de manque de ce que veut le client comment réagissez-vous ?

    Le laisser partir...............1

    Le diriger vers le voisin.....2

    Aller le prendre chez le voisin et le lui vendre.......3

     

    Q505

    En plus de tout cela avez-vous une contribution personnelle ?

     
     

    GUIDE D'ENTRETIEN POUR LES SPECIALISTE SDE LA QUESTION URBAINE ET LES PERSONNES RESSOURCES DE LA MAIRIE

    1- Bénéficiez-vous d'appuis techniques et financiers pour les opérations de déguerpissement ?

    2- Comment percevez-vous l'occupation des espaces publics en général ?

    3- Et la transformation des trottoirs en lieux de commerce ?

    4- Comment réagissez-vous suite à la réinstallation des occupants des trottoirs juste après une opération de déguerpissement ?

    5- Accordez-vous des autorisations d'occupation des trottoirs aux postulants ?

    6- Si oui quelles sont les conditions à remplir ?

    7- Que préconisez-vous pour mettre fin à ces occupations des trottoirs en lieux de commerce ?

    8- Arrivez-vous à gérer tous les occupants ayant eu des autorisations d'installation ?

    TABLE DES MATIERES

    Dédicace.................................................................................................. 2

    Remerciements........................................................................................ 3

    Liste des tableaux..................................................................................... 4

    Liste des figures...................................................................................... 5

    Sommaire...............................................................................................6

    Sigles et accronymes..............................................................................................7

    Introduction............................................................................................... 3

    PREMIERE PARTIE : Les fondements théoriques de l'etude............................ 3

    CHAPITRE I : Cadres theorique et conceptuel............................................. 12

    1. Cadre théorique de la recherche ............................................................12

    1.1. Justification et pertinences du sujet............................................12

    1.1.1 Motivation et pertinence du sujet.......................................................12

    1.1.2 Pertinence scientifique du sujet.........................................................13

    1.1.3 Pertinence sociale du sujet................................................................13

    1.2. Problématique de l'étude......................................................13

    1.3. Hypothèses.....................................................................17

    1.3.1 Hypothèse générale.............................................................17

    1.3.2 Hypothèses spécifiques.........................................................17

    1.4. Objectifs de la recherche........................................................18

    1.5. Definition des termes............................................................18

    1.6. Revue de la littérature.........................................................22

    1.6.1. La fonction commerciale informelle de la ville.....................23

    1.6.2. Facteurs explicatifs de l'occupation des espaces publics et planification urbaine..............................................................................................25

    1.6.3. L'informel et l'Etat......................................................27

    1.6.4. Economie et l'informel.................................................28

    1.7. Cadre théorique de référence...................................................30

    1.7.1. Le changement social...................................................30

    1.7.2. Les relations sociales en ville........................;................32

    1.7.3. Fragmentation socio-spatiale............................................................34

    CHAPITRE II: cadre méthodologique...........................................................37

    2.1. Techniques de collecte de données.............................................37

    2.1.1. La pré enquête.........................................................37

    2.1.2. La recherche documentaire............................................37

    2.1.3. Le pré test................................................................38

    2.2. Méthode de collecte d'information...........................................38

    2.2.1. Recherche quantitative.................................................38

    2.2.1.1. L'élaboration du questionnaire..............................38

    2.2.1.2. L'enquête par questionnaire..................................39

    2.3. Méthode qualitative..............................................................39

    2.3.1. Entretien individuel..............................................................................39

    2.4. Variables et indicateurs.........................................................40

    2.4.1 Variables...........................................................................40

    2.4.1.1 Variable dépendante............................................................40

    2.4.1.2 Variables indépendantes........................................................40

    2.4.2 Indicateurs..........................................................................41

    2.5. Technique de choix de l'échantillon..........................................42

    2.5.1. Population cible.........................................................43

    2.5.2. Echantillonnage........................................................43

    2.6. Difficultés rencontrées............................................43

    CHAPITRE III : Cadre physique de la recherche.................................45

    3.1. Présentation du milieu physique et humain..................................45

    3.1.1. Bref aperçu sur la ville de Lomé......................................45

    3.1.2. Présentation des sites d'enquête......................................46

    3.1.2.1 Le quartier Amoutiévé..........................................................46

    3.1.2.2 Le Marché d'Adawlato..........................................................47

    3.1.2.3 Tokoin-Ramco...................................................................47

    DEUXIEME PARTIE : Présentation - analyse et interprétation des résultats................................. ...................................................... 3

    CHAPITRE II CHAPITRE IV : Présentation et analyse des résultats.......................................50

    1. Identification de l'enquêté............................................................50

    2. Connaissances sur les espaces publics.................................................55

    3. Satisfaction des occupants du trottoir..................................................58

    4. Motivation des enquêtés à occuper les trottoirs.......................................61

    5. Relations sociales..........................................................................66

    CHAPITRE III CHAPITRE V : Interprétation des résultats...................................................70

    1.1.1 2.1 Causes de l'occupation des trottoirs....................................................70

    2.2 Des classes d'âges variés................................................................71

    2.3 Des acteurs venus d'horizons géographiques divers................................71

    2.4 Des acteurs numériquement dominés par les femmes...............................72

    2.5 Des activités ni commerciales, ni artisanales.........................................73

    2.6 A quoi servent les espaces publics et plus précisément les trottoirs ?.................74

    2.7 Les trottoirs qui font vivre et occupent plus d'un..........................................75

    2.8 Occupation illégale ou légale ? ................................................................................76

    2.9 Sont-ils en sécurités sur les lieux ?............................................................................76

    2.10 Sensibiliser ou faire déguerpir les occupants ?.................................................77

    2.11 Nature des relations sociales entre les enquêtés..........................................77

    3. Vérification des variables et des hypothèses.........................................78

    4. Vérification des hypothèses..............................................................80

    5. Les suggestions..................................................................................81

    Conclusion..........................................................................................83

    Bibliographies......................................................................................85

    Annexes..............................................................................................89

    Tables des matières... ............................................................................98

    * 1 Le contenu du PAS imposé par les IFI se présente ainsi : le FMI met ses ressources à la disposition des pays endettés, mais en contrepartie, il exige que soient mises en oeuvre des mesures de politique interne visant à restaurer rapidement l'équilibre de la balance des paiements. Ce mécanisme par lequel les pays débiteurs obtiennent des crédits du FMI en échange des politiques ad hoc est appelé conditionnalité. Notons que le PAS a eu des impacts néfastes sur le plan social, économique, agricole et environnemental de tous les pays impliqués (PNUD, 1994 : 18).

    * 2 Selon le Dictionnaire Petit Larousse, le secteur informel est un « domaine qui n'a pas de règles précises, qui n'a pas de forme ». Il assure juste sa production simple et ne favorise pas une accumulation de capitaux.

    * 3« La théorie de la socialisation selon Durkheim, opère une distinction entre le processus d'intégration sociale et le processus de régulation sociale. Le premier concerne la façon dont un groupe social attire à lui l'individu, se l'approprie en quelque sorte ; ce processus passe par des interactions fréquentes entre les membres du groupe par l'existence de passions uniformes dans le groupe et, enfin, par la poursuite des buts communs. Le second processus désigne un autre aspect de la socialisation ; car il ne s'agit pas seulement d'intégrer les individus, mais il faut les réguler, harmoniser, les comportements de ces individus » (Steiner, 2005 : 43).

    * 4La théorie des relations sociales sera abordée dans la rubrique du cadre théorique de référence.

    * 5«  L'économie informelle pourrait être pour les citoyens une manière de survivre en conciliant deux réalités : la nécessité économique et la réalité sociale. Bien que l'économie informelle soit une forme d'économie plus sociale qu'économique adaptée à la réalité africaine, elle demeure une économie de survie dans un contexte de crise ou se trouve actuellement le continent africain. L'économie informelle serait donc un phénomène à la fois structurel et conjoncturel » (Marchand, 2005 : 9).

    * 6Grafmeyer (2004 : 104), c'est l'ensemble des démarches que les collectivités publiques mettent en oeuvre pour exercer un contrôle sur la configuration des espaces urbains, sur leurs usages, et plus largement sur le devenir des villes.

    * 7 La crise urbaine désigne les dysfonctionnements des villes comme les problèmes de transport, la ségrégation socio spatiale ou les problèmes de surpopulation et de logement. En effet, la pauvreté aggrave les conséquences de la crise urbaine selon une logique cyclique qu'il faudra analyser

    * 8 La crise de l'Etat équivaut à un Etat démissionnaire. Il n'arrive plus à assumer ses responsabilités comme cela se doit. Mieux l'Etat à manquer valablement à son rôle de contrôle et de coordination des mécanismes de l'urbanisation.

    * 9 C'est le phénomène de l'étalement urbain qui touche aujourd'hui toutes les grandes agglomérations et métropoles du monde. Elle explique que les villes explosent quantitativement et spatialement. C'est une nouvelle phase de la croissance urbaine.

    * 10 Pour Max Weber, l'activité sociale est « l'activité qui d'après son sens visé [gemeinten sinn] par l'agentou les agents, se rapporte au comportement d'autrui, par rapport auquel s'oriente son déroulement » (ibid. : 28).

    * 11 « Nous appelons « sociation » [Vergesellschaftung] une relation sociale lorsque, et tant que, la disposition de l'activité sociale se fonde sur un compromis [Ausgleich] d'intérêts motivé rationnellement (en valeur ou en finalité) ou sur une coordination [Verbindung] d'intérêts motivée de la même manière » (Weber, 1995 : 78)

    * 12 Selon Durkheim « est fait social toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure ; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles » (1974 :14).

    * 13 Les tableaux où le total des pourcentages et des effectifs ne donne pas 100 et 91, sont des tableaux comportant les résultats de questions à choix multiples ou la combinaison de deux questions.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand