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Application du SIG dans l'identification des zones propices à  la culture des échalotes à  Sangha, Mali

( Télécharger le fichier original )
par DOLO DOMO
RECTAS au Nigeria - Master en Science de la Géo-Information 2012
  

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CHAPITRE 4 : Les systèmes de cultures et la commercialisation

4.1. Les systèmes de cultures

L'activité maraîchère la plus répandue dans la région de Sangha est la culture de l'échalote. Selon nos enquêtes, elle mobilise le plus grand nombre de producteurs dans les différents villages de Sangha. Aussi pour l'occupation du terrain, plusieurs sites sont dédiés de façon indissociable aux cultures maraîchères comme les tomates, laitues, choux, échalotes. Dans la pratique, sur le terrain, les exploitants sont organisés en un seul groupe de producteurs qui cultivent les produits de maraîchage.

Le Plateau de Sangha représente un environnement de production extrêmement rigoureux. Le climat jadis soudanien, la pluviométrie moyenne est aujourd'hui environ 450 mm. L'eau est présente dans les rivières saisonnières seulement une partie de l'année. Les sols sont pauvres et fortement exposées aux facteurs d'érosion ; un tiers de la région se compose de roc vif et un autre tiers consiste en sols dont la couche ne dépasse pas 10 cm en profondeur. La pression démographique est élevée avec environ 25 habitants par km2 et pour subsister ces gens n'ont que 48.000 ha de terres cultivables (6,3% du total), (Colla, 2003).

4.1.1. La production

L'approvisionnement des producteurs en semences d'échalote de la commune, se fait de différentes manières récapitulées dans le tableau ci-dessous ;

Tableau n°2 : Mode d'approvisionnement des producteurs en semences

Mode

Nombre

Effectif

Achats

89

33,08%

Dons

61

22,67%

Propre production

73

27,13%

Prëts

46

17,69%

Total

269

100%

Source : Données terrain, 2013

Ce tableau montre que 33,08% s'approvisionnent par achat ; plus de 27,13% utilisent leur propre production pour les semences ; 22,67% recoivent les semences des proches ou amis (dons) et 17,69% empruntent les semences par manque de moyens (pauvreté).

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4.1.2. La repartition de la production par tranche d'âges et par niveau d'instruction

Les deux cent soixante-neuf (269) producteurs de l'échantillon en plus des représentants des services techniques et des élus locaux ont été répartis par tranches d'âge et par niveau d'instruction. Elle est déterminante en matière de décision et de compétence dans les deux variables. Ce classement nous a permis de connaître les tranches d'âge concernées par la culture des échalotes dans la zone de Sangha.

Source : Données terrain, 2013

Figure 18: Répartition des enquêtes suivant le niveau d'instruction

La figure 18 nous montre que près de la moitié des producteurs (45,35%) sont sans niveau d'instruction. Le nombre de producteurs avec un niveau fondamental d'instruction est plus élevé, 30,85% de la population. A Sangha, les producteurs qui ont un niveau secondaire ou supérieur d'instruction sont les enseignants et les fonctionnaires.

Tableau n°3 : Répartition des enquêtes suivant les tranches d'âge

Tranches d'âge

Effectif

25 à 39 ans

136

40 à 54 ans

87

55 et plus

46

Total

269

Source : Données terrain, 2013

L'analyse de ce tableau révèle que la tranche d'âge de 25 à 39 ans est plus forte (50,55%) ce
qui explique que la population est majoritairement jeune donc apte à la culture des échalotes.

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La proportion des personnes de 40 à 54 ans représente 32,34% des producteurs. Les 55 ans et plus représentent une faible proportion (17,10%) de producteurs.

4.1.3. Les superficies des champs collectifs et individuels par village en 2012

D'après les producteurs d'échalote, un champ collectif est un champ dont les revenus sont destinés à une collectivité, le plus souvent la famille. En pays dogon la majorité des champs collectifs appartiennent aux hommes. Après la récolte, les sacs d'échalote viennent dans les magasins de la grande famille. Les champs représentent 7,4% des superficies cultivées en échalote à Sangha.

Un champ individuel est un champ dont le produit appartient à un seul individu. Dans le champ collectif, le travail de semence est fait collectivement, l'arrosage et la production sont destinés à une seule personne. Les femmes participent aussi à cette activité. A sangha les champs individuels représentent 90% des superficies cultivées en échalote. La figure 19 montre les champs collectifs et individuels par rapport à la superficie totale de chaque site.

Figure 19: Superficie des sites échantillonnés pour l'étude

Cette carte indique une progression de la superficie des champs collectifs d'échalote. En 2012 la superficie a augmenté à cause de la crise du Nord-Mali. Les jeunes guides touristiques ont

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commencé à cultiver dans les deux dernières années. Avec la construction des petits barrages, la superficie des champs échalotes augmente d'année en année en apportant des sols sur les berges du barrage.

4.1.6. L'échalote écrasée séchée

Elle est obtenue en écrasant l'échalote dans un mortier ou sur les roches et en la laissant sécher par la suite au soleil. Cette technique est très répandue dans la zone de l'Office du Niger. Elle exige moins d'efforts que la transformation en boules. Le rendement au séchage est de 18%.

4.2. Commercialisation

La commercialisation constitue le facteur clé de la production. Elle se fait dans le libre échange ou deux modes sont possibles : le mode traditionnel et celui de l'E.S.T (Echalote Séchée en Tranche).

Le mode de commercialisation traditionnel est très ancien et se fait par le producteur lui-même dans les différents marchés locaux ou aussi dans les villages ou quartiers. Dans chaque village la majorité des producteurs ont un client. En Pays Dogon, le marché se tient chaque (5) cinq jours. Dans la commune, le marché le plus important est le marché de Sangha.

4.2.1. Organisation de la filière

Les acteurs de la commercialisation de l'échalote sont les producteurs, les commerçants et les Organisations Non Gouvernementales.

A la différence de la culture d'échalote fraîche qui repose essentiellement sur un mode d'exploitation individualiste, la production d'E.S.T est caractérisée par une haute intensité de travail et fait appel à différents types d'organisation au niveau des ateliers de séchage (notamment le maillon `'épluchage»).

On retrouve dans presque tous les villages un même schéma organisationnel. Le regroupement se fait par village par quartier ou par famille. Les matériels destinés à la transformation (Claie, découpeuse et accessoires) sont collectifs et appartiennent au groupement. L'ordre de priorité sur les équipements se fonde sur des critères d'âge, de période de récolte, etc.

La femme constitue la principale source de main d'oeuvre pour les opérations d'épluchage et la rémunération varie d'un village à un autre.

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4.2.2 Circuit de commercialisation

Le premier constat est que le commerce des échalotes à Sangha est « une affaire de famille ». Dans chaque village on peut trouver 4 ou 5 commerçants grossistes qui écoulent leur produit vers Bamako.

Parallèlement, les grossistes non-dogon de Bamako ont tous déclaré n'avoir accès à la production du Pays Dogon que par l'intermédiaire des commerçants dogon de Bamako : « il est difficile d'accéder à Sangha si on n'est pas dogon ». Cette situation résulte des fortes chutes des prix enregistrées sur l'échalote fraîche à la fin des années 1980 et au début des années 1990 : les producteurs-collecteurs dogon ont alors décidé, afin de s'émanciper des commerçants bamakois sur lesquels ils n'avaient pas d'emprise, d'envoyer des jeunes gens en tant que « représentants » au marché de Sougouni Koura à Bamako. De même, les commerçants d'échalotes de Sangha s'approvisionnent dans les villages où ils ont des parents, et sont plus ou moins obligés d'acheter lorsque ces derniers les sollicitent, qu'ils aient suffisamment de stocks ou non. Le prix reste dicté par le marché national, et le commerçant peut avoir l'information en temps réel en contactant son représentant à Bamako. La figure-18 montre le circuit commercial dans les zones de production locale, aux lieux de consommation nationale ou internationale. L'echalote Dogon est la meilleure qualité au Mali par rapport à l'echalote de l'office du Niger à Niono en 4éme région à Ségou au Mali.

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Figure 20 : Commercialisation des échalotes dogon de Sangha

Les circuits empruntés par les échalotes fraîches et transformées sont sensiblement les mêmes, dans la mesure où les producteurs transforment eux-mêmes. On peut noter toutefois que certains grossistes bamakois, dogon ou non, sont spécialisés dans les produits transformés.

4.2.2.1. Collecteurs et demi-grossistes de Sangha par village

Les collecteurs de chaque village cherchent l'échalote dans les familles ou les jours de marché. Après la collecte avec les producteurs, les collecteurs et les demi-grossistes revendent aux grossistes de Bamako en augmentant 10 F/kg. Les grossistes de Sangha commercialisent ainsi de grandes quantités (certains dépassent les 2000t/an d'échalotes en boule).

4.2.2.2. Grossistes de Sangha

Ils sont bien organisés en groupements « par village» afin de partager les frais de transports (ils remplissent collectivement un camion en partance de Sangha ou encore directement du

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village d'où ils sont originaires) et de location de l'entrepôt à Bamako. Chaque commerçant grossistes a 1 ou 2 magasins d'échalotes dans leurs familles pour stocker les sacs échalotes. Chaque mois les commerçants désignent une personne comme locataire du camion. C'est à lui de donner telle personne à temps de nombre de sacs pour le camion. Certains sont spécialisés dans l'échalote transformée séchée. Il y a peu de grossistes qui dépassent les 2000t annuelles d'échalotes dans leur famille, la moyenne se situerait plutôt vers 200t/an. A Bamako, chaque commerçant du village de Sangha a un magasin de groupe pour les échalotes. Les détaillants de Bamako ou les vendeurs des condiments d'échalote viennent au magasin dogon pour acheter les échalotes.

4.2.2.3. Grossistes étrangers

S'ils n'ont pas de contacts directs avec des grossistes de Sangha, viennent à Bamako une à deux fois par semaine, en groupes également (5 à 10 personnes), pour s'approvisionner en échalotes fraîches et transformées séchées en boule, quelle que soit la provenance. Les Guinéens viennent ainsi de janvier à août, période de pénurie de l'échalote dans leur pays. Les commerçants Burkinabé viennent à Sangha le jour du marché.

4.3. Évolution des prix

4.3.1. Prix de l'échalote fraîche

La saisonnalité du prix de l'échalote fraîche est très marquée par les fluctuations de l'offre (tableau 9). Les prix se remettent à augmenter entre novembre et décembre pour de la première culture semée au mois d'aout. Les prix chutent quand les produits sont abondants au marché c'est-à-dire pendant la campagne de production.

4.3.2. Prix de l'échalote séchée en boule et en tranche

Les produits concernés par la chaîne incluent l'échalote pilée séchée (jaba mugu) et l'échalote écrasée séchée en boule (jaba kourouni). Les deux sont des sous-produits de l'échalote fraîche, permettant une conservation à durée prolongée mais aussi ayant des caractéristiques (usages) distinctes, surtout en ce qui concerne l'échalote en boule (qualité gustative distincte en raison du processus de séchage impliquant une légère fermentation), et recherchées par les consommateurs. Le tableau-9 montre l'évolution des prix de l'échalote fraîche et séchée en boule de 2010 à 2012 à Sangha.

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Tableau 4: Evolution des prix de l'échalote fraîche et séchée en boule de 2010 à 2012

NATURE DU
PRODUIT

PERIODES

PRIX A' LA RECOLTE/PRODUCTION

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

PRODUCTEUR

SANGHA

BAMAKO

ECHALOTE FRAICHE

2010

100

90

115

125

150

150

200

300

300

400

400

450

100

125

225

ECHALOTE FRAICHE

2011

100

90

115

125

125

125

150

200

300

350

400

500

125

150

250

ECHALOTE FRAICHE

2012

150

150

200

200

225

250

300

350

350

500

600

800

150

200

500

ECHALOTE SECHEE

(EST) EN BOULE

2010

1000

950

800

905

915

950

975

980

990

1015

1020

1250

2011

1100

1200

950

970

900

980

1000

1000

1015

1025

1040

1500

2012

890

985

900

960

970

895

900

915

925

1075

1080

1350

Source : FAC/GEST Bandiagara

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L'échalote se commercialise soit dans sa forme naturelle (échalote fraîche) ou après la transformation (échalote séchée). Le suivi des flux a porté sur les deux types de produits auprès des différents acteurs.

Cette analyse a été faite à partir de l'opération effectuée sur les deux principales foires. Il s'agit de la foire de Sangha qui a lieu chaque cinq (5) jour du marché. Reliée à Bamako tous les jours par une route non bitumée de distance de 45 km de Bandiagara en outre une route bitumée de 657 km de Bamako.

Figure 21: Réseau routier dans les zones de circuits commerciaux à Sangha

On y distingue la route en mauvais état permanent et les pistes impraticables en cas de pluie. La route dégradée peut faire l'objet d'entretien tandis que d'autres de par leur nature ne sont pas carrossables, il s'agit des routes ou des pistes en mauvais état.

Il ressort de l'observation de la figure 21 qu'une route classée et un tronçon de pistes sont en mauvais état : le tronçon de la route Sangha- Bandiagara long de 45 km et le tronçon de la route vers la plaine 12 km en allant de Koro et vers le Burkina Faso.

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Tous non bitumées, ces voies sont pourtant importantes pour accéder aux sites de culture des échalotes de la province de Sangha.

? Les pistes impraticables en cas de pluie

Ces pistes ont été identifiées à travers leur intersection avec les sols inondables que sont les sols hydro-morphes. L'accumulation des eaux sur ces types de sols rend ainsi les pistes impraticables car inondées. De nombreux tronçons de pistes rurales sont dans cette situation dans la région de Sangha.

Les volumes des opérations de transport effectuées par les transporteurs pendant la période considérée ont porté sur l'enquête terrain auprès du chef des convoyeurs de camion Digue Dolo qui confirme que 36.000 t/an dont 143 tonnes d'échalotes fraîches et 35.857 tonnes d'échalotes séchées sont importées vers Bamako, marché le plus important. Selon les producteurs 274t de produits frais et transformés sont transportés vers la Guinée et la Côte d'Ivoire suivi du Burkina Faso.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore