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Effets des incendies de forêts sur la séquestration du carbone et la minéralisation de l'azote, et la typologie des sols dans les écosystèmes forestiers du rif centro-occidental

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par Collins Orlando
Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs (Maroc) - Diplôme d'Ingénieur des Eaux et Forêts 2015
  

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4. Effets des incendies sur la minéralisation de l'azote dans le sol 4.1. Incubation anaérobie

Le Tableau 11 et la Figure 9 présentent les quantités de N-NH4 + minéralisées après 1, 2, 3 et 4 semaines. La quantité de N minéralisée après la première semaine d'incubation variait de 24,36 mg/kg soit 1,71 % de N total (site IV) à 49,65 mg/kg soit 1,05% de N total (site I). Concernant les sites témoins correspondants, N-NH4 + variait de 9,94 mg/kg (0,72 % de N total) sous le site III à 21,89 mg/kg (0,75 % de N total) sous le site I. À la fin de la période d'incubation (4 semaines) la quantité de N-NH4+ minéralisé avait augmenté considérablement dans l'ensemble des sites variant de 36,73 mg/kg (2,58 % de N total) sous le site IV à 118,21 mg/kg (2,50 % de N total) sous le site I. C'est une évolution qui a été également observée au niveau des sites témoins avec les quantités de N-NH4+ sous les mêmes sites se situant entre 18,99 mg/kg et 61,83 mg/kg soit respectivement 1,73 % et 2,12 % de N total.

La variabilité à l'intérieur des sites était faible (site IV) à importante (site II), avec les écarts-types allant de 4,53 mg/kg (soit 14,64% de variation) à 29,28 mg/kg (soit 77% de variation) respectivement sous ces sites (Tableau 11). Le feu semble avoir eu d'effets

71

importants sur cette variabilité telle montrée par l'augmentation des écarts-types dans l'ensemble des sites d'étude. Sauf pour la première semaine, l'effet du site sur les quantités de N-NH4+ était hautement (p < 0,01) à très hautement significatif (p < 0,001) le long de la période d'incubation (Annexe 2.1). Cela était attendu, même pour les sites caractérisés par la même espèce dominante, et il est attribué au fait que la minéralisation de N dans le sol est régie par différents facteurs variant d'un site à l'autre, y compris

72

Tableau 11 : Les résultats (minéralisation nette de N-NH4 +) de l'incubation anaérobie après les 1ère, 2ème, 3ème et 4ème semaines.

Sites

Ntot

(mgkg-1)

1ère Semaine

2ème Semaine

3ème Semaine

4ème Semaine

Nmin1
(mgkg-1)

Nmin1/Ntot

(%)

Nmin2 (mgkg-1)

Nmin2/Ntot

(%)

Nmin3
(mgkg-1)

Nmin3/Ntot

(%)

Nmin4
(mgkg-1)

Nmin4/Ntot

(%)

I

4737,58 #177; 1760,16

49,65 #177; 26,51 a

1,05

81,76 #177; 25,78 a

1,73

105,05 #177; 13,54 b

2,22

118,21 #177; 29,60 b

2,50

 

(2921,40 #177; 1026,06)

(21,89 #177; 8,55 a)

(0,75)

(44,75 #177; 3,52 c)

(1,53)

(53,25 #177; 25,09 b)

(1,82)

(61,83 #177; 34,73 a)

(2,12)

II

1467,17 #177; 422,52

37,47 #177; 24,91 a

2,55

37,94 #177; 29,28 a

2,59

47,37 #177; 26,73 a

3,23

50,21 #177; 22,15 a

3,42

 

(1982,10 #177; 1195,03)

(21,79 #177; 15,64 a)

(1,10)

(31,17 #177; 10,40 bc)

(1,57)

(43,31 #177; 11,11 ab)

(2,18)

(42,19 #177; 12,41 a)

(2,13)

III

2375,10 #177; 363,31

48,35 #177; 21,20 a

2,04

53,25 #177; 19,07 a

2,24

63,42 #177; 23,07 ab

2,67

75,97 #177; 29,47 ab

3,20

 

(1376,31 #177; 105,38)

(9,94 #177; 2,66 a)

(0,72)

(12,04 #177; 5,33 a)

(0,87)

(15,12 #177; 7,43 a)

(1,10)

(21,98 #177; 4,31 a)

(1,60)

IV

1421,00 #177; 42,65

24,36 #177; 11,77 a

1,71

26,18 #177; 4,53 a

1,84

30,94 #177; 4,53 a

2,18

36,73 #177; 7,73 a

2,58

 

(1094,80 #177; 447,87)

(16,80 #177; 9,08 a)

(1,53)

(13,35 #177; 6,95 ab)

(1,22)

(17,41 #177; 6,55 ab)

(1,59)

(18,99 #177; 9,48 a)

(1,73)

NB : x #177; écart type ; Les valeurs entre parenthèses représentent les données des sites témoins correspondant à chacun des sites incendiés alors que les valeurs désignées par la même lettre ne sont pas significativement différents les uns des autres parmi les quatre sites selon le test de Tukey-HSD.

Evolution de la minéralisation nette de N

140

120

100

80

(Nmin)
(mgkg-1)

60

40

20

0

Semaine

S1

S2

S3

S4

S1

S2

S3

S4

S1

S2

S3

S4

S1

S2 S3

S4

 
 

Site I

 
 
 

Site II

 
 
 

Site III

 
 

Site IV

 

Non incendié Incendié

73

Figure 9 : La comparaison entre les quantités de N-NH4+ libérées sous les sites incendiés et sous les sites non incendiés (témoins) durant les quatre semaines d'incubation.

74

l'activité microbienne, la quantité (concentration) des composés organiques et la qualité (facilité d'utilisation et l'accessibilité par des microorganismes).

Vers la fin des quatre semaines d'incubation, les taux de minéralisation semblaient baisser comme le montre la faible augmentation de la semaine 3 à la semaine 4, le site II

montrant même une diminution, de quantités de N-NH4+ minéralisées à la semaine 4 par rapport à la semaine 3 sous le site témoin, Ce phénomène est fréquent dans ces genres d'expériences où la diminution de vitesse de minéralisation de N est liée souvent à l'épuisement des ressources. Ainsi, l'on pourrait juger que les quatre semaines d'incubation étaient suffisantes pour l'expérience.

Les quantités de NH4+ libérées sous l'ensemble des sites incendiés étaient largement supérieures à celles des sites témoins. Cela ressort d'ailleurs des tests d'analyse de la variance, où l'on a observé des différences hautement significatives (p < 0,01) dans les 2 premières semaines à très hautement significatives (p < 0,001) dans les deux dernières semaines, entre les quantités de N-NH4+ libérées sous les sites brûlés et celles des sites témoins (Annexe 2.1.2). Ceci était probablement dû à l'augmentation des taux d'ammonification, ce qui implique l'accélération de processus de minéralisation suite au passage des feux. Ce phénomène a été reporté par plusieurs auteurs à savoir DeBano et al. (1979), Kovacic et al. (1986), Klopatek et al. (1990), qui ont observé des quantités importantes de N-NH4+ dans le sol minéral immédiatement après le passage des incendies sur la surface du sol. Ainsi, les résultats obtenus corroborent ces observations, particulièrement le cas des sites I et III qui ont été incendiés tout récemment, respectivement en octobre et en aout de l'année 2014, Les quantités de NH4+ sous la partie brûlée de ces sites étaient environ 2 et 4 fois celles enregistrées sous leurs témoins correspondants à la fin de la période d'incubation. Ceci implique que les feux ont favorisé le processus d'ammonification comme prévu sur le sol minéral. L'observation des quantités supérieures de N-NH4+ sous les sites incendiés a été montrée par plusieurs auteurs, l'attribuant à divers facteurs dont l'évolution favorise l'activité microbienne.

La Figure 9 ainsi que les tests supplémentaires de Student des résultats des sites pris individuellement (à la fin de chaque période d'incubation) ont montré que le site II présentait le moins de changement (augmentation) en quantité de N minéralisée sous les sites incendiés par rapport aux sites témoins. Il y avait une légère augmentation, mais elle n'était pas statistiquement significative (Annexe 1.2) tout au long des quatre semaines. Une explication probable à cela est que le feu n'a pas eu autant d'impacts sur le sol (surtout

75

la partie minérale) sous ce site puisque ce dernier était défriché et situé à une altitude supérieure, donc des conditions plus fraiches ne favorisent pas le non-lieu du feu sur le site. Aussi, le site a été échantillonné plus d'un an après avoir connu le feu, donc une certaine résilience des conditions déterminatrices de minéralisation.

L'interaction entre le site (indépendamment de l'effet d'incendie) et l'état du site (incendié/non incendié) était très hautement significative (p < 0,001 : Annexe 2.1), ce qui était attendue car les différents sites échantillonnés étaient composés de différentes espèces dominantes. Ainsi, cette interaction a montré que les différents sites ont réagi différemment aux changements des conditions du site après le passage des feux. Ceci était attendu puisque les différents sites échantillonnés auraient connu des incendies d'intensités différentes, conduisant ainsi à des changements variés du microclimat du sol.

Le processus d'ammonification (minéralisation), comme d'autres processus biogéochimiques, est influencé par la qualité de la MO ainsi que par l'acidité du sol. Dans les sols, ceci se traduit par le rapport C : N. Ainsi, la minéralisation est étroitement liée à ce paramètre qui influence l'activité microbienne. Dans la présente étude, l'observation des quantités élevées de N-NH4+ libérées sous les sites incendiés par rapport aux sites témoin pourrait être aussi attribuée à l'évolution de ce paramètre. La MO provenant des incendies est généralement riche en azote, ce qui contribue à la baisse de ce paramètre et par conséquent favorise l'activité des bactéries minéralisatrices. Étant donné que les rapports C : N pour la plupart des sites échantillonnés étaient déjà en dessous de la limite citée de 20 - 25 pour les sols minéraux même avant le passage du feu, l'on pourrait conclure que son évolution n'a pas beaucoup influencée celle des taux de minéralisation. L'amélioration de la qualité des résidus qui deviennent moins résistants à la décomposition après la diminution des niveaux de lignine et d'autres composés phénoliques pourrait avoir été un facteur favorisant le processus d'ammonification après le passage des feux.

L'augmentation du pH du sol après les incendies que l'on a observé, a été également signalée comme étant un facteur favorisant la libération de N-NH4+, mais divers travaux ont montré qu'elle agit plus sur la nitrification que sur l'ammonification.

Des niveaux élevés de N-NH4+ persistent généralement pendant plusieurs mois voire des années puis décline à des niveaux pré-incendies en raison d'augmentation de la nitrification, suivi par le lessivage, l'immobilisation microbienne, et l'absorption par les plantes (Covington et Sackett, 1992; Kaye et Hart, 1998). Ainsi, l'augmentation des taux d'ammonification est un phénomène temporaire qui est généralement succédé par la nitrification.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984