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Effets des incendies de forêts sur la séquestration du carbone et la minéralisation de l'azote, et la typologie des sols dans les écosystèmes forestiers du rif centro-occidental

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par Collins Orlando
Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs (Maroc) - Diplôme d'Ingénieur des Eaux et Forêts 2015
  

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Chapitre 2. Azote dans les écosystèmes forestiers

2.1. Azote dans le sol

2.1.1. Formes d'azote dans le sol

Le N dans les sols se trouve sous formes organique et inorganique (minérale), les deux dernières constituant ce qu'on appelle l'azote total.

V' L'azote organique

Dans les sols naturels, non perturbés, environ 95% de N est présent sous forme organique reliée à la MO et qui constitue une source importante de nutriments pour les plantes, après sa minéralisation. Les organismes vivants contiennent des composés riches en N, y compris des acides aminés, des acides nucléiques et des protéines dans leurs tissus. Lorsque les déchets ou cadavres de ces organismes sont déposés dans le sol, les produits de leur dégradation forment la MO du sol et par conséquent une source importante de N organique. En effet, N organique du sol provient de la décomposition de la MO du sol, des débris végétaux et animaux ou des amendements organiques (fumier, compost ou litière) ajoutés au sol, qui sont également des sources importantes de N organique.

V' L'azote inorganique (minéral)

Les formes inorganiques de N dans l'environnement comprennent l'ammonium (NH+4), le nitrite (NO-2), le nitrate (NO-3), l'oxyde nitreux (N2O), l'oxyde nitrique (NO),

et le N moléculaire (N2). Parmi ces formes seules les NH+4 et NO- 3sont de grande importance du point de vue fertilité des sols. Dans les sols, l'N minéral est constitué de nitrates et d'ammonium, et représente moins de 2 % de N total du sol. C'est cette forme qui est absorbable par les plantes et provient de la décomposition de la MO (minéralisation de N organique). Il est à signaler que il y'a des plantes (légumineuses) qui, par le processus de fixation, arrivent à capter et convertir le N atmosphérique (N2) en formes minérales utilisables pour leur alimentation et l'alimentation des autres plantes après leur mort (Postgate, 2008 in Web 4).

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2.1.2. Transformations d'azote dans le sol

Bien que les sols ne contiennent qu'une fraction minuscule de N lithosphérique, c'est ce petit réservoir qui est essentiel dans le maintien de la vie à travers son approvisionnement pour les plantes sous formes inorganiques ainsi que par sa mise à l'abri des microorganismes qui participent aux processus complexes de transformation des composés azotés. Ces processus peuvent être divisés en trois catégories fonctionnelles à savoir : la conversion de N2 atmosphérique inactifs en formes organiques et le transfert appelé fixation; la conversion de N des formes organiques en formes inorganiques assimilables par les plantes, appelé minéralisation (ammonification, nitrification); et le retour de N du sol à l'atmosphère par dénitrification. A ces derniers s'ajoutent également d'autres processus contribuant aux pertes d'N des écosystèmes à savoir : immobilisation, lessivage et volatilisation.

? Fixation d'azote

La fixation de N constitue la transformation de N atmosphérique (N2) inerte en N minéral (N-ammoniacal) qui est intégré directement dans le métabolisme des plantes. Ce processus est réalisé uniquement par des organismes procaryotes vivant librement (dans le sol) ou en association avec certaines plantes (Haynes, 1986). On estime que près d'un quart de N fixé globalement est effectuée par la bactérie Rhizobium, en association (fixation symbiotique) avec des légumineuses (par les racines et les nodules racinaires) et que le reste est fixé par diverses bactéries et des actinomycètes. La fixation biologique est assurée par l'enzyme nitrogénase qui réalise la réduction du N2 en N ammoniacal (Child, 1981). Le N fixé est libéré dans le sol après la décomposition microbienne et donc les facteurs affectant la minéralisation, affectent également la quantité de N fixée et libérée sous forme minérale.

? Minéralisation - Immobilisation

La minéralisation et l'immobilisation de N sont des processus importants du cycle de N dans les écosystèmes forestiers. La minéralisation consiste en la transformation de N organique en N inorganique alors que l'immobilisation comprend la transformation de N inorganique en N organique. Les deux processus se déroulent simultanément dans le sol, avec des amplitudes relatives déterminant ainsi si l'effet global est la minéralisation (ou l'immobilisation) nette de N (Alexander, 1977 ; Jansson et Persson, 1982). Le déroulement de ces deux processus dans le sol dépend largement de qualité de la MO, plus précisément sa teneur en N. Les microorganismes du sol s'attaquent au détritus aussi bien comme source d'énergie que des nutriments, et principalement le N, afin d'assembler

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les protéines, acides nucléiques etc. Lorsque le détritus est riche en N (rapport C : N faible), ces besoins sont facilement atteints et il y a une libération de N. Dans ce cas, la minéralisation de N a lieu. Dans le cas contraire où le détritus est pauvre en N (rapport C : N élevé), les microorganismes utilisent le N du sol et le rendent temporairement indisponible pour plantes. L'immobilisation de N a lieu.

? Dénitrification

La dénitrification survient lorsque le N est perdu par la conversion des nitrates vers les formes gazeuses d'N telles que le NO2, le NO et le N2, C'est la seule voie par laquelle l'N dans les écosystèmes terrestres et aquatiques est retransformé en N gazeux (Galloway et al., 2004). Dans les écosystèmes forestiers, l'élimination d'N par dénitrification peut impliquer une diminution de la fertilité du site mais ceci est rarement observé puisque ces pertes sont souvent compensées par les entrées de N provenant de précipitations ou de fixation N2 non-symbiotique. Dans le sol, ce processus se produit lorsqu'il est saturé et les bactéries (généralement hétérotrophes) utilisent les nitrates comme source d'oxygène. Dans les régions connaissant des dépôts importants de N atmosphérique, l'augmentation du processus de lessivage des nitrates a été observée (Dise et Wright, 1995). Cela implique que les écosystèmes forestiers deviennent saturés en N et ils se transforment de plus en plus en sources de N pour l'hydrosphère et l'atmosphère. Ainsi, le processus de dénitrification peut équilibrer certains apports de N, et donc réduire en partie les effets de l'excès de N dans les écosystèmes forestiers.

? Lessivage

La mobilité des deux principales formes de N minérale dans les sols (NH+4 et NO3-) diffère nettement. L'ammonium est moins susceptible d'être lixivié que le nitrate en raison d'être tenu dans le sol par l'échange cationique, par la fixation par les argiles, et par l'immobilisation microbienne. En outre, l'ammonium, dans de nombreuses conditions, est rapidement nitrifié en N. Contrairement à l'ammonium, il y a moins de tendance pour les nitrates d'être absorbés par les colloïdes du sol car ils possèdent souvent une charge nette négative. Ils sont donc sensibles à la diffusion et au transport dans l'eau du sol. La quantité de nitrates lessivée des écosystèmes naturels augmente souvent suite à des perturbations (Khanna, 1981). Cela pourrait être dû au découplage des processus de minéralisation et de nitrification ainsi que d'absorption de N par la végétation. L'absorption de N peut donc jouer un rôle important dans l'atténuation des pertes par lixiviation dans les écosystèmes. En effet, les travaux réalisés par Vitousek et Reiners (1975) montrent que les pertes des nitrates par lixiviation sont au minimum dans les stades

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intermédiaires de la succession végétale, lorsque l'accumulation (d'où absorption importante de N) de la biomasse végétale est importante.

? Volatilisation

La volatilisation est la perte de N par la conversion d''ammonium en ammoniac gazeux (NH3), qui est libéré dans l'atmosphère. Les pertes par volatilisation augmentent à des pH élevés et dans les conditions favorisant l'évaporation au niveau du sol. Dans les sols acides, il y a une forte concentration de H+ par rapport aux sols calcaires ce qui permet la formation de NH+4 due à l'oxydation de NH3, et donc la perte de N est minime. À l'inverse, de faibles concentrations de H+ dans les sols calcaires, la libre NH3 reste pendant un certain temps et est sensible à la perte. Ainsi, la perte par volatilisation est directement affectée par le pH du sol. La possibilité ou la probabilité de perte est plus élevée lorsque le pH du sol est supérieur à 7,4 (sols plus ou moins calcaires). De même, le risque de perte est beaucoup moins dans les sols avec un pH acide ou neutre.

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