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Mise au point d'une méthode de mesure sur les indices de confort : étude menée sur la ville de Strasbourg (france)

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par Thibaut FILLIOL
Université de Strasbourg (UDS) - Master 1 de Géographie environnementale 2015
  

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B. Les indices de confort humain

Il existe un nombre non négligeable d'indices thermiques, environ 162, ce qui prouve l'importance de l'environnement thermique dans la société et au sein de la communauté scientifique, avec un désir de le quantifier (De Freitas & al., 2014). Plus d'une vingtaine d'études depuis les années 1960 ont donc tenté de les classer en fonction de leurs objectifs et des paramètres utilisés, chose qui n'est pas facile à faire et qui comporte malgré tout une certaine subjectivité de la part des auteurs. Certains indices sont destinés au tourisme, comme l'indice climatique pour le tourisme (CIT en anglais pour « Climate index for tourism »), tandis que d'autres sont spécifiques à certaines régions du monde et donc applicables que par certaines conditions climatiques, comme l'indice de refroidissement éolien (WCT en anglais pour « Wind chill temperature »).

Enfin, certains indices se basent totalement sur le caractère subjectif du problème. C'est

notamment le cas pour le PMV (« predicted mean vote » - Gagge & al., 1986), qui donne

l'avis moyen d'un groupe important de personnes qui exprimeraient un vote de sensation de confort thermique en se référant à une échelle donnée (Figure 3).

L'évaluation de cet état subjectif qu'est le confort humain peut être objectivée et quantifiée au moyen d'indices thermiques intégrés qui peuvent prendre en compte aussi

bien des paramètres microclimatiques
ambiants, que la dépense énergétique relative à l'activité professionnelle, ainsi que la typologie d'habillement. Ils permettent au final

d'estimer une température dite
« équivalente », en fonction des différents

paramètres incorporés à leur élaboration. Figure 3 : seuils du PMV et réponse physiologique

associée (Blazejczyk & al., 2010)

14

On différenciera pour cette étude deux types d'indices, à savoir les indices « simples », prenant en compte uniquement des paramètres climatiques et les indices « rationnels », considérant en plus des paramètres climatiques des variables physiologiques et d'isolation vestimentaire.

B.1. Les indices simples

Ces indices sont les plus simples à exploiter, du fait de la seule utilisation des paramètres climatiques. Ces derniers sont donc plus faciles à mesurer que les paramètres d'ordre physiologiques et ils ont donc été privilégiés pour notre étude en raison du temps imparti.

a. ET - Effective temperature (Houghten & Yagloglou, 1923)

Inventé par Houghten & Yagloglou en 1923, cet indice a été établi pour déterminer les effets relatifs de la température de l'air et de l'humidité dans le confort thermique. A l'origine, l'indice couvre une plage de températures allant de 1°C à 45°C, ce qui en fait un indice efficace pour les zones tempérées. En réalité, il est utilisé pour évaluer le niveau de stress thermique, donc dans des gammes de températures assez élevées (Blazejczyk & al., 2010).

L'indice a ensuite été adapté, notamment en 1933 avec Missenard. Il fut largement utilisé en Allemagne de l'Est, en Pologne ou en ex-URSS. Il est encore utilisé actuellement en Allemagne, bien qu'il soit maintenant dépassé et qu'il ait été remplacé par d'autres indices plus fiables. Il sera de ce fait intéressant de comparer cet indice avec les autres plus récents ayant été retenus. La formule a finalement été améliorée par Li et Chan (2000) et se décline de la manière suivante (Formule 1).

Formule 1 : ET (Blazejczyk & al., 2010)

Les paramètres nécessaires à son calcul sont la température de l'air en °C (T), l'humidité relative en % (RH) ainsi que la vitesse du vent en m/s (v). C'est d'ailleurs le seul indice simple retenu qui prend en compte la vitesse du vent.

Différents seuils sont adaptés à ET en fonction de la région où il est utilisé. Voici ceux retenus pour l'Europe centrale :

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< 1°C = très froid
1-9 = froid
9-17 = frais
17-21 = doux
21-23 = confortable
23-27 = chaud
>27°C = très chaud

b. HI - Heat index (Steadman, 1979)

Plus récent, HI combine la température de l'air (T) et l'humidité relative (RH) dans le but de déterminer une température qui manifeste la chaleur ressentie (Formule 2). L'équation de HI (Rothfusz, 1990) est dérivée de la première version de la température apparente (AT) de Steadman (1979). L'avantage de cet indice est qu'il est relativement simple à calculer du fait de l'implication de deux paramètres climatiques facilement mesurables. En revanche, ce dernier ne s'applique que sur des températures supérieures à 20°C (Figure 4), ce qui ne nous permettra pas d'utiliser cet indice sur l'ensemble de la journée, les matinées n'atteignant que très rarement ces températures.

Formule 2 : HI (Blazejczyk & al., 2010)

Figure 4 : seuils de HI et réponse physiologique associée (Blazejczyk & al., 2010)

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Les valeurs seuils sont donc totalement décalées par rapport à celles de ET. On observe notamment que le premier pas, qui est de 27°C correspond au pas maximum de celui d'ET.

c. Humidex (Masterson & Richardson, 1979)

Cet indice, utilisé la première fois en 1965, découle d'une innovation des météorologistes canadiens. Il a ensuite été modifié en 1979 par Materson et Richardson (Blazejczyk & al., 2010). Il permet de décrire la chaleur et l'humidité ressentie par un individu quelconque et s'utilise essentiellement en milieux chauds (Formule 3). Il regroupe de ce fait la température de l'air (T) et la pression de vapeur d'air (vp en hPa).

Formule 3 : Humidex (Blazejczyk & al., 2010)

i. Calcul du point de rosée

Afin d'obtenir vp, il faut connaître la température du point de rosée. Ceci est possible de plusieurs manières différentes, par exemple, via l'expression d'Heinrich Gustav Magnus-Tetens (Formule 4).

Formule 4 : calcul du point de rosée Tr (Wikipédia)

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Il est également possible de passer par les pressions de vapeurs réelles (e), saturantes (ew) et l'humidité relative (Hr compris entre 0 et 1), selon la logique suivante (Najjar, 2014) :

Comme ew = 6.1078*10^((7.5*T)/(237.3+T)) Donc e = Hr*ew

Et Td = ((ln(e)-1.81)/(0.0805-0.00421*ln(e)))

Figure 5 : seuils de Humidex et réponse physiologique associée
(Blazejczyk & al., 2010)

Les seuils constatés pour l'indice Humidex (Figure 5) représentent une plus large gamme de température que HI, ce qui est plus intéressant pour qualifier notre ambiance thermique dans notre région.

d. WBGT - Wet bulb globe temperature (1956)

L'indice prenant en compte la température du globe (« Wet bulb globe temperature » en anglais) est de loin l'indice de confort le plus utilisé dans le monde (Blazejczyk & al., 2010). Il a notamment été développé par l'US Navy dans le cadre d'une étude sur les maladies liées à la chaleur au cours des formations militaires. Il s'applique essentiellement pour évaluer l'effet moyen de la chaleur sur l'homme durant une période représentative de son activité (Malchaire, 2009).

Cet indice a la particularité d'être utilisable à la fois en extérieur mais également en intérieur, via deux formules spécifiques. Il s'applique à tout type d'environnement thermique, mais plus particulièrement en situations chaudes.

En plus de cette spécificité, le WBGT peut se calculer de deux manières différentes pour les espaces extérieurs.

En effet, la manière la plus simple est d'utiliser uniquement les paramètres climatiques basiques, à savoir la température de l'air (T) et la pression de vapeur d'air (vp), qu'on a déjà pu voir pour l'Humidex (Formule 5).

Formule 5 : WBGT « basique » (Blazejczyk & al.. 2010)

La deuxième façon d'obtenir WBGT est d'utiliser la température d'ambiance du globe (Tg), d'y rajouter la température du point de rosée (dénommée Tr ou Td), ainsi que la température de l'air (T) (Formule 6). Il convient de préciser que dans la littérature, Tn peut être associée à la température humide naturelle, pouvant aussi être appelée température de bulbe humide (« wet bulb temperature » en anglais). Ce paramètre Tn reste équivalent au point de rosée, mais mesuré différemment.

Formule 6 : WBGT prenant en compte la température du globe
(Maia & al.. 2011)

Le WBGT ne s'applique pas à l'évaluation des contraintes thermiques subies pendant de très courtes périodes (Martinet et al., 1999).

En revanche, il a l'avantage de pouvoir servir au dépistage de situations à risque de contrainte thermique : si le résultat est supérieur à 25°C, la situation doit être analysée de façon plus approfondie (Meyer et al., 1997) (Figure 6).

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Figure 6 : seuils du WBGT « basique » et précautions à prendre (Blazejczyk & al., 2010)

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Les indices simples sont comme leur nom l'indique relativement simples à utiliser, mais ils ont l'inconvénient d'être limités pour prétendre à qualifier de manière objective des situations thermiques pouvant être complexes. Ceci a permis à d'autres indices d'émerger, certes plus compliqués à mettre en oeuvre mais qui se rapprochent davantage de la réalité.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand